mardi 19 août 2014

Mgr Williamson: Conférence à cadillac (2 mai 2014) Questions


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Questions et réponses


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Question : Sur le plan pratique, est-ce que vous avez l’intention de revenir souvent, pour administrer les confirmations par exemple ?


Dieu sait ! Je ne sais pas. J’ai de fait, au nord de la France, j’ai circulé quatre fois depuis l’automne, je pense, pour enseigner les encycliques. Pour donner la doctrine anti-libérale depuis la Révolution, parce que c’est depuis la Révolution française que le problème a vraiment, le problème s’est déchaîné. Parce qu’avec la Révolution française la société s’est posé, a choisi de nouvelles bases. Essentiellement : on a chassé Dieu et remplacé par l’homme. Donc, les encycliques sont très précieuses, avec la doctrine de l’Eglise qui s’oppose au monde moderne, qui dénonce, déniche et dénonce les erreurs modernes. Donc peut-être que je reviens souvent, je n’ai aucune idée. 

Parce que l’avenir est…On a failli avoir la troisième guerre mondiale en Syrie, et en Ukraine ça peut encore venir. Je ne pense pas que ce soit pour demain, mais qui sait ? Dieu sait ! Donc, je ne sais pas. Parce que vous avez des enfants qui s’approchent de l’âge de la confirmation…Remarquez, le sacrement est valide avec les évêques de la Fraternité, n’est-ce-pas. Donc, comptez sur eux, objectivement n’est-ce-pas ; subjectivement vous pouvez me préférer : aaah ! (rires) mais objectivement c’est le sacrement, le sacrement. Bref !

Question : Le texte de Mgr Fellay dans sa dernière « Lettre aux amis et bienfaiteurs », qui quand même ne dit pas de bien des canonisations, est-ce que c’est une ruse ou qu’est-ce que c’est…Comment il faut le lire ?


Je ne sais pas, parce que je ne l’ai pas lu. Non, je n’ai pas lu. Je ne lis plus rien ! Presque plus rien des Romains, et presque plus rien de Menzingen…autrefois on attrapait une méningite, et j’ai peur d’attraper la « menzingite » ! (rires) Je ne lis pas, mais on me dit, on me dit, on me dit : il parle beaucoup du Concile, mais peu des deux papes. N’est-ce-pas ? Donc il glisse à côté, pour ainsi dire. Apparemment il ne fait même pas mention du pape François, et guère mention…Mais je ne l’ai pas lu, donc je ne sais pas.

Question : Il parle du pape François, mais c’est donc pour donner raison aux prêtres qui disent qu’ils sont très bien à l’intérieur, qu’il n’y a pas de raison de…parce qu’il a vraiment changé…


Oui, si c’est ce qu’il dit.

C’est comme, ça que je l’ai lu.

Oui, c’est ça…Oui…donc…c’est en principe, oui, oui, mais…n’est-ce-pas, c’est probablement de la poudre aux yeux, franchement ! De la poudre aux yeux, parce que tout son jeu, c’est de rejoindre Rome. Toute sa politique, il est, excusez-moi, il ne s’agit pas de taper sur le pauvre Mgr Fellay, mais il est dans l’illusion, c’est comme cela que je le diagnostique, si vous voulez : il est enfermé, dans son illusion. C’est un fantaisiste, un grand séducteur entre autres…parce que les princes, les grands princes des nuées…c’est très beau, elles sont très belles les nuées ! Et les grands princes des nuées savent très bien présenter les nuées de façon à séduire…
Donc, c’est un grand séducteur, parce qu’il est tellement gagné par son illusion qu’il gagne les autres. Est-ce qu’il y a un moyen de pénétrer dans son système pour lui faire voir qu’il est dans l’illusion ? Voyez, c’est impossible, oui, c’est ça, ce n’est pas possible : un libéral ne se convertit pas ! Une fois qu’on tombe dans le piège, c’est un système fermé, et seule une grande grâce, n’est-ce-pas… seule une grande grâce, la prière et la souffrance, les âmes qui se sacrifient pour ça, cela peut obtenir des grâces, mais…Donc je pense que c’est, objectivement c’est de la poudre aux yeux. Peut-être, Dieu sait si c’est bien intentionné de sa part, mais je crois qu’il s’est rendu compte qu’il fallait qu’il dise quelque chose parce que c’était quand même trop gros.



Les canonisations de ces deux papes : trop gros du point de vue catholique, donc il a fallu qu’il dise quelque chose ; mais il ne dit rien qui l’engage à agir, n’est-ce-pas, c’est un geste je pense…L’avenir de l’Eglise, c’est ces âmes-là qui sont dans la réalité et qui restent dans la réalité. Et même si elles ne sont pas nombreuses, ce sont ces âmes-là qui seront le trait d’union avec l’Eglise d’après le châtiment, me semble-t-il. Et donc l’espoir, ce sont les âmes qui ne se laissent pas gagner et gangréner par la grande fantaisie d’aujourd’hui. Et c’est chose plus facile à dire qu’à faire : résister…Y-a-t-il autre chose ?

Qu’est-ce qu’on peut dire aux jeunes, n’est-ce-pas…parce que vous naissez, vous poussez dans un monde, un monde inimaginable, inimaginable ! Lorsque j’étais un garçon, il n’y avait pas l’Internet, il n’y avait pas les jeux Nintendo, toute cette électronique, et beaucoup moins de tentations ! Maintenant les tentations !...Comment fait-on marcher aujourd’hui une école de garçons, un collège de garçons ? Prohibition stricte d’apporter à l’école des…comment dites-vous ?...des téléphones cellulaires avec Internet ? Mais, vous allez faire l’inspection de toutes les poches ? Ou une machine : tout le monde, tous les garçons doivent passer par une machine pour voir s’ils l’ont ? Ils vont toujours se débrouiller, s’ils veulent, ils vont se débrouiller pour l’avoir ! Et puis aux copains : Oh, oh ! Regarde ça ! Qu’est-ce que […] ? Comment peut-on faire marcher un internat de garçons aujourd’hui ?

Incroyable ! Notre Dame en Equateur, 1634, de Quito, Equateur, Notre Dame est apparue à une sainte religieuse et elle a dit : viendra un temps où l’innocence des enfants sera enlevée, il n’y aura plus d’enfant innocent…et on y est, en plein dedans ! Alors les parents qui réussissent à protéger leurs enfants le plus longtemps possible, et bien ils font un gros travail, gros travail ! Une grande chose, et félicitations aux jeunes parents qui ont le courage d’avoir des enfants aujourd’hui, et qui ont les enfants que Dieu envoie ! Félicitations ! Et Dieu est avec eux. Donc s’ils veulent protéger leurs enfants, Dieu les aidera, et la Sainte Vierge les aidera.

Evidemment, le chapelet de la famille et le rosaire de papa, le rosaire privé de papa, le chapelet familial de tous les enfants ensemble, ça va très loin. Notre Dame a quand même le Diable sous ses pieds ! Il faut recourir beaucoup à Notre Dame aujourd’hui. 

Y-a-t-il d’autres questions ? Oui ?

Question : Actuellement donc il y a le Vatican, l’église conciliaire, la Fraternité, et puis ?


Une poignée de prêtres dits « résistants », qui ne se sont pas, qui ne nous sommes pas encore coordonnés, qu’il sera difficile de coordonner, n’est-ce-pas, mais qui se font lire ou qui se font entendre parce qu’avec l’Internet, avec l’électronique, n’est-ce-pas, il est facile de tenir un « blog », de lancer un « blog » et d’écrire régulièrement, c’est ce que je fais moi-même. Donc il y a une poignée de résistants et bon nombre de prêtres qui tiennent à l’intérieur de la Fraternité, malgré…contre vents et marées, et qui attendent dans l’espoir de quelque chose de meilleur, et qui en attendant, donne la bonne doctrine et les bons sacrements, n’est-ce-pas. Alors moi, moi je ne dis absolument pas : n’assistez plus aux messes de la Fraternité Saint Pie X. Moi je ne le dis pas. Il y en a qui le disent…Moi je pense que si on a les yeux ouverts, et les oreilles ouvertes et qu’on veille et prie, je crois qu’il faut profiter encore de ces sacrements. Parce que ce n’est pas comme si tous les prêtres de la Fraternité étaient déjà mauvais. Ce n’est pas du tout le cas.

Il y en a encore bon nombre qui sont bons. Et qu’on ne doit pas trop craindre, on ne doit pas craindre d’assister à leurs messes. Alors, comme après Vatican II, il y a eu des prêtres qui tenaient et qui résistaient, n’est-ce-pas. Mais parallèle il y a beaucoup de parallèles, mais la crise est encore beaucoup plus grave cette fois-ci, je pense. Par la pourriture qui a avancé de plusieurs degrés depuis quarante, cinquante ans…


Question : […] Mgr Fellay, est-ce qu’il a touché à l’enseignement des séminaristes à Ecône ?


Oui, oui, il a tout reçu : il était à Ecône au même moment…il a passé comme séminariste à Ecône les mêmes cinq ans que moi j’y étais comme professeur. Donc je crois qu’il avait un excellent professorat et enseignement, n’est-ce-pas ? (rires) Mais, comment se fait-il ? Eh bien, justement, justement : c’est une intelligence qui absorbe tout, mais ça ne pénètre pas dans les entrailles, pour ainsi dire. Les entrailles sont subjectivistes, l’intelligence est capable d’absorber la vérité objective, mais les entrailles ne prennent pas au sérieux la vérité objective. Les entrailles ne reconnaissent pas ce qu’est la vérité objective. Et alors, lorsque les entrailles se déplacent, l’intelligence laisse de côté, ne prend plus au sérieux ce qu’elle prenait au sérieux, et prend autre chose au sérieux…
Et, n’est-ce-pas, la sincérité d’un moderniste…comment, euh…attendez : la sincérité, c’est lorsque l’extérieur correspond à l’intérieur. Oui, mais si vous…alors ça c’est la sincérité : je me montre à l’extérieur comme je suis à l’intérieur, mais si entre l’intérieur et l’extérieur, il y a les entrailles,…alors il y a une sincérité de bon marché : ce qui est à l’extérieur ne correspond plus…ah, zut alors ! Mais les entrailles se déplacent, je suis tout aussi sincère, les entrailles, par rapport à la vérité objective, saisie par l’intelligence. Les entrailles bougent, mais si l’extérieur correspond aux entrailles, je suis tout aussi sincère en racontant n’importe quoi, et c’est le cas de Mgr Fellay !

Il dit très sincèrement une chose, un jour, et autre chose deux jours plus tard : il se contredit constamment, mais il est toujours aussi sincère ! Parce que ses entrailles glissent, et donc l’extérieur correspond toujours aux entrailles, ça donne l’impression de sincérité, mais, mais c’est tout à fait autre chose ! Ça, c’est l’homme moderne, l’homme moderne qui est détaché de la réalité et ne s’en rend plus compte : il a perdu, il a perdu la vérité. Dans l’Enfer de Dante, le troisième […] : « les gens douloureux qui ont perdu le bien de l’intelligence ». Dante connaissait saint Thomas d’Aquin, il vénérait saint Thomas d’Aquin, il y a beaucoup de saint Thomas dans la Comédie Divine. Les gens d’aujourd’hui ont perdu le bien de l’intelligence !

Ils sont dans le sentiment, et ils sont toujours aussi sincères, quels que soient leurs sentiments, ils sont sincères. Alors c’est…c’est…

Question : Monseigneur, à côté de cette explication physiologique, si l’on peut dire, est-ce qu’il n’y a pas une explication aussi du côté surnaturel, par l’influence diabolique,

[Ah oui !] qui est à ce moment-là un châtiment de Dieu ? [Tout à fait !] C’est-à-dire qu’à une certaine époque de la vie de ces hommes qui ont dévié, à une certaine époque, ils ont eu des grâces qu’ils ont refusées par ambition, par passion, que sais-je, ils les ont refusées et ils ont péché contre l’esprit. Et à ce moment-là, vient l’aveuglement, c’est-à-dire l’impossibilité de distinguer objectivement le vrai du faux. [Oui, c’est ça !] Mais ça fait intervenir à ce moment-là le pouvoir diabolique qui est laissé aux hommes parce qu’ils trahissent. […]

Oui, tout à fait, tout à fait ! Mais je pense que ceci explique comment quelqu’un comme Mgr Fellay est tout aussi sincère dans tout ce qu’il dit, même lorsqu’il dit des choses parfaitement contraires. Mais qu’il s’agisse là d’un aveuglement et d’une désorientation diabolique, sœur Lucie parlait d’une désorientation diabolique des hommes d’Eglise, qu’il s’agisse à un moment donné d’une faute morale, j’hésite à accuser mes confrères, n’est-ce-pas, de cela, c’est à Dieu de juger cela. Mais, en principe oui, parce que logiquement Dieu doit protéger, s’occuper de son Eglise. Il doit protéger son Eglise. Il doit donner aux hommes d’Eglise les grâces qui leurs sont nécessaires pour bien mener son Eglise, logiquement. Et alors, s’ils ne font pas bien, et s’ils continuent sur leur chemin, c’est qu’ils refusent ces grâces.
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Interruption : Il doit donner des grâces prévenantes, mais les grâces effectives répondent à la prière.

Et si l’homme orgueilleux ne veut pas prier, il ne transforme pas une grâce prévenante en grâce effective. [Si, si, la prière et l’humilité] La prière c’est un élément décisif [Absolument !] qui empêche l’homme de basculer vers sa propre subjectivité.

Tout à fait, tout à fait ! Et c’est pour cela que je pense, aujourd’hui : le rosaire. Je pense qu’il faut aujourd’hui un puissant contre-venin, et quinze mystères par jour, c’est plus facile qu’on ne le pense. Je le préconise toujours, je le prêche toujours, et c’est ce que je recommande surtout : le rosaire.


Interruption : Je pense qu’une approche qui est relativement facile et plus facile peut-être que le rosaire, c’est l’exercice de la présence de Dieu.

Et qui entraîne finalement la soumission aux inspirations divines, et l’abandon au gouvernement de la Providence. Tout cela découle de la foi en la présence de Dieu : présence universelle, et présence intérieure. Donc ce que l’on doit encourager surtout, chez les jeunes, chez les pères de famille, c’est de transmettre la foi en la présence effective et active de Dieu, dans les consciences : l’exercice de la présence de Dieu. Ce qui fait qu’on se soumet plus souvent, plus fréquemment à la volonté divine. Dieu n’attend que cela pour envoyer de nouvelles grâces. Il me semble que l’on devrait, chez les catholiques laïcs pères de familles, etc., ou militants, on devrait insister sur la vie intérieure, qui va de pair avec la pratique de la présence de Dieu, l’exercice de la présence de Dieu.

N’est-ce-pas : lorsqu’on descend au restaurant, on ne va pas manger tout ce qu’il y a sur le menu ! Il y a beaucoup de dévotions catholiques qui peuvent servir, et il suffit de s’accrocher bien à une dévotion, une ligne de prière comme vous dites, comme vous suggérez. La présence de Dieu est excellente, c’est évident. Mais celle que Notre Dame nous donne, parce que c’est concret, ça engage les doigts, ça engage la bouche, ça engage l’esprit, n’est-ce-pas, [courte interruption]… l’un n’exclut pas l’autre. Mais la présence de Dieu, c’est très favorable au sens de la réalité. Seulement si c’est authentique et objectif, magnifique ! Mais là, si vous m’invitez à pénétrer dans mon intérieur pour sentir la présence de Dieu, c’est…on peut subjectiviser. 

On risque de pouvoir subjectiviser. Ça peut être magnifiquement objectif, sans aucun doute, mais c’est, je dirais, c’est un peu plus ouvert à la subjectivisation que le rosaire. Mais le rosaire, c’est depuis saint Dominique, dans les années 1200, pour les huit derniers siècles, vraiment. Parce que le Bon Dieu évidemment a su que le monde moderne arrivait, il a prévu : il a donné les Exercices avec saint Ignace, il a donné la Somme dans les années 1200 aussi, les Exercices : 1500, etc., la doctrine des encycliques : 1800, etc. Donc Dieu donne les remèdes au fur et à mesure. Mais il a dit au moment de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, il a dit, à ce moment-là : c’est le dernier recours, la dernière bouée de sauvetage, il a dit quelque chose comme cela, c’est le dernier moyen que je vous donne. N’est-ce-pas, on touche à la fin : on touche à la fin d’une époque aujourd’hui, vraiment.
C’est vraiment la fin je dirais, excusez-moi, la fin des haricots, aujourd’hui. C’est vraiment la fin des haricots ! (rires) Alors saint Paul dit : [gaude te…] réjouissez-vous, je vous le dis encore, réjouissez-vous c’est la fin des haricots. Bon, ce n’est pas saint Paul qui a dit c’est la fin des haricots, c’est vrai…mais Dieu est plus fort que le Démon, et Notre Dame a le Démon sous ses pieds. Y-a-t-il d’autres questions ? Oui.

Question : Monseigneur faisait prêter le serment anti-moderniste à tous les séminaristes, et je crois que maintenant cela ne se fait plus, je voudrais savoir depuis quand et qui avait décidé de cela ?


Je ne sais pas. Je n’en sais rien. Vous avez entendu qu’on ne faisait plus jurer le serment ?

Je voulais le savoir, j’ai entendu dire cela, qu’à Ecône...

C’est probablement un bruit, une rumeur, probablement.

Ils le feraient toujours ?
Je pense, ah, oui.

Parce que ça devrait les aider justement, à ne pas…


Ah ! Le serment anti-moderniste n’a pas arrêté les prêtres de Vatican II ! Qu’est-ce qu’un serment ? Mes entrailles bougent, c’est très bon pour hier, mais ce n’est plus nécessaire aujourd’hui, hein ? C’est comme cela qu’ils pensent : c’est bon pour hier ! Mgr Lefebvre se moque du cardinal Ratzinger qui échappe aux grands documents anti-libéraux du XIXème siècle en disant, le cardinal Ratzinger : c’est un ancrage substantiel, n’est-ce-pas, un ancrage substantiel ! Et Mgr Lefebvre se moque gentiment disant [formule anglaise], il l’a appelé un moment donné. Parce que dire, n’est-ce-pas, dire que ces grands documents de vérité sont un ancrage substantiel, c’est dire que le bateau de l’Eglise s’est ancré pendant un certain temps dans ces documents, mais le moment est venu d’aller à l’autre port, alors on lève l’ancre, et on va trouver un autre ancrage substantiel et que ce sera Vatican II !

Autrement dit, c’est une façon de dire que ces documents ont été très utiles dans leur temps, mais ne le sont plus. Autrement dit, on n’a plus besoin de faire attention à Pascendi, et Quanta Cura, etc. mais je crois qu’à Ecône, c’est très probable qu’on jure toujours. Non, ce serait un peu gros de lâcher le serment anti-moderniste.

Question : C’est l’enseignement alors qui a changé au séminaire ?


Oui. Oui, mais c’est des choses que j’entends. Par exemple, maintenant le nouveau code est plus ou moins accepté. J’hésite à donner des noms, mais au moins deux professeurs, trois professeurs…oui c’est vraiment, l’enseignement glisse : on ne peut plus faire confiance au séminaire d’Ecône, ni aux autres séminaires non plus. L’enseignement glisse avec Mgr Fellay, selon ses désirs : il ne veut pas qu’on se fixe dans la bonne doctrine qui condamne la Rome actuelle. Il veut rejoindre la Rome actuelle. C’est catastrophique ! Oui Madame ?

Question : Monseigneur, …comment entendez-vous la renonciation de Benoît XVI ?


Aux Etats-Unis, je crois que quelqu’un a lancé l’idée en public, ou bien on lui a fait un appel avec beaucoup de signatures, je ne sais pas, mais on a mis en question si sa renonciation était sincère. Il a fait une déclaration publique que : oui, c’est absolument ce que j’ai fait, je l’ai fait de ma propre volonté. Il a fait une déclaration pour appuyer l’authenticité de sa renonciation. Donc…Est-ce que c’est ça votre question : est-ce que c’est authentique ? ou est-ce que c’est…

Au-delà de cela…

Est-ce qu’un pape peut renoncer ? Un pape peut-il renoncer ? Je crois que oui. Oui. Normalement ils vont jusqu’à la mort, mais un pape peut renoncer, je pense. Il y a dans l’histoire de l’Eglise, par exemple Célestin V, au Moyen Age. Il y en a eu d’autres, je pense aussi. Oui, je crois que c’est possible, oui. Oui ?

Question : […] d’autres séminaires qu’Ecône où on pourrait envoyer nos petits enfants ?


Pas pour le moment. Qui échappe et au modernisme des séminaires de l’Eglise officielle et au glissement des séminaires de la Fraternité Saint Pie X, je ne crois pas. Que je sache, non. Alors je crois qu’il faut conclure que si Dieu les appelle, ce n’est pas pour aujourd’hui. C’est peut-être pour cinq ans, dix ans dans l’avenir, s’ils sentent la vocation. Mais logiquement le Bon Dieu ne peut pas appeler un jeune et en même temps ne lui laisser aucune possibilité de remplir sa vocation, de répondre à sa vocation. C’est illogique.

Interruption […]

Sauf pour la valeur de l’expérience de se faire renvoyer ! Mais le problème c’est qu’ils peuvent se laisser empoisonner et puis ils restent…Et là, c’est fichu ! Le pauvre, il est empoisonné et il y a certainement des cas…Oui, c’est la catastrophe, oui ! Oui, c’est ça…

Interruption : Et, comme vous le disiez, la Fraternité n’est pas […] des communautés qui sont peut-être plus sûres […] ?


Avrillé est sûr, mais là il faut une vocation dominicaine, et ce n’est pas tout le monde qui a la vocation dominicaine. Mais je ne connais pas d’autre endroit où l’enseignement est sûr. N’est-ce-pas ? Ce n’est pas le moment de poursuivre une vocation. Il faut conclure. Il faut attendre et…qu’un jeune homme fasse un métier honnête, qu’il travaille bien, qu’il apprenne à travailler, honnêtement et travailler dur, pour gagner son pain, n’est-ce-pas…Et à des filles je dis une chose complètement scandaleuse et ridicule, une fille qui sent la vocation, je dis : allez dans un bureau horrible, dans une grande cité horrible, avec un patron horrible, et un travail horrible, et vivez comme ermite dans un appartement horrible. 

Alors ça, ça c’est ridicule, mais ce que j’entends par là : je crois qu’il y a aujourd’hui dans les grandes villes, beaucoup, un certain nombre de filles qui travaillent dans les bureaux, par exemple, et de jeunes gens aussi, qui mènent malgré eux une vie qui pourrait être une vie d’ermite. N’est-ce-pas : s’ils vivent à longueur de journée avec Dieu, dans cet environnement horrible et qu’ils réussissent à vivre avec Dieu et avec Notre Seigneur, avec Notre Dame, dans cet environnement terrible et anti-chrétien, anti-catholique des villes modernes, c’est une espèce de vocation !

Mais évidemment tous ne sont pas capables de supporter cela, on ne peut pas recommander cela à tout le monde, et même il faut ne le recommander à personne, parce que c’est trop exigeant. Mais, mais si elle est là-dedans déjà, sans sa volonté, si une fille dans ces conditions se convertit, peut-être c’est la volonté qu’elle supporte, supporte, supporte. Si elle sait supporter, c’est une espèce de vocation ! Héroïque, héroïque ! Si c’est trop, et insupportable, alors là, il ne faut pas se lancer dans une guerre…Notre Seigneur disait, n’est-ce-pas : si vous avez dix mille soldats, vous ne faites pas la guerre à un roi qui a vingt mille soldats. Donc, il faut mesurer ses forces avant d’entreprendre quelque chose de pareil !
Mais je veux dire par là que si une fille, engagée déjà par exemple dans une vie pareille, et se convertit par miracle, par la grâce de Dieu, et qu’elle se rend compte de ce qu’est son environnement, peut-être est-ce la volonté de Dieu, si elle peut tenir, qu’elle tienne…Là, et ça vaut peut-être plus que de se mettre dans un couvent ! C’est peut-être dangereux de dire cela, mais j’espère que vous me comprenez : qu’une fille de vingt, vingt-cinq ans n’aille pas chercher cela, mais si elle est là-dedans et qu’elle se convertit, elle se rend compte de ce qu’est son environnement, peut-être que le Bon Dieu veut qu’elle reste là, si elle a la force de tenir et de passer toute la journée avec Dieu. Elle lui donnera beaucoup de gloire, dans cette situation où elle se trouve. Evidemment, parce que dans les bureaux, dans les grandes villes…Oh, là, là, là, là, là, là ! Il y a très peu de Dieu ! Très peu ! Dieu est là, mais très peu de gens sont conscients ou veulent en être conscients.


Question posée par Monseigneur lui-même : Monseigneur, allez-vous sacrer des évêques ?

(rires) Je crois que ça viendra, mais je crois que ce n’est pas encore le moment. Mais il faut que ça vienne, je crois. Ça viendra, je pense, je ne sais pas quand. J’y pense, c’est sûr, j’y pense…Il faut les candidats, le moment et le lieu. Mais je pense que l’avenir, l’avenir c’est un mouvement assez discret : pas de publicité, humble très terre à terre, sans prétention, et beaucoup de foi. Et beaucoup de contacts avec les gens qui gardent la foi, les autres gens qui gardent la foi, et beaucoup de charité, de vraie charité parmi ces contacts. Et c’est là : il faut absolument que la foi ne s’éteigne pas. Il faut absolument que la foi soit maintenue et ce n’est pas évident aujourd’hui, mais je pense que c’est dans cette ligne là qu’il faudra s’occuper de maintenir la foi, de garder la foi.


Question : Est-ce qu’il serait présomptueux de croire que la foi doit susciter, avec la grâce de Dieu : susciter la prière, et que la prière sincère étant toujours exaucée : au jour favorable je t’exaucerai.

C’est-à-dire que Dieu anticipera, si je puis dire, intérieurement d’exaucer cette prière et il va attendre que les circonstances soient favorables. Circonstances favorables ça peut être des circonstances de politique, de santé, etc.

Dieu est Dieu, et il sait exactement ce qu’il fait. Donc on n’a pas besoin, pour ainsi dire, de craindre de son côté. Il sait ce qu’il fait. Et comme vous dites, une façon de décrire comment il agit, la façon dont il agit, c’est qu’il choisit le moment et en réponse aux prières, oui. On dit qu’il est ressuscité le jour de Pâque, il a anticipé le moment de sa résurrection en réponse aux prières de sa Mère. Voilà ce qu’on dit, c’est je ne sais pas à base de quoi, mais c’est possible, c’est possible. Et, même hypothèse, il a pu anticiper son incarnation aux prières de Marie. N’est-ce-pas : il est certain que la prière est toujours si efficace que jamais. Et la prière, la prière sincère, humble, confiante et authentique obtient des miracles. C’est certain, Dieu est Dieu, et il ne dépend que de nous d’obtenir ce dont nous avons besoin : en priant, c’est certain. Alors là, une chose encourageante m’a échappé, mais pas délibérément, n’est-ce-pas ! Excusez-moi, j’ai un drôle de sens du moment à suivre. Bon, est-ce qu’il y a d’autres questions, avant que je rende fou tout le monde ?


Question : Je voulais juste savoir où vous étiez basé, à un endroit plutôt qu’à un autre, ou vous êtes tout le temps de par le monde ?


Je ne suis plus proche de Londres, je suis entre Londres et la France : ce coin sud-est de l’Angleterre. Et pas trop loin de l’Eurostar, en sorte qu’il n’est pas trop difficile de venir en France…
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[Fin de l’enregistrement]