samedi 11 octobre 2014

Changement de doctrine ? où donc ? (Abbé David Hewko)




Source: Recusant

Pax


Le 24 juillet 2012
En la fête de Sainte Christine Vierge et Martyre
Cher N, cher N,

Comme N l’a fait remarquer dans sa lettre, la grande réussite du second concile de Vatican II pour la Révolution provient des documents ambigus.

Le même succès s’est opéré dans la Fraternité par des phrases ambiguës que l’on trouve dans l’entrevue donné à CNS le 11 mai 2012, dans l’entretien de DICI du 7 juin 2012, la Déclaration du Chapitre Général et les six conditions du 14 juillet 2012, la Déclaration Doctrinale du 15 avril 2012 et la Déclaration du 27 juin 2013.

Le changement de doctrine se trouve directement ou indirectement dans les textes des documents et entrevues mentionnés ci-avants. La nouvelle doctrine est la suivante :


1.    Les erreurs du Concile sont surmontables, ouvertes à la discussion et pas vraiment issues du Concile « mais de l’interprétation générale du Concile. »

2.    La liberté religieuse et l’œcuménisme sont surmontables et « sous contrôles ». La nouvelle façon de formuler les mots qui est nouvelle et policée ne permet pas de condamner ces hérésies comme l’ont fait les Papes d’avant Vatican II, et les qualifie comme occasions d’erreurs au lieu de les traiter comme des erreurs condamnées qui combattent directement le Christ Roi et la Foi.
3.    La nouvelle messe est maintenant qualifiée comme étant « légitimement promulguée » ce qui revient au même que de la déclarer comme étant une messe légitime (cf l’entretien de l’abbé de la Roque du 18 mai 2012 le prouve). Ce compromis a conduit beaucoup d’autres groupes à accepter et à célébrer la nouvelle messe. Au mieux, la nouvelle Déclaration condamne la nouvelle messe comme « diminuant » le Règne du Christ, elle aussi «sape » et « obscurcit » la nature sacrificielle de la messe, au lieu de dire cela, en fait, il faudrait dire qu’elle attaque directement et mine par omission, les qualités essentielles de la messe, comme le prouve l’Etude faite par les Cardinaux Bacci, Oddi et Ottaviani. De plus, suivant l’adage qu’ « on prie comme on croit » (lex orandi, lex credendi »), pour la FSSPX d’accepter comme étant légitimement promulgué une façon de prier qui combat fondamentalement ce à quoi les catholiques doivent croire, cela revient à qualifier ce qui combat et sape la Doctrine Catholique, de prière légitime qui plairait à Dieu !
4.    En conséquence, les nouveaux rites et les nouveaux Sacrements sont aussi considérés comme valides et légitimes. Mais alors quelle est la place de nos confirmations et ordinations conditionnelles ?
5.    Le nouveau code est accepté sans distinctions. Le nouveau code est pénétré des erreurs et des hérésies de Vatican II, et donc en acceptant le nouveau code, on accepte aussi implicitement Vatican II.

6.    La nouvelle ecclésiologie qui reconnaît l’Eglise Conciliaire comme faisant une avec l’Eglise Catholique éternelle est maintenant enseignée. Mgr Lefebvre a toujours reconnu que le Pape est chef de deux églises, justement à cause de cette crise ; il est chef de l’Eglise Conciliaire par son Modernisme, et de l’Eglise Catholique par son autorité légale. Les catholiques fidèles sont obligés de reconnaitre le Pape tout en lui résistant. Cet état ou le Pape a droit à notre désobéissance existera jusqu’à ce que Rome retourne à la Tradition !

7.    Accepter Vatican II comme « éclairant » et « approfondissant » la Tradition de même qu’admettre qu’il y a des doctrines « non encore formulées conceptuellement » qui font partie de la « transmission vivante » de la Foi, représentent une trahison et un compromis inacceptable de la Foi et tout catholique se doit d’y résister !


Ceci répond à votre question : « Changement de doctrine ? Ou donc ? »

Vatican II et ses réformes combattent la doctrine sur :

-    La seule et vraie Eglise
-    Le règne social de NSJC
-    NSJC comme prêtre éternel et la prêtrise
-    L’union entre l’Eglise et l’Etat
-    Les notions vraies et fausses de la liberté et de la dignité humaine
-    La structure monarchique de la Papauté
-    En dehors de l’Eglise catholique, pas de salut
-    Le sacrifice de la messe
-    Les 7 sacrements et leur institution
-    La Foi prise dans son entièreté ! (comme le Modernisme est la « synthèse de toutes les hérésies » et s’est infiltré dans tous les textes du Concile).
Dire « les affirmations de Vatican II … doivent être compris à la lumière de la Tradition ininterrompue, prise dans son intégralité » comme l’a dit Mgr Fellay, c’est admettre une contradiction évidente ! Pourquoi donc ? « … parce que je ne crois PAS que les Déclarations du Concile sur la liberté de Conscience, liberté de pensée et liberté de religion soient compatibles avec ce que le Papes ont enseignés dans le passé ! Donc, nous devons choisir. Soit nous choisissons ce que les Papes ont enseignés pendant des siècles et nous choisissons l’Eglise SOIT nous choisissons ce qui a été dit au Concile. MAIS NOUS NE POUVONS PAS CHOISIR LES DEUX EN MEME TEMPS CAR ILS SONT CONTRADICTOIRES » (Mgr Lefebvre, conférence de presse, le 15 septembre 1976 ; dans une édition spéciale de la revue «Itinéraires », avril 1977, page 299).


8.     Les mensonges continuent de prétendre que « rien n’a changé » alors que les compromis doctrinaux, identifiés plus haut, existent dans des documents officiels, envoyés officiellement à Rome, sous forme officielle.
Rappelez-vous le Barroux, Campos, l’Institut du Bon Pasteur, etc … tous se sont vantés que « rien n’a changé » et ils ont gardé le droit de critiquer le Modernisme et Vatican II ! Tous ont fait des compromis APRES leur accord avec la Rome Moderniste. La seule différence avec la FSSPX est que le compromis vient AVANT l’accord écrit.

9.     Les tactiques sont les mêmes pour tous les révolutionnaires ; deux pas en avant, un pas en arrière. « … mais l’ennui c’est que les libéraux eux-mêmes ont eu recours à cette méthode dans le texte des schémas : une affirmation d’une erreur ou une ambiguïté ou une orientation dangereuse est alors immédiatement suivie ou précédée d’une affirmation contraire, dans le but de tranquilliser les pères conciliaires conservateurs. (Mgr Lefebvre, Ils L’ont Découronné, ch. 24, p. 168).

10.     Toutes ces doctrines dont je viens de parler sont en plus confirmées par les réductions au silence, punitions, menaces, refus de donner la communion, punition de transfert, avertissement canonique et expulsions pour tous ceux qui s’opposent ouvertement aux nouvelles doctrines et orientations exprimées par le Supérieur Général et les documents officiels.
En plus, le fait que la Résistance n’est pas une réaction spécifique à un lieu particulier mais a surgi en plusieurs endroits dans le monde, montre que c’est un problème universel, celui de la FOI !

Les trois évêques, le 7 avril 2012, ont essayé de donner l’alarme et de prévenir Mgr Fellay, mais ils ont été réprimandés et il n’a pas été tenu compte de leur avertissement.

Les fruits des nouvelles doctrines ont depuis fait surface, comme ils l’avaient prédit : division, perte de la FOI, confusion et perte de confiance dans les autorités de la FSSPX.
Même si, par un brusque changement d’esprit, une Déclaration catholique traditionnelle vraiment intègre émanait demain de Menzingen, cela ne déférerait pas le scandale ni les compromis en matière de FOI qui se trouvent dans les documents officiels exprimant la nouvelle position de la FSSPX !
Comme l’a remarqué l’abbé Girourd, il faudrait un Chapitre Général du même calibre et une Déclaration qui dénoncent publiquement rejettent et corrigent les compromis scandaleux et les erreurs contre la FOI, qui se trouvent dans les documents officiels et les entrevues depuis début 2012.

La solution est simple : il faudra que la Fraternité confirme à nouveau la position de son fondateur, celle d’avant « Vatican II-bis » (= Vatican II au sein de la Fraternité) de juillet 2012, et bien sûr il faudra aussi remplacer les dirigeants actuels par des non-libéraux.


« En pratique, notre attitude doit se baser sur un discernement précédent, rendu nécessaire par les circonstances extraordinaires d’un Pape [ou Supérieur Général (cet ajout est le mien)] acquis au libéralisme. Ce discernement est le suivant : quand le Pape dit quelque chose en accord avec la Tradition, nous le suivons ; quand il dit quelque chose de contraire à la Foi, alors nous ne pouvons pas le suivre ! La raison fondamentale pour ceci est que l’Eglise, le Pape et la hiérarchie sont AU SERVICE DE LA FOI. Ce ne sont pas eux qui font la Foi ; ils sont au service de la Foi. La Foi ne se crée pas, elle est immuable et doit se transmettre.

C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas suivre ces actes de ces Papes faits dans le but de confirmer une action qui contrecarre la Tradition : car par ce biais, NOUS AIDERIONS A L’AUTODEMOLITION DE L’EGLISE, à la destruction de notre Foi !

« … Un jour, quelqu’un me conseillait ainsi : « signez, signez que vous acceptez tout ; et ensuite vous continuez comme avant ! » (Il s’agissait du Protocole du 5 mai 1988). ET BIEN NON ! ON NE JOUE PAS AVEC LA FOI ! » (Mgr Lefebvre, Ils L’ont Découronné, ch. 31, p. 229).

J’espère avoir répondu ainsi à vos questions. Vous voyez combien nous devons beaucoup prier le Cœur Immaculé de Marie pour que Son heure vienne vite !

Dans le Christ Roi,
Abbé David Hewko