jeudi 8 septembre 2016

Vicaire du Christ ou de Satan ? (III): destruction du mariage, mondialisme et religion écologique... (Miles Christi)


partie II: judaïsme et quelques hérésies


5. La destruction du mariage et l’abolition du péché par la fausse miséricorde

Par sa deuxième Exhortation Apostolique fleuve (elle comporte 58.000 mots), appelée Amoris Laetitia (la joie de l’amour), François a franchi un nouveau palier dans l’iniquité. Tout d’abord, François donne le ton en littéralement abolissant le rôle du magistère au profit du relativisme doctrinal érigé en règle unique:

« En rappelant que ‘‘le temps est supérieur à l’espace’’, je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. […] En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux.» § 3

Après nous avoir rappelé le principe absurde selon lequel « le temps est supérieur à l’espace », François explique que dans l’Eglise on a besoin de garder « l’unité de doctrine », mais que « cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ». Pour comprendre comment il peut tenir allègrement ces propos contradictoires dans une même phrase, il ne faut pas perdre de vue que le principe de non contradiction n’a strictement aucun sens pour quelqu’un qui adhère au principe de l’évolution, dans laquelle les conflits, les crises et, justement, les contradictions, constituent le véritable moteur du progrès, le dynamisme dialectique qui rend possible l’ascension progressive de l’esprit humain vers la conscience absolue, c’est-à-dire, vers la divinisation.

Ensuite, en bon apôtre du féminisme et de l’égalitarisme, François profite pour saper l’autorité du chef de famille, expliquant que l’enseignement de Saint-Paul n’est qu’un « revêtement culturel » (!!!):

« […]  il faut éviter toute interprétation inappropriée du texte de la Lettre aux Éphésiens où il est demandé que ‘‘les femmes soient soumises à leurs maris’’. Saint Paul s’exprime en catégories culturelles propres à cette époque; toutefois, nous ne devons pas prendre à notre compte ce revêtement culturel. » § 156

Par la suite François plaide pour la réintégration à la vie ecclésiale de tous ceux qui se trouvent dans une situation « irrégulière »:

« Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde imméritée, inconditionnelle et gratuite. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile! Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. » § 297

« Tous », veut bien dire « tous », n’est-ce pas? C’est-à-dire, concubins, divorcés-« remariés », homosexuels, partisans de l’avortement et du « mariage » gay, etc. Or, personne n’est exclu « pour toujours » de l’Eglise, à condition qu’on se décide à changer de vie! Le problème est que, pour lui, il faudrait intégrer tout le monde, quelle que soit sa situation, c’est-à-dire, y compris ceux qui n’ont pas du tout l’intention de mettre un terme à leur vie déréglée. Et puis, dire que ce n’est pas dans la logique de l’Evangile de condamner pour toujours est assez cocasse, lorsqu’on pense à ces paroles de Notre-Seigneur:

« Ensuite il dira à ceux qui sont à sa gauche: retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Mt. 25, 41)

Puis, François explique que si l’on vit son adultère avec une « fidélité éprouvée » et un « don de soi généreux » (cela ne s’invente pas!), même si ce n’est pas la situation « idéale » (!!!), on peut tout de même être réintégré, moyennant le « discernement » et le « regard différencié » des pasteurs, ce qui change tout, bien évidemment! :

« Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. […] Il doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se faire en distinguant attentivement les situations, d’un regard différencié. Nous savons qu’il n’existe pas de recettes simples. » § 298

Or, ceci relève de l’éthique de situation, qui dissout la morale dans un relativisme subjectiviste: il n’y a plus que les circonstances à considérer, il n’y a plus d’actes objectivement mauvais, purement et simplement, quelle que soit la circonstance. Le mariage chrétien, avec l’indissolubilité qu’il implique, n’est plus normatif mais devient un « idéal » qui n’est pas à la portée de tout le monde. Aussi s’efforcera-t-on de mettre en exergue les « valeurs positives » qui se trouvent dans les situations « irrégulières » (concubinage, adultère, duos homosexuels, etc.): « fidélité prouvée, don de soi généreux, engagement chrétien », etc. A-t-on besoin de préciser que de tels propos ne sont que d’affreux mensonges et qu’ils ne peuvent provenir que du père du mensonge?

Le 16 juin dernier, à l’occasion du discours d’ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, qui s’est tenu à la basilique de Saint-Pierre, François est revenu sur le sujet, dont voici trois courts extraits:          

1. « Ils préfèrent vivre ensemble, et cela est un défi, demande du travail. Il ne faut pas dire tout de suite: ‘‘Pourquoi est-ce que tu ne te maries pas à l’église?’’ Non. Les accompagner: attendre et faire mûrir. Et faire mûrir la fidélité[1]. »  

2. « Je dois dire que j’ai vraiment vu une grande fidélité dans ces concubinages, une grande fidélité; et je suis certain que c’est un véritable mariage, ils ont la grâce du mariage, précisément en raison de la fidélité qu’ils vivent[2]. »

3. « C’est la culture du provisoire. Et cela se produit partout, même dans la vie sacerdotale, dans la vie religieuse. Le provisoire. C’est pourquoi la plus grande partie de nos mariages sacramentels sont nuls, car ils disent: ‘‘Oui, pour toute la vie’’, mais ils ne savent pas ce qu’ils disent, car ils ont une autre culture[3]. »

Mais alors, à quoi bon se marier si la plupart des mariages sont invalides et que les concubinages vécus dans la « fidélité » ont la grâce du mariage? Arrive-t-on à imaginer les effets délétères que les paroles de François peuvent avoir sur les couples qui traversent des moments difficiles et qui font de leur mieux pour rester fidèles à leurs engagements? A quoi bon continuer de se battre? N’est-il pas plus raisonnable de faire une demande de reconnaissance de nullité matrimoniale, puisque la plupart des mariages sont invalides, et de « refaire sa vie »? En définitive, ce que François est en train de dire aux concubins est de ne pas se marier et, aux mariés, que leurs mariages n’ont aucune valeur.

6. Le mondialisme et la « conversion écologique »

Au moment où l’humanité a abandonné totalement Dieu et où le mal est devenu la règle morale universelle (avortement, euthanasie, pornographie, « mariage » homosexuel, etc.), François a décidé que la priorité de notre temps doit être accordée à la préservation de l’environnement et au combat contre le prétendu réchauffement climatique. Voici un passage de son discours du 24 avril dernier à l’occasion du rassemblement organisé à Rome par les Focolari  pour célébrer le Jour de la Terre:

« Voilà ce qui me vient à l’esprit. Et comment on réalise cela? Tout simplement en sachant que nous avons tous quelque chose en commun, nous sommes tous des humains. Dans cette humanité nous nous rapprochons pour travailler ensemble. ‘‘Mais moi, je suis de telle religion, de telle autre…’’ Peu importe! Allons tous de l’avant pour travailler ensemble. Se respecter, se respecter! Alors nous verrons ce miracle d’un désert qui devient forêt[4]. »
Ainsi, selon François, peu importe la religion que chacun professe, puisque seulement compte notre « humanité commune ». Et voici  le message adressé par François aux pèlerins Brésiliens lors de l’audience générale du 3 août en lien avec les Jeux Olympiques qui se déroulent au Brésil, expliquant que le « bon combat » est celui de réaliser une « société solidaire » pour toute la « famille humaine », quelles que soient les divergences religieuses:

« Dans un monde assoiffé de paix, de tolérance et de réconciliation, je souhaite que ces Jeux Olympiques  puissent inspirer les sportifs et les spectateurs à mener ensemble le bon combat, qui est de terminer ensemble la compétition, avec le désir d’un don plus précieux qu’une médaille: la réalisation d’une société solidaire, fondée sur la reconnaissance d’une unique famille humaine, indépendamment des différences de culture, de couleur ou de religion[5]. »



Jetons maintenant un coup d’œil à l’encyclique Laudato Si’[6], le manifesto écologique bergoglien, dans laquelle François fait sienne une double imposture scientifique: celle du réchauffement climatique et celle de sa supposée causalité humaine. Le document repose donc sur des données scientifiquement très contestables, et très contestées de fait, ce qui lui enlève à la racine sa raison d’être. Si à cela on ajoute le fait que les débats d’ordre scientifique ne sont pas du ressort du magistère, on prend la mesure de l’absurdité de ce texte:

« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversation qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. […] Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. » § 14

« S’il est vrai que les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands, la crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. Mais nous devons aussi reconnaître que certains chrétiens […] ont l’habitude de se moquer des préoccupations pour l’environnement […] D’autres sont passifs, ils ne se décident pas à changer leurs habitudes et ils deviennent incohérents. Ils ont donc besoin d’une conversion écologique […] Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne. » § 217

Selon François, c’est donc à une « conversion écologique » que nous sommes appelés. Et c’est ainsi que nous réussirons à construire « l’avenir de la planète », en travaillant ensemble avec tous ceux avec qui nous avons en partage notre « humanité commune » en vue d’établir une « nouvelle solidarité universelle ». Et il ose faire de cette parodie grotesque de la conversion chrétienne un élément essentiel de l’Evangile. J’avoue que, lorsque j’arrive à faire abstraction du côté tragique de la situation, je ne peux m’empêcher de trouver ce discours assez comique, empreint d’une nuance d’humour surréaliste à laquelle je ne suis pas insensible…

Ailleurs, François se fait le chantre de la Charte de la Terre, document écolo-mondialiste d’initiative onusienne lancé en 2000, et à ce jour devenu une référence juridique internationale moralement contraignante pour les gouvernements, en attendant qu’il ne devienne contraignant politiquement. Il s’agit d’un pur produit des loges illuministes, mélange de socialisme, panthéisme, laïcisme et féminisme, autant dire, un outil totalement corrosif, dans la ligne des différentes déclarations des Droits de l’Homme. Lisons ce qu’en dit François:

« La Charte de la Terre nous invitait tous à tourner le dos à une étape d’autodestruction et à prendre un nouveau départ, mais nous n’avons pas encore développé une conscience universelle qui le rende possible. Voilà pourquoi j’ose proposer de nouveau ce beau défi: “Comme jamais auparavant dans l’histoire, notre destin commun nous invite à chercher un nouveau commencement [...] Faisons en sorte que notre époque soit reconnue dans l’histoire comme celle de l’éveil d’une nouvelle forme d’hommage à la vie, d’une ferme résolution d’atteindre la durabilité, de l’accélération de la lutte pour la justice et la paix et de l’heureuse célébration de la vie”[7]. » § 207

Nouveau départ pour une humanité sans Dieu et célébration de la vie sans Jésus-Christ, devrait-on ajouter. Voilà donc une sorte de nouvel « évangile » illuminati en vue d’établir le Nouvel Ordre Mondial qui garantira la « justice » et la « paix » pour une humanité ayant définitivement tourné le dos à son adorable Rédempteur et tombée entièrement dans les filets de Satan, dont François est incontestablement un serviteur dévoué et un insigne représentant.

7. Des blasphèmes effroyables

S’il y a un trait distinctif dans le pontificat de François, une marque de fabrique dans son style, un dénominateur commun donnant une cohérence à ses paroles et à ses actions, c’est bel et bien le blasphème. Voici quelques morceaux choisis:

« Je crois en Dieu. Pas dans un Dieu catholique, car il n'existe pas de Dieu catholique, il existe un Dieu.[8] »

Cette seule phrase, prononcée six mois après son élection, et qui fit bien évidemment la une de toute la presse mondiale, aurait dû suffire pour susciter une condamnation sans appel du prodigieux insulteur argentin. Il n’en fut rien, ce qui prouve, si besoin était, l’état invraisemblable de déliquescence spirituelle, intellectuelle et morale des catholiques. Un autre exemple: selon François, Jésus a dû demander pardon à ses parents à cause de son « escapade » au Temple de Jérusalem. Et ses parents lui ont fait part de leur « réprobation ». Visiblement, François a le sens de l’opportunité, car il a tenu à faire ce délicat compliment à Jésus, Marie et Joseph lors du sermon de la festivité de la Sainte Famille, le 27 décembre 2015, à la basilique de Saint-Pierre:

« Au lieu de revenir à la maison avec les siens, il s’était arrêté à Jérusalem dans le Temple, causant une grande peine à Marie et à Joseph qui ne le trouvaient plus. Pour cette “escapade”, Jésus a dû aussi probablement faire des excuses à ses parents. L’Évangile ne le dit pas, mais je crois que nous pouvons le supposer. La question de Marie, d’ailleurs, manifeste une certaine réprobation, rendant évidente sa préoccupation et son angoisse ainsi que celle de Joseph.[9] »

François prend visiblement un malin plaisir à injurier la Mère de Jésus. Selon lui, Notre-Dame, au pied de la Croix, se serait révoltée contre Dieu, le traitant de menteur. Voici ses paroles, prononcées le 20 décembre 2013 lors d’une homélie à la maison Sainte Marthe:

« Elle était silencieuse, mais dans son cœur, que de choses disait-elle au Seigneur! ‘‘Toi, ce jour-là, tu m’as dit qu’il serait grand; tu m’as dit que tu lui donnerais le trône de David, son père, qu’il règnerait pour toujours et maintenant, je le vois ici.’’ La Vierge était humaine! Et peut-être avait-elle envie de dire: ‘‘Mensonge! J’ai été trompée!’’ [10] »

François renouvela cet odieux blasphème à plusieurs reprises, voyons ce qu’il dit le 29 mai 2015 dans un autre sermon à Sainte Marthe:

« Très souvent je pense à la Vierge Marie, quand on lui a donné le corps mort de son fils, tout blessé, on avait craché sur lui, couvert de sang, sale. Et qu’a fait la Vierge Marie? ‘‘Emportez-le’’? Non, elle l’a embrassé, elle l’a caressé. La Vierge Marie non plus ne comprenait pas. Parce qu’à ce moment-là, elle s’est souvenu de ce que l’ange lui avait dit: ‘‘Il sera roi, il sera grand, il sera prophète’’; et dans son cœur, certainement avec ce corps tellement blessé dans les bras, avant tant de souffrance avant de mourir, dans son cœur, elle aurait certainement eu envie de dire à l’ange: ‘‘Menteur! J’ai été trompée’’. Elle non plus n’avait pas de réponse[11]. » 

Essayons de déchiffrer l’enseignement que François nous présente à propos de la Reine des Anges. Selon lui, Marie ne comprend pas ce qui arrive à Jésus, Marie ne comprend pas le sens de sa souffrance, Marie au pied de la Croix se révolte contre Dieu dans son cœur, Marie estime qu’elle a été trompée par l’ange Gabriel au moment de l’Annonciation, Marie ne consent pas librement et lucidement au sacrifice rédempteur de son fils, Marie n’est donc pas Notre-Dame des sept douleurs ni la Reine des Martyrs, Marie n’a rien compris à la prophétie de Siméon lors de la présentation de l’Enfant Jésus au Temple, Marie ignore ce qu’elle fait là et elle méconnaît le sens de sa mission, Marie ne sait pas quel rôle lui est dévolu dans le plan du salut. Voilà la version bergoglienne du rôle joué par Notre-Dame le Vendredi Saint, au Golgotha, au pied de la Croix, lorsque s’opérait la Rédemption du genre humain.

Mais l’obsession blasphématrice de François ne s’arrêtera pas là. Et pourquoi s’en priverait-il? Puisque personne ne lui tient tête, et que, manifestement, il est dépourvu de toute crainte de Dieu. Selon François, il n’y a pas eu que la Très Sainte Vierge Marie qui aurait blasphémé contre Dieu: son divin Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, n’en est pas en reste. Voici ses paroles, prononcées le 3 septembre 2015, toujours à Sainte Marthe:

« Quand Jésus se lamente -‘‘Père, pourquoi m’as-tu abandonné?’’- blasphème-il? Le mystère est là. Très souvent j’ai écouté des gens qui vivaient des situations difficiles, douloureuses, qui avaient tant perdu ou qui se sentaient seules et abandonnées et qui s’interrogeaient: ‘‘Pourquoi? Pourquoi?’’ Ils se révoltaient contre Dieu. Et je leur disais: ‘‘Continuez de prier comme cela, car cela aussi est une prière.’’ Car c’était bien une prière quand Jésus disait à son Père: ‘‘Pourquoi m’as-tu abandonné?’’[12]. »

 Ainsi, selon François, Jésus et Marie se révoltaient contre Dieu. Et dans leur détresse, ils blasphémaient. Mais c’était par ailleurs une vraie prière de leur part. Si bien qu’il encourage les gens qui sont dans la souffrance à suivre l’exemple de Jésus et de Marie, en se révoltant eux-mêmes aussi contre Dieu, en blasphémant eux-mêmes aussi contre Dieu, contre cet être cruel et méchant qui n’a que faire de la souffrance humaine, laquelle est gratuite et incompréhensible…

François nous explique donc que, au moment même où notre divin Sauveur accomplissait la Rédemption du genre humain par le sacrifice volontaire de sa vie sur l’autel de la Croix, il aurait blasphémé contre son Père, se révoltant contre Son dessein salvifique. Et que, en même temps, Notre-Dame, au pied de la Croix, au lieu de s’associer lucidement et librement au sacrifice rédempteur de son divin Fils, aurait blasphémé elle aussi contre la volonté de Dieu, s’estimant trompée par la promesse que lui avait faite l’Ange à propos de la mission de Jésus, au moment de l’Annonciation.

Le moment central de l’histoire du Salut devient ainsi, selon le récit inouï qu’en fait François, un acte de révolte et de blasphème contre Dieu. Si bien que le nouvel Adam et la nouvelle Eve au Calvaire n’auraient pas fait mieux que nos premiers parents, agissant sous l’emprise du Démon au Paradis, lorsqu’ils commirent la faute originelle. Le salut n’aurait donc pas différé substantiellement de la chute, puisque la révolte contre la volonté divine aurait été leur dénominateur commun, Satan se trouvant à l’origine de ces deux moments décisifs de l’histoire de l’humanité.





[2] Ibidem.
[3] Ibidem. Traduction rectifiée selon l’audio original italien  (toutes les versions écrites ont été censurées): https://www.youtube.com/watch?v=HV5clSPhegI - (01:40 à 01:45)
[7] La Charte de la Terre, La Haye (29 juin 2000): http://chartedelaterre.org/decouvrir/la-charte/
[8] Entretien avec Eugenio Scalfari dans La Repubblica.