vendredi 26 mai 2017

Neuf trahisons. Preuve par 9.

Profitant de ce long pont de l'Ascension, nous invitons nos lecteurs à l'étude attentive de cette  lettre adressée à M l'abbé Bouchacourt. Elle ne recevra sûrement pas de réponse puisque telle est désormais la politique des supérieurs de l'actuelle FSPX mais elle a le mérite de résumer de façon synthétique toutes les erreurs qui se sont infiltrées au sommet de cette congrégation. 
 
Monsieur le Supérieur de District,

Pathétique, psychodramatique si ce n'est psychopathique. Tels sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit suite à votre réaction épidermique à des déclarations publiques de fidélité de 7 doyens et 3 supérieurs de Communauté co-signataires.

Leur acte public qualifié de « subversif »? Une profession de foi à leurs fidèles, qui en attendaient une depuis l'apostasie silencieuse grandissante à la tête de la FSSPX, qui se pare des vertus de prudence et d'obéissance aux « autorités romaines ». Profession mal argumentée d'ailleurs, puisqu'à votre exemple, elle fait de la Suprema Lex non un devoir absolu, mais une simple « permission canonique » qui « l'autoriserait » à désobéir. Vous voilà donc tel Caïphe déchirant vos vêtements face à des « subversifs » au demeurant fort obéissants. C'est dire si pour vous l'obéissance de l'apôtre doit être non seulement aveugle, mais muette!

Je pense que le mieux pour votre carrière (et peut-être votre salut) est de suivre le chemin de votre prédécesseur, démissionner et quitter la néo-FSSPX, mais pour un motif contraire à celui de M l'abbé de Cacqueray. Lui en effet avait réussi un quasi miracle, celui de faire collaborer à la « Lettre à nos frères prêtres » deux tempéraments aussi éloignés que la paille et le sycomore, respectivement les abbés Celier et de la Roque. Il avait aussi eu le courage de contrarier plusieurs fois publiquement la ligne «pseudo-diplomatique », traître car crypto-conciliaire, du chapitre 2012, et d'être obligé de rentrer dans le rang officiel, après réprobations à peine voilées de ses supérieurs. Si son motif de démission fut publiquement une vocation à épouser à Aurenque Dame Pauvreté de St François, Dieu l'y a certainement poussé aussi pour raison de « Nullam partem » avec la trahison de ses chefs.

Vos motifs à vous d'une démission actée sont déjà, pour reprendre vos propres termes, une trahison, une subversion et une prise d'otages des fidèles par Menzingen. 

La preuve par 9.

1- Trahison et subversion du chapitre 2012.

L'éjection de Mgr Williamson et de certains prêtres façon Paul VI versus Mgr Lefebvre (faux procès et faux suspens a divinis) n'est qu'un prétexte pharisien pour un second retour du Rhin épuré par Mgr Lefebvre, se rejetant dans le Tibre, nauséabondé par les Bataves. Des vocations « prussiennes » et de simples gardes suisses de Rome ont fait du chapitre 2012 un vrai mini-Concile Vatican 2 à la tête de « la Frat ». Elle n'est plus FSSPX, mais FSSPie Rbis (révolution bis, Pierre bis).

2- Trahison et subversion de la Tradition apostolique.


Pour Mgr Lefebvre et de Castro-Mayer comme pour Mystici corporis, le principe d'unité de l'Église est d'abord le Saint-Esprit, précisé Esprit de Vérité, et non d'abord le pape, principe de gouvernement au service de cette unité première du dogme catholique, incontournable. Lors du sermon des sacres de 1988, Mgr Lefebvre prit grand soin de rappeler ce que Mgr de Castro-Mayer avait rappelé à ses prêtres de Campos, l'autorité de la Tradition, autorité objective supérieure même à celle subjective des papes. C'est l'autorité du Commonitorium de St Vincent de Lérins, qui subsiste comme « buttes-témoins » lors de l'effondrement « géologique » de la papauté, actualisée des Syllabus de tous les papes anti-révolutionnaires jusqu'à Pie XII inclus (Jean XXIII exclus, Roncalli fut notoirement silloniste et douteusement élu pape, fait historique qui même si la fraude est prouvée un jour, ne suffit pas selon St Robert Bellarmin à le déclarer urbi et orbi « non pape »). La Tradition apostolique est un « verbe » et une « herméneutique de l'Ecriture », que le St-Esprit spire dans la bouche de l'apôtre véritable, y compris parfois contre la juridiction ordinaire défaillante. Ce qui fait du corps social de l'Église moins une armée soumise aveuglément à son chef le pape, qu'une milice (père Calmel) souvent de « francs-tireurs », « hors ordinaires » des évêques voire de papes (St Athanase).

Ne pas dénoncer la rupture radicale entre la Tradition apostolique et la Rome conciliaire est une trahison et une subversion.

3- Trahison et subversion du dogme sur l'Église. 


Dans la définition dogmatique de l'Église, la soumission (pas forcément active) au Souverain Pontife vient en 3ème position, après 1) la nécessité du baptême valide (éventuellement celui de désir vu de Dieu seul), et après 2) la profession de la foi exclusivement catholique, en « primauté » celle des papes!

« Un baptisé » quitte le corps de l'Église au for externe de quatre façons: schisme notoire, hérésie formelle, apostasie, excommunication valide (celle de Mgr Lefebvre fut invalide). Apostasie, schisme et hérésies sont formels et notoires lors du Concile Vatican 2, ce qui a conduit Mgr Lefebvre à faire sa déclaration de Novembre 1974: « Nous refusons la Rome néo-protestante », et à dire plus tard: « Ils ont quitté l'Église, c'est sûr, sûr, sûr! ». A la suite de quoi les papes eux-mêmes ont avalisé une « papauté renversée, subvertie, réformée, révolutionnaire », jusqu'à la pseudo-canoniser en 1983, ce qui a fait dire aux deux évêques consécrateurs: « C'est une nouvelle religion. Nous avons affaire à une contre-façon de l'Église. Ce code 1983 est pire que le novus ordo ».

Quant à toutes leurs « sanctions » (canonisations ou excommunications), elles sont nulles car prononcées au nom d'une « église » qui n'est pas l'Église. En effet, quelles sont les « autorités hiérarchisées » de l'église dite conciliaire?
– NSJC ? Non, un Concile, couronné et idolâtré en lieu et place de NSJC découronné,
– le Saint-Esprit de Vérité ? Non, un « esprit » d'une nouvelle fake Pentecôte, fake new evangelisation, en lieu et place du St Esprit soumettant l'intelligence à la Tradition apostolique, 
– la Tradition apostolique ? Non, une « nouvelle tradition », celle de la Contre-église maçonnique, la Révolution,
– des papes vicaires de NSJC? Non, mais selon Lupus à Volpe, vicaires d'un Concile apostat, canonisant l'appareil des modernistes que le père Calmel appelait le pandemonium de l'antéchrist. C'est donc par la « juridiction ordinaire romaine » que la Révolution:
– d'une part corrompt le catéchisme, le pouvoir d'ordre et tous les sacrements,
– d'autre part arrache les âmes à l'Église en les privant de foi certaine et des sacrements qui font naître, nourrissent et affermissent cette foi.
Dire des hommes d'Eglise conciliaires qu'ils « sont l'Eglise » comme l'affirme Mgr Fellay, est une trahison et une subversion, avalisant celles de l'Eglise par des hommes d'Eglise.

4- Trahison et subversion de l'état actuel de nécessité, et de la juridiction de suppléance.

L'état actuel de nécessité n'a jamais été prévu dans son ampleur par aucun code canonique. Il est donc insuffisant de faire appel à une « permission canonique » pour y pallier.
La juridiction ordinaire n'a d'autorité que pour la vérité (St Paul), et a pour précepte de confirmer dans la foi, foi nécessaire (mais pas suffisante) de moyen. Le pouvoir de juridiction est à la nécessité de précepte (contournable), ce que le pouvoir d'ordre est à la nécessité de moyen, incontournable, l'état de grâce pour être sauvé. La juridiction de suppléance est toujours exclusivement personnelle, mais non plus locale ou conjoncturelle. Du fait que c'est l'Ordinaire romain qui n'est plus conforme à la Tradition apostolique, la suppléance (comme la nécessité) est universelle et structurelle:
– la Suprema Lex est, pour tout clerc, au-dessus de tout droit canon, un devoir universel et non une « permission romaine », article x, y, ou z. Pour le laïc, c'est la profession de foi, « programme qu'il n'est point nécessaire d'en attendre l'ordre express des supérieurs » (Dom Gueranger),
– la juridiction ordinaire romaine n'est plus au service du pouvoir d'ordre, qu'elle corrompt et rend douteux (Mgr Lefebvre : « tous leurs sacrements sont douteux », y compris le mariage !),
– la juridiction conciliaire n'est qu'un précepte, mais qu'il est nécessaire de contourner d'autant plus de moyen, qu'elle est un précepte de perdition universelle!

La nécessité de moyen étant l'état de grâce des fidèles, implique une nécessité de précepte: continuer le pouvoir d'ordre sacramentel par une juridiction de suppléance « hors Ordinaire romain, universel », tant que ce dernier couronne un Concile apostat en lieu et place de NSJC, Souverain prêtre et Roi découronné.
Envisager seulement d'accepter une « normalisation canonique » par la Rome actuelle, c'est accepter le couronnement du Concile Vatican 2, découronnant et éclipsant NSJC. Trahison, Apostasie, subversion.

5- Trahison et subversion de la charité pastorale au service de la pureté doctrinale.


Ordinations de juin 2011. Mgr de Galarreta: « Les discussions doctrinales actuelles à Rome sont un acte de charité pastorale au service de la pureté doctrinale, pour que Rome retrouve la Tradition de l'Église, « sa » Tradition ». C'était louable malgré la naïveté d'en obtenir « facilement » une amélioration, alors que le huis clos exigé était déjà « mettre la lumière sous le boisseau »... NSJC et sa Sainte Mère ne semblent pas avoir accordé beaucoup de grâces à ce genre d'apostolat: Rome ferma le dossier de ce « dialogue de sourds », pour dire maintenant passons à la « praxis », obéissez...

Retour de veste du même en 2013: « Tout se passe comme si l'accord doctrinal relevait d'une question pratique, d'un pragmatisme ». C'est la « synthèse » de l'abbé Pfluger: « Thèse, nous avons le droit. Antithèse, nous sommes inaudibles. Synthèse, taisons-nous et recollons les morceaux de la mésentente entre NSJC et le Sanhédrin ». A la sortie du Cénacle après la Pentecôte, à quel camp appartient Mr l'abbé Pfluger? Le contraire de la Croix, Vérité qui sauve celui qui la dit autant que celui qui la reçoit, et qui n'attire tout à Elle que si Elle est élevée de terre, et non mise sous le boisseau.

6- Trahison et subversion de la vocation prochaine de la FSSPX, le rêve de Dakar.


Jusqu'à Pie XII, le rêve de Dakar ne posait aucun problème de juridiction ordinaire. La vocation première de la FSSPX, « Père, sanctifiez-les dans la vérité », était une œuvre de formation doctrinale, orientée surtout pour « vacciner » les prêtres des subtilités libérales, modernistes et néo-modernistes diaboliques (théologie de la libération, mais aussi contre les Teilhard de Chardin, Chenu, Congar, de Lubac, Rahner, tous seulement interdits par Pie XII de « cathedra », chaire d'enseignement. St Pie X les aurait-il excommuniés? Dieu seul le sait).

Avec le Concile et la nouvelle Rome retournée, papauté réformée, refusée dans la déclaration de Novembre 1974, il s'agit en plus d'arracher prêtres et fidèles à une telle « juridiction ordinaire » de perdition des âmes. D'où le cri de l'Apôtre lors des sacres de 1988:
« Votre manifestation n'est pas seulement naturelle, mais surnaturelle, celle d'avoir enfin des prêtres catholiques, qui vous donnent la foi, et les moyens de la garder, les vrais sacrements, les vrais catéchismes ».
Quant aux sacres d'évêques? Simple comme Dieu: « Vous savez bien chers fidèles, qu'il n'y a pas de prêtres sans évêques. Et qui confirmera vos enfants demain? ».
Causa finita!

7- Trahison et subversion de la vocation éloignée de la FSSPX, le salut des fidèles, et non la conversion de Rome!

Le second coup de maître de Satan est de faire croire que s'opposer à Rome « trop longtemps » est un « début de schisme, de sédévacantisme pratique ». Passons allègrement sur les fausses accusations du ci-devant sieur abbé Pfluger, le « sédévacantisme pratique » dont il se garde bien d'en accuser Mgr Lefebvre!
Mais « Trop longtemps »? Mgr Tissier de Mallerais théorise sur le fait que Dieu ne peut pas laisser Son Église « trop longtemps » dans cette crise... C'est être hors sol, car du temps d'Athanase, la société même païenne de l'époque était moins perverse qu'aujourd'hui, alors que le sens escatologique de l'histoire est celui d'une décadence accrue avec l'abandon des dons de la grâce après les avoir reçus. S'il n'est jamais trop tard, on se rapproche toujours du trop tard, au risque d'être en retard non seulement d'une guerre, mais d'une apocalypse. Satan refait le coup du 17ème parallèle au Vietnam! Le Politburo soviétique et Krouchtchev disputaient s'il fallait négocier avec les USA le 18ème ou le 19ème parallèle pour séparer le Nord-Vietnam du Sud-Vietnam. Quel éclat de rire lorsque les USA proposèrent d'entrée de jeu le … 17ème! Mgr Tissier présuppose que 50 ans après le Concile, on peut faire confiance à Dieu pour transformer un accord pratique en « conversion de Rome ». On sait ce qu'il advint même du 17ème parallèle, alors que l'ennemi n'en demandait pas tant! ...

Mgr Lefebvre, tel le Bon Pasteur à la recherche de « la » brebis perdue, avait le souci des âmes plus que le souci de « Rome ». Rome, le pape? Restons modestes et humbles! Laissons ce mystère et la « conversion de Rome » à Dieu, mieux à la Mère de Dieu. Mais notre devoir d'état? Ne pas nous taire, être des Syllabus vivants, contre les anti-syllabus de Jean, Paul, Jean-Paul, Benoit, François et les autres. Et ceci urbi et orbi: s'il faut aller à Rome, n'y allons que pour le dire publiquement, et non en « huis clos » de discussions doctrinales, et certainement pas pour en recevoir des « privilèges » aussi exorbitants que « extra-ordinaires », comme le rite seulement toléré comme soit-disant « extra-ordinaire alors que c'est le novus ordo qui est extra-catholique, dans une « église » qui ne supporte pas le privilège d'avoir le don de foi catholique, ni celui de détenir la vérité comme un héritage à transmettre.

8- Trahison et prise en otages des institutions catholiques de la FSSPX.

Les laïcs ont confié leurs âmes et leurs enfants à la direction spirituelle des hommes de la FSSPX, et avec eux institué des écoles, chapelles ou églises. Ici, autant les prieurés sont la propriété morale de la FSSPX, écoles, chapelles et églises sont la propriété morale de l'Eglise ! Evidemment, ce sont autant de « bastions » que la Révolution a toujours cherché à détruire, « solver et coaguler» si possible par la tête, leurs chefs. La prélature personnelle est aussi un moyen de transfert de propriété morale de toutes les œuvres communes de l'Eglise, à la seule personne morale qu'est la FSSPX. Puis à Rome via « le pape seul ». Mais quelle Rome ? Celle qui détourne tous les biens de l'Eglise vers tout ce qui n'est pas l'Eglise, comme ce fut le cas pour l'AED du père au lard, utilisée pour aider les schismatiques des pays de l'Est...

Première erreur de la FSSPX: considérer leurs fidèles comme « appartenant à » la FSSPX. Or les fidèles appartiennent à l'Église, sont soumis « légalement » à la juridiction conciliaire, et ne sont soumis que « moralement » à une juridiction de suppléance personnelle des prêtres de la FSSPX, et non pas collective : la FSSPX n'est pas une « église de suppléance », mais une fraternité sacerdotale, sans aucune juridiction ordinaire autre que celle canonique du Supérieur général sur les membres de la FSSPX, mais absolument aucune juridiction ordinaire sur aucun laïc.

Le chapitre de 2012 semble bien avoir établi une sorte de prélature personnelle de Mgr Fellay, qui ne respecte plus les statuts canoniques de 1917. La question n'est donc plus celle d'une prélature, mais de la régularisation « 1983 » d'une prélature encore « sous statuts 1917 corrigés 2012 en interne » (ceux de Mgr Lefebvre revus par Mgr Fellay!).

2012 a donc aussi été une prise en otages de toutes les personnes et œuvres de la FSSPX, dans une prélature personnelle « anticipant » sa régularisation romaine à venir.

9- Trahison et subversion des institutions catholiques par leurs chefs.


Ce sont les supérieurs qui font les inférieurs. La prélature de Mgr Fellay a déjà évacué des chapelles les anti-poisons, tels que le Sel de la Terre des dominicains d'Avrillé, dont le seul tort a été leur réponse vraie sur une « éventuelle » prélature personnelle « romaine » de la FSSPX. Le même chantage à la confiance aveugle et à une « obéissance à Mgr Fellay, sorte d'anti-pape », agit sur les bénédictins et les capucins, via Mgr de Galarreta. Il s'agit maintenant de « solver », introduire les empoisonneurs et leurs poisons, le clergé et les sermons conciliaires ralliés ou conservateurs. 
Mais comme le dit si bien Mr l'abbé Schmidberger, l'avenir est la normalisation! Autrement dit le « coagula »...

Conclusion?
Le salut est dans la « clôture versus la FSSPie Rbis » pour les religieux, dans la fuite pour les laïcs, le vote des pieds... 
Kyrie eleison, Seigneur donnez-nous beaucoup de saints évêques !
Laïcs, rejoignez la Reconquista, http://cristiadatradicinalista.blogspot.fr/
Veuillez agréer, Monsieur le Supérieur de District, l'expression de mon Nullam partem in Christi veritatis rege per semper virginem Mariam,

Un fidèle neuf fois trahi.