M. l'abbé Chazal vient de publier récemment un livre à
caractère politique ( "La cité oubliée", aux éditions saint Agobard)
pour nous donner les bons principes qui nous aideront à retrouver et
comprendre l'ordre social voulu par Notre-Seigneur et à le reconstruire
chacun à notre niveau.
Aujourd'hui, M. l'abbé Chazal nous propose de découvrir son
étude sur la question de la vacance du pape. L'abbé publiera cette
étude en plusieurs parties en raison de la longueur de l'étude.
Aujourd'hui, dans son introduction, il nous expliquera pourquoi il a
entrepris cette étude.
Chers fidèles,
Depuis longtemps, beaucoup d'entre vous
demandent une étude poussée sur le sédévacantisme, qui menace de plus en
plus nos cercles étant données les Frasques du Pape François.
La
position de Mgr Lefebvre n'a rien perdu en sagesse, et n'est qu'un
rappel de la Loi Divine qui nous commande de nous séparer de l'hérésie,
au lieu de perdre nos énergies et morceler ce qui reste du troupeau en
disputes sans fin. Nous voyons bien à quel point la vigne put croître
avec lui, sans trop de querelles, jusqu'à ce que Mgr Fellay remette en
cause la nécessaire séparation d'avec les hérétiques, sous prétexte que
nous leur reconnaissons encore une certaine juridiction, que ce petit
travail permet de préciser je l'espère.
Comme vous le verrez,
le sédévacantisme est simple de prime abord, mais c'est une vraie boîte
de Pandore, un ajout de problèmes nouveaux et interminables, et reste
une question d'une telle complexité que même les plus grands théologiens
de l’Église n'ont jamais pu formuler une opinion unanime sur ce sujet.
Continuez à rester séparés de l’Église Conciliaire, et soyez certains que c'est
le Christ, pas nous, qui se prononcera effectivement et décisivement sur
les occupants actuels du Siège de Pierre. Ipse est Caput Ecclesiae.
In Iesu et Maria,
Francois Chazal+
« Il
est licite de résister au Souverain Pontife qui tente de détruire l’Église. Je dis que c’est licite de lui
résister en n’obéissant pas à ses ordres et en mettant obstacle à l’exécution
de sa volonté. »
Saint
Robert Bellarmin De Romano Pontifice, Lib II, c. 29
CONTRA
CEKADAM
Abbé François CHAZAL mcspx, 2017
· Introduction :
Le sédévacantisme et Fatima
· I.
Les théologiens
· II.
Les canons
· III.
Les Papes
· IV.
Saint Thomas
· V.
La Sainte Ecriture
· VI.
L’histoire
· VII.
Le bon sens
· Conclusion
« En raison des
erreurs et des hérésies mentionnées plus haut et les innombrables autres, je me
détourne de l’obédience du faux Pape … en raison de ses erreurs et hérésies, le
même pseudo Pape est hérétique, destitué de sa papauté et excommunié par le
Droit Canon lui-même sans besoin de plus de jugement. »
Guillaume
d’Ockham, Tractatus de Successivis
INTRODUCTION
En 2015, comme je
discutais sans fin avec lui, un sédévacantiste japonais m’a dit d’écrire à son
mentor. Voici cette lettre :
Révérend Père,
L’une de mes brebis
perdue est japonaise, totalement
éloignée des sacrements, non seulement en raison du sédévacantisme, mais
en raison de ses effets collatéraux,
parce qu’il met maintenant en doute la validité de l’ordination en 1967
du Père Nariai, notre prêtre sur place, raisonnement typique de vos
disciples. A son tour l’abbe Nariai
tomba dans le sédévacantisme, et renvoya l’ ascenseur, puisque en vertu de la
secte conclaviste du pape secret du Texas, et de la théorie Lienard, vous, l’abbé
Cekada, n’êtes même pas prêtre. D’autres brebis se trouvent entraînées dans
l’idée que plus rien n’est valide dans l’Église Catholique ; il vaut mieux
rester à la maison avec le Chapelet et un acte de contrition.
Dans cette situation
actuelle confuse de l’Église, le sédévacantisme ajoute seulement à la confusion
et à la dispersion des brebis, qui tombent de la falaise à cause d’un faux
raisonnement, de l’omission d’une distinction
théologique, ou en raison de l’extrapolation d’un texte par-dessus d’autres
textes. Je ne vais donc pas mener mes
brebis par ce chemin errant, ni parmi ses nombreuses antinomies. Il aurait été
beaucoup plus sûr de dire aux fidèles juste de se tenir éloignés des hérétiques
et n’avoir rien à faire avec la nouvelle Rome, qui devient de moins en moins
comparable à la Rome supplantée lors de Vatican II. Je vais juste parcourir trois antinomies
flagrantes.
FATIMA EST SEULEMENT ÉDIFIANT
Pour un sédévacantiste,
Fatima ne convient pas, parce que la solution de Fatima est aux mains d’un Pape
qui accomplira les demandes du Ciel. Il
ne suffit pas de dire que Fatima est une révélation privée pour la repousser
sous le tapis des choses pieuses, parce que ce genre de révélation est
publiquement approuvé par l’Église (Lourdes, Fatima), sont confirmées par
beaucoup de miracles publics (Lourdes et la rue du Bac), spécialement Fatima
avec cet éminent miracle devant 70 000 témoins, aurore rouge, etc.
Ces révélations spéciales sont aussi liées à
d’importants événements publics comme l’avènement de la franc-maçonnerie
(Quito), la révolution de 1830 (Rue du Bac), la guerre de 1870 (Pontmain) et
évidemment les trois guerres mondiales et le communisme (Fatima). Elles sont en effet en lien avec des sujets
dogmatiques, comme le « Que soy era la Immaculata Conceptiou » en
1858 et cela inclut l’ecclésiologie (Quito, La Salette) et la Papauté. Remarquez que les révélations vraiment
privées de Dom Bosco confirment le rôle du Pontife romain après quelques
moments vacillants ! A Fatima, la
Papauté joue le rôle principal, avec la pauvre sœur Lucie essayant de
persuader, en vain, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II. Le Cardinal Ratzinger enterra littéralement
le message en 2000 et François s’en moqua en 2012. C’est le Novus Ordo qui ne veut pas que la
vérité de Fatima soit rendue publique et pendant tout ce temps-là, Fatima se
déroule parmi trois châtiments de l’humanité.
Donc non, Révérend Père, il n’y a vraiment rien de seulement édifiant à
ce propos.
Ce qui est merveilleux
à Fatima, c’est que cela concerne le destin des nations, le destin de la
Papauté et le dogme de la Foi. Quand
c’est édifiant, c’est aussi terrible, comme la vision de l’enfer par les trois
enfants.
C’est pourquoi je pense
que vous jetez le discrédit sur votre propre position par cette vidéo sur You
Tube, minimisant et séparant Fatima de l’ecclésiologie. Fatima est rejeté par la nouvelle église
parce que cela ne correspond pas à leur ecclésiologie, n’est-ce pas ? Cela va directement contre « Dignitatis
Humanae » en demandant qu’un état-nation soit consacré au Cœur Immaculé de
Marie, présentant nos Papes actuels comme mauvais dans ce processus, ce qui,
évidemment, ne vous intéresse pas, puisque, dans votre ecclésiologie, il n’y a
plus de pasteur, alors qu’en réalité, le pasteur a été frappé.
François Chazal +
Fort heureusement,
l’abbé Cekada a répondu :
" « La lettre
ouverte » de l’abbé Chazal sur le site True Trad est simplement incohérente,
et ne contient aucun argument théologique perceptible. L’abbé Chazal n’aime pas ce que j’ai dit au
sujet de Fatima, et croit que sa compréhension personnelle de Fatima « réfute »
d’une certaine manière le sédévacantisme.
La raison pour laquelle
l’abbé Chazal suit cette direction est que la position qu’il a prise de
« reconnaître et résister » aux faux-papes de Vatican II ne peut être
conciliée avec les principes classiques de l’ecclésiologie traditionnelle qui
enseigne qu’un catholique doit se soumettre en matière de doctrine au Pontife
romain.
Pour défendre son
complet rejet de ces principes, l’abbé Chazal doit se tourner vers son
interprétation privée de révélations privées, dont rien ne peut servir de base
correcte à un argument théologique.
J’ai, à plusieurs
reprises, présenté l’argument en faveur du sédévacantisme, citant texte après
texte de théologiens catholiques pour appuyer ma conclusion. L’abbé Chazal, produit typique de la FSSPX,
ne présente rien, si ce n’est une onomatopée hystérique, couverte d’un masque
de piété béate.
Laissons-le parcourir
mon article « Traditionalistes, infaillibilité et le Pape » ou
« Résister au Pape, sédévacantisme et église de François » et qu’il
me réfute point par point, citant des théologiens d’égale valeur que ceux que
j’ai cités.
Jusqu’à ce moment, ceux
qui lisent les commentaires de l’abbé Chazal sur le sédévacantisme devraient savoir qu’il ne produit que des balivernes.
Libre à vous de poster
cette lettre partout où cela vous convient."
Abbé Anthony Cekada
Cher abbé Cekada,
Je vous remercie de ne
pas répondre à mon argument, à savoir que Fatima est un événement public en
présence d’au moins 70 000 témoins, publiquement approuvé par l’Église comme
« Un grand signe du Ciel » (Apoc. XII), et concernant le destin des
nations dans les mains d’un PAPE.
C’est pourquoi je suis
allé sur « CathInfo » et « ArchibishopLefebvreForum » et
j’ai essayé de trouver le meilleur argument sédévac. Ce fut difficile parce que pour la plupart d’entre
eux, ces réponses ont dévié vers des questions secondaires ou des détails à
propos « des erreurs de la Russie ».
Le meilleur que j’ai pu trouver est celui-ci : « Oui, il n’y a
pas de Pape pour le moment, mais lorsque ce sera nécessaire, on aura un Pape et
la consécration de la Russie. » A
mon avis, c’est la position du CMRI. Mais cela signifie que le Ciel a demandé
quelque chose d’impossible à réaliser depuis 57 ans (1958 – 2015) ; que
Sœur Lucie (Réelle (Père Gruner)/fausse (M.A.Horvat)) s’est trompée en
suppliant Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II.
Selon l'abbé Kramer, M. Poutine a demandé au
Pape François de faire la consécration.
En réalité, n’a-t-il personne vers qui se tourner pour obtenir la
conversion de son pays ?
Je ne vais pas
développer la croyance risible que Pie XII aurait réalisé la consécration avec
succès (St Benedict Center). Sufficit.
Il est intéressant de
remarquer que mes « onomatopées hystériques » ressemblent à votre
opuscule « Traditionalistes, Infaillibilité et le Pape » : une
induction. On accumule des faits
particuliers pour en déduire, par induction, une vérité : Notre-Dame
utilise un Pape (mes onomatopées) / Il
n’y a pas de pape (votre opuscule).
Une induction est
fausse ou un sophisme, si elle exclut ou oublie de mentionner des faits
particuliers contraires. Et c’est
particulièrement un sophisme lorsqu’on laisse de côté une majorité de faits.
Vous soutenez, Monsieur
l’abbé, qu’il n’y a pas « de théologiens d’égale valeur à ceux que je
cite », pour mieux, dire vous nous lancez le défi de vous en fournir, avec
le grand toupet, avec cette grande confiance théologique en soi qui est
tellement typique du sédévacantisme dogmatique…
Et beaucoup ont été conduit à croire que c’est réellement le cas ; à savoir, que la grande majorité, non,
l’unanimité des théologiens, canonistes, experts et spécialistes d’ecclésiologie
donnent tous des arguments favorables à la destitution immédiate et ipso facto
d’un Pape hérétique sans prononcé de sentence.
A la lumière de la vaste quantité
de preuves contraires, je vous
concède notre immense négligence dans le passé.
Ainsi, comme votre
opuscule l’indique, la question de la perte automatique de la charge est l’axe
principal de vos efforts ; mais je vais aussi utiliser cette occasion pour
évaluer votre doctrine de sédéprivationisme et
autres nuances des arguments sédévacantistes.
Mais si vous avez changé, à nouveau, de position, cela ne nous
surprendra pas. D’ores et déjà, ne nous
blâmez pas de réfuter vos précédents systèmes parce que des esprits innocents
sont encore affectés par vos erreurs passées.
Sur la question du
magistère, comme Mgr Sanborn, vous encapsulez tout dans l’
infaillibilité ; ignorant l’extension réelle des objets secondaires de l’infaillibilité,
qui, hélas, n’a pas été définie par Vatican I, faute de temps. S’il n’y a aucun lien avec l’enseignement
constant à travers le temps et le lieu (d’où le terme « universel »),
il n y a pas de Magistère Ordinaire et Universel tout simplement. Et le même
vaut pour les lois infaillibles, qui ne le sont que si elles sont
1) Universelles
2) Obligatoires
3) A caractère Dogmatique.
En conséquence vous n’arrivez pas à
expliquer de façon crédible ce qui s’est passé avec la nouvelle Semaine Sainte
du Cardinal Bunigni, sous Pie XII.
Pareillement, votre théologie
sacramentaire par « sic et non » a conduit de nombreuses familles loin des sacrements, au moins ici en
Asie. Votre volte-face sur la validité des sacres Thuc (que vous mettiez en
doute jadis dans votre amusant titre « Deux évêques dans chaque
garage »), montre que les sacrements ne deviennent pas invalides aussi
facilement que cela.
Sur la question du
Magistère, d’autres que moi, et l’abbé Calderon en particulier, ont beaucoup
mieux parlé que moi. Tout ce que je veux faire ici, c’ est montrer que les
sédévacantistes s’enferrent d’abord dans une conclusion, puis écartent, ignorent,
condamnent tout ce qui ne rentre pas dans leur petite boîte. En conséquence les deux questions essentielles
sont les suivantes :
-1. Le sédévacantisme
est-il une opinion ou une obligation ?
-2. Si c’est une
opinion, est-elle correcte ?
Ayant confiance que
vous prendrez soin de répondre, et si vous le faites vraiment, je vous demande
de rester sur le sujet car, trop souvent, les sédévacantistes se tournent vers
d’autres aspects au lieu de répondre à l’argument précis, au point exact qui
leur est opposé.
Je suis heureux de voir
que vous souhaitez aller « point par point » et voyons si vous
respectez le menu à sept plats auquel je vous invite …
·
I. Les théologiens (Première entrée –
crudités)
·
II. Les canons (Deuxième entrée – soupe
– première salade)
·
III. Les Papes (Premier plat de résistance)
·
IV. Saint Thomas (Deuxième plat de
résistance)
·
V. La Sainte Écriture (Troisième plat de
résistance)
·
VI. L’histoire (Fromages et deuxième
salade)
·
VII. Le bon sens (Desserts)
·
Conclusion (Confiseries – café –
pousse-café)
En toutes choses,
laissons servir les bons vins de la Charité, s’accordant parfaitement à la
suite des mets, comme le dit le Cantique, « Ordinavit in me
Caritatem », parce que j’entends par ailleurs que vous avez de bonnes
qualités, spécialement le sens de l’humour, et votre santé ne semble pas bonne
ces temps-ci. Si vous ne vous fiez pas à
mes arguments, ayez au moins confiance que je prie pour vous et tous les autres
sédévacantistes de toutes tendances, et croyez que seulement quand Dieu
restaurera la Papauté de sa splendeur, nous connaîtrons qui parmi vous est ou
n’est pas un faux-frère.
François Chazal +