mercredi 16 novembre 2022

79 séminaristes - III

Mgr Williamson publie cette semaine son 800ème commentaire Eleison. Monseigneur invite ces 79 séminaristes à écouter la sagesse doctrinale de Mgr Lefebvre pour ne pas se laisser séduire par le mirage d'un accord impossible avec la néo-église issue du Concile Vatican II. Sans quoi ils se trouveront dans une impasse. 

KE 800 (12 novembre 2022)

Patience ! Tout mensonge arrive un jour à terme.
Dieu s’enflamme soudain, soudain Sa main se ferme.

Les deux derniers Commentaires ont présenté ce qui est apparemment une bonne nouvelle  : une entrée record de nouveaux séminaristes pour cette nouvelle année scolaire dans les quatre grands séminaires de la « Fraternité Saint-Pie X ». Néanmoins ces Commentaires se sont également demandé si cette bonne nouvelle n’est pas plus apparente que réelle. Voici l’argument  : de même que Vatican II (1962–1965) a officiellement remplacé la véritable Église catholique par la Néo-église du Concile, centrée sur l’homme au lieu de Dieu, de même le Chapitre général de la Fraternité de 2012 a officiellement remplacé la véritable Fraternité de Mgr Lefebvre par une Néo-fraternité essentiellement différente. Ce Commentaire donne la preuve que ce qui est arrivé à cette Société en 2012 est un changement tel, qu’il jette un doute sur le caractère de bonne nouvelle des 79 entrées de cette année.

Dieu soit pourtant loué pour tant de jeunes hommes qui, aujourd’hui encore, ont assez de foi, de courage et de bonne volonté pour vouloir devenir des prêtres traditionnels  ; et que la Néo-fraternité soit félicitée pour avoir conservé suffisamment de la Tradition catholique pour attirer ces jeunes hommes. Toutefois, dans les séminaires de la Néo-fraternité sous le contrôle des successeurs de Mgr Lefebvre, apprendront-ils ce qu’ils auraient appris alors que le Fondateur était encore aux commandes ? Sûrement pas. Est-ce important ? Certainement. Et en quoi consiste la différence ?

Avant 2012, la politique officielle de la Fraternité vis-à-vis de Rome avait toujours suivi un principe établi par Mgr Lefebvre, à savoir qu’il ne peut y avoir d’accord purement pratique entre la FSSPX et la Néo-église sans qu’il y ait d’abord un accord doctrinal. En d’autres termes  : la Vérité avant l’Autorité. Au contraire, constatant qu’en 2012 un tel accord doctrinal semblait impossible, le Chapitre Général de cette année-là posa comme principe que même sans accord doctrinal, un accord pratique avec Rome était néanmoins possible et souhaitable. Autrement dit  : une amitié avec l’Autorité, même sans Vérité. Pour être parfaitement juste envers la Néo-fraternité, cela ne signifie pas qu’elle ait accepté Vatican II (la théorie du modernisme) ni la Nouvelle Messe (sa pratique), de sorte que la Néo-fraternité ne peut être accusée d’avoir abandonné complètement la Vérité. Mais alors que l’archevêque avait, après 1988, coupé tout contact pratique avec les modernistes infidèles, au contraire, dès sa mort en 1991 – ou peu s’en faut, ses successeurs ont renoué ces contacts dangereux mais prétendument inoffensifs (pourtant y a-t-il en réalité quelque chose de plus retors ou de plus contagieux que l’hérésie du modernisme ?)

Et alors que Mgr Lefebvre a couronné sa longue et illustre carrière d’évêque catholique en sauvant pour toute l’Église la Tradition catholique (Vérité), consacrant à cet effet en 1988 quatre évêques qui assureraient la survie de la Fraternité, et ceci, malgré la condamnation expresse (Pouvoir) du Pape ; alors que Mgr Viganò continue sur ses traces glorieuses en dénonçant clairement et publiquement (Vérité) les crimes indicibles de nos Clercs actuels (Pouvoir) et des dirigeants mondiaux ; tout à l’opposé, la Néo-fraternité officielle passe sous silence, voire critique, Mgr Viganò (Vérité), mais s’en remet au Pouvoir apparent dans le monde, par exemple au sujet de l’abominable « vaccin » Covid, et à celle du Pape Bergoglio dans l’Église, espérant recevoir de ce meurtrier notoire de la Tradition catholique une approbation officielle à la consécration d’évêques pour la Tradition ! L’abbé Schmidberger (Supérieur Général de la FSSPX de 1982 à 1994) n’a-t-il pas récemment déclaré à un laïc qui posait des questions sur les évêques dont la FSSPX a tant besoin, qu’"elle n’en consacrait aucun, car elle attendait le feu vert du Pape Bergoglio" ? La Néo-fraternité n’a personne d’autre à blâmer qu’elle-même pour avoir conduit la FSSPX dans cette impasse en 2012  ! Question  : son but est-il de produire 79 prêtres coincés dans une impasse ?

Patience. Le problème fondamental est que Mgr Lefebvre – en termes mondains – était un vieux loup alors que ses successeurs se sont montrés, toutes choses égales par ailleurs, des louveteaux. Il connaissait l’ancienne Foi et l’ancienne Église, que les jeunes ne pouvaient que difficilement connaître, et il prenait l’ancienne doctrine au sérieux, car il savait que la Vérité catholique rachète le monde. Dieu est amour, oui, mais sans la Vérité, il ne peut être le vrai Dieu. « C’est pour cela que je suis né, et c’est pour cela que je suis venu dans le monde, pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, entend ma voix » (Jn 18, 37).

Séminaristes, anciens ou nouveaux, écoutons Sa voix !

Kyrie eleison.

 

dimanche 13 novembre 2022

Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (fin)

 Les relations entre démons


Shah Rukh Khan, acteur indien milliardaire en dollars, est on ne peut plus naïf : « Je préfère être le patron en enfer que le serviteur au paradis. »

Notre pauvre petit diable ne se doute pas un instant qu’une hiérarchie totalement rigide gouverne l’enfer ; et en enfer, les hommes ne sont pas seulement des esclaves, mais les victimes de bourreaux implacables et inflexibles. Approfondissons le mode opératoire des trois types de hiérarchies angéliques ; nous reprenons les enseignements de sainte Françoise Romaine dans les extraits résumés qui suivent :


1. L’Empereur et ses trois maréchaux

Lucifer, qui voulut être l’égal de Dieu au Ciel, est le monarque de l’Enfer, mais un monarque enchaîné et totalement malheureux. Il a sous ses ordres trois princes, auxquels tous les diables, divisés en trois corps, sont soumis par la volonté de Dieu ; tout comme au Ciel, les bons anges sont divisés en trois hiérarchies, chacune présidée par trois esprits supérieurs jouissant d’une gloire supérieure.

Ces trois princes de la milice du ciel sont pris dans les trois premiers chœurs où ils ont le rang le plus noble et le plus excellent ; de même, les trois princes de la milice infernale ont été choisis comme les esprits les plus mauvais de ces chœurs, et ils brandissent l’étendard de la révolte.

Lucifer était l’ange le plus noble de ceux qui se révoltèrent, et son orgueil l’a rendu plus méchant que tous les autres démons. C’est pourquoi la Justice Divine l’a donné pour roi à tous ses compagnons et aux réprouvés avec pouvoir de les gouverner et de les punir à sa guise : ce qui fait de lui le tyran de l’enfer. En dehors de cette présidence générale, il est établi prince spécial de l’orgueil.

Le premier des trois princes qui commandent sous lui s’appelle Asmodée : il était un Chérubin dans le Ciel, et il est maintenant l’esprit impur qui préside à tous les péchés impurs. Le deuxième s’appelle Mammon : il était un Trône, et il préside maintenant à tous les péchés commis par amour de l’argent.

Le troisième prince porte le nom de Belzébuth : à l’origine, il appartenait aux Dominations, et il est maintenant établi chef des crimes engendrés par l’idolâtrie ; il préside aux ténèbres infernales. C’est aussi de lui que procèdent ces ténèbres qui aveuglent l’esprit des hommes.

Ces trois chefs et leur monarque ne sortent jamais de leurs prisons infernales. Lorsque la Justice de Dieu veut exercer quelque vengeance exceptionnelle, ces princes maudits délèguent à cet effet un nombre suffisant de diables subordonnés ; car il arrive que les châtiments que Dieu veut infliger aux hommes exigent plus de force et de malice que celles qui émanent des esprits mauvais dispersés sur terre et dans les airs. Ainsi, des esprits infernaux plus méchants et plus enragés deviennent les alliés indispensables des démons communs. Pourtant, hormis ces rares cas, ces grands coupables ne peuvent sortir de la prison où ils sont enfermés [Leur réclusion infernale explique probablement leur cruauté particulière et la mention spéciale que l’Apocalypse fait de leur libération sur terre à des moments précis de l’Histoire. (NFC+)]

2. Les Corps d’Armées

Tous ces esprits malheureux sont rangés dans l’abîme selon leur ordre hiérarchique :

La première hiérarchie, composée de séraphins, de chérubins et de trônes, peuple l’Enfer inférieur. Ils endurent des tourments plus cruels que les autres, et exercent sur les plus grands pécheurs la vengeance ordonnée par le Ciel. Lucifer, qui était un séraphin, exerce sur eux une autorité particulière, en vertu de l’orgueil que lui confère sa haute présidence. Les démons de cette hiérarchie ne sont envoyés sur terre que lorsque la colère de Dieu permet à cet orgueil de punir les nations [comme aujourd’hui, au début de la troisième guerre mondiale. (NFC+)]

La deuxième hiérarchie, composée de dominations, de principautés et de puissances, occupe l’Enfer du milieu. Elle a pour prince Asmodée, qui, comme je l’ai dit, préside aux péchés de luxure. Nous pouvons supposer que les démons de cette hiérarchie sont présents sur terre lorsque le peuple se perd dans le péché d’impureté.

La troisième hiérarchie, qui est composée de vertus, d’archanges et d’anges, a Mammon comme prince, et habite l’Enfer supérieur. Lorsque ces démons sont lâchés sur terre, la soif de richesse prévaut partout, et la vie entière tourne autour de l’or ou de l’argent.

Quant à Belzébuth, il est le prince des ténèbres, et les répand dans les intelligences, quand Dieu le permet, pour étouffer la lumière de la conscience et celle de la vraie foi. Tel est l’ordre des démons en Enfer ; quant à leur nombre, il est incalculable.

Nous trouvons les mêmes hiérarchies parmi les diables qui restent dans les airs et sur terre, mais ils n’ont pas de chefs, et par conséquent vivent indépendants et dans une sorte d’égalité.

Ce sont les diables aériens qui, la plupart du temps, déchaînent les vents, soulèvent les tempêtes, produisent des orages, de la grêle et des inondations. Leur intention en cela est de faire du mal aux hommes, notamment en diminuant leur confiance dans la Divine Providence, et en les faisant murmurer contre la Volonté de Dieu.

Les démons de la première hiérarchie qui vivent sur terre ne manquent pas de profiter des occasions qui favorisent leur malice : ils trouvent les hommes irrités par ces calamités, très affaiblis dans leur soumission et leur confiance en la Divine Providence, et les font tomber beaucoup plus facilement dans le vice de l’orgueil.

Ceux de la deuxième hiérarchie ne manquent pas de les précipiter du haut de l’orgueil dans les égouts de l’impureté, ce qui, à son tour, donne le pouvoir aux démons de la troisième hiérarchie de les faire tomber dans tous les péchés engendrés par l’amour de l’argent.

Ensuite, les anges qui président aux ténèbres les aveuglent, leur font quitter le chemin de la vérité et rendent leur conversion extrêmement difficile. Ainsi tous les diables, malgré leurs différences de rangs et d’emplois, se concertent et collaborent mutuellement pour perdre les âmes. Les uns diminuent la foi, les autres poussent à l’orgueil, d’autres à l’impureté, d’autres à l’amour des richesses, et les derniers jettent un voile sur leurs yeux, et les éloignent si vigoureusement de la voie du salut, que la plupart des pécheurs ne la retrouvent jamais. Le seul moyen d’échapper à cette conspiration infernale est de se relever rapidement après la première chute, et c’est précisément ce que ne font pas ces malheureuses âmes. D’où cette chaîne de tentations qui, de chute en chute, conduit au fond de l’abîme.

3. Une infanterie innombrable

Quand je dis que les diables qui sont dans les airs et sur la terre n’ont pas de chefs, je veux seulement dire qu’ils n’ont pas de chefs subalternes ; car ils sont tous soumis à Lucifer, et obéissent à ses commandements, parce que telle est la volonté de la Justice divine. Malgré la haine qu’ils portent aux hommes, aucun d’eux n’oserait les tenter sans l’ordre de Lucifer, et Lucifer lui-même ne peut prescrire que ce que peut prescrire un Dieu plein de bonté et de compassion pour nous.

Lucifer voit tous ses démons, non seulement ceux qui l’entourent en Enfer, mais ceux qui sont dans les airs et sur terre. Tous le voient en retour, sans obstacle, et comprennent parfaitement sa volonté et ses ordres. Ils se voient et se comprennent tous entre eux aussi parfaitement.

Dispersés dans l’air et sur la terre, les esprits rusés ne ressentent pas la douleur des feux de l’Enfer ; ils n’en sont pas moins extrêmement malheureux, tant parce qu’ils s’agressent et se frappent continuellement les uns les autres, que parce que les opérations des bons anges dans ce monde leur causent un dépit qui les tourmente cruellement. Les douleurs de ceux qui appartiennent à la première hiérarchie sont plus amères que celles des esprits qui appartiennent à la deuxième, et ces derniers sont plus malheureux que les esprits de la troisième. La même justice distributive préside aux tourments des esprits infernaux ; mais tous ceux-ci sont en proie à la brûlure des flammes infernales.

Les démons qui se tiennent au milieu de nous, et qui ont reçu le pouvoir de nous tenter, sont tous des esprits déchus du dernier chœur. De même, les anges commis à notre garde sont aussi de simples anges. Les esprits tentateurs sont toujours préoccupés de notre perte et les moyens qu’ils déploient à cet effet sont si subtils et si variés, qu’une âme qui leur échappe est des plus heureuses, et ne pourra jamais manifester assez de gratitude envers Dieu.

Il n’est pas un instant du jour et de la nuit où ces cruels ennemis n’essaient une tentation ou une autre, afin de fatiguer ceux qu’ils ne peuvent vaincre par la ruse ou la violence. La patience est la plus excellente des armes défensives. Malheur à celui qui perd cette patience.

Lorsque ces tentateurs ordinaires rencontrent des âmes fortes et patientes qu’ils ne peuvent pas réduire, ils font appel à des compagnons plus astucieux et plus malins ; non pas pour combattre avec eux ou à leur place, car Dieu ne le permet pas, mais pour suggérer des stratagèmes plus efficaces. Françoise Romaine savait tout cela par expérience : il était rare qu’elle soit tentée par un diable isolé. D’ordinaire, il se trouvait des associés ; et si cela ne suffisait pas, ils avaient besoin du renfort de la malice d’esprits supérieurs qui habitaient les airs. Elle devint si compétente dans cette guerre, qu’une fois attaquée, elle savait à quel chœur appartenait celui dirigeait l’attaque, et qui il était.

Lorsque les démons veulent assaillir une âme forte et expérimentée, certains attaquent par devant, d’autres par derrière. C’est ainsi qu’ils ont combattu notre sainte, et elle a vu le signe qu’ils se faisaient entre eux pour coordonner leurs moyens.

Dès qu’une âme est vaincue par les tentations et meurt dans ses péchés, son tentateur habituel l’emporte promptement, suivi de beaucoup d’autres esprits qui l’injurient, et ne cessent de la tourmenter jusqu’à ce qu’elle soit précipitée en Enfer. Ces esprits haineux s’abandonnent alors à une joie cruelle. L’ange gardien de l’âme perdue, par contre, après l’avoir suivie jusqu’à l’entrée de l’abîme, se retire et retourne au Ciel dès que l’âme qui lui avait été confiée a été engloutie par le feu éternel.

4. Pauvres petits diables

Lorsque, au contraire, une âme est condamnée au Purgatoire, son tentateur est cruellement battu sur l’ordre de Lucifer, pour avoir perdu sa proie. Il reste néanmoins à l’entrée du Purgatoire, mais assez près pour que l’âme puisse le voir et entendre ses reproches sur les causes de ses tourments. Lorsque l’âme quitte le Purgatoire pour monter au Ciel, ce démon revient sur terre pour se mêler à ceux qui nous tentent ; mais il n’est pour eux qu’un objet de moquerie, puisqu’il a si mal rempli sa charge. Tous ceux qui laissent échapper les âmes sont écartés de la fonction de tentateur. Ils vont ici ou là, réduits à rendre d’autres services maléfiques aux hommes, quand ils le peuvent.

Parfois, Lucifer, pour les punir, les loge honteusement dans des corps d’animaux, ou s’en sert, avec la permission de Dieu, pour exercer des possessions qui leur attirent de nouveaux châtiments et de nouvelles hontes.

Au contraire, les démons qui ont réussi à damner les âmes auxquelles Lucifer les avait attachées, après les avoir portées en Enfer, reviennent sur la terre, couverts de gloire devant leurs compagnons, et jouent un rôle plus grand que jamais dans la guerre qu’ils font aux enfants de Dieu. Ce sont eux qui sont appelés à l’aide par les autres, en tant que plus expérimentés et plus habiles, lorsqu’un esprit est confronté à des âmes fortes et généreuses qui se moquent de leurs efforts.

Un démon chargé de la perte d’une âme ne se préoccupe pas des autres ; il ne veut du mal qu’à celle-ci et emploie tous ses soins à la faire pécher et à troubler sa paix. Néanmoins, lorsqu’il l’a conquise, il la pousse autant qu’il le peut à maltraiter et à scandaliser d’autres âmes.

Chaque fois qu’ils entendent prononcer pieusement le Nom de Jésus, ils se prosternent spirituellement, non de bon cœur, mais par force. Françoise Romaine en a vu une fois plusieurs sous forme humaine qui inclinaient leur front avec le plus profond respect, jusqu’à la poussière, lorsqu’elle prononçait ce Nom sacré en conversant avec son confesseur. Ce Nom sacré est une autre torture qui les fait d’autant plus souffrir, que celui qui le prononce est plus avancé dans l’amour, et plus parfait.

Quand les impies profanent ce Nom adorable, ces esprits réprouvés ne sont pas attristés ; ils sont pourtant forcés de s’incliner, comme pour réparer l’injure qui Lui est faite. Ils agissent de même lorsqu’Il est utilisé en vain.

Sans cette adoration forcée, ils seraient heureux de blasphémer ce Saint Nom. […]

Quand les âmes vivent dans l’habitude du péché mortel, les démons entrent en elles, et les dominent de plusieurs manières qui varient selon la quantité de leurs crimes ; mais quand elles reçoivent l’absolution avec un cœur contrit, ils perdent cette domination, s’en vont aussi vite qu’ils peuvent et se placent près d’elles pour les tenter de nouveau. Mais alors, leurs attaques sont moins vives, parce que la confession a diminué leur force (Traité de l’Enfer, Éditions Saint Rémi, p. 31-37).

Shah Rukh Khan ne peut espérer, au mieux, qu’être un sous-esclave supérieur. Comme tous les damnés, il ignore sur terre qu’une organisation pyramidale complète se tient au-dessus de sa tête. Son maître le voit déjà asservi et dévoué à sa (ses) cause(s), et se moque de lui par avance, et pourtant…


Pourtant, « le Démon ne peut remuer que si Dieu le lui permet »


… disait Sainte Thérèse ; « le Diable est un chien en laisse, tant que vous n’êtes pas à sa portée, il ne peut qu’aboyer », disait Padre Pio. « Je ne comprends pas cette peur : “Le Diable ! Le Diable !” alors que nous pouvons dire “Dieu ! Dieu !”, et faire trembler le Diable […] Plus que le Diable lui-même, je crains ceux qui ont une si grande peur du Diable, car le Diable ne peut rien me faire. Tandis que les autres, surtout parmi les confesseurs, peuvent causer de graves troubles » (Vie 26).

« Le Diable existe, en effet », dit saint Augustin, « mais avec l’aide de Dieu, il est en notre pouvoir de choisir ou de refuser ses suggestions. Et comme par l’aide de Dieu, les refuser est en notre pouvoir, pourquoi ne vous déterminez-vous pas plutôt à obéir à Dieu qu’à lui ? »

La raison en est que la plupart des pécheurs rendent la tâche facile au Démon, dit Sainte Thérèse : « Quand un homme abandonne la méditation, le Démon n’a pas besoin de le pousser en Enfer, car il s’y jette lui-même. » Saint Bernard dit que « les puissances de l’Enfer sont redoutables, mais la prière est plus forte que tous les diables » (L’art de bien vivre et de mourir bien 49). « La prière est une arme solide, un port et un trésor » (Sur le Psaume 145). L’armure et tout l’équipement sont en tas à nos côtés, mais nous, qui sommes fous, préférons nous battre nus avec le Diable. Alors qu’il n’y avait qu’à revêtir la tenue.

Le Diable ressent la lâcheté : « Les pouvoirs des diables ne sont rien si ces diables ne trouvent pas des âmes lâches et qui se livrent à eux ; c’est avec de telles âmes qu’ils montrent leur puissance » (Vie 31). Il faut combattre le Démon tout de suite, de peur qu’il ne prenne pied et ne puisse être délogé qu’au prix d’un effort beaucoup plus intense ; il est lâche quand il sait qu’il va perdre.

« Je ne me soucie pas plus des [diables] que des mouches », dit Sainte Thérèse. « Je pense qu’ils sont si lâches que lorsqu’ils voient qu’on leur porte peu d’estime, leur force les quitte. Ces ennemis ne savent pas attaquer de front, sauf ceux qui se rendent déjà à eux, ou quand Dieu leur permet de le faire pour le plus grand bien de Ses serviteurs qu’ils tentent et tourmentent. Qu’il plaise à Sa Majesté que nous craignions Celui que nous devons craindre ; et que nous comprenions que le mal nous arrive bien plus d’un seul péché véniel que de tout l’Enfer ligué ensemble » (Vie 26). La folie des pécheurs est qu’ils se rendent à un lâche… qui n’avait aucun pouvoir sur eux à l’origine, ou plutôt, non, dit-elle, les pécheurs remettent eux-mêmes aux diables les armes qui étaient prévues pour leur propre défense…

Le diable n’aime pas être reconnu, pourtant, comme saint Ignace, sainte Thérèse dit qu’il laisse des indices précis : « On le reconnaît clairement au trouble et à l’inquiétude avec lesquels il commence, à l’agitation que l’âme ressent tant que dure son œuvre, à l’obscurité et à l’affliction qu’il met dans l’âme, à la sécheresse et à la désaffection pour la prière ou pour toute œuvre bonne. Il semble qu’il étouffe l’âme et attache le corps de telle sorte que l’âme ne profite de rien. » (Vie 30)

Le plus grand souci du diable, dit saint Isidore, c’est lorsqu’il nous voit prier et demander la grâce de Dieu : « Alors, le plus souvent, le diable insinue les pensées des soucis de ce monde » (Livre des Sentences 1, 3, 7). Notre imagination se dérègle, comme celle de Saint Antoine du Désert, dans les tableaux de Bosch. Comme toujours, Belzébuth, seigneur des mouches dans nos prières, ne sera rien de plus qu’une nuisance si nous sommes fermes dans la prière. Certains diables sont tenaces, mais ceux-là aussi ne doivent être terrassés « que par la prière et la pénitence. » Le diable cède si l’on reste ferme dans la prière, dit saint Ignace ; il préfère couper court et s’enfuir, choisissant de revenir plus tard ; « qu’il nous trouve toujours au moins occupés, dit sainte Thérèse, avec quelque chose dans les mains, que ce soit un chapelet ou un rouet. »


Coupé en deux


Célèbre prédicateur, saint Bernardin de Sienne raconte qu’il y avait une pénurie à Rimini. Le prix du blé augmentait chaque jour. Pourtant un homme s’en réjouissait, un misérable spéculateur, qui avait amassé une grande quantité de céréales. Malgré le prix élevé que le blé atteignait, il ne voulait pas vendre un seul grain. Et le prix ne cessait de grimper. Afin d’échapper aux demandes des habitants, l’odieux personnage se réfugia dans sa maison de campagne. Chaque jour, il se postait le long de la route et demandait aux personnes revenant de la ville le prix du blé. Lorsqu’ils répondaient tristement, il avait l’hypocrisie d’afficher un visage triste.

Mais il arriva que deux hommes riches et charitables eussent acheté du blé dans les Pouilles pour soulager la misère. En un jour, le prix baissa de moitié, or c’est ce jour-là que l’usurier projetait de retourner à la ville pour tirer enfin son profit. Il eut une mauvaise surprise en croisant une foule en joie qui conduisait un âne chargé de sacs de grains en chantant à tue-tête. Ne soupçonnant rien de bon, il demanda des nouvelles du blé : « Alléluia ! Le prix du blé a baissé de moitié ! » fut la réponse. Cela frappa l’usurier et le laissa stupéfié, puis il murmura : « Coupé de moitié ! » Il se rendit en ville, et alors que ses connaissances le saluaient, sa seule réponse fut : « Coupé de moitié ! » Lorsqu’il entra dans sa maison, sa femme et ses enfants vinrent à sa rencontre et le saluèrent. « Coupé en deux ! » : il se mit au lit, et sa femme, le voyant si pâle et avec un regard si fixe, appela rapidement un médecin, à qui, malgré ses questions, il dit : « Coupé en deux ! » Le prêtre vint l’exhorter à la pénitence et à la confession, mais à toutes ses exhortations il n’eut que cette réponse : « Coupé en deux ! » Son état s’aggrava ; il mourut un peu plus tard, en prononçant ces derniers mots : « Coupé en deux ! »

vendredi 11 novembre 2022

Le RP Marie Dominique (OP) expose les 5 points de la victoire de Marie

Vous gémissez devant l'apostasie universelle du monde moderne et la guerre mondiale qui nous menace ? 

Le RP Marie Dominique nous explique les 5 points qui, s'ils étaient bien accomplis, nous obtiendraient de grandes grâces de fidélité  et qui pourraient infailliblement inverser l'apostasie si un grand nombre d'âmes généreuses s'y adonnaient. 

1° Offrande de nos journées aux coeurs de Jésus et Marie
2° Notre consécration personnelle à Notre Dame
3° Le port du scapulaire du Mont Carmel - signe de notre consécration 
4° Le chapelet ou le Rosaire 
5° Les 5 premiers samedis du mois pour réparer les offenses faites à la Vierge Marie

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Croisade de la Charité


Pour ce mois de novembre, nous étudierons ce texte du R.P. Calmel qui nous montre l'équilibre à acquérir : la passivité dans la charité surnaturelle en même temps que son exigence de noblesse

jeudi 10 novembre 2022

Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 2)

Stratégie

Vatican II


Le Diable n’a pas créé l’enfer, même si l’enfer a été créé pour lui, mais ce qu’il a créé, disons : son chef-d’œuvre, ce sont les Portes de l’enfer. Nous admirons le fait que la dernière porte de l’Enfer, Vatican II, ait été longuement peaufinée, en bénéficiant d’au moins deux siècles de préparation, (nous le verrons clairement en lisant les décrets du synode condamné de Pistoie (1786), la Profession de foi de Jean-Jacques Rousseau, les documents de la loge maçonnique de la Haute Vente, le Conseil rabbinique anti-Syllabus de Leipzig de 1869 et les Protocoles des Sages de Sion) ; mais cela vaut pour toutes les voies de perdition que Satan a conçues dans la perfection de son intelligence angélique.

Sa stratégie, la voici : le Diable est le « singe de Dieu » … Le bouddhisme monastique a une saveur bénédictine, avec les abbés, la discipline, l’ascétisme, le renoncement, l’aumône, la frugalité… et même l’apparence de la chasteté. Vatican II s’émerveille qu’il y ait des « semences du Verbe » dans chaque religion, mais personne ne devrait s’en étonner, le grand Singe a toujours imité [grimacé] à la fois Dieu et la vérité pour piéger les hommes dans des mensonges mortels.

Prenez l’hindouisme, une religion qui est considérée comme « première ». Est-il faux de dire que ce monde est plein d’illusions, de vicissitudes et d’oppositions inutiles ? Ainsi, le monde des phénomènes fonctionne sous Maya, la loi de la dualité et des états d’opposition ; un monde irréel qui voile la vérité de l’unicité… lorsque l’âme s’éveille, toutes les dualités disparaissent et elle se connaît comme éternelle…

Ce système a une amorce vraie et bonne, mais… mais les choses ne sont pas une seule et même entité, et les oppositions sont naturelles, tout comme la distinction des substances entre elles… et surtout, l’homme n’est pas Dieu ! Tant de mensonges en si peu de mots.

Il en va de même pour toutes les religions ; elles ne sont pas seulement l’expression de la culture humaine, comme les francs-maçons voudraient nous le faire croire, mais elles ont toutes un génie caché pour égarer les aspirations humaines légitimes vers des impasses. L’islam, en particulier, est très poétique et correspond à la psyché orientale. La vie de Mahomet semble très héroïque et présente de grandes ressemblances avec celles d’Abraham et de Moïse, et des autres prophètes. Le sacrifice de l’imam Hussein atteint les sommets de l’abnégation et de l’immolation. Quelque chose a été emprunté, refondu et tordu, qui provoque une grande ferveur et une grande piété, voire un fanatisme pur et simple.

Revenons maintenant à Vatican II, ce sinistre coup de maître qui provoquait l’étonnement de Mgr Lefebvre. Celui-ci faisait remarquer que toutes les tentatives des évêques conservateurs, réunis dans le Cœtus Patrum [Cœtus Internationalis Patrum, Groupe International des Pères catholiques traditionnels, qui s’est organisé en opposition aux révolutionnaires qui ont subverti l’Église lors du Concile Vatican II] pour amender les textes et les corriger dans le sens traditionnel, non seulement n’ont pas levé les ambiguïtés, mais ont enfoui davantage les mensonges sous des couches de vérité, renforçant leur efficacité et leur pénétration dans les esprits des catholiques les mieux intentionnés.

La réaction des évêques traditionnels avait été prévue et mise à profit pour créer une confusion encore plus grande, de sorte que, jusqu’à ce jour, de nombreux catholiques croient encore que le Concile peut être accepté à la lumière de la Tradition. « Lumière de la Tradition » est l’expression choisie dans le décret Sacrosanctum Concilium, pour garantir qu’aucun changement dans la Messe ne contredira la manière traditionnelle de dire la Messe… nous savons ce qui est arrivé…

Le plan était si audacieux : qui aurait pu imaginer que sur le Siège de Pierre lui-même, le Diable établirait le trône de son abominable impiété ? Nous nous retrouvons avec un nouvel anti-Saint-Siège, paré de tous les oripeaux de la Tradition, la splendeur de l’aula de saint Pierre, l’aura de l’ancienne papauté devenant l’instrument même de la damnation des âmes.

À son tour, ceci permet à Satan de pulvériser davantage ce qui reste de catholicisme, à la fois par la tentation de collaborer avec la papauté (parce que c’est la papauté), ou de la renier radicalement parce qu’elle contient le trône de Satan. Des scissions sans fin et des luttes intestines acharnées mènent à la confusion et au désordre total. Bravo, ô grand Orchestrateur ! Quel grand-maître tu es !


Les Démons intermédiaires


Les hiérarchies angéliques subsistent chez les diables, c’est pourquoi les sept têtes de la Bête de l’Apocalypse pourraient être sept Séraphins travaillant en étroite collaboration avec Lucifer. Si Satan est une bête, alors cette bête est certainement un animal politique, très désireux de contrôler le destin social de l’homme.

Les principautés, les trônes, les dominations et les pouvoirs, s’occupent du destin des groupements d’hommes. C’est pourquoi, avant toute grande bataille contre des cités, Scipion, Pompée ou César procédaient d’abord à l’evocatio, l’appel des dieux de cette cité, pour leur demander de partir, les invitant à rejoindre les dieux de Rome grâce à un carmen ou enchantement et des sacrifices. Ensuite, on procédait au rite de dévotion pour demander à Jupiter et aux autres dieux de faire régner la peur et la défaite dans cette ville. Dans les temps anciens, les dieux locaux accomplissaient des présages physiques, des sons, des guérisons et des oracles ; chaque ville avait son propre nom secret démoniaque qui était en fait le nom d’un diable supérieur. Ce nom ne pouvait être utilisé que pour l’évocation ; c’est pourquoi le savant tribun Valerius Soranus a été immédiatement crucifié pour l’avoir prononcé, sous Pompée.

« Tous les dieux des païens sont des démons », dit David, des diables supérieurs. Aujourd’hui, leur présence n’est pas ressentie aussi visiblement, mais Notre Seigneur a clairement senti que Satan lui-même voulait cribler Pierre, tout comme un diable de très haut rang tient en échec la papauté actuellement. Sauf en Inde, les démons n’habitent pas tant les statues d’idoles que les stars du rock. Ils ne sifflent pas comme les colosses de Memnon, ni ne se promènent actuellement dans leurs temples, mais les guerres et les troubles qu’ils provoquent sont bien réels, tout comme l’atmosphère religieuse très réelle des concerts pop modernes qui est leur œuvre, tout comme la manie de Harry Potter, la psychose des masses, et peut-être leur étiquetage « pharmaceutique. » (Ne venons-nous pas d’assister à l’enfermement de milliards d’humains dans un commun délire hautement préternaturel, à propos d’une fausse pandémie et d’un vaccin mortel, avec l’instillation d’une panique générale quand il n’y avait pas même lieu d’avoir peur, puis d’une absence totale de peur quand on leur a proposé une injection dangereuse ?)

Les grands esprits de l’hérésie, du schisme, de la divination, de l’envie, du mensonge, des tempêtes, de la vengeance, de la fornication et de la peste sont encore à l’œuvre aujourd’hui, voire davantage, à mesure que l’homme s’éloigne de Dieu et qu’un plus grand nombre de ces esprits sont déchaînés, comme en témoigne l’Apocalypse. Pour eux, le monde entier est un lieu à leur échelle pour y accomplir des œuvres proportionnées à leur pouvoir ; « Où étais-tu ? » demande Dieu à Satan, dans le livre de Job ; « J’ai parcouru le monde entier. »


En bas de la hiérarchie


Enfin, en dessous de la Synagogue de Satan se trouve la Franc-maçonnerie, outil multifonctions et multi-niveaux, probablement dirigé par les hiérarchies moyennes. La franc-maçonnerie ne se limite en aucun cas au rite écossais et à la peau de cochon, non : elle est le mode opératoire du diable. Ce couteau suisse de l’enfer assure la pérennité – entre autres – du mormonisme, voire du FLDS, de nombreuses autres sectes, des cartels du crime, des cartels politiques et de toutes les autres maçonneries qui seront établies jusqu’à la fin des temps. La Franc-maçonnerie est particulièrement ancrée dans la démocratie moderne. Elle est également parfaitement mondaine, car ses ingrédients de base sont l’amitié et les connexions mondiales, plus un mélange de chevalerie, de tradition et de religion.

Ses membres se sentent privilégiés en raison de son symbolisme : l’enterrement rituel d’Hiram, roi de Tyr, grand architecte du temple, qui a été tué par trois personnes. Les apprentis se voient alors confier une grande quête secrète : trouver le nom caché… du Maître caché. Pourtant, ce nom n’est jamais trouvé, jamais autorisé à être prononcé, comme les noms démoniaques d’autrefois. Être 33ème n’y change rien.

Quel genre de rire infernal entendent-ils, lorsque le nom de Lucifer est prononcé à la fin de la Quête et au début de leur éternité avec leur exécrable maître ?

Il en va de même pour le mythe d’Osiris, qui s’est opposé dès le commencement à Seth, Dieu Créateur.

Les maçons, (surtout les crédules maçons ecclésiastiques), n’en viennent que progressivement à la « Gnose » et cette gnose dit que leur Quête est de rejoindre la rébellion de l’Antique Serpent. Ce dernier se propose de les élever et de satisfaire à la fois son ambition et la leur, en les plaçant au sommet de la pyramide. Ils sont loin de se douter que leur pyramide est inversée et que le royaume a la tête en bas. Ils sont loin de s’imaginer que « c’est [seulement] leur heure et le Pouvoir des Ténèbres. »

La morale de la franc-maçonnerie est : non serviam et son Dogme est la haine du Dogme, autrement dit la « Liberté religieuse ». Rien, ni aucune Révélation de Dieu n’a le droit d’imposer son autorité sur l’esprit de l’homme. La conscience de l’Homme est le seul arbitre de la morale et du dogme… c’est le plus sûr chemin vers l’Enfer.

Pour rendre le chemin encore plus assuré, la maçonnerie y ajoute toutes formes de coutumes, de restrictions, de législations, de censures ; tuer et mutiler au nom de la sécurité ; désirer, comme par avance, enfermer toute l’espèce humaine dans un système de surveillance universel… un monde carcéral, comme l’enfer.

Par conséquent, il ne fait aucun doute que ces esprits intermédiaires affectent nos âmes, et constituent un grand danger pour tous les groupes d’hommes, alors que pour un homme en particulier, son démon personnel pourrait être seul à qui il a permis d’être cause de sa chute éternelle.


Tactique


Pour chaque âme dans le péché, la tactique varie un peu, mais elle repose sur le fait que « l’âme privée de la grâce ne peut s’abstenir de commettre de nouveaux péchés », comme dit saint Thomas de Villeneuve (Serm. pour le 4e dim. de carême). À cet effet, on relève six sophismes classiques qui sont presque toujours les mêmes, comme une sorte de protocole que tout diable inférieur est censé suivre :

1. « Je ne peux pas résister »

Le problème est que si vous ne résistez pas maintenant, le Diable gagne du terrain et éreinte davantage votre résistance. « Résistez-lui fermement dans la foi », dit saint Pierre. Mais votre foi n’a pas même la taille d’un grain de sénevé, pour déplacer « la montagne de la tentation. » (St. François).

Cela montre clairement que vous n’avez pas de haine pour le péché, ou que vous n’avez pas réussi à la développer en pensant, en méditant à l’avance sur la nature odieuse du péché mortel. La seule chose que le péché mérite, c’est une haine et une guerre sans pitié, car le péché ne fait pas de quartier aux pécheurs, et surtout, il doit être écrasé avant qu’il ne n’envahisse l’âme. Rommel voulait que les Panzers restent près des plages ; Hitler pensait différemment ; le Débarquement fut un succès.

Enfin, Dieu a dit : « Demandez et vous recevrez. » Mais vous supposez que Dieu ne respecte pas sa promesse, et vous croyez stupidement que Dieu vous donnera plus de grâces après avoir péché, comme quelqu’un qui s’attendrait à faire couler plus d’eau en fermant le robinet.

2. « J’irai m’en confesser plus tard »

C’est comme jeter un bijou dans une rivière, dans l’espoir de le récupérer, dit saint Alphonse. Le problème de cette attitude a de multiples visages : la confession est sans substance, presque invalide, à tel point que Padre Pio, qui savait lire dans les âmes, a toujours refusé l’absolution à ce type de « pénitents ». La confession n’est pas comme les essuie-glaces du pare-brise d’une voiture, qui essuieraient les péchés mortels qui s’écrasent sur l’âme, car les péchés mortels cassent le pare-brise.

Deuxièmement, cette mentalité sert parfaitement au Diable à endurcir l’âme dans le péché. De telles confessions et communions indignes ne parviennent donc pas à briser l’habitude du péché, voire assurent une plus grande régularité dans le péché, un enracinement plus profond de celui-ci.

Troisièmement, Dieu a promis aujourd’hui mais pas demain, et il est très clair à ce sujet : « Vous ne connaissez pas l’heure. » S’il a dit cela, c’est parce qu’il déteste cette mentalité qui dit et redit :

3. « Dieu est miséricordieux »

La Miséricorde de Dieu envoie plus de pécheurs en Enfer que sa justice, a dit un auteur savant. Les pécheurs sont incités par une confiance déraisonnable à multiplier leurs péchés, et ainsi ils se perdent. Dieu fait miséricorde à ceux qui le craignent ; les autres, Il les envoie en Enfer chaque jour. Il exerce Sa justice sur ceux qui Le méprisent, car, dit saint Augustin, celui qui pèche avec l’intention de se repentir ensuite n’est pas un pénitent, mais quelqu’un qui se moque de la Majesté de Dieu. La vérité est qu’« on ne se moque pas de Dieu » et qu’Il venge immanquablement son Honneur : « Je rirai de ta destruction et je me moquerai quand viendra à toi ce que tu as craint » (Pr 1, 26).

4. « Dieu a été si miséricordieux envers moi jusqu’à présent ; comment en serait-il différemment à l’avenir ? »

Cette affirmation est absurde : elle signifie que parce que Dieu vous a fait miséricorde, il faut s’attendre à ce qu’il soit miséricordieux pour toujours et ne vous châtie jamais. Et quelle gratitude avez-vous exactement pour la miséricorde de Dieu ?

De plus, lorsque le pécheur épuise la miséricorde que Dieu lui a octroyée, Dieu punit, et plus Il a été miséricordieux, plus la punition est sévère. C’est comme la pression du magma sous un volcan… plus vous attendez, plus l’explosion est violente.

Au contraire, vous devez considérer que beaucoup sont damnés parce qu’ils ont reçu moins de miséricorde que vous ; et que vous êtes tenu par la gratitude à de plus grands efforts pour sortir du péché.

5. « Je suis encore jeune – il est encore temps »

Vous parlez de temps, mais Dieu aussi : « À moi la vengeance, je rétribuerai en temps voulu » (Dt 32, 35).

« Mané, Théqel, Pharès » (Dn 5, 25) : Dieu compte, mais non comme vous le faites. Dieu compte les péchés, et vous, vous comptez les années. « Le Seigneur attend patiemment, afin que, lorsque le jour du jugement viendra, il les punisse dans la plénitude de leurs péchés » (2 Macc 6, 14). Au lieu d’obtenir miséricorde, vous êtes en fait en train de combler la mesure, de monter un dossier contre vous-même, en le remplissant d’année en année. « J’ai appelé : tu as refusé » (Pr 1, 24).

De plus, en reculant toujours davantage, vous détruisez progressivement votre capacité d’avoir la contrition. En jouant constamment à la roulette russe avec votre âme, vous multipliez les péchés de présomption, à tel point que vous finirez par cesser de penser à l’éternité et au salut de votre âme.

6. « Beaucoup de pécheurs ont été sauvés au dernier moment »

Notre Seigneur prend grand soin de nous avertir pour nous préparer avant le dernier instant de notre vie. « Quand le père de famille se sera levé et aura fermé la porte, alors vous vous tiendrez dehors et vous frapperez à la porte en disant : “Seigneur, ouvrez-nous”, et il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes” » (Lc 13, 25). Même chose pour la longue parabole des vierges folles dans Matthieu 25, l’Époux leur dit « En vérité, je ne vous connais pas. »

Nous ne nions pas que certains hommes soient sauvés au dernier moment, mais ce n’est pas la loi commune qui veut que tout arbre tombe du côté où il penche. Et la conversion de dernière minute de certains pécheurs a mené de nombreux autres pécheurs à la présomption, puis en enfer.

Le Diable sait que lorsque nos organes, à la fin, se mettent à tomber comme des dominos, notre esprit a plus de mal à se concentrer, et même à prier ; combien plus alors il est difficile de faire basculer toute une vie dans l’autre sens. C’est pourquoi, dit le Père de la Colombière, « pour assurer son salut, il faut vivre dans le même état que celui dans lequel on doit mourir pour être sauvé. » En d’autres termes, notre manière de mourir reflètera notre manière de vivre ; vivre une vie en état de grâce, c’est mourir en état de grâce.

Le même Père ajoute que la vue de la mort n’apporte rien d’autre que du trouble, de l’effroi et une peur tout à fait naturelle qui ne change pas nos dispositions ordinaires : la preuve en est qu’une fois que la mort s’éloigne, la plupart des pécheurs retournent à leurs mauvaises habitudes.

Pour ma part, je suis prêtre depuis 25 ans, et toutes les personnes que j’ai vu mourir jusqu’à présent, sont mortes comme elles ont vécu ; et quand je dis aux proches « quelle belle mort a eu cet homme », ils me répondent toujours « en effet, mon Père, c’était un homme très bon, il aimait Notre Seigneur et Notre Dame. » Mais lorsqu’un homme a été indifférent toute sa vie, quand je lui dis de se préparer et d’avoir la contrition pour les péchés de sa vie, c’est comme s’il ne savait pas de quoi je parlais. (à suivre)

mercredi 9 novembre 2022

Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 1)

Nous publions un premier chapitre de l'étude de l'abbé Chazal sur l'enfer.  Actuellement en anglais, une traduction française devrait paraître prochainement.   Petit avant-goût...

Tympan de Bourges
« Il a été menteur et homicide dès le commencement », dit Notre Seigneur « et n’est point demeuré dans la vérité. »


Un menteur


Voltaire l’a bien saisi : « Mentir est le premier devoir de l’amitié. Le mensonge n’est un vice que s’il fait du mal ; et une grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc vertueux, plus que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, mais audacieusement. Mentez, mes amis, mentez ; je vous en rendrai [le compliment] quand l’occasion se présentera. »

Mais ce que Voltaire ne comprend pas, c’est que le Diable ment pour faire du mal, un mal éternel, qui plus est : déguisé en bien apparent. En outre, Voltaire se fait rouler par le Prince du mensonge, qui ne peut être démasqué qu’à condition d’être en état de grâce ; Voltaire a pourtant dit la vérité quand il a dit : « Pas de Diable, pas de Dieu. »


Homicide depuis le commencement


Tout ce qui évoque le meurtre décrit très bien le Diable : Dragon, Serpent, Vautour, Lion, Bête, et Homicide. Ses noms propres respirent l’homicide et décrivent le mieux la nature de son combat : Satan, Belzébuth, Diable, Démon, Père du mensonge, Lucifer.

1. D’innombrables fossiles indiquent l’existence, à des époques révolues, de dragons, même volants, comme les ptérodactyles ; leur aspect est véritablement démoniaque, leurs dents et leurs griffes n’étaient certainement pas une pure décoration. L’un des derniers dragons ayant vécu est attesté dans le livre de Daniel, et saint Jean fait de cet animal le symbole du pouvoir de tuer à grande échelle.

2. Le Diable est le Serpens Antiquus, le Vieux Serpent. Sa ruse et son expérience de la guerre se sont développées au cours de milliers d’années. Ce serpent n’est que mort et séduction, il est fascination du mal sur l’esprit des hommes. « Il a séduit le monde entier » : Babyloniens, Égyptiens, Grecs, Romains, tous les peuples prétendument civilisés lui ont construit des temples, et on l’adore encore en Inde et dans certaines régions d’Afrique. Il est la représentation préférée du Diable, d’où son omniprésence dans toutes les formes du culte païen, à tel point qu’Attia, la mère d’Auguste, s’endormit dans le temple des oracles d’Apollon et fut touchée par le dieu sous la forme d’un serpent. Le dragon laissa une marque indélébile sur son corps, et par la suite elle ne parut plus jamais dans les bains publics. C’est pour cette raison qu’Auguste s’est fait appeler fils d’Apollon et a frappé des médailles pour commémorer l’évènement.

3. Le vautour désigne l’agilité du Démon, sa capacité à découvrir ses proies, la rapidité de sa capture et la cruauté dont il fait preuve pour démembrer ses victimes.

4. Du Lion, il ne retient que certains aspects, puisque Notre Seigneur lui-même est appelé le « Lion de Judas ». Le lion possède une fierté, une vigilance, une force et une cruauté particulières. Il dévore non seulement lorsqu’il a faim mais aussi lorsqu’il est en colère, et alors méprise les carcasses de ses victimes quand elles sont au sol, tout comme le Diable est animé par la haine, et méprise totalement ceux qui se soumettent à lui. Le lion est libidineux, il saillit même les hyènes, en dégageant une odeur repoussante ; c’est pourquoi le Diable est appelé un esprit impur, une génisse, un bouc, et laisse souvent une odeur physique nauséabonde lorsqu’il apparaît.

5. Pour résumer, on l’appelle la Bête, car il a l’immensité du Léviathan ou de la baleine, la voracité du requin, et la puissante mâchoire du crocodile. S’approcher de lui, c’est mourir.


Il ne dort jamais


Contrairement à la ménagerie que nous venons d’énumérer plus haut, le diable n’est pas soumis à la fatigue, au sommeil, à la faim, à la maladie, au vieillissement, à l’envie d’abandonner, à la mort et pas même à la gravité ; donc il n’y a pas de chaînes ni de subterfuges pour contenir cette Bête, sauf la fidélité à Dieu par la prière.

1. C’est pourquoi il est Satan, c-à-d. l’ennemi, l’ennemi puissant qui n’a rien perdu de ses pouvoirs suite à sa chute. La matière n’est qu’un jouet dans sa main, il transporte même le corps de Notre Seigneur d’un endroit à l’autre instantanément et avec une grande facilité. Il détruit les biens et la santé de Job en un clin d’œil ; mais c’est surtout sur les esprits qu’il a un tel pouvoir, faisant basculer des empires et des nations entières grâce à ses hiérarchies angéliques.

2. Il est « Homicide » dès le début, ce qu’on appelle un « tueur parfait », qui provoque un gigantesque massacre d’âmes, de la chute de myriades d’anges à l’immense hécatombe d’âmes que nous contemplons aujourd’hui. Pour parachever son œuvre, il laisse derrière lui une formidable traînée de mort, comme nous le verrons, en inspirant le suicide à des esprits païens sans nombre.

3. Belzébuth : pour effectuer des massacres à une telle échelle, il s’appuie sur des myriades de fantassins et d’officiers, autant qu’il y a de mouches. D’où le nom de Belzébuth, c’.-à-d. : « Seigneur des mouches ». Un jour, Padre Pio se trouvait dans un endroit dégagé et un de ses compagnons lui demanda combien de diables il voyait : « Ils sont si nombreux, que si tu les voyais, ils bloqueraient le Soleil. »

4. Diable. Il s’agit peut-être d’une corruption de diavolos, mais en grec, il signifie « celui qui est divisé ». Pour tuer, on divise le corps et l’âme, et, ce qui est infiniment plus, on arrache l’âme de son Âme qui est Dieu. Chez le diable, cette scission est totale, aussi aspire-t-il à la faire subir aux autres en retour, à détacher les hommes de la véritable Église, à diviser les hommes dans des guerres terribles, à déchirer les familles, à opposer les voisins et les villages. Étant la première créature qui a fait schisme d’avec Dieu, il sépare d’abord de Dieu tout ce qu’il peut Lui arracher, puis pulvérise tout ce qui n’est pas lui-même.

5. Démon signifie intelligent, qui voit, qui connait. Alors qu’une dame loue saint Jean Bosco de son pouvoir sur les démons, le saint la regarde avec des yeux craintifs : « Non Madame, j’ai très peur de lui et de sa terrible intelligence. » Quel meilleur coup de maître que Vatican II ? Par un coup d’état soigneusement préparé, l’entière nature missionnaire de l’Église est mise au rebut, dit Mgr Lefebvre, et un mécanisme permanent de refus d’expédition des âmes au Ciel est mis en place, fermement inscrit dans le marbre romain et confirmé par les pouvoirs dans l’Église. De toutes les qualités démoniaques, c’est la plus à craindre ; c’est pourquoi le Diable est aussi appelé le Malin. « Craignez un ennemi patient et intelligent », dit un proverbe russe. Si le Diable attend son heure, c’est qu’il a une raison ; souvent, il ne se montre pas au grand jour et il se faufile très habilement, pour s’infiltrer et infiltrer ses agents.

Il trouve l’angle d’attaque, le Schwerpunkt ou point de rupture comme le dit saint Léon : « Il sait à qui il doit montrer l’amour de la richesse, à qui l’attrait de la gourmandise, à qui l’excitation de la luxure, à qui le poison de l’envie. Il sait qui il doit troubler par le chagrin, séduire par la joie, abattre par la peur, fasciner par la beauté. À tous il parle de vie, il démêle les soucis, scrute les affections, il connaît les préférences de chacun, et y trouve l’occasion d’infliger une blessure » (Serm. 8 sur la Nativité).

Il devine très exactement, il comprend tout de la furtivité, du brouillage, de la tromperie, de la subversion ; il perçoit clairement ce qui est en sa faveur et, comme un bon général, il connaît la configuration du terrain, le temps et les personnes qu’il affronte ; puis il exécute son plan avec vigueur et entièrement. Il apprend en combattant, dans la victoire comme dans la défaite.

6. De là vient son nom, « Père du mensonge ». Le serpent tue avec sa bouche. Il est le mensonge incarné, « Menteur et Père du mensonge », car il a été le premier à mentir, lui qui « ne s’est pas tenu dans la vérité ». C’est pourquoi il est appelé un esprit de ténèbres, capable d’utiliser et de tordre la vérité pour faire avancer son mensonge, en ne donnant qu’une partie de la vérité, comme il l’a fait avec Ève.

7. Lucifer se souvient de ce qu’il était avant sa chute, et s’en sert dans sa prétention à éclairer tous ceux qui suivent ses ténèbres, qu’il appelle lumière : d’où sa délectation à usurper les symboles porteurs de lumière, comme l’ange portant la lumière sur la place de la Bastille ; la statue de la Liberté ; la torche olympique, et le terme général d’« illumination », son slogan préféré, car il aime apparaître en ange de lumière, regrettant peut-être ce qu’il était autrefois.

Vigilas hostis, dormis tu ? « L’ennemi veille, tu dors ? ». Désespoir mis à part, la seule chose que nous pouvons imiter chez le Diable, c’est sa façon de combattre, son assiduité, sa persistance, sa constance, son sens du détail et de l’organisation. Se battre comme un diable, c’est se battre mieux qu’un soldat ordinaire et même courageux. « Le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de temps. » (Ap 12, 12). Nous aussi avons peu de temps, notre éternité est en jeu, mais nous restons indolents… son éternité à lui est déjà perdue, c’est lui qui devrait se faire moins de souci, pas nous.


Un usage immodéré du symbolisme


Pyramides, obélisques, colonnes tronquées, étoile kabbalistique à six branches, nombre 666, pentagrammes, tridents, talismans, runes, médaillons, svastikas hindous, anneaux, bracelets, croix et scarabées égyptiens, signes « Om », bougies noires et rouges, symboles macabres, anges porteurs de lumière et statues, équerres et compas, tatouages, piercings, mutilations et signes de la main en tous genres, plans de Washington, Canberra et Adélaïde, jardins maçonniques triangulaires… Et bien plus, si vous lisez Morale et Dogme d’Albert Pike ; le Diable est très religieux.

Il y a beaucoup à dire sur chacun de ces symboles, que le Diable utilise pour marquer son territoire, et à la fois manifester son pouvoir et susciter le consentement du porteur de symbole à son règne. Par souci de concision, n’examinons que le pentagramme, que nous utilisons ordinairement avec une pointe en haut. Mais lorsque deux pointes sont en haut, ce sont deux cornes, et c’est une toute autre histoire : il représente à la fois Baphomet, le bouc du sabbat, et une figure humaine, tandis que la pointe en bas représente : un démon, un humain tombant dans la damnation, la subversion intellectuelle, le désordre, la folie… Pourquoi alors la Médaille d’Honneur américaine est-elle un pentagramme inversé ?


Très souvent, les symbolismes sont à plusieurs niveaux, comme dans Hotel California des Eagles : un de ces niveaux, j’en suis convaincu, représente le processus de damnation. Jamais les auteurs de la chanson ne dévoilent leur jeu, ils maintiennent le mystère juste à la surface. Les symboles, sans jamais produire une explication complète, sont accompagnés d’autres éléments : la musique, les drogues, les décoctions de charlatans, la magie noire et son antichambre la magie blanche, tout comme les sorts, les charmes et les malédictions. La nécromancie, la cartomancie, l’hydromancie, la lecture des lignes de la main, la lecture des cristaux, font également référence aux symboles. (à suivre)

samedi 5 novembre 2022

79 séminaristes

Nous nous permettons cette fois de publier deux lettres successives de Mgr Williamson en un seul article pour en faciliter la compréhension. Mgr Williamson aborde un sujet douloureux et explosif de la "structure" mais n'est-ce pas le rôle d'un évêque de dénoncer ce qui permet à la révolution d'étendre ses tentacules et de briser toute résistance. 


KE 798 et 799 (29 octobre et 5 novembre 2022)


Au jeune qui s’engage à votre appel, Seigneur,
Epargnez les structures qui feraient son malheur !

Bonne nouvelle pour la « Néo-Fraternité Saint Pie X » : elle a admis 79 jeunes hommes cette année dans ses quatre grands séminaires pris ensemble, en vue de discerner leur vocation au sacerdoce Catholique traditionnel : Flavigny (Ecône), France, 21 ; Zaitzkofen (Allemagne), 21 ; Dillwyn (États-Unis), 28 et La Reja (Amérique latine), 9. Dans le monde anti-traditionnel d’aujourd’hui, il s’agit d’un exploit admirable, et même si certains d’entre eux ne persévéreront pas, sans doute, jusqu’à la prêtrise, nous pouvons sérieusement espérer voir nombre d’entre eux dispenser les sacrements catholiques dans, disons, six ans.

En revanche, le seul séminaire classique de la « Résistance » à Morannes, en France, ne compterait qu’un ou deux jeunes hommes entrant cette année pour juger de leur vocation *. Un lecteur de ces Commentaires a été amené à poser la question suivante : la « Résistance » n’aurait-elle pas dû, dès le début, être structurée avec une Congrégation et des séminaires bien organisés, comme dans la Fraternité de Mgr Lefebvre, en vue de rassembler et rallier les réfugiés et les dissidents de la FSSPX originelle, au lieu de les laisser se dissiper dans une obscure indépendance ? Ce même lecteur concédera que la substance ou le fonds de la Néo-Fraternité n’est plus ce qu’il était sous Mgr Lefebvre, mais il attribuera ce déclin au manque d’un vrai chef plutôt qu’au maintien lui-même de la structure et de son organisation, de sorte que si de son côté, la « Résistance » n’avait pas eu tendance à renoncer à la structure, elle aurait fait mieux qu’un rapport, pour ainsi dire, de 1 ou 2 à 79.

La question est grave, et elle se pose depuis le début de la « Résistance », parce que Notre Seigneur a institué l’Église catholique comme la monarchie d’un Pape (Pierre), avec des Apôtres (évêques), des Disciples (prêtres) et des laïcs organisés hiérarchiquement sous lui, de sorte que chaque membre de cette hiérarchie ait un ou plusieurs supérieurs légitimes jusqu’au Pape inclus, qui répond à Dieu de la façon dont il gouverne tous les Catholiques sous lui. Cette structure est déjà claire dans le Nouveau Testament depuis les premières origines de l’Église. Et de l’obéissance de tous les Catholiques à leurs supérieurs respectifs dépend que l’Église tienne bon et sauve les âmes pour l’éternité, en maintenant intactes la vérité et la morale Catholiques. De plus, par sa propre mort atroce sur la Croix, Notre Seigneur a donné aux Catholiques l’exemple le plus sublime de l’obéissance, dont ses disciples auront besoin pour accomplir la volonté de leur Père céleste.

Toutefois, cette obéissance et la structure de l’Église qui l’accompagne ne sont pas leur fin en soi. Leur fin ou but ultime est le salut des âmes pour la gloire de Dieu. Ainsi, même le dernier Canon du Code de droit canonique de 1983 déclare que « La loi suprême est le salut des âmes. » Mais les âmes ne peuvent être sauvées que si elles plaisent à Dieu, et elles ne peuvent plaire à Dieu sans la foi (Hebr. 11, 6). Par conséquent, l’un des principaux objectifs de l’autorité de l’Église est de protéger la Vérité Catholique parmi les hommes, des ravages que lui causeront leurs péchés originel et personnels. En d’autres termes, la Vérité Catholique est le but et la substance de l’Autorité Catholique, et non l’inverse. Ainsi, dans Sa Passion, Notre Seigneur dit à Pierre que Satan le mettra à l’épreuve, mais Notre Seigneur priera pour que sa « foi ne défaille pas », et une fois que Pierre lui-même sera « revenu » (comprenez : de son triple reniement de la Vérité), qu’il utilise ensuite son Autorité pour « fortifier ses frères », c’.-à-d. les autres Apôtres. La Vérité est le fondement présupposé de l’Autorité de Pierre (Lc 22, 31–32).

Or le centre névralgique de l’épreuve actuelle de l’Église, qui est sans précédent dans toute son histoire, c’est que Vatican II (1962–1965) a séparé l’autorité Catholique de la Vérité Catholique. Depuis déjà six papes consécutifs, la hiérarchie Catholique a abandonné la Tradition Catholique, forçant tous les Catholiques qui croient à la fois en la Vérité et en l’Autorité à devenir plus ou moins schizophrènes. Si Mgr Lefebvre n’avait pas ouvert la voie du retour à la Tradition, c’est-à-dire à la Vérité, il n’y aurait jamais eu ces 79 vocations. Mais ces vocations vont-elles, au sein de la Néo-Fraternité, recevoir la leçon capitale de l’Archevêque ? Rendez-vous la semaine prochaine.

Kyrie eleison.



Pourquoi de « braves » Clercs se trompent-t-ils autant ?
Parce qu’ils respirent un air modernisant.

La semaine dernière, ces Commentaires ont mentionné l’entrée record, pour cette nouvelle année scolaire, de 79 jeunes hommes venus essayer leur vocation au sacerdoce catholique traditionnel, dans les quatre grands séminaires de ce qui est connu sous le nom de « Fraternité Saint Pie X ». Ceci devrait être une bonne nouvelle pour l’ensemble de l’Église catholique, car chaque prêtre traditionnel finalement ordonné sera une source de sacrements traditionnels au bénéfice de toutes les âmes catholiques. Mais il se peut que ce ne soit pas en réalité une si bonne nouvelle, pour deux raisons en particulier, qui appellent toutes deux notre prière. Une seule a été mentionnée la semaine dernière.

La seconde raison nécessite peu d’explications, mais elle est bien réelle : l’électronique. Lorsque l’abbé Franz Schmidberger était Supérieur Général de la FSSPX de 1982 à 1994, un laïc lui aurait dit un jour que l’électronique allait détruire ses prêtres. Il faisait bien sûr référence au marais de tentations contre la sainte pureté, rendu si facilement accessible par la télévision et l’Internet, et ce, avant même l’invention du Smartphone survenue quelques années plus tard. De fait, ne devient-il pas presque surhumain pour un jeune homme né et élevé longtemps après l’invention de telles machines, de se tenir à l’écart de leur séduction ? Bien sûr, Dieu et Sa Mère peuvent retirer un jeune garçon ou une jeune fille d’un dédale d’égouts et les faire sortir sentant la rose, mais étant donné le respect de Dieu pour le libre-arbitre dont Il a doté chacun d’entre eux, n’est-il pas raisonnable de supposer que de tels cas de figure seront l’exception plutôt que la règle ? Et dans ce cas, combien des 79 jeunes hommes pourront éviter cet obstacle sur le chemin vers la prêtrise ? Chaque prêtre catholique fidèle est un grand don de Dieu. Nous devons prier pour toutes ces 79 vocations...

Quant à la première raison, présentée dans les Commentaires de la semaine dernière, elle est moins apparente car elle concerne non pas la pureté physique mais, plus grave encore, la pureté spirituelle de la foi. Un lecteur avait suggéré que le mouvement dit de « Résistance » catholique aurait peut-être eu plus de succès aujourd’hui pour attirer les vocations (comme les 79) s’il avait été correctement structuré – c’était l’argument – comme c’est beaucoup plus normal pour des communautés catholiques, à l’exemple des quatre grands séminaires de la « FSSPX ». La semaine dernière, ces Commentaires ont commencé à répondre qu’aujourd’hui, et anormalement, l’accent mis sur la structure est susceptible de distraire de l’essentiel, à savoir la foi catholique, et que l’on peut craindre ce phénomène dans les quatre séminaires mentionnés ci-dessus. Ce qui fait deux points distincts, dont le second fera l’objet des Commentaires de la semaine prochaine.

Quant au premier point, la semaine dernière ces Commentaires ont commencé à présenter son arrière- fond, à savoir que l’essence de l’épreuve actuelle de l’Église consiste en la scission à Vatican II entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, scission opérée lorsque les plus hautes autorités de l’Église, réunies en Concile, ont officiellement abandonné la Tradition de l’Église pour la modernisation de l’« église ». À partir de ce moment-là, les catholiques ont dû choisir : soit s’accrocher à l’Autorité en « obéissant » aux modernistes et en abandonnant la Tradition, soit s’accrocher à la Vérité en défiant plus ou moins les « autorités » apparentes de l’Église ; ou encore, choisir l’une des nombreuses combinaisons possibles, n’importe où entre ces deux termes, en incorporant des fractions de Vérité et d’Autorité.

En ce qui concerne Mgr Lefebvre, son choix consista à respecter autant que possible l’Autorité à Rome tout en gardant la Tradition – car la Vérité catholique ne peut être que conforme à la Tradition. Mais lorsqu’en 1988 les autorités romaines le mirent au pied du mur par leur refus implicite mais définitif de prendre soin de la Tradition, alors, pour lui, la doctrine (la Vérité) prit enfin le pas sur la diplomatie (sur l’Autorité agissant en fin de compte sans vérité). Il défia donc les Romains en consacrant quatre évêques dans le cadre de l’« Opération Survie », au lieu d’« obéir » à l’Autorité privée de vérité dans ce qui aurait été l’« Opération Suicide ». L’« Opération Survie » assura à sa Fraternité plus de deux décennies supplémentaires de primauté de la doctrine (la Vérité), mais ensuite, en s’efforçant d’obtenir une approbation officielle pour la Fraternité, ses successeurs transformèrent cette Fraternité en Néo-fraternité, préférant l’Autorité (la reconnaissance par Rome) à la Vérité (la défense de la Foi). Ils abandonnaient l’héritage essentiel de l’Archevêque : la défense héroïque de cette Vérité qui est au cœur de l’Église. Leur Néo-fraternité pourra en être plus attirante et confortable, mais elle ne fournira plus l’étoffe des martyrs.

Kyrie eleison

 * Note de Reconquista : dans cet article, Mgr Williamson ne prend pas en considération les divers séminaristes formés par les prêtres de la "Résistance" dans les prieurés et non dans un séminaire