lundi 30 décembre 2019
dimanche 29 décembre 2019
Parlez Haut et Fort !
Kyrie eleison DCL ( 28 décembre 2019 )
”Rome n’est plus dans Rome,” disait notre Archevêque,
Car sans la Tradition, la Foi est en échec.
Si l’on compte, dans le passé, de grands esprits, c’est parce qu’ils pouvaient élever leur cœur à de grandes choses. Cela implique que leurs pensées, implicitement ou explicitement, traitaient de Dieu. Et s’ils étaient véritablement de grands esprits, leur pensée ne s’arrêtait pas simplement à dénoncer les choses. L’un de ces esprits d’exception fut certainement Shakespeare, écrivain anglais, qui, en tant que catholique, se battit contre l’apostasie de son pays, au moment même où, vers 1600, sa carrière atteignait son apogée. Mais l’adoption du protestantisme par l’Angleterre signifiait pour l’écrivain que, s’il ne voulait pas être pendu, éviscéré et écartelé, il devait déguiser son message catholique. C’est ce qu’a montré Clare Asquith dans son livre “ Shadowplay “(Théâtre d’ombres), paru en 2005. Elle y fait monter la littérature anglaise bien au-dessus des visées “patriotes” anglaises ou des nains de la critique littéraire.
Pour ne prendre qu’un seul exemple, dans l’annexe du livre sur le Sonnet 152, elle montre que, du début à la fin du texte, même si l’on applique ces vers de façon évidente à une femme que Shakespeare a dû connaître, il se cache en fait une seconde signification s’appliquant à l’écrivain lui-même de manière beaucoup plus large. Car il n’a pas su avertir ses compatriotes comme il aurait dû le faire. Voici les 14 vers de ce sonnet avec la traduction du sens obvie à côté, suivis de leur sens caché :
In loving thee thou know’st I am forsworn
But thou art twice forsworn to me love swearing,
In act thy bed-vow broke and new love torn,
In vowing new hate after new love bearing.
But why of two oaths’ breach do I accuse thee,
When I break twenty ? I am perjured most,
For all my vows are oaths but to misuse thee
And all my honest faith in thee is lost.
For I have sworn deep oaths of thy deep kindness,
Oaths of thy love, thy truth, thy constancy,
And to enlighten thee gave eyes to blindness,
Or made them swear against the thing they see.
For I have sworn thee fair : more perjured eye
To swear against the truth so foul a lie.
En t’aimant, tu le sais, je ne suis qu’un parjure ;
Mais toi, tu l’es deux fois en jurant que tu m’aimes ;
Car tu trahis ton mari, et le trahis de nouveau,
En vouant nouvelle haine après nouvel amour.
Mais pourquoi t’accuser – deux serments violés –
Si moi j’en viole vingt ? C’est moi le vrai parjure :
Car tous mes faux serments ne font que t’abuser,
Ma dite foi en toi n’étant plus du tout honnête.
J’ai juré que ton cœur était toute bonté
Ta profonde tendresse, et ton amour fidèle.
Et pour te glorifier l’invisible j’ai vu,
Ou juré ne pas voir ce que j’ai vraiment vu.
J’ai témoigné cent fois de ta sincérité.
Démence du mensonge, défiant la vérité !
Remarquons que le texte du sonnet prend davantage de sens selon sa signification cachée, qui fait référence à l’Angleterre infidèle, que selon la signification apparente concernant la maîtresse infidèle de Shakespeare. Ainsi, l’Angleterre des temps anciens est restée pendant 900 ans l’épouse fidèle de l’Église catholique. Mais, par l’Acte de Suprématie (« Tu trahis ») d’Henry VIII (1534), qui fondait l’Eglise anglicane, l’Angleterre rompit son mariage ("ton mari") avec l’Église catholique en prenant comme amant le protestantisme. Puis, sous Marie Tudor (1553), elle s’est remariée avec l’Eglise catholique (« nouvel amour »), pour retomber dans l’adultère avec le protestantisme sous Elisabeth Ier (1558) (“En vouant nouvelle haine” à l’Eglise catholique). Mais Shakespeare (1564–1616) se blâme lui-même pour une infidélité plus grave encore, car, au cours de ces années il a glorifié l’Angleterre (“pour te glorifier”) à plusieurs reprises, sous les Tudors infidèles, par exemple dans ses Pièces Historiques. Il les a glorifiés au détriment de l’Angleterre (« aussi t’ai-je abusée ») car, au fond de son cœur catholique, il savait très bien que le protestantisme serait la ruine de la “Merrie Englande”. En effet !
Et qu’en est-il aujourd’hui ? L’histoire se répète : pendant plus de 1900 ans, les catholiques du monde sont restés fidèlement mariés à la véritable Église, mais depuis Vatican II (1962–1965), la masse des fidèles a suivi les mauvais dirigeants d’alors, commettant un adultère plus ou moins prononcé avec le monde moderne (“tu trahis le lit”). Puis Mgr Lefebvre (1905–1991) en a ramené beaucoup à la véritable Église catholique (“nouveau serment”, “nouvel amour”, ou renouvellement de l’ancienne foi et de l’ancien amour), pour voir ses successeurs, maintenant à la tête de la Fraternité Saint-Pie X (fondée par lui en 1970) retomber dans le désir adultère de réunion avec la Rome conciliaire, qui se fonde sur la “haine nouvelle “ de la vérité préconciliaire.
Conclusion ? Ceux qui parmi nous sont comme Shakespeare ou comme tous les catholiques, nous devons déclarer haut et fort que la Rome de Pachamama n’est rien d’autre qu’une abomination, à fuir absolument.
Kyrie eleison.
mardi 24 décembre 2019
Noël, Noël ...
En cette veillée de Noël,
l'administrateur de Reconquista et tous ses collaborateurs
souhaitent à tous leurs fidèles lecteurs
une Sainte et Joyeuse fête de Noël.
Que la lumière apportée par l'Enfant-Dieu éclaire tous les cœurs droits tout au long de l'année 2020 !
dimanche 22 décembre 2019
Deux Évêques
Mgr Williamson revient ici sur les positions des deux autres évêques de la FSSPX (Mgr Tissier et Mgr de Galaretta). Les deux évêques ont fini par abandonner la ligne de Foi et de prudence fixée par Mgr Lefebvre. Mgr Williamson nous explique les tristes raisons qui ont fait basculer les deux évêques dans le camp du ralliement par étapes.
Les compromis humains ne sont pas convenables.
Kyrie eleison.
Kyrie eleison DCXLIX (21 décembre 2019)
Les compromis humains ne sont pas convenables.
La Vierge, à Fatima, donna conseil fiable.
Lors de l’été et de l’automne 2012, deux des trois évêques de la Fraternité Saint Pie X ont clairement changé de position par rapport aux termes de la lettre en date du 7 avril 2012 qu’ils venaient d’adresser à Menzingen, concernant les relations de la Fraternité avec Rome. Les prêtres et les fidèles de la FSSPX s’en sont étonnés. Peu de gens ont alors, ou depuis lors, interprété leur changement de position comme une question de personnes ou de personnalités. La plupart des gens ont bien vu dans leur volte-face de quoi il s’agissait : ils s’étaient convertis au nouveau principe venant du Supérieur Général, à savoir de reprendre des contacts avec les Romains sans attendre leur conversion du modernisme. Cette nouvelle politique contredisait à angle-droit leur lettre du 7 avril dans laquelle ils mettaient sévèrement en garde contre l’abandon de ce qu’enseignait Mgr Lefebvre : pas de contacts avec la Rome conciliaire avant sa conversion. Or, entre 1988 – année de leur sacre sans l’accord de Rome – et 2012, cette Rome conciliaire n’avait guère évolué, sinon en pire. Alors, pour quelles raisons les deux évêques ont-ils changé d’avis ?
C’est une question centrale qui aujourd’hui encore garde toute son importance ; on peut la formuler ainsi : Qu’est-ce que peut gagner la Fraternité pour la Foi (et non la Foi pour la Fraternité !) grâce à des contacts amicaux avec les Romains conciliaires, alors que ceux-ci persistent dans leur attachement à l’œcuménisme de Vatican II, allant même jusqu’à la vénération dans les jardins du Vatican de l’idole de la Pachamama en présence du Pape ? Une chose semble certaine : depuis 20 ans, la FSSPX a tout misé pour son avenir sur cette amitié. Y renoncer maintenant ne signifierait-il pas que la politique des 20 dernières années n’a été qu’une une grossière erreur ? En conséquence de quoi, bien que la FSSPX ait à l’heure actuelle terriblement besoin de nouveaux évêques pour assurer son apostolat traditionnel dans le monde entier, elle se trouve obligée de renoncer à sacrer des évêques traditionnels qu’elle choisirait elle-même, car cela déplairait fortement aux Romains conciliaires. Ainsi, on peut dire que les deux évêques se sont mis, en 2012, une lourde croix sur leurs propres épaules, une croix plus lourde chaque année, car ils ont contribué à pousser la Fraternité dans une impasse : en 2019, la Fraternité ne peut plus avoir – et pourtant ne peut pas ne pas avoir – ses propres évêques.
De récentes informations, maintenant accessibles, aident quelque peu à comprendre la décision des deux évêques d’abandonner la position de Mgr Lefebvre – conversion de Rome avant les contacts – à laquelle ils avaient pourtant si récemment adhéré. En ce qui concerne Mgr de Galarreta, on apprend qu’à peine la lettre du 7 avril venait-elle de paraître sur le net, qu’il s’est empressé de se rendre au siège de la FSSPX pour présenter ses excuses, assurant le Supérieur Général qu’il désapprouvait totalement la parution intempestive du texte sur internet. Mais comment pouvait-il désapprouver la parution de la lettre sans se dissocier également de son contenu ? Il semble qu’une implosion imminente de la Fraternité lui ait paru plus redoutable que le fait d’engager la Fraternité dans une impasse en abandonnant la voie suivie par Mgr Lefebvre, voie essentielle à la défense de la foi. La survie de la Fraternité lui était-elle plus importante que celle de la Foi ?
Mgr Tissier de Mallerais a mis plus de temps à rétracter, pour ainsi dire, sa signature sur la lettre du 7 avril. Mais, début de 2013, c’était effectivement chose faite. A un de ses amis alors il donnait, en tant qu’Évêque, les indications suivantes : aujourd’hui la conversion de Rome ne peut pas se produire subitement. Mais une reconnaissance officielle nous permettrait d’y travailler plus efficacement depuis l’intérieur de l’Église. Nous devons patienter et agir avec tact, en prenant notre temps afin de ne pas brusquer les Romains qui continuent de désapprouver notre remise en question du Concile. Nous avançons tout doucement – n’est-ce pas ainsi que les saints ont toujours procédé ? Nous devons continuer à dénoncer les scandales et à accuser le Concile, mais nous devons agir intelligemment, nous efforçant de comprendre la façon de penser de nos adversaires, qui incluent, après tout, le Siège de Pierre. La politique de Mgr Fellay n’a pas vraiment échoué : rien n’a été signé le 13 juin 2012, rien de catastrophique, rien de notable ne s’est passé depuis 17 mois. Quelques prêtres nous ont quittés, par manque de prudence et de jugement, ce que je trouve déplorable. Mais la faute leur en incombe. En bref, essayez de faire d’avantage confiance aux autres et soyez moins confiant en vous-même. Faites confiance à la Fraternité et à ses dirigeants. Tout est bien qui finit bien. Voilà ce qui devrait être l’esprit de vos prochaines décisions et de vos prochains écrits.
Ici s’achèvent les arguments que cet Évêque mettait en avant pour recommander à son ami de suivre Mgr Fellay. Mais, NN. de Galarreta, Tissier de Mallerais et Fellay ont-ils bien compris les raisons pour lesquelles Mgr Lefebvre voulait couper les contacts avec les Romains conciliaires ? N’ont-ils pas tous les trois gravement sous-estimé la crise de l’Église sans précédent que cause la trahison continuelle de la Vérité et de la Foi par l’Eglise conciliaire ? Comment une simple politique humaine ou un compromis doctrinal avec Rome pourraient-ils résoudre cette crise pré-apocalyptique ?
Kyrie eleison.
vendredi 20 décembre 2019
Mgr Carlo Maria Viganò accuse le pape François de démanteler le Siège de Pierre et de souffrir d'« intolérance mariale »
Nous publions aujourd'hui cet acte d'accusation contre le Pape François de S.E. Mgr Vigano, ancien nonce apostolique aux Etats-Unis. Nous commençons à retrouver la vigueur des propos de Mgr Lefebvre et de Mgr Williamson. Et comme le dit de façon humoristique un site ami : "Encore un petit pas Mgr Vigano et vous reconnaîtrez enfin l’héroïsme du combat de Mgr Lefebvre. Nul doute qu’après une telle dénonciation des ravages conciliaires, celle de Mgr Huonder devrait suivre…"
Sources et traduction : Corrispondenza romana et Blog de Jeanne Smits
Corrispondenza romana a publié le texte intégral en italien, en exclusivité.
Cette accusation fait suite à la scandaleuse procession avec l'idole "Pachamama" dans la basilique St Pierre et surtout aux déclarations du pape François qui, à l’occasion de la fête liturgique de Notre-Dame de Guadalupe, a qualifié de « sottises » (« tonterías » en espagnol) l’idée d’affirmer la doctrine de la Vierge Marie « corédemptrice ».
" Voici ce que dit le Seigneur Dieu,
qui a créé les cieux et qui les a étendus,
qui a affermi la terre avec ce qui en germe ;
qui donne le souffle au peuple qui vit sur elle,
et la respiration à ceux qui y marchent.
« Je suis le Seigneur, c’est là mon nom ;
je ne donnerai pas ma gloire à un autre,
ni mes louanges aux idoles. »
Le Seigneur sortira comme un héros,
il excitera son ardeur comme un guerrier ;
il élèvera la voix et il poussera des cris ;
il triomphera de ses ennemis.
Longtemps je me suis tu,
j’ai gardé le silence, je me suis contenu ;
je me ferai entendre comme une femme en travail ;
je détruirai et j’anéantirai tout à la fois.
Je rendrai désertes les montagnes et les collines,
je dessécherai leur verdure ;
je changerai les fleuves en îles,
et je tarirai tous les étangs.
Ils retourneront en arrière, ils seront couverts de confusion
ceux qui se confient aux idoles taillées
qui disent à des images de fonte :
« Vous êtes nos dieux. »
Qui a livré Jacob au pillage,
et Israël à ceux qui le dévastent ?
N’est-ce pas le Seigneur lui-même que nous avons offensé ?
car ils n’ont pas voulu marcher dans ses voies, ni obéir à sa loi.
Aussi a-t-il répandu sur lui l’indignation de sa fureur
et la violence de la guerre ;
il a allumé un feu autour de lui sans qu’il le sût ;
il l’a brûlé sans qu’il le comprit."
(Isaïe 42, 6-17, 24-25)
***
Marie Immaculée, Vierge Mère, Acies Ordinata, priez pour nous
« Y a-t-il dans le cœur de la Vierge Marie autre chose que le Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Nous aussi, nous ne voulons avoir qu’un seul nom dans notre cœur : celui de Jésus, comme la Très Sainte Vierge. »
La parabole tragique de ce Pontificat se poursuit avec une succession de coups de théâtre qui s’accélèrent. Il ne se passe pas de jour sans que, depuis le trône suprême, le Souverain Pontife procède au démantèlement du Siège de Pierre, usant et abusant de l’autorité suprême, non pour confesser mais pour nier ; non pour confirmer mais pour égarer ; non pour unir mais pour diviser ; non pour construire mais pour détruire.
Hérésies matérielles, hérésies formelles, idolâtrie, superficialité de toutes sortes : le Souverain Pontife Bergoglio ne cesse d’humilier obstinément la plus haute autorité de l’Église, en « démythifiant » la papauté – comme l’aurait dit peut-être son illustre compagnon Karl Rahner. Son action vise à violer le Dépôt Sacré et à défigurer la Face catholique de l’Epouse du Christ, en paroles et en action, par la dissimulation et le mensonge, par ses gestes saisissants, d’une ostensible spontanéité, mais méticuleusement conçus et planifiés, par lesquels il s’exalte lui-même dans une continuelle auto-célébration narcissique, tandis que la figure du Pontife Romain est humiliée, et celle du Doux Christ en terre obscurcie.
Son action se sert de l’improvisation magistrale, de ce magistère à bâtons rompus, liquide, insidieux comme des sables mouvants, non seulement à haute altitude, à la merci des journalistes du monde entier, dans ces espaces éthérés qui peuvent mettre en évidence un délire pathologique de toute-puissance illusoire, mais aussi lors des cérémonies les plus solennelles qui devraient inciter au tremblement sacré et au révérencieux respect.
A l’occasion de la Mémoire de la Vierge de Guadalupe, le pape Bergoglio a une fois de plus donné libre cours à son évidente intolérance mariale, qui rappelle celle du Serpent dans l’histoire de la chute, dans ce Proto-Evangile qui prophétise l’hostilité radicale placée par Dieu entre la Femme et le Serpent, et l’hostilité déclarée de ce dernier qui, jusqu’à la fin des temps, va essayer de mordre le talon de la Femme et la vaincre, elle et sa descendance. Celle du Souverain Pontife constitue une agression manifeste contre les prérogatives et les attributs sublimes qui font de l’Immaculée, Mère de Dieu toujours Vierge, le complément féminin au mystère du Verbe incarné, intimement associé à Lui dans l’Economie de la Rédemption.
Après l’avoir réduite à n’être que la « voisine d’à côté », ou la migrante qui fuit, ou la simple laïque connaissant les défauts et les crises d’une femme quelconque marquée par le péché, ou le disciple qui n’a évidemment rien à nous apprendre ; après l’avoir banalisée et désacralisée, à l’image de ces féministes qui gagnent du terrain en Allemagne avec leur mouvement « Marie 2.0 », visant à moderniser la Vierge pour en faire un simulacre à leur image et ressemblance, le pape Bergoglio est allé encore plus loin à propos de l’Auguste Reine et Mère Immaculée de Dieu, qui « s’est métissée avec l’humanité… et a métissé Dieu lui-même ». En l’espace de quelques plaisanteries, il a frappé au cœur le dogme marial et le dogme christologique qui lui est lié.
Les dogmes mariaux sont le sceau apposé sur les vérités catholiques de notre foi, définies lors des Conciles de Nicée, d’Éphèse et de Chalcédoine ; ils sont le rempart indestructible contre les hérésies christologiques et contre le déchaînement furieux des Portes du Monde souterrain. Ceux qui les « traversent » et les profanent montrent qu’ils sont du côté de l’Ennemi. Attaquer Marie, c’est s’aventurer contre le Christ lui-même ; attaquer la Mère, c’est s’élever contre le Fils et se rebeller contre le mystère même de la Très Sainte Trinité. La Théotokos Immaculée, « terrible comme une armée rangée en bataille » – Acies ordinata – livrera bataille pour sauver l’Eglise et détruire l’armée de l’Ennemi déchaîné qui lui a déclaré la guerre, et avec lui toutes les pachamamas démoniaques retourneront définitivement en enfer.
Le pape Bergoglio ne semble plus contenir son incapacité à supporter l’Immaculée, et il ne parvient même pas à la cacher sous cette apparente dévotion ostentatoire, toujours sous les projecteurs des caméras, alors qu’il a abandonné la célébration solennelle de l’Assomption et la récitation du Rosaire avec les fidèles, qui remplissaient la cour de Saint Damase et la loggia supérieure de la Basilique de Saint Pierre sous Saint Jean-Paul II [ Note du site Reconquista : nous ne partageons évidemment pas cette opinion quant à la sainteté de Jean-Paul II ] et le pape Benoît XVI.
Le pape Bergoglio utilise la pachamama pour briser la Vierge de Guadelupe. L’intronisation de cette idole amazonienne jusque sur l’autel de la Confession de Saint-Pierre n’était rien de moins qu’une déclaration de guerre à la Dame et la Patronne de toutes les Amériques qui, par son apparition à Juan Diego, a détruit les idoles démoniaques et conquis les Indiens pour le Christ et pour l’adoration du « Dieu Très Vrai et Unique », grâce à sa médiation maternelle. Et ce n’est pas une légende !
Quelques semaines après l’épilogue de l’événement synodal qui a marqué l’investiture de la pachamama au cœur de la catholicité, nous avons appris que le désastre conciliaire du Novus Ordo Missae fait l’objet d’une modernisation supplémentaire, par l’introduction de la « Rosée » dans le Canon eucharistique au lieu de la mention du Saint Esprit, la troisième Personne de la Très Sainte Trinité.
C’est un pas supplémentaire dans le sens de la régression vers la naturalisation et l’immanentisation du culte catholique, vers un Novissimus Ordo panthéiste et idolâtre. La « Rosée », entité présente dans le « lieu théologique » des tropiques amazoniens – comme nous l’ont appris les Pères synodaux – apparaît comme le nouveau principe immanent de fécondation de la Terre, qui opère sa « transsubstantiation » dans un Tout panthéistement relié, auquel les hommes sont assimilés et soumis, à la gloire de la pachamama. Et nous voilà plongés dans les ténèbres d’un Nouveau Paganisme, mondialiste et éco-tribal, avec ses démons et ses perversions. Par cet énième bouleversement liturgique, la Révélation divine passe de la plénitude à l’archaïsme ; de l’identité hypostatique de l’Esprit Saint, nous glissons vers l’évanescence symbolique et métaphorique propre à la rosée, que la gnose maçonnique a fait sienne depuis longtemps.
Mais revenons un instant sur les statues idolâtres, d’une rare laideur, et sur la déclaration du pape Bergoglio au lendemain de leur enlèvement de l’église de Traspontina et de leur noyade dans le Tibre. Cette fois encore, les paroles du Pape ont le parfum d’un mensonge colossal : il nous a fait croire que les statuettes ont été promptement exhumées des eaux sales grâce à l’intervention des Carabinieri. On se demande pourquoi une équipe de VaticanNews, coordonnée par Tornielli et Spadaro de Civiltà Cattolica, avec des reporters et des cameramen de la presse judiciaire, n’est pas venue filmer les exploits des plongeurs et capturer le sauvetage des pachamas. Il est également peu probable qu’une opération aussi spectaculaire n’ait pas retenu l’attention de quelques passants, équipés d’un téléphone portable pour filmer puis relancer le scoop sur les réseaux sociaux. Nous sommes tentés de retourner cette question à la personne qui a fait cette déclaration. Certainement, cette fois aussi, il nous répondra par son silence éloquent.
Depuis plus de six ans maintenant, nous sommes empoisonnés par un faux magistère, une sorte de synthèse extrême de toutes les idées fausses conciliaires et des erreurs post-conciliaires qui se sont propagées imparablement, sans que la plupart d’entre nous ne s’en aperçoivent. Il en est ainsi parce que Vatican II a ouvert non seulement la boîte de Pandore, mais aussi la fenêtre d’Overton, et d’une manière si graduelle que personne ne s’est rendu compte des bouleversements qui avaient eu lieu, de la nature authentique des réformes, de leurs conséquences dramatiques ; nous n’avons même pas pensé à avoir de soupçon à l’égard de celui qui se trouverait réellement aux commandes de cette gigantesque opération subversive que le cardinal moderniste Suenens appelait « le 1789 de l’Eglise catholique ».
Ainsi, au cours de ces dernières décennies, le Corps mystique s’est lentement vidé de son sang par une hémorragie que rien ne pouvait arrêter : le Dépôt sacré de la Foi a été progressivement dilapidé, les Dogmes dénaturés, le Culte sécularisé et progressivement profané, la Morale saccagée, le Sacerdoce diffamé, le Sacrifice eucharistique protestantisé et transformé en Banquet convivial…
Maintenant l’Eglise est inanimée, couverte de métastases, dévastée. Le peuple de Dieu devenu analphabète, dépouillé de sa Foi, tâtonne dans les ténèbres du chaos et de la division. Au cours de ces dernières décennies, les ennemis de Dieu ont progressivement fait de deux mille ans de Tradition, de la terre brûlée. Par une accélération sans précédent, grâce à la charge subversive de ce pontificat soutenue par le puissant appareil jésuite, on est en train de livrer un coup de grâce mortel à l’Eglise.
Avec le pape Bergoglio – comme avec tous les modernistes – il est impossible de chercher la clarté, car la marque distinctive de l’hérésie moderniste est précisément la dissimulation. Maîtres de l’erreur et experts dans l’art de la tromperie, ils « s’efforcent de faire accepter universellement ce qui est ambigu, présentant le côté inoffensif, qui servira de passeport pour introduire le côté toxique, qui a été initialement gardé caché » (P. Matteo Liberatore S.I.). Ainsi, le mensonge répété avec obstination et obsession finit par devenir « vrai » et accepté par la majorité.
Typiquement moderniste, aussi, est la tactique de soutenir ce que l’on veut détruire, en utilisant des termes vagues et imprécis, en favorisant l’erreur sans jamais la formuler clairement. C’est exactement ce que fait le Pape Bergoglio, avec son amorphisme qui dissout les Mystères de la Foi, avec l’approximation doctrinale qui lui est propre, par laquelle il « métisse » et démolit les dogmes les plus saints, comme il l’a fait avec les dogmes mariaux de la Mère toujours Vierge de Dieu.
Le résultat de cet abus de pouvoir, nous l’avons sous les yeux : une Eglise catholique qui n’est plus catholique, un récipient vidé de son contenu authentique et rempli de marchandises de pacotille.
L’avènement de l’Antichrist est inévitable, il fait partie de l’épilogue de l’Histoire du Salut. Mais nous savons que c’est la prémisse du triomphe universel du Christ et de sa glorieuse Epouse. Ceux d’entre nous qui n’avons pas été trompés par ces ennemis de l’Eglise, enfermés dans le Corps ecclésial, devons nous unir et faire front commun contre le Malin, vaincu depuis longtemps, mais encore capable de nuire et de provoquer la perdition éternelle des multitudes, mais dont la Sainte Vierge, notre « Condottiera », écrasera définitivement la tête.
Maintenant, c’est notre tour. Sans équivoque, sans nous laisser chasser de cette Eglise dont nous sommes les enfants légitimes et dans laquelle nous avons le droit sacro-saint de nous sentir chez nous, sans que la horde haineuse des ennemis du Christ nous fasse sentir marginalisés, schismatiques et excommuniés.
Maintenant, c’est notre tour ! Le triomphe du Cœur Immaculé de Marie – Corédemptrice et Médiatrice de toutes les grâces – passe par ses « petits », certes fragiles, et pécheurs, mais du signe absolument contraire à celui des enrôlés dans l’armée de l’Ennemi. « Petits » consacrés, sans aucune limite, à l’Immaculée, pour être son talon, la partie la plus humiliée et méprisée, la plus détestée par l’enfer, mais qui, avec Elle, écrasera la tête du Monstre infernal.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort s’est demandé : « Mais quand ce triomphe aura-t-il lieu ? Dieu seul le sait. » Notre tâche est de veiller et de prier comme le recommande ardemment sainte Catherine de Sienne : « Hélas ! Je meurs et cependant je ne puis mourir. Ne restez pas endormis dans la négligence, faites au moment présent ce qui est possible. Consolez-vous en Christ Jésus, le doux amour. Noyez-vous dans le sang du Christ crucifié, mettez-vous en croix avec le Christ crucifié, cachez-vous dans les plaies du Christ crucifié, baignez-vous dans le sang du Christ crucifié » (Lettre 16).
L’Eglise est enveloppée par les ténèbres du modernisme, mais la victoire appartient à Notre Seigneur et à son Epouse. Nous voulons continuer à professer la foi éternelle de l’Eglise face au rugissement du Mal qui l’assiège. Nous voulons veiller avec Elle et avec Jésus, dans ce nouveau Gethsémani de la fin des temps, pour prier et faire pénitence en réparation des nombreuses offenses qui leur ont été faites. »
+ Carlo Maria Viganò
Archevêque titulaire. d’Ulpiana
Nonce apostolique
19 décembre 2019
mercredi 18 décembre 2019
Nouvelles d'Asie - chapelles - séminaire -
L'abbé Chazal nous communique de bonnes nouvelles des Philippines :
" Les appels se multiplient et deux églises sont en construction, dont celle-ci à El Salvador, Mindanao. Nous venons juste de couler le sol du sanctuaire."
"Les mariages sont aussi au rendez-vous, comme celui-ci dans notre minuscule chapelle de Notre-Dame Secours des Chrétiens, à côté de l'aéroport de Cebu. "
"La nouvelle tour devrait être habitable pour la réunion de juin prochain, avec une grande bibliothèque-salle à manger, 2 chambres de prêtres et quatre chambres de séminaristes... sauf que si ça continue, le deux séminaristes qui nous restent seront ordonnes d'ici deux ans et le séminaire cessera d'exister; ce qu'à Dieu ne plaise et nous comptons sur vos prière pour susciter les vocations que nous avons beaucoup de mal à trouver."
Nous pouvons encourager notre cher abbé Chazal par nos prières dans sa magnifique et enthousiasmante oeuvre missionnaire. L'abbé Chazal n'a pas choisi la voie de la facilité et du confort occidental mais nul doute que Dieu bénira son oeuvre et la Compagnie de Marie.
lundi 16 décembre 2019
La neutralité dans le combat de la Foi est-elle possible ?
Nous publions cette petite analyse de "Joseph". Elle permettra peut-être aux catholiques de ne pas se laisser rouler par certains termes.
Certains catholiques de la tradition ont choisi le camp de la neutralité dans le combat qui oppose actuellement la Fidélité et le libéralisme envahissant au sein de la FSSPX. Est-ce logique ? Est-ce agréable à Dieu finalement ?
L'histoire de l'Eglise Catholique n'a jamais été un long fleuve tranquille. De tout temps, les catholiques ont dû choisir un camp pour suivre la voie de Dieu. Celle-ci n'est jamais la plus facile même si c'est la seule vraie. Notre-Seigneur nous a prévenus que son chemin est celui de la Croix.
Toute crise implique un choix et ne pas choisir, c'est choisir aussi un camp, qui n'est pas le bon.
Il en est de même aujourd'hui pour les catholiques dans la crise conciliaire. Il faut non seulement gémir devant cette horrible apostasie du clergé romain, mais aussi et surtout faire des choix pour ne pas suivre ce clergé dans les voies de la perdition .
La crise que traverse actuellement la FSSPX revient encore à faire un choix. Cette crise a son fond dans la fausse conception de l'Eglise que Mgr Fellay a répandue dans toutes ses conférences et dans ses rapports avec Rome depuis l'an 2000 et qui régit l'orientation fondamentale de l'actuelle FSSPX. Pour Mgr Fellay et ceux qui lui succèdent désormais, l'actuelle Rome est l'Eglise Catholique à part entière, elle ne serait que contaminée partiellement par un esprit moderniste qu'il faudrait renverser en acceptant d'elle ce qui serait bon ou tolérable. Mgr Lefebvre affirmait, au contraire, que cette église est une autre église. Elle reste "matériellement" catholique mais tout son agir est conciliaire. C'est en ce sens que le nouveau code, qui est l'expression de cette nouvelle forme ecclésiale, est l'élément le plus révolutionnaire et destructeur de l'Eglise conciliaire. Car l'esprit d'une cité passe par sa loi.
Le choix des catholiques est donc simple (en théorie) : il faut couper avec cette église conciliaire, comme le fit et le dit Mgr Lefebvre en 1988, pour ne pas y entrer, même au prétexte illusoire d'y faire du bien car la raison d'être de cette église conciliaire est de rendre conciliaire tout catholique qui s'y intègre. Même si c'est sur un seul point (le droit canon par exemple) . Le refus du nouveau code sera donc l'élément le plus tangible du refus de cette néo-église. Et donc les mariages et les confessions qui se font dans ce cadre.
Pour un catholique qui a compris l'enjeu, qui connaît la valeur et la puissance d'une hiérarchie contaminée par l'erreur, est-il pensable qu'aucun choix ne suive cette conviction ? Peut-on affirmer rester neutre en un tel cas ?
La neutralité n'existe pas. Elle est le choix d'une attente ou d'un refus du combat qui sert l'ennemi. M. René Viviani, ministre franc maçon, un des sinistres fondateur de l'école laïque en France avec Jules Ferry, avouait déjà, au sujet de l'école neutre, que ce terme était "un mensonge nécessaire" pour leurrer les catholiques. Mensonge nécessaire qu'il fallait forger, disait-il, au milieu de la tempête des réformes scolaires pour éviter des réactions ( Lisez son aveu édifiant paru dans le journal communiste l'humanité : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2503554.langFR).
Par conséquent, si une congrégation ou un prêtre utilisait cet argument pour vous inviter à soutenir son oeuvre .... rappelez-vous de la phrase de ce Viviani.
dimanche 15 décembre 2019
La jeunesse au créneau
Kyrie eleison DCXLVIII (14 décembre 2019)
Le meilleur de l’action commence par la foi,
Par la messe et le chapelet, pour agir de bon aloi !
Partout où des idées complexes et controversées se présentent au grand public, les prosélytes de la désinformation excellent à user d’une technique classique consistant à focaliser l’attention des gens sur une image faisant sensation, propre à rester gravée dans les esprits, qui servira d’illustration au message à faire passer. C’est évidemment le cas des statues de la Pachamama qui ont été mises en évidence du début à la fin du récent Synode des évêques qui s’est déroulé à Rome et qui, parait-il, avait mission de prodiguer au Pape des conseils pour l’avenir de l’Église catholique. Le Pape lui-même a dit qu’il s’agissait là de statues de la Terre Mère, c’est-à-dire d’idoles païennes. Ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des catholiques. Un jeune Autrichien et son épouse ont jeté cinq de ces statues dans le Tibre. L’interview que ce jeune a donnée ensuite à John-Henry Westen, du Life Site News, a été très édifiante et parmi les ténèbres tout autour, elle mérite d’être reproduite ici, quoi qu’abrégée et adaptée, comme d’habitude. Alexander Tschugguel, 26 ans, est marié seulement depuis cet été. Il habite le centre-ville de Vienne.
Qu’est-ce qui vous a pris de jeter ainsi les idoles ? Avez-vous seulement pensé pour vous-même aux conséquences possibles ?
Ma femme et moi, nous nous sommes intéressés au Synode. Nous avons visité l’église où étaient exposées des pièces amazoniennes. Les statues de la Pachamama m’ont immédiatement apparu comme des idoles dressées contre le Premier Commandement. Ma motivation pour agir ainsi était simple : faire en sorte qu’elles disparaissent de l’église où elles étaient, faire sortir le paganisme du sanctuaire catholique. Quant aux conséquences, je n’ai jamais imaginé l’impact qu’allait avoir le fait de les faire disparaître. J’ai toujours estimé qu’une conséquence vraiment grave serait plutôt de rater son paradis. En comparaison, cet acte ne m’a pas paru trop pour moi.
Cela vous gênerait-il de parler de votre vie dans la foi catholique ?
Je ne suis catholique que depuis ma conversion du luthéranisme, à l’âge de 15 ans. Plus j’enquêtais sur la foi catholique, plus elle devenait belle. Maintenant, je ne peux plus m’imaginer être non-catholique.
Comment vous êtes-vous préparé spirituellement à jeter ces idoles ?
Avec beaucoup de prière. Beaucoup de chapelets chaque jour, et avec la messe quotidienne si possible. Nous sommes restés en prière jusqu’à ce que nous soyons entrés dans l’église, et nous avons continué de prier alors même que nous les jetions. La préparation spirituelle a été déterminante. Sans la prière, il ne nous aurait pas été possible d’agir.
Aviez-vous eu peur des autorités, d’enfreindre la loi, d’éventuels affrontements concernant ces idoles ?
Nous voulions simplement faire sortir les idoles de l’église ; nous ne cherchions pas la bagarre. Nous sommes entrés dans l’église dès son ouverture, afin d’éviter toute confrontation. Nous ne voulions rien pour nous-mêmes, ni argent ni publicité. Si des poursuites devaient être encourues, nous gardions confiance dans le calme et la prière pour surmonter l’épreuve, si elle devait se produire.
Un peu plus tard, lorsque le Pape, en tant qu’évêque de Rome, s’est excusé de votre comportement, comment avez-vous réagi ?
Tout d’abord, il a appelé les statues « Pachamama ». C’est donc bien qu’elles étaient des idoles. Ensuite, nous n’avons pas agi contre le peuple amazonien, mais pour, pour qu’il possède la vraie religion catholique. « Très Saint-Père, nous vous en prions : veuillez comprendre de quoi il s’agit : nous ne voulons pas d’idoles dans l’Église. Nous voulons que l’Église suive Notre Seigneur Jésus-Christ selon la Tradition de l’Église. »
Beaucoup de gens diraient que vous détestez tout simplement le pape François.
Je ne détesterais jamais le Pape. Je ne veux haïr personne. Il a besoin de notre prière, et de notre humble aide chaque jour pour qu’il lui soit plus facile de nous comprendre. Si le Synode doit l’aider, pourquoi les laïcs ne le peuvent-il pas ?
Votre acte a réveillé la bravoure un peu partout dans l’Église. Même certains dignitaires ecclésiastiques ont qualifié votre acte d’« héroïque ».
J’en suis flatté. Toutefois, rappelons que nous n’avons jamais agi pour nos personnes. Nous voulions simplement faire ce qui est juste aux yeux de Dieu. Le Premier Commandement interdit de se prosterner en adoration devant une image gravée. Or, c’est exactement ce qui s’est passé dans les jardins du Vatican.
Vous avez suivi le Synode. Qu’en pensez-vous, et qu’en est-il de ses résultats ?
Il était question qu’il aborde des sujets tabous, tels que le mariage des prêtres et l’ordination des femmes, ce qui a éveillé mes soupçons. Tout le côté politique du Synode est ainsi apparu au grand jour : c’était un mélange d’idées fausses tant sur la foi que sur la politique. Le Synode ne devait avoir pour rôle que de conseiller. Mais ne parle-t-on pas maintenant d’appliquer le Synode, notamment en Allemagne ? Les gens doivent comprendre qu’en fait, derrière ce Synode, il y a eu tout le programme mondialiste.
Vous avez agi ! Que conseillez-vous à d’autres jeunes comme vous, pour qu’ils passent à l’action ?
Visitez l’église la plus Traditionnelle qui soit proche. Dites chapelets sur chapelets. Lisez des livres de philosophie et d’histoire de l’Église. Parlez dans votre famille, dans votre paroisse, à vos amis. Parlez plus fort ! Rejoignez les mouvements pro-vie, pro-famille, aidez votre prêtre, etc . . . .
mardi 10 décembre 2019
La fidélité catholique en Irlande sous le signe de la Vierge Marie en 2019
M. l'abbé Ballini continue le bon combat de la Foi en Irlande. Cette année 2019 s'est surtout déroulée sous la bannière de la Vierge Fidèle.
En effet M l'abbé nous rapportait que les événements importants (après les Messes dominicales !) ont été les deux pèlerinages de Notre Dame de Knock et celui de Fatima.
Pèlerinage à Knock
Le samedi 28 septembre était le jour de notre pèlerinage annuel au sanctuaire de Notre-Dame de Knock. Un bon nombre de fidèles, environ 90, ont pris part à la messe solennelle célébrée le matin.
Monsieur l’Abbé Morgan nous a honorés de sa présence et a célébré la Messe solennelle, assisté de M. l'Abbé Bufe comme diacre et de M. l'Abbé Ballini comme sous-diacre.
Après la messe et quelques rafraîchissements, nous nous sommes dirigés vers le sanctuaire pour honorer Notre-Dame de Knock. En arrivant sur le site de l'apparition, nous avons traditionnellement récité les quinze mystères du Rosaire en nous promenant au tour de l'église et à la fin nous avons prié le Chemin de Croix.
Pèlerinage à Fatima
C'est une tradition qui a commencé il y a deux ans avec le pèlerinage pour le centenaire des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 2017. Les fidèles d'Irlande et de Grande-Bretagne se sont réunis pour prier aux pieds de Notre-Dame de Fatima du 6 au 11 novembre. Une quarantaine de fidèles de la Tradition ont prié chaque jour les quinze mystères du Rosaire, assisté à la Messe et chanté publiquement les louanges à la Mère du Ciel.
samedi 7 décembre 2019
jeudi 5 décembre 2019
L'abbé Pagliarani reprend les discussions avec Rome
L'abbé de Jorna a confirmé auprès de prêtres français la création d'une commission de discussions avec Rome. Les discussions se dérouleront par écrit.
Les trois prêtres nommés pour ces discussions par écrit sont les abbés Gleize, Sélégny (chargé actuellement de la communication de la FSSPX) et Gaud (directeur du séminaire de Flavigny). Les trois prêtres en question n'ont pas réagi en 2012 au revirement concernant les positions de la FSSPX sur ses rapports avec Rome (possibilité désormais de faire un accord canonique avec Rome sans sa conversion) et ont clairement affiché leur opposition à la "lettre des doyens" qui dénonçait pourtant les accords canoniques sur les mariages.
Alors que le contexte romain actuel manifeste l'apostasie des plus hautes autorités de l'Eglise (synode amazonien, scandale doctrinaux et moraux à répétition autour du pape), ces discussions doctrinales à caractère privé (les discussions ne seront jamais publiées, comme les précédentes) apparaissent plus comme un jeu politique qu'une dénonciation pratique et logique de cette apostasie auprès des fidèles désorientés.
En pratique, les accords canoniques conclus sur les confessions et les mariages subsisteront, Mgr Huonder restera au sein de la FSSPX et les opposants aux accords canoniques seront toujours écartés des postes de responsabilité de l'actuelle FSSPX ou même renvoyés.
Dans son testament aux quatre évêques, Mgr Lefebvre invitait ses successeurs à dénoncer l'apostasie et à attendre le jour où "le pape serait redevenu parfaitement catholique pour remettre leur épiscopat entre ses mains."
mercredi 4 décembre 2019
Les vrais réparateurs et les chiens muets
Des faits épouvantables dans la cathédrale de Vienne :
Le lobby homosexuel, en présence et avec la bénédiction du Cardinal Schönborn, a organisé un concert dans la cathédrale de Vienne au profit de leurs œuvres. Était aussi présent le fameux travesti-transsexuel-transgenre Thomas Nuewirth, de son nom de scène Conchita Wurst , en collaboration avec l’association Aids Life, à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida. Les initiateurs de cet événement, qui a donc reçu le placet du cardinal viennois, furent Gery Kesler, fondateur avec son partenaire homosexuel Torgom Petrosian, de l’association Aids Life.
Un seul réparateur : Alexander Tschugguel, le jeune homme qui avait jeté l'idole pachamama dans le Tibre.
Alors que la presque totalité du clergé autrichien faisait profil bas devant ces événements sacrilèges (y compris l'actuelle FSSPX qui n'a fait aucun communiqué en Autriche alors qu'elle a une chapelle à Vienne !), le jeune homme, accompagné de quelques laïcs, a décidé de réciter le Rosaire autour de la Cathédrale. (Voir la vidéo ci-dessus). La première réponse du ciel n'a pas tardé :
Trois jours après le spectacle homosexuel, le Cardinal Schönborn a été hospitalisé le 3 décembre, en urgence, et a dû annuler tous ses rendez-vous jusqu'à Noël. Il aurait souffert d'une embolie pulmonaire. En mars, il a été traité pour cancer de la prostate.
La cathédrale de Vienne, siège des manifestations homosexuelles |
PS : le chargé de la communication de la néo-FSSPX a dû être piqué au vif suite aux justes remarques concernant le silence abyssal des autorités de la FSSPX sur ce monstrueux scandale. Il s'est donc senti obligé de rédiger un article plus de 6 jours après les faits. Mais quelle n'a pas été notre surprise de lui voir trouver quelques circonstances atténuantes à cette mascarade homosexuelle. Le rédacteur s'est aussi bien gardé de dire que la Fraternité en Autriche (et ailleurs) n'avait rien annoncé et organisé pour réparer cette mascarade sacrilège. Dieu juge certes les sacrilèges mais il jugera aussi sévèrement les chiens muets qui aboient après que la caravane du diable soit passée.
lundi 2 décembre 2019
Nos rapports avec le monde - comment vivre au milieu du monde ?
Se préparer à la consécration à Notre Dame et se vider du monde.
Ce qu'on entend par monde. Comment user du monde et comment bien vivre en chrétien dans le monde alors que nous sommes blessés ? Comment fuir le monde ? La fuite physique suffit-elle ?
Réponses de M. l'abbé Pivert.
Croisade de la Charité
En ce début de l'Avent, nous nous préparons à la venue du Fils de Dieu sur terre, preuve de Son amour pour nous. Comment répondrons-nous à cet amour ?
samedi 30 novembre 2019
Non Seulement… Mais Aussi…
Kyrie eleison 646 ( 30 novembre 2019 )
Monseigneur Williamson invite aujourd'hui les catholiques à mieux connaître leurs ennemis et aux non-catholiques à mieux connaître cette institution divine qu'est l'Eglise.
Connaître l’ennemi en guerre est nécessaire
Afin de se servir des armes salutaires.
Les numéros de ces « Commentaires » peuvent aisément se classer en deux catégories : il y a ceux qui traitent du problème de la société moderne et ceux qui traitent de la solution catholique. Il serait regrettable qu’un certain nombre de lecteurs ne s’intéressent qu’au problème et non à la solution, ou bien à la solution en oubliant le problème. Car, si je connais le problème sans en avoir la solution, je risque sérieusement de tomber dans le désespoir, spécialement aujourd’hui, quand on voit Dieu donner à Ses ennemis la permission de détruire Son Église, ou presque. Mais d’un autre côté, si le fait de connaître la solution m’incite à vivre dans l’illusion en minimisant le problème, alors mon système de défense est vulnérable, et je risque de me faire rattraper par le problème quand je m’y attendrai le moins.
Saint Paul est l’exemple type de celui qui connaissait et le problème et la solution. Car il comprenait d’autant mieux la solution du Nouveau Testament, à savoir : Jésus-Christ (Rom. VII, 24–25), que lui-même avait été un pharisien fervent selon ce pharisaïsme qui avait détourné l’Ancien Testament (I Cor XV, 8–10). C’est parce que Saint Paul avait personnellement fait l’expérience de l’impuissance de l’Ancien Testament à pardonner les péchés qu’il a si bien compris ce que le Christ par le Nouveau Testament avait apporté comme salut aux hommes. Un autre grand converti qui profita des nombreuses années qu’il passa dans l’hérésie fut saint Augustin, qui en devint l’un des plus grands serviteurs de la vérité catholique. Voilà pourquoi certains Français disent : « Un converti vaut deux apôtres. »
Et voilà pourquoi les catholiques d’aujourd’hui devraient se garder de mépriser la connaissance des ennemis de Dieu et de la façon dont ils Le combattent, aussi répugnant que soit ce combat. Et quant aux non-catholiques, ils seraient mieux avisés de ne pas mépriser l’Église catholique car, aussi déconfite qu’elle puisse paraître aujourd’hui, elle est toujours la seule institution à détenir les vraies solutions à tous les vrais problèmes du monde, c’est-à-dire aux problèmes humains. Car tous les problèmes proprement humains ne sont que le fruit pestiféré des péchés dans les âmes humaines par lesquels l’homme s’élève contre Dieu. Or Dieu seul, et non les psychiatres, peut pénétrer dans ces âmes pour accorder Son pardon, ce qu’Il choisit de faire uniquement par son divin Fils, et par l’Église achetée au prix de Son sang.
Alors, suggérons aux lecteurs non-catholiques de ces « Commentaires » de s’intéresser non seulement aux analyses que l’on y trouve sur les arts modernes ou la politique, mais aussi aux arguments qui peuvent à prime abord sembler n’être que de vaines chamailleries entre catholiques, tels les erreurs de Vatican II ou la glissade de la Fraternité Saint Pie X vers Vatican II. Car s’il est vrai que l’Église catholique est toujours la seule à détenir la vraie solution aux vrais problèmes de tous les lecteurs, néanmoins cette solution est vulnérable, pouvant constamment être falsifiée par les hommes pécheurs. Or, une fois falsifiée, la solution devient une partie du problème. De fait, Vatican II fut le point d’aboutissement logique de plusieurs siècles d’efforts déployés par ceux qui voulaient mettre l’Homme à la place de Dieu. Et quant à La Fraternité Saint Pie X, bien qu’elle ait été conçue et fondée en 1970 pour résister aux erreurs du Concile, elle est tombée, notamment depuis 2012, sous le charme maléfique de ces mêmes erreurs. Par conséquent, les non-catholiques qui cherchent de vraies solutions aux problèmes modernes (qu’ils ne connaissent que trop bien !), devraient examiner les arguments exposés ici à propos de Vatican II et de la FSSPX.
De même, aux lecteurs catholiques de ces « Commentaires » nous suggérons de ne pas suivre uniquement les propos concernant Vatican II et la dangereuse dérive de la Fraternité s’alignant sur le monde moderne, mais aussi les analyses qui fouillent en profondeur ce qui ne va pas dans ce monde. Car, si les dirigeants de la Fraternité vont à la dérive comme ils le font actuellement, n’est-ce pas dû au fait qu’ils sous-estiment le problème de ce monde ? Ne vont-ils pas tout droit à la défaite en menant une guerre sans connaître l’ennemi ? Pourtant, Mgr Lefebvre n’a-t-il pas dit que Vatican II était infesté par le subjectivisme ? Ce qui n’a pas empêché Mgr Fellay d’affirmer un jour que 95% des textes du Concile étaient acceptables ! Et maintenant, alors que Mgr Lefebvre répétait souvent qu’il fallait une longue cuillère pour souper avec les conciliaires romains, ne voit-on pas le successeur de Mgr Fellay, prenant exemple sur ce dernier, se comporter comme s’il se prend pour plus malin que les démons romains ? La vraie force de Mgr Lefebvre n’a pas tellement été son astuce, mais plutôt sa foi et sa fidélité à la vérité catholique. Il en va de même pour la Fraternité qu’il a fondée. Alors, en conclusion, enjoignons nos lecteurs catholiques de ne pas croire qu’ils puissent se passer des analyses de ces Commentaires sur la corruption moderne, même s’il n’est pas toujours agréable de la considérer. Cacher sa tête dans le sable se fait payer cher.
Kyrie eleison.
vendredi 29 novembre 2019
Anniversaire de la naissance de Mgr Lefebvre. Une leçon prophétique
Mgr Bernard Tissier de Mallerais rappelle, dans son ouvrage sur la vie du grand archevêque, la prophétie que Mme Lefebvre fit au sujet de son fils :
« En embrassant Marcel que lui présentait la servante Louise, elle fut éclairée par une de ces intuitions qui lui étaient coutumières et dit : “Celui-là aura un grand rôle à jouer dans la sainte Eglise auprès du Saint-Père” ».
Quel fut donc ce grand rôle que Mgr Lefebvre eut à jouer dans la sainte Eglise auprès du St Père ? Celle de suppléer, par sa fidélité à la Tradition, à l'apostasie des papes depuis le concile Vatican II et de leur résister en face jusqu'à sacrer des évêques pour continuer ce que des papes fidèles auraient normalement fait et ainsi de sauver le sacerdoce catholique et toutes les grâces de salut qui en découlent.
Si la naissance et les prophéties concernant Mgr Lefebvre sont une leçon qui confortent notre fidélité à cet homme de Dieu, son ultime testament adressé aux 4 évêques en 1988 ne l'est pas moins pour chacun d'entre nous et en particulier pour les évêques qui ont été sacrés. Celle surtout d'attendre que le Pape soit redevenu parfaitement catholique pour remettre entre ses mains la grâce de leur épiscopat.
"....C'est pourquoi, convaincu de n'accomplir que la sainte Volonté de Notre-Seigneur, je viens par cette lettre vous demander d'accepter de recevoir la grâce de l'épiscopat catholique, comme je l'ai déjà conférée à d'autres prêtres en d'autres circonstances.
Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu'il la confirme.
Livre à lire : Marcel Lefebvre - une vie. Par Mgr Tissier de Mallerais. Editions ClovisLe but principal de cette transmission est de conférer la grâce de l'ordre sacerdotal pour la continuation du vrai Sacrifice de la Sainte Messe et pour conférer la grâce du sacrement de confirmation aux enfants et aux fidèles qui vous la demandent....."
mercredi 27 novembre 2019
Retour sur l'étude à propos des ralliés par M. Abbé Mérel : toujours actuelle !
Lors de l'été 2008, M. l'abbé Mérel publiait un article sur la question de l'assistance (et surtout de la communion) aux messes ralliées. Article rédigé sous la forme d'un dialogue entre un prêtre et un jeune homme. Cet article, rapporté par le sel de la Terre n° 70 fit grand bruit chez les ralliés de l'époque. Et pour cause, il visait juste ! En substance, l'abbé Mérel rappelait que, même si la messe des ralliés pouvait être bonne, le prêtre qui la célébrait n'était pas dans une position vraie par rapport à l'Eglise et sa Tradition authentique. Le prêtre se rattachait consciemment ou non, par le biais de sa congrégation et de ses supérieurs à la Rome moderniste. Ces lignes n'ont pas pris une ride et nous pensons qu'elles s'appliquent à la FSSPX qui se rattache désormais par le biais des sacrements à l'Eglise conciliaire. Se pose bien évidemment la question de la communion à de telles messes quand on a compris l'enjeu de ce ralliement qui ne veut pas donner son nom.
Nous avons ensuite publié un commentaire rédigé à l'époque par la rédaction de "Disputationes Theologicae" (site rallié) qui est obligé de reconnaître la parfaite logique de l'abbé Mérel (sans la partager pour autant) et qui confirme les conséquences pastorales pour les fidèles.
Discussion de parvis sur la messe des « ralliés »
A la sortie de la chapelle, M. l'abbé discute avec un fidèle, Philippe, 17 ans. Au cours de la conversation, Philippe raconte son dernier week-end avec des amis en région parisienne. Et Philippe de dire que le groupe d'amis a choisi d'aller à une messe de ralliés...(N.B. : conversation fictive en style parlé).
Philippe: pourquoi vous faites cette tête-là, Monsieur l'abbé ? C’est quand même la bonne messe !
M. l'abbé: que la messe soit bonne, sans doute; mais ce n'est pas le principal.
Philippe: pas le principal ? Qu'est- ce qu’il vous faut de plus, Monsieur l'abbé ?
M. l'abbé: Eh bien, je prends une comparaison. Le rhum est une bonne chose, d'accord? (Philippe acquiesce en souriant d'un air en- tendu). Bon. Mais à chaque fois que l'on boit du rhum, on ne fait pas forcément une bonne action ? (Philippe comprend). Alors c'est pareil pour la sainte Messe. Que la messe en elle-même soit bonne, c'est une chose; mais il faut aussi qu'assister à cette messe soit bon; il faut que l’assistance à cette messe soit une bonne action.
Philippe: Oui enfin, quand même, le rhum et la messe, ce n'est pas pareil! Vous avez l’air de dire qu’on peut faire mal en assistant à la messe traditionnelle !
M. l'abbé: Tout à fait, c'est bien ce que j'ai voulu dire ! De même qu'on peut faire mauvais usage du rhum, de même il n'est pas forcément bien d'assister à une vraie messe. Cela peut même être mal.
Philippe: alors ça c’est la meilleure !
M. l'abbé: cher Philippe, c'est un peu compréhensible ton étonnement. Normalement, un catholique n'a pas à se poser de questions en assistant à une messe catholique. Mais en ce moment dans l'Eglise, il y a bien des choses anormales. Nous, par exemple, on dit la messe dans des salles aménagées comme on peut, avec l'hostilité du clergé de la région, avec une étiquette de pestiféré, d'excommunié, de schismatique... Beaucoup de gens ne viennent pas ici parce qu'ils croient que c'est mal. Pourtant c'est bien la bonne messe ! Ce qu'il y a, c'est qu'ils se trompent en pensant que c'est mal de venir ici.
Philippe: oui justement, ils se trompent, vu que c’est la bonne messe!
M. l'abbé: non, Philippe, fais attention. Leur problème ce n'est pas la messe; leur problème c'est qu'on leur a dit que c'est mal d'y aller.C'est tout différent. Eh bien, le problème avec les ralliés, il est du même genre: leur messe est bonne, d'accord; mais y aller, est-ce bon? C'est une autre affaire ! Tu vois la distinction ?
Philippe: d'accord, je vois la distinction. Mais je vois vraiment pas pourquoi c’est mal d'a1ler chez Saint-Pierre ou au Christ-Roi!
M. l'abbé: tu vois, quand on commence à se demander si assister à telle messe est bien ou mal, tout de suite on parle de celui qui dit cette messe. Intéressant, non?
Philippe: là, je ne vois pas bien. ..
M. l'abbé: Eh bien si ! on va dire, comme tu viens de le faire: je vais à la bonne messe chez Saint-Pierre, au Christ-Roi, chez Saint-Pie-X, à Saint-Georges, place Foch, ou rue Buisson etc:.. La messe dite dans ces différents cas est la même. Pourtant, assister ici ou là, ce n'est pas pareil. Cela dépend de celui qui la dit.
Philippe: mais pourquoi?
M. l'abbé: parce que la messe et le rhum ce n'est pas pareil ! Tout à l'heure tu aurais pu me dire: mais moi, je fais attention quand je bois du rhum; il n'y a jamais aucun problème; c'est toujours avec modération ! Mais la messe n'est pas quelque chose qui se consomme tout seul dans son coin, de façon privée.
Philippe: c’est quoi alors? Moi je vais à la messe pour me recueillir, pour prier. pour communier. Tant pis si le prêtre est à Saint-Pierre ou à Saint-Pie-X Vous n'avez qu'à vous arranger entre vous, après tout!
M. l'abbé: la sainte Messe est l'acte le plus élevé de culte public de l'Eglise. C'est-à-dire que c'est un acte avant tout social, dans lequel on honore Dieu et on en reçoit ses bienfaits, sous l'autorité de l'Eglise, société que Dieu a instituée pour pouvoir être honoré comme Lui le veut.
Philippe: là, Monsieur l'abbé, c'est un peu dur...
M. l'abbé: je recommence. En privé, tu peux prier le bon Dieu assez librement, quand tu veux, comme tu veux; c'est ta prière, en quelque sorte. Mais le bon Dieu a voulu être honoré aussi et surtout en réunissant les hommes autour de la croix, par la messe; et cela c'est la prière publique et officielle de l'Eglise. Elle rend ainsi à Dieu au nom de tous les hommes tout l'honneur et la gloire qui lui sont dues. La messe n'est donc pas une dévotion privée, ni des assistants ni des prêtres qui la disent. C'est un acte commun de culte, qui suppose que celui qui fait le culte (le prêtre) ait reçu de l'Eglise l'autorité pour le faire. Il doit dépendre d'un évêque, lequel dépend du pape. C'est pourquoi je parlais de l'autorité de l'Eglise.
Philippe: mais vous, Monsieur l'abbé, vous êtes indépendant de cette autorité.
M. l'abbé: Philippe, on arrive là au cœur du problème. Ce que tu dis, c'est ce que disent les conciliaires et ceux qui les croient, quand ils disent que assister à la messe chez nous n'est pas permis. Encore une fois, ce n'est pas parce que la messe qu'on dit est mauvaise qu'ils disent cela; c'est parce qu'on résiste à la hiérarchie, à Rome. Et nous on dit: il ne faut pas assister à la messe chez les ralliés, parce qu'ils se soumettent à la hiérarchie conciliaire.
Philippe: si je comprends bien, en fait, le fond du problème, c’est la soumission à la hiérarchie actuelle ?
M. l'abbé. Exactement ! Normalement dans l'Eglise, un prêtre est soumis à son évêque qui est soumis au pape; du coup il reçoit une mission de célébrer la messe et les autres sacrements pour une portion des fidèles de l'Eglise. Or, depuis une trentaine d'année, il se trouve que pour garder la foi, les fidèles ont demandé à des prêtres qui eux aussi voulaient la garder, de s'occuper d'eux, au point de résister aux évêques et au pape. Leur but n'était pas de résister pour résister, en bons gaulois qu'ils étaient, mais de défendre leur foi face à des décisions de Rome qui contribuaient à faire perdre la foi aux fidèles.
Philippe: quelles décisions?
M. l'abbé: eh bien par exemple, la promulgation de la nouvelle messe de Paul VI, en 1969. Mais avant, il y a eu le concile, avec plusieurs mauvais textes, notamment sur l'œcuménisme, la liberté religieuse. Plus tard, il y a eu les changements sur les autres sacrements, puis le nouveau Droit Canon, en 1983. Il y a eu tous les scandales de l'œcuménisme, comme Assise, en 1986. Et puis il y a eu la lutte farouche contre Mgr Lefebvre qui pourtant ne faisait, comme il le disait souvent, que ce qu'il avait fait pendant toute sa vie, avec approbation de Rome. En 1988, Mgr a sacré des évêques parce qu'il a compris que Rome voulait détruire la Tradition. La foi des fidèles continuait à être menacée. C'est là l'essentiel qu'il faut bien comprendre: la hiérarchie, les évêques, le pape, sont là pour conduire les prêtres et les fidèles dans la foi. S'ils ne le font pas, les fidèles et les prêtres doivent résister et chercher à garder la foi ; ce qui est une forme de soumission plus haute finalement.
Philippe: bon...bon... mais la messe chez les ralliés dans tout ça Je vais y perdre la foi?
M. l'abbé: Il faut prendre le problème par l'autre bout...
Philippe (interrompant): l’autre bout?
M. l'abbé: oui, l'autre bout. La question de savoir si je vais perdre la foi est capitale. Mais ce qu'il faut se demander, c'est: quelle est, face à la messe des ralliés, l'attitude de foi qui convient ? Dans ta question, n'y a-t-il pas un sous-entendu, du style: si je fais attention, vu que c'est quand même la bonne messe, il n'y aura pas de problème. Comme pour le rhum. Je me trompe ?
Philippe: non, Monsieur l'abbé, on est d'accord !
M. l'abbé: Il faut donc voir l'autre bout, celui que j'ai expliqué tout à l'heure. La messe est avant tout un acte public et hiérarchique. La messe d'un prêtre rallié est la messe d'un prêtre qui, officiellement au moins, obéit à l'évêque du lieu et au pape; un prêtre qui va donc recevoir de temps en temps son évêque pour des cérémonies; un prêtre qui ne prêche pas que la nouvelle messe est mauvaise, dangereuse pour la foi; un prêtre qui va donc rassembler autour de lui des fidèles plus faibles dans leur foi, moins au courant des dangers sérieux qui menacent la vie chrétienne dans l'église conciliaire; un prêtre, qui, s'il est logique avec lui-même, estime que la situation de l'Eglise aujourd'hui est grosso modo normale, en tous cas assez normale pour rendre la résistance publique de la Fraternité Saint-Pie X illégitime; un prêtre qui en obéissant à des autorités libérales et modernistes va inévitablement dévier; un prêtre qui finalement trahit tout ce qu'a fait Mgr Lefebvre, qui trahit les âmes, les trompe, en leur faisant croire, par sa soumission publique à la hiérarchie, que le pape conduit vraiment ses brebis et ses agneaux dans les sentiers de la vraie foi...
Philippe: vous y allez un peu fort, Monsieur l'abbé !
M. l'abbé: Monseigneur parlait comme cela en son temps l Un prêtre rallié, actuellement, n'a pas une position juste dans l'Eglise. Il n'est pas en ordre avec le bon Dieu. Il n'est pas dans la vérité. Il est entre deux chaises, tiraillé entre son désir de bien faire, et sa soumission aux autorités conciliaires. Ses sermons s'en ressentent obligatoirement. La table de presse, les revues aussi; il y aura des documents de l'évêché au fond de l'église. Il y a encore le risque sérieux, avec le temps, de se laisser attiédir par le contact de fidèles bien moins formés dans la foi; risque aussi de se laisser attirer, soit par une doctrine plus accommandante, soit éventuellement par la sympathie des gens ou des prêtres.
Philippe: Donc, on ne peut jamais assister à la messe chez les ralliés?
M. l'abbé: on ne peut jamais déplaire à Dieu l Ces messes ne sont pas pour nous ! Si pour des raisons exceptionnelles on est amené à être présent à une cérémonie des ralliés, il convient de garder une attitude discrète, évitant de donner l'impression qu'on adhère à leur soumission aux évêques et au pape. Par exemple en s'abstenant de communier. C'est qu'il faut penser aussi à l'exemple que l'on donne autour de soi.
Philippe: et le dimanche, si c'est la seule messe accessible?
M. l'abbé : si tu as bien compris notre conversation, tu peux conclure toi-même que le dimanche, dans ce cas, on n'est pas obligé d'assister à cette messe-là. On ne peut pas être obligé d'assister à la messe d'un prêtre qui ne confesse pas publiquement que l'Eglise conciliaire met la foi des fidèles en danger. Ce n'est pas possible d'être obligé dans ces conditions. Le bon Dieu te donnera des grâces autrement, ne serait-ce qu'en récompensant ta courageuse fidélité, ton attachement à la vérité.
Philippe: à la vérité?
M. l'abbé: oui, à la vérité. Résumons un peu. Je disais au début: la messe des ralliés est bonne; mais là n'est pas la question. La question c'est: est-ce vraiment bon d'y assister? Est-ce que je me rattache vraiment, en toute vérité, à l'Eglise, à Notre Seigneur par cette messe? La réponse est non, parce que le prêtre rallié n'est pas dans une position vraie, il ne résiste pas aux mauvais pasteurs alors qu'il le devrait. Il se trompe, et trompe les gens. Comment veux-tu ensuite trouver à ses cotés, sous son influence, sous son autorité de prêtre, un véritable amour de la vérité, de Notre Seigneur, de l'Eglise, du pape même ? Il est dans le faux sur une question essentielle !
Philippe: décidément, cela va plus loin que ce que je croyais !
M. l'abbé: oui, il faut reconnaître que ce n'est pas évident. Aujourd'hui il faut se former plus que jamais, savoir ce qu'on fait. Le danger est partout. Mais c'est aussi une période extraordinaire, comme disait Mgr Lefebvre, car cela nous pousse à aimer plus véritablement l'Eglise, Notre Seigneur, à demeurer forts dans la foi ! Et c'est aussi le meilleur service de charité que l'on peut rendre à ceux qui ont encore du mal à saisir toutes les difficultés de la situation actuelle. Soyons les témoins de la vérité, de la volonté de Dieu !
Abbé Jacques Mérel
Fraternité sacerdotale Saint Pie X
Article paru dans Le Pélican juillet 2008
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Commentaire par un rallié de l'époque qui avait bien compris que l'abbé Mérel visait juste :
Une argumentation très structurée
On trouve chez un théologien de la Fraternité, l’abbé Jacques Mérel (ancien professeur au séminaire d’Ecône, en poste au sein du même district de France), une pensée bien plus profonde spéculativement, et bien mieux structurée dans son argumentation. Dans un article [1] qui a fait école, étant reproduit à de nombreuses reprises depuis 2008 dans diverses publications locales de la Fraternité, et qui a peut-être inspiré les propos plus vagues de son supérieur, il s’exprime en des termes théologiques accessibles et selon un raisonnement extrêmement bien construit. Son raisonnement est simple : la messe de saint Pie V, prise en elle-même, est une chose bonne ; en revanche, assister à la messe de saint Pie V n’est pas toujours une chose bonne, mais dépend des circonstances. On pourrait, jusqu’ici, être d’accord. Mais M. l’abbé Mérel poursuit en affirmant que là où la messe est célébrée par un prêtre dépendant de la commission Ecclesia Dei, il serait mauvais d’y participer. Car on peut faire, explique l’auteur, un usage mauvais d’une chose bonne. En buvant du rhum – l’exemple est tiré du texte – qui est une chose bonne en soi, on peut aussi s’enivrer, et donc commettre un péché. Et quelles seraient les circonstances qui rendraient mauvaise, ici, la participation à la messe ? M. l’abbé Mérel poursuit : « Il ne faut pas assister à la messe chez les ralliés [entendez par là les « traîtres » qui dépendent d’Ecclesia Dei et non pas de la Fraternité – en rapport avec le « ralliement » des catholiques français à la République sous le pontificat de Léon XIII], parce qu’ils se soumettent à la hiérarchie conciliaire ». Et un peu plus loin : « La messe d’un prêtre rallié est la messe d’un prêtre qui, officiellement au moins, obéit à l’évêque du lieu et au pape […] un prêtre qui, en obéissant à des autorités libérales et modernistes va inévitablement dévier, un prêtre qui, finalement, trahit tout ce qu’a fait Mgr Lefebvre, qui trahit les âmes, les trompe ».
L’auteur ne met pas de côté non plus les questions pastorales, mais elles restent secondaires dans l’économie de son discours : il affirme par exemple que le fidèle trouvera dans les églises des « ralliés » des publications pleines d’erreurs qui pourraient le troubler, ou qu’il devra écouter des homélies peu orthodoxes, faites durant la messe traditionnelle par des prêtres qui ne le sont pas, ou même fréquenter « des fidèles bien moins formés dans la foi », et qu’il risque donc à leur contact « de se laisser attirer ». M. l’abbé Mérel, avec le talent qui le caractérise, donne donc le véritable motif théologique qui fonde son discours : ce n’est pas un argument individuel et circonstanciel, qui concernerait les prêtres qui prêchent « mal » ; c’est un argument universel, qui concerne absolument tous les prêtres « ralliés », sans exception : le prêtre soumis canoniquement à Rome « n’a pas une position juste dans l’Eglise. Il n’est pas en ordre avec le bon Dieu ». Et il conclut : « On ne peut pas déplaire à Dieu ! Ces messes ne sont pas pour nous ! ». Et si, pour des raisons exceptionnelles, il fallait assister aux messes des instituts Ecclesia Dei, il serait donc nécessaire de « s’abstenir de communier », afin de montrer ostensiblement une résistance passive. Il applique donc ici l’assistance prévue par les moralistes à un rite protestant ou gréco-schismatique.
En somme, assister à la messe d’un prêtre qui n’adhère pas aux positions de la Fraternité est un péché (ndlr : c'était avant 2012 et avant les paliers canonique) , puisque c’est une chose qui « déplaît à Dieu » en raison du ministre. Si on ne doit pas y participer, ce n’est pas en raison de l’hétérodoxie de l’homélie, qui est pour lui un facteur secondaire et variable, mais en raison du seul fait que le célébrant soit soumis à une autorité à laquelle il ne faudrait rien faire d’autre, sous peine de péché, que résister. Remarquons d’ailleurs que l’auteur ne prend pas le risque de rendre licite l’assistance aux messes sans homélie – il serait alors obligé d’admettre que le sacrement est valide, licite, et ne risque pas de contaminer la foi des fidèles ; ni d’interdire la participation aux messes de prêtres de la Fraternité qui tiennent des propos dangereux pour la foi. C’est la soumission canonique à Rome, et elle seule, qui fait qu’on ne peut communier à la messe : le moyen-terme du raisonnement étant que tout prêtre qui se trouve dans cette situation omet de résister à Rome.
[1] Abbé Jacques Mérel, « Discussion de parvis sur la messe des ralliés », in Le Pélican, juillet-août 2008 ; publié intégralement dans Le Sel de la Terre, n°70, Automne 2009, pp. 188-193.
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