dimanche 20 août 2023

Juillet 2023 en Afrique


Ma toute première visite au Nigéria date de décembre 2020 à la demande Mgr Williamson. Je devais rencontrer deux prêtres initialement qui voulaient quitter l’église conciliaire pour rejoindre la Tradition. Mais j’ai finalement rencontré trois prêtres bien décidés à rejoindre la Tradition. En 2021, ils allèrent tous au Brésil auprès de Mgr Thomas pour leur ordination conditionnelle. Nous étions heureux d’avoir trois nouveaux prêtres pour la Tradition et particulièrement pour le Nigéria et l’Afrique. Cependant, l’ennemi du genre humain ne dormait pas. Un des trois prêtres a malheureusement quittés les deux autres et a fini par retourner à l’église conciliaire. Kyrie eleison. Malgré cette défection, les deux autres prêtres ne se sont pas découragés et en près de trois ans, ils ont réalisé un travail très important.


ANAKU, ANAMBRA

J’ai quitté le Gabon dans la matinée du samedi 10 juin 2023. À la sortie de l’aéroport international de Lagos, j’ai été conduit à un hôtel tenu par une congrégation nigériane de religieuses. J’y ai passé la nuit et le lendemain dimanche, j’ai été conduit à l’aéroport national de Lagos pour mon vol Lagos-Asaba. Je suis arrivé sans encombre à Asaba d’où j’ai été conduit à Anaku, au prieuré, à environ deux heures de route.

Lorsque je suis arrivé au prieuré, la solennité du très saint sacrement venait à peine de se terminer. J’ai été très heureux de revoir le supérieur, l’abbé Michaël Chigbata. Il y avait aussi les deux sœurs qui avaient rejoint nos confrères. Deux sœurs nigérianes, anciennes de la congrégation féminine fondée par la Fraternité Saint-Pie X au Kenya.

Le deuxième prêtre, le Père Joseph Onuorah, est arrivé plus tard, car il avait du ministère dans un autre État du Nigéria.

Le lendemain lundi, les confrères ont organisé une petite cérémonie de bienvenue à mon intention. Ils m’ont fait visiter les alentours et les dégâts causés par le conflit foncier entre Anaku et la localité voisine.

samedi 19 août 2023

Deux sortes d’évêques - V

KE 839 (12 août 2023)

Tel est le prix du Ciel que pour y être admis,

Dieu ne tolère pas le moindre compromis.

Il est temps de récapituler et de conclure cette série de cinq Commentaires, car les quatre premiers ont abordé plusieurs sujets relatifs au thème du type d’évêque dont nous avons besoin aujourd’hui pour que la foi catholique survive demain. Récapitulons tout d’abord :

15 juillet : Pour s’assurer debons évêques, la Vérité de toujours passe avant l’actuelle Autorité catholique.

22 juillet : Mgr Lefebvre mettait la Vérité en premier. Sa Fraternité réorientée met l’Autorité en premier.

29 juillet : Nous devons tous prier pour cette Autorité. Que personne n’agissecomme s’il pouvait la remplacer.

05 août : Aucun compromis ambigu avec la Rome actuelle ne peut non plus servirles vrais intérêts de Dieu.

La conclusion à tirer de ces quatre Commentaires, c’est que Mgr Lefebvre a non seulement eu raison de consacrer quatre évêques en 1988 malgré la désapprobation expresse de Rome, mais aussi la Néo-fraternité (comme on peut l’appeler depuis qu’elle s’est officiellement réorientée en 2012) a eu tort quand elle a fait le choix d’attendre l’approbation de Rome pour obtenir les nouveaux évêques dont elle a tant besoin. Elle en a besoin pour protéger la foi d’une multitude d’âmes éloignées, qui viennent à elle comme à un refuge contre les nombreuses et implacables hérésies d’une Rome prise dans un étau des ennemis de Dieu. Mais la Néo-fraternité ne servira guère de refuge si elle s’obstine à négocier avec ces destructeurs de la Foi. Les Supérieurs de la Néo-fraternité sont-ils devenus à ce point incapables de voir qui sont ces croisés du mal, ces libéraux à qui Dieu a permis, avec justice, de s’emparer de Rome ? L’origine de la réorientation des Supérieurs se trouve dans cette grave incapacité à estimer pour ce qu’il est le mal qui les entoure.

Mgr Lefebvre avait une idée précise du danger lorsqu’il a démissionné en 1982 de son poste de Supérieur Général de ce qui était encore à l’époque la Fraternité, et qu’il a confié son administration à des successeurs plus jeunes.  Dans le même mouvement, il s’est réservé toutes les questions concernant les relations avec Rome. Fort de sa longue expérience de Délégué apostolique de l’Afrique française (1948–1959) auprès des responsables du Vatican, il se doutait que les jeunes prêtres de sa Fraternité seraient comme de grands naïfs perdus au milieu des loups et des requins à l’œuvre au Vatican. Et ce qui devait arriver arriva, car le Grand Méchant Loup avait de si belles dents, comme le lui dit le Petit Chaperon Rouge ... « C’est pour mieux te dévorer, mon enfant », lui répondit le Loup. Et les « sincères » mensonges des fonctionnaires romains ont d’autant plus le pouvoir de tromper que ces esprits modernistes ont perdu tout sens d’une vérité objective. Subjectivement, ils n’ont jamais eu des dents aussi belles et aussi « sincères » ! Objectivement, ce sont des meurtriers des âmes.

Jeunes prêtres de la Néo-fraternité, vous a-t-on fait croire que la Fraternité de 2012 est la Fraternité authentique de Mgr Lefebvre ? Si c’est le cas, vous ressemblez à ces nombreux jeunes prêtres de l’Église officielle à qui l’on n’a jamais rien enseigné d’autre que Vatican II comme étant la véritable Église catholique. Mais par la grâce de Dieu et du fait de leur bonne volonté, un certain nombre de ces derniers se réveillent actuellement : on leur a vendu un leurre, et ils cherchent la vérité, et vous savez peut-être que certains d’entre eux se tournent même vers ce qui a été la Fraternité de Mgr Lefebvre. Si Dieu leur continue Sa grâce, ils pourront se rendre compte, comme vous, que cette Fraternité court un grave risque en voulant s’accorder avec la Rome apostate : c’est un grave risque car si quelqu’un s’obstine à vouloir quelque chose pendant suffisamment longtemps, il est susceptible d’obtenir ce qu’il veut.  Jeune homme, méfiez-vous de vos désirs !

Quelle était la sagesse de Mgr Lefebvre ? Il disait que ce sont les supérieurs qui font les inférieurs, et non l’inverse, de sorte que rêver de s’accorder avec Rome pour la convertir, c’est rêver dangereusement. Et au sujet de Vatican II, il déclarait que son danger ne résidait pas tant dans les graves erreurs de la liberté religieuse, de la collégialité ou de l’œcuménisme, qui sont des erreurs particulières, que dans son subjectivisme omniprésent, qui sape radicalement toute vérité objective, avec toutes les exigences que cette vérité nous impose. Que peut-il rester de la foi catholique ?

Chers jeunes prêtres, procurez-vous les textes de Mgr Lefebvre lui-même, et dévorez-les, mais méfiez-vous de leurs éditions par la Néo-fraternité, qui sont aptes à censurer tout ce qui contrarie la réorientation . . .

Kyrie eleison.

jeudi 17 août 2023

Deux sortes d’évêques - IV

KE 838 (5 août 2023)

Pour servir le Bon Dieu, pas de demi-mesure.

Quoi qu’Il puisse exiger, œuvrons avec droiture.


Après les trois Commentaires précédents (15, 22 et 29 juillet), comprenons ce qui fait la ligne même de partage entre ces deux sortes d’évêques censés assurer l’avenir de l’Église catholique. D’un côté, il y a les évêques que Mgr Lefebvre a voulus pour sa Fraternité Saint-Pie X dans sa version d’origine. De l’autre, ceux que Mgr Fellay veut pour la Néo-FSSPX, et qui auront l’approbation officielle de la Nouvelle église issue de Vatican II. Par sa politique « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal », Mgr Lefebvre a placé Dieu au-dessus des hommes, et la doctrine de la véritable Église de Dieu au-dessus de tout accord avec la fausse Nouvelle église des hommes. À l’opposé, par sa politique «Puisque nous ne pouvons pas obtenir d’accord doctrinal avec les fonctionnaires romains, faisons du moins un accord pratique », la Néo-fraternité risque de placer les hommes au-dessus de Dieu.

Or, immédiatement, certains suiveurs de la Néo-fraternité pourraient objecter que depuis qu’elle a adopté en 2012 la politique de l’accord pratique avant l’accord doctrinal, elle n’a conclu aucun faux accord qui eut trahi la vraie doctrine, et qu’elle ne met donc pas les hommes au-dessus de Dieu. Certes, la Néo-fraternité a jusqu’à présent refusé le jeu de dupes d’un accord complet avec Rome, chaque fois que Rome a insisté pour que la Néo-fraternité acceptât la doctrine de la nouvelle religion de Vatican II, ou la pratique de sa nouvelle messe. Mais la Néo-fraternité a accepté depuis 2012 au moins trois accords partiels (sur les confessions, les mariages et les ordinations) qui manifestent à tous qu’elle considère les apostats romains — de fait ils sont apostats de la foi, comme l’a dit Mgr Lefebvre — comme étant toujours des serviteurs de la vraie foi. Dès lors, quel est le message envoyé aux catholiques en détresse ? Les Romains ont joué habilement.

Le fait est que la Rome conciliaire a abandonné la doctrine catholique ; qu’elle a dévasté l’Église depuis Vatican II ; qu’elle détruit délibérément la foi jour après jour en la personne du pape François, et qu’elle prépare pour septembre le Synode sur la Synodalité qui lui permettra de dissoudre les dernières structures restantes de l’Église de Jésus-Christ. Et que fait la Néo-fraternité ? Elle garde un silence officiel sur toute cette démolition en cours ! Pourquoi ? Parce qu’elle ne veut pas déplaire aux apostats romains dont elle attend un coup de tampon officiel ! Puisqu’elle rêve d’une approbation en bonne et due forme, la Néo-fraternité se tait, car elle ne veut pas perdre les trois petites concessions romaines mentionnées plus haut, par lesquelles Rome a effectivement acheté son silence au
rabais. Les Supérieurs de la Néo-fraternité se rendent-ils compte qu’on leur a vendu un plat de lentilles (Gen 25, 34) ?

Ce fait leur échappe visiblement car, on peut le craindre, ils veulent mener une vie confortable dans un coin tranquille du Système infernal qui gouverne actuellement le monde et l’Église. Le Diable les a trompés en leur faisant croire que la Rome d’aujourd’hui n’est pas si mauvaise que cela ; que la Néo-Fraternité est une congrégation religieuse normale qui mérite une reconnaissance officielle ; que nous ne sommes pas au cœur d’une crise pré-apocalyptique, qu’aucun châtiment divin n’est suspendu au-dessus de nos têtes ; que les fonctionnaires du Vatican sont nos « nouveaux amis », que « le Pape François nous aime », etc. En d’autres termes, les Supérieurs de la Néo-fraternité, si ce n’est un certain nombre de leurs prêtres ou de leurs fidèles, se sont au moins à moitié perdus dans le monde plein d’illusions de l’homme moderne, au point que leur sel catholique s’est affadi. En effet, ils n’ont pas assez de foi ni assez d’amour de la Vérité (2 Thess 2, 10) pour prendre la vraie mesure de ce qui se passe autour d’eux. Saint Thomas More pourrait dire d’eux ce qu’il a dit du clergé anglais, responsable de l’effondrement de l’Église catholique en Angleterre à son époque, « Ils ne priaient pas assez » (ou sans assez d’amour pour la vérité).

Chers lecteurs, catholiques ou non, la situation est d’une urgence indescriptible. Priez pour que Notre Seigneur nous donne des évêques catholiques qui aiment vraiment la vérité, qui aient une foi solide qui leur fasse voir à quel point le système fabriqué par le Diable et ses émissaires autour de nous est corrompu, qui n’aient aucun désir de se perdre, même à moitié, dans cet univers halluciné, qui ne soient pas enclins à garder le silence lorsque des millions et des millions d’âmes sont emportées vers leur damnation éternelle, mais qui soient prêts à mourir si nécessaire comme saint Thomas More, pour la plus grande gloire de Dieu.

Priez par l’intermédiaire de Sa Mère. Priez le Rosaire. Priez 15 dizaines par jour. Et Dieu vous bénira.

Kyrie eleison.

lundi 14 août 2023

Croisade de la Charité


En ce mois d'août où nous fêtons l'Assomption de notre Mère au Ciel, supplions-la de nous aider à l'imiter dans sa délicatesse à pratiquer la Charité fraternelle.

Sainte fête de l'Assomption à tous nos lecteurs ! 

mardi 8 août 2023

Deux sortes d'évêques - III

KE 837 (29 juillet 2023)

L’âme qui cherche Dieu mérite notre amitié.

Celle qui Le rejette a besoin de charité.

Les deux derniers Commentaires ont proposé une explication de la différence qui existe entre la Néo-fraternité Saint-Pie X et sa version originale fondée par Mgr Lefebvre, sur une question cruciale : comment obtenir à l’avenir des évêques capables d’assurer la survie de l’Église malgré une crise qui dure maintenant depuis plus de 50 ans ? (Depuis la fin de Vatican II, Concile de l’Église qui a déclenché cette crise.) Pour cela, il fallait nécessairement proposer, même brièvement, une explication de la crise elle-même, à savoir qu’une scission s’était opérée entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, car ce Concile s’était centré sur l’homme, au lieu de rester dûment centré sur Dieu comme les 20 Conciles qui l’avaient précédé. Il y a plusieurs autres conclusions à tirer pour la survie de l’Église, conclusions qui ne concernent pas seulement le clergé mais tout le monde.

Tout d’abord, l’Église catholique ne peut se passer de la Vérité, car personne ne peut sauver son âme sans la Vérité (Héb 11, 6), ni aucun mensonge ne peut entrer dans l’unique vrai Ciel du seul et unique vrai Dieu, qui est la Vérité même (Jn 14, 6). Or, il se trouve que dans notre monde déchu, la Vérité ne peut se passer d’Autorité, car les hommes trouvent la Vérité exigeante, et comme ils souffrent tous du péché originel, ils veulent alors souvent ne pas se soumettre à ses exigences. C’est donc de Dieu seul que peut venir une Autorité infaillible, suffisante pour obliger les hommes à se soumettre à toutes les exigences de Sa Vérité. Cette Vérité qui sauve, Il a choisi de la confier à Pierre et à ses successeurs, tous hommes faillibles doués de libre-arbitre, toujours capables de pécher (Mt 16, 23 ; Gal 2, 11 etc.).

Or, Dieu a vu de toute éternité que certains papes seraient en effet faillibles et pécheraient même gravement contre la Vérité. Alors, pour assurer la survie de son Église et de sa Vérité jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20), Il a dû prévoir aussi Ses propres interventions pour garantir cette survie en contournant les défaillances de ses ministres humains faillibles. Et puisque de toute éternité Il a choisi de permettre après la mort de Pie XII en 1958 qu’une suite ininterrompue de six papes tombât dans l’erreur doctrinale radicale du modernisme, provoquant la pire crise que l’Église ait jamais connue (qui dure depuis déjà 65 ans, 1958–2023), il ne fait alors aucun doute qu’Il va intervenir d’une manière toute spéciale pour mettre fin à cette crise. Voyez par exemple les prophéties de Garabandal qui concernent un grand Avertissement, un grand Miracle et un grand Châtiment. Mais d’ici là, que fait le divin Pasteur pour assurer la survie de ses brebis ? Il est nécessaire qu’Il y pourvoie: regardons autour de nous en 2023 pour discerner comment.

Ce que nous observons est une immense variété d’associations et de groupements catholiques qui, à grands traits, peuvent être classés selon l’importance relative que chacun d’eux accorde à l’Autorité catholique ou à la Vérité catholique. Et comme la Vérité est immuable, ce n’est que lorsque l’Autorité conciliaire abandonnera Vatican II que la rupture catastrophique entre l’Autorité et la Vérité pourra être guérie. D’ici là, les catholiques doivent prier de toute urgence pour le pape, pour son relèvement, afin qu’il puisse remettre sur pied l’Autorité catholique, car la papauté est aujourd’hui humainement détruite et Dieu seul peut la restaurer. En attendant, comme le dit le proverbe, il faut faire de nécessité vertu.

Ensuite, tant que l’Autorité sera étouffée par les papes conciliaires, les catholiques seront forcément divisés, de sorte que certains seront à 80 % pour l’Autorité et à 20% pour la Vérité, d’autres à 80 % pour la Vérité et à 20 % pour l’Autorité, avec tous les dosages possibles entre les deux. Mais lorsque le pape est ainsi frappé, les brebis sont si inévitablement dispersées que, quelle que soit la recette à laquelle elles tiennent, pourvu qu’elles veuillent sincèrement être catholiques, Dieu exerce envers chacune d’elles une tolérance évidente. Et les catholiques, plutôt que de jouer à Dieu en s’excommuniant mutuellement, feront mieux, en général, d’imiter Dieu en étant indulgents les uns envers les autres (Gal 6, 10), jusqu’à ce que Dieu juge bon de mettre fin à la crise. Non que la Vérité n’ait pas d’importance, bien au contraire, car il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui la protège dans l’Église, mais en l’absence d’une Autorité qui remplisse sa fonction, les catholiques sont bien moins coupables s’ils ne la trouvent pas.

Kyrie eleison.

lundi 7 août 2023

Sacre de Mgr Paul MORGAN rendu public

Souvenir du sacre épiscopal








Beaucoup d’entre vous connaissent Monsieur l’abbé Paul Morgan.

Il est estimé pour ses vertus, sa bonté, son fair-play également (il ne peut renier sa patrie !). Dans la Fraternité Saint-Pie X, il fut Supérieur de maison autonome (Philippines pendant quatre ans) et de district (Grande Bretagne, Irlande et pays scandinaves pendant douze ans). Il a l’habitude des responsabilités et Mgr Williamson, dans le contexte de notre monde agité et fragile (l’épisode Covid a tellement chamboulé la vie de tout le monde…), l’a sacré évêque, de façon secrète le 14 février 2022, dans des circonstances qui exigeaient la plus grande discrétion.
 
Les évêques de la Fidélité catholique prennent de l’âge, leur santé devient précaire pour certains. Mgr Faure est un miraculé du Covid par exemple, son état fut critique durant des mois. Mgr Thomas d’Aquin OSB au Brésil également a une santé fragile. Quant à Mgr Williamson, robuste s’il en est, il a depuis mars dernier 83 ans.
 
Il est temps à présent de publier le fait et c’est hier, dimanche 6 août que Mgr Morgan a célébré publiquement sa première messe pontificale, dans son pays d’origine, en présence de Mgr Williamson qui l’a sacré évêque.

Vivant côte à côte depuis quatre ans en Auvergne et nous connaissant depuis quarante ans (depuis nos années de séminaire), le nouvel évêque m’a fait l’honneur de m’inviter pour cette occasion et je veux vous dire ma joie d’avoir fait un court déplacement en Angleterre en cette fête de la Transfiguration. Une messe pontificale a été célébrée pour la première fois par celui qui fut le cérémoniaire des Sacres de 1988, choisi par Mgr Lefebvre pour cette si importante cérémonie à Ecône, jour de «l’opération – survie » pour le sacerdoce catholique. Mgr Lefebvre avait ordonné prêtre l’abbé Morgan la veille des Sacres, le 29 juin.
 
Il n’y a pas de doute que, depuis l’éternité, l’Archevêque ne se réjouisse du choix fait par l’un de ses successeurs dans l’épiscopat de l’abbé Morgan, pour devenir à son tour évêque en nos temps de grande apostasie.

Chers fidèles qui connaissez l’abbé Morgan, priez pour ce nouvel évêque, recevez-le comme vous l’avez reçu : avec simplicité et joie ! Il continuera son ministère habituel depuis l’Auvergne où il réside, en France, en Belgique, en Angleterre. Il sera certainement sollicité pour un ministère épiscopal (confirmations, ordinations, consécrations diverses).

Je ne doute pas qu’il sera pour nous tous un soutien fidèle, un ferment solide de consolidation dans la Foi, au sein de notre monde agité. Avec l’humour qu’on lui connaît, il continuera à propager la Foi avec sérénité.

Il faut pour la sainte Église de vrais évêques catholiques, non contaminés par des demi-vérités. Ce fut le mot d’ordre et la ligne fixée par Mgr Lefebvre et la Fraternité Saint-Pie X jusqu’en 2012 : « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal. » Les faits ont montré le contraire depuis et c’est la raison des sacres successifs opérés par Mgr Williamson depuis 2015. Le sacre de l’abbé Morgan est dans cette optique logique, non schismatique, mais profondément catholique. Mgr Williamson l’a rappelé hier dans son sermon, reprenant les termes du 29 août 1987, d’une lettre de Mgr Lefebvre aux futurs évêques : 

« (…) C'est pourquoi, convaincu de n'accomplir que la sainte Volonté de Notre Seigneur, je viens par cette lettre vous demander d'accepter de recevoir la grâce de l'épiscopat catholique, comme je l'ai déjà conférée à d'autres prêtres en d'autres circonstances. 
Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu'il la confirme. 
Le but principal de cette transmission est de conférer la grâce de l'ordre sacerdotal pour la continuation du vrai Sacrifice de la Sainte Messe, et pour conférer la grâce du sacrement de confirmation aux enfants et aux fidèles qui vous la demandent. (…) »

Mgr Lefebvre ne pensait pas que la crise dans l’Église durerait aussi longtemps… Mais elle se poursuit et il convient pour les âmes de les prémunir des dangers qui les guettent, par de bons évêques. Mgr Morgan sera un appui pour ces âmes !
 
Cher ami, cher Monseigneur, nous vous disons « ad multos annos » et vous assurons de nos prières, pour un ministère épiscopal saint et fructueux, pour la consolation des âmes assoiffées de Vérité !
 

Abbé Dominique Rousseau
A Montaigut-en-Combraille, le 7 août 2023



Après la première messe épiscopale publique de Mgr Morgan 
le dimanche 6 août 2023, fête de la Transfiguration

dimanche 6 août 2023

Mgr Paul Morgan : un autre évêque pour l'Eglise et la Tradition



Nous venons d'apprendre la confirmation du sacre de l'abbé Paul Morgan. Ce sera donc désormais Mgr Paul Morgan.

Nous savons la confiance que Mgr Lefebvre avait en lui en 1988 puisqu'il était le cérémoniaire particulier de Mgr Lefebvre pour le Sacre des 4 évêques (réécouter la conférence ci-dessous à ce propos). Mgr Lefebvre lui avait confié en secret, dès l'année 1987, les anneaux des futurs évêques !
 
Cette fois, c'est lui qui reçoit la lourde charge de l'épiscopat dans un contexte d'apostasie générale et de trahison. Nous nous réjouissons donc de ce sacre et  aurons à cœur de prier pour lui.


Conférence de Mgr Morgan
en 2018 pour les 30 ans des Sacres 
par Mgr Lefebvre

vendredi 4 août 2023

Deux sortes d'évêques II

KE 836 (22 juillet 2023) 

Le léopard, dit-on, ne peut changer ses taches . . .

L’ennemi est dans Rome . . . . Avec lui, pas d’attaches!


Tempora mutantur, nos et mutamur in illis, disaient les Latins : « Les temps changent, et nous changeons avec eux. » Et nous changeons avec eux. Et comme Dieu a créé ce monde pour peupler son Ciel d’anges et d’humains qui ont mérité de partager Son bonheur éternel ; et comme pour punir la chute d’Adam et Ève, Il a permis au plus grand des anges déchus de devenir « le Prince de ce monde » (Jn 12, 31 ; 14, 30 et 16, 11) ; et comme le Monde, la Chair et le Diable créent ensemble un courant puissant qui entraîne un grand nombre d’âmes vers leur damnation éternelle ; alors, certes nous changeons, mais chacun de nous doit s’assurer qu’avec le temps qui passe, nous changions vers Dieu et non pas en nous éloignant de Lui.

La tromperie massive de Vatican II (1962–1965) se poursuit, exemple catastrophique de millions de
catholiques détournés de Dieu, même sous l’apparence d’être conduits vers Lui. Aussi, au milieu du déclin abyssal de l’Église catholique qui a suivi Vatican II, Mgr Lefebvre (1905–1991) a réussi l’exploit miraculeux de créer au sein de l’Église une union sacerdotale, afin de s’opposer à l’abaissement imposé à toute l’Église par ses plus hauts responsables, à Rome ou dans les diocèses : ce fut la Fraternité Saint Pie X, officiellement condamnée par les papes selon les apparences, mais qui, en réalité, a maintenu la vraie foi avec la grâce de Dieu et le soutien d’un reste de vrais catholiques dans le monde entier. Pour sauver sa Fraternité et protéger ces catholiques, Mgr Lefebvre a été conduit, nonobstant l’interdiction expresse de Rome, à consacrer en 1988 quatre évêques choisis par lui et qui ont rendu pendant vingt ans un service fidèle à la Vérité catholique et donc à l’Église, au moins extérieurement.

Intérieurement, cependant, les temps changeaient, et avec eux changeaient les dirigeants de la Fraternité que son fondateur avait laissés après lui lorsqu’il mourut en 1991. En quelques années, les contacts entre la Fraternité et Rome, que Mgr Lefebvre avait rompus en 1988 « jusqu’à ce que Rome revienne à la foi catholique », ont été discrètement renoués, pour ne pas dire secrètement, alors même que Rome imposait toujours plus la tromperie du « printemps conciliaire ». La discrétion voire le secret de ces contacts était nécessaire pour ne pas effrayer de part et d’autre les âmes qui ne pouvaient pas croire, à juste titre, à la possible réconciliation du catholicisme et du conciliarisme. Il fallait donner du temps à ces âmes disposées des deux côtés afin qu’elles évoluassent suffisamment pour accepter qu’il n’y a pas de contradiction insurmontable entre la Foi et Vatican II.

Avec le temps, bien sûr, les hommes ont changé et en 2012, les dirigeants de la Fraternité étaient du moins susceptibles de nier la contradiction. Ainsi, lors de leur Chapitre non-électif de cette année-là, ils ont officiellement changé la politique de leur fondateur, « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal », qui plaçait la Foi en premier, en une politique de « Comme il ne peut y avoir d’accord doctrinal, nous devons donc nous contenter d’un accord pratique », qui plaçait la doctrine en second et l’accord en premier, ce que Mgr Lefebvre lui-même, après 1988, n’aurait jamais fait. En effet, comme ces Commentaires l’ont mentionné la semaine dernière, lors des négociations avec Rome en mai 1988, il considérait que les tergiversations du cardinal Ratzinger avaient manifesté une fois pour toutes que Rome ne protégerait pas la Tradition.

Mais, pourrait-on objecter, qu’y a-t-il de mal à faire un accord pratique lorsqu’un accord doctrinal s’avère impossible, comme cela est apparu clairement après les discussions doctrinales infructueuses entre Rome et la FSSPX en 2008–2011 ? Le problème que Mgr Lefebvre avait bien compris au soir de sa vie, était qu’à partir d’un accord pratique, la fragile Fraternité se serait mise à la remorque du poids lourd romain, et que la vraie doctrine, qui est le seul poids réel de la Fraternité, aurait compté de moins en moins jusqu’à ce qu’elle eût été abandonnée en pratique, et la Fraternité anéantie, comme la Rome infidèle, la Rome conciliaire, l’a toujours souhaité.

Il est certain qu’en 2023, Mgr Huonder, malgré toute sa bonne volonté possible, Dieu le sait  !, est placé dans l’arène avec l’accord des deux parties pour faire une contribution importante à cet anéantissement. Dieu le sait !

Kyrie eleison.

jeudi 3 août 2023

Mgr Ballini : première tournée épiscopale

Depuis quelques jours, Mgr Ballini parcourt l'Austrasie pour visiter les groupes desservis par l'abbé Chazal et ses confrères et y donner le sacrement de confirmation.  Quelques photos valent mieux qu'un long discours !