mardi 8 août 2023

Deux sortes d'évêques - III

KE 837 (29 juillet 2023)

L’âme qui cherche Dieu mérite notre amitié.

Celle qui Le rejette a besoin de charité.

Les deux derniers Commentaires ont proposé une explication de la différence qui existe entre la Néo-fraternité Saint-Pie X et sa version originale fondée par Mgr Lefebvre, sur une question cruciale : comment obtenir à l’avenir des évêques capables d’assurer la survie de l’Église malgré une crise qui dure maintenant depuis plus de 50 ans ? (Depuis la fin de Vatican II, Concile de l’Église qui a déclenché cette crise.) Pour cela, il fallait nécessairement proposer, même brièvement, une explication de la crise elle-même, à savoir qu’une scission s’était opérée entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, car ce Concile s’était centré sur l’homme, au lieu de rester dûment centré sur Dieu comme les 20 Conciles qui l’avaient précédé. Il y a plusieurs autres conclusions à tirer pour la survie de l’Église, conclusions qui ne concernent pas seulement le clergé mais tout le monde.

Tout d’abord, l’Église catholique ne peut se passer de la Vérité, car personne ne peut sauver son âme sans la Vérité (Héb 11, 6), ni aucun mensonge ne peut entrer dans l’unique vrai Ciel du seul et unique vrai Dieu, qui est la Vérité même (Jn 14, 6). Or, il se trouve que dans notre monde déchu, la Vérité ne peut se passer d’Autorité, car les hommes trouvent la Vérité exigeante, et comme ils souffrent tous du péché originel, ils veulent alors souvent ne pas se soumettre à ses exigences. C’est donc de Dieu seul que peut venir une Autorité infaillible, suffisante pour obliger les hommes à se soumettre à toutes les exigences de Sa Vérité. Cette Vérité qui sauve, Il a choisi de la confier à Pierre et à ses successeurs, tous hommes faillibles doués de libre-arbitre, toujours capables de pécher (Mt 16, 23 ; Gal 2, 11 etc.).

Or, Dieu a vu de toute éternité que certains papes seraient en effet faillibles et pécheraient même gravement contre la Vérité. Alors, pour assurer la survie de son Église et de sa Vérité jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20), Il a dû prévoir aussi Ses propres interventions pour garantir cette survie en contournant les défaillances de ses ministres humains faillibles. Et puisque de toute éternité Il a choisi de permettre après la mort de Pie XII en 1958 qu’une suite ininterrompue de six papes tombât dans l’erreur doctrinale radicale du modernisme, provoquant la pire crise que l’Église ait jamais connue (qui dure depuis déjà 65 ans, 1958–2023), il ne fait alors aucun doute qu’Il va intervenir d’une manière toute spéciale pour mettre fin à cette crise. Voyez par exemple les prophéties de Garabandal qui concernent un grand Avertissement, un grand Miracle et un grand Châtiment. Mais d’ici là, que fait le divin Pasteur pour assurer la survie de ses brebis ? Il est nécessaire qu’Il y pourvoie: regardons autour de nous en 2023 pour discerner comment.

Ce que nous observons est une immense variété d’associations et de groupements catholiques qui, à grands traits, peuvent être classés selon l’importance relative que chacun d’eux accorde à l’Autorité catholique ou à la Vérité catholique. Et comme la Vérité est immuable, ce n’est que lorsque l’Autorité conciliaire abandonnera Vatican II que la rupture catastrophique entre l’Autorité et la Vérité pourra être guérie. D’ici là, les catholiques doivent prier de toute urgence pour le pape, pour son relèvement, afin qu’il puisse remettre sur pied l’Autorité catholique, car la papauté est aujourd’hui humainement détruite et Dieu seul peut la restaurer. En attendant, comme le dit le proverbe, il faut faire de nécessité vertu.

Ensuite, tant que l’Autorité sera étouffée par les papes conciliaires, les catholiques seront forcément divisés, de sorte que certains seront à 80 % pour l’Autorité et à 20% pour la Vérité, d’autres à 80 % pour la Vérité et à 20 % pour l’Autorité, avec tous les dosages possibles entre les deux. Mais lorsque le pape est ainsi frappé, les brebis sont si inévitablement dispersées que, quelle que soit la recette à laquelle elles tiennent, pourvu qu’elles veuillent sincèrement être catholiques, Dieu exerce envers chacune d’elles une tolérance évidente. Et les catholiques, plutôt que de jouer à Dieu en s’excommuniant mutuellement, feront mieux, en général, d’imiter Dieu en étant indulgents les uns envers les autres (Gal 6, 10), jusqu’à ce que Dieu juge bon de mettre fin à la crise. Non que la Vérité n’ait pas d’importance, bien au contraire, car il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui la protège dans l’Église, mais en l’absence d’une Autorité qui remplisse sa fonction, les catholiques sont bien moins coupables s’ils ne la trouvent pas.

Kyrie eleison.