samedi 30 janvier 2021

Deuxième déluge

Kyrie eleison 707 - DCCVII - (30 janvier 2021)


Les hommes avec l’enfer aujourd’hui rivalisent.
Mais des malheurs du temps, triomphera l’Église.


Répétons : le principal acteur du drame de l’épidémie covidienne, mondialement répandue, est le Bon Dieu. Ni plus ni moins. Certes, Il n’a aucunement part aux multiples péchés qui accompagnent ce fléau, mais Lui seul a créé l’univers et Lui seul le maintient toujours en existence ; faute de quoi il retournerait au néant. Mais pourquoi la Création ? Pour peupler le Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui auront su faire usage de leur existence et libre arbitre, à eux par Dieu octroyés, pour accepter son offre de mériter l’éternelle béatitude à passer avec Lui dans le Ciel. Avec une Sagesse toute divine, bien au-dessus de ce que l’homme peut comprendre, Il gère la vie présente d’ici-bas, de telle sorte que toute âme humaine atteignant l’âge de raison a non seulement son lot de tribulations pour pouvoir manifester qu’elle L’aime suffisamment pour mériter le ciel, mais aussi assez de grâces actuelles pour pouvoir aller au ciel si elle le veut.

De telle sorte que Dieu dirige bel et bien ce que nous pouvons appeler l’effondrement de l’Occident, tout comme il a dirigé le Déluge, au temps de Noé, pour punir l’humanité pécheresse et empêcher qu’elle aille peupler l’enfer au lieu de peupler le ciel. En fait, le Déluge fut une grande miséricorde, car tous les hommes sur terre menaient « une vie corrompue » (Genèse VI, 11–12), et la grande masse des hommes était sans doute en route vers la damnation éternelle, car – tout comme aujourd’hui – l’Enfer était en passe d’emmener le monde entier avec lui. Telle fut la conséquence du péché originel, quelque mille ans après Adam et Eve. Mais lorsque les hommes virent que la montée des eaux du Déluge ne leur laisserait aucune échappatoire, une minorité d’entre eux profita de la lente montée des eaux pour faire un acte de contrition suffisant pour sauver leur âme pour l’éternité. Eh bien, demandez à n’importe quelle de ces âmes-là, maintenant au ciel, si le Déluge n’était pas un acte immense de la miséricorde divine !

Il en va de même aujourd’hui. L’humanité suit les voies de la corruption sur toute la terre. Cette corruption s’est installée avec le matérialisme occidental, mais la faute est bien pire qu’au temps de Noé. Car cette fois-ci, l’Incarnation a eu lieu. En fait, les hommes après avoir profité de ses bienfaits depuis deux mille ans, ont méprisé non seulement Dieu, mais le Dieu incarné. Ils l’avaient pourtant vu se laisser crucifier pour eux, les dotant ainsi par son Sacrifice d’une Église qui les aiderait à sauver leur âme. Or, depuis Vatican II, même les ecclésiastiques ont virtuellement rejeté le Dieu Incarné : 56 ans après la fin de Vatican II, la corruption avance au galop. Or, peut-on accuser Dieu d’avoir eu hâte en 2020 de frapper ? Difficilement. Ou peut-on dire qu’Il a été cruel ? Difficilement, si on compare les souffrances de 2020 avec celles qui seront infligées par les krachs économiques, les guerres civiles ou les famines annoncées pour les années à venir. Et si ces malheurs arrivent parce que Dieu les permet, leur cause ne sera-t-elle pas toujours la malice des hommes ? Qui pourra prétendre que ces fléaux seront immérités ?

De fait, la patience de Dieu pour chacun de nous est admirable, et sa miséricorde éternelle. Seulement, il faudra qu’Il frappe assez fort pour que nous finissions par apprendre notre leçon, et pour que nous commencions à penser de nouveau à aller au ciel. Hélas, quelle que soit la sévérité de la leçon, le risque pour beaucoup trop d’entre nous, c’est que la leçon ne sera cause que de blasphèmes contre Dieu, imprécations contre nos semblables, contre la vie, contre les hommes politiques, contre n’importe qui, en omettant la seule personne véritablement responsable de notre propre détresse : nous-même.

C’est pourquoi, dans tout ce qui arrive, je veux voir la main immaculée de Dieu et je m’agenouillerai pour Le prier d’accorder sa miséricorde à nous pauvres pécheurs. Les hommes ne peuvent plus résoudre les problèmes dont ils sont aujourd’hui la cause, ils ne peuvent que les aggraver. Avec la grâce de Dieu, j’aurai compassion pour tous mes frères humains, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à sauver leur âme. Mais de Dieu seul j’attendrai de vraies solutions. Lui au moins aura la sagesse et le pouvoir de tout diriger pour le mieux. Voilà ce que je sais d’avance.

Kyrie eleison.

samedi 23 janvier 2021

La Fraternité réorientée

Kyrie eleison DCCVI - 706 - (23 janvier 2021)

Certains de nos lecteurs pourraient penser que Mgr Williamson exagère quand il écrit que la 
Fraternité Saint Pie X a fait défection dans le combat de la Foi car "il reste quand même quelques bons prêtres et de bons sermons à l'occasion". Là n'est pas le problème puisque la gravité de la situation de la FSSPX c'est l'orientation générale que cette oeuvre poursuit depuis quelques années. Explications argumentées de Mgr Williamson.

Las ! La Fraternité a été abusée.
Qui pourra, désormais, sauver l’humanité
?

L’abbé Pagliarani, Supérieur Général de la FSSPX, a publié en novembre dernier un texte commémorant le 50ème anniversaire de la fondation de la Fraternité en 1970. L’abbé Edward McDonald, prêtre de la "Résistance" en Australie, a écrit un intéressant commentaire là-dessus que nous résumons ci-après.

1. L’abbé Pagliarani pose la question suivante : "La flamme ("celle d'une charité sans peur") reçue de notre Fondateur est-elle encore vivante ? Exposée à une crise qui se prolonge indéfiniment dans l'Église et dans le monde, cette précieuse torche ne risque-t-elle pas de s'affaiblir avant de défaillir ? – L’abbé Pagliarani laisse cette question en suspens.

2. C’est à peine si, au fil du texte, l’abbé Pagliarani mentionne le Concile Vatican II. Pourtant, sans Vatican II, la FSSPX aurait-elle une raison d’être ? Car Rome est la source de toutes ces erreurs sur la foi, sur la doctrine et la morale que la FSSPX a combattues. Les papes post-conciliaires n’ont-ils pas mis en application les enseignements venant du Concile? Le centre de l'apostasie est au Vatican ; son siège est là. Or, l’abbé Pagliarani ne mentionne même pas les erreurs de Vatican II. Pourquoi ces omissions ? C’est que, pour lui, le combat est bel et bien terminé : la FSSPX fait maintenant, avec Vatican II et l'Église conciliaire, cause commune contre le mouvement de la "Résistance".

3. L’abbé Pagliarani réduit la voilure aux dimensions du combat propre à "la vie spirituelle". Pour Mgr Lefebvre, le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ tenait la première place ; procurer aux âmes la vie spirituelle découlait nécessairement de ce but premier. Maintenant, l’abbé Pagliarani fait de la vie spirituelle une priorité en disant, "Notre combat, c'est de permettre à Notre Seigneur Jésus-Christ d'être l'axe de notre vie spirituelle, la source de toutes nos pensées, de toutes nos paroles et de tous nos actes."

4. Pour l’abbé Pagliarani, tout a été dit : il n'y a plus de bataille doctrinale à mener. La FSSPX souhaite simplement continuer à parler, répétant sans doute des arguments déjà exprimés contre les erreurs de Vatican II. Mais, de fait, la FSSPX laisse ainsi dormir les erreurs de Vatican II, car beaucoup de nouvelles choses sont à dire, justement parce que, maintenant, le Pape ne cesse de développer de nouvelles erreurs à partir des documents de Vatican II. Qu’en est-il de la réfutation concernant Amoris Laetitia ? La FSSPX l’a-t-elle seulement entreprise ? Si la FSSPX ne trouve là rien de nouveau à dire, c'est qu'elle a cessé de lutter contre les erreurs du Vatican.

5. L'archevêque Viganò trouve beaucoup de choses nouvelles à dire sur les erreurs de l'Église conciliaire. Pourquoi la FSSPX ne peut-elle faire de même ? Simplement parce qu'elle a capitulé et qu’elle a été réduite au silence. Elle ne peut plus défendre les droits de Notre Seigneur Jésus-Christ. En novembre 2020, le père Daniel Themann, supérieur du district australien de la FSSPX, a interdit à ses membres de manifester publiquement contre un culte publiquement rendu à Satan dans le Queensland. Les fidèles ont dû se contenter de réparer calmement les sacrilèges dans leur chapelle.

6. La lassitude est un thème récurrent dans la lettre du l'abbé Pagliarani – ce n'est pas le cas des saints. Eux ne se fatiguent jamais, ne se lassent jamais de la bataille. Mgr Lefebvre ne s'est jamais lassé du combat. Il était déjà à la retraite lorsqu'il reprit les armes pour une nouvelle bataille contre l'Église conciliaire. A l’inverse, la FSSPX, lasse, incapable d’efforts, a déposé les armes. Elle n'a "rien de nouveau à dire".

7. Depuis plus de quinze ans, les séminaires de la FSSPX ne donnent plus aux séminaristes la formation doctrinale nécessaire pour combattre les erreurs modernes. Au contraire, le modernisme et le libéralisme ont été encouragés dans les séminaires. Désormais, les ordinands sont disposés à faire des compromis sur la vérité ; avec empressement ils coopèrent avec les évêques diocésains modernistes et se soumettent à eux. L’abbé Wegner, ancien supérieur du district des États-Unis, s'est un jour vanté d'avoir conclu des accords avec quarante évêques américains, tous modernistes et libéraux conciliaires.

8. Tout prêtre, resté à la FSSPX après sa capitulation, a décidé – si ce n’est explicitement, du moins tacitement – d'accepter cette nouvelle orientation de la FSSPX. Ce ne sont plus des catholiques militants. L'Église est indéfectible. La FSSPX ne l'était pas. Elle a fait défection.

9. Il ne reste plus d'organisation importante, capable de s'opposer à l'assaut des forces du mal qui, sous la forme du communisme athée, sont en train de conquérir la société. La stérilisation de la FSSPX a tari la dernière grande source de grâces et de bénédictions qui pouvait irriguer le monde. Les quelques poches de résistance qui subsistent ne sont pas en mesure d'arrêter, voire simplement d'entraver, l'asservissement du monde au communisme.

Kyrie eleison.

vendredi 22 janvier 2021

La vocation sacerdotale - explications

Le 16 janvier dernier, M. l'abbé Pivert donnait un sermon sur la vocation sacerdotale. Vous pouvez écouter ce sermon sur son site par ce lien  .
Pour approfondir cette question lisez d'abord le résumé ci-dessous et ensuite  le traité de l'ordre dans  la somme théologique de Saint Thomas  (lien ici) 

RÉSUMÉ DU SERMON

Il ne s’agit pas dans ce sermon de parler des états de perfection, mais des qualités requises, des conditions pour entrer dans l’état sacerdotal et de la manière de discerner si on doit entrer dans cet état ou non.

Ce sermon convient pas seulement aux jeunes hommes, mais à tout chrétien et aussi aux femmes, car il donnera l’estime du sacerdoce, et parce qu’un prêtre ne se fait pas tout seul, il est le fruit de toute une société.

VOCATION SACERDOTALE ET VOCATION RELIGIEUSE

Elles se distinguent selon leur objet.

Sacerdoce —> pouvoir sur le corps du Christ, y compris sur son corps mystique
il faut donc les qualités appropriées pour recevoir ce pouvoir et cette responsabilité.
ainsi, un médecin, un avocat, doivent connaître leur profession avant de l’exercer.
Ils doivent aussi avoir du cœur, car il leur faut souvent blesser pour guérir.

Vie religieuse —> acquérir la perfection
On peut entrer dans la vie religieuse parce qu’on aime beaucoup Dieu et qu’on voudrait l’aimer à la folie, mais aussi parce qu’on se sent faible et qu’on voudrait être aidé, voire parce qu’on se sait pécheur et qu’on veut une conversion durable et persévérante.

PREMIÈRE CONSÉQUENCE : QUI PREND LA DÉCISION ?

Par rapport au sacerdoce, ce ne peut être que le responsable des prêtres, c’est-à-dire l’évêque.

Définition du chanoine Lahitton : la vocation consiste dans l’appel de l’évêque.

Certes, le jeune homme se propose, mais c’est l’évêque qui décide et qui appelle et le jeune homme qui accepte.

Quant à la vie religieuse, c’est l’inverse, le jeune homme – ou la jeune fille – décide, et le supérieur religieux accepte.

PREMIÈRE QUALITÉ : SCIENCE NÉCESSAIRE

Science = profondeur de la pénétration du mystère divin et non étendue des connaissances.

Curé d’Ars patron des prêtres, il est donc la référence, y compris pour la science.

Jugement sur la situation présente, dans l’Église et dans la société.

LA VERTU MORALE

Vie en état de grâce, fuite du péché véniel de propos délibéré (ce qui devrait être le cas de tout homme, même non prêtre, au moins ceux ayant des responsabilités.

Surtout, grand amour de Dieu et désir de perfection, pour soi et pour les autres.

Dévouement total à l’Église

L’APTITUDE AU MINISTÈRE

Il y a une aptitude que chacun constate ou non – je n’ai pas dit ressent ou non. Il y en a qui savent qu’ils feront ou qu’ils ne feront pas un bon médecin, ou un bon avocat, de même il y en a qui savent qu’ils feront un bon prêtre ou non. Voilà pourquoi on ne peut forcer personne, ce qui ne veut pas dire que chacun fasse à son gré.

J’ai connu un jeune qui était beaucoup trop timide pour pouvoir prêcher comme prêtre. Mais il s’est fait capucin ! C’est que, prêcher en prenant ses propres responsabilités comme prêtre séculier, n’est pas la même chose que de prêcher en se cachant derrière sa barbe pour délivrer une prédication commune avec le soutien très présent de la communauté et du supérieur.

N.B. Il n’est pas permis d’entrer chez des religieux qui n’ont pas compris la crise dans l’Église.

Le monde moderne a créé chez beaucoup des blessures qui rendent le sacerdoce impossible, d’où l’importance de l’éducation dans les familles encore catholiques dont le souci devrait être de fournir à l’Église le plus de bons prêtres possible. Cependant, certains jeunes, même blessés par le monde moderne, pourront faire de bons prêtres – avec une aide convenable – parce qu’ils seront plus aptes à comprendre les blessures de leurs contemporains et à les prendre en pitié.

LE GOÛT

Ne pas confondre sentiment et raison. Le goût sentimental n’est pas nécessaire. Le goût raisonnable vient à qui le veut.

Saint Alphonse de Liguori : les vocations de raison sont pénibles, mais plus profondes et plus solides.

Le Père Barrielle voulait être prêtre à deux ans, mais sa vocation de prédicateur des retraites fut une vocation de raison.

Le jeune qui voulait abandonner sa vocation et qui se fit gifler par une religieuse.

Y A-T-IL PÉCHÉ À NE PAS SUIVRE SA VOCATION ?

Certains disent qu’il n’y a péché que si on met son salut en danger. Mais cela ne vaut que pour les vocations religieuses et encore, la formulation n’est pas bonne, car on a toujours l’obligation de faire ce que la raison montre.

L’obligation de la vocation sacerdotale vient – du devoir de servir l’Église : le bien commun passe avant le bien particulier. – de la nécessité de sauver des âmes. Notre Dame à Fatima : sacrifices pour les pécheurs, devenir prêtre, c’est le plus beau sacrifice pour le salut des pécheurs. – de l’amour de Dieu : l’amour est conquérant.

Saint Thomas d’Aquin : tout jeune homme doit se poser d’abord la question de la vocation. Si la réponse est positive, il n’y a pas à examiner d’autres possibilités, car on n’examine pas le moins parfait quand on peut accomplir le plus parfait.

Beaucoup de bons prêtres feraient de bons pères de famille, ce n’est pas une raison pour choisir le mariage plutôt que le sacerdoce.

Objection : si c’est cela, tous les hommes devraient se faire prêtres ! Réponse : non, car tous n’ont pas l’aptitude. Cependant, tous les auteurs disent que beaucoup sont appelés à un état de perfection. Saint Jean Bosco : un jeune sur trois ou quatre est appelé (à la vie sacerdotale ou religieuse).

COMMENT AVOIR DE BONS PRÊTRES ?

La recommandation essentielle de Notre Seigneur : prier pour avoir des prêtres. « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. »

Éduquer au dévouement, faire pratiquer les œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles.

Et encore ? Faire pratiquer les œuvres de miséricorde et éduquer au dévouement.

Mais aussi ? Donner le goût de se soulager la misère pour la gloire de Dieu, pas les œuvres de miséricorde tant corporelle que spirituelles.

CE LANGAGE EST DUR !

Je sais très bien que le présent sermon donnera du courage et de la paix aux bons et à ceux qui cherchent la volonté de Dieu.

Au contraire, beaucoup trouveront mon discours trop rationnel et donc trop raide. C’est qu’ils n’ont pas compris – ou veulent ne pas comprendre – que la raison domine la sensibilité. Ils sont dans la situation du jeune homme riche, ils fuient. Encore heureux s’ils ne cherchaient pas à justifier leur fuite en critiquant les exigences du Christ, et en critiquant les prêtres qui ont le courage de transmettre la lumière, ce qui cause du scandale grave. Ils en rendront compte au jugement de Dieu. Malheur à ceux qui se marieront avec de telles dispositions d’esprit et de cœur, parce qu’ils auront fui le bien que Dieu leur demandait. Leur famille ne tiendra pas, car on ne peut pas transmettre d’idéal quand on le fuit.

Trois fois malheur aux « traditionalistes » qui en profiteront pour faire l’amalgame et condamner les positions de la Fidélité Catholique.

SAINT THOMAS D’AQUIN

Par l’ordre sacré, le clerc se trouve député aux ministères les plus dignes qui soient, parce qu’il sert le Christ dans ce sacrement de l’autel qui requiert une sainteté supérieure à celle que demande l’état religieux lui-même. 2-2 184, 8

mardi 19 janvier 2021

Manifeste des 44 prêtres : sept ans déjà !

En ce 19 janvier 2021, nous fêtons le 7ème anniversaire de la fameuse Adresse aux fidèles signée par 44 prêtres. L'objectif de ce manifeste, qui fit grand bruit dans la tradition,  était de tenter de stopper la dérive libérale des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X et de prévenir les fidèles de ce qui se tramait en haut lieu. Cette Adresse aux fidèles a certes été l'occasion d'un électrochoc salutaire pour beaucoup, elle a  également pu révéler la volonté  courageuse des prêtres fidèles de ne pas abandonner l'héritage de la Tradition et le testament de Mgr Lefebvre, mais elle n'eut pas tous les résultats espérés puisque cette opération "survie" fut littéralement torpillée par certains prêtres au prétexte que cette réaction n'était pas opportune et qu'il ne fallait pas diviser. Depuis lors, en raison de cette trahison, la FSSPX se trouve dans un état de semi-accord avec Rome qui est bien plus grave qu'un accord formel, tout comme la tiédeur spirituelle qui finit toujours dans la chute grave. 

Vous pourrez relire cette Adresse aux fidèles avec intérêt en vous rappelant que la plupart des signataires savaient qu'en posant cet acte de survie, ils encouraient ipso facto l'expulsion de la Fraternité Saint-Pie X. Vous pourrez ainsi redécouvrir et lire la circulaire-monition-sanction que l'abbé de Cacqueray (Père Joseph en religion) envoya à ses confrères le 9 mai 2014, suite à la signature par les Pères dominicains de l'Adresse aux fidèles, pour signifier aux pères qu'ils étaient désormais exclus de toutes les œuvres de la FSSPX. 

ADRESSE AUX FIDÈLES


Fidèles à l'héritage de Mgr Marcel Lefebvre, et en particulier à sa mémorable « Déclaration » du 21 novembre 1974, nous adhérons de tout notre cœur, de toute notre âme, à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.

Selon l'exemple de ce grand prélat, intrépide défenseur de l'Eglise et du Siège apostolique, nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le Concile Vatican II, et, après le Concile, dans toutes les réformes et orientations qui en sont issues.

Depuis l'an 2000 et surtout à partir de 2012 les autorités de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X font le chemin inverse en se rapprochant de la Rome moderniste.

La déclaration doctrinale du 15 avril 2012, suivie de l'exclusion d'un évêque et de nombreux prêtres et confirmée par la condamnation du livre ‘Mgr Lefebvre Nos rapports avec Rome', tout cela montre la pertinacité dans cette voie qui conduit à la mort.

Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l'Eglise depuis vingt siècles.

Sous la protection de Notre-Dame gardienne de la foi, nous entendons poursuivre l'opération survie commencée par Mgr Lefebvre.

En conséquence, dans les circonstances tragiques où nous nous trouvons, nous mettons notre sacerdoce à la disposition de tous ceux qui veulent demeurer fidèles au combat de la foi. C'est pourquoi, dès maintenant, nous nous engageons à répondre aux demandes qui nous seront faites pour soutenir vos familles dans leurs tâches éducatives, offrir la formation sacerdotale aux jeunes gens qui le désireront, et assurer la messe, les sacrements et la formation doctrinale partout où il le faudra.

Quant à vous, nous vous exhortons à être des apôtres zélés pour le règne du Christ-Roi et de Marie-Reine.

Vive le Christ-Roi !
Notre-Dame gardienne de la foi, protégez-nous !
Saint Pie X, priez pour nous !
Le sept janvier deux mille quatorze (date de sa rédaction) 

Nous sommes à la disposition de nos confrères prêtres : certains n'ont pas pu ou pas souhaité, dans un premier temps du moins, s'associer à notre démarche. Qu'ils n'hésitent pas à prendre contact avec l'un d'entre nous (discrétion assurée).
Contact : adresse.fidele@gmail.com

Nous sommes de même à la disposition des religieux et religieuses de la Tradition qui comprennent l'extrême gravité de la situation actuelle.

Liste de signataires

1 - Abbé de Mérode (prieur, France)
2 - Abbé Vignalou (France)
3 - Abbé Hubert de Sainte-Marie d'Agneau (France)
4 - Abbé Nicolas Pinaud (France)
5 - Abbé Olivier Rioult (France)
6 - Abbé Matthieu Salenave (France)
7 - Père Pierre-Marie OP et les 10 autres pères d'Avrillé (France)
18 - Père Bruno OSB (France)
19 - Père Avril, fondateur de l'œuvre de Notre-Dame de Salérans (France)
20 - Père Raffali (France)
21- Abbé François Pivert (France)
22 - Abbé Picot (Kenya)
23 - Abbé Jean-Michel Faure (Amérique du sud)
24 - Abbé Chazal (Asie)
25 - Abbé Florian Abrahamowicz (Italie)
26 - Abbé Brühwiller (Suisse)
27 - Abbé Fuchs Martin (Autriche)
28 - Abbé Girouard (Canada)
29 - Abbé David Hewko (USA)
30 - Abbé Pierre-Célestin N'dong (Gabon)
31 - Abbé Ernesto Cardozo (Brésil)
32 - Abbé Arturo Vargas ( Mexique)
33 - Abbé Fernando Altamira (Colombie)
34 - Abbé Hugo Ruiz (Mexique)
35 - Abbé Frank Sauer (Allemagne)
36 - Abbé Eduardo Suelo (Asie)
37 - Abbé Richard Voigt (USA)
38 - Abbé Arnold Trauner (Autriche)
39 - Abbé Trincado (Mexique)
40 - Abbé Valan Rajkunan (Asie)
41 - Père Raphaël Arizaga OSB (Mexique)
42 - Père Thomas d'Aquin Ferreira da Costa OSB (Brésil)
43 - Père Jahir Brito, FMBV (Brésil)
44 - Père Joaquim Daniel Maria de Sant'ana, FMBV (Brésil)

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Pourquoi j'ai signé notre « Adresse aux fidèles » 
par le Père Bruno


Certains nous reprochent d'être des agités, des excessifs, d'être mus par l'impatience ou par un zèle amer. Je puis dire en toute vérité que j'ai rédigé les lignes qui suivent « sans aucune amertume, aucun ressentiment » (Mgr Lefebvre, Déclaration du 21 novembre 1974) vis-à-vis de qui que ce soit.

Entré à Bédoin en 1980, ordonné prêtre par Mgr Lefebvre en 1986, j'ai quitté le Barroux en 2002. J'ai ensuite exercé divers ministères dans le cadre du district de France de la Fraternité. A ce jour (19 janvier 2014), je suis en poste au prieuré de Gavrus, près de Caen.

Depuis quelques années, j'observe avec une inquiétude croissante les signes qui manifestent un changement d'état d'esprit dans la Tradition. Je m'en suis ouvert à plusieurs reprises au supérieur du district de France, M. l'abbé de Cacqueray. J'ai également écrit, en avril 2012, à Mgr Fellay lui-même (lettre restée sans réponse).

Bien des confrères et des fidèles, certes, connaissent déjà ma position. Mais depuis des mois m'est apparue de plus en plus clairement la nécessité d'exprimer publiquement, officiellement, mon refus catégorique du changement d'orientation que la Maison générale s'efforce d'imposer.

Je ne puis plus en conscience me dérober à ce devoir.
Le prêtre doit aimer la vérité plus que tout.
Le prêtre doit rendre témoignage à la vérité quoi qu'il en coûte.
Le prêtre doit dénoncer l'erreur même quand elle vient d'en haut, quelles que soient les conséquences qu'il risque d'en subir.

Il le doit premièrement parce qu'il est le représentant et le ministre de Notre-Seigneur, qui proclamait au cours de sa Passion : « Si je suis né, si je suis venu en ce monde, c'est pour rendre témoignage à la vérité. »

Il le doit également parce qu'il est au service des âmes : nos chers fidèles ont droit à la vérité ; ils attendent de leurs pasteurs une position claire et nette, publique par conséquent.
C'est le sens de notre « adresse aux fidèles », à la rédaction de laquelle j'ai eu la grâce de pouvoir participer. Il ne s'agit pas d'une déclaration de rupture, mais bien plutôt du témoignage public de notre attachement indéfectible aux principes qui ont guidé Mgr Lefebvre dans le combat de la foi.

Notre texte étant volontairement bref, et certains fidèles n'étant guère informés des événements de ces deux dernières années dans la Tradition, quelques indications pourront aider à saisir la portée de cette « adresse ».

I – Les deux premiers paragraphes, ainsi que le cinquième (« Aucune autorité… »), sont empruntés, à un détail près, à la Déclaration de fidélité (publiée à plusieurs reprises, notamment le 15 août 2013), reprenant et adaptant la Déclaration de Mgr Lefebvre du 21 novembre 1974, qui est la charte de la résistance catholique à la religion conciliaire.

II – Le quatrième paragraphe mentionne trois éléments : une Déclaration doctrinale ; l'exclusion de membres de la Fraternité ; la condamnation d'un livre.

1) « La Déclaration doctrinale du 15 avril 2012 » : ce texte présenté à Rome par Mgr Fellay est scandaleux et inacceptable. Pour ne prendre qu'un exemple, il reconnaît la légitimité de la promulgation de la nouvelle messe. Qui plus est, lorsqu'un an plus tard ce document a été publié dans Cor unum, Mgr Fellay a prétendu avoir fait « comme Mgr Lefebvre en 1988 ». Il y a là objectivement une grave offense à la mémoire de Monseigneur : jamais celui-ci n'a admis la légitimité de la promulgation de la « messe bâtarde », ainsi qu'il la qualifiait dans un mémorable sermon de 1976.

2) « L'exclusion d'un évêque et de nombreux prêtres » : il convient d'y ajouter d'autres sanctions, particulièrement la condamnation de M. l'abbé Pinaud. Que la sentence soit nulle et invalide n'enlève rien à son caractère véritablement odieux.
Ce deuxième point est étroitement lié au premier : il est très significatif que le texte qui frappe l'abbé Pinaud d'une suspense accuse notre confrère d'avoir affirmé que la Déclaration du 15 avril constituait « un péril pour la foi », ce qui est parfaitement exact.

3) « La condamnation du livre Mgr Lefebvre, Nos rapports avec Rome » : celle-ci s'appuie sur une étude de 16 pages, non signée, mais dont M. l'abbé Thouvenot précise qu'elle « corrobore substantiellement le jugement » de Mgr Fellay. Cette « recension » comporte des passages proprement scandaleux. Relevons celui qui est sans doute le plus grave : l'auteur de cette note qui corrobore substantiellement le jugement de Mgr Fellay reproche à M. l'abbé Pivert de « se focaliser sur des aspects particuliers » (p. 7). Et l'exemple qu'il donne aussitôt est celui… du Christ-Roi. Aspect particulier ? C'est tout au contraire l'idée maîtresse de Mgr Lefebvre ! « Nous devons en être toujours préoccupés [du règne de Notre-Seigneur] » (sermon pour la fête du Christ-Roi, 1978). « Il faut que nous soyons, je dirais, presque obsédés par cette nécessité, par ce besoin de méditer ce mystère de Notre-Seigneur et de répandre son règne. Nous n'avons pas d'autre but, d'autre raison d'être prêtres que de faire régner Notre-Seigneur Jésus-Christ » (conférence à Écône, 3 juin 1980)… Voilà des pensées très générales, diront certains. Mais quand il s'agit plus précisément des relations avec Rome, c'est très justement que « l'abbé Pivert avance que ‘c'est sur cette fidélité [au Christ-Roi] que se joue tout le drame entre Écône et Rome' » (p. 7). Qu'on en juge d'après les paroles mêmes de Monseigneur : « La vraie opposition fondamentale est le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Oportet illum regnare, il faut qu'il règne, nous dit saint Paul, Notre-Seigneur est venu pour régner. Eux disent non, et nous nous disons oui, avec tous les papes » (conférence à Sierre, 27 novembre 1988). Lorsqu'en 1976 le nonce prétend que le règne social de Notre-Seigneur n'est plus possible, et que le pape n'écrirait plus aujourd'hui l'encyclique Quas primas (Pie XI), le prélat s'indigne : « Nous ne sommes plus de la même religion ! […] S'il y a quelque chose que nous avons cherché toute notre vie, c'est le règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (conférence à Écône, 20 août 1976). Et en 1987, lors d'une conférence aux prêtres, il rapporte sa réponse au cardinal Ratzinger : « Notre apostolat, c'est le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voilà ce que nous sommes. Et vous, vous faites le contraire » (Écône, 4 septembre 1987).

III – Dans le sixième paragraphe, nous plaçons notre démarche de foi sous la protection de « Notre-Dame Gardienne de la foi ». C'est le titre de la Vierge de Bourguillon, sanctuaire proche de Fribourg, où Monseigneur conduisit ses premiers séminaristes pour consacrer son œuvre naissante à Notre-Dame Gardienne de la foi.
Plus de quarante ans après, alors qu'une terrible crise secoue la Tradition, nous devons tout faire pour sauver l'héritage de Mgr Lefebvre : la Fraternité, en tant qu'institution, peut disparaître ou du moins perdre son identité (c'est ce qui est, hélas ! en train de se produire) ; mais l'héritage de Monseigneur : son esprit, ses principes, son combat au service du Christ-Roi et de la sainte Église, cet héritage ne peut pas, ne doit pas disparaître. Avec la grâce de Dieu et l'aide du Cœur Immaculé de Marie, nous maintiendrons.
« La première preuve de fidélité et d'amour que le prêtre ait à donner à Dieu et aux hommes, écrivait le Père Calmel, c'est de garder intact le dépôt infiniment précieux qui lui fut confié lorsque l'évêque lui imposa les mains. »


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Lettre publique de l'abbé de Cacqueray qui sanctionne des signataires : 







Le 9 mai 2014 à 16h38, l’abbé de Cacqueray, supérieur de district de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a envoyé la lettre circulaire suivante :
FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT PIE X
Le Supérieur de district
                                                                                 + Suresnes, le 9 mai 2014

Objet: Dominicains d’Avrillé

Cher Monsieur l’abbé,

Dans une lettre circulaire aux Supérieurs Majeurs du 10 avril que vous allez recevoir d’une façon imminente dans le prochain B.O. il nous est indiqué que « Monseigneur Fellay a dû suspendre toute relation avec le couvent d’Avrillé à la suite d’une ‘Adresse aux fidèles’ que les Pères ont signée et d’une conférence publique que le Père Prieur a cru devoir organiser le 19 janvier dernier au couvent. Dans cette conférence, les autorités de la Fraternité sont vivement attaquées en même temps qu’est lancé un appel à résister ouvertement à Mgr Fellay. Dans l’attente des éclaircissements et des explications que le Supérieur Général a demandés au Père Prieur par deux fois, et la nécessaire réparation que réclament les propos outranciers tenus à Avrillé, toute relation ou collaboration est nécessairement suspendue avec cette communauté. Souhaitons que cette mesure ne soit que temporaire. »

Si des activités étaient prévues avec le couvent d’Avrillé, je vous remercie d’avertir le Père Prieur que vous ne pouvez les maintenir.

Vous remerciant de vous conformer à ces directives, je vous prie de bien vouloir agréer, cher Monsieur l’abbé, l’expression de mon dévouement sacerdotal dans le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie,

Abbé Régis de Cacqueray +            
(Père Joseph en religion désormais)  


 

dimanche 17 janvier 2021

Questions sur la FSSPX

Kyrie eleison DCCV - 705 - (16 janvier 2021)

Les prêtres de la Frat., se feront-ils berner ?
Le bavardage du monde, sans trêve, avance masqué !

Un lecteur de ces "Commentaires", nous dit s’inquiéter de ce qu'il voit et entend au sujet de la fidélité de la Fraternité Saint Pie X. Il craint qu’elle ne se montre plus aussi fidèle qu’autrefois et qu’elle ne déçoive l’attente des fidèles. Ce lecteur a en tête plusieurs explications possibles. C’est pourquoi l'auteur de ces "Commentaires" propose quelques considérations en réponse à quelques-unes de ses questions :-

1. On a entendu des rumeurs d'infiltration de la FSSPX. D’après certaines de ces rumeurs, une conspiration visant à infiltrer la Fraternité existait dès le début de son existence. Cependant, d’autres sont d’avis qu'il a fallu attendre longtemps avant que la Fraternité n’ait été infiltrée. 

Sans doute les ennemis classiques de l'Eglise, qui déjà du temps de Notre Seigneur épiaient de très près ce qu’Il faisait, ont rapidement discerné la menace que représentait, pour eux et pour leur Concile, Mgr Lefebvre avec sa Fraternité Sacerdotale St Pie X et sa nouvelle génération de prêtres fidèles. Pour ma part, je ne peux cependant pas dire que j'aie jamais clairement identifié des ennemis infiltrés, et conscients de l’être. Mais ce que j’ai pu observer, ce sont les fils dans le sacerdoce de Monseigneur qui, après avoir reçu de lui toute la formation voulue, ont cessé de reconnaître ce qu'ils reconnaissaient sous lui, à savoir la nécessité de n'obéir que de manière sélective aux ordres émanant des autorités de l'Église conciliaire, à Rome comme dans les diocèses. Ces prêtres ont beaucoup œuvré, pas tant pour infiltrer que pour changer la FSSPX de l'intérieur. Si, aujourd'hui, l’œuvre de Monseigneur défendait encore la Foi comme le faisait Monseigneur lui-même, elle pourrait faire un bien immense à une masse considérable de catholiques qui sont maintenant en train d’ouvrir les yeux sur la trahison de Vatican II. Elle les aiderait à voir comment et où survit la vraie Église. Au lieu de cela, la loyauté des dirigeants de la FSSPX semble maintenant s’être vouée aux ecclésiastiques romains de Vatican II, et de nombreuses âmes qu'elle aurait pu convertir, sont maintenant dans la confusion plutôt que sur le chemin de la conversion. 

2. La FSSPX a-t-elle donc été infiltrée, et si oui, par qui ? 

A proprement parler, par une opération formelle d’infiltration, peut-être pas. Mais d’une manière plus générale, par l’abandon souvent inconscient de ce que voulait Monseigneur face à Vatican II et à ses responsables, alors, oui, il y a eu un changement de cap. Le problème, c’est qu’on s’est progressivement laissé emporter par le courant de la fantaisie moderne, perdant ainsi le sens des réalités. Ce changement est d’ailleurs imputable davantage aux dirigeants de la FSSPX qu’aux humbles prêtres œuvrant sur le terrain. Et le problème de ces dirigeants se situe moins dans leur doctrine catholique que dans l’application qu’ils font de cet enseignement au XXIe siècle, car ils ne parviennent pas à saisir toute la profondeur du mal de notre siècle. Pour eux, les gens sont bien braves et bien gentils. 

3. Certains blogs font référence à une famille juive autrichienne du nom de "Von Gutmann", à laquelle les Rothschild auraient initialement donné un "coup de pouce" financier. Selon Maximilian Krah, cette famille a donné beaucoup d’argent à la FSSPX via une fondation. Qui est cette famille et pourquoi donne-t-elle tant d’argent à la FSSPX ? 

C'est une famille juive d'Autriche, mais, autant qu’il m’en souvienne, Mme Von Gutmann que vous nommez était une convertie de bonne foi, et elle a laissé cette somme à la FSSPX en Autriche pour y aider au développement de la Tradition catholique. 

4. Il y a une rumeur sur Internet comme quoi Mgr Lefebvre était sédévacantiste ?  Qu’en est-il ? 

À partir de Paul VI, Monseigneur a toujours eu une certaine sympathie pour l’option sédévacantiste en tant qu’elle offrait une solution possible au problème théologique extrêmement grave des Vicaires du Christ qui s’employaient à détruire l'Église. À deux reprises, il a envisagé publiquement la possibilité – en 1976 et en 1985 – que les papes régnant ne le fussent qu’en apparence, et qu’en fait ils n'étaient pas véritablement papes. Toutefois, il ne s'est jamais décidé à adopter cette solution. Souvent, il ne l'a envisagée que pour la rejeter. Il considérait qu'elle soulevait plus de problèmes qu'elle n'en résolvait. 

5. Pourquoi les dirigeants actuels de la FSSPX ne se réconcilient-ils pas avec Rome ? Qu'en pensez-vous ?

Je crois que beaucoup de bons prêtres de la Fraternité restent encore proches de la pensée de Mgr Lefebvre, et c’est pour cela que les dirigeants de la FSSPX n’osent pas encore se glisser dans les bras de la Rome conciliaire. Mais ces prêtres feraient bien de faire attention !

Kyrie eleison.


samedi 16 janvier 2021

Quelles sont les prières que Dieu exauce ?

 A l'occasion des 150 ans de l'apparition de Notre Dame à Pontmain, M l'abbé Salenave nous rappelle que Dieu exauce nos prières à certaines conditions. 




vendredi 15 janvier 2021

Le docteur Fouché nous explique ce qu'est le vaccin à ARNm

Abordable pour tout le monde, le professeur Fouché nous explique la perversion de la compagne vaccinale et ce qu'il est possible de faire pour contrer ce lobby en pratique (et pas dans le monde virtuel !). Le docteur donne des arguments de bon sens que l'on pourra noter et utiliser dans nos discussions avec les personnes égarées par la propagande gouvernementale. 
 
Il nous explique aussi le mode de fonctionnement des nouveaux "vaccins" à ARNm. Les effets secondaires du vaccin perceptibles dès 3 semaines   ! 

Ces réponses d'un scientifique courageux contrastent étonnamment avec le silence des tous les milieux ecclésiastiques, jusqu'au pape (y compris le clergé traditionaliste),  qui auraient dû défendre les fidèles et même tout le genre humain contre cette folie sanitaire.   

Etant fidèle à la vérité scientifique, nous prierons particulièrement pour que le Bon Dieu éclaire ce bon docteur dans le chemin de la vérité surnaturelle. 




Vous pouvez aussi trouver des réponses scientifiques aux diverses objections qui nous sont faites : 






-t-il les autres ?

dimanche 10 janvier 2021

Madiran - Conclusion

Kyrie eleison DCCIV (9 janvier 2021)

Dieu ! Ne laissez pas les hommes à leur propre traîtrise !
Catholique ! Oublies-tu l'importance de l’Eglise ?


Sept numéros de ces "Commentaires" ont servi à étudier tour à tour le Prologue et les six Parties du livre de Jean Madiran (1920-2013), L'Hérésie du 20e siècle. Il est maintenant opportun de revoir ensemble ces Parties afin de mettre en évidence certaines de leurs leçons qui s’appliquent aujourd'hui à la situation de l'Église et du monde. Ainsi pourrons-nous en tirer des considérations qui suggèrent comment l'Église s’est trouvée dans la confusion qui est la sienne aujourd’hui.

Dès le Prologue, Madiran souligne plusieurs points clés : le problème se situait au niveau des Princes de l’Eglise, c’est-à-dire au niveau des évêques, qui levaient l’ancre de la bonne doctrine depuis déjà 100 ans, au nom du progrès. Finalement au 20ème siècle, ils subvertirent radicalement le christianisme, en le fondant dans un lent processus conduisant au communisme. Ce drame a commencé bien avant Vatican II. Donc au départ il y a la perte de la foi des évêques, et le résultat final sera le triomphe global du communisme : en 2020, le mensonge de la “pandémie” du Covid met le communisme à nos portes.

Dans la première Partie de son livre, Madiran met au jour, comme Pie X l'avait fait dans son Encyclique Pascendi (1907), le fondement philosophique de l'apostasie implicite des évêques, à savoir l’adoption du subjectivisme de la philosophie moderne. Par cette disposition intellectuelle, toute vérité, y compris même le dogme catholique, devient une simple option. La réalité objective est évincée. Désormais, l'objet dépend de mon esprit, ce n’est plus mon esprit qui doit correspondre à l'objet. Je suis libéré de la réalité. Dans tous les domaines, ces principes insensés se retrouvent au cœur de la folie de l'Église et du monde d'aujourd'hui. Les esprits de nos contemporains sont en déliquescence.

Dans la deuxième partie, Madiran déclare que les néo-évêques avaient l’intention d’établir une nouvelle religion, laquelle ne pouvait qu'être en guerre avec la religion catholique. Les néo-évêques n'avaient bien sûr aucun droit d'imposer leur fausse religion et, en tant que laïc catholique, Madiran pouvait même s’y opposer de plein droit. N’est-il pas merveilleux de voir l’archevêque Viganò reprendre en 2021 cette même position, prise également par Mgr Marcel Lefebvre en son temps ? Il existe une vérité catholique, objective et immuable, permettant aux catholiques de ne pas suivre leurs évêques qui la quittent.

Dans les parties III, IV et V, Madiran expose sept propositions formant le contenu de l'hérésie du XXe siècle. Elles sont tirées des écrits de l'évêque de Metz qui, selon Madiran, a le mieux mis en évidence cette hérésie : 
(1) Aujourd'hui, tout change ; de sorte que le concept même du salut par le Christ doit également changer. 
(2) Il doit se montrer plus social, car 
(3) la foi d’aujourd'hui est à l'écoute du monde,
(4) et la “socialisation” du monde d'aujourd'hui est une grâce. 
(5) En effet, aucun âge n'a été aussi fraternel, 
(6) et aucun n'a autant regardé vers le futur, donc aucun n’a autant espéré, que le nôtre.

Madiran fait remarquer que cette socialisation, fraternelle et pleine d'espoir, équivaut à une nouvelle religion, laquelle est le communisme. Et de fait, depuis Vatican II, les hommes d'Église glissent de plus en plus à gauche ; leur religion humaniste est leur nouvelle croisade ; l'homme est leur nouveau dieu. Quant à Jésus Christ, à sa Sainte Mère, au Ciel et à l'Enfer, ils sont de plus en plus oubliés, ne comptant guère plus dans la vie réelle.

Dans la cinquième partie, Madiran présente la septième Proposition de l'évêque de Metz : 
(7) La loi naturelle provient de l'intérieur de l'homme ; en d'autres termes, il n'y a pas de loi objective pour l'homme venant de l'extérieur ou d’en-haut. Or, dit Madiran, s’il n'y a plus de nature, c’en est fini du surnaturel ; les dix Commandements se volatilisent, et la charité véritable s’éteint. Dans ce contexte, quelle société et surtout quelle société chrétienne pourrait jamais subsister ? Une telle subversion ne laisse de place qu’au communisme. Voilà où nous en sommes ; et la situation en 2021 est encore bien plus détériorée qu'en 1968. Dans cette Partie, Madiran s'attaque aux racines mêmes de la désorientation et de la désagrégation de l'homme moderne, rendant l’État policier la seule option sociale possible.

Dans la sixième partie, Madiran termine son livre, peu après les émeutes estudiantines du printemps 1968 à Paris. Elles lui ont fourni en guise de conclusion, un spectacle bien à point. Dans la deuxième Partie sur les évêques, il avait écrit que la Néo-église, en n'enseignant que des choses modernes, transformait les jeunes d'aujourd'hui dans les barbares de demain. En 1968, ils remplissaient de leur chaos les rues de Paris (comme on remplirait à nouveau les rues des États-Unis en 2020). Madiran tient les évêques pour responsables de tout cela. Le communisme est une solution fausse. Dieu seul est la vraie solution.

Kyrie eleison

vendredi 8 janvier 2021

Quand la Rome moderniste soutient l'état profond américain


 On dit que les catholiques ne doivent pas faire de politique. Rien de plus faux ! Il est souverainement important de promouvoir un ordre social chrétien pour faciliter le salut d'un plus grand nombre d'âmes possibles et de défendre ce qui reste de l'ordre naturel. C'est en ce sens que les catholiques doivent faire de la politique et Mgr Lefebvre n'a pas craint de défendre Pinochet et Salazar contre la subversion communiste de l'époque. 

Aujourd'hui nous avons à faire à une nouvelle version du communisme et nous retrouvons ses méthodes (mensonges, manipulations médiatiques, terreur etc ...): 

Les communistes des années 70/80 trouvaient leurs alliés chez les chrétiens progressistes et dans la papauté. Rien n'a changé en 2021 puisque la Rome de François soutient explicitement la révolution aux Etats Unis  . Pour preuve la dernière manipulation des BLM (Black Live Mater) dans la prise du capitole. L'ultra gauche a profité de la manifestation monstre en faveur de Trump pour pénétrer dans la capitole avec le soutient de quelques gardes. La Rome de François s'est précipitée pour blâmer Trump qui porterait atteinte à la démocratie ! Quand on connaît la manipulation des élections par les démocrates on mesure le mensonge des journeaux romains. 

Si certains catholiques désespèrent de la situation et pensent que la situation américaine et mondiale est totalement aux mains des mondialistes et que Trump ne fera pas de second mandat, nous vous invitons à écouter la dernière émission d'Alexis Cossette qui nous explique la stratégie de Trump et son échec impossible.  

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dimanche 3 janvier 2021

Retour du Communisme

Kyrie eleison DCCIII (2 janvier 2021)

Je veux croisade et vrai credo, je ne veux pas d’eau tiède !
Votre « décence » est torve ; votre « fair-play » m’excède.


L’élection présidentielle américaine de novembre dernier a été le théâtre d’une confrontation radicale entre la droite politique conservatrice et la gauche politique révolutionnaire. En effet, depuis longtemps déjà, les conservateurs occidentaux, dont la force était Dieu, vont en s’affaiblissant; tandis que les révolutionnaires, dont la force est dans la révolte contre Dieu, se renforcent. La confrontation est inévitable et, si la gauche ne l’emporte pas en 2020, il ne fait aucun doute qu’elle sera de nouveau en pleine vigueur en 2024 ; à moins que, d’ici là, le peuple américain ne se tourne sérieusement vers Dieu.

Sur ces entrefaites, un éditorial paru dans Dixie Heritage Letter de novembre dernier, en provenance du Sud américain, mettait en exergue, en quatre paragraphes, quatre points principaux concernant la confrontation de 2020. Nous donnons ci-après le texte en abrégé; les quatre points principaux sont mis en évidence en caractères gras –

1. Les juges qui examinent l’appel de Trump au sujet du non-respect des règles du scrutin sont des libéraux qui ne s’embarrassent ni de vérité, ni de justice

Concernant la fraude électorale massive perpétrée, sans qu’on puisse en douter, lors des élections présidentielle du 3 novembre dernier, l’équipe juridique de Trump a déterré toutes sortes de preuves. Pour autant, il ne sera pas facile pour eux de les faire valoir. Du fait que beaucoup des juges, qui instruisent leurs plaintes, sont des « Tout sauf Trump » et, très franchement, ils ne se soucient guère des preuves présentées, aussi convaincantes qu’elles soient. Car ils font partie de l’État Profond et doivent, à toute force, faire en sorte que Trump ne soit pas réélu,

2. Même les « conservateurs » de la Cour Suprême sont bien faibles, face à des libéraux résolus.

Les avocats de Trump devront aller jusqu’à la Cour Suprême. Mais ils devront prier pour qu’un ou deux des juges « conservateurs » ne se laissent pas acheter, comme ce fut le cas de John Roberts, il y a quelques années de cela, lorsque ce supposé conservateur a finalement voté libéral. Certes, Roberts était conservateur, mais il cherchait surtout à concilier les libéraux. Or, ce scénario-là semble se reproduire de plus en plus souvent. On pourrait presque dire, « avec des conservateurs de la trempe de Roberts, qui a encore besoin de libéraux ? »

3. Le libéralisme décent ne peut pas résister à l’indécence du communisme : il y conduit naturellement.

Voilà ce qu’on a pu lire dans un éditorial local : « De nombreux Américains pensent que le régime communiste est un concept abstrait, qui n’impacte que des nations lointaines. Ils ne se rendent même pas compte qu’il est déjà à nos portes. Le communisme s’est répandu en Amérique sous des appellations telels que socialisme, progressisme, libéralisme, néo-marxisme, etc., dans un lent processus étalé sur des décennies de subversion systématique par l’Union soviétique d’abord, et par le Parti communiste chinois (PCC) maintenant. La croyance en Dieu et les principes qui en découlent sont les principales raisons qui ont permis aux États-Unis de jouir de la liberté, de la démocratie et de la prospérité. C’est pourquoi les États-Unis sont aujourd’hui ce qu’ils sont. Mais cette année-ci, le processus démocratique a été subverti. L’extrême-gauche, et le communisme diabolique qui la sous-tend, utilisent le mensonge, la fraude et la manipulation pour tenter de priver le peuple de ses droits et de ses libertés ».

4. Si nos juges font passer leur aversion pour la religion avant la réalité, les États-Unis sont bien prêts de sombrer dans le communisme

Nous n’imaginons pas combien notre pays est proche de basculer dans le communisme. Si l’élite de ce pays décide, d’une manière ou d’une autre, que les opposants de Trump doivent l’emporter, alors il se peut très bien que nous nous retrouvions tous communistes. Que se dit-il en haut lieu ? « Vous pouvez très bien voter pour entrer dans le socialisme, mais il faudra tirer pour en sortir. C’est pourquoi la gauche veut vos armes, car vous n’êtes pas censés pouvoir en sortir ». Beaucoup de choses dépendent du résultat de cette élection – pour les deux parties.

Kyrie eleison.

samedi 2 janvier 2021

Voeux pour 2021

Pour cette année qui s'ouvre, demandons au Ciel une plus grande Foi, Sagesse et Audace. L'année 2020 fut celle de la peur et le clergé (y compris les prêtres qui se présentent comme des défenseurs de la tradition catholique) a baissé pavillon et laisse les âmes dans l'ignorance des enjeux mondialistes et maçonniques 

Cette année sera-t-elle fructueuse ou mortifère comme l'année passée ? Tout dépend de chacun d'entre nous et de nos choix PERSONNELS posés devant Dieu. En ce temps de révolution, chacun doit prendre des décisions personnelles et ne pas chercher à toujours s'appuyer sur des autorités qui prêchent le silence ou la soumission.