samedi 31 mars 2018

Il est ressuscité !

Les membres de l'équipe de Reconquista souhaitent à leurs fidèles lecteurs de Saintes et Joyeuses fêtes de Pâques ! 

Que le Christ victorieux nous garde sur le chemin de la Vérité !


La miséricorde de Marie et la nôtre


M. l'abbé Pivert nous explique pourquoi Notre Dame est appelée la Mère de Miséricorde,  comment nous unir et nous associer aujourd'hui à cette miséricorde Mariale. Le remède aux malheurs de nos temps est là. N'allons pas chercher plus loin si nous voulons faire du bien . 

La miséricorde de Marie et la nôtre 

Par M. l'abbé Pivert.


Pour le Samedi saint, consacré à la Sainte Vierge, méditons sur sa royauté de miséricorde.

Marie est reine. Mais il faut savoir que sa souveraineté s’exerce principalement par sa miséri­corde : « Mère de miséricorde » est son nom propre. C’est ce que nous chantons avec l’Église : Salve Regina, mater misericordiae, Salut, Reine, Mère de miséricorde. Le propre de cette reine, c’est d’être en même temps une mère de miséri­corde.

En effet, la miséricorde de Dieu est la marque propre de toutes les œuvres de Dieu, bien plus, elle est la source de tout : c’est par miséricorde que Dieu crée, qu’il sanctifie, qu’il rachète. C’est par elle que le Christ-Roi règne. Puisque Marie est pleinement associée au chef-d’œuvre de miséri­corde qu’est la Rédemption, la miséricorde est donc la marque de tout ce qu’elle fait au service du Christ-Roi.

Marie est la Reine du Royaume dont le Roi est mort par pitié pour nous. Ce Roi est la Victime qu’elle a elle-même immolée sur le Calvaire pour faire éclater la miséricorde du Tout-Puissant. C’est aussi sa miséricorde qui nous obtient de son Fils toutes les grâces, c’est dans la miséricorde qu’elle est médiatrice de toute grâce.

Le récit des noces de Cana que nous montre, dans sa touchante réalité, la miséricorde toute maternelle de la Vierge Reine. « Le troisième jour, lisons-nous dans saint Jean, il se fit des noces à Cana en Galilée, et la Mère de Jésus y était. Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples. Le vin étant venu à manquer, la Mère de Jésus lui dit : Ils n’ont point de vin. Jésus lui répondit : Femme, qu’est-ce que cela pour moi et pour vous ? Mon heure n’est pas encore venue. Sa Mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira » (s. Jean, 2, 1-5). On sait la suite.

Dans son commentaire sur ce passage de l’Écriture, saint Thomas d’Aquin nous fait obser­ver que la Mère du Christ y joue le rôle de Média­trice. Remarquez la pitié et la miséricorde de la Vierge : parce qu’elle est pleine de miséricorde, elle veut subvenir à la misère des autres et leur procurer ce qui leur manque. Et pourtant il s’agit en ce cas de biens dont l’importance est assez secondaire. Remarquez aussi la diligence de la Vierge : elle n’attend pas que ses protégés en soient rendus à l’extrême nécessité pour venir à leur secours. Si la Vierge de miséricorde n’était pas intervenue, non seulement les convives auraient manqué de vin, mais ils auraient été privés du meilleur des vins. Remarquons enfin que la Sainte Vierge intercède pour nous à temps et à contretemps : le Christ n’avait-il pas dit expressé­ment : « Mon heure n’est pas encore venue » ? Et pourtant il cède à l’appel miséricordieux de sa Mère. N’hésitons donc pas à reconnaître et à magnifier la grande miséricorde de celle qui est à la fois notre Mère et notre Reine.

Si nous sommes vraiment les serviteurs de Marie, les serviteurs du Christ-Roi par Marie, nous ne pouvons les servir autrement qu’en exer­çant la miséricorde. C’est d’ailleurs ce sur quoi nous serons jugés : « Venez à ma droite les bénis de mon Père, parce que j’ai eu soif, faim, j’étais nu, et vous m’avez secouru. Allez, maudits, au feu éternel, parce que vous ne m’avez pas secouru quand j’avais faim, soif… »

Nous exerçons la miséricorde premièrement par la prière pour les pécheurs, deuxièmement en nous associant avec la Très Sainte Vierge au sacri­fice de Jésus-Christ, en l’offrant avec elle pour le salut des pécheurs, troisièmement en exerçant les œuvres de miséricorde corporelle qui ouvrent les cœurs et les âmes, quatrièmement par les œuvres de miséricorde spirituelle qui soulagent les vraies misères, cinquièmement en organisant la société autour de la miséricorde. D’où l’importance des groupes de prières qui doivent devenir des groupes d’amis exerçant ensemble la miséricorde.

Prier la Sainte Vierge, ce n’est pas seulement lui demander la miséricorde en notre faveur, c’est lui demander surtout de nous donner d’exercer la miséricorde. D’ailleurs, nous n’aurons pas la pre­mière sans exercer la seconde : « Bienheureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde ».

Abbé François Pivert

vendredi 30 mars 2018

Messe Chrismale avec SE Mgr Williamson

Une très belle  cérémonie en ce Jeudi-Saint. Mgr Williamson a pu consacrer les huiles saintes (Huile des infirmes, le Saint Chrême et l'huile des catéchumènes).
Lors de son sermon, Mgr Williamson a évoqué l'usage de la primitive Eglise de conférer le Saint Chrême à ceux qui allaient subir le martyre. Peut être n'en sommes nous plus très loin !

Pour télécharger le sermon de Mgr Williamson : ici





dimanche 25 mars 2018

La Neo-FSSPX devient chinoise !

Nous revenons sur un événement déjà évoqué ici et nous ne reproduisons pas une seconde fois ces photos expressives, mais nous vous présentons l'analyse que l'abbé Girouard a faite du Bulletin local qui répercutait ce mariage . L'abbé décrypte lumineusement la praxis libérale de cet évènement. 

"Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais."

 (St Matthieu, XXIII, 3)


Abbé Girouard (23 mars 2018)




Chers fidèles,

La néo-FSSPX a un prieuré à Winnipeg (Manitoba), avec des missions à Dryden (Ontario), Welwyn, Regina et Saskatoon (Saskatchewan).  J’ai passé sept ans dans ce prieuré (2002-2009), donc je connais ces personnes.

Je viens de recevoir une copie, d’un ami, du bulletin de mars 2018 de Winnipeg, et vous pouvez y accéder en cliquant ici.  (N de R : aller sur la page Source et cliquer sur l'icône à droite de la page)

Dans ce document, vous verrez la photo d’un couple prise après la cérémonie de leur mariage.  Elle, M.G., est une fidèle de notre paroisse de Welwyn.

Dans l’ancienne FSSPX, nous l’aurions mariée dans notre chapelle locale, comme nous l’avons fait de nombreuses fois auparavant.

Mais, non ! Pas dans la néo-FSSPX !  Maintenant son mariage a eu lieu dans une église du Novus Ordo à Brandon (MB), située à mi-chemin entre Winnipeg et Welwyn, donc à deux heures de chacun de ces endroits.  Ce n’est vraiment pratique pour personne !

De plus, bien qu’il soit vrai que l’abbé Vachon, prêtre-assistant du Prieur de Winnipeg, l’abbé Loren Gerspacher, ait célébré la Messe traditionnelle, c’est un prêtre du Novus Ordo, délégué par l’évêque Novus Ordo, qui a été le témoin ecclésiastique officiel recevant les consentements !

Sur la photo dans le bulletin, prise après la cérémonie, vous pouvez voir l’abbé Vachon à droite et le prêtre du Novus Ordo à gauche.  Tout le monde sourit, évidemment !

(NB : Le site Eccesiamilitans a publié une photo qui ne se trouve pas dans le bulletin et qui montre l’abbé Vachon attendant à gauche, prêt pour célébrer la messe nuptiale, alors que le prêtre du Novus Ordo reçoit l’échange des consentements du couple.  Remarquez la table du Novus Ordo devant le vieil autel préparé pour la messe nuptiale…  Et évidemment la chasuble moderne du prêtre NO.  Ce sont des choses bien tristes à voir…  Quelque chose qui eût été impensable il n’y a pas si longtemps... )

La néo FSSPX est maintenant comme au pays des bisounours avec les destructeurs de l’Eglise !

Sur le bulletin de Winnipeg mentionné ci-dessus, vous avez aussi une lettre de l’abbé Couture (Supérieur du District canadien) faisant l’éloge du combat de Mgr Lefebvre contre l’inversion des fins dans le mariage lors de Vatican II.

C’est vraiment une bonne lettre !

Alors, que pouvons-nous penser de ce bulletin paroissial ?

Et bien, nous avons un exemple typique de la tactique de la néo-FSSPX : Parlez haut et fort et de manière traditionnelle, mais dans les actions, agissez en libéral !

Vos paroles sont là pour faire accepter vos agissements !  Cela vous aide aussi à vous rassurer que vous n’êtes pas si libéral que ça, ainsi vous pouvez étouffer vos sentiments de culpabilité (si seulement vous en avez) et mieux dormir  la nuit !

C’est avec logique que la néo FSSPX mélange maintenant ensemble le traditionnel et le libéral, le doux et l’amère…  Il n’y a rien d’autre à dire que : La néo FSSPX devient chinoise !

Que Dieu vous bénisse, chers amis, et cramponnez-vous à la Vérité, car le parcours est chaotique !

Abbé Girouard

samedi 24 mars 2018

Un Chaos Décrypté

Kyrie eleison DLVIII (24 mars 2018)


Par Marie, le Rosaire et par Notre Seigneur,
Dieu Grand et Tout Puissant ! Soyez notre Sauveur !


Le temps qui précède la Semaine Sainte est un moment favorable pour réfléchir sur la Passion, la souffrance, de l’Eglise catholique. Un lecteur nous écrit : « Dites-nous – bigre ! – ce qui se passe avec la FSSPX, avec Mgr Fellay, etc. ? Nous entendons ici de bien étranges histoires et nous ne savons pas trop quoi croire. Partout ça casse à un point qu’on aurait eu du mal à imaginer -. A partir de (1) l’Église du Novus Ordo, nous avons maintenant (2) la FSSPX, (3) les Sédévacantistes, (4) la Résistance à la FSSPX et (5) le groupe de l’abbé Pfeiffer, en attendant les nouvelles fractures qui ne manqueront pas de se faire jour dans l’avenir ! Que fabrique le “pape” François ? Il passe son temps à faire de la politique, sans s’occuper du côté spirituel ! Et l’on entend dire que Mgr Fellay court après un chapeau de cardinal ! A quoi cela rime-t-il ? »

Cher ami, si l’Église catholique est dans cet état chaotique, c’est par une juste punition de Dieu. Son Église est, certes, la « Lumière du monde » et le « Sel de la terre » mais partout dans le monde l’humanité se détourne de Lui, y compris Ses hommes d’église. Et il ne servira à rien que Dieu intervienne trop tôt pour sauver son Pape, parce que les hommes d’église seraient capables de se retourner contre celui-ci pour le déchirer (Mt. VII, 6), tout comme ce sont peut-être eux qui ont assassiné Jean-Paul Ier. Donc manquant de Lumière et de Sel, le monde continuera à s’enfoncer dans les ténèbres et dans la corruption jusqu’à ce que le chaos, s’accélérant actuellement au galop, force enfin suffisamment d’hommes à se mettre à genoux pour supplier Dieu dans Sa miséricorde de remettre sur pied le Pape, qui pour le moment, comme vous le dites, fait de la politique au lieu de s’occuper de la religion.

En effet, le Pape est incontournable parce qu’il est le rocher sur lequel est bâtie l’Église (Mt. XVI, 18), de sorte que s’il trahit le monde corrompu en préférant le suivre au lieu de l’aider à sortir de sa corruption, alors comme vous le dites, « Partout ça casse, à un point qu’on aurait eu du mal à imaginer ». Quand Notre-Seigneur a été frappé dans le jardin de Gethsémani, tous les apôtres se sont dispersés (Zacharie XIII, 7, Mt. XXVI, 31). Aujourd’hui, le pape François est si profondément frappé que l’autorité de l’Église est déboîtée dans son principe.

Pour comprendre le problème du pape François, il faut remonter au Concile Vatican II (1962–1965). Car c’est là que les papes renoncèrent à résister à la société décadente, et décidèrent de lui emboîter le pas. Jusqu’à Pie XII inclu (1939–1958), les papes avaient résisté à cette décadence ; mais ce monde était tellement séducteur , tellement entêtant, que Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI se sont tous laissés prendre à son jeu (non sans faute de leur part). Ce sont eux qui ont créé ce que vous mentionnez au point (1) : l’Eglise Conciliaire ou Église du Novus Ordo, qui tire son nom de ce Nouvel Ordre de la Messe auquel on doit la transformation d’une multitude de catholiques en virtuels protestants. Quant au pape François, il ne se contente pas de partager les erreurs des autres papes sortant de ce maudit concile ; il met ces idées fausses en pratique d’une manière hautement destructrice, si bien que l’Église se trouve dans un chaos tel qu’on n’en a jamais vu.

Pourtant, peu après le Concile, Dieu avait suscité un archevêque catholique pour fonder une Congrégation qui devait secourir toutes les âmes voulant garder cette Tradition que les papes et les hommes d’église abandonnaient par pans entiers. Ainsi se créa (point 2) la FSSPX, ou Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui prospéra jusqu’à la mort de l’Archevêque en 1991. Mais avant sa mort apparurent également (point 3) les “sédévacantistes” qui, scandalisés par les Papes conciliaires, allèrent jusqu’à refuser de croire qu’il s’agissait de vrais papes. Puis, après la mort de l’archevêque, les chefs plus jeunes qui lui succédèrent à la tête de sa Fraternité, n’ayant rien connu d’autre que le monde moderne, contractèrent eux aussi les erreurs du concile, notamment Mgr Fellay dont il est bien possible qu’il cherche un chapeau de cardinal comme récompense pour avoir gangrené la résistance de la Tradition à la Néo-église. Cette trahison de la véritable résistance incarnée dans la Fraternité par l’Archevêque, explique votre point 4 : la “Résistance” à l’apostasie ; résistance dans laquelle des prêtres, quoique dispersés, se tiennent les coudes pour garder la Foi Catholique en train d’être corrompue tant dans la Fraternité que dans l’église du Novus Ordo. De bons catholiques souhaiteraient davantage d’organisation dans cette Résistance mais, à l’heure actuelle, un demi-siècle de Papes conciliaires a quasiment brisé la structure catholique. Sur ces entrefaites (point 5), surgit le groupe de l’abbé Pfeiffer, pour lequel la (4) “Résistance” ne semble pas résister assez.

En bref, dans tous les cinq groupes se trouvent dispersées des brebis catholiques connues de Dieu comme ayant la foi et voulant être catholiques. Mais les Papes conciliaires sont incapables de rassembler ces catholiques dans la vraie foi. Et puisque personne d’autre qu’un Pape, dans le bon sens du terme, ne peut remplir cette fonction, alors “ce qui ne peut être guéri doit être supporté” jusqu’à ce que Dieu intervienne. Pour hâter ce saint événement, que les catholiques – voire, même les non-catholiques ! – récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire afin que la Mère de Dieu intercède pour nous auprès de son Fils.

Kyrie eleison.

vendredi 23 mars 2018

Deux photos qui font peur ! Et d'autres qui rassurent ...


Voici deux photos qui en disent long sur le processus de fusion de la FSSPX dans l'église conciliaire. Nous laissons nos lecteurs regarder les photos, deviner et regarder ensuite le commentaire ci dessous.



Le prieuré St Raphaël de la FSSPX à Winnipeg (Manitoba, Canada) a publié dans son bulletin de mars 2018 cette photo d'un couple de jeunes mariés debout entre un prêtre du Novus Ordo et l'abbé Richard Vachon (FSSPX). Il semble (première photo) que ce couple a été marié par ce prêtre du Novus Ordo dans sa paroisse et, à la suite, l'abbé Vachon a célébré la messe traditionnelle. Par cet acte, le district canadien de la FSSPX admet implicitement que l'état de nécessité universel n'existe plus. C'est pourquoi, ils ne peuvent plus utiliser l'argument de la juridiction de suppléance universelle (en raison de la délégation papale) pour la validité de leurs mariages.

http://www.ecclesiamilitans.com/2018/03/20/sspx-canada-implicitly-admits-state-of-necessity-no-longer-exists/

Mais le Bon Dieu n'abandonne pas les fidèles entre les mains modernistes. Car même si Mgr Fellay a pu déclarer aux prieurs réunis à Flavigny (mois de février 2018) qu'ils devaient désormais refuser de marier les fidèles qui n'accepteraient pas la juridiction (moderniste) offerte par le pape, il restera toujours possible pour les bons  fidèles de s'adresser à des prêtres de la Fidélité Catholique qui refusent cette juridiction piégeuse. C'est ainsi que cet été les prêtres de la Fidélité ont pu célébrer des mariages en vertu de la juridiction de suppléance qui, elle, est parfaitement catholique. 


Mariage dans la Fidélité Catholique - été 2017
Région de Bordeaux 2017


jeudi 22 mars 2018

Alerte sur le chapitre (suite)

Faut-il minimiser les inquiétants propos de M. l'abbé Thouvenot sur le déroulement du futur chapitre de la FSSPX ? Tout comme Correctio Marcelis, un intervenant d'un forum de la Fidélité tente de nous réveiller de notre torpeur attentiste :

Nous sommes désormais à quatre mois du Chapitre de la FSSPX. Correctio Marcelis a tiré la sonnette d'alarme il y a quelques jours pour tenter d’avertir les capitulants, les prêtres (encore) membres de la Fraternité, et les fidèles qui fréquentent (encore) ses chapelles, qu'une mise au pas du Chapitre se préparait discrètement en ce qui concerne les rapports avec Rome.

La perspective d’une mise sous contrôle de l’instance majeure de la Fraternité dans un domaine qui est pourtant de sa seule responsabilité, n'est pas une simple supputation émanant de l’esprit tortueux d’un « résistant » malveillant, mais elle résulte des propos parfaitement explicites de l'abbé Thouvenot, Secrétaire général de la Fraternité, dans un entretien officiel accordé au district d'Allemagne à la mi-février : en principe, les termes employés devraient avoir été pesés et mesurés !

Par conséquent, de deux choses l'une :

  • ou bien l'abbé Thouvenot, sortant de sa fonction, s’est exprimé sans réflexion, et a énoncé « en toute bonne foi » de grossières erreurs concernant les rôles respectifs du Chapitre et des Supérieurs de la Fraternité, et dans ce cas la Maison générale aurait dû procéder immédiatement à une mise au point… ce qui n’a pas été le cas,
  • ou bien l’abbé Thouvenot s’est réellement comporté en porte-parole de la Maison générale, et l’on doit comprendre que ses propos reflètent fidèlement les vues de ses Supérieurs sur le déroulement du futur Chapitre de juillet.
Il est bon de rappeler au lecteur qui l’aurait oublié, que le "fumeux" Chapitre de 2012 avait déjà pour principal organisateur… le même abbé Christian Thouvenot !

Cet entretien accordé au district d’Allemagne doit donc être pris très au sérieux. De ce point de vue, on peut déplorer l’apathie (ou la résignation) des prêtres de la FSSPX à l’approche d’un événement qui pourrait s’avérer, sauf miracle, le couperet fatal et sans retour du « ralliement ».

Du côté des fidèles, il est possible que ceux qui ont déjà pris connaissance du document "Alerte sur le chapitre" n'aient pas encore eu l'occasion de le diffuser autour d'eux, malgré l’intérêt et l’urgence de provoquer la réflexion, et surtout l’action, de ceux qui conservent une quelconque influence au sein de la Fraternité.

Si le Chapitre de juillet ne laisse plus, hélas, beaucoup de doutes sur son issue néfaste en raison d'une orientation clairement « accordiste » de la grande majorité de ses membres, il n’en demeure pas moins que la dénonciation d'une telle subversion peut encore aider bon nombre de prêtres et de fidèles à mieux percevoir les manœuvres tortueuses et malhonnêtes des autorités de la FSSPX, à anticiper la situation qui se profile et à s’opposer, de toutes leurs forces, au processus engagé.

Car il faut bien être conscient que, même si Mgr Fellay n'est pas réélu (ou si le Chapitre décide de réduire son mandat à six ans, hypothèse qui circule actuellement), rien ne devrait plus empêcher le futur Supérieur « accordiste », quel qu’il soit, de finaliser l'accord avec Rome… avec ou sans l'aval du Chapitre.

Pour sauver encore la Tradition de ce naufrage, il est décidément très urgent de diffuser le document "Alerte sur le chapitre" .

Une vidéo promotionnelle pour un nouveau carême selon la nouvelle FSSPX

L'abbé Girouard est un prêtre de la Fidélité au Canada. Il nous offre une petite analyse bien percutante du carême proposé aux fidèles de la FSSPX. La conclusion fait frémir : Rome n'aurait besoin que de proposer une régularisation pour que les supérieurs détruisent l'oeuvre.

Parce Domine! (Épargnez-nous, Seigneur!)

par le fr. Patrick Girouard | 7 mars 2018
le nouveau carême
source

Chers fidèles,

Vous ne croirez jamais ce que la FSSPX a inventé pour le Carême! Ils ont réalisé une vidéo promotionnelle proposant un «défi» pour leurs paroissiens. S'ils cliquent sur un lien spécial pour accepter le défi, ils recevront, sur l'appareil électronique de leur  choix, un rappel quotidien qu'ils devraient limiter leur utilisation du portable, et passer du temps avec leurs amis et leur famille à la place. (En fait, il semble déjà un peu contradictoire de dire aux gens de limiter l'utilisation du portable, tout en leur envoyant des rappels sur les mêmes portables ...).

La vidéo promotionnelle montre une personne qui regarde la télévision, qui décide de passer du temps avec des amis, puis sort sur le pont pour prendre une bière avec eux. Maintenant, ce défi Neo-SSPX est pour le carême ... Vous pouvez en prendre pour 3 jours, ou 7 jours, ou, si vous êtes vraiment fort, jusqu'à Pâques, le 1er avril. HOU LA LA!

Bien que je sois d'avis que les appareils électroniques dans tous leurs modèles ne doivent être utilisés qu'avec modération, je déplore le fait que cela soit promu comme un défi de Carême. Pourquoi ne pas le faire toute l'année? Et pourquoi ne pas utiliser des motifs surnaturels, au lieu d'un motif purement naturel (passer du temps avec les gens)? Ce message ressemble à ce que nous entendons déjà de beaucoup de sources non-catholiques.

La FSSPX n'a-t-elle pas plus rien à dire à ses fidèles? Pourtant, je n'ai rien vu dans la vidéo ou l'article sur le Christ, la Pénitence, la Mortification, le Salut des âmes ... Juste: Passez plus de temps avec des amis! Boire une bière avec eux pendant le Carême, c'est mieux que de regarder des films! Qu'en est-il de nous donner quelques exemples de saints qui font pénitence? Qu'en est-il d'encourager les gens à jeûner et à s'abstenir?

Je n'arrive pas à croire que nous trouvons cela sur le site officiel de la FSSPX! Recherchez-vous sur le lien ci-dessous:

http://sspx.org/en/news-events/news/take-technology-detox-challenge-unplug-your-life-during-lent

Dans la Fidélité Catholique, nous avions craint qu'une «normalisation» avec Rome transforme la Tradition et la dilue pour devenir juste comme l'Église Novus Ordo ... Mais depuis le Branding, que j'ai exposé en juin 2013, il est devenu clair que le processus de libéralisation est déjà à l'œuvre, et est déjà en train de changer la Société et ses fidèles! Peut-être que Rome verra qu'un accord officiel ne sera finalement pas nécessaire pour détruire la Tradition, et que la simple offre d'une «régularisation» suffit pour que les dirigeants de la Tradition la détruisent!

Ô Dieu, épargnez-nous et intervenez avant qu'il ne soit trop tard!

Abbé Girouard

lundi 19 mars 2018

Saint Joseph, "Celui qui s'accroît"

Petit sermon de M. l'abbé Salenave à l'occasion de la fête de St Joseph.


Ennemis Éternels

Un évêque qui dit la vérité

Kyrie eleison DLVII (17 mars 2018)

source : St Marcel Initiative

Les ennemis de Dieu pourraient-ils l’emporter ?
Non pas, petit troupeau ! Ton Dieu va triompher !

Un évêque qui a peur de la vérité

Beaucoup de lecteurs – pas tous, loin s’en faut – seront certainement mécontents et dubitatifs en constatant que ces “Commentaires” persistent à dire que beaucoup de problèmes dans l’Église et dans le monde d’aujourd’hui viennent des Juifs. Mais de fait à la Révolution française (1789), les Juifs furent émancipés par les francs-maçons. Ils eurent alors la liberté d’occuper tous les postes importants dans la société et sont progressivement parvenus à contrôler la politique, les universités et en particulier les médias. Ce contrôle, qu’imprudemment les Gentils leur ont accordé, leur a permis de persuader le monde entier qu’ils sont les victimes, plutôt que la cause, des tensions perpétuelles les opposant au reste du monde.

Pourtant, au Moyen Age, alors que la Foi éclairait les esprits sur ce qu’est la Voie, la Vérité et la Vie, les Papes et les Conciles catholiques ont publié une abondance de documents enjoignant aux Chrétiens de se méfier des ruses juives ; ils interdisaient même aux Chrétiens de fréquenter les Juifs, pour ne pas mettre en danger leur salut éternel. S’agissait-il là simplement “d’antisémitisme” ? Récemment, un professeur italien vient de soutenir – et il n’est pas le seul – que les Juifs se sont constitués, au sein de l’église conciliaire et de sa papauté, en force dominante. Voici un bref résumé de la déclaration de ce professeur, dont on trouvera le texte entier en italien sur :— http://​www.​unavox.​it/​ArtDiversi/​DIV2277_​Lamendola_​Scacco_​in_​tre_​mosse.​html

Le néo-modernisme qui ravage actuellement l’Église catholique est le modernisme condamné par saint Pie X. Toutefois, s’y est ajouté un nouvel élément : le judaïsme talmudique. Les Juifs se sont toujours efforcés de ramener à néant la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ car, s’il n’est pas Dieu, le catholicisme n’est plus rien. Il en résulte que le principal obstacle à leur propre domination du monde n’existe plus. Prenons l’exemple de l’hystérie qui s’empara du monde en 2009, à la suite de quelques remarques, faites à la télévision suédoise, qui jetaient un doute sur l’existence des chambres à gaz en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est impossible que le problème ait été uniquement lié à l’évêque auteur de ces remarques. En fait, ce tumulte a été organisé après coup, pour paralyser la Fraternité Saint Pie X à laquelle appartenait cet évêque, mais surtout pour contraindre le Pape Benoît XVI de prendre distance d’avec la Tradition Catholique qui garde encore la Foi du Moyen Âge. Ainsi, le cardinal Ruini, vicaire émérite du pape pour le diocèse de Rome, n’a-t-il pas proclamé : « Celui qui nie l’Holocauste ne peut pas être un évêque catholique » ?

Plus loin, le professeur note qu’en 1965, lorsqu’avec sa déclaration Nostra Aetate Vatican II affirma que l’alliance de Dieu avec les Israélites de l’Ancien Testament était toujours valide, ce fut une formidable avancée qui propulsa “l’Holocauste” au centre de la religion catholique. En effet, cela signifiait que la rédemption par Jésus-Christ n’était plus nécessaire au salut, et donc que l’Église catholique n’était plus l’unique dépositaire de la Vérité dans sa totalité, ni le seul moyen de salut éternel. A la suite de quoi, l’importance centrale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, abandonnée par Vatican II, fut immédiatement reprise par les Juifs pour être attachée à « l’Holocauste”. Voilà comment Abraham Foxman du B’nai B’rith a pu déclarer à New York : « L’Holocauste n’est pas simplement un exemple de génocide ; c’est une agression presque réussie contre le peuple élu de Dieu, en d’autres termes, une agression contre Dieu lui-même. »

On le voit : pour les Juifs, « l’Holocauste » est un événement théologique. Elle est au centre de cette nouvelle religion qui doit être imposée au monde entier, et devant laquelle toutes les autres religions doivent s’incliner, à commencer par le catholicisme. Voilà pourquoi les évêques catholiques qui mettent en question l’« Holocauste » doivent être réduits au silence et mis au ban ; quant à l’Église catholique, elle doit faire ce que ses maîtres talmudiques lui disent de faire. Et le professeur italien de conclure : les « frères aînés » ont réussi à se faire les tutélaires incontestés de l’Église du Christ.

Notez bien que cette thèse illustre parfaitement ce que Tertullien disait déjà : la force des Juifs s’explique uniquement par la faiblesse des catholiques. La propagande en faveur de “l’Holocauste” n’a vraiment pris son essor qu’après Vatican II. Avant le Concile, les gens avaient trop de bon sens pour croire qu’on ait pu exterminer en Europe deux fois plus de Juifs pendant la guerre qu’il n’y en avait eu avant la guerre.

Mais, “Sois sans crainte, petit troupeau” (Luc XII, 32). Tout catholique sait que c’est Dieu qui aura le dernier mot, et non ses ennemis. Cette fin catastrophique du Cinquième Âge de l’Église, dans lequel nous vivons actuellement, prépare et paye d’avance le plus grand triomphe de toute l’histoire de l’Église : ce bref Sixième Âge qui verra le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Quelque temps après seulement, viendra le plus grand triomphe des ennemis de Dieu dans toute l’histoire du monde, le règne de l’Antéchrist pendant trois ans et demi (Jn. V, 43) ; ce sera le Septième Âge de l’Église. Puis viendra le dernier mot, fermant la bouche à tout discours : le Jugement Général qui appartient à Dieu et qui rétablira, dans sa perfection, Sa justice universelle.

Kyrie eleison.

vendredi 16 mars 2018

Quand les aumôniers modernistes de prison font obstruction à la grâce de Notre-Seigneur

Quelques nouvelles d'une prison ..

Nous avions informé nos lecteurs qu'un nouvel apostolat s'était ouvert dans le monde carcéral en Belgique. Les portes s'étaient "miraculeusement" ouvertes pour que le prêtre puisse ainsi visiter des prisonniers et leur apporter le secours de la religion catholique. C'est ainsi que M. l'abbé Salenave a pu visiter à plusieurs reprises des prisonniers qui réclamaient un secours spirituel. L'abbé a donc pu commencer son travail,  par le plus important : l'enseignement catholique. Inutile de vous faire un dessin sur la soif de ces âmes privées de tout réconfort humain. Chaque passage a été l'occasion, pour ces prisonniers, de trouver des lumières, des forces pour continuer le dur chemin de la conversion et de la pénitence. 

Mais c'était oublier l'ennemi numéro 1 des âmes qui veulent se sauver. Le démon ! Et celui-ci a fait son mauvais travail là où on ne l'attendait pas.

Tout s'annonçait pour le mieux. Un des prisonniers désirait le baptême. Il fit sa demande auprès de la direction centrale de la prison et tout lui fut accordé. Il pouvait être baptisé dans la prison ! Notre brave prisonnier avait tout de même pris quelques précautions en précisant que, selon son droit religieux, il désirait recevoir le baptême selon le rite catholique traditionnel. Le baptême était programmé pour le lundi de Pâques puisque l'abbé ne pouvait faire une vigile dans la prison. 

Mais hélas, l'aumônier "catholique" de la prison ne l'entendait pas de cette oreille. Pour un motif que nous préférons ne pas savoir, il fit le siège de la direction de la prison pour empêcher que la cérémonie se fasse le 2 avril, date prévue et acceptée par tous. Le directeur finit par céder aux instances de ce triste aumônier et le pauvre catéchumène se voit donc privé (pour un temps) de ce baptême tant désiré. 

Une instance juridique sera faite probablement pour essayer de revenir sur cette cruelle décision. Prions pour qu'elle soit accordée. 

Mais Dieu sait toujours tirer un bien d'un mal.

Le bien accidentel de cette histoire sera l'affermissement du désir de baptême de ce catéchumène. Il devra peut être attendre sa sortie de prison pour recevoir le baptême catholique. L'autre bien que permet la divine sagesse dans cette épreuve est l'affermissement dans la vraie Foi et une compréhension pratique de la crise qui secoue L’Église. Nos catéchumènes étaient certes conscients de la crise moderniste mais ils ne pensaient pas que ces mêmes modernistes auraient été capables de telles vilenies, jusqu'à priver les âmes de la grâce sacramentelle.  Nos prisonniers, par leur résignation et leur patience, donnent aussi aux catholiques de la Fidélité l'exemple de savoir se priver pour un temps de quelques belles cérémonies ou sacrements pour mieux vivre dans la Fidélité et la Vérité. 

"En vérité, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.   Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » (St Matthieu 21, 31)


PS : Aux dernières nouvelles (19 mars 2018), il semblerait que l'administration pénitentiaire soit revenue sur sa décision. Le baptême pourra donc avoir lieu à la date prévue. Une belle grâce due à l'intercession de St Joseph et du RP Lataste. Et remerciements à tous les fidèles qui ont prié pour cette cause. 

jeudi 15 mars 2018

La doctrine Catholique de l'enseignement

par l’Abbé V.-A. Berto 

Reconquista a publié il y a quelques jours une analyse du rapport du débat qui avait eu lieu le 24 février dernier au sénat au sujet du contrôle renforcé sur les écoles hors contrat. La rédactrice du rapport affirmait que les enfants "n'appartenaient pas à leurs parents mais à la république". Il semble donc opportun de rappeler aux catholiques la doctrine de l'éducation. M. l'abbé Berto (théologien de Mgr Lefebvre pendant le concile) avait rédigé une note en 1959, au moment où se préparait le vote de la loi Debré dite "d'aide à l'enseignement privé". Il lui avait donné pour titre : « Sommaire de l’enseignement de l’Eglise sur l’éducation des enfants. ». Ces notes de l'abbé Berto peuvent aussi s'appliquer à la crise actuelle de l'Eglise et de la Tradition : les parents gardent la responsabilité première sur l'âme de leurs enfants et l'autorité familiale ne doit donc jamais abandonner ses responsabilités pour l'orientation spirituelle et même professionnelle de leurs enfants.

I. - De droit divin naturel, l’éducation des enfants appartient aux parents, dépositaires-nés de l’autorité de Dieu, étant bien entendu que les enfants doivent être élevés non arbitrairement, mais conformément à la vérité et au bien.

II.  - De droit divin surnaturel, l’Église possède exclusivement l’autorité maternelle sur les enfants baptisés et d’elle relève exclusivement leur éducation dans la foi et les mœurs chrétiennes, les parents chrétiens procédant à cette éducation en vertu du droit naturel, mais dépendant eux- mêmes du droit supérieur de l’Église sur les deux points sus-mentionnés.

III.  - De droit divin surnaturel encore, l’Église est une société publique parfaite (1), c’est-à-dire qu’elle a le droit de posséder tous les organes et toutes les institutions dont elle a besoin pour atteindre sa fin propre, qui est l’avancement du Règne de Dieu ; au nombre de ces organes et institutions, le code de droit canonique inscrit formellement l’école, en ces termes : « A l’Église appartient le droit d’établir des écoles pour toute matière d’enseignement, et non seulement de degré élémentaire, mais secondaire et supérieur. » (Canon 1375.)

IV. - Ni l’analyse métaphysique rationnelle, ni les données de la Révélation chrétienne ne permettent d’attribuer à l’État une fonction « paternelle » qui serait l’analogue en droit naturel de l’autorité maternelle de l’Église.

V.  - L’État (2) est une fédération de familles, un tout qui résulte de ses parties, lesquelles existent antérieurement à lui et subsistent intégralement au-dedans de lui. L’Église est une société de personnes, dans laquelle chacune d’elles entre une à une par le baptême, un tout préexistant à ses membres et en faisant un corps proprement dit, un organisme spirituel vivant.

VI. - Comme société publique et parfaite, l’État n’étant chargé directement de distribuer aucun dogme ni aucune morale, doit se borner à aider les sociétés imparfaites (3) qui le composent (les familles) à instruire leurs enfants, tâche dont elles sont, elles, directement chargées - et il doit en outre, dans l’hypothèse en fait réalisée de l’existence d’une société surnaturelle, reconnaître le droit propre de cette société.


VII.  - Aux termes de l’encyclique de Pie XI "Divini illius Magistri", les droits de l’État sont donc de deux sortes :
a) mettre les familles en mesure de donner à leurs enfants le degré d’instruction et le genre d’éducation choisis par les familles elles-mêmes ;
b) se substituer, mais de droit simplement dévolutif, aux familles défaillantes (mort des parents, indignité, incurie) pour assurer aux enfants au moins le minimum d’instruction et d’éducation, mais, s’il s’agit d’enfants baptisés, conformément à l'autorité maternelle de l’Église.

VIII.  - Cette fonction de l’État ne comporte nullement que l’État fonde lui- même des écoles, entretienne lui-même un personnel enseignant (à l’exception des écoles spéciales destinées à préparer aux grands services publics : armée, administration, P.T.T., Ponts-et-Chaussées, etc.).
Au contraire la liberté des familles est mieux assurée, celle du personnel enseignant aussi, quand il n’y a pas d’enseignement public d’État, « fonctionnarisé ». Et l’aide due par l’État aux familles serait infiniment moins onéreuse pour l’État lui-même, et donc, en fin de compte, pour les contribuables.
Il y a lieu, par conséquent, d’appliquer au cas particulier de l’enseignement le principe général de la doctrine sociale de l’Église, indéfiniment (et, hélas, vainement) répété par les papes, que l’État ne doit dans aucun domaine, hormis le sien propre qui est uniquement celui des services qui par nature sont d’ordre public, assumer des entreprises qui peuvent être, aussi bien et mieux que par lui, fondées et gérées par des personnes privées physiques ou morales.

IX.   - Ainsi, quand bien même l’enseignement « d’État » tel qu’il existe en France ne serait pas grevé des tares supplémentaires de la neutralité, des infiltrations communistes, etc., il serait néanmoins, par sa seule existence, une institution contraire à la droite raison, à la doctrine sociale de l’Église, aux intérêts des citoyens.

X.  - L’action sociale et politique des catholiques ayant évidemment pour objet (autrement quel serait-il ?) de remettre l’État en ordre, sur ses bases rationnelles, dans ses limites naturelles, il s’ensuit que le programme complet des catholiques doit ouvertement comporter la suppression de tout enseignement d’État, hormis l’exception signalée plus haut des écoles spéciales. 

XI. - Il n’y a pas seulement désordre, il y a usurpation et tyrannie :
a) quand l’État refuse de reconnaître les écoles d’Église comme des écoles publiques, et les qualifie faussement et injurieusement d’écoles « privées » ;
b) quand il établit au profit de son enseignement, comme c’est le cas présentement en France, un véritable monopole de fait, en accordant la gratuité dans ses propres écoles, et en refusant de contribuer à l’entretien des écoles publiques d’Église et des écoles privées proprement dites, ce qui fait de ces deux dernières catégories d’écoles des écoles fermées aux pauvres, au moins pour les degrés secondaire et supérieur. Il y a là une abomination qui crie vengeance devant Dieu.

XII.  - Le programme des catholiques en matière scolaire, dans un pays donné à une époque donnée, peut n’être pas, pour des raisons d’opportunité, le programme catholique complet. Encore faut-il qu’il soit au moins un programme catholique, et pour cela qu’il ne comporte pas seulement le respect par l’État du droit naturel des familles, mais le respect du droit propre et transcendant de l’Église. Nulle raison de tactique ne peut excuser le silence sur ce dernier point. Des gens d’honneur ne mettent pas leur drapeau dans leur poche, des fils ne rougissent pas de soutenir les droits de leur mère. Une telle omission ne trompe d’ailleurs nullement nos adversaires, qui n’y voient qu’une escobarderie, mais, par un trop juste et redoutable retour, elle égare surtout les catholiques eux-mêmes, qui finissent par réduire pratiquement l’Église, dans leur esprit, au rang d’une simple société privée, par trouver normal et légitime que l’État la traite comme telle, ce qui est abandonner l’idée même et la volonté de restaurer un ordre social chrétien, dont la première condition est précisément la reconnaissance par l’État de l’Église comme société publique.

V.-A. Berto.

Notes : 


1. Dans le vocabulaire de la philosophie sociale chrétienne, on appelle société parfaite non point une société dont tous les membres seraient sans péché, toutes les mœurs sans défaillance et tous les usages excellents, - mais une société qui, par sa nature, a en elle tous les moyens nécessaires pour atteindre sa fin propre. C’est en ce sens que la société politique (que l’on appelle aussi : société civile) et l’Église sont l’une et l’autre une société parfaite. La famille est une société imparfaite parce qu’elle ne pourrait, isolée et par elle seule, atteindre les fins auxquelles elle est ordonnée par sa nature : c’est pourquoi les familles s’unissent pour former la société politique.


2. L’abbé Berto, dans ce texte, emploie le mot État non seulement au sens strict d’organe détenteur du pouvoir public dans la société politique, mais également, en même temps, au sens large de la société politique elle-même. La distinction entre les deux significations était inutile pour le sujet traité.

3.Voir la note 1.