lundi 30 septembre 2013

Léon XIII: Humanum Genus (sur la franc maçonnerie)



HUMANUM GENUS
Aux Vénérables Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires en paix et communion  avec le Siège Apostolique.
Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s'est misérablement séparé de Dieu auquel il était redevable de son appel à l'existence et des dons surnaturels, il s'est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l'un pour la vérité et la vertu, l'autre pour tout ce qui est contraire à la vertu et à la vérité. Le premier est le royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable Eglise de Jésus Christ, dont les membres, s'ils veulent lui appartenir du fond du coeur et de manière à opérer le salut, doivent nécessairement servir Dieu et son Fils unique, de toute leur âme, de toute leur volonté. Le second est le royaume de Satan. Sous son empire et en sa puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exemples de leur chef et de nos premiers parents, refusent d'obéir à la loi divine et multiplient leurs efforts, ici, pour se passer de Dieu, là pour agir directement contre Dieu.

Ces deux royaumes, saint Augustin les a vus et décrits avec une grande perspicacité, sous la forme de deux cités opposées l'une à l'autre, soit par les lois qui les régissent, soit par l'idéal qu'elles poursuivent; et, avec un ingénieux laconisme, il a mis en relief dans les paroles suivantes le principe constitutif de chacune d'elles : " Deux amours ont donné naissance à deux cités : la cité terrestre procède de l'amour de soi porté jusqu'au mépris de Dieu; la cité céleste procède de l'amour de Dieu porté jusqu'au mépris de soi." Dans toute la suite des siècles qui nous ont précédés, ces deux cités n'ont pas cessé de lutter l'une contre l'autre, en employant toutes sortes de tactiques et les armes les plus diverses, quoique non toujours avec la même ardeur, ni avec la même impétuosité.

A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s'être coalisés dans un immense effort, sous l'impulsion et avec l'aide d'une Société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la Société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions et ils rivalisent d'audace entre eux contre l'auguste majesté de Dieu. C'est publiquement, à ciel ouvert, qu'ils entreprennent de ruiner la sainte Eglise, afin d'arriver, si c'était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus Christ.

Gémissant à la vue des maux et sous l'impulsion de la charité, Nous Nous sentons souvent porté à crier vers Dieu, " Seigneur, voici que vos ennemis font un grand fracas, ceux qui vous haïssent ont levé la tête. Ils ont ourdi contre votre peuple des complots pleins de malice et ils ont résolu de perdre vos saints. Oui, ont-ils dit, venez et chassons-les du sein des nations ".

Cependant, en un si pressant danger, en présence d'une attaque si cruelle et si opiniâtre du christianisme, c' est de Notre devoir de signaler le péril, de dénoncer les adversaires, d'opposer toute la résistance possible à leurs projets et à leur industrie, d'abord pour empêcher la perte éternelle des âmes dont le salut Nous a été confié; puis afin que le royaume de Jésus Christ, que Nous sommes chargé de défendre, non seulement demeure debout et dans toute son intégrité, mais fasse par toute la terre de nouveau progrès, de nouvelles conquêtes.

Dans leur vigilante sollicitude pour le salut du peuple chrétien, Nos prédécesseurs eurent bien vite reconnu cet ennemi capital au moment où, sortant des ténèbres d'une conspiration occulte, il s'élançait à l'assaut en plein jour. Sachant ce qu'il était, ce qu'il voulait, et lisant pour ainsi dire dans l'avenir, ils donnèrent aux princes et aux peuples le signal d'alarme et les mirent en garde contre les embûches et les artifices préparés pour les surprendre.

Le péril fut prononcé pour la première fois par Clément XII en 1738, et la constitution promulguée par ce pape fut renouvelée et confirmée par Benoît XIV. Pie VII marcha sur les traces des Pontifes et Léon XII, renfermant dans sa constitution apostolique Quo graviora tous les actes et décrets des précédents papes sur cette matière, les ratifia et les confirma pour toujours. Pie VIII, Grégoire XVI et, à diverses reprises, Pie IX, ont parlé dans le même sens.
Le but fondamental et l'esprit de la secte maçonnique avaient été mis en pleine lumière par la manifestation évidente de ses agissements, la connaissance de ses principes, l'exposition de ses règles, de ses rites et de leurs commentaires auxquels, plus d'une fois, s'étaient ajoutés les témoignages de ses propres adeptes. En présence de ces faits, il était tout simple que ce Siège apostolique dénonçât publiquement la secte des francs-maçons comme une association criminelle, non moins pernicieuse aux intérêts du christianisme qu'à ceux de la société civile. Il édicta donc contre elle les peines les plus graves dont l'Eglise a coutume de frapper les coupables et interdit de s'y affilier.

Irrités de cette mesure et espérant qu'ils pourraient, soit par le dédain, soit par la calomnie, échapper à ces condamnations ou en atténuer la force, les membres de la secte accusèrent les papes qui les avaient portées, tantôt d'avoir rendu des sentences iniques, tantôt d'avoir excédé la mesure dans les peines infligées. C'est ainsi qu'ils s'efforcèrent d'éluder l'autorité ou de diminuer la valeur des constitutions promulguées par Clément XII, Benoît XIV, Pie VII et Pie IX.

Toutefois, dans les rangs mêmes de la secte, il ne manqua pas d'associés pour avouer, même malgré eux, que, étant donné la doctrine et la discipline catholiques, les Pontifes romains n'avaient rien fait que de très légitime.

A cet aveu, il faut joindre l'assentiment explicite d'un certain nombre de princes ou de Chefs d'Etats qui eurent à coeur, soit de dénoncer la société des francs-maçons au Siège apostolique, soit de la frapper eux-mêmes comme dangereuse et portant des lois contre elle, ainsi que cela s'est pratiqué en Hollande, en Autriche, en Suisse, en Espagne, en Bavière, en Savoie et dans quelques parties de 1' Italie.

Il importe souverainement de faire remarquer combien les événements donnèrent raison à la sagesse de Nos prédécesseurs. Leurs prévoyantes et paternelles sollicitudes n'eurent pas partout ni toujours le succès désirable : ce qu'il faut attribuer, soit à la dissimulation et à l'astuce des hommes engagés dans cette secte pernicieuse, soit à l'imprudente légèreté de ceux qui auraient eu cependant l'intérêt le plus direct à la surveiller attentivement. Il en résulte que, dans l'espace d'un siècle et demi, la secte des francs-maçons a fait d'incroyables progrès. Employant à la fois l'audace et la ruse, elle a envahi tous les rangs de la hiérarchie sociale et commence à prendre, au sein des États modernes, une puissance qui équivaut presque à la souveraineté. De cette rapide et formidable extension sont précisément résultés pour l'Eglise, pour l'autorité des princes, pour le salut public, les maux que Nos prédécesseurs avaient depuis longtemps prévus. On est venu à ce point qu'il y a lieu de concevoir pour l'avenir les craintes les plus sérieuses; non certes, en ce qui concerne l'Eglise, dont les solides fondements ne sauraient être ébranlés par les efforts des hommes, mais par rapport à la sécurité des Etats, au sein desquels sont devenues trop puissantes, ou cette secte de la franc-maçonnerie, ou d'autres associations similaires qui se font ses coopératrices et ses satellites.

Pour tous ces motifs, à peine avions-Nous mis la main au gouvernail de l'Eglise que Nous avons clairement senti la nécessité de résister à un si grand mal et de dresser contre lui, autant qu'il serait possible, Notre autorité apostolique. Aussi profitant de toutes les occasions favorables, Nous avons traité les principales thèses doctrinales sur lesquelles les opinions perverses de la secte maçonnique semblent avoir exercé la plus grande influence. C'est ainsi que dans Notre encyclique Quod apostoli muneris Nous Nous sommes efforcé de combattre les monstrueux systèmes des socialistes et des communistes. Notre autre encyclique Arcanum Nous a permis de mettre en lumière et de défendre la notion véritable et authentique de la société domestique, dont le mariage est l'origine et la source. Dans l'encyclique Diuturnum Nous avons fait connaître, d'après les principes de la sagesse chrétienne, l'essence du pouvoir politique et montré ses admirables harmonies avec l'ordre naturel aussi bien qu'avec le salut des peuples et des princes.
Aujourd'hui, à l'exemple de Nos prédécesseurs, Nous avons résolu de fixer directement Notre attention sur la société maçonnique, sur l'ensemble de sa doctrine, sur ses projets, ses sentiments et ses actes traditionnels, afin de mettre en une plus éclatante évidence, sa puissance pour le mal et d'arrêter dans ses progrès la contagion de ce funeste plan.
Il existe dans le monde un certain nombre de sectes qui, bien qu'elles diffèrent les unes des autres par le nom, les rites, la forme, l'origine, se ressemblent et sont d'accord entre elles par l'analogie du but et des principes essentiels. En fait, elles sont identiques à la franc-maçonnerie, qui est pour toutes les autres comme le point central d'où elles procèdent et où elles aboutissent. Et, bien qu'à présent elles aient l'apparence de ne pas aimer à demeurer cachées, bien qu'elles tiennent des réunions en plein jour et sous les yeux de tous, bien qu'elles publient leurs journaux, toutefois, si l'on va au fond des choses, on peut voir qu'elles appartiennent à la famille des sociétés clandestines et qu'elles en gardent les allures. Il y a, en effet, chez elles, des espèces de mystères que leur constitution interdit avec le plus grand soin de divulguer, non seulement aux personnes du dehors, mais même à bon nombre de leurs adeptes. A cette catégorie, appartiennent les conseils intimes et suprêmes, les noms des chefs principaux, certaines réunions plus occultes et intérieures ainsi que les décisions prises, avec les moyens et les agents d'exécution. A cette loi du secret concourent merveilleusement : la division faite entre les associés des droits, des offices et des charges, la distinction hiérarchique savamment organisée des ordres et des degrés et la discipline sévère à laquelle tous sont soumis. La plupart du temps, ceux qui sollicitent l'initiation doivent promettre, bien plus, ils doivent faire le serment solennel de ne jamais révéler à personne, à aucun moment, d'aucune manière, les noms des associés, les notes caractéristiques et les doctrines de la Société. C'est ainsi que, sous les apparences mensongères et en faisant de la dissimulation, une règle constante de conduite, comme autrefois les manichéens, les francs-maçons n'épargnent aucun effort pour se cacher et n'avoir d'autres témoins que leurs complices.

Leur grand intérêt étant de ne pas paraître ce qu'ils sont, ils jouent le personnage d'amis des lettres ou de philosophes réunis ensemble pour cultiver les sciences. Ils ne parlent que de leur zèle pour les progrès de la civilisation, de leur amour pour le pauvre peuple. A les en croire, leur seul but est d'améliorer le sort de la multitude et d'étendre à un plus grand nombre d'hommes les avantages de la société civile. Mais à supposer que ces intentions fussent sincères, elles seraient loin d'épuiser tous leurs desseins. En effet, ceux qui sont affiliés doivent promettre d'obéir aveuglément et sans discussion aux injonctions des chefs, de se tenir toujours prêts sur la moindre notification, sur le plus léger signe, à exécuter les ordres donnés, se vouant d'avance, en cas contraire, aux traitements les plus rigoureux et même à la mort. De fait, il n'est pas rare que la peine du dernier supplice soit infligée à ceux d'entre eux qui sont convaincus, soit d'avoir livré la discipline secrète, soit d'avoir résisté aux ordres des chefs; et cela se pratique avec une telle dextérité que, la plupart du temps, l'exécuteur de ces sentences de mort échappe à la justice établie pour veiller sur les crimes et en tirer vengeance. Or, vivre dans la dissimulation et vouloir être enveloppé de ténèbres; enchaîner à soi par les liens les plus étroits et sans leur avoir préalablement fait connaître à quoi ils s'engagent, des hommes réduits ainsi à l'état d'esclaves; employer à toutes sortes d'attentats ces instruments passifs d'une volonté étrangère; armer pour le meurtre des mains à l'aide desquelles on s'assure l'impunité du crime, ce sont là de monstrueuses pratiques condamnées par la nature elle-même. La raison et la vérité suffisent donc à prouver que la Société dont Nous parlons est en opposition formelle avec la justice et la moralité naturelles.

D'autres preuves d'une grande clarté, s'ajoutent aux précédentes et font encore mieux voir combien, par sa constitution essentielle, cette association répugne à l'honnêteté. Si grandes, en effet, que puissent être parmi les hommes l'astucieuse habileté de la dissimulation et l'habitude du mensonge, il est impossible qu'une cause, quelle qu'elle soit, ne se trahisse pas par les effets qu'elle produit : un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, et un mauvais n'en peut pas porter de bons.

Or, les fruits produits par la secte maçonnique sont pernicieux et les plus amers. Voici, en effet, ce qui résulte de ce que Nous avons précédemment indiqué et cette conclusion Nous livre le dernier mot de ses desseins. Il s'agit pour les francs-maçons, et tous leurs efforts tendent à ce but, il s'agit de détruire de fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées et dont les principes fondamentaux et les lois sont empruntées au naturalisme.

Tout ce que Nous venons ou ce que Nous Nous proposons de dire doit être entendu de la secte maçonnique envisagée dans son ensemble, en tant qu'elle embrasse d'autres sociétés qui sont pour elle des soeurs et des alliées. Nous ne prétendons pas appliquer toutes ces réflexions à chacun de leurs membres pris individuellement. Parmi eux, en effet, il s'en peut trouver, et même en bon nombre, qui, bien que non exempts de faute pour s'être affiliés à de semblables sociétés, ne trempent cependant pas dans leurs actes criminels et ignorent le but final que ces sociétés s efforcent d'atteindre. De même encore, il se peut faire que quelques uns des groupes n'approuvent pas les conclusions extrêmes auxquelles la logique devrait les contraindre d'adhérer, puisqu'elles découlent nécessairement des principes communs à toute l'association. Mais le mal porte avec lui une turpitude qui, d'elle-même, repousse et effraie. En outre, si des circonstances particulières de temps ou de lieux peuvent persuader à certaines fractions de demeurer en deçà de ce qu'elles souhaiteraient de faire, ou de ce que font d'autres associations, il n'en faut pas conclure pour cela que ces groupes soient étrangers au pacte fondamental de la maçonnerie. Ce pacte demande à être apprécié, moins par les actes accomplis et par leurs résultats que par l'esprit qui l'anime et par ses principes généraux.

Or, le premier principe des naturalistes, c'est qu'en toutes choses, la nature ou la raison humaine doit être maîtresse et souveraine. Cela posé, il s'agit des devoirs envers Dieu, ou bien ils en font peu de cas, ou ils en altère l'essence par des opinions vagues et des sentiments erronés. Ils nient que Dieu soit l'auteur d'aucune révélation. Pour eux, en dehors de ce que peut comprendre la raison humaine, il n'y a ni dogme religieux, ni vérité, ni maître en la parole de qui, au nom de son mandat officiel d'enseignement, on doive avoir foi. Or, comme la mission tout à fait propre et spéciale de l'Eglise catholique consiste à recevoir dans leur plénitude et à garder dans une pureté incorruptible, les doctrines révélées de Dieu, aussi bien que l'autorité établie pour les enseigner avec les autres secours donnés du ciel en vue de sauver les hommes, c'est contre elle que les adversaires déploient le plus d'acharnement et dirigent leurs plus violentes attaques.

Maintenant, qu'on voie à l'oeuvre la secte des francs-maçons dans les choses qui touchent à la religion, là principalement où son action peut s'exercer avec une liberté plus licencieuse et que l'on dise si elle ne semble pas s'être donné pour mandat de mettre à exécution les décrets des naturalistes.
Ainsi, dut-il lui en coûter un long et opiniâtre labeur, elle se propose de réduire à rien, au sein de la société civile, le magistère et l'autorité de l'Eglise; d'où cette conséquence que les francs-maçons s'appliquent à vulgariser, et pour laquelle ils ne cessent pas de combattre, à savoir qu'il faut absolument séparer l'Eglise de l'Etat. Par suite, ils excluent des lois aussi bien que de l'administration de la chose publique, la très salutaire influence de la religion catholique et ils aboutissent logiquement à la prétention de constituer l'Etat tout entier en dehors des institutions et des préceptes de l'Eglise.

Mais il ne leur suffit pas d'exclure de toute participation au gouvernement des affaires humaines, l'Eglise, ce guide si sage et si sûr : il faut encore qu'ils la traitent en ennemie et usent de violence contre elle. De là l'impunité avec laquelle, par la parole, par la plume, par l'enseignement, il est permis de s'attaquer aux fondements même de la religion catholique. Ni les droits de l'Eglise, ni les prérogatives dont la Providence l'avait dotée, rien n'échappe à leurs attaques. On réduit presque à rien sa liberté d'action, et cela par des lois qui, en apparence, ne semblent pas trop oppressives, mais qui, en réalité, sont expressément faites pour enchaîner cette liberté. Au nombre des lois exceptionnelles faites contre le clergé, Nous signalerons particulièrement celles qui auraient pour résultat de diminuer notablement le nombre des ministres du sanctuaire et de réduire toujours davantage leurs moyens indispensables d'action et d'existence. Les restes des biens ecclésiastiques soumis à mille servitudes, sont placés sous la dépendance et le bon plaisir d'administrateurs civils. Les communautés religieuses sont supprimées ou dispersées.

A l'égard du Siège apostolique et du Pontife romain, l'inimitié de ces sectaires a redoublé d'intensité. Après avoir, sous de faux prétextes, dépouillé le pape de sa souveraineté temporelle, nécessaire garantie de sa liberté et de ses droits, ils l'ont réduit à une situation tout à la fois inique et intolérable, jusqu'à ce qu'enfin, en ces derniers temps, les fauteurs de ces sectes en soient arrivés au point qui était depuis longtemps le but de leur secret dessein : à savoir, de proclamer que le moment est venu de supprimer la puissance sacrée des Pontifes romains et de détruire entièrement cette Papauté qui est d'institution divine. Pour mettre hors de doute l'existence d'un tel plan, à défaut d'autres preuves, il suffirait d'invoquer le témoignage d'hommes qui ont appartenu à la secte et dont la plupart, soit dans le passé, soit à une époque plus récente, ont attesté comme certaine la volonté où sont les francs-maçons de poursuivre le catholicisme d'une inimitié exclusive et implacable, avec leur ferme résolution de ne s'arrêter qu'après avoir ruiné de fond en comble toutes les institutions religieuses établies par les Papes.
Que si tous les membres de la secte ne sont pas obligés d'adjurer explicitement le catholicisme, cette exception, loin de nuire au plan général de la franc-maçonnerie, sert plutôt ses intérêts. Elle lui permet d'abord de tromper plus facilement les personnes simples et sans défiance, et elle rend accessible à un plus grand nombre l'admission dans la secte. De plus, en ouvrant leurs rangs à des adeptes qui viennent à eux des religions les plus diverses, ils deviennent plus capables d'accréditer la grande erreur du temps présent, laquelle consiste à reléguer au rang des choses indifférentes le souci de la religion, et à mettre sur le pied de l'égalité toutes les formes religieuses. Or, à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées.

Les naturalistes vont encore plus loin. Audacieusement engagés dans la voie de l'erreur sur les plus importantes questions, ils sont entraînés et comme précipités par la logique jusqu'aux conséquences les plus extrêmes de leurs principes, soit à cause de la faiblesse de la nature humaine, soit par le juste châtiment dont Dieu frappe leur orgueil. Il suit de là qu'ils ne gardent même plus dans leur intégrité et dans leur certitude, les vérités accessibles à la seule lumière de la raison naturelle, telles que sont assurément l'existence de Dieu, la spiritualité et l'immortalité de l'âme. Emportée dans cette nouvelle voie d'erreur, la secte des francs-maçons n'a pas échappé à ces écueils. En effet, bien que, prise dans son ensemble, la secte fasse profession de croire à l'existence de Dieu, le témoignage de ses propres membres établit que cette croyance n'est pas, pour chacun d'eux individuellement, l'objet d'un assentiment ferme et d'une inébranlable certitude. Ils ne dissimulent pas que la question de Dieu est parmi eux une cause de grands dissentiments. Il est même avéré qu'il y a peu de temps, une sérieuse controverse s'est engagée entre eux à ce sujet. En fait, la secte laisse aux initiés liberté entière de se prononcer en tel ou tel sens, soit pour affirmer l'existence de Dieu, soit pour la nier; et ceux qui nient résolument ce dogme sont aussi bien reçus à l'initiation que ceux qui, d'une façon certaine, l'admettent encore, mais en le dénaturant, comme les panthéistes dont l'erreur consiste précisément, tout en retenant de l'Etre divin on ne sait quelles absurdes apparences, à faire disparaître ce qu'il y a d'essentiel dans la vérité de son existence.

Or, quand ce fondement nécessaire est détruit ou seulement ébranlé, il va de soi que les autres principes de l'ordre naturel chancellent dans la raison humaine et qu'elle ne sait plus à quoi s'en tenir, ni sur la création du monde par un acte libre et souverain du Créateur, ni sur le gouvernement de la Providence, ni sur la survivance de l'âme et de la réalité d'une vie future et immortelle succédant à la vie présente. L'effondrement des vérités, qui sont la base de l'ordre naturel et qui importent si fort à la conduite rationnelle et pratique de la vie, aura un contrecoup sur les moeurs privées et publiques. Passons sous silence ces vertus surnaturelles que, à moins d'un don spécial de Dieu, personne ne peut ni pratiquer ni acquérir; ces vertus dont il est impossible de trouver aucune trace chez ceux qui font profession d'ignorer dédaigneusement la rédemption du genre humain, la grâce des sacrements, le bonheur futur à conquérir dans le ciel. Nous parlons simplement des devoirs qui résultent des principes de l'honnêteté naturelle.

Un Dieu qui a créé le monde et qui le gouverne par sa Providence; une loi éternelle dont les prescriptions ordonnent de respecter l'ordre de la nature et défendent de le troubler; une fin dernière placée pour l'âme dans une région supérieure aux choses humaines et au-delà de cette hôtellerie terrestre; voilà les sources, voilà les principes de toute justice et honnêteté. Faites-les disparaître (c'est la prétention des naturalistes et des francs-maçons) et il sera impossible de savoir en quoi consiste la science du juste et de l'injuste ou sur quoi elle s'appuie. Quant à morale, la seule chose qui ait trouvé grâce devant les membres de la secte franc-maçonnique et dans laquelle ils veulent que la jeunesse soit instruite avec soin, c'est celle qu'ils appellent " morale civique ", " morale indépendante ", " morale libre ", en d'autres termes, morale qui ne fait aucune place aux idées religieuses.

Or, combien une telle morale est insuffisante, jusqu'à quel point elle manque de solidité et fléchit sous le souffle des passions, on le peut voir assez par les tristes résultats qu'elle a déjà donnés. Là en effet où, après avoir pris la place de la morale chrétienne, elle a commencé à régner avec plus de liberté, on a vu promptement dépérir la probité et l'intégrité des moeurs, grandir et se fortifier les opinions les plus monstrueuses, et l'audace des crimes partout déborde. Ces maux provoquent aujourd'hui des plaintes et des lamentations universelles, auxquelles font parfois échos bon nombre de ceux-là mêmes qui, bien malgré eux, sont contraints de rendre hommage à l'évidence de la vérité.

En outre, la nature humaine ayant été violée par le péché originel, et à cause de cela, étant devenue beaucoup plus disposée au vice qu'à la vertu, l'honnêteté est absolument impossible si les mouvements désordonnés de l'âme ne sont pas réprimés et si les appétits n'obéissent pas à la raison. Dans ce conflit, il faut souvent mépriser les intérêts terrestres et se résoudre aux plus durs travaux et à la souffrance, pour que la raison victorieuse demeure en possession de sa principauté. Mais les naturalistes et les francs-maçons n'ajoutent aucune foi à la Révélation que Nous tenons de Dieu, nient que le père du genre humain ait péché et, par conséquent, que les forces du libre arbitre soient d'une façon " débilitées ou inclinées vers le mal ". Tout au contraire, ils exagèrent la puissance et l'excellence de la nature et, mettant uniquement en elle le principe et la règle de la justice, ils ne peuvent même pas concevoir la nécessité de faire de constants efforts et de déployer un très grand courage pour comprimer les révoltes de la nature et pour imposer silence à ses appétits.

Aussi voyons-nous multiplier et mettre à la portée de tous les hommes ce qui peut flatter leurs passions. Journaux et brochures d'où la réserve et la pudeur sont bannies; représentations théâtrales dont la licence passe les bornes; oeuvres artistiques où s'étalent avec un cynisme révoltant les principes de ce qu'on appelle aujourd'hui le réalisme; inventions ingénieuses destinées à augmenter les délicatesses et les jouissances de la vie; en un mot, tout est mis en oeuvre pour satisfaire l'amour du plaisir avec lequel finit par se mettre d'accord la vertu endormie.

Assurément ceux-là sont coupables mais, en même temps, ils sont conséquents avec eux-mêmes qui, supprimant l'espérance des biens futurs, abaissent la félicité au niveau des choses périssables, plus bas même que les horizons terrestres. A l'appui de ces assertions, il serait facile de produire des faits certains bien qu'en apparence, incroyables. Personne en effet, n'obéissant avec autant de servilité à ces habiles et rusés personnages que ceux dont le courage s'est énervé et brisé dans l'esclavage des passions, il s'est trouvé dans la franc-maçonnerie des sectaires pour soutenir qu'il fallait systématiquement employer tous les moyens de saturer la multitude de licences et de vices, bien assurés qu'à ces conditions, elle serait tout entière entre leurs mains et pourrait servir d'instrument à l'accomplissement de leurs projets les plus audacieux.

Relativement à la société domestique, voici à quoi se résume l'enseignement des naturalistes. Le mariage n'est qu'une variété de l'espèce des contrats; il peut donc être légitimement dissout à la volonté des contractants. Les chefs du gouvernement ont puissance sur le lien conjugal. Dans l'éducation des enfants, il n'y a rien à leur enseigner méthodiquement, ni à leur prescrire en fait de religion. C'est affaire à chacun d'eux, lorsqu'ils seront en âge, de choisir la religion qui leur plaira. Or, non seulement les francs-maçons adhèrent entièrement à ces principes, mais ils s'appliquent à les faire passer dans les moeurs et dans les institutions. Déjà, dans beaucoup de pays, même catholiques, il est établi qu'en dehors du mariage civil, il n'y a pas d'union légitime. Ailleurs, la loi autorise le divorce que d'autres peuples s'apprêtent à introduire dans leur législation, le plus tôt possible. Toutes ces mesures hâtent la réalisation prochaine du projet de changer l'essence du mariage et de le réduire à n'être plus qu'une union instable, éphémère, née du caprice d'un instant et pouvant être dissoute quand ce caprice changera.

La secte concentre aussi toutes ses énergies et tous ses efforts pour s'emparer de l'éducation de la jeunesse. Les francs-maçons espèrent qu'ils pourront aisément former d'après leurs idées cet âge si tendre et en plier la flexibilité dans le sens qu'ils voudront, rien ne devant être plus efficace pour préparer à la société civile, une race de citoyens telle qu'ils rêvent de la lui donner. C'est pour cela que, dans l'éducation et l'instruction des enfants, ils ne veulent tolérer les ministres de l'Eglise, ni comme surveillants, ni comme professeurs. Déjà, dans plusieurs pays, ils ont réussi à faire confier exclusivement à des laïques l'éducation de la jeunesse, aussi bien qu'à proscrire totalement de l'enseignement de la morale, les grands et saints devoirs qui unissent l'homme à Dieu.

Viennent ensuite les dogmes de la science politique. Voici quelles sont en cette matière les thèses des naturalistes : " Les hommes sont égaux en droit; tous, à tous les points de vue, sont d'égale condition. Etant tous libres par nature, aucun d'eux n'a le droit de commander à un de ses semblables et c'est faire violence aux hommes que de prétendre les soumettre à une autorité quelconque, à moins que cette autorité ne procède d'eux-mêmes. Tout pouvoir est dans le peuple libre; ceux qui exercent le commandement n'en sont les détenteurs que par le mandat ou par la concession du peuple, de telle sorte que si la volonté populaire change, il faut dépouiller de leur autorité les chefs de l'Etat, même malgré eux. La source de tous les droits et de toutes les fonctions civiles réside, soit dans la multitude, soit dans le pouvoir qui régit l'Etat, mais quand il a été constitué d'après les nouveaux principes. En outre, l'Etat doit être athée. Il ne trouve, en effet, dans les diverses formes religieuses, aucune raison de préférer l'une à l'autre; donc, toutes doivent être mises sur un pied d'égalité ".
Or, que ces doctrines soient professées par les francs-maçons, que tel soit pour eux l'idéal d'après lequel ils entendent constituer les sociétés, cela est presque trop évident pour avoir besoin d'être prouvé. Il y a déjà longtemps qu'ils travaillent à le réaliser, en y employant toutes leurs forces et toutes leurs ressources. Ils frayent ainsi le chemin à d'autres sectaires nombreux et plus audacieux, qui se tiennent prêts à tirer de ces faux principes des conclusions encore plus détestables, à savoir le partage égal et la communauté des biens entre tous les citoyens, après que toute distinction de rang et de fortune aura été abolie.

Les faits que Nous venons de résumer mettent en une lumière suffisante la constitution intime des francs-maçons et montrent clairement par quelle route ils s'acheminent vers leur but. Leurs dogmes principaux sont en un si complet et si manifeste désaccord avec la raison qu'il ne se peut imaginer rien de plus pervers. En effet, vouloir détruire la religion et l'Eglise, établies par Dieu lui-même et assurées par lui d'une perpétuelle protection, pour ramener parmi nous, après dix huit siècles, les moeurs et les institutions des païens, n'est-ce pas le comble de la folie et de la plus audacieuse impiété? Mais ce qui n'est ni moins horrible ni plus supportable, c'est de voir répudier les bienfaits miséricordieux acquis par Jésus Christ, d'abord aux individus, puis aux hommes groupés en familles et en nations : bienfaits qui, au témoignage des ennemis du christianisme, sont du plus haut prix. Certes, dans un plan si insensé et si criminel, il est bien permis de reconnaître la haine implacable dont Satan est animé à l'égard de Jésus Christ et sa passion de vengeance.

L'autre dessein, à la réalisation duquel les francs-maçons emploient tous leurs efforts, consiste à détruire les fondements principaux de la justice et de l'honnêteté. Par là, ils se font les auxiliaires de ceux qui voudraient, qu'à l'instar de l'animal, l'homme n'eût d'autre règle d'action que ses désirs. Ce dessein ne va rien moins qu'à déshonorer le genre humain et à le précipiter ignominieusement à sa perte. Le mal s'augmente de tous les périls qui menacent la société domestique et la société civile. Ainsi que Nous l'avons exposé ailleurs, tous les peuples, tous les siècles s'accordent à reconnaître dans le mariage quelque chose de sacré et de religieux et la loi divine a pourvu à ce que les unions conjugales ne puissent pas être dissoutes. Mais si elles deviennent purement profanes, s'il est permis de le rompre au gré des contractants, aussitôt la constitution de la famille sera en proie au trouble et à la confusion; les femmes seront découronnées de leur dignité; toute protection et toute sécurité disparaîtront pour les enfants et pour leurs intérêts.

Quant à la prétention de faire l'Etat complètement étranger à la religion et pouvant administrer les affaires publiques sans tenir plus de compte de Dieu que s'il n'existait pas, c'est une témérité sans exemple, même chez les païens. Ceux-ci portaient si profondément gravée au plus intime de leur âme, non seulement une idée vague des cieux, mais la nécessité sociale de la religion, qu'à leur sens il eût été plus aisé à une ville de se tenir debout sans être appuyée au sol que privée de Dieu. De fait, la société du genre humain, pour laquelle la nature nous a créés, a été constituée par Dieu autour de la nature. De lui, comme principe et comme source, découlent dans leur force et dans leur pérennité, les bienfaits innombrables dont elle nous enrichit. Aussi, de même que la voix de la nature rappelle à chaque homme en particulier l'obligation où il est d'offrir à Dieu le culte d'une pieuse reconnaissance, parce que c'est à lui que nous sommes redevables de la vie et des biens qui l'accompagnent, un devoir semblable s'impose aux peuples et aux sociétés.

De là résulte avec la dernière évidence que ceux qui veulent briser toute relation entre la société civile et les devoirs de la religion, ne commettent pas seulement une injustice, mais, par leur conduite, prouvent leur ignorance et leur ineptie. En effet, c'est par la volonté de Dieu que les hommes naissent pour être réunis et pour vivre en société; l'autorité est le lien nécessaire au maintien de la société civile, de telle sorte que, ce lien brisé, elle se dissout fatalement et immédiatement. L'autorité a donc pour auteur le même Etre qui a créé la société. Aussi, quel que soit celui entre les mains de qui le pouvoir réside, il est le ministre de Dieu. Par conséquent, dans la mesure où l'exigent la fin et la nature de la société humaine, il faut obéir au pouvoir légitime commandant des choses justes, comme à l'autorité même de Dieu qui gouverne tout; et rien n'est plus contraire à la vérité que de soutenir qu'il dépend de la volonté du peuple de refuser cette obéissance quand il lui plaît.

De même, si l'on considère que tous les hommes sont de même race et de même nature et qu'ils doivent tous atteindre la même fin dernière et si l'on regarde aux devoirs et aux droits qui découlent de cette communauté d'origine et de destinée, il n'est pas douteux qu'ils soient tous égaux. Mais, comme ils n'ont pas tous les mêmes ressources d'intelligence et qu'ils diffèrent les uns des autres, soit par les facultés de l'esprit, soit par les énergies physiques, comme enfin il existe entre eux mille distinctions de moeurs, de goûts, de caractères, rien ne répugne tant à la raison que de prétendre les ramener tous à la même mesure et d'introduire dans les instructions de la vie civile une égalité rigoureuse et mathématique. De même en effet que la parfaite constitution du corps humain résulte de l'union et de l'assemblage des membres, qui n'ont ni les mêmes forces, ni les mêmes fonctions, mais dont l'heureuse association et le concours harmonieux donnent à tout l'organisme sa beauté plastique, sa force et son aptitude à rendre les services nécessaires, de même, au sein de la société humaine, se trouve une variété presque infinie de parties dissemblables. Si elles étaient toutes égales entre elles et libres, chacune pour son compte, d'agir à leur guise, rien ne serait plus difforme qu'une telle société. Si, au contraire, par une sage hiérarchie des mérites, des goûts, des aptitudes, chacune d'elles concourt au bien général, vous voyez se dresser devant vous l'image d'une société bien ordonnée et conforme à la nature.

Les malfaisantes erreurs que Nous venons de rappeler menacent les Etats des dangers les plus redoutables. En effet, supprimez la crainte de Dieu et le respect dû à ses lois; laissez tomber en discrédit l'autorité des princes; donnez libre carrière et encouragement à la manie des révolutions; lâchez la bride aux passions populaires; brisez tout frein sauf celui du châtiment ; vous aboutissez par la force des choses à un bouleversement universel et à la ruine de toutes les institutions : tel est, il est vrai, le but avéré, explicite, que poursuivent de leurs efforts beaucoup d'associations communistes et socialistes ; et la secte des francs-maçons n'a pas le droit de se dire étrangère à leurs attentats, puisqu'elle favorise leurs desseins et que, sur le terrain des principes, elle est entièrement d'accord avec elles. Si ces principes ne produisent pas immédiatement et partout leurs conséquences extrêmes, ce n'est ni à la discipline de la secte, ni à la volonté des sectaires qu'il faut l'attribuer; mais d'abord à la vertu de cette divine religion qui ne peut être anéantie; puis aussi à l'action des hommes qui, formant la partie la plus saine des nations, refusent de subir le joug des sociétés secrètes et luttent avec courage contre leurs entreprises insensées.

Et plût à Dieu que tous, jugeant l'arbre par ses fruits, sussent reconnaître le germe et le principe des maux qui nous accablent, des dangers qui nous menacent. Nous avons affaire à un ennemi rusé et fécond en artifices. Il excelle à chatouiller agréablement les oreilles des princes et des peuples; il a su prendre les uns et les autres par la douceur de ses maximes et l'appât de ses flatteries. Les princes? Les francs-maçons se sont insinués dans leurs faveurs sous le masque de l'amitié, pour faire d'eux des alliés et de puissants auxiliaires, à l'aide desquels ils opprimeraient plus sûrement les catholiques. Afin d'aiguillonner plus vivement le zèle de ces hauts personnages, ils poursuivent l'Eglise d'impudentes calomnies. C'est ainsi qu'ils l'accusent d'être jalouse de la puissance des souverains et de leur contester leurs droits. Assurés par cette politique, de l'impunité de leur audace, ils ont commencé à jouir d'un grand crédit sur les gouvernements. D'ailleurs, ils se tiennent toujours prêts à ébranler les fondements des empires, à poursuivre, à dénoncer et même à chasser les princes, toutes les fois que ceux-ci paraissent user du pouvoir autrement que la secte ne l'exige.

Les peuples, ils se jouent d'eux en les flattant par des procédés semblables. Ils ont toujours à la bouche les mots de " liberté " et de " prospérité publique ". A les en croire, c'est l'Eglise, ce sont les souverains qui ont toujours fait obstacle à ce que les masses fussent arrachées à une servitude injuste et délivrées de la misère. Ils ont séduit le peuple par ce langage fallacieux et, excitant en lui la soif des changements, ils l'ont lancé à l'assaut des deux puissances ecclésiastique et civile. Toutefois, la réalité des avantages qu'on espère demeure toujours au-dessous de l'imagination et de ses désirs. Bien loin d'être devenu plus heureux, le peuple, accablé par une oppression et une misère croissantes, se voit encore dépouillé des consolations qu'il eût pu trouver avec tant de facilité et d'abondance dans les croyances et les pratiques de la religion chrétienne. Lorsque les hommes s'attaquent avec l'ordre providentiellement établi par une juste punition de leur orgueil, ils trouvent souvent l'affliction et la ruine de la fortune prospère sur laquelle ils avaient témérairement compté pour l'assouvissement de tous leurs désirs.

Quant à l'Eglise, si, par-dessus toute chose, elle ordonne aux hommes d'obéir à Dieu, souverain Seigneur de l'Univers, l'on porterait contre elle un jugement calomnieux si l'on croyait qu'elle est jalouse de la puissance civile ou qu'elle songe à entreprendre sur les droits des princes. Loin de là ! Elle met sous la sanction du devoir et de la conscience, l'obligation de rendre à la puissance civile ce qui lui est légitimement dû. Si elle fait découler de Dieu lui-même, le droit de commander, il en résulte pour l'autorité, un surcroît considérable de dignité et une facilité plus grande de se concilier l'obéissance, le respect et le bon vouloir des citoyens.

D'ailleurs, toujours amie de la paix, c'est elle qui entretient la concorde en embrassant tous les hommes dans la tendresse de sa charité maternelle. Uniquement attentive à procurer le bien des mortels, elle ne se lasse pas de rappeler qu'il faut toujours tempérer la justice par la clémence, le commandement par l'équité, les lois par la modération; que le droit de chacun est inviolable; que c'est un devoir de travailler au maintien de l'ordre et de la tranquillité générale et de venir en aide, dans toute la mesure du possible, par la charité privée et publique, aux souffrances des malheureux. Mais, pour employer fort à propos les paroles de saint Augustin, ils croient ou cherchent à faire croire que la doctrine chrétienne est incompatible avec le bien de l'Etat, parce qu'ils veulent fonder l'Etat, non sur la solidité des vertus, mais sur l'impunité des vices. Si tout cela était mieux connu, princes et peuples feraient preuve de sagesse politique et agiraient conformément aux exigences du salut général, en s'unissant à l'Eglise pour résister aux attaques des francs-maçons, au lieu de s'unir aux francs-maçons pour combattre l'Eglise.

Quoi qu'il en puisse advenir, Notre devoir est de Nous appliquer à trouver des remèdes proportionnés à un mal si intense et dont les ravages ne se sont que trop étendus. Nous le savons : notre meilleur et plus solide espoir de guérison est dans la vertu de cette religion divine que les francs-maçons haïssent d'autant plus qu'ils la redoutent davantage. Il importe donc souverainement de faire d'elle le point central de la résistance contre l'ennemi commun. Aussi, tous les décrets portés par les Pontifes romains, Nos prédécesseurs, en vue de paralyser les efforts et les tentatives de la secte maçonnique, toutes les sentences prononcées par eux pour détourner les hommes de s'affilier à cette secte ou pour les déterminer à en sortir, Nous entendons les ratifier à nouveau, tant en général qu'en particulier. Plein de confiance à cet égard dans la bonne volonté des chrétiens, Nous les supplions, au nom de leur salut éternel, et Nous leur demandons de se faire une obligation sacrée de conscience de ne jamais s'écarter, même d'une seule ligne, des prescriptions promulguées à ce sujet par le Siège apostolique.

Quant à vous, Vénérables Frères, Nous vous prions, Nous vous conjurons d'unir vos efforts aux Nôtres et d'employer votre zèle à faire disparaître l'impure contagion du poison qui circule dans les veines de la société et l'infecte tout entière. Il s'agit pour vous de procurer la gloire de Dieu et le salut du prochain. Combattant pour de si grandes causes, ni le courage, ni la force ne vous ferons défaut. Il vous appartient de déterminer dans votre sagesse par quels moyens plus efficaces vous pourrez avoir raison des difficultés et des obstacles qui se dresseront contre vous. Mais puisque l'autorité inhérente à Notre charge Nous impose le devoir de vous tracer Nous-même la ligne de conduite que Nous estimons la meilleure, Nous vous dirons :

En premier lieu, arrachez à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle qu'elle est.

Secondement par vos discours et par vos Lettres pastorales spécialement consacrées à cette question, instruisez vos peuples; faites leur connaître les artifices employés par ces sectes pour séduire les hommes et les attirer dans leurs rangs, montrez leur la perversité de leur doctrine et l'infamie de leurs actes. Rappelez leur qu'en vertu des sentences plusieurs fois portées par Nos prédécesseurs, aucun catholique, s'il veut rester digne de ce nom et avoir de son salut le souci qu'il mérite, ne peut, sous aucun prétexte, s'affilier à la secte des francs-maçons. Que personne donc ne se laisse tromper par de fausses apparences d'honnêteté. Quelques personnes peuvent en effet croire que, dans les projets des francs-maçons, il n'y a rien de formellement contraire à la sainteté de la religion et des moeurs. Toutefois, le principe fondamental qui est comme l'âme de la secte, étant condamné par la morale, il ne saurait être permis de se joindre à elle ni de lui venir en aide d'aucune façon.

Il faut ensuite, à l'aide de fréquentes instructions et exhortations, faire en sorte que les masses acquièrent la connaissance de la religion. Dans ce but, Nous conseillons très fort d'exposer, soit par écrit, soit de vive voix et dans des discours ad hoc les éléments des principes sacrés qui constituent la philosophie chrétienne. Cette dernière recommandation a surtout pour but de guérir, par une science de bon aloi, les maladies intellectuelles des hommes et de les prémunir tout à la fois contre les formes multiples de l'erreur et contre les nombreuses séductions du vice, surtout en un temps où la licence des écrits va de pair avec une insatiable avidité d'apprendre. Pour l'accomplir, vous aurez avant tout l'aide et la collaboration de votre clergé, si vous donnez tout le soin à le bien former et à le maintenir dans la perfection de la discipline ecclésiastique et dans la science des Saintes Lettres.

Toutefois, une cause si belle et d'une si haute importance appelle encore à son secours le dévouement intelligent des laïques qui unissent les bonnes moeurs et l'instruction à l'amour de la religion et de la patrie. Mettez en commun, Vénérables Frères, les forces de ces deux ordres, et donnez tous vos soins à ce que les hommes connaissent à fond l'Eglise catholique et l'aiment de tout leur coeur. Car plus cette connaissance et cet amour grandiront dans les âmes, plus on prendra en dégoût les sociétés secrètes, plus on sera empressé d'en finir.

Nous profitons à dessein de la nouvelle occasion qui Nous est offerte d'insister sur la recommandation déjà faite par Nous en faveur du tiers ordre de saint François, à la discipline duquel Nous avons apporté de sages tempéraments. Il faut mettre un grand zèle à le propager et à l'affermir. Tel, en effet, qu'il a été établi par son auteur, il consiste tout entier en ceci : attirer les hommes à l'amour de Jésus Christ, à la pratique des vertus chrétiennes. Il peut donc rendre de grands services pour aider à vaincre la contagion de ces sectes détestables. Que cette sainte Association fasse donc tous les jours de nouveaux progrès. Un grand nombre de fruits peuvent en être attendus et le principal est de conduire les âmes à la liberté, à la fraternité, à l'égalité juridique, non selon l'absurde façon dont les francs-maçons entendent ces choses, mais telles que Jésus Christ a voulu enrichir le genre humain et que saint François les a mises en pratique.

Nous parlons donc ici de la liberté des enfants de Dieu au nom de laquelle Nous refusons d'obéir à des maîtres iniques qui s'appellent Satan et les mauvaises passions. Nous parlons de la fraternité qui nous rattache à Dieu comme au Créateur et Père de tous les hommes. Nous parlons de l'égalité qui, établie sur les fondements de la justice et de la charité, ne rêve pas de supprimer toute distinction entre les hommes, mais excelle à faire, de la variété des conditions et des devoirs de la vie, une harmonie admirable et une sorte de merveilleux concert dont profitent naturellement les intérêts et la dignité de la vie civile.

En troisième lieu, une institution due à la sagesse de nos pères et momentanément interrompue par le cours des temps, pourrait, à l'époque où nous sommes, redevenir le type et la forme de créations analogues. Nous voulons parler de ces corporations ouvrières destinées à protéger, sous la tutelle de la religion, les intérêts du travail et les moeurs des travailleurs. Si le pierre de touche d'une longue expérience avait fait apprécier à nos ancêtres l'utilité de ces associations, notre âge en retirerait peut-être de plus grands fruits, tant elles offrent de précieuses ressources pour combattre avec succès et pour écraser la puissance des sectes. Ceux qui n'échappent à la misère qu'au prix du labeur de leurs mains, en même temps que, par leur condition, ils sont souverainement dignes de la charitable assistance de leurs semblables, sont aussi les plus exposés à être trompés par les séductions et les ruses des apôtres du mensonge. Il faut donc leur venir en aide avec une grande habileté et leur ouvrir les rangs d'associations honnêtes pour les empêcher d'être enrôlés dans les mauvaises. En conséquence, et pour le salut du peuple, Nous souhaitons ardemment de voir se rétablir, sous les auspices et le patronage des évêques, ces corporations appropriées aux besoins du temps présent. Ce n'est pas pour Nous une joie médiocre d'avoir vu déjà se constituer en plusieurs lieux, des associations de ce genre, ainsi que des sociétés de patrons, le but des uns et des autres étant de venir en aide à l'honnête classe des prolétaires, d'assurer à leurs familles et à leurs enfants, le bienfait d'un patronage tutélaire, de leur fournir les moyens de garder, avec de bonnes moeurs, la connaissance de la religion et l'amour de la piété.

Nous ne saurions passer ici sous silence une Société qui a donné tant d'exemples admirables et qui a si bien mérité des classes populaires : Nous voulons parler de celle qui a pris le nom de son père, saint Vincent de Paul. On connaît assez les oeuvres accomplies par cette société et le but qu'elle se propose. Les efforts de ses membres tendent uniquement à se porter, par une charitable initiative, au secours des pauvres et des malheureux, ce qu'ils font avec une merveilleuse sagacité et une non moins admirable modestie. Mais plus cette société cache le bien qu'elle opère, plus elle est apte à pratiquer la charité chrétienne et à soulager les misères des hommes.

Quatrièmement, afin d'atteindre plus aisément le but de Nos désirs, Nous recommandons avec une nouvelle insistance à votre foi et à votre vigilance, la jeunesse qui est l'espoir de la société. Appliquez à sa formation la plus grande partie de vos sollicitudes pastorales. Quels qu'aient déjà pu être à cet égard votre zèle et votre prévoyance, croyez que vous n'en ferez jamais assez pour soustraire la jeunesse aux écoles et aux maîtres prés desquels elle serait exposée à respirer le souffle empoisonné des sectes. Parmi les prescriptions de la doctrine chrétienne, il en est une sur laquelle devront insister les parents, les pieux instituteurs, les curés, sous l'impulsion de leurs évêques. Nous voulons parler de la nécessité de prémunir leurs enfants ou leurs élèves contre ces sociétés criminelles, en leur apprenant de bonne heure à se méfier des artifices perfides et variés à l'aide desquels leurs prosélytes cherchent à enlacer les hommes. Ceux qui ont charge de préparer les jeunes gens à recevoir les sacrements comme il faut, agiraient sagement s'ils amenaient chacun d'eux à prendre la ferme résolution de ne s'agréger à aucune société à l'insu de leurs parents ou sans avoir consulté leur curé ou leur confesseur.

Du reste, nous savons très bien que nos communs labeurs, pour arracher du champ du Seigneur ces semences pernicieuses, seraient tout à fait impuissants si, du haut du ciel, le Maître de la vigne ne secondait ces efforts. Il est donc nécessaire d'implorer son assistance et son secours avec une grande ardeur et par des sollicitations réitérées, proportionnées à la nécessité des circonstances et à l'intensité du péril. Fière de ses précédents succès, la secte des francs-maçons lève insolemment la tête et son audace semble ne plus connaître aucune borne. Rattachés les uns aux autres par le lien d'une fédération criminelle et de leurs projets occultes, ses adeptes se prêtent un mutuel appui et se provoquent entre eux à oser et à faire le mal.

A une si violente attaque doit répondre une défense énergique. Que les gens de bien s'unissent donc, eux aussi, et forment une immense coalition de prière et d'efforts. En conséquence, Nous leur demandons de faire entre eux, par la concorde des esprits et des coeurs, une cohésion qui les rendent invincibles contre les assauts des sectaires. En outre, qu'ils tendent vers Dieu des mains suppliantes et que leurs gémissements s'efforcent d'obtenir la prospérité et les progrès persévérants du christianisme, la paisible jouissance pour l'Eglise de la liberté nécessaire, le retour des égarés au bien, le triomphe de la vérité sur l'erreur, de la vertu sur le vice.

Demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu, de se faire notre auxiliaire et notre interprète. Victorieuse de Satan dès le premier instant de sa conception, qu'Elle déploie sa puissance contre les sectes réprouvées qui font si évidemment revivre parmi nous l'esprit de révolte, l'incorrigible perfidie et la ruse du démon. Appelons à notre aide le prince des milices célestes, saint Michel, qui a précipité dans les enfers les anges révoltés; puis saint Joseph, l'époux de la Très Sainte Vierge, le céleste et tutélaire patron de l'Église catholique et les grands apôtres saint Pierre et saint Paul, ces infatigables semeurs et ces champions invincibles de la foi catholique. Grâce à leur protection et à la persévérance de tous les fidèles dans la prière, Nous avons la confiance que Dieu daignera envoyer un secours opportun et miséricordieux au genre humain en proie à un si grand danger.
En attendant, comme gage des dons célestes et comme témoignage de Notre bienveillance, Nous vous envoyons du fond du coeur la bénédiction apostolique, à vous, Vénérables Frères, ainsi qu'au clergé et aux peuples confiés à votre sollicitude.
Donné à Rome, près Saint Pierre, le 20 avril 1884, de Notre Pontificat la septième année.
LÉON XIII

Excellentes nouvelles d'Asie

Voila de bonnes nouvelles d'Asie que nous communique l'abbé Chazal. 
Vous trouverez ici la traduction française de ces nouvelles, effectuée par le blog Avec l'Immaculée.


De gauche à droite: Les abbés Suelo, Valan, Chazal et le père Elijah ofm.
Dear Fr Pfeiffer,

We cannot crumble, being crumbs already, but we can be crushed, as more calls keep on pouring on our little number of priests, six and a half only so far for the Austrasian region, Fathers Nariai (who entertained me very kindly recently), Pancras, Suelo, Hartley, Elijah, Valan Rajkumar and yours truly. The outlook, much improved from a year ago deserves a visit from you without too much delay.
MICROSEMINARY
On September 17th, we moved at last to the House of Our Lady of Lourdes in Tanauam, three priests, two seminarians, one famous cook.
It is a farm, yet 50 minutes away from the airport... if we had a car!
I am very glad that we have a place where Fr Suelo can truly rest, far from the fawl air of Manila. This place seemed to be at first without mosquitoes, and now in the rainy season, you can sleep with open window and switch off the fan.... therefore no need of buying air conditioning. That is good news because we are so broke, so for instance, todays lunch was cooked on firewood, a little burned, and we had the bananas of the property for desert. The Manila ladies came to the rescue, and the food is now up to resistance standards.
... but so are the mosquitoes.
More than a year after the sspx crisis, at last, i do have a place i can call home, following the seminary schedule as well. Our opponents should be glad to learn that we have only two seminarians to begin with, but we are plying our way bravely through the Questions of the Summa. I preached my first marian retreat the week after. We bought a 6 inch brass bell for the regularity of the house. It is small but the range is good enough; it rings 14 times a day; its name is Little Mary! Fitting, isn't it, for a microseminary...
AUSTRALIA
Not all Australians like vegemite, to my great astonishment, and i reckon the same thing applies to the SSPX decaf. It was claimed to be a Resistance free zone... like Africa.
I began with Sydney having around thirty people interested in the resistance and several scattered groups nearby. Brisbane and Melbourne-Tynong are the biggest groups though, numbering kind of fifty people each, with a distinct reaction from the XSPX, leading basically to the same result. The  reaction of Fr Taouk in Brisbane is near hysterical, given the tune on his cell phones, the threats to the faithful, the refusal of absolution and even the slamming of the confessionnal door. Another Brisbane priest made an interesting comment when presented with complaints about the AFD of Bishop Fellay: "and so what? there are good things in Vatican II!". I hope for Brisbane that Fr Hartley will start to do something, he has 25 faithful on his own, doesn't want to be Novus Ordo, got convalidated by a Thuc line bishop, but doesn't want to be a sedevacantist either, nor does he want to join the reconciliar XSPX. Australia needs another Fr Cummins.

In the spare weekdays, i did a little foray to the Cairns area, and found five souls, but got homesick in Atherton, a place resembling the central highlands of France.

So i headed down to Adelaide where the resistance is down to ten brave souls and should not shrink any further because of the sheer bravery of these people who accept totally to be reprimanded, blackmailed and put away for the sake of the truth. They told me how the Ecclesia Dei people were delighted by Bishop Fellay's visit and famed Adelaide conference last year, which does not differ that much from the Lille conference of May 07th of this year, (where, most notably, the bishop maintain his AFD as a misunderstood, subtle text, not to be used only because it divides, not because it is false).
Just as we must not abandon the Adelaide people, we must take a good care of the Streaky Bay people, because there, the use of the stick has secured the entire group of families for the resistance, to the exception of two or three people. There again the leaders are confirming that they are not getting proper answers from the XSPX priests; it is all about obedience and saying that "these priests are not going to come back, you are not going to have the mass any more... etc." So the whole group is thrown out from the Chapel and we had the Mass in a Shearing shed, quite a beautiflul liturgical surrounding for two first Holy Communions. Led by John Cash, they will hold strong.

In Tynong the resistance to the resistance is minimal, bearing the same results than the techniques of Fr Taouk. There the confreres are more polite, Fr Delsorte was kind, saluting, and Fr Belisle accepted to see me, his point being that the Society's opposition to Vatican II has never been as black and white as we wish to portray it, pointing the Institutio Generalis that is referred to in our Constitution. There appeared again, the new line of the Society, namely that we can cling to what is acceptable in the conciliar doctrine and in the new "magisterium" to draw near the official Church. In his view we are just exagerating, and the liberal slogans in the online presentation of the school are just there because of legal reasons. My question is "Why not say so?" Take the government money if you will, but don't take the goverment's ideas, or at least say that the government forces you to post these errors... but is that permitted by God? I don't think so.
So the point remains, ever since the SG letter of April 15th 2012: Vatican 2 is not a super heresy, we must keep what is good in it, interpret what is ambiguous in the LOTrad, and reject what is bad. Forget about the de Malo of St Thomas Aquinas, and the way heresy has ever crept throughout History. Ambiguity is no heresy, it is a place for discussion and interpretation. That new line has triumphed; it has corrupted leading minds, like that of Fr Belisle. He sent me off politely.
There are two species of liberals, the nasty and the kind one. The second is tougher to deal with, even if the first one tries to inflict pain, tries.
But just as those Fathers refuse to see the doctrinal change, nay, take part in it, there is always, everywhere, a tiny group of faithful that have kept their eyes opened, so we are expecting maybe seventy people for the Bishop's visit in December. We even used the hall where the Society got started for the Sunday mass. It is a great blessing to have Fr Ortiz visiting them in the meantime. Fr Hartley is not the only one in our hopes for permanent priests for these good people, so that the smoking wick does not die, but thrive (say it in Australian accent).

INDIA
Iin Chennai proper the XSPX has been so swept away that it feels that the 2012 crisis never happened, regular masses, incoming babies, a few more people from the novus ordo.
Then Fathe Valan and I took advantage of the cheapness of the Indian public transportation, something like 15 dollars from New York to Minneapolis and visited a string of families, saying masses at their places. South Tamil Nadu has  some people requiring our assistance, but down the line, you are going to see tiny clumps in the south.
I think it was very important to see them, and of course we had the extra joy to see our friendly priests in tuticorin..  There is  a candidate for the priesthood, and the old priests are really helpful for Fr Valan.
Then i flew to Goa where i saw 50 people in two groups, Goa as i never saw it before (it always stagnated in the past ten years). I gave a mini 2 days ignatian retreat, organised by Joseph Vaz, confessions, sacraments, sunday Mass, rock bottom budget. We shall do it again. Most of those people are out of reach of any bruccianic blackmail, because they come straight from the novus ordo, and understand a full condemnation of it, but they need regular visits, so fr Valan will provide in between my twice yearly visits.
Most of the good people are accounted for in Goa, and it is the same in Bombay, where my ties have stayed very strong. You can t wipe out 7 years of apostolate there, so i wonder why Fr Brucciani had to threaten people, for basically the same result as in Chennai. Not only that, but the pratnala Sisters allowed me to use their church, and i don t recall ever saying the mass in a Church in Bombay.
Interstingly, we have a clear case of marriage annulment in Bombay, a first in the resistance, if it happens. The novus ordo hesitates, because one of the spouses excluded the procreation of children, and that is not sufficient ground for them. That s typical of the new Code.
Then i headed back to Chennai for a few days. As the XSPX is claiming the village of RN Kandigai, we decided to unleash one of our most terrifying but yet undisclosed weapon: a picnic! I sang the mass in the Church, nothing has changed, except the saffronized color of the church.
REST OF ASIA - LIBERAL SLIDE
Our biggest weakness in the rest of Asia is that we are still overextended, so that the weaker elements of the mission can get picked up while we are away, by the mainstream society, using the full weight of their priestly authority and the full weight of the institution. With our mission rythm of today, i don t think the health of Fr Suelo is going to hold indefinitely. so Providence is sending us another volunteer to man the stations, Fr Elijah ofm. he came at the retreat and is going to stay with us once he obtains his leave of absence for his franciscan community. he is abandonning the novus ordo altogether, and the house of Batangas had a big role to play into his decision. 
I have no numerical progress to report except in Japan. Fr Nariai is expressing renewed friendship, after some time. I will pay him visits when I can. The core people of the diverse centers of Asia are holding strong, especially in Singapore where, even before I broached on the subject, people told me that the XSPX is persistently refusing to inform the faithful about the horrendous behaviour of Pope Francis, demonstrating hereby a clear slide. When the priests of the district are asked specific question, they take evasive action or never mention the issue of the new Rome in their sermons any more. A real doctrinal shift is in progress. The priory of Manila is printing and distributing the conference of Fr Themann that defends the AFD and the doctrinal shift, and those Filipinos that use their minds wonder how can it be, since they are told at the same time that the AFD has been rejected officially. Signs of a liberal slide are now appearing in Asia, the most notorious one being the new indian bulletin of the xspx, called "The flying squirrel"(?) that sports a sermon of pope Francis on page two and three. In it the Pope makes a bad exegesis of Luke chapter nine, praises the arch communist Fr Arrupe sj. who even gave sleepless night to Paul VI. In the past we never published the homilies of John Paul II, even a so called good one. The news section praises the World Youth Day, the Opus Dei volunteers teaching the good news of football, the Jesuit center for human rights, a Pentecostal minister arrested for his Pentecostal faith, the bishop of Cochin for opening a novus ordo radio... so I asked it to be scanned and put on the internet.
But, again, while the whole world speaks about Pope Francis, the paralysis of the xspx, or the deliberate refusal to address this issue speaks volumes, ahead of me even speaking to these people.
The opening of the  Batangas House of Our Lady of Lourdes has been a big drain on my finances and that of Julie Cordova, but it is a necessity, especially for the health of Fr Suelo, who has come to rescue us from our financial plight by.... buying a gold detector. Father is specifically looking for the gold left behind precipitously by the Japanese during ww2. In the first attempt he found the underground water pump, then later in the day the instrument pointed straight to the statue of Our Lady... it could not be otherwise, because she has a Heart of gold.
in the hope that he find something sufficient to prop us all up until Judgement Day, I assure you of all my prayers and devotion.
In the golden Hearts of Jesus and Mary,
Francois Chazal, SSPX-MC

Après six mois de pontificat, un bilan inquiétant

Nous publions ce texte fort intéressant qu'un de nos correspondants nous a envoyé. Nous le remercions vivement de cette étude que nous publierons dans le numéro d'octobre de notre bulletin.

Bonjour à tous. En tant que catholique, me voir en conscience dans l’obligation d’émettre des critiques vis-à-vis du Pape constitue pour moi une douleur immense, un véritable déchirement du cœur. Et en tant qu’Argentin, la douleur et l’angoisse n’en sont que plus profondes et plus aigües. Sachez que je me passerais bien volontiers d’avoir à écrire ce type de courrier et que je serais bien plus heureux si les choses se passaient tout autrement. Or, il se trouve que François, en à peine quelques mois de pontificat, a posé un grand nombre de gestes atypiques et à dit beaucoup de choses qui sont pour le moins troublantes. Les faits sont tellement nombreux que j’ai l’embarras du choix. J’en ai fait une sélection de cinq, prenant ceux qui me semblent être les plus représentatifs du style qu’il a visiblement décidé de donner à l’exercice de sa charge apostolique. Je vais les énumérer en essayant de montrer brièvement en quoi ils peuvent faire l’objet d’une critique et je donnerai à la fin des liens renvoyant à des articles de presse où l’on peut vérifier l’exactitude des faits évoqués. 
I. La question de l’Islam. Le Pape a adressé aux musulmans un message de vœux  pour la fin du ramadan. Jamais l’Eglise Catholique n’avait fait cela avant le Concile Vatican II. La raison en est très simple et évidente pour tout catholique n’ayant pas encore complètement perdu son sensus fidei : les actes des autres religions n’ont aucune valeur surnaturelle et ils détournent leurs adeptes de la seule voie du salut, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Comment ne pas frémir d’épouvante lorsque le Souverain Pontife dit aux adorateurs d’Allah que « nous sommes appelés à respecter la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs » ? J’en viens vraiment à me demander : a-t-il seulement lu les Actes des Apôtres et les épîtres de Saint Paul ? Au vu de la teneur de ses propos, on est en droit d’en douter…Car tout de même, on doit certes respecter les personnes, mais en aucun cas de fausses  croyances qui nient la Sainte Trinité des Personnes Divines et l’Incarnation du Verbe de Dieu…Mais, sur ce point précis, il faut convenir que François n’innove pas, loin s’en faut, il ne fait que poursuivre sur la voie novatrice introduite par Vatican II qui enseigne, dans la déclaration Nostra Aetate sur la relation de l’Eglise avec les religions non chrétiennes (hindouisme, bouddhisme, islam et judaïsme), que « l’Eglise Catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint (!!!) dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines (…) Elle exhorte ses fils pour que (…) par le dialogue et la collaboration (!!!) avec les adeptes d’autre religions (…) ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. » Comment pourrait-on « collaborer » avec des gens qui travaillent activement pour instaurer des croyances et souvent des mœurs qui sont contraires à l’Evangile ? Et comment ne pas voir dans ce « dialogue » tant déclamé un véritable détournement de la seule attitude évangélique, qui est celle de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, qui nous a dit très clairement ce qu’il nous incombe de faire en tant que disciples : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. »(Mt. 28, 18-20) Cette notion de « dialogue » avec les autres religions n’a aucun fondement scripturaire ni magistériel, et il n’est qu’un piège visant à dévoyer l’esprit missionnaire authentique, qui consiste à annoncer aux hommes leur salut en Jésus-Christ, et non pas dans un quelconque « dialogue » entre deux interlocuteurs placés sur un pied d’égalité, recherchant ensemble la vérité et s’enrichissant réciproquement. Cette pastorale conciliaire novatrice d’un « dialogue » inscrit dans un cadre de « légitime pluralisme », de « respect » des fausses religions et de « collaboration » avec les infidèles est un leurre qui sent le soufre. A ce propos, il suffit de se rappeler la seule occasion de véritable « dialogue » que nous livrent les Ecritures, qui plus est au tout début, afin d’en être définitivement prévenus : il s’agit de celui auquel se prêta Eve dans le jardin d’Eden avec le Serpent et qui aboutirait à la chute du genre humain (Gn. 3, 1-6) On pourrait donner une liste interminable de citations tirées du Nouveau Testament, des Saints Pères et du Magistère de l’Eglise pour réfuter l’ineptie mensongère selon laquelle les faux cultes doivent faire l’objet d’un « respect sincère » envers leurs « manières d’agir et de vivre, leurs règles et leurs doctrines » prouvant que, à la différence des personnes qui malheureusement s’y trouvent et qui doivent faire l’objet bien évidemment de notre respect, de notre charité et de notre miséricorde, en aucun cas les fausses doctrines religieuses ne méritent le respect, que dans ces religions-là il n’y a strictement aucun élément de « sainteté » et que les éléments de vérité qui s’y trouvent sont utilisés au service de l’erreur. Mais rassurez-vous, je vous épargnerai ce recueil de citations, qui pourrait être prolongé à l’infini, par souci de brièveté. Il faut reconnaître que François est tout à fait cohérent dans son message avec ce que le document conciliaire dit à propos des musulmans, à savoir que « l’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu…» Or, quelle que puisse être la sincérité d’un musulman dans sa croyance et dans sa pratique, c’est parfaitement faux de dire qu’ils « adorent le Dieu unique », « qui a parlé aux hommes » et qu’ils « cherchent à se soumettre aux décrets de Dieu », etc., du moment où Allah n’est pas le vrai Dieu, qu’Il n’a pas parlé aux hommes par le Coran et que Ses décrets ne sont pas ceux de l’Islam. Un tel langage est inédit dans l’Eglise et prend le contrepied de 2000 ans de magistère et de pastorale. Et une telle pratique hétérodoxe a conduit aux aberrations des multiples rencontres inter-religieuses d’Assise, où l’on a encouragé les membres des différents cultes idolâtres à prier leur « divinité » d’intervenir afin de favoriser la paix dans le monde. Fausse paix, bien entendu, puisqu’elle exclue par principe le seul Seigneur de la Paix et Rédempteur du genre humain, ainsi que son Eglise, seule Arche de Salut. Et elle a conduit aussi aux visites des derniers Papes dans des mosquées, des synagogues et des temples protestants où par le geste et la parole ils ont mis en valeur ces faux cultes et n’ont pas hésité à dénigrer publiquement l’Eglise de Dieu en critiquant l’attitude « intolérante » dont Elle aurait fait preuve par le passé à leur égard. Cette nouvelle praxis conciliaire est proprement scandaleuse, et ce à un double titre : d’un côté elle mine la Foi des croyants confrontés à tous ces faux cultes mis en valeur par leurs Pasteurs, d’un autre côté elle sape les chances de conversion des infidèles qui se voient confortés dans leurs erreurs par ceux là-mêmes qui devraient les aider à en sortir en leur annonçant la bonne nouvelle du salut, apportée par Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
II. La question du Judaïsme. La première lettre officielle de François, le jour même de son élection, fut adressée au Grand Rabbin de Rome. Ce fait laisse songeur. La toute première lettre de son pontificat, envoyée aux Juifs ? Serait-ce du moins pour les appeler à se convertir et à reconnaître Jésus de Nazareth comme leur Messie et Sauveur ? Pas le moins du monde. Le Pape y invoque la« protection du Très-Haut », formule convenue qui dissimule les divergences théologiques, pour que leurs relations progressent « dans un esprit d’entraide renouvelé et au service d’un monde pouvant être toujours plus en harmonie avec la volonté du Créateur. » Deux questions me viennent à l’esprit. La première : comment peut-on s’entre-aider avec son ennemi, avec celui qui n’a qu’un seul but en tête : votre perte, en l’occurrence, et ce depuis bientôt 2000 ans, la ruine du christianisme, fondé selon eux par un imposteur, par un faux messie, et qui constitue l’obstacle qui fait barrage à l’avènement de celui qu’ils attendent, à propos duquel Notre Seigneur les avait mis en garde : « Je suis venu au nom de mon Père et vous ne m’avez pas reçu ; un autre viendra en son nom et vous le recevrez. » (Jean 5, 43) Saint Jérôme commente : « Les Juifs, après avoir méprisé la vérité en personne, recevront le mensonge, en recevant l’Antéchrist. » (Epist. 151, ad Algasiam, quest. II) Et Saint Ambroise : « Cela montre que les Juifs, qui n’ont pas voulu croire en Jésus-Christ, croiront à l’Antéchrist. » (In psalm. XLIII) Maintenant que l’obstacle politique qu’incarnait la Chrétienté a été supprimé par le déferlement révolutionnaire, nous assistons à la suppression progressive de l’obstacle religieux, à savoir la Papauté, gagnée qu’elle est, depuis plus d’un demi-siècle, par les idées révolutionnaires. Et cet obstacle à la manifestation de l’Homme d’Iniquité, ce mystérieux katejon dont parle Saint Paul (2 Thes. 2,7) et qui retarde son avènement, me semble être justement la Papauté, lumière des nations et maîtresse de vérité. Ce n’est que lorsque cet obstacle aura disparu que « se révélera l’impie » (2, Thes., 2, 8) Et ce n’est pas moi qui prend plaisir à fantasmer sur la pénétration des idées révolutionnaires à Rome. Ceux qui ont travaillé activement à l’aggiornamento de l’Eglise, à son adaptation au monde moderne, ce qui a été le but principal recherché par Vatican II, sa « ligne directrice » (Paul VI, Ecclesiam suam, 1964, n° 52), ne s’en cachent pas. Ainsi le Cardinal Suenens n’a pas mâché ses mots : « Vatican II, c’est 1789 dans l’Eglise » (cité par Mgr. Lefebvre, Ils L’ont découronné, Clovis, 2009, p. 10), a soutenu celui qui fut l’une des figures de proue du dernier concile et l’un des quatre modérateurs nommés par Paul VI. Le Père Yves Congar, nommé par Jean XXIII en 1960  consulteur de la commission théologique préparatoire et plus tard, en 1962, « expert officiel » au concile, dont il fut aussi membre de la commission théologique, a été sans doute le théologien le plus influent du concile, aux côtés de Karl Rahner. Le célèbre dominicain a affirmé, en parlant de la collégialité épiscopale, qu’à Vatican II « l’Eglise avait accompli pacifiquement sa révolution d’Octobre » (Vatican II. Le concile au jour le jour, deuxième session, Cerf, 1963, p. 115), a reconnu que la déclaration conciliaire Dignitatis humanae  sur la liberté religieuse dit « matériellement autre chose que le Syllabus de 1864 et même à peu près le contraire. » (La crise dans l’Eglise et Mgr. Lefebvre, Cerf, 1976, p.51) et a admis que dans ce texte, dans lequel il a travaillé, « il s’agissait de montrer que le thème de la liberté religieuse apparaissait déjà dans l’Ecriture. Or, il n’y est pas. » (Eric Vatré, La droite du Père, Guy Trédaniel Editeur, 1995,  p. 118) Et d’après le Cardinal Ratzinger « le problème du Concile a été d’assimiler les meilleures valeurs de deux siècles de culture libérale. Ce sont des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l’Eglise, peuvent trouver leur place -épurées et corrigées- dans sa vision du monde et c’est ce qui a été fait. » (Revue Jesus, nov. 1984, p. 72) et il n’hésite pas à dire au sujet de  la constitution pastorale Gaudium et spessur les relations de l’Eglise avec le monde moderne, qu’on peut considérer ce texte comme un « anti-Syllabus, dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Eglise avec le monde tel qu’il est devenu depuis 1789. » (Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1987, p. 427)  La seconde question qui se pose à propos de la lettre envoyée par François au Grand Rabbin de Rome est la suivante : comment est-il concevable qu’une religion qui hait le Christ puisse être « au service du monde toujours plus en harmonie avec la volonté du Créateur » ? Une telle ineptie se passe de commentaires…Cela est pourtant en parfait accord avec la modification de la prière pour les juifs du Vendredi Saint, que Jean XXIII s’empressa d’effectuer en mars 1959, quatre mois à peine après son élection, en supprimant les mots « perfidis » et « perfidiam » appliqués aux juifs, et qui serait par la suite définitivement supprimée dans le nouveau missel approuvé par Paul VI en avril 1969 et promulgué en 1970. Voici la nouvelle prière qui y figure : « Prions pour les juifs à qui Dieu a parlé en premier : qu’ils progressent dans l’amour de son Nom et la fidélité de son Alliance. » Plusieurs remarques : pas un mot quant à leur conversion au Christ, le mot « alliance » laisse entendre que l’ancienne aurait toujours cours et, enfin, pour progresser dans l’amour de quelqu’un il faut commencer par l’aimer, or comment peut-on aimer le Père si on rejette le Fils ? Et comment pourrait-on progresser dans la « fidélité à son alliance » si on s’obstine à refuser l’Agneau de Dieu qui a scellé une nouvelle alliance en s’immolant sur la Croix ? Force est de constater que cette nouvelle théologie marque une rupture de fond avec celle qui avait cours dans l’Eglise depuis ses origines jusqu’à Vatican II et qui était exprimée de manière lumineuse par l’ancienne prière pour la conversion des juifs désormais supprimée de la liturgie latine : « Prions aussi pour les juifs qui n’ont pas voulu croire (perfidis judaeis), afin que Dieu notre Seigneur ôte le voile de leurs cœurs et qu’ils connaissent, eux aussi, Jésus-Christ notre Seigneur (…) Dieu éternel et tout-puissant, qui ne rejetez pas non plus de votre miséricorde l’infidélité juive ( judaicam perfidiam), exaucez les prières que nous vous adressons pour ce peuple aveuglé ; donnez-leur de connaître la lumière de votre vérité, qui est le Christ, afin qu’ils soient arrachés à leurs ténèbres. » La différence avec la nouvelle prière est saisissante, tout comme elle l’est avec le discours de Jean-Paul II à la synagogue de Rome en avril 1986 où il vante « la légitime pluralité religieuse » et où il affirme qu’il faut s’efforcer de « supprimer toute forme de préjugé (…) pour présenter le vrai visage des juifs et du judaïsme ». « Préjugés » dont l’ancienne prière du vendredi saint pour les juifs en exprimait l’essentiel, ce qui explique sa disparition de la nouvelle liturgie…C’est tout de même très fâcheux, car selon l’adage célèbre du V siècle attribué au Pape Saint Célestin I : lex orandi, lex credendi, la loi de la prière détermine la loi de la croyance, c’est-à-dire qu’en modifiant le contenu de la prière on peut aussi modifier le contenu Foi, et ce qui s’est produit au XVI siècle avec les innovations liturgiques de Luther en Allemagne et de Cranmer en Angleterre est là pour le prouver. Mais il n’y a hélas pas eu que cette lettre envoyé le jour de son élection. Douze jours plus tard François récidive avec une lettre adressée au même Grand Rabbin de la synagogue de Rome à l’occasion de la Pâque juive, lui faisant part de ses « vœux les plus fervents pour la grande fête de Pessah. » En tant que catholique, quelle peut bien être la nature de ces « vœux » à l’intention d’une fête où l’on fait injure à Notre-Seigneur, seul et véritable Agneau pascal immolé sur la Croix en rédemption de nos péchés ? Ces « vœux » ne peuvent que conforter les juifs dans leur aveuglement spirituel et partant les maintenir éloignés de leur Messie et Sauveur. Et le Pape de poursuivre : « Que le Tout-Puissant qui a libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte pour le conduire vers la terre promise continue de vous libérer de tout mal et de vous accompagner de sa bénédiction. » Mais visiblement Dieu ne les a pas encore libérés de tout mal, puisque il n’y en a pas de plus grand que d’être des « ennemis de l’Evangile » (Rom. 11, 28) et de faire partie de la « synagogue de Satan » (Ap. 3, 9) Comment concevoir que Dieu puisse continuer à les « accompagner de sa bénédiction », alors qu’ils continuent obstinément de refuser Celui qu’Il a envoyé ? Je tiens à préciser, pour éviter tout malentendu, qu’en aucune façon je ne m’en prends aux juifs en tant qu’individus, il y en a certainement qui sont des personnes excellentes et qui professent leurs croyances en toute bonne foi, cela va sans dire. Non, en parlant des juifs j’entends me situer sur le plan des principes théologiques, c’est là où l’on constate une inimitié irréductible entre l’Eglise, qui cherche à établir la Royauté de Notre Seigneur dans la société, et le judaïsme talmudique, lequel, s’étant structuré par opposition au Christ et à son Eglise, essaye logiquement d’y faire obstacle, en toute cohérence avec sa théologie, qui ne voit en Jésus de Nazareth qu’un imposteur et un blasphémateur, un faux messie faisant barrage à l’avènement du vrai, celui qu’ils attendent en vue de rétablir le Royaume d’Israël et de gouverner toutes les nations depuis Jérusalem dans son règne messianique. Mais revenons à la lettre de François. Dans celle-ci, il conclut en disant aux juifs : « Je vous demande  de prier pour moi, et je vous assure de ma prière pour vous, avec la confiance de pouvoir approfondir les liens d’estime et d’amitié réciproque. » Là, force est de le constater, on atteint des sommets dans le domaine de l’absurde : en effet, comment la prière de ceux qui sont, selon Saint Jean, sous l’emprise de Satan, pourrait-elle être exaucée de Dieu ? Et en toute logique, si jamais les juifs tenaient à prier pour le Pape, ils ne pourraient demander pour lui que sa conversion au judaïsme, seule religion vraie, et par conséquent son apostasie du christianisme : le Pape serait donc en train de leur demander de prier Dieu pour qu’il parvienne à rejeter le Christ, à l’instar des juifs, ni plus ni moins ! Ma foi, si cette affaire ne revêtait pas une gravité inouïe, ce serait là une histoire à mourir de rire tellement c’est ubuesque…Pour ne rien dire à propos des liens de « l’amitié réciproque » que le Pape évoque à la fin de son message : or, il se trouve qu’un ami est un alter ego, un autre moi-même, il ne peut donc y avoir de véritable amitié en l’absence d’une correspondance de pensées, de sentiments et d’activités qui rendent possible la communion des âmes. Or, les pensées et l’action de l’Eglise et de la synagogue sont, on l’a déjà dit plus haut, diamétralement opposées, leurs projets sont incompatibles, l’opposition qui existe entre elles est radicale, si bien que tant que les juifs ne se seront pas convertis au Christ l’inimitié entre Eglise et Synagogue demeurera irréductible, pour des raisons théologiques évidentes, tout comme entre la lumière et les ténèbres, entre Dieu et Satan, entre le règne du Christ et celui de l’Antéchrist…Avec ce type de vœux on rentre de plain-pied dans le domaine de l’utopique, de la sensiblerie humaniste, du déni de réalité et, surtout, dans le détournement du langage et le travestissement des concepts : on est en plein dans l’illusion, dans la manipulation des esprits et dans le mensonge. Mensonge dont on sait très bien qui est le père…Monseigneur Jorge Bergoglio, lorsqu’il était Archevêque de Buenos Aires et Cardinal Primat de l’Argentine, avait déjà l’habitude de se rendre dans des synagogues pour participer à des cérémonies inter-religieuses, dont la dernière en date ne remonte pas plus loin qu’au 12 décembre 2012, juste trois mois avant son élection pontificale, à l’occasion de la fête de Hanukkah, celle des lumières, où l’on allume chaque soir une bougie dans un chandelier à neuf branches durant huit jours consécutifs, liturgie dont la signification est, d’un point de vue spirituel, la représentation de l’expansion de la foi juive. Le Cardinal Bergoglio participa activement à la cérémonie du cinquième jour en allumant la bougie correspondante. Cela ne s’était jamais vu auparavant dans l’histoire de l’Eglise, et c’est quelque chose d’extrêmement troublant. Mais ce qui est à vrai dire encore plus inquiétant, c’est que ce type de gestes proprement scandaleux passent complètement inaperçus, n’attirent plus guère l’attention de l’immense majorité des catholiques, hébétés et assoupis, largement imbus de la pensée révolutionnaire qui mine la Foi et affaiblit le sensus fidei des croyants, pénétrés jusqu’à la moelle de l’idéologie pluraliste, œcuménique, démocratique et droit-de-l’hommiste que leurs Pasteurs leur servent à toutes les sauces depuis plus d’un demi-siècle, complètement étrangère au dépôt de la Révélation et qui est devenue le leitmotiv des discours officiels de la hiérarchie catholique depuis Vatican II.  Pour conclure cette partie, voici un petit extrait de ce que François disait aux juifs dans une autre synagogue de Buenos Aires, Bnei Tikva Slijot, en septembre 2007, lors de sa participation à la cérémonie de Rosh Hashanah, le nouvel an juif : « Aujourd’hui, dans cette synagogue, nous prenons à nouveau conscience d’être peuple en chemin (???) et nous nous mettons en présence de Dieu. Nous faisons une halte dans notre chemin pour Le regarder et nous laisser regarder par Lui. » On ne peut manquer de s’interroger : que vient faire ici l’emploi du pronom « nous » ? (mais déjà, que vient-il faire dans une synagogue !!!) Et que veut-il désigner en utilisant le mot « Dieu » ? En tout cas, ce mot, utilisé dans ce contexte précis,  ne saurait en aucun cas nommer Dieu le Père, sans quoi les juifs ne rejetteraient pas le Fils. En effet, Notre-Seigneur leur a dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens (…) Vous avez pour père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père (…) Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. » (Jean 8, 42-47) Fait des plus étonnants, durant son long discours prononcé dans cette synagogue de Buenos Aires, celui qui n’était alors « que » Monseigneur Jorge Bergoglio, Archevêque de Buenos Aires et Cardinal Primat de l’Argentine, ne daigna pas prononcer une seule fois le Saint Nom de Jésus…
III. François et la « laïcité » de l’Etat. Il convient d’avoir présent à l’esprit que le « principe de laïcité » est la pierre d’angle de la pensée illuministe, celle par laquelle Dieu est banni de la sphère publique, l’Etat ne tenant  plus compte de la loi divine ni du magistère ecclésial dans l’exercice de ses fonctions, agissant désormais de façon totalitaire car refusant de reconnaître toute  instance morale au-dessus de lui-même susceptible de l’éclairer intellectuellement et de l’orienter moralement dans son action : loi divine, loi naturelle, loi ecclésiastique. L’Etat moderne entend alors devenir absolument indépendant de toute transcendance dans son action, la seule source de légitimité reconnue par lui étant  la volonté générale et, par conséquent, la loi positive que les hommes se donnent à eux-mêmes. La séparation de l’Eglise et de l’Etat est l’aboutissement logique de ce principe, selon lequel l’Etat, c’est-à-dire, la société politiquement organisée, n’a pas à rendre à Dieu le culte public qui lui est dû,  ni à respecter la loi divine dans sa législation ni à se soumettre aux enseignements de l’Eglise en matière de foi et de mœurs. Il va sans dire que cela n’a rien à voir avec la légitime autonomie dont la société civile jouit à l’endroit du pouvoir religieux dans sa propre sphère d’action, à savoir, celle de la recherche du bien commun temporel, sachant que celui-ci est essentiellement ordonné à celle du bien commun surnaturel, à savoir, le salut des âmes : c’est la doctrine catholique traditionnelle de la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et de la subordination indirecte de ce dernier au premier. La laïcité s’oppose à cet ordre naturel des choses et constitue une machine de guerre en vue de la déchristianisation des institutions, des lois et de la société dans son ensemble. Le grand artisan de la prétendue neutralité religieuse de l’Etat, l’idéologue de la « non-confessionnalité » du pouvoir politique est la franc-maçonnerie, ennemi juré de la civilisation chrétienne. Mais ladite « neutralité » n’est qu’un leurre, car le pouvoir temporel ne saurait en aucun cas se passer d’une instance morale où il puise les principes d’ordre moral qui régissent son activité. La République Laïque n’est neutre en matière spirituelle et morale qu’en apparence, puisqu’elle reçoit ses principes de la Contre-Eglise, à savoir, de la Franc-maçonnerie : « La laïcité est la pierre précieuse de la Liberté. La Pierre nous appartient à nous, maçons. Nous la recevons brute, nous la taillons au fil du temps, elle nous est chère parce qu’elle nous servira à bâtir le Temple idéal, le futur heureux de l’Homme dont nous voulons qu’il soit le seul maître. » (La laïcité : 1905-2005, Edimaf, 2005, p.117, livre collectif publié par le Grand Orient de France à l’occasion du centenaire de la loi de séparation de 1905.) Cette précision ayant été faite, voyons la position de François à l’égard de cette question. Dans un discours tenu au Brésil le 27 juillet dernier, durant les dernières JMJ célébrés à Rio de Janeiro, le nouveau Pape a fait rien moins que l’éloge de la laïcité et du pluralisme religieux, allant jusqu’à qualifier les « grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie (!!!) » Le nombre d’erreurs philosophiques et théologiques contenus dans ces quelques mots est tellement grand et leur gravité d’une telle envergure, qu’il faudrait de très longs développements pour en faire le point. Mais n’ayant pas à présent le temps de le faire (et peut-être vous non plus de le lire !), pour tous ceux qui souhaiteraient approfondir la doctrine catholique en la matière, vous trouverez ci-dessous les liens renvoyant aux documents pontificaux suivants : Mirari vos (Grégoire XVI, 1832), Quanta cura, avec le Syllabus (Pie IX, 1864) ; Immortale Dei et Libertas(Léon XIII, 1885 et 1888) ; Vehementer nos et Notre charge apostolique (Saint Pie X, 1906 et 1910) ; Ubi arcano et Quas primas (Pie XI, 1922 et 1925) ; Ci riesce (Pie XII, 1953) Voici, en guise d’exemple, un passage de l’encyclique Quas primas, par laquelle Pie XI instituait le solennité du Christ-Roi : «  Les Etats, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles, car sa dignité royale exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. » Pour ceux qui n’auraient pas le temps de lire tous ces documents, la lecture de ceux qui sont soulignés devrait suffire à saisir l’essentiel. La lecture de ces textes du magistère permet de comprendre que l’Etat « laïc », prétendument « neutre » en matière religieuse, « non-confessionnel », « incompétent en matière religieuse », et autres sophismes semblables, est une aberration philosophique, morale et juridique moderne, une monstruosité politique, un pur mensonge idéologique qui bafoue la loi divine et l’ordre naturel. La distinction (et non pas la séparation) des pouvoirs temporel et spirituel est une chose, la prétendue « autonomie » du temporel vis-à-vis de Dieu, de son Eglise, de la loi divine et de la loi naturelle en est une autre : cela s’appelle l’apostasie des Nations. Rejet de Dieu, de la Révélation, du Magistère de l’Eglise et enfin, des principes les plus élémentaires de loi naturelle. Cette apostasie est le fruit mûr des « Lumières », de la Franc-maçonnerie, de la Révolution dite « Française » et de toutes les sectes infernales qui en sont issues (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme, etc.) Ce sont là les ennemis impitoyables de Dieu et de son Eglise, qui ont atteint leur objectif diabolique de détruire de fond en comble la société chrétienne et d’ériger à sa place la cité de l’homme sans Dieu, créature désormais enivrée par l’autonomie fallacieuse et insensée dont elle serait censée jouir à l’égard de son Créateur : c’est en cela que réside l’essence de ce qu’il est convenu d’appeler « la modernité »,en dépit de ses visages variés et multiformes, laquelle ne peut aboutir, à terme, qu’à l’avènement du royaume de l’Antéchrist, figure eschatologique de l’homme impie qui rejette tout ce qui est au-dessus de lui-même et de sa propre volonté souveraine, à savoir la Révélation, l’enseignement de l’Eglise, la loi divine et enfin, en toute logique, et pour sa plus grande honte, la loi naturelle elle-même. Pensons, par exemple, à ces vrais délires, à ces aberrations proprement inimaginables que sont le « mariage » homosexuel, l’adoption « homo-parentale », le « droit » à l’avortement, la soi-disant « industrie » pornographique, l’école-sans-Dieu mais avec l’intervention du Planning-Familial et l’enseignement officiel de la théorie du genre, le « droit » au blasphème, et j’en passe…Personnification effroyable de la créature qui prétend faire de sa liberté, désormais considérée comme absolue, la seule et unique source de la loi et de la morale, créature imbue d’elle-même et aveuglée par son arrogance dérisoire qui entend en définitive prendre la place de Dieu. Quand je dis que c’est dans la prétention insensée de la créature de se passer de son Créateur que réside le trait essentiel de la modernité, je ne veux bien entendu pas dire que tous les hommes qui au long de l’histoire ont contribué à développer et à incarner les principes recteurs de la modernité sont tous des ennemis conscients et déclarés de Dieu, mais il se trouve que c’est là l’aboutissement logique de ce qui est à la racine du mal moderne, à savoir, une attitude de repli de l’individu sur sa propre subjectivité, doublée d’un refus de reconnaître un ordre objectif qui le dépasserait et auquel il devrait se soumettre, qu’il s’agisse de la connaissance des universaux, de l’enseignement de l’Eglise, de l’ordre surnaturel de la grâce, de la Révélation divine, de la primauté du bien commun sur le bien individuel, etc. Ce sont là les multiples facettes de l’état d’esprit moderne : nominalisme, volontarisme, subjectivisme, individualisme, rationalisme, naturalisme, libéralisme, relativisme, utopisme, féminisme, homosexualisme, etc., dont la racine est toujours la même : le sujet « autonome » voulant s’émanciper de l’ordre objectif des choses, et dont la conséquence inéluctable est le projet insensé de chercher à bâtir une civilisation nouvelle qui, ayant exclu Dieu de la vie de la Cité, veut tout fonder sur le libre arbitre souverain de l’homme, devenu la source de toute légitimité. Le principe de la laïcité de l’Etat en est la plus parfaite incarnation et sa figure emblématique. « Le jour où vous mangerez (le fruit défendu) vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Gn. 3, 5), suggérait le Serpent à Eve, laquelle, faisant preuve d’une ouverture d’esprit remarquable et d’un sincère respect envers le légitime pluralisme religieux, trouva le dialogue avec son respectable interlocuteur fort enrichissant. Vous connaissez la fin de l’histoire : Eve et Adam finirent par en manger,  se retrouvèrent nus, furent punis par Dieu et chassés du Paradis. Les vieilles nations européennes qui conformaient la Chrétienté en mangèrent également, les mets s’appelant cette fois-ci Droits de l’HommeDémocratie et Laïcité. Elles se retrouvent nues à présent. Quant au châtiment, inéluctable, il finira par arriver, tôt ou tard : « Je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème (…) Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. » (Ap. 13, 1 et 7)  Mais l’Antéchrist, « l’homme impie, le fils de perdition » (2, Thes. 2, 3) sera précédé par un faux prophète, singerie diabolique du rôle de précurseur tenu jadis par Saint Jean-Baptiste disposant les esprits à l’arrivée imminente du Messie : « Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes, semblables à celles d’un agneau, mais elle parlait comme un dragon. » (Ap. 13, 11) Les deux bêtes, celle de la mer et celle de la terre, l’Antéchrist et le Faux Prophète, sont indissociables, tout comme le sont le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel dans la société humaine. En régime de Chrétienté, les deux pouvoirs coopéraient en vue de faire respecter la loi divine dans la société. Mais dans le cas qui nous occupe, les deux pouvoirs ont changé de signe et sont au service de Satan, la deuxième bête -le pouvoir religieux prévaricateur- frayant la voie de la première et induisant les hommes à se soumettre à elle : « Elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête. » (Ap., 13,12) La première bête représente, en premier lieu, le pouvoir temporel apostat, ennemi de Dieu, mais qui sera un jour détenu par une personne concrète, l’Antéchrist. La deuxième bête, de son côté, représente le pouvoir religieux dévoyé, à la tête duquel se trouvera un jour aussi une personne concrète, le Faux Prophète ou Antéchrist religieux. Les temps où l’on verra ces prophéties s’accomplir, sont-ils proches ? Il est difficile d’avoir des certitudes d’ordre concret dans ce domaine et de donner une réponse catégorique ; en revanche, on peut affirmer sans hésitation possible que lorsque le nouveau Pape fait l’éloge de la laïcité de l’Etat, à l’instar de ses prédécesseurs récents dans le Pontificat et du magistère post-conciliaire, la nécessité de porter un regard attentif sur les prophéties apocalyptiques de Saint Jean que nous venons d’évoquer devient de plus en plus manifeste. 
IV. L’idéologie homosexualiste. Lors d’une conférence de presse tenue dans l’avion entre Rio de Janeiro et Rome, de retour des JMJ, François a prononcé cette phrase : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » Elle est  hautement ambigüe et sème le trouble. Tout d’abord, le terme gay est très connoté, car il ne désigne pas seulement les personnes homosexuelles, mais celles qui revendiquent ouvertement la « culture » et le style de vie de l’impureté homosexuelle, à l’instar de la tristement célèbre Gay Pride. Il aurait dû parler d’une « personne ayant une inclination homosexuelle » et s’empresser d’ajouter, pour lever tout risque de malentendu, que si l’on ne juge pas moralement la personne ayant cette tendance, les passages à l’acte constituent, en revanche, des comportements gravement désordonnés moralement. Or, étonnamment il ne l’a pas fait, et le lendemain l’immense majorité de la presse mondiale a titré son article sur la conférence de presse du Pape en reprenant textuellement la question formulée par François. Peut-on parler de maladresse chez un homme maîtrisant parfaitement les situations de communication médiatique ? On a du mal à le croire…Et quand bien même cela aurait été le cas, il aurait fallu, je le répète, lever aussitôt l’ambigüité en faisant les précisions qui s’imposaient. Mais il n’y a hélas pas eu que cela à signaler. François a en outre affirmé que ces personnes « ne doivent pas être discriminées, mais intégrées dans la société. » Pardon, mais de quelles personnes parle-on ? De celles se revendiquant « gay » ou de celles éprouvant cette pénible inclination sans faute de leur part et s’efforçant de vivre décemment? Encore une ambigüité semant le trouble, et qui n’a pas non plus été levée…Mais au-delà de cette ambigüité très fâcheuse, il y a le fait que ces propos sont purement et simplement faux. Ils s’inscrivent dans le cadre de l’idéologie égalitariste et « contre les discriminations » qui sévit dans les rangs du féminisme et de l’homosexualisme, machine de guerre pour justifier, entre autres aberrations, le « mariage » homosexuel. Même dans le cas de personnes ayant seulement l’orientation homosexuelle mais vivant chastement, il est parfaitement juste d’opérer des discriminations tout à fait légitimes et raisonnables, et c’est ce que l’Eglise a d’ailleurs toujours fait concernant le sacerdoce, la vie religieuse et l’enseignement des enfants. Ces discriminations sont encore plus légitimes et nécessaires lorsque l’on a affaire à des gens menant une vie homosexuelle, même en toute discrétion, et a fortiori elles le sont aussi envers ceux qui affichent publiquement et fièrement leurs mauvaises mœurs et qui revendiquent  leurs supposés droits, les « gay » donc, pour reprendre l’atypique vocabulaire bergoglien, pour le moins inusité dans la bouche de quelqu’un qui occupe le trône de Saint Pierre. Et ces gens-là, les idéologues militants de la cause homosexualiste, par exemple ceux qui organisent desGay Pride, qui militent dans des associations subversives et corruptrices du genre Act-Up, qui publient des revues « gay », tel  l’abominable magazine Têtu, tous ces gens-là, ils ont d’autant moins le droit d’être  « intégrées à la société » qu’ils devraient précisément en être exclus sans ménagement, ils ont d’autant moins le droit d’être exemptés de « toute forme de discrimination » qu’ils devraient justement être privées de liberté et retranchés de la vie de la Cité pour attentat à la pudeur et pour corruption de la jeunesse. Et François de poursuivre son très étrange discours devant un auditoire de journalistes entièrement sous le charme de son épatante décontraction et de la teneur hautement médiatique de ses propos : « Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, mais de faire du lobbying, c’est ça qui est grave car tous les lobbies sont mauvais. » Dommage pour lui, mais tout est faux dans cette phrase. Et à vrai dire, cela commence à devenir très agaçant. Et la possibilité d’avoir affaire à une maladresse involontaire de sa part devient de plus en plus malaisé à plaider. Tout d’abord, il est manifeste que le fait d’avoir cette tendance constitue un grave problème d’ordre psychologique et d’ordre moral pour celui qui la subit, ainsi que pour son entourage. Ensuite, dire que le  problème n’est pas d’être homosexuel mais seulement de faire du « lobby gay » est un sophisme grotesque qui ne peut que contribuer à banaliser l’homosexualité et à la rendre acceptable. Enfin, il faut soutenir fermement qu’un lobby n’est en aucun cas intrinsèquement mauvais. En tant que « structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d’un groupe donné en exerçant des pressions ou influences sur des personnes ou institutions détentrices du pouvoir » (Wikipédia), un lobby sera bon s’il se bat pour de causes justes et il sera mauvais s’il le fait pour des causes mauvaises. Ainsi, le lobby catholique qui en France s’est opposé d’une manière exemplaire en 2012 et 2013 à la scélérate « loi » Taubira légalisant le « mariage pour tous » et l’adoption « homo-parentale », contrairement aux paroles de François, n’est en aucun cas condamnable, à la différence de l’action favorable à cette loi inique menée sans vergogne par le lobby LGBT grâce aux subventions publiques et au soutien éhonté de l’appareil médiatique gaucho-libertaire. Encore un mot sur cette affaire. Le fait de tenir ces propos dans une conférence de presse d’un genre inédit, en plein vol, entouré de journalistes du monde entier, en véritable « star » médiatique planétaire, et dont il ne peut ignorer qu’ils seront répercutés le lendemain massivement par les médias de tous les pays, et ceci à une époque où le combat entre les partisans et les opposants au « mariage gay » fait rage dans la plupart des nations du monde occidental, est quelque chose qui laisse rêveur et qui met profondément mal à l’aise. Il est difficile d’attribuer l’épisode uniquement à d’éventuelles « maladresses » ou à des « imprécisions de langage », car d’une part, je le dis encore une fois, il n’y a pas eu la moindre réaction après coup pour tenter de lever des malentendus dans un domaine ô combien périlleux, laissant ainsi les effets empoisonnés de ces propos se propager à l’échelle mondiale et, d’autre part, la teneur des propos tenus font état d’une pensée qui n’est tout simplement pas en accord avec la doctrine catholique en la matière et qui, plus grave encore, a joué ouvertement en faveur des ennemis de Dieu, qui se battent pour faire accepter les « droits des homosexuels » à l’intérieur de l’Eglise et dans la société civile. Et ce fait est d’autant plus grave qu’il intervient à peine deux mois après que le Cardinal Bagnasco, président de la Conférence Episcopale Italienne, a célébré à Gênes les obsèques de Don Gallo, célèbre prêtre communiste et anarchiste, partisan de l’avortement et militant de la cause homosexuelle, au cours desquelles il en fit le panégyrique dans son homélie et permit à deux transsexuels de faire l'apologie de l'idéologie LGBT durant la « prière universelle », durant laquelle ils ont remercié le prêtre apostat de les avoir aidés à « se sentir des créatures trans-gender (sic) aimées et voulues par Dieu », et auxquels le prélat italien a enfin distribué personnellement la Sainte Communion, profanant ainsi les Saintes Espèces, scandalisant gravement les fidèles et semant le trouble et la confusion dans les esprits. Plus troublant encore : il n’y a pas eu la moindre réaction officielle du Vatican réprouvant les faits. Il faut préciser que Don Gallo exerçait son « ministère ecclésial » à Gênes, en toute impunité, sans jamais avoir été importuné ni sanctionné par sa hiérarchie. Et ses obsèques ont été officielles, célébrées en grande pompe par le président de la Conférence Episcopale Italienne avec une homélie dithyrambique à la clé ! Encore un autre fait symptomatique, choisi parmi beaucoup d’autres : l’Université Pontificale Saint François-Xavier de Bogotá, en Colombie, fondée et dirigée par les Jésuites, organise chaque année depuis douze ans un « Cycle Académique Rose », qui promeut ouvertement le style de vie « gay ». Cette année, pour la première fois, il allait se dérouler dans les locaux de l’université, du 28 au 30 août. Il y eut alors une réaction importante de laïcs scandalisés lesquels, grâce à leur action organisée en véritable « lobby » catholique, forcèrent l’université à trouver un autre lieu pour la tenue de cet immonde « Cycle Rose ». Aucune sanction pour l’université prévaricatrice, cela va de soi, à l’âge du « dialogue » et du  « pluralisme ». Et cette impunité dure depuis déjà douze ans. Pas de sanctions de la part de la Conférence Episcopale Colombienne. Pas d’intervention de Rome non plus. Il est intéressant de relever la réaction du directeur de l’université, le Père Joaquín Emilio Sánchez : elle fut immédiate et des plus édifiantes. En effet, dans un communiqué de presse cinglant adressée à « la Communauté Educative », il fait état de son indignation face à la « violation de la légitime autonomie universitaire », trouve qu’ « aucune discrimination ne saurait être tolérée » et prévient fermement ses adversaires : « A présent, nous réalisons toutes les démarches nécessaires auprès des instances compétentes afin qu’une situation aussi irrégulière et douloureuse telle que celle que nous avons connu à l’occasion du Cycle Rose ne se reproduise plus jamais. » De son côté, le Père Carlos Novoa, ancien recteur de l’université, professeur  titulaire de théologie morale et titulaire d’un doctorat en éthique sexuelle, promoteur ouvert de l’avortement, a déclaré que la mesure « témoigne du retour de l’Inquisition dans un secteur de l’Eglise catholique et est le fait de groupes obscurantistes et fanatiques. » Les positions publiques et obstinées du Père Carlos Novoa ne lui ont jamais valu la moindre sanction de la part de la hiérarchie ecclésiastique de son pays, et encore moins de la part des autorités de l’Université Catholique « Pontificale ». Il continue à exercer son « ministère ecclésial » (lisez plutôt : « à scandaliser les fidèles ») et son « enseignement universitaire » (entendez : « à  pervertir l’esprit des étudiants ») sans jamais avoir connu le moindre contretemps. Un autre cas semblable : l’Université Catholique de Córdoba, en Argentine, est dirigée elle aussi par les Jésuites. Dans un entretien publié le 12 août dernier à celui qui est son recteur depuis 2005, le Père Rafael Velasco, grand spécialiste des « Droits de l’Homme », parmi une litanie d’affirmations hétérodoxes, il a tenu les propos suivants : « Si l’Eglise veut être signe du fait que Dieu est proche de tous, ce qu’elle doit faire, avant toute chose, c’est qu’elle ne doit exclure personne. Elle doit entreprendre des reformes très importantes : les divorcés doivent être admis à la communion, les homosexuels, lorsqu’ils vivent de manière stable avec leurs partenaires, doivent aussi pouvoir communier. Nous disons que la femme est importante, mais nous l’excluons du ministère sacerdotal. Voilà des signes qui seraient plus compréhensibles. » Si je me suis permis de citer ces trois cas, parmi tant d’autres similaires, c’est seulement à titre d’exemple, car ils illustrent parfaitement le progrès continu et consenti de l’idéologie homosexualiste et de la « théorie du genre » à l’intérieur de l’Eglise. Et c’est précisément dans ce contexte affligeant d’avancée permanente et irrépressible de l’idéologie LGBT aussi bien dans la société civile qu’au sein du clergé catholique que s’inscrivent ces paroles inouïes et ahurissantes du Pape François en pleine conférence de presse internationale, au sortir des JMJ archi-médiatisés de Rio de Janeiro : « Qui suis-je pour juger une personne gay ? » Franchement, on croirait rêver. Mais non, il ne s’agit hélas pas d’un rêve, mais plutôt d’un cauchemar dont on aimerait se réveiller au plus vite…
V. François et la Franc-maçonnerie. En 1999 le cardinal Bergoglio fut élu membre honoraire du Rotary Club de la ville de Buenos Aires. En 2005, il reçut le prix annuel que le Rotary attribue à l’homme de l’année, le Laurier d’argent. Le Rotary, fondé à Chicago en 1905 par le franc-maçon Paul Harris, est une association philanthropique laïque dont les liens avec la franc-maçonnerie sont bien connus. C’est une pépinière de franc-maçons et le cadre dans lequel se déploient leurs initiatives « caritatives ». Un nombre très élevé de rotariens appartiennent aux loges, au point que le Rotary Club, tout comme le Lion’s Club, sont considérés comme étant les cours extérieures du temple maçonnique. Voici ce que disait l’évêque de Palencia, Espagne, dans une déclaration officielle : « Le Rotaryprofesse un laïcisme absolu, une indifférence religieuse universelle et tente de moraliser les personnes et la société au moyen d’une doctrine radicalement naturaliste, rationaliste et même athée. » (Bulletin ecclésiastique de l’évêché de Palencia, n° 77, 1/9/1928, p. 391) Cette condamnation fut confirmée par une déclaration solennelle de l’Archevêque de Tolède, Le Cardinal Segura y Sáenz, Primat d’Espagne, le 23 janvier 1929. Deux semaines plus tard, la Sacre Congrégation Consistoriale interdit aux prêtres à participer à des réunions rotariennes, en tant que membres et en tant qu’invités : c’est le fameux non expedire du 4 février 1929. Cette interdiction serait renouvelée par un décret de la Congrégation du Saint Office du 20 décembre 1950. Le jour de l’élection pontificale du Cardinal Bergoglio, le 13 mars dernier, le Grand Maître de la franc-maçonnerie argentine, Angel Jorge Clavero, salua l’élection de l’Archevêque de Buenos Aires et le félicita chaleureusement. La loge maçonnique juive B’nai B’rith fit de même : « Nous sommes convaincus que le nouveau pape François continuera d’œuvrer avec détermination pour renforcer les liens et le dialogue entre l’église catholique et le judaïsme et poursuivra sa lutte contre toutes les formes d’antisémitisme », dit la loge française, tandis que celle d’Argentine affirma qu’ils reconnaissent en François « un ami des Juifs, un homme dévoué au dialogue et engagé dans la rencontre fraternelle » et se disent certains que pendant son pontificat « il pourra garder le même engagement et mettre à l’œuvre ses convictions dans la voie du dialogue inter-religieux. » Le directeur des affaires inter-religieuses de la B’nai B’rith, David Michaels, a assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau pape, le 19 mars et le lendemain il a participé à l’audience donné par François aux leaders des différentes religions dans la salle Clémentine. Il s’y trouvait 16 personnalités juives représentant huit organisations juives internationales, dont le rabbin David Rosen, directeur du Comité Juif-Américain (American Jewish Committee), qui a affirmé, dans une interview donnée après l’audience à l’agence Zenit que depuis Vatican II « l’enseignement de l’Eglise et son approche des Juifs, du judaïsme et d’Israël ont connu une transformation révolutionnaire. » Le lendemain de son élection, le Grand Orient d’Italieémit un communiqué où le Grand Maître Gustavo Raffi disait que « avec le Pape François rien ne sera plus jamais comme avant. Cette élection a été un pari indiscutable de la fraternité pour une Eglise de dialogue, non contaminée par la logique et les tentations du pouvoir temporel (…) Notre espérance est que le pontificat de François marque le retour de l’Eglise-Parole au lieu de l’Eglise-Institution, qu’il promeuve le dialogue avec le monde contemporain (…) suivant les principes de Vatican II (…) Il a  la grande occasion de montrer au monde la face d’une Eglise qui doit récupérer l’annonce d’une humanité nouvelle, non le poids d’une institution qui défend ses privilèges. » Le 16 mars, dans un nouvel article du Grand Orient d’Italie, anonyme cette fois-ci, on apprend qu’il y a trois regards différents chez les membres du GOI : celui de ceux qui sont sceptiques quant au « progressisme » de François, celui de ceux qui n’entendent se prononcer sur lui que d’après ses actes et enfin, celui de ceux qui pensent qu’il sera un Pape « novateur et progressiste, se fondant sur le fait que certains Frères assurent avoir contribué indirectement, à l’intérieur du Conclave, par l’intermédiaire d’amis fraternels, à l’élection d’un homme capable de régénérer l’Eglise Catholique et la société humaine dans son ensemble. » Ce point de vu se voit renforcé par le fait que le Cardinal Bergoglio, au Conclave de 2005, avait été parrainé par le Cardinal Carlo Maria Martini, décédé le 31 août 2012, disparition saluée par le GOI en ces termes dans un communiqué daté du 12 septembre 2012 : « Maintenant que les célébrations rhétoriques et les condoléances pompeuses ont laissé place au silence et au deuil, le GOI salue avec affection le Frère Carlo Maria Martini, qui a trépassé vers l’Orient Eternel. » Et le 28 juillet dernier, à l’occasion du décès du Cardinal Ersilio Tonini, franc-maçon avéré, le Grand Maître Gustavo Raffi lui rend hommage en disant qu’il pleure « l’ami, l’homme du dialogue avec les maçons, le maître de l’Evangile social. L’Humanité aujourd’hui est plus pauvre, tout comme l’est l’Eglise Catholique. »Mais il s’empresse par la suite d’ajouter que, malgré cette grande perte, « l’Eglise du Pape François est une Eglise qui promet d’être respectueuse de l’altérité et de partager l’idée que l’Etat laïc favorise la paix et la coexistence des différentes religions. » L’hommage limpide rendu à François par le Grand Maître du Grand Orient d’Italie est des plus troublants pour celui qui sied sur le trône de Saint Pierre. Pour preuve, et nous bornant à un seul des nombreux textes pontificaux portant sur la franc-maçonnerie, voici ce que disait Léon XIII dans son encyclique Humanum Genus, du 20 avril 1884 : « A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s’être coalisés dans un immense effort, soul l’impulsion et avec l’aide d’une société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions, et ils rivalisent d’audace entre eux contre l’auguste majesté de Dieu. C’est publiquement, à ciel ouvert, qu’ils entreprennent de ruiner la Saint Eglise, afin d’arriver, si c’était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus-Christ. »
Pour conclure, il y aurait bien d’autres paroles et comportements pour le moins étranges et troublants de la part d’un Souverain Pontife et qui prêteraient à de longs développements, mais que par souci de brièveté je ne ferai pas ici, et dont voici seulement quelques exemples tirés d’une liste extrêmement bien fournie :
1. Le soir de son élection François s’est présenté comme étant l’Evêque de Rome, sans prononcer le mot « Pape ». Ce choix, répété depuis à plusieurs reprises, a été confirmé par la nouvelle édition de l’Annuaire Pontifical publié en mai dernier. En se qualifiant lui-même exclusivement du titre d’Evêque de Rome, et non plus de Pape, Souverain Pontife ou Vicaire du Christ, François pose un acte inédit et révolutionnaire qui porte atteinte à l’autorité du siège de Saint Pierre.
2. Lors des JMJ célébrés en juillet dernier à Rio de Janeiro, le Pape déclara durant une interview accordée à la télévision brésilienne que « si un enfant reçoit son éducation des catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, cela ne m’intéresse pas. » Ce qui l’intéresse, c’est « qu’ils l’éduquent et qu’ils lui donnent à manger. »  De tels propos se passent de commentaires. A condition de ne pas avoir perdu la Foi.
3. Le 16 mars 2013, à la fin de l’audience accordé aux journalistes du monde entier dans la salle Paul VI du Vatican, François leur a donné une bénédiction tout à fait atypique, une «  bénédiction silencieuse, respectant la conscience de chacun. » Le pape n’a pas daigné faire le signe de Croix sur la foule de journalistes ni n’a daigné prononcer le nom des Trois Personnes Divines. Jésus nous a enseigné tout autre chose : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt. 28, 18-20) Le « respect de la conscience » dont parle François pour se dispenser d’exercer son autorité apostolique n’a aucun fondement scripturaire, n’appartient pas à la tradition patristique et n’a jamais été enseigné par le magistère de l’Eglise. C’est une notion qui prend ses racines chez les « philosophes des Lumières » et qui fait partie intégrante de l’enseignement illuministe pratiqué dans la Franc-maçonnerie. Dans son encyclique Mirari vos (1832) Grégoire XVI dit que de « cette source empoisonnée de l’indifférentisme découle cette maxime fausse et absurde, ou plutôt ce délire, qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience, erreur des plus contagieuses (…) que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. »
4. Lors de cette même audience, il a dit qu’il souhaitait « une Eglise pauvre pour les pauvres. » C’est un souhait qui est novateur à tous points de vue et qui est étranger à l’enseignement et à la pratique de l’Eglise. « Marie prit une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, celui qui devait le livrer, dit alors : -Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour le donner aux pauvres ? » (Jn. 12, 3-5)
5. Le 11 septembre François a reçu en audience privée le religieux péruvien Gustavo Gutiérrez, prêtre moderniste, gauchiste et subversif, celui qui avait été à l’origine du nom de la « théologie de la libération » grâce à son livre homonyme publié en 1971. Ce « théologien », complice des mouvements marxistes et tiers-mondistes latino-américains engagés dans la lutte armée révolutionnaire, considère que le salut chrétien passe par l’émancipation des servitudes terrestres : « La création d’une société juste et fraternelle est le salut des êtres humains, si par salut nous entendons le passage du moins humain au plus humain. On ne peut pas être chrétien aujourd’hui sans un engagement de libération », c’est-à-dire, sans avoir recours à une praxis historique marxiste ordonnée à l’émancipation révolutionnaire des masses « opprimées » socialement, au sein d’une « église populaire », qui, grâce à sa « conscience de classe », prend le parti de la lutte des pauvres contre la classe possédante et contre la propre hiérarchie ecclésiastique. Il est intéressant de noter que la semaine précédente L’Osservatore Romano lui avait consacré un long article à l’occasion de la parution en Italie d’un livre déjà édité en Allemagne en 2004 qu’il avait co-écrit avec Mgr. Gerhard Müller, actuel Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, appelé De la part des pauvres, théologie de la libération, théologie de l’Eglise.
6. Le jour de son élection, avant de donner sa bénédiction apostolique Urbi et orbi aux fidèles rassemblés sur la place Saint Pierre, il demanda à la foule de prier d’abord pour lui afin que Dieu le bénisse. La bénédiction ne vient donc plus directement d’en haut, à travers le Pape ayant reçu son investiture de droit divin, et qu’il fait ensuite descendre sur les fidèles : on est là face à un geste rappelant les principes démocratiques révolutionnaires, d’après lesquels le pouvoir émane du peuple, seule source de légitimité pour l’exercice de l’autorité.
7. Lors de son homélie à la maison Sainte Marthe du Vatican, le 22 mai 2013, François dit que le Seigneur a sauvé « tous les hommes » par le Sang du Christ, et qu’ainsi ils deviennent « enfants de Dieu, pas seulement les catholiques, tous, les athées aussi. » Grégoire XVI, dans l’encyclique citée précédemment, blâmait « l’indifférentisme, cette opinion funeste répandue par la fourbe des méchants qu’on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel, pourvu qu’on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. »
8. Le Pape a organisé une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie, ce qui en soi est quelque chose de louable. Seulement, cet appel est fait dans l’esprit du faux œcuménisme conciliaire deNostra Aetate et d’Assise puisqu’il étend cette invitation « à tous les chrétiens d’autres confessions, aux hommes et aux femmes de chaque religion, ainsi qu’à ces frères et sœurs qui ne croient pas. » Ceci est parfaitement contraire aussi bien à la doctrine qu’à la pratique constante de l’Eglise jusqu’à Vatican II. Voici ce que dit Pie XI à ce sujet : « (…) ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ (…) De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes ou louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient (…) La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. » (Mortalium animos, Pie XI, 1928) François poursuit en disant que « la culture du dialogue est l’unique voix pour la paix. »  Or, cela suppose une conception erronée de la paix, car fondée sur une vision naturaliste de la vie et sur le pluralisme religieux : on est là face à de l’utopisme  humaniste et à une méconnaissance foncière de la nature humaine réelle, déchue et rachetée par le Sang du Christ, rédemption qui est communiquée aux hommes par son Corps Mystique, l’Eglise, en dehors de laquelle l’humanité, individuellement et socialement, reste prisonnière du pêché et sous l’emprise de Satan. Dans ces conditions, parler du « dialogue » comme étant « l’unique voie pour la paix » a quelque chose de grotesque et de profondément choquant. Veuillez m’excuser pour la longue citation que je suis obligé de faire pour prouver le bien-fondé de ma critique : « Le jour où Etats et gouvernements se feront un devoir sacré de se régler, dans leur vie politique, au-dedans et au-dehors, sur les enseignements et les préceptes de Jésus-Christ alors, mais alors seulement, ils jouiront à l’intérieur d’une paix profitable, entretiendront des rapports de mutuelle confiance et résoudront pacifiquement les conflits qui pourraient surgir (…) Il ne saurait donc y avoir aucune paix véritable -cette paix du Christ si désirée- tant que tous les hommes ne suivront pas fidèlement les enseignements, les préceptes et les exemples du Christ, dans l’ordre de la vie publique comme de la vie privée ; il faut que, la famille humaine régulièrement organisée, l’Eglise puisse enfin, en accomplissement de sa divine mission, maintenir vis-à-vis des individus comme de la société tous et chacun des droits de Dieu. Tel est le sens de notre brève formule : le règne du Christ. (…) Il apparaît ainsi clairement qu’il n’y a pas de paix du Christ que par le règne du Christ, et que le moyen le plus efficace de travailler au rétablissement de la paix est de restaurer le règne du Christ. » (Ubi arcano, Pie XI, 1922) Et encore : « Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables -une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix- se répandraient infailliblement sur la société tout entière. » (Quas primas, Pie XI, 1925)
9. Lors du lavement des pieds du Jeudi Saint, célébré dans un centre de détention pour mineurs de Rome, parmi les personnes représentant les douze Apôtres il y avait des femmes et des musulmans, ce qui contrevient gravement à la tradition liturgique. La Sainte Cène du Seigneur ne fut donc  pas célébrée dans la basilique de Saint Pierre, ni dans la cathédrale Saint Jean de Latran, en présence des fidèles romains et des pèlerins venus du monde entier, mais dans une prison, lieu totalement inconvenant, auprès d’une majorité de musulmans et de non-catholiques, dans une célébration liturgique confidentielle. Et comme par hasard, ce geste inouï de rupture de la tradition liturgique a justement eu lieu le jour où l’Eglise célébrait solennellement l’institution de la Sainte Eucharistie par Notre Seigneur Jésus-Christ.
10. Le 28 août le Pape reçut dans la Basilique de Saint Pierre un groupe d’environ 500 jeunes pèlerins du diocèse de Piacenza. A la fin, il leur demanda : « priez pour moi, parce que ce travail est insalubre, il ne fait pas de bien. »  La charge de Pasteur universel des âmes, de Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur terre pour « paître ses brebis » (Jn. 21, 17) et « confirmer ses frères dans la Foi » (Lc. 22, 32) n’est pour lui qu’un travail, et de surcroît, il est insalubre…On n’avait jamais entendu un Souverain Pontife s’exprimer en de tels termes, où vulgarité et ridicule concourent à une désacralisation notoire du ministère apostolique pétrinien.
11. De même que la première lettre officielle de François n’eut pas pour destinataires des catholiques, mais les juifs de Rome, de même son premier voyage officiel a été en direction de gens appartenant à une autre religion : il a fait le choix d’un premier voyage hautement symbolique et extrêmement médiatique, aux allures de manifeste idéologique. En effet, il a choisi de se rendre à Lampedusa, en mémoire des immigrés clandestins musulmans qui se sont noyés en tentant de rejoindre cette île italienne depuis l’Afrique au cours des dernières 15 années. Et ce au moment même où l’Europe, entièrement déchristianisée, voit comment l’Islam devient de manière irrésistible la religion prépondérante grâce notamment à l’immigration massive de musulmans venant d’Afrique.
12. Suite à tous ces gestes et paroles politiquement très corrects et médiatiquement irrésistibles, François a été élu le 16 juillet « Homme de l’année » par l’édition italienne du magazine américain Vanity Fair. Et trois jours plus tard, c’est au tour du  magazine américain aussi Time de lui consacrer sa couverture en l’appelant « The people’s Pope », le « Pape du peuple ». Vanity Fair interroge des célébrités au sujet du Pape, qui sont fascinées par son humilité et son charisme. Ainsi le célèbre chanteur sodomite Sir Elton John déclare que « François est un miracle d’humilité dans une époque dominée par la vanité. J’espère qu’il saura faire parvenir son message jusqu’aux personnes les plus en marge de la société, je pense par exemple aux homosexuels. Ce pape semble vouloir ramener l’Eglise aux antiques valeurs du Christ, tout en l’accompagnant dans le XXI siècle. » Un autre « people » de renommée mondiale, le couturier pédéraste allemand Karl Lagerfeld, a dit pour sa part qu’il « aime bien le nouveau pape, il a l’air divin, avec un grand sens de l’humour » mais précise aussitôt ne pas avoir « besoin de l’Eglise » ni « la notion de pêché ni de l’enfer. »Concernant nos relations avec le monde, qui est « tout entier sous l’emprise du Malin » (1 Jn. 5, 19), Notre Seigneur nous a pourtant clairement prévenus : « Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ;  mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous. »  
Je suis accablé de me retrouver en conscience contraint d’écrire tout ceci. Profondément attristé. Dévasté, pour tout vous dire. J’aimerais tant que les choses soient autrement. Pouvoir faire confiance et me laisser guider. J’ai horreur de la contestation de l’autorité, de la dispute, de la polémique, ce n’est pas dans ma nature. Je demande chaque jour au Seigneur de bien vouloir écourter cette situation si pénible, humainement insupportable. En attendant qu’Il daigne intervenir, je ne peux me taire. Je le voudrais tellement pourtant. Plus que vous ne pourriez l’imaginer. Mais je ne peux pas le faire. L’heure est grave. La confusion règne. Le mal est profond. Se taire, c’est devenir complice. L’enjeu est de taille : il s’agit tout simplement de garder la Foi. Et de continuer à la professer publiquement. A l’intérieur de l’Eglise comme au-dehors. A témoigner de la Vérité face à nos contemporains en proie aux erreurs et aux mensonges devenus système. Institutionnalisés. Il faut témoigner, « à temps et à contretemps », nous exhorte Saint-Paul (2 Tim. 4, 2). Vous le savez, témoin, en grec, se dit martyr. Aujourd’hui on en est là. Au propre peut-être pas encore dans nos pays, mais au figuré très souvent, presque partout. Je vous salue fraternellement dans le Seigneur. Qu’Il éclaire notre chemin et guide nos pas vers la gloire de son Royaume. Maranatha : Viens, Seigneur Jésus ! (Ap. 22, 20). Alejandro María.