lundi 30 septembre 2013

Après six mois de pontificat, un bilan inquiétant

Nous publions ce texte fort intéressant qu'un de nos correspondants nous a envoyé. Nous le remercions vivement de cette étude que nous publierons dans le numéro d'octobre de notre bulletin.

Bonjour à tous. En tant que catholique, me voir en conscience dans l’obligation d’émettre des critiques vis-à-vis du Pape constitue pour moi une douleur immense, un véritable déchirement du cœur. Et en tant qu’Argentin, la douleur et l’angoisse n’en sont que plus profondes et plus aigües. Sachez que je me passerais bien volontiers d’avoir à écrire ce type de courrier et que je serais bien plus heureux si les choses se passaient tout autrement. Or, il se trouve que François, en à peine quelques mois de pontificat, a posé un grand nombre de gestes atypiques et à dit beaucoup de choses qui sont pour le moins troublantes. Les faits sont tellement nombreux que j’ai l’embarras du choix. J’en ai fait une sélection de cinq, prenant ceux qui me semblent être les plus représentatifs du style qu’il a visiblement décidé de donner à l’exercice de sa charge apostolique. Je vais les énumérer en essayant de montrer brièvement en quoi ils peuvent faire l’objet d’une critique et je donnerai à la fin des liens renvoyant à des articles de presse où l’on peut vérifier l’exactitude des faits évoqués. 
I. La question de l’Islam. Le Pape a adressé aux musulmans un message de vœux  pour la fin du ramadan. Jamais l’Eglise Catholique n’avait fait cela avant le Concile Vatican II. La raison en est très simple et évidente pour tout catholique n’ayant pas encore complètement perdu son sensus fidei : les actes des autres religions n’ont aucune valeur surnaturelle et ils détournent leurs adeptes de la seule voie du salut, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Comment ne pas frémir d’épouvante lorsque le Souverain Pontife dit aux adorateurs d’Allah que « nous sommes appelés à respecter la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs » ? J’en viens vraiment à me demander : a-t-il seulement lu les Actes des Apôtres et les épîtres de Saint Paul ? Au vu de la teneur de ses propos, on est en droit d’en douter…Car tout de même, on doit certes respecter les personnes, mais en aucun cas de fausses  croyances qui nient la Sainte Trinité des Personnes Divines et l’Incarnation du Verbe de Dieu…Mais, sur ce point précis, il faut convenir que François n’innove pas, loin s’en faut, il ne fait que poursuivre sur la voie novatrice introduite par Vatican II qui enseigne, dans la déclaration Nostra Aetate sur la relation de l’Eglise avec les religions non chrétiennes (hindouisme, bouddhisme, islam et judaïsme), que « l’Eglise Catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint (!!!) dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines (…) Elle exhorte ses fils pour que (…) par le dialogue et la collaboration (!!!) avec les adeptes d’autre religions (…) ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. » Comment pourrait-on « collaborer » avec des gens qui travaillent activement pour instaurer des croyances et souvent des mœurs qui sont contraires à l’Evangile ? Et comment ne pas voir dans ce « dialogue » tant déclamé un véritable détournement de la seule attitude évangélique, qui est celle de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, qui nous a dit très clairement ce qu’il nous incombe de faire en tant que disciples : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. »(Mt. 28, 18-20) Cette notion de « dialogue » avec les autres religions n’a aucun fondement scripturaire ni magistériel, et il n’est qu’un piège visant à dévoyer l’esprit missionnaire authentique, qui consiste à annoncer aux hommes leur salut en Jésus-Christ, et non pas dans un quelconque « dialogue » entre deux interlocuteurs placés sur un pied d’égalité, recherchant ensemble la vérité et s’enrichissant réciproquement. Cette pastorale conciliaire novatrice d’un « dialogue » inscrit dans un cadre de « légitime pluralisme », de « respect » des fausses religions et de « collaboration » avec les infidèles est un leurre qui sent le soufre. A ce propos, il suffit de se rappeler la seule occasion de véritable « dialogue » que nous livrent les Ecritures, qui plus est au tout début, afin d’en être définitivement prévenus : il s’agit de celui auquel se prêta Eve dans le jardin d’Eden avec le Serpent et qui aboutirait à la chute du genre humain (Gn. 3, 1-6) On pourrait donner une liste interminable de citations tirées du Nouveau Testament, des Saints Pères et du Magistère de l’Eglise pour réfuter l’ineptie mensongère selon laquelle les faux cultes doivent faire l’objet d’un « respect sincère » envers leurs « manières d’agir et de vivre, leurs règles et leurs doctrines » prouvant que, à la différence des personnes qui malheureusement s’y trouvent et qui doivent faire l’objet bien évidemment de notre respect, de notre charité et de notre miséricorde, en aucun cas les fausses doctrines religieuses ne méritent le respect, que dans ces religions-là il n’y a strictement aucun élément de « sainteté » et que les éléments de vérité qui s’y trouvent sont utilisés au service de l’erreur. Mais rassurez-vous, je vous épargnerai ce recueil de citations, qui pourrait être prolongé à l’infini, par souci de brièveté. Il faut reconnaître que François est tout à fait cohérent dans son message avec ce que le document conciliaire dit à propos des musulmans, à savoir que « l’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu…» Or, quelle que puisse être la sincérité d’un musulman dans sa croyance et dans sa pratique, c’est parfaitement faux de dire qu’ils « adorent le Dieu unique », « qui a parlé aux hommes » et qu’ils « cherchent à se soumettre aux décrets de Dieu », etc., du moment où Allah n’est pas le vrai Dieu, qu’Il n’a pas parlé aux hommes par le Coran et que Ses décrets ne sont pas ceux de l’Islam. Un tel langage est inédit dans l’Eglise et prend le contrepied de 2000 ans de magistère et de pastorale. Et une telle pratique hétérodoxe a conduit aux aberrations des multiples rencontres inter-religieuses d’Assise, où l’on a encouragé les membres des différents cultes idolâtres à prier leur « divinité » d’intervenir afin de favoriser la paix dans le monde. Fausse paix, bien entendu, puisqu’elle exclue par principe le seul Seigneur de la Paix et Rédempteur du genre humain, ainsi que son Eglise, seule Arche de Salut. Et elle a conduit aussi aux visites des derniers Papes dans des mosquées, des synagogues et des temples protestants où par le geste et la parole ils ont mis en valeur ces faux cultes et n’ont pas hésité à dénigrer publiquement l’Eglise de Dieu en critiquant l’attitude « intolérante » dont Elle aurait fait preuve par le passé à leur égard. Cette nouvelle praxis conciliaire est proprement scandaleuse, et ce à un double titre : d’un côté elle mine la Foi des croyants confrontés à tous ces faux cultes mis en valeur par leurs Pasteurs, d’un autre côté elle sape les chances de conversion des infidèles qui se voient confortés dans leurs erreurs par ceux là-mêmes qui devraient les aider à en sortir en leur annonçant la bonne nouvelle du salut, apportée par Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
II. La question du Judaïsme. La première lettre officielle de François, le jour même de son élection, fut adressée au Grand Rabbin de Rome. Ce fait laisse songeur. La toute première lettre de son pontificat, envoyée aux Juifs ? Serait-ce du moins pour les appeler à se convertir et à reconnaître Jésus de Nazareth comme leur Messie et Sauveur ? Pas le moins du monde. Le Pape y invoque la« protection du Très-Haut », formule convenue qui dissimule les divergences théologiques, pour que leurs relations progressent « dans un esprit d’entraide renouvelé et au service d’un monde pouvant être toujours plus en harmonie avec la volonté du Créateur. » Deux questions me viennent à l’esprit. La première : comment peut-on s’entre-aider avec son ennemi, avec celui qui n’a qu’un seul but en tête : votre perte, en l’occurrence, et ce depuis bientôt 2000 ans, la ruine du christianisme, fondé selon eux par un imposteur, par un faux messie, et qui constitue l’obstacle qui fait barrage à l’avènement de celui qu’ils attendent, à propos duquel Notre Seigneur les avait mis en garde : « Je suis venu au nom de mon Père et vous ne m’avez pas reçu ; un autre viendra en son nom et vous le recevrez. » (Jean 5, 43) Saint Jérôme commente : « Les Juifs, après avoir méprisé la vérité en personne, recevront le mensonge, en recevant l’Antéchrist. » (Epist. 151, ad Algasiam, quest. II) Et Saint Ambroise : « Cela montre que les Juifs, qui n’ont pas voulu croire en Jésus-Christ, croiront à l’Antéchrist. » (In psalm. XLIII) Maintenant que l’obstacle politique qu’incarnait la Chrétienté a été supprimé par le déferlement révolutionnaire, nous assistons à la suppression progressive de l’obstacle religieux, à savoir la Papauté, gagnée qu’elle est, depuis plus d’un demi-siècle, par les idées révolutionnaires. Et cet obstacle à la manifestation de l’Homme d’Iniquité, ce mystérieux katejon dont parle Saint Paul (2 Thes. 2,7) et qui retarde son avènement, me semble être justement la Papauté, lumière des nations et maîtresse de vérité. Ce n’est que lorsque cet obstacle aura disparu que « se révélera l’impie » (2, Thes., 2, 8) Et ce n’est pas moi qui prend plaisir à fantasmer sur la pénétration des idées révolutionnaires à Rome. Ceux qui ont travaillé activement à l’aggiornamento de l’Eglise, à son adaptation au monde moderne, ce qui a été le but principal recherché par Vatican II, sa « ligne directrice » (Paul VI, Ecclesiam suam, 1964, n° 52), ne s’en cachent pas. Ainsi le Cardinal Suenens n’a pas mâché ses mots : « Vatican II, c’est 1789 dans l’Eglise » (cité par Mgr. Lefebvre, Ils L’ont découronné, Clovis, 2009, p. 10), a soutenu celui qui fut l’une des figures de proue du dernier concile et l’un des quatre modérateurs nommés par Paul VI. Le Père Yves Congar, nommé par Jean XXIII en 1960  consulteur de la commission théologique préparatoire et plus tard, en 1962, « expert officiel » au concile, dont il fut aussi membre de la commission théologique, a été sans doute le théologien le plus influent du concile, aux côtés de Karl Rahner. Le célèbre dominicain a affirmé, en parlant de la collégialité épiscopale, qu’à Vatican II « l’Eglise avait accompli pacifiquement sa révolution d’Octobre » (Vatican II. Le concile au jour le jour, deuxième session, Cerf, 1963, p. 115), a reconnu que la déclaration conciliaire Dignitatis humanae  sur la liberté religieuse dit « matériellement autre chose que le Syllabus de 1864 et même à peu près le contraire. » (La crise dans l’Eglise et Mgr. Lefebvre, Cerf, 1976, p.51) et a admis que dans ce texte, dans lequel il a travaillé, « il s’agissait de montrer que le thème de la liberté religieuse apparaissait déjà dans l’Ecriture. Or, il n’y est pas. » (Eric Vatré, La droite du Père, Guy Trédaniel Editeur, 1995,  p. 118) Et d’après le Cardinal Ratzinger « le problème du Concile a été d’assimiler les meilleures valeurs de deux siècles de culture libérale. Ce sont des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l’Eglise, peuvent trouver leur place -épurées et corrigées- dans sa vision du monde et c’est ce qui a été fait. » (Revue Jesus, nov. 1984, p. 72) et il n’hésite pas à dire au sujet de  la constitution pastorale Gaudium et spessur les relations de l’Eglise avec le monde moderne, qu’on peut considérer ce texte comme un « anti-Syllabus, dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Eglise avec le monde tel qu’il est devenu depuis 1789. » (Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1987, p. 427)  La seconde question qui se pose à propos de la lettre envoyée par François au Grand Rabbin de Rome est la suivante : comment est-il concevable qu’une religion qui hait le Christ puisse être « au service du monde toujours plus en harmonie avec la volonté du Créateur » ? Une telle ineptie se passe de commentaires…Cela est pourtant en parfait accord avec la modification de la prière pour les juifs du Vendredi Saint, que Jean XXIII s’empressa d’effectuer en mars 1959, quatre mois à peine après son élection, en supprimant les mots « perfidis » et « perfidiam » appliqués aux juifs, et qui serait par la suite définitivement supprimée dans le nouveau missel approuvé par Paul VI en avril 1969 et promulgué en 1970. Voici la nouvelle prière qui y figure : « Prions pour les juifs à qui Dieu a parlé en premier : qu’ils progressent dans l’amour de son Nom et la fidélité de son Alliance. » Plusieurs remarques : pas un mot quant à leur conversion au Christ, le mot « alliance » laisse entendre que l’ancienne aurait toujours cours et, enfin, pour progresser dans l’amour de quelqu’un il faut commencer par l’aimer, or comment peut-on aimer le Père si on rejette le Fils ? Et comment pourrait-on progresser dans la « fidélité à son alliance » si on s’obstine à refuser l’Agneau de Dieu qui a scellé une nouvelle alliance en s’immolant sur la Croix ? Force est de constater que cette nouvelle théologie marque une rupture de fond avec celle qui avait cours dans l’Eglise depuis ses origines jusqu’à Vatican II et qui était exprimée de manière lumineuse par l’ancienne prière pour la conversion des juifs désormais supprimée de la liturgie latine : « Prions aussi pour les juifs qui n’ont pas voulu croire (perfidis judaeis), afin que Dieu notre Seigneur ôte le voile de leurs cœurs et qu’ils connaissent, eux aussi, Jésus-Christ notre Seigneur (…) Dieu éternel et tout-puissant, qui ne rejetez pas non plus de votre miséricorde l’infidélité juive ( judaicam perfidiam), exaucez les prières que nous vous adressons pour ce peuple aveuglé ; donnez-leur de connaître la lumière de votre vérité, qui est le Christ, afin qu’ils soient arrachés à leurs ténèbres. » La différence avec la nouvelle prière est saisissante, tout comme elle l’est avec le discours de Jean-Paul II à la synagogue de Rome en avril 1986 où il vante « la légitime pluralité religieuse » et où il affirme qu’il faut s’efforcer de « supprimer toute forme de préjugé (…) pour présenter le vrai visage des juifs et du judaïsme ». « Préjugés » dont l’ancienne prière du vendredi saint pour les juifs en exprimait l’essentiel, ce qui explique sa disparition de la nouvelle liturgie…C’est tout de même très fâcheux, car selon l’adage célèbre du V siècle attribué au Pape Saint Célestin I : lex orandi, lex credendi, la loi de la prière détermine la loi de la croyance, c’est-à-dire qu’en modifiant le contenu de la prière on peut aussi modifier le contenu Foi, et ce qui s’est produit au XVI siècle avec les innovations liturgiques de Luther en Allemagne et de Cranmer en Angleterre est là pour le prouver. Mais il n’y a hélas pas eu que cette lettre envoyé le jour de son élection. Douze jours plus tard François récidive avec une lettre adressée au même Grand Rabbin de la synagogue de Rome à l’occasion de la Pâque juive, lui faisant part de ses « vœux les plus fervents pour la grande fête de Pessah. » En tant que catholique, quelle peut bien être la nature de ces « vœux » à l’intention d’une fête où l’on fait injure à Notre-Seigneur, seul et véritable Agneau pascal immolé sur la Croix en rédemption de nos péchés ? Ces « vœux » ne peuvent que conforter les juifs dans leur aveuglement spirituel et partant les maintenir éloignés de leur Messie et Sauveur. Et le Pape de poursuivre : « Que le Tout-Puissant qui a libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte pour le conduire vers la terre promise continue de vous libérer de tout mal et de vous accompagner de sa bénédiction. » Mais visiblement Dieu ne les a pas encore libérés de tout mal, puisque il n’y en a pas de plus grand que d’être des « ennemis de l’Evangile » (Rom. 11, 28) et de faire partie de la « synagogue de Satan » (Ap. 3, 9) Comment concevoir que Dieu puisse continuer à les « accompagner de sa bénédiction », alors qu’ils continuent obstinément de refuser Celui qu’Il a envoyé ? Je tiens à préciser, pour éviter tout malentendu, qu’en aucune façon je ne m’en prends aux juifs en tant qu’individus, il y en a certainement qui sont des personnes excellentes et qui professent leurs croyances en toute bonne foi, cela va sans dire. Non, en parlant des juifs j’entends me situer sur le plan des principes théologiques, c’est là où l’on constate une inimitié irréductible entre l’Eglise, qui cherche à établir la Royauté de Notre Seigneur dans la société, et le judaïsme talmudique, lequel, s’étant structuré par opposition au Christ et à son Eglise, essaye logiquement d’y faire obstacle, en toute cohérence avec sa théologie, qui ne voit en Jésus de Nazareth qu’un imposteur et un blasphémateur, un faux messie faisant barrage à l’avènement du vrai, celui qu’ils attendent en vue de rétablir le Royaume d’Israël et de gouverner toutes les nations depuis Jérusalem dans son règne messianique. Mais revenons à la lettre de François. Dans celle-ci, il conclut en disant aux juifs : « Je vous demande  de prier pour moi, et je vous assure de ma prière pour vous, avec la confiance de pouvoir approfondir les liens d’estime et d’amitié réciproque. » Là, force est de le constater, on atteint des sommets dans le domaine de l’absurde : en effet, comment la prière de ceux qui sont, selon Saint Jean, sous l’emprise de Satan, pourrait-elle être exaucée de Dieu ? Et en toute logique, si jamais les juifs tenaient à prier pour le Pape, ils ne pourraient demander pour lui que sa conversion au judaïsme, seule religion vraie, et par conséquent son apostasie du christianisme : le Pape serait donc en train de leur demander de prier Dieu pour qu’il parvienne à rejeter le Christ, à l’instar des juifs, ni plus ni moins ! Ma foi, si cette affaire ne revêtait pas une gravité inouïe, ce serait là une histoire à mourir de rire tellement c’est ubuesque…Pour ne rien dire à propos des liens de « l’amitié réciproque » que le Pape évoque à la fin de son message : or, il se trouve qu’un ami est un alter ego, un autre moi-même, il ne peut donc y avoir de véritable amitié en l’absence d’une correspondance de pensées, de sentiments et d’activités qui rendent possible la communion des âmes. Or, les pensées et l’action de l’Eglise et de la synagogue sont, on l’a déjà dit plus haut, diamétralement opposées, leurs projets sont incompatibles, l’opposition qui existe entre elles est radicale, si bien que tant que les juifs ne se seront pas convertis au Christ l’inimitié entre Eglise et Synagogue demeurera irréductible, pour des raisons théologiques évidentes, tout comme entre la lumière et les ténèbres, entre Dieu et Satan, entre le règne du Christ et celui de l’Antéchrist…Avec ce type de vœux on rentre de plain-pied dans le domaine de l’utopique, de la sensiblerie humaniste, du déni de réalité et, surtout, dans le détournement du langage et le travestissement des concepts : on est en plein dans l’illusion, dans la manipulation des esprits et dans le mensonge. Mensonge dont on sait très bien qui est le père…Monseigneur Jorge Bergoglio, lorsqu’il était Archevêque de Buenos Aires et Cardinal Primat de l’Argentine, avait déjà l’habitude de se rendre dans des synagogues pour participer à des cérémonies inter-religieuses, dont la dernière en date ne remonte pas plus loin qu’au 12 décembre 2012, juste trois mois avant son élection pontificale, à l’occasion de la fête de Hanukkah, celle des lumières, où l’on allume chaque soir une bougie dans un chandelier à neuf branches durant huit jours consécutifs, liturgie dont la signification est, d’un point de vue spirituel, la représentation de l’expansion de la foi juive. Le Cardinal Bergoglio participa activement à la cérémonie du cinquième jour en allumant la bougie correspondante. Cela ne s’était jamais vu auparavant dans l’histoire de l’Eglise, et c’est quelque chose d’extrêmement troublant. Mais ce qui est à vrai dire encore plus inquiétant, c’est que ce type de gestes proprement scandaleux passent complètement inaperçus, n’attirent plus guère l’attention de l’immense majorité des catholiques, hébétés et assoupis, largement imbus de la pensée révolutionnaire qui mine la Foi et affaiblit le sensus fidei des croyants, pénétrés jusqu’à la moelle de l’idéologie pluraliste, œcuménique, démocratique et droit-de-l’hommiste que leurs Pasteurs leur servent à toutes les sauces depuis plus d’un demi-siècle, complètement étrangère au dépôt de la Révélation et qui est devenue le leitmotiv des discours officiels de la hiérarchie catholique depuis Vatican II.  Pour conclure cette partie, voici un petit extrait de ce que François disait aux juifs dans une autre synagogue de Buenos Aires, Bnei Tikva Slijot, en septembre 2007, lors de sa participation à la cérémonie de Rosh Hashanah, le nouvel an juif : « Aujourd’hui, dans cette synagogue, nous prenons à nouveau conscience d’être peuple en chemin (???) et nous nous mettons en présence de Dieu. Nous faisons une halte dans notre chemin pour Le regarder et nous laisser regarder par Lui. » On ne peut manquer de s’interroger : que vient faire ici l’emploi du pronom « nous » ? (mais déjà, que vient-il faire dans une synagogue !!!) Et que veut-il désigner en utilisant le mot « Dieu » ? En tout cas, ce mot, utilisé dans ce contexte précis,  ne saurait en aucun cas nommer Dieu le Père, sans quoi les juifs ne rejetteraient pas le Fils. En effet, Notre-Seigneur leur a dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens (…) Vous avez pour père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père (…) Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. » (Jean 8, 42-47) Fait des plus étonnants, durant son long discours prononcé dans cette synagogue de Buenos Aires, celui qui n’était alors « que » Monseigneur Jorge Bergoglio, Archevêque de Buenos Aires et Cardinal Primat de l’Argentine, ne daigna pas prononcer une seule fois le Saint Nom de Jésus…
III. François et la « laïcité » de l’Etat. Il convient d’avoir présent à l’esprit que le « principe de laïcité » est la pierre d’angle de la pensée illuministe, celle par laquelle Dieu est banni de la sphère publique, l’Etat ne tenant  plus compte de la loi divine ni du magistère ecclésial dans l’exercice de ses fonctions, agissant désormais de façon totalitaire car refusant de reconnaître toute  instance morale au-dessus de lui-même susceptible de l’éclairer intellectuellement et de l’orienter moralement dans son action : loi divine, loi naturelle, loi ecclésiastique. L’Etat moderne entend alors devenir absolument indépendant de toute transcendance dans son action, la seule source de légitimité reconnue par lui étant  la volonté générale et, par conséquent, la loi positive que les hommes se donnent à eux-mêmes. La séparation de l’Eglise et de l’Etat est l’aboutissement logique de ce principe, selon lequel l’Etat, c’est-à-dire, la société politiquement organisée, n’a pas à rendre à Dieu le culte public qui lui est dû,  ni à respecter la loi divine dans sa législation ni à se soumettre aux enseignements de l’Eglise en matière de foi et de mœurs. Il va sans dire que cela n’a rien à voir avec la légitime autonomie dont la société civile jouit à l’endroit du pouvoir religieux dans sa propre sphère d’action, à savoir, celle de la recherche du bien commun temporel, sachant que celui-ci est essentiellement ordonné à celle du bien commun surnaturel, à savoir, le salut des âmes : c’est la doctrine catholique traditionnelle de la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et de la subordination indirecte de ce dernier au premier. La laïcité s’oppose à cet ordre naturel des choses et constitue une machine de guerre en vue de la déchristianisation des institutions, des lois et de la société dans son ensemble. Le grand artisan de la prétendue neutralité religieuse de l’Etat, l’idéologue de la « non-confessionnalité » du pouvoir politique est la franc-maçonnerie, ennemi juré de la civilisation chrétienne. Mais ladite « neutralité » n’est qu’un leurre, car le pouvoir temporel ne saurait en aucun cas se passer d’une instance morale où il puise les principes d’ordre moral qui régissent son activité. La République Laïque n’est neutre en matière spirituelle et morale qu’en apparence, puisqu’elle reçoit ses principes de la Contre-Eglise, à savoir, de la Franc-maçonnerie : « La laïcité est la pierre précieuse de la Liberté. La Pierre nous appartient à nous, maçons. Nous la recevons brute, nous la taillons au fil du temps, elle nous est chère parce qu’elle nous servira à bâtir le Temple idéal, le futur heureux de l’Homme dont nous voulons qu’il soit le seul maître. » (La laïcité : 1905-2005, Edimaf, 2005, p.117, livre collectif publié par le Grand Orient de France à l’occasion du centenaire de la loi de séparation de 1905.) Cette précision ayant été faite, voyons la position de François à l’égard de cette question. Dans un discours tenu au Brésil le 27 juillet dernier, durant les dernières JMJ célébrés à Rio de Janeiro, le nouveau Pape a fait rien moins que l’éloge de la laïcité et du pluralisme religieux, allant jusqu’à qualifier les « grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie (!!!) » Le nombre d’erreurs philosophiques et théologiques contenus dans ces quelques mots est tellement grand et leur gravité d’une telle envergure, qu’il faudrait de très longs développements pour en faire le point. Mais n’ayant pas à présent le temps de le faire (et peut-être vous non plus de le lire !), pour tous ceux qui souhaiteraient approfondir la doctrine catholique en la matière, vous trouverez ci-dessous les liens renvoyant aux documents pontificaux suivants : Mirari vos (Grégoire XVI, 1832), Quanta cura, avec le Syllabus (Pie IX, 1864) ; Immortale Dei et Libertas(Léon XIII, 1885 et 1888) ; Vehementer nos et Notre charge apostolique (Saint Pie X, 1906 et 1910) ; Ubi arcano et Quas primas (Pie XI, 1922 et 1925) ; Ci riesce (Pie XII, 1953) Voici, en guise d’exemple, un passage de l’encyclique Quas primas, par laquelle Pie XI instituait le solennité du Christ-Roi : «  Les Etats, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles, car sa dignité royale exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. » Pour ceux qui n’auraient pas le temps de lire tous ces documents, la lecture de ceux qui sont soulignés devrait suffire à saisir l’essentiel. La lecture de ces textes du magistère permet de comprendre que l’Etat « laïc », prétendument « neutre » en matière religieuse, « non-confessionnel », « incompétent en matière religieuse », et autres sophismes semblables, est une aberration philosophique, morale et juridique moderne, une monstruosité politique, un pur mensonge idéologique qui bafoue la loi divine et l’ordre naturel. La distinction (et non pas la séparation) des pouvoirs temporel et spirituel est une chose, la prétendue « autonomie » du temporel vis-à-vis de Dieu, de son Eglise, de la loi divine et de la loi naturelle en est une autre : cela s’appelle l’apostasie des Nations. Rejet de Dieu, de la Révélation, du Magistère de l’Eglise et enfin, des principes les plus élémentaires de loi naturelle. Cette apostasie est le fruit mûr des « Lumières », de la Franc-maçonnerie, de la Révolution dite « Française » et de toutes les sectes infernales qui en sont issues (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme, etc.) Ce sont là les ennemis impitoyables de Dieu et de son Eglise, qui ont atteint leur objectif diabolique de détruire de fond en comble la société chrétienne et d’ériger à sa place la cité de l’homme sans Dieu, créature désormais enivrée par l’autonomie fallacieuse et insensée dont elle serait censée jouir à l’égard de son Créateur : c’est en cela que réside l’essence de ce qu’il est convenu d’appeler « la modernité »,en dépit de ses visages variés et multiformes, laquelle ne peut aboutir, à terme, qu’à l’avènement du royaume de l’Antéchrist, figure eschatologique de l’homme impie qui rejette tout ce qui est au-dessus de lui-même et de sa propre volonté souveraine, à savoir la Révélation, l’enseignement de l’Eglise, la loi divine et enfin, en toute logique, et pour sa plus grande honte, la loi naturelle elle-même. Pensons, par exemple, à ces vrais délires, à ces aberrations proprement inimaginables que sont le « mariage » homosexuel, l’adoption « homo-parentale », le « droit » à l’avortement, la soi-disant « industrie » pornographique, l’école-sans-Dieu mais avec l’intervention du Planning-Familial et l’enseignement officiel de la théorie du genre, le « droit » au blasphème, et j’en passe…Personnification effroyable de la créature qui prétend faire de sa liberté, désormais considérée comme absolue, la seule et unique source de la loi et de la morale, créature imbue d’elle-même et aveuglée par son arrogance dérisoire qui entend en définitive prendre la place de Dieu. Quand je dis que c’est dans la prétention insensée de la créature de se passer de son Créateur que réside le trait essentiel de la modernité, je ne veux bien entendu pas dire que tous les hommes qui au long de l’histoire ont contribué à développer et à incarner les principes recteurs de la modernité sont tous des ennemis conscients et déclarés de Dieu, mais il se trouve que c’est là l’aboutissement logique de ce qui est à la racine du mal moderne, à savoir, une attitude de repli de l’individu sur sa propre subjectivité, doublée d’un refus de reconnaître un ordre objectif qui le dépasserait et auquel il devrait se soumettre, qu’il s’agisse de la connaissance des universaux, de l’enseignement de l’Eglise, de l’ordre surnaturel de la grâce, de la Révélation divine, de la primauté du bien commun sur le bien individuel, etc. Ce sont là les multiples facettes de l’état d’esprit moderne : nominalisme, volontarisme, subjectivisme, individualisme, rationalisme, naturalisme, libéralisme, relativisme, utopisme, féminisme, homosexualisme, etc., dont la racine est toujours la même : le sujet « autonome » voulant s’émanciper de l’ordre objectif des choses, et dont la conséquence inéluctable est le projet insensé de chercher à bâtir une civilisation nouvelle qui, ayant exclu Dieu de la vie de la Cité, veut tout fonder sur le libre arbitre souverain de l’homme, devenu la source de toute légitimité. Le principe de la laïcité de l’Etat en est la plus parfaite incarnation et sa figure emblématique. « Le jour où vous mangerez (le fruit défendu) vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Gn. 3, 5), suggérait le Serpent à Eve, laquelle, faisant preuve d’une ouverture d’esprit remarquable et d’un sincère respect envers le légitime pluralisme religieux, trouva le dialogue avec son respectable interlocuteur fort enrichissant. Vous connaissez la fin de l’histoire : Eve et Adam finirent par en manger,  se retrouvèrent nus, furent punis par Dieu et chassés du Paradis. Les vieilles nations européennes qui conformaient la Chrétienté en mangèrent également, les mets s’appelant cette fois-ci Droits de l’HommeDémocratie et Laïcité. Elles se retrouvent nues à présent. Quant au châtiment, inéluctable, il finira par arriver, tôt ou tard : « Je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème (…) Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. » (Ap. 13, 1 et 7)  Mais l’Antéchrist, « l’homme impie, le fils de perdition » (2, Thes. 2, 3) sera précédé par un faux prophète, singerie diabolique du rôle de précurseur tenu jadis par Saint Jean-Baptiste disposant les esprits à l’arrivée imminente du Messie : « Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes, semblables à celles d’un agneau, mais elle parlait comme un dragon. » (Ap. 13, 11) Les deux bêtes, celle de la mer et celle de la terre, l’Antéchrist et le Faux Prophète, sont indissociables, tout comme le sont le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel dans la société humaine. En régime de Chrétienté, les deux pouvoirs coopéraient en vue de faire respecter la loi divine dans la société. Mais dans le cas qui nous occupe, les deux pouvoirs ont changé de signe et sont au service de Satan, la deuxième bête -le pouvoir religieux prévaricateur- frayant la voie de la première et induisant les hommes à se soumettre à elle : « Elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête. » (Ap., 13,12) La première bête représente, en premier lieu, le pouvoir temporel apostat, ennemi de Dieu, mais qui sera un jour détenu par une personne concrète, l’Antéchrist. La deuxième bête, de son côté, représente le pouvoir religieux dévoyé, à la tête duquel se trouvera un jour aussi une personne concrète, le Faux Prophète ou Antéchrist religieux. Les temps où l’on verra ces prophéties s’accomplir, sont-ils proches ? Il est difficile d’avoir des certitudes d’ordre concret dans ce domaine et de donner une réponse catégorique ; en revanche, on peut affirmer sans hésitation possible que lorsque le nouveau Pape fait l’éloge de la laïcité de l’Etat, à l’instar de ses prédécesseurs récents dans le Pontificat et du magistère post-conciliaire, la nécessité de porter un regard attentif sur les prophéties apocalyptiques de Saint Jean que nous venons d’évoquer devient de plus en plus manifeste. 
IV. L’idéologie homosexualiste. Lors d’une conférence de presse tenue dans l’avion entre Rio de Janeiro et Rome, de retour des JMJ, François a prononcé cette phrase : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » Elle est  hautement ambigüe et sème le trouble. Tout d’abord, le terme gay est très connoté, car il ne désigne pas seulement les personnes homosexuelles, mais celles qui revendiquent ouvertement la « culture » et le style de vie de l’impureté homosexuelle, à l’instar de la tristement célèbre Gay Pride. Il aurait dû parler d’une « personne ayant une inclination homosexuelle » et s’empresser d’ajouter, pour lever tout risque de malentendu, que si l’on ne juge pas moralement la personne ayant cette tendance, les passages à l’acte constituent, en revanche, des comportements gravement désordonnés moralement. Or, étonnamment il ne l’a pas fait, et le lendemain l’immense majorité de la presse mondiale a titré son article sur la conférence de presse du Pape en reprenant textuellement la question formulée par François. Peut-on parler de maladresse chez un homme maîtrisant parfaitement les situations de communication médiatique ? On a du mal à le croire…Et quand bien même cela aurait été le cas, il aurait fallu, je le répète, lever aussitôt l’ambigüité en faisant les précisions qui s’imposaient. Mais il n’y a hélas pas eu que cela à signaler. François a en outre affirmé que ces personnes « ne doivent pas être discriminées, mais intégrées dans la société. » Pardon, mais de quelles personnes parle-on ? De celles se revendiquant « gay » ou de celles éprouvant cette pénible inclination sans faute de leur part et s’efforçant de vivre décemment? Encore une ambigüité semant le trouble, et qui n’a pas non plus été levée…Mais au-delà de cette ambigüité très fâcheuse, il y a le fait que ces propos sont purement et simplement faux. Ils s’inscrivent dans le cadre de l’idéologie égalitariste et « contre les discriminations » qui sévit dans les rangs du féminisme et de l’homosexualisme, machine de guerre pour justifier, entre autres aberrations, le « mariage » homosexuel. Même dans le cas de personnes ayant seulement l’orientation homosexuelle mais vivant chastement, il est parfaitement juste d’opérer des discriminations tout à fait légitimes et raisonnables, et c’est ce que l’Eglise a d’ailleurs toujours fait concernant le sacerdoce, la vie religieuse et l’enseignement des enfants. Ces discriminations sont encore plus légitimes et nécessaires lorsque l’on a affaire à des gens menant une vie homosexuelle, même en toute discrétion, et a fortiori elles le sont aussi envers ceux qui affichent publiquement et fièrement leurs mauvaises mœurs et qui revendiquent  leurs supposés droits, les « gay » donc, pour reprendre l’atypique vocabulaire bergoglien, pour le moins inusité dans la bouche de quelqu’un qui occupe le trône de Saint Pierre. Et ces gens-là, les idéologues militants de la cause homosexualiste, par exemple ceux qui organisent desGay Pride, qui militent dans des associations subversives et corruptrices du genre Act-Up, qui publient des revues « gay », tel  l’abominable magazine Têtu, tous ces gens-là, ils ont d’autant moins le droit d’être  « intégrées à la société » qu’ils devraient précisément en être exclus sans ménagement, ils ont d’autant moins le droit d’être exemptés de « toute forme de discrimination » qu’ils devraient justement être privées de liberté et retranchés de la vie de la Cité pour attentat à la pudeur et pour corruption de la jeunesse. Et François de poursuivre son très étrange discours devant un auditoire de journalistes entièrement sous le charme de son épatante décontraction et de la teneur hautement médiatique de ses propos : « Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, mais de faire du lobbying, c’est ça qui est grave car tous les lobbies sont mauvais. » Dommage pour lui, mais tout est faux dans cette phrase. Et à vrai dire, cela commence à devenir très agaçant. Et la possibilité d’avoir affaire à une maladresse involontaire de sa part devient de plus en plus malaisé à plaider. Tout d’abord, il est manifeste que le fait d’avoir cette tendance constitue un grave problème d’ordre psychologique et d’ordre moral pour celui qui la subit, ainsi que pour son entourage. Ensuite, dire que le  problème n’est pas d’être homosexuel mais seulement de faire du « lobby gay » est un sophisme grotesque qui ne peut que contribuer à banaliser l’homosexualité et à la rendre acceptable. Enfin, il faut soutenir fermement qu’un lobby n’est en aucun cas intrinsèquement mauvais. En tant que « structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d’un groupe donné en exerçant des pressions ou influences sur des personnes ou institutions détentrices du pouvoir » (Wikipédia), un lobby sera bon s’il se bat pour de causes justes et il sera mauvais s’il le fait pour des causes mauvaises. Ainsi, le lobby catholique qui en France s’est opposé d’une manière exemplaire en 2012 et 2013 à la scélérate « loi » Taubira légalisant le « mariage pour tous » et l’adoption « homo-parentale », contrairement aux paroles de François, n’est en aucun cas condamnable, à la différence de l’action favorable à cette loi inique menée sans vergogne par le lobby LGBT grâce aux subventions publiques et au soutien éhonté de l’appareil médiatique gaucho-libertaire. Encore un mot sur cette affaire. Le fait de tenir ces propos dans une conférence de presse d’un genre inédit, en plein vol, entouré de journalistes du monde entier, en véritable « star » médiatique planétaire, et dont il ne peut ignorer qu’ils seront répercutés le lendemain massivement par les médias de tous les pays, et ceci à une époque où le combat entre les partisans et les opposants au « mariage gay » fait rage dans la plupart des nations du monde occidental, est quelque chose qui laisse rêveur et qui met profondément mal à l’aise. Il est difficile d’attribuer l’épisode uniquement à d’éventuelles « maladresses » ou à des « imprécisions de langage », car d’une part, je le dis encore une fois, il n’y a pas eu la moindre réaction après coup pour tenter de lever des malentendus dans un domaine ô combien périlleux, laissant ainsi les effets empoisonnés de ces propos se propager à l’échelle mondiale et, d’autre part, la teneur des propos tenus font état d’une pensée qui n’est tout simplement pas en accord avec la doctrine catholique en la matière et qui, plus grave encore, a joué ouvertement en faveur des ennemis de Dieu, qui se battent pour faire accepter les « droits des homosexuels » à l’intérieur de l’Eglise et dans la société civile. Et ce fait est d’autant plus grave qu’il intervient à peine deux mois après que le Cardinal Bagnasco, président de la Conférence Episcopale Italienne, a célébré à Gênes les obsèques de Don Gallo, célèbre prêtre communiste et anarchiste, partisan de l’avortement et militant de la cause homosexuelle, au cours desquelles il en fit le panégyrique dans son homélie et permit à deux transsexuels de faire l'apologie de l'idéologie LGBT durant la « prière universelle », durant laquelle ils ont remercié le prêtre apostat de les avoir aidés à « se sentir des créatures trans-gender (sic) aimées et voulues par Dieu », et auxquels le prélat italien a enfin distribué personnellement la Sainte Communion, profanant ainsi les Saintes Espèces, scandalisant gravement les fidèles et semant le trouble et la confusion dans les esprits. Plus troublant encore : il n’y a pas eu la moindre réaction officielle du Vatican réprouvant les faits. Il faut préciser que Don Gallo exerçait son « ministère ecclésial » à Gênes, en toute impunité, sans jamais avoir été importuné ni sanctionné par sa hiérarchie. Et ses obsèques ont été officielles, célébrées en grande pompe par le président de la Conférence Episcopale Italienne avec une homélie dithyrambique à la clé ! Encore un autre fait symptomatique, choisi parmi beaucoup d’autres : l’Université Pontificale Saint François-Xavier de Bogotá, en Colombie, fondée et dirigée par les Jésuites, organise chaque année depuis douze ans un « Cycle Académique Rose », qui promeut ouvertement le style de vie « gay ». Cette année, pour la première fois, il allait se dérouler dans les locaux de l’université, du 28 au 30 août. Il y eut alors une réaction importante de laïcs scandalisés lesquels, grâce à leur action organisée en véritable « lobby » catholique, forcèrent l’université à trouver un autre lieu pour la tenue de cet immonde « Cycle Rose ». Aucune sanction pour l’université prévaricatrice, cela va de soi, à l’âge du « dialogue » et du  « pluralisme ». Et cette impunité dure depuis déjà douze ans. Pas de sanctions de la part de la Conférence Episcopale Colombienne. Pas d’intervention de Rome non plus. Il est intéressant de relever la réaction du directeur de l’université, le Père Joaquín Emilio Sánchez : elle fut immédiate et des plus édifiantes. En effet, dans un communiqué de presse cinglant adressée à « la Communauté Educative », il fait état de son indignation face à la « violation de la légitime autonomie universitaire », trouve qu’ « aucune discrimination ne saurait être tolérée » et prévient fermement ses adversaires : « A présent, nous réalisons toutes les démarches nécessaires auprès des instances compétentes afin qu’une situation aussi irrégulière et douloureuse telle que celle que nous avons connu à l’occasion du Cycle Rose ne se reproduise plus jamais. » De son côté, le Père Carlos Novoa, ancien recteur de l’université, professeur  titulaire de théologie morale et titulaire d’un doctorat en éthique sexuelle, promoteur ouvert de l’avortement, a déclaré que la mesure « témoigne du retour de l’Inquisition dans un secteur de l’Eglise catholique et est le fait de groupes obscurantistes et fanatiques. » Les positions publiques et obstinées du Père Carlos Novoa ne lui ont jamais valu la moindre sanction de la part de la hiérarchie ecclésiastique de son pays, et encore moins de la part des autorités de l’Université Catholique « Pontificale ». Il continue à exercer son « ministère ecclésial » (lisez plutôt : « à scandaliser les fidèles ») et son « enseignement universitaire » (entendez : « à  pervertir l’esprit des étudiants ») sans jamais avoir connu le moindre contretemps. Un autre cas semblable : l’Université Catholique de Córdoba, en Argentine, est dirigée elle aussi par les Jésuites. Dans un entretien publié le 12 août dernier à celui qui est son recteur depuis 2005, le Père Rafael Velasco, grand spécialiste des « Droits de l’Homme », parmi une litanie d’affirmations hétérodoxes, il a tenu les propos suivants : « Si l’Eglise veut être signe du fait que Dieu est proche de tous, ce qu’elle doit faire, avant toute chose, c’est qu’elle ne doit exclure personne. Elle doit entreprendre des reformes très importantes : les divorcés doivent être admis à la communion, les homosexuels, lorsqu’ils vivent de manière stable avec leurs partenaires, doivent aussi pouvoir communier. Nous disons que la femme est importante, mais nous l’excluons du ministère sacerdotal. Voilà des signes qui seraient plus compréhensibles. » Si je me suis permis de citer ces trois cas, parmi tant d’autres similaires, c’est seulement à titre d’exemple, car ils illustrent parfaitement le progrès continu et consenti de l’idéologie homosexualiste et de la « théorie du genre » à l’intérieur de l’Eglise. Et c’est précisément dans ce contexte affligeant d’avancée permanente et irrépressible de l’idéologie LGBT aussi bien dans la société civile qu’au sein du clergé catholique que s’inscrivent ces paroles inouïes et ahurissantes du Pape François en pleine conférence de presse internationale, au sortir des JMJ archi-médiatisés de Rio de Janeiro : « Qui suis-je pour juger une personne gay ? » Franchement, on croirait rêver. Mais non, il ne s’agit hélas pas d’un rêve, mais plutôt d’un cauchemar dont on aimerait se réveiller au plus vite…
V. François et la Franc-maçonnerie. En 1999 le cardinal Bergoglio fut élu membre honoraire du Rotary Club de la ville de Buenos Aires. En 2005, il reçut le prix annuel que le Rotary attribue à l’homme de l’année, le Laurier d’argent. Le Rotary, fondé à Chicago en 1905 par le franc-maçon Paul Harris, est une association philanthropique laïque dont les liens avec la franc-maçonnerie sont bien connus. C’est une pépinière de franc-maçons et le cadre dans lequel se déploient leurs initiatives « caritatives ». Un nombre très élevé de rotariens appartiennent aux loges, au point que le Rotary Club, tout comme le Lion’s Club, sont considérés comme étant les cours extérieures du temple maçonnique. Voici ce que disait l’évêque de Palencia, Espagne, dans une déclaration officielle : « Le Rotaryprofesse un laïcisme absolu, une indifférence religieuse universelle et tente de moraliser les personnes et la société au moyen d’une doctrine radicalement naturaliste, rationaliste et même athée. » (Bulletin ecclésiastique de l’évêché de Palencia, n° 77, 1/9/1928, p. 391) Cette condamnation fut confirmée par une déclaration solennelle de l’Archevêque de Tolède, Le Cardinal Segura y Sáenz, Primat d’Espagne, le 23 janvier 1929. Deux semaines plus tard, la Sacre Congrégation Consistoriale interdit aux prêtres à participer à des réunions rotariennes, en tant que membres et en tant qu’invités : c’est le fameux non expedire du 4 février 1929. Cette interdiction serait renouvelée par un décret de la Congrégation du Saint Office du 20 décembre 1950. Le jour de l’élection pontificale du Cardinal Bergoglio, le 13 mars dernier, le Grand Maître de la franc-maçonnerie argentine, Angel Jorge Clavero, salua l’élection de l’Archevêque de Buenos Aires et le félicita chaleureusement. La loge maçonnique juive B’nai B’rith fit de même : « Nous sommes convaincus que le nouveau pape François continuera d’œuvrer avec détermination pour renforcer les liens et le dialogue entre l’église catholique et le judaïsme et poursuivra sa lutte contre toutes les formes d’antisémitisme », dit la loge française, tandis que celle d’Argentine affirma qu’ils reconnaissent en François « un ami des Juifs, un homme dévoué au dialogue et engagé dans la rencontre fraternelle » et se disent certains que pendant son pontificat « il pourra garder le même engagement et mettre à l’œuvre ses convictions dans la voie du dialogue inter-religieux. » Le directeur des affaires inter-religieuses de la B’nai B’rith, David Michaels, a assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau pape, le 19 mars et le lendemain il a participé à l’audience donné par François aux leaders des différentes religions dans la salle Clémentine. Il s’y trouvait 16 personnalités juives représentant huit organisations juives internationales, dont le rabbin David Rosen, directeur du Comité Juif-Américain (American Jewish Committee), qui a affirmé, dans une interview donnée après l’audience à l’agence Zenit que depuis Vatican II « l’enseignement de l’Eglise et son approche des Juifs, du judaïsme et d’Israël ont connu une transformation révolutionnaire. » Le lendemain de son élection, le Grand Orient d’Italieémit un communiqué où le Grand Maître Gustavo Raffi disait que « avec le Pape François rien ne sera plus jamais comme avant. Cette élection a été un pari indiscutable de la fraternité pour une Eglise de dialogue, non contaminée par la logique et les tentations du pouvoir temporel (…) Notre espérance est que le pontificat de François marque le retour de l’Eglise-Parole au lieu de l’Eglise-Institution, qu’il promeuve le dialogue avec le monde contemporain (…) suivant les principes de Vatican II (…) Il a  la grande occasion de montrer au monde la face d’une Eglise qui doit récupérer l’annonce d’une humanité nouvelle, non le poids d’une institution qui défend ses privilèges. » Le 16 mars, dans un nouvel article du Grand Orient d’Italie, anonyme cette fois-ci, on apprend qu’il y a trois regards différents chez les membres du GOI : celui de ceux qui sont sceptiques quant au « progressisme » de François, celui de ceux qui n’entendent se prononcer sur lui que d’après ses actes et enfin, celui de ceux qui pensent qu’il sera un Pape « novateur et progressiste, se fondant sur le fait que certains Frères assurent avoir contribué indirectement, à l’intérieur du Conclave, par l’intermédiaire d’amis fraternels, à l’élection d’un homme capable de régénérer l’Eglise Catholique et la société humaine dans son ensemble. » Ce point de vu se voit renforcé par le fait que le Cardinal Bergoglio, au Conclave de 2005, avait été parrainé par le Cardinal Carlo Maria Martini, décédé le 31 août 2012, disparition saluée par le GOI en ces termes dans un communiqué daté du 12 septembre 2012 : « Maintenant que les célébrations rhétoriques et les condoléances pompeuses ont laissé place au silence et au deuil, le GOI salue avec affection le Frère Carlo Maria Martini, qui a trépassé vers l’Orient Eternel. » Et le 28 juillet dernier, à l’occasion du décès du Cardinal Ersilio Tonini, franc-maçon avéré, le Grand Maître Gustavo Raffi lui rend hommage en disant qu’il pleure « l’ami, l’homme du dialogue avec les maçons, le maître de l’Evangile social. L’Humanité aujourd’hui est plus pauvre, tout comme l’est l’Eglise Catholique. »Mais il s’empresse par la suite d’ajouter que, malgré cette grande perte, « l’Eglise du Pape François est une Eglise qui promet d’être respectueuse de l’altérité et de partager l’idée que l’Etat laïc favorise la paix et la coexistence des différentes religions. » L’hommage limpide rendu à François par le Grand Maître du Grand Orient d’Italie est des plus troublants pour celui qui sied sur le trône de Saint Pierre. Pour preuve, et nous bornant à un seul des nombreux textes pontificaux portant sur la franc-maçonnerie, voici ce que disait Léon XIII dans son encyclique Humanum Genus, du 20 avril 1884 : « A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s’être coalisés dans un immense effort, soul l’impulsion et avec l’aide d’une société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions, et ils rivalisent d’audace entre eux contre l’auguste majesté de Dieu. C’est publiquement, à ciel ouvert, qu’ils entreprennent de ruiner la Saint Eglise, afin d’arriver, si c’était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus-Christ. »
Pour conclure, il y aurait bien d’autres paroles et comportements pour le moins étranges et troublants de la part d’un Souverain Pontife et qui prêteraient à de longs développements, mais que par souci de brièveté je ne ferai pas ici, et dont voici seulement quelques exemples tirés d’une liste extrêmement bien fournie :
1. Le soir de son élection François s’est présenté comme étant l’Evêque de Rome, sans prononcer le mot « Pape ». Ce choix, répété depuis à plusieurs reprises, a été confirmé par la nouvelle édition de l’Annuaire Pontifical publié en mai dernier. En se qualifiant lui-même exclusivement du titre d’Evêque de Rome, et non plus de Pape, Souverain Pontife ou Vicaire du Christ, François pose un acte inédit et révolutionnaire qui porte atteinte à l’autorité du siège de Saint Pierre.
2. Lors des JMJ célébrés en juillet dernier à Rio de Janeiro, le Pape déclara durant une interview accordée à la télévision brésilienne que « si un enfant reçoit son éducation des catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, cela ne m’intéresse pas. » Ce qui l’intéresse, c’est « qu’ils l’éduquent et qu’ils lui donnent à manger. »  De tels propos se passent de commentaires. A condition de ne pas avoir perdu la Foi.
3. Le 16 mars 2013, à la fin de l’audience accordé aux journalistes du monde entier dans la salle Paul VI du Vatican, François leur a donné une bénédiction tout à fait atypique, une «  bénédiction silencieuse, respectant la conscience de chacun. » Le pape n’a pas daigné faire le signe de Croix sur la foule de journalistes ni n’a daigné prononcer le nom des Trois Personnes Divines. Jésus nous a enseigné tout autre chose : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt. 28, 18-20) Le « respect de la conscience » dont parle François pour se dispenser d’exercer son autorité apostolique n’a aucun fondement scripturaire, n’appartient pas à la tradition patristique et n’a jamais été enseigné par le magistère de l’Eglise. C’est une notion qui prend ses racines chez les « philosophes des Lumières » et qui fait partie intégrante de l’enseignement illuministe pratiqué dans la Franc-maçonnerie. Dans son encyclique Mirari vos (1832) Grégoire XVI dit que de « cette source empoisonnée de l’indifférentisme découle cette maxime fausse et absurde, ou plutôt ce délire, qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience, erreur des plus contagieuses (…) que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. »
4. Lors de cette même audience, il a dit qu’il souhaitait « une Eglise pauvre pour les pauvres. » C’est un souhait qui est novateur à tous points de vue et qui est étranger à l’enseignement et à la pratique de l’Eglise. « Marie prit une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, celui qui devait le livrer, dit alors : -Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour le donner aux pauvres ? » (Jn. 12, 3-5)
5. Le 11 septembre François a reçu en audience privée le religieux péruvien Gustavo Gutiérrez, prêtre moderniste, gauchiste et subversif, celui qui avait été à l’origine du nom de la « théologie de la libération » grâce à son livre homonyme publié en 1971. Ce « théologien », complice des mouvements marxistes et tiers-mondistes latino-américains engagés dans la lutte armée révolutionnaire, considère que le salut chrétien passe par l’émancipation des servitudes terrestres : « La création d’une société juste et fraternelle est le salut des êtres humains, si par salut nous entendons le passage du moins humain au plus humain. On ne peut pas être chrétien aujourd’hui sans un engagement de libération », c’est-à-dire, sans avoir recours à une praxis historique marxiste ordonnée à l’émancipation révolutionnaire des masses « opprimées » socialement, au sein d’une « église populaire », qui, grâce à sa « conscience de classe », prend le parti de la lutte des pauvres contre la classe possédante et contre la propre hiérarchie ecclésiastique. Il est intéressant de noter que la semaine précédente L’Osservatore Romano lui avait consacré un long article à l’occasion de la parution en Italie d’un livre déjà édité en Allemagne en 2004 qu’il avait co-écrit avec Mgr. Gerhard Müller, actuel Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, appelé De la part des pauvres, théologie de la libération, théologie de l’Eglise.
6. Le jour de son élection, avant de donner sa bénédiction apostolique Urbi et orbi aux fidèles rassemblés sur la place Saint Pierre, il demanda à la foule de prier d’abord pour lui afin que Dieu le bénisse. La bénédiction ne vient donc plus directement d’en haut, à travers le Pape ayant reçu son investiture de droit divin, et qu’il fait ensuite descendre sur les fidèles : on est là face à un geste rappelant les principes démocratiques révolutionnaires, d’après lesquels le pouvoir émane du peuple, seule source de légitimité pour l’exercice de l’autorité.
7. Lors de son homélie à la maison Sainte Marthe du Vatican, le 22 mai 2013, François dit que le Seigneur a sauvé « tous les hommes » par le Sang du Christ, et qu’ainsi ils deviennent « enfants de Dieu, pas seulement les catholiques, tous, les athées aussi. » Grégoire XVI, dans l’encyclique citée précédemment, blâmait « l’indifférentisme, cette opinion funeste répandue par la fourbe des méchants qu’on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel, pourvu qu’on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. »
8. Le Pape a organisé une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie, ce qui en soi est quelque chose de louable. Seulement, cet appel est fait dans l’esprit du faux œcuménisme conciliaire deNostra Aetate et d’Assise puisqu’il étend cette invitation « à tous les chrétiens d’autres confessions, aux hommes et aux femmes de chaque religion, ainsi qu’à ces frères et sœurs qui ne croient pas. » Ceci est parfaitement contraire aussi bien à la doctrine qu’à la pratique constante de l’Eglise jusqu’à Vatican II. Voici ce que dit Pie XI à ce sujet : « (…) ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ (…) De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes ou louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient (…) La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. » (Mortalium animos, Pie XI, 1928) François poursuit en disant que « la culture du dialogue est l’unique voix pour la paix. »  Or, cela suppose une conception erronée de la paix, car fondée sur une vision naturaliste de la vie et sur le pluralisme religieux : on est là face à de l’utopisme  humaniste et à une méconnaissance foncière de la nature humaine réelle, déchue et rachetée par le Sang du Christ, rédemption qui est communiquée aux hommes par son Corps Mystique, l’Eglise, en dehors de laquelle l’humanité, individuellement et socialement, reste prisonnière du pêché et sous l’emprise de Satan. Dans ces conditions, parler du « dialogue » comme étant « l’unique voie pour la paix » a quelque chose de grotesque et de profondément choquant. Veuillez m’excuser pour la longue citation que je suis obligé de faire pour prouver le bien-fondé de ma critique : « Le jour où Etats et gouvernements se feront un devoir sacré de se régler, dans leur vie politique, au-dedans et au-dehors, sur les enseignements et les préceptes de Jésus-Christ alors, mais alors seulement, ils jouiront à l’intérieur d’une paix profitable, entretiendront des rapports de mutuelle confiance et résoudront pacifiquement les conflits qui pourraient surgir (…) Il ne saurait donc y avoir aucune paix véritable -cette paix du Christ si désirée- tant que tous les hommes ne suivront pas fidèlement les enseignements, les préceptes et les exemples du Christ, dans l’ordre de la vie publique comme de la vie privée ; il faut que, la famille humaine régulièrement organisée, l’Eglise puisse enfin, en accomplissement de sa divine mission, maintenir vis-à-vis des individus comme de la société tous et chacun des droits de Dieu. Tel est le sens de notre brève formule : le règne du Christ. (…) Il apparaît ainsi clairement qu’il n’y a pas de paix du Christ que par le règne du Christ, et que le moyen le plus efficace de travailler au rétablissement de la paix est de restaurer le règne du Christ. » (Ubi arcano, Pie XI, 1922) Et encore : « Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables -une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix- se répandraient infailliblement sur la société tout entière. » (Quas primas, Pie XI, 1925)
9. Lors du lavement des pieds du Jeudi Saint, célébré dans un centre de détention pour mineurs de Rome, parmi les personnes représentant les douze Apôtres il y avait des femmes et des musulmans, ce qui contrevient gravement à la tradition liturgique. La Sainte Cène du Seigneur ne fut donc  pas célébrée dans la basilique de Saint Pierre, ni dans la cathédrale Saint Jean de Latran, en présence des fidèles romains et des pèlerins venus du monde entier, mais dans une prison, lieu totalement inconvenant, auprès d’une majorité de musulmans et de non-catholiques, dans une célébration liturgique confidentielle. Et comme par hasard, ce geste inouï de rupture de la tradition liturgique a justement eu lieu le jour où l’Eglise célébrait solennellement l’institution de la Sainte Eucharistie par Notre Seigneur Jésus-Christ.
10. Le 28 août le Pape reçut dans la Basilique de Saint Pierre un groupe d’environ 500 jeunes pèlerins du diocèse de Piacenza. A la fin, il leur demanda : « priez pour moi, parce que ce travail est insalubre, il ne fait pas de bien. »  La charge de Pasteur universel des âmes, de Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur terre pour « paître ses brebis » (Jn. 21, 17) et « confirmer ses frères dans la Foi » (Lc. 22, 32) n’est pour lui qu’un travail, et de surcroît, il est insalubre…On n’avait jamais entendu un Souverain Pontife s’exprimer en de tels termes, où vulgarité et ridicule concourent à une désacralisation notoire du ministère apostolique pétrinien.
11. De même que la première lettre officielle de François n’eut pas pour destinataires des catholiques, mais les juifs de Rome, de même son premier voyage officiel a été en direction de gens appartenant à une autre religion : il a fait le choix d’un premier voyage hautement symbolique et extrêmement médiatique, aux allures de manifeste idéologique. En effet, il a choisi de se rendre à Lampedusa, en mémoire des immigrés clandestins musulmans qui se sont noyés en tentant de rejoindre cette île italienne depuis l’Afrique au cours des dernières 15 années. Et ce au moment même où l’Europe, entièrement déchristianisée, voit comment l’Islam devient de manière irrésistible la religion prépondérante grâce notamment à l’immigration massive de musulmans venant d’Afrique.
12. Suite à tous ces gestes et paroles politiquement très corrects et médiatiquement irrésistibles, François a été élu le 16 juillet « Homme de l’année » par l’édition italienne du magazine américain Vanity Fair. Et trois jours plus tard, c’est au tour du  magazine américain aussi Time de lui consacrer sa couverture en l’appelant « The people’s Pope », le « Pape du peuple ». Vanity Fair interroge des célébrités au sujet du Pape, qui sont fascinées par son humilité et son charisme. Ainsi le célèbre chanteur sodomite Sir Elton John déclare que « François est un miracle d’humilité dans une époque dominée par la vanité. J’espère qu’il saura faire parvenir son message jusqu’aux personnes les plus en marge de la société, je pense par exemple aux homosexuels. Ce pape semble vouloir ramener l’Eglise aux antiques valeurs du Christ, tout en l’accompagnant dans le XXI siècle. » Un autre « people » de renommée mondiale, le couturier pédéraste allemand Karl Lagerfeld, a dit pour sa part qu’il « aime bien le nouveau pape, il a l’air divin, avec un grand sens de l’humour » mais précise aussitôt ne pas avoir « besoin de l’Eglise » ni « la notion de pêché ni de l’enfer. »Concernant nos relations avec le monde, qui est « tout entier sous l’emprise du Malin » (1 Jn. 5, 19), Notre Seigneur nous a pourtant clairement prévenus : « Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ;  mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous. »  
Je suis accablé de me retrouver en conscience contraint d’écrire tout ceci. Profondément attristé. Dévasté, pour tout vous dire. J’aimerais tant que les choses soient autrement. Pouvoir faire confiance et me laisser guider. J’ai horreur de la contestation de l’autorité, de la dispute, de la polémique, ce n’est pas dans ma nature. Je demande chaque jour au Seigneur de bien vouloir écourter cette situation si pénible, humainement insupportable. En attendant qu’Il daigne intervenir, je ne peux me taire. Je le voudrais tellement pourtant. Plus que vous ne pourriez l’imaginer. Mais je ne peux pas le faire. L’heure est grave. La confusion règne. Le mal est profond. Se taire, c’est devenir complice. L’enjeu est de taille : il s’agit tout simplement de garder la Foi. Et de continuer à la professer publiquement. A l’intérieur de l’Eglise comme au-dehors. A témoigner de la Vérité face à nos contemporains en proie aux erreurs et aux mensonges devenus système. Institutionnalisés. Il faut témoigner, « à temps et à contretemps », nous exhorte Saint-Paul (2 Tim. 4, 2). Vous le savez, témoin, en grec, se dit martyr. Aujourd’hui on en est là. Au propre peut-être pas encore dans nos pays, mais au figuré très souvent, presque partout. Je vous salue fraternellement dans le Seigneur. Qu’Il éclaire notre chemin et guide nos pas vers la gloire de son Royaume. Maranatha : Viens, Seigneur Jésus ! (Ap. 22, 20). Alejandro María.