Traduction pour le blog Reconquista
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Quoi ? Pas de Résistance ?
par M. l’abbé David Hewko, fsspx-cm
Un corps sain réagit avec un système immunitaire vigoureux en résistant aux virus, aux bactéries nuisibles et aux maladies qui l'attaquent. Ainsi, à titre de comparaison, lorsque la direction de la Fraternité Saint-Pie X a officiellement embrassé les idées libérales les plus nuisibles à la foi et les a médiatisé, plutôt que de réagir en criant: « Résistance à quoi? » ç'aurait dû être ce cri : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? » A vrai dire, il y aurait dû y avoir, dès le début, une saine et unanime vague de résistance à ce qui menace les fondements mêmes de la foi catholique traditionnelle !
Face à l'évidente méconnaissance de la sagesse et de la prudence de Mgr Lefebvre, de ses avertissements de ne jamais conclure un accord purement pratique, sans qu'il y ait D'ABORD conversion de Rome à la Tradition , méconnaissance manifestée par le changement de principes dans la déclaration du Chapitre Général du 14 Juillet 2012 : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux 6 conditions, auxquelles la Fraternité Saint Pie X s'est liée d'elle-même; à la première qui demande -l'équivalent de- la liberté de mettre en place l'un de nos propres autels dans le Panthéon de toutes les croyances si agressivement promues par l' Église conciliaire, alors que Mgr Lefebvre a toujours refusé une telle fausse communion, exigeant la conversion du pape et de Rome à la foi de la Tradition : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face à la volonté d'être placés sous les évêques modernistes locaux dans la deuxième condition souhaitable : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux discours libéraux des supérieurs de la FSSPX sur le Concile, les erreurs de Vatican II, sur la liberté religieuse, sur la nouvelle messe comme légitimement promulguée, face à l'acceptation du nouveau Code de droit canon et du nouveau catéchisme, à l'acceptation de Vatican II comme « éclairant » et « approfondissant » la tradition catholique (1), «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face à chacune de ces déclarations, déclarations et affirmations ayant été rejetées publiquement , corrigées ou réfutées d'une manière claire et précise par les coupables eux-mêmes, faites à tous les prêtres et les fidèles du monde, scandalisés par ces compromis menaçant l'unique vérité révélée, «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux dirigeants de la Fraternité qui se taisent injustement, qui expulsent, menacent des évêques, des prêtres, des religieuses carmélites et des fidèles, au point même de leur refuser la sainte communion et d'expulser leurs enfants des écoles, et qui menacent des mêmes sanctions à l'avenir toute personne qui s'opposera ouvertement à la nouvelle direction de compromis et de faux accords : «QUOI ? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face au silence sans cesse croissant de la direction, au sujet de la destruction en cours de la foi par la Rome moderniste, de l'Esprit d'Assise, des scandales du pape François contre la foi aussi bien que de ceux des évêques modernistes à travers le monde, «QUOI ? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face à la montée des «tirs amis » envers les prêtres, les moines et religieuses de la Résistance (qui se contentent de répéter les avertissements du Fondateur) en les traitant comme le «plus grand mal» et en ignorant le danger réel et l'ennemi du Christ-Roi et de Sa sainte religion, à savoir la Rome Moderniste/Conciliaire de 2013 : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux 6 conditions, dont aucune ne réclame un accord doctrinal, ce qui prouve que Menzingen est toujours déterminé à rechercher un « accord pratique » (comme si une unité réelle pouvait un jour être possible sans l'unité dans la Vérité catholique ) : «QUOI ? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux affirmations faites par les supérieurs de la fraternité que les déclarations de Vatican II « sur la liberté religieuse » et « sur les relations de l'Eglise avec les religions non - catholiques» (déjà condamnées par les papes précédents), sont conciliables, mais «avec difficulté », avec le Magistère antérieur (Déclaration doctrinale, III, 5), «QUOI ? AUCUNE RESISTANCE ? »
Face aux 500 prêtres et plus, entrainés à combattre le modernisme et à identifier ses tactiques (comme l'utilisation d'un langage ambigu) et confrontés à lui dans les documents mêmes provenant de Menzingen, qui avalent officiellement le poison moderniste, avant même qu'une «normalisation canonique » ou un «Accord» écrit ait été signé; face au silence accablant : «QUOI ? AUCUNE RESISTANCE ? »
Lorsque la foi est compromise ou MEME EN DANGER (cf. la Déclaration Doctrinale - et non Prudentielle- du 15 Avril 2012), saint Thomas d'Aquin affirme (2) que les inférieurs ont le devoir de corriger publiquement leurs supérieurs, respectueusement mais clairement; Mgr de Castro Meyer en fit le sujet de son court sermon pour les consécrations épiscopales, il y a 25 ans. Mgr Lefebvre n'a pas craint de reprendre continuellement les papes de Vatican II, de nombreux cardinaux et membres du clergé . N'était-il pas étiqueté « schismatique », « rebelle », « dissident », « sédévacantiste », «libéral» (pour confrontation avec ses supérieurs), « désobéissant », « imprudent », etc, etc ? N'avait-il pas formé une résistance à l'Église conciliaire et à ses réformes?
Son organisation de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X pour continuer la vraie doctrine, la messe , le catéchisme, et les sacrements était vraiment admirable. C'était, pour reprendre l'exemple de la Sainte Écriture, bâtir avec la truelle à la main.
Mais il a aussi combattu les erreurs modernes, les scandales du gouvernement des papes de l'époque, et la perte d'innombrables âmes du fait des erreurs et de l'esprit promus par l'Eglise conciliaire. Cela, c'était manier l'épée. Oui, la truelle à la main, pour construire, l'épée dans l'autre , pour se battre! Combattre, il l'a vraiment fait, jusqu'à son dernier souffle !
La nouvelle direction de la FSSPX (admise du fait de la « nouvelle attitude envers Rome » de Mgr Fellay, de la nouvelle approche non - critique des sites récemment marqués, du discours « Rome est en train de changer » (3) et mise en pratique dans la Déclaration du Chapitre Général, ses 6 conditions et dans la Déclaration doctrinale du 15 Avril 2012) a laissé tomber l'épée de combat («...Nous devons abandonner l'approche bulldozer ») et nous concentrer seulement sur le côté « positif» de la construction avec la truelle.
Mais alors que les attaques des ennemis de la foi sont sans cesse croissantes et que le Règne Conciliaire de la terreur augmente, il n'y a rien avec quoi les francs-maçons ne soient davantage d'accord que de renoncer publiquement à démasquer les véritables ennemis de la foi dans la Rome moderniste d'aujourd'hui, et que de devenir plus agréablement silencieux sur leurs erreurs, scandales et trahisons envers Notre Seigneur Jésus-Christ. Les « polémiques » éclaboussent la parade conciliaire.
Cela nous amène à « Pourquoi la Résistance ? » ... « Résistance à quoi? » C'est parce que notre Seigneur Jésus Christ est Dieu, ROI, et Grand-Prêtre éternel ! Il est Celui qui a été trahi, renié, insulté et découronné par le Concile Vatican II et ses adhérents. Faire le plus léger compromis , même au nom de la « prudence pratique » avec Vatican II, son illégitime (« bâtarde ») messe et ses réformes, c'est humilier et trahir notre Seigneur Jésus-Christ ! « ... C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » ( Mt St . VII 20).
Ainsi, «la résistance à quoi? " doit être réexaminée à la lumière de la foi et puis, quand on lit honnêtement la Déclaration du Chapitre Général et ses 6 Conditions, la Déclaration doctrinale du 15 Avril, l'Interview du 11 Mai 2012 sur CNS (Catholic News Services : média de l'épiscopat américain), celle de DICI du 7 Juin 2012, avec le continuel double langage et les contradictions qui continuent, alors quoi, un honnête catholique ne peut que demander : «QUOI? AUCUNE RESISTANCE A TOUT CELA? que devons-nous faire? »
Revenant à l'exemple d'un corps sain, seule une intervention chirurgicale d'urgence peut, à moins d' un miracle, ranimer la FSSPX de la blessure mortelle du compromis commis l'été dernier. Les mesures prises s'éloignent de la mission et du but du fondateur de la Fraternité à titre officiel. Miracles? Cela revient à Notre-Dame "forte" et elle sait comment les susciter ! Elle a pour mission de faire revivre l'Église et peut sauver la FSSPX que nous aimons et chérissons. Mais tout en priant et en nous sacrifiant, que pouvons-nous faire?
« ... Je ne suis pas un pessimiste. La Sainte Vierge aura la victoire. Elle triomphera de la grande apostasie, le fruit du libéralisme. Une raison de plus de ne pas nous tourner les pouces ! Nous devons nous battre plus que jamais pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Dans cette bataille, nous ne sommes pas seuls : nous avons avec nous tous les Papes jusqu'à Pie XII inclusivement. Tous ont combattu le libéralisme afin d'en délivrer l'Eglise; Dieu ne leur a pas accordé de réussir . . . mais ce n'est pas une raison pour déposer nos armes !
« Nous devons construire, tandis que les autres sont en train de démolir. Les citadelles écroulées doivent être rebâties, les bastions de la foi reconstruits : en premier lieu le Saint Sacrifice de la messe de toujours, qui fait les saints ; puis nos chapelles, qui sont nos véritables paroisses, nos monastères, nos grandes familles, nos entreprises fidèles à la doctrine sociale de l'Eglise, nos politiciens déterminés à faire la politique de Jésus-Christ - c'est tout un tissu de la vie sociale chrétienne, des coutumes chrétiennes, des réflexes chrétiens - que nous avons à restaurer , à l'échelle que Dieu veut, au moment que Dieu veut. Tout ce que je sais, la foi nous l'enseigne , c'est que Notre Seigneur Jésus-Christ doit régner ici-bas, maintenant, et pas seulement à la fin du monde, comme les libéraux voudraient que ce soit ! » (4) .
" Laissez-nous donc nous battre, avec la truelle dans une main et l'épée dans l'autre! "
« Parmi ceux qui ont construit le mur et transporté des fardeaux, et les ont chargé : de l'une de ses mains, il a fait le travail, et de l'autre il tenait une épée ! » (II Esdras IV 17 )
RÉFÉRENCES:
(1) Voir: Interview de DICI avec Mgr B. Fellay sur les relations avec Rome, 7 Juin 2012, Interview de CNS du 11 mai 2012 à Menzingen et la déclaration doctrinale du 15 Avril 2012.
(2) Saint Thomas d'Aquin [IIa IIae Q. 33 a. 4 annonce 2um]: «Il faut remarquer, cependant, que si la foi était en péril, un sujet devrait reprendre son supérieur, même publiquement. Ainsi Paul, qui était le sujet de Pierre, l'a réprimandé en public, en raison de l'imminence du danger de scandale concernant la foi, et, comme le dit le splendide commentaire de st Augustin sur l'Ep. aux Galates 2:11, Pierre a donné l'exemple à ses successeurs, que s'ils en venaient momentanément à s'écarter du droit chemin, ils ne dédaignent pas d'être repris par leurs inférieurs ».
(3) Lettre de Mgr Fellay et ses assistants aux trois évêques, le 14 avril 2012, "on peut constater un changement d'attitude dans l'Eglise ... Vatican II ... n'est plus dans toutes les têtes. De moins en moins y croient." Interview de 7 Juin 2012, DICI: «L'attitude de l'Eglise officielle a changé, pas moi."
(4) Ils L'ont découronné, de Mgr Marcel Lefebvre, chapitre 34
