vendredi 28 février 2020

Le Sel de la Terre n° 111


ÉDITORIAL
Le fils aîné du diable

ÉCRITURE SAINTE
★ Frère EMMANUEL-MARIE P. : L’inerrance de la sainte Écriture (III) : Bible et science, Bible et histoire

ÉTUDES
★ Mgr Richard WILLIAMSON : Vatican II, religion de l’homme : la synthèse de l’abbé Calderon
★ Jean-Claude DUPUIS : Le cardinal Paul-Émile Léger (1904-1991) : De l’Église triomphante à l’apostasie tranquille

VIE SPIRITUELLE
★ Hélène LANNIER : La dévotion à la sainte Face et le saint homme de Tours : Léon Papin Dupont (1797-1876)

CIVILISATION CHRETIENNE
★ Yves GÉRARDIN : Jean Sévillia, les bons fruits et les pommes pourries
★ Luc PACIOLI : La Révolution par la monnaie

LECTURES
★ DOCUMENTS : – Contra Recentia Sacrilegia – Jean de Viguerie et l’historiographie conciliaireLa Révolution contre le père – Une rupture seulement pastorale ?
★ RECENSIONS : – Weygand, l’intransigeant — Consentir à l’amour : lettres choisies du père Vayssière — Pour en finir avec le mythe de la Révolution tranquille — Les trois ouvrages de Paul Chaussée
★ PARMI LES LIVRES REÇUS
★ COURRIER DES LECTEURS (Grégoire de Narek ; Alessandra Pozzo)

jeudi 27 février 2020

Sermon : "La modestie chrétienne selon la tradition "


Sermon du RP Angelico (OP) - Si nous sommes fidèles à Tradition, il faut aussi écouter les papes sur la question de la modestie féminine. Cette question concerne tout le monde : jeunes filles, mères et pères de famille.






lundi 24 février 2020

Achat d'une nouvelle maison pour les prêtres


Mgr Lefebvre a toujours encouragé la vie commune pour la sanctification des prêtres. Mais pour qu'une vie commune soit possible entre prêtres, il faut des bâtiments assez adaptés. Les abbés Morgan et Rousseau lancent un appel pour l'acquisition d'une maison plus vaste que l'actuelle pour faciliter cette vie commune ainsi que l'accueil des confrères. 

Source : https://www.saintjoseph-tradition.org

Acquisition d'une maison - lettre aux amis de l'association

Chers amis, chers bienfaiteurs,

La Providence semble nous indiquer que le temps soit venu de ‘pousser les murs’ de l’habitation des prêtres que notre Association soutient par les dons qui nous arrivent d’un peu partout depuis l’automne dernier.

Logés dans une maison devenue avenante par les travaux qu’ils y font depuis plusieurs mois, maison ‘habitable’ mais trop étroite, les abbés Morgan et Rousseau ne peuvent y travailler convenablement, la ‘chambre - bureau - bibliothèque’ d’un chacun - 9 m2 environ - regroupant une partie de leurs effets personnels. Mais ils ne peuvent tout y mettre, le reste de leurs livres, ornements etc. restant dans des cartons, chez leurs parents en France ou en Angleterre. Cette unique pièce pour chacun d’eux ne leur permet pas en outre de pouvoir travailler aisément, entre deux courses apostoliques.

La carte de France (plus Belgique – Namur - et Angleterre – au sud d’Oxford) que vous voyez ci- dessous marque les différents champs d’apostolat qu’à eux deux, ils couvrent régulièrement depuis ce
point ‘stratégique’ situé au cœur de la France, Montaigut-en-Combraille.

Une maison, sur la place de l’église et donc presqu’en face de chez eux, est mise en vente. Le prix de vente était au départ fixé à 50 000 €. Après négociations, le prix en est baissé de 10 000 €, soit 40 000 €, plus les frais de notaire (3 000 €). L’Association peut actuellement, grâce aux dons bien généreux, payer près des deux-tiers du prix demandé. Il ne reste plus qu’à trouver dans l’immédiat la somme de treize-mille euros (13 000 €).

28 rue de Trosy 92140 - CLAMART

+ Le 21 février 2020


Aussi nous comptons sur vous, chers Bienfaiteurs qui avez montré votre intérêt à aider financièrement nos prêtres dès le début de leur installation en Auvergne. Des dons nous sont arrivés de lieux bien divers, parfois même de régions très éloignées.

Confiant à saint Joseph cette entreprise, nous sollicitons votre générosité, chers Amis ! Sous peu de jours, c’est l’ouverture du mois de notre Saint... Qu’il fasse délier vos bourses et celles de vos connaissances !

Pour nos abbés et en leur nom, nous vous adressons nos plus vifs et sincères remerciements. Une messe mensuelle, nous vous le rappelons, est célébrée pour tous nos chers bienfaiteurs.

En Jésus, Marie et Joseph,
L’association ‘Avec l’aide de Saint-Joseph’
https://www.saintjoseph-tradition.org




Prière de saint François de Sales à saint Joseph

"Glorieux saint Joseph, Époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus-Christ. O vous dont la puissance s’étend à toutes nos nécessités et sait rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance ; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de notre inquiétude... Faites que son heureuse issue tourne à la plus grande gloire de Dieu et au bien de tous ses dévoués serviteurs. Ainsi soit-il."


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Je souhaite aider l’association « Avec l’aide de Saint-Joseph » pour l’acquisition de la maison par :☐ Un don ponctuel de : ........... €

☐ Un don d’un montant de :☐ 30 €

☐ 50 €
☐ 100 €
☐ 200 €
☐ Autre : ............. €

☐ Un don permanent de : ............. €
☐ Dons en ligne : voir sur le site (lien ci-dessus)

Reçu fiscal sur demande.

Chèque à renvoyer à :
Association « Avec l’aide de Saint-Joseph » 28 rue du Trosy - 92140 – CLAMART

A l’ordre de : Association « Avec l’aide de Saint-Joseph »

dimanche 23 février 2020

L’autorité de Monseigneur Lefebvre – II

Kyrie eleison DCLVIII ( 22 février 2020 )

Commentaire de Reconquista : Mgr Williamson nous rappelle dans ce Kyrie Eleison ce que fut la position pratique de Mgr Lefebvre dans la crise de l'Eglise suite au Concile Vatican II. Il n'a jamais voulu être le chef des traditionalistes et n'exerçait sur eux qu'une autorité morale et de simple suppléance. Tout l'inverse de l'attitude actuelle de la FSSPX qui prétend qu'en dehors d'elle, il n'y a rien de traditionnel (et de supplétoire) et que tout doit alors passer au crible de ses exigences internes.
Au vu de la désorientation diabolique du troupeau catholique, il y a grande urgence d'avoir enfin un pape catholique. 

L’autorité vient d’en haut, et non d’en bas.
Coupée d’en haut, elle ne perdurera pas.


Parlant de l’Autorité dans l’Eglise, nous avons pu définir les principes suivants : (DCLV) – En principe, l’autorité du Pape est indispensable à l’Eglise. (DCLVI) – En principe, les prêtres ont absolument besoin du Pape pour rester unis. (DCLVII) – Si bien que, sur un plan pratique, l’autorité de Mgr Lefebvre a été gravement affaiblie par le fait qu’aucun Pape en exercice n’a voulu le soutenir. (DCLVIII) – Sur un plan pratique, il pouvait jouir d’une certaine autorité de trois manières, suivant les situations : certains se plaçaient d’eux-mêmes sous son autorité ; d’autres ne lui demandaient d’exercer qu’une autorité partielle, dans un cadre qu’ils définissaient eux-mêmes ; il y avait enfin ceux qui ne lui demandaient rien du tout.

Remarquons tout d’abord que cette classification ne découle pas de la nature de l’autorité elle-même, mais de la décision ce ceux qui en relèvent. En d’autres termes, ce sont les sujets qui « mènent la barque ». Cette situation, anormale dans l’Église, est le résultat direct de Vatican II. L’Autorité catholique s’est alors trouvée complètement ruinée du fait d’une trahison radicale de la Vérité catholique ; la religion objective de Dieu a été remplacée par une invention toute humaine, si bien que l’Église catholique centrée sur Dieu s’est transformée en une Néo-église centrée sur l’homme. Les prêtres catholiques ont été radicalement discrédités par le Concile. Ils le restent aujourd’hui encore, et cet état persistera tant que les hommes d’Église refuseront de prêcher la Vérité divine. Car il n’y a qu’elle qui puisse leur rendre leur pleine autorité.

Parmi ceux qui ont demandé à l’Archevêque d’exercer sur eux son autorité, on compte bien entendu les membres des Congrégations catholiques qu’il a fondées. Il s’agit de prêtres séculiers mais aussi de frères et de sœurs ou encore de tertiaires. Il a voulu rendre ces Congrégations aussi conformes que possible au droit de l’Eglise, avec des degrés d’obéissance à lui-même en tant que Supérieur Général, avec des vœux lors des ordinations pour les prêtres ou des promesses solennelles lors de l’entrée officielle de prêtres, frères ou sœurs dans leurs Congrégations respectives. Dans l’histoire de l’Eglise, de tels vœux sont adressés à Dieu, mais en cas de besoin, on peut en être relevé dans la Fraternité (discrètement) par l’autorité romaine, comme il est normal. Les promesses dépendent beaucoup du choix de ceux qui les font. Mais ce qui a miné l’autorité de l’Archevêque, comme nous le soulignions dans les « Commentaires » de la semaine dernière, c’est qu’il a été l’objet d’une condamnation officielle du Pape et de ses frères dans l’épiscopat. Par conséquent, lorsqu’un prêtre décidait de quitter la Fraternité, qu’il fût orienté à gauche vers le libéralisme ou à droite vers le sédévacantisme, Mgr Lefebvre, comme il l’a dit lui-même, ne pouvait rien faire d’autre que de couper tout contact avec ces transfuges ; afin qu’ils ne prétendissent pas rester en bons termes avec la Fraternité alors qu’ils choisissaient d’être indépendants de son Supérieur.

En second lieu, certains catholiques demandaient à l’archevêque d’exercer chez eux son autorité, mais selon leurs propres conditions (par exemple, pour recevoir le sacrement de Confirmation). Il y consentait volontiers, dans la mesure où il le pouvait, mais toujours dans le cadre des normes ecclésiastiques. Son consentement était motivé par la crise de l’Église qui rend douteuse la validité des Confirmations conférées dans le nouveau rite. D’une part, disait-il, les catholiques ont droit à des sacrements certainement valides, mais si par ailleurs ils ne voulaient rien avoir à faire avec lui personnellement, cela restait leur choix engageant leur seule responsabilité devant Dieu.

En troisième lieu, notons son attitude envers ceux qui lui demandaient de n’exercer sur eux aucune autorité. En effet, un grand nombre de prêtres traditionnels sympathisaient avec la Fraternité sans pour autant vouloir y adhérer. Mgr Lefebvre répondait toujours généreusement par des contacts, des liens amicaux, des encouragements ou des conseils lorsqu’on s’adressait à lui. Toutefois, il ne donnait jamais l’impression ni ne se comportait jamais comme s’il avait une quelconque autorité sur ceux qui le sollicitaient. Et il en allait de même avec les laïcs. De nombreux catholiques n’ont jamais approuvé sa position, opposée en apparence à celle du pape. Mais il était d’une courtoisie sans faille, prêt à répondre aux questions, si seulement celui qui les posait méritait une réponse. Et c’est l’objectivité, le caractère raisonnable de ses réponses qui ont incité de nombreux conciliaires à devenir Traditionalistes et à se placer alors sous son ministère ou sous la direction de ses prêtres.

Bref, le Concile a paralysé l’autorité de l’Église sans aucun doute. Mais, pour les âmes qui cherchaient le salut éternel et qui le voulait vraiment, il y avait une alternative, ou du moins un moyen subsidiaire. Sans prêtres, le salut reste toujours extrêmement difficile. Alors que par l’intermédiaire de Mgr Lefebvre en particulier, mais pas uniquement, Dieu a offert aux âmes une solution de remplacement. C’est toujours le cas.

Kyrie eleison.

mercredi 19 février 2020

La dernière ruse du pape

Des prêtres mariés ?

C’est NON... mais OUI !


Le Synode sur l’Amazonie est terminé depuis trois mois, et le pape François vient de publier l’Exhortation apostolique Querida Amazonia. A la surprise générale, ce texte ne reprend pas la proposition des pères synodaux sur l’admission d’hommes mariés au sacerdoce. 
Coup d’arrêt... ou piège ?

Correctio Marcelis nous explique ce qui se cache derrière le processus dit « Chemin synodal »: contrairement à l'opinion rapide et imprudente de certains, le St Esprit n'a pas du tout soufflé à Rome et le célibat sacerdotal est toujours autant menacé.

Quel est le mode opératoire d’une révolution ecclésiale sous le pontificat du pape François ?

- lancer une idée nouvelle : dans le cas considéré, il faut s’occuper de l’Amazonie (ce serait, disent certains, un « lieu théologique » appelant une réflexion spéciale de toute l’Eglise !),

- puis on réagit de façon officieuse et informelle à la nouveauté, en laissant planer le doute sur l’issue de la démarche (en plusieurs occasions, des conférences de presse en avion ont été utilisées dans cet esprit),

- ensuite, on engage un « processus » en forme de « débat », dont les thèmes sont fixés en amont (« document préparatoire » du 8 juin 2018, et Instrumentum laboris du 17 juin 2019) ; les intervenants et experts sont soigneusement sélectionnés ; du début à la fin, la démarche reste sous contrôle. C’est un « chemin synodal » qui s’ouvre ! 

- dans ce cadre, la parole est « libre », ce qui permet de laisser formaliser par l’assemblée des « avancées » majeures, qu’on habillera sous des prétextes de nécessité et d’urgence pastorale,

- puis on autorise la publication du texte ouvrant des pistes révolutionnaires : c’est le « Document final du Synode », qui en l’occurrence contient la proposition explicite d’un accès au sacerdoce d’hommes mariés déjà investis du diaconat (§ 111) et celle de promouvoir des femmes à certains ministères  (§ 102 et § 103), 

- parallèlement, on fait la sourde oreille à toute critique ou mise en garde (même provenant d’un pape « émérite » joignant sa plume à celle d’un Cardinal de Curie ),

- en conclusion (provisoire !), on livre au monde une Exhortation apostolique censée exprimer la pensée du pape sur les sujets traités par le Synode. Et contrairement à toute attente, ledit document ne fait pas allusion à une réforme de la discipline ecclésiastique visant l’ordination d’hommes mariés.  Il contourne également la question du diaconat féminin.

- Voilà, à grands traits, le descriptif des étapes ayant conduit à Querida Amazonia (Amazonie bien-aimée), texte daté du 2 février 2020, et publié le 12.

A l’attention de ceux qui désirent des preuves documentaires, voici les extraits les plus significatifs des deux textes romains précités (NB : nous avons surligné en gras les passages qui nous ont paru porter la pensée profonde des rédacteurs) et diverses précisions fournies lors de la conférence de presse de présentation :

1 – Document final du Synode (26 octobre 2019) 

(…) 
102. (…) Nous demandons la révision du Motu Propio de Saint Paul VI, Ministeria quedam, afin que les femmes formées adéquatement et préparées pour cela puissent recevoir les ministères du Lectorat et de l’Acolytat, parmi d’autres ministères à développer. Dans les nouveaux contextes d'évangélisation et de pastorale en Amazonie, où la majorité des communautés catholiques sont dirigées par des femmes, nous demandons que le ministère institué de "la femme leader de communauté" soit créé et reconnu au service des exigences changeantes de l'évangélisation et du service aux communautés.
103. Dans les nombreuses consultations menées en Amazonie, le rôle fondamental des femmes religieuses et laïques dans l'Église de l'Amazonie et ses communautés a été reconnu et souligné, étant donné les multiples services qu'elles offrent. Dans un grand nombre de ces consultations, le diaconat permanent pour les femmes a été demandé. C'est pourquoi le thème était aussi très présent au Synode. Déjà en 2016, le Pape François avait créé une Commission d'étude sur le diaconat des femmes qui, en tant que Commission, est parvenue à un résultat partiel sur ce qu'était la réalité du diaconat des femmes aux premiers siècles de l'Église et sur ses implications aujourd'hui. Nous souhaitons donc partager nos expériences et réflexions avec la Commission et attendre ses résultats.
(…)
111. (…) Considérant que la diversité légitime ne nuit pas à la communion et à l'unité de l'Église, mais qu'elle la manifeste et la sert (…), nous proposons d'établir des critères et des dispositions de la part de l'autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner prêtres des hommes idoines et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les endroits les plus reculés de la région amazonienne. À cet égard, certains se sont prononcés en faveur d'une approche universelle du sujet.

2 – Exhortation apostolique du pape (2 février 2020) 

(…)
2. J’ai écouté les interventions pendant le Synode et j’ai lu avec intérêt les contributions des cercles mineurs. Dans cette Exhortation, je souhaite exprimer les résonances qu’a provoquées en moi ce parcours de dialogue et de discernement. Je ne développerai pas toutes les questions abondamment exposées dans le Document de conclusion. Je ne prétends pas le remplacer ni le répéter. Je désire seulement fournir un bref cadre de réflexions qui incarne, dans la réalité amazonienne, une synthèse de certaines grandes préoccupations que j’ai exprimées dans mes documents antérieurs, et qui aide et oriente vers une réception harmonieuse, créative et fructueuse de tout le chemin synodal.
3. En même temps, je veux présenter officiellement ce Document qui nous expose les conclusions du Synode auquel ont collaboré de nombreuses personnes qui connaissent, mieux que moi et que la Curie romaine, la problématique de l’Amazonie, parce qu’elles y vivent, elles y souffrent et elles l’aiment avec passion. J’ai préféré ne pas citer ce Document dans cette Exhortation parce que j’invite à le lire intégralement
4. Dieu veuille que toute l’Église se laisse enrichir et interpeller par ce travail ; que les pasteurs, les personnes consacrées et les fidèles laïcs de l’Amazonie s’engagent pour son application et qu’il puisse inspirer, d’une manière ou d’une autre, toutes les personnes de bonne volonté.
(…)

3 – Conférence de presse de présentation (12 février 2020) 


Au cours de la conférence de presse tenue le 12 février à Rome pour la présentation de l’Exhortation apostolique, le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, et le Cardinal Michael Czerny, Secrétaire spécial du Synode sur l’Amazonie, ont insisté sur la distinction à opérer entre : 
- le document final du Synode d’une part, qui n’est pas revêtu de l’autorité magistérielle, n’ayant pas reçu d’approbation formelle du pape à cet effet, mais qui jouit néanmoins d’une « certaine autorité morale » (sic)
- l’Exhortation apostolique d’autre part, qui doit être considérée comme engageant le magistère ordinaire du Souverain pontife.
Quant à lui, le Directeur de la Salle de presse du Vatican, Matteo Bruni, a précisé que le Document final était un document « précieux », dont le pape François avait reconnu la « valeur » et « l’autorité » (sic), et qu’il convenait de lire les dispositions de ce texte « à la lumière de l’Exhortation apostolique » !

Les questions des journalistes, visiblement perplexes, ont porté en particulier sur le problème de l’ordination d’hommes mariés, ainsi que sur le diaconat féminin. La porte a-t-elle été fermée par le pape à ces évolutions ?

Le Cardinal Czerny - bon interprète s’il en est de la pensée de François - a rappelé que ces dispositions du Document final n’avaient pas été reprises, effectivement, dans l’Exhortation papale… mais qu’il fallait comprendre que « tout cela s’inscrivait dans un parcours, dans un processus ».

« On est arrivé à un point très important de ce processus synodal », a-t-il poursuivi, et « pour les questions qui portent sur des thèmes qui n’ont pas été résolus par le pape, elles continueront à faire l’objet de débats (et de prières…) jusqu’à arriver à des décisions mûres (sic). On parle de fermeture, c’est conclu, c’est comme ça, … mais non, ce n’est pas le cas ! » 

Détail cocasse, à la fin des échanges avec les journalistes, le Directeur de la Salle de presse a conclu ingénument : « Je ne sais pas si maintenant c’est plus clair » !

° °

En résumé, pour décrypter correctement cette manœuvre subversive, il faut comprendre que la démarche de la Rome conciliaire, apparemment improvisée et confuse, évolue en fait selon une tactique parfaitement étudiée : 
- On présente un document qui comporte des évolutions majeures favorisant la dénaturation des ministères ordonnés, 
-  On déclare ce document « non magistériel », tout en lui reconnaissant une « autorité », 
- Le pape lui-même, dans une Exhortation réputée « magistérielle »,  «présente officiellement » ce document « non magistériel », sans l’approuver formellement, mais en invitant toute l'Eglise, clergé et fidèles, à le « lire intégralement » en vue de sa « réception » et à « s’engager pour son application »
- Cerise sur le gâteau, on rassure les tenants de la tradition, les prélats conservateurs, et le pape émérite Benoît, en précisant que le texte final du Synode (publié avec l’accord du pape, faut-il le rappeler), doit être lu et interprété « à la lumière » d’une Exhortation du même pape… qui reste dans une prudente réserve au sujet des avancées contenues dans ce texte (car susceptibles de générer des controverses).
C’est du grand art !

A ces artifices dialectiques, indignes d’un Vicaire de Jésus-Christ et Successeur de Pierre, on ne peut qu’opposer la remarque de bon sens d’un internaute espagnol, J. Alar, mise en ligne le 13 février sur InfoCatόlica :
Efectivamente, no hay una aprobación expresa del documento final del sínodo y, por tanto, no es magisterio ordinario, pero la exhortación, que sí es magisterio, apoya y da el visto bueno al documento y no solo dice que hay que leerlo, Baldisseri, sino también aplicarlo, aplicarlo, Baldisseri. Se dice que el documento tiene autoridad moral, pero no magisterial. Como de costumbre, juegos de palabras, retórica, más ambigüedad y confusión. No, pero sí. 
Traduction : 
Effectivement, il n’y a pas d’approbation expresse du document final du synode et, par conséquent, ce n’est pas du magistère ordinaire, mais l’Exhortation - qui elle est bien du magistère – appuie et donne son visa au document en question, et elle ne dit pas seulement qu’il faut le lire, Baldisseri, mais qu’il faut aussi l’appliquer, l’appliquer Baldisseri !
On dit que le document a une autorité morale, mais pas magistérielle : comme d’habitude, jeu sur les mots, rhétorique, et plus d’ambiguïté et de confusion.
Non, mais oui ! 
On ne saurait mieux résumer l’état de la question. 

Correctio Marcelis

mardi 18 février 2020

Que valent les cardinaux "conservateurs" ?

Un fait récent et révélateur : 

"Le cardinal Raymond Burke devait célébrer une messe selon le rite traditionnel le 15 février dans la cathédrale d'Ostuni, en Italie.

Puis, le diocèse local de Brindisi a commencé à intriguer, rapporte LaNuovaBq.it.

Le recteur de la cathédrale a exigé que la messe soit célébrée en privé et à huis clos. Seuls les organisateurs, quelques hommes d'affaires, ont été autorisés à y assister."

C'est alors que Burke a choisi d'annuler la messe.

Ce fait, anodin en soi, révèle l'état d'esprit des évêques "conservateurs". Ce n'est pas ainsi qu'aurait agi un combattant de la Foi comme le fut Mgr Lefebvre.  Rappelons  brièvement cet état d'esprit du monde rallié : 

1° Ils ne veulent pas pleinement suivre la Tradition.
2° Ils veulent être dans l’obéissance.
3°  Ils veulent être dans la légalité (situation canonique régulière) ; être relevé des censures.
4° Ils veulent être dans l’Église ; l’Église est visible.
5° Ils veulent travailler dans " l’Église" à ce que la Tradition retrouve son droit de cité.
6° Ils veulent s’opposer à "l’esprit de parti" et au "schisme".

Mgr Lefebvre a répondu en théorie et en pratique à toutes ces objections : 

1° Suivre pleinement la Tradition consiste à conserver la foi, dénoncer les erreurs, garder l’ancienne messe pour des motifs de foi, rejeter le Concile en raison de son opposition au règne de Jésus-Christ. Les ralliés ne veulent se centrer que sur la Messe et le catéchisme... et au final ils abandonnent même la Messe quand cela nuit à l'unité pastorale du diocèse !

2° Mgr Lefebvre rappelle les fondements de la véritable obéissance : « Ce n’est pas cela que nous enseigne la loi naturelle, ni le Magistère de l’Église. L’obéissance suppose une autorité qui donne un ordre ou édicte une loi. Les autorités humaines, même instituées par Dieu, n’ont d’autorité que pour atteindre le but assigné par Dieu et non pas pour s’en détourner. Lorsqu’une autorité use de son pouvoir à l’encontre de la loi pour laquelle ce pouvoir lui est donné, elle n’a pas droit à l’obéissance et on doit lui désobéir." Mgr Lefebvre aurait-il obéi à l'évêque de Brindisi dans ces conditions ?

3° L' argument  de légalité repose sur un désordre. Ce qui fait l’appartenance à l’Église, c’est d’abord la foi, l’adhésion à toutes les vérités enseignées par l’Église. La loi, le droit canon (celui de 1917 bien sûr !) sont au service de la foi et de la sanctification des âmes et non l’inverse. Le cardinal Burke  abandonne le combat de la Foi pour obéir à l'évêque du lieu. 

4° Argument de rester dans l'Eglise visible.  Mgr Lefebvre : « Cette histoire d’Église visible de Dom Gérard et de M. Madiran est enfantine. C’est incroyable que l’on puisse parler d’Église visible pour l’Église conciliaire par opposition à l’Église catholique que nous essayons de représenter et de continuer. Je ne dis pas que nous sommes l’Église catholique. Je ne l’ai jamais dit. Personne ne peut me reprocher d’avoir jamais voulu me prendre pour un pape. Mais, nous représentons vraiment l’Église catholique telle qu’elle était autrefois puisque nous continuons ce qu’elle a toujours fait. C’est nous qui avons les notes de l’Église visible : l’unité, la catholicité, l’apostolicité, la sainteté. C’est cela qui fait l’Église visible. » (Mgr Lefebvre, Fideliter n°70, p. 6)

5° Travailler dans l'Eglise ? Il y a là deux illusions : illusion d’être dans l’Église catholique si on demeure dans l’Église conciliaire, soumis aux évêques modernistes qui détournent de la foi catholique ; et fausse conception de l’autorité : ce n’est pas l’inférieur qui a le pouvoir de changer quelque chose dans l’Église, mais le supérieur. 

6° S'opposer à l'esprit de schisme ?  Sur cette objection, elle n’existe que pour ceux qui ne savent pas la différence entre désobéissance nécessaire à une autorité quelconque et le refus de reconnaître cette autorité pour ce qu’elle est (comme pour les sédévacantistes). Désobéir au Pape n’est pas se séparer de l’Église, il faut y ajouter autre chose : se constituer sa propre autorité indépendante. Mgr Lefebvre n'a jamais voulu constituer ou créer une Eglise parallèle. Il avait le souci de répéter que ses évêques et prêtres n'avaient pas de juridiction ordinaire ...

Pour conclure sur cette Messe annulée par le Cardinal Burke à Brindisi, Mgr Lefebvre, quant à lui , l'aurait fermement maintenue, quitte à la célébrer devant la cathédrale ou dans une arène ! C'est toute la différence entre les combattants de la Foi et les libéraux. 


dimanche 16 février 2020

L’autorité de Mgr Lefebvre – I

Kyrie eleison DCLVVII ( 15 février 2020 )


Catholiques ! Aujourd’hui, priez pour que vos prêtres
Soient dans la charité autant qu’ils doivent l’être


Pour illustrer le rapport entre la Vérité catholique et l’Autorité catholique, référons-nous à l’Athanase des temps modernes, à cet exemple concret que Dieu nous a donné pour nous frayer la voie à travers cette crise pré-apocalyptique : nous voulons parler de Monseigneur Marcel Lefebvre (1905–1991). Au Concile Vatican II, la plupart des dirigeants de l’Église étaient convaincus qu’il y avait quelque chose à changer dans l’expression de la Foi. C’est pourquoi, quelques années plus tard, ils décidèrent, en faisant appel à l’obéissance, de modifier le rite séculaire de la Messe. Mais par la force de sa Foi, l’Archevêque résista, fidèle à la Vérité immuable de l’Église, et manifesta ainsi que la Foi constitue dans l’Eglise le cœur et l’âme de son Autorité divine. Comme le dit un proverbe espagnol, « L’obéissance n’est pas la servante de l’obéissance ».

Certes, Mgr Lefebvre croyait que l’Église avait autorité pour commander à ses membres, à quelque échelon qu’ils soient, lorsqu’il s’agissait du salut de leur âme. Pour cette raison, dans les premières années de l’existence de la Fraternité Saint Pie X (1970–1974), il s’efforça d’observer le droit canon et d’obéir au pape Paul VI autant qu’il le pouvait. Mais lorsque des envoyés de Rome, venus inspecter son séminaire à Écône, tinrent devant les séminaristes des propos contraires à la vérité catholique, il rédigea la célèbre Déclaration de novembre 1974, où il protesta de toutes ses forces contre l’abandon de la Foi catholique par Rome au profit de la nouvelle religion conciliaire. Et, durant l’été 1976, lors de la messe de Lille, cette Déclaration devint comme la Charte du mouvement de la Tradition.

Pourtant, Mgr Lefebvre s’est toujours défendu d’être le chef de file de la Tradition. Pourquoi donc ? Parce que la Tradition catholique était alors (et est toujours) un mouvement officieux, sans aucune structure officielle. Il est vrai que Mgr Lefebvre n’était pas non plus le seul chef parmi les Traditionalistes, et il y en avait qui n’étaient pas d’accord avec lui, et d’autres qui ne lui rendaient pas hommage. Mais il n’empêche qu’un grand nombre de catholiques ont vu en lui leur chef ; ils lui ont fait confiance et ont suivi son exemple. Pourquoi ? Parce qu’ils voyaient en lui la persévérance dans cette Foi catholique qui seule peut sauver les âmes. En d’autres termes, l’archevêque n’avait peut-être officiellement aucune autorité sur eux, car la juridiction est l’apanage des hommes d’Église dûment élus ou nommés mais, il s’est acquis jusqu’à sa mort une autorité morale considérable par sa fidélité à la vraie Foi. En d’autres termes, son attachement à la vérité lui avait donné une autorité, officieuse mais réelle ; alors que l’autorité des autres prélats, par manque de vérité, ne cesse de s’affaiblir. La dépendance de l’autorité, du moins de l’autorité catholique, à l’égard de la vérité, s’est ainsi manifestée aussi clairement que possible.

Cependant, les choses ont été quelque peu différentes pour la Fraternité Saint-Pie X, fondée par l’archevêque en 1970. La FSSPX reçut, en effet, de l’Église officielle, une certaine juridiction de Mgr Charrière, évêque du diocèse de Genève, Lausanne et Fribourg, juridiction que le fondateur d’Ecône chérissait, car elle prouvait qu’il n’inventait pas les choses à son gré au fil du temps, mais qu’il faisait une oeuvre d’Église. Il a donc fait de son mieux pour gouverner la FSSPX comme s’il avait été le supérieur normal d’une congrégation catholique normale placée sous l’autorité de Rome. Et la défense de la vraie Foi ne lui donnait-elle pas le droit d’agir ainsi ? Mais les autorités romaines officielles utilisèrent tout leur pouvoir juridique pour ruiner son crédit, lui aliénant ainsi une foule de catholiques qui autrement l’auraient suivi.

De plus la néo-Eglise, dont la subversion s’étendait tout autour de lui, avait pour effet d’affaiblir sérieusement l’autorité de l’Archevêque jusqu’à l’intérieur même de la Fraternité. Prenons un exemple. Si avant le Concile un prêtre mécontent de son évêque diocésain sollicitait l’autorisation de rejoindre un autre diocèse, le second évêque consultait naturellement le premier au sujet du demandeur ; et si le premier conseillait au second de ne rien avoir à faire avec le demandeur, sa demande était immédiatement rejetée. Au contraire, si un prêtre insatisfait de la Fraternité demandait à rejoindre un diocèse de la Néo-église, l’évêque sollicité était prêt à « le recueillir dans le bercail officiel » puisqu’il fuyait volontairement le « schisme lefebvriste ». L’archevêque n’était donc pas soutenu par ses frères évêques, si bien qu’il ne pouvait pas imposer de discipline à ses prêtres au sein de la Fraternité comme il aurait dû pouvoir le faire. L’exercice de l’autorité était une affaire délicate, dans la mesure où il ne disposait donc d’aucune sanction qui lui permît de contrôler les prêtres rebelles. C’est ainsi que le manque de vérité de la Néo-église privait la Fraternité de l’autorité catholique qui lui était pourtant due pour défendre la vérité.

Par conséquent, pour compenser le manque d’unité dans la Vérité venant de la hiérarchie, les prêtres traditionnels doivent aujourd’hui faire preuve d’une tolérance supérieure à la normale les uns envers les autres, et les catholiques traditionnels doivent prier plus que jamais pour que leurs prêtres acquièrent cette tolérance. Cela n’a rien d’impossible.

Kyrie eleison.

mercredi 12 février 2020

Faut-il se réjouir de la levée des excommunications de 2009 ?

Nous vous proposons un petit retour sur la levée des excommunications des 4 évêques de la FSSPX en 2009. Cet événement a souvent été interprété comme une étape heureuse pour la Tradition. Ce n'est pas le cas hélas. Explications par Joseph.  

Ce décret de levée des excommunications du 21 janvier 2009 a été l'un des éléments les plus importants dans la politique de ralliement et de soumission de la FSSPX à la Rome moderniste. 

A l’usage des fidèles, on a présenté à l’époque l'événement comme l'annulation d'une injuste sentence portée contre la tradition catholique... et on a été jusqu'à faire chanter le Magnificat dans les chapelles des prieurés à la fin des messes dominicales. 

Mais du côté de Rome, la chose est très claire quand on lit bien le décret : il s'agit de lever (et non pas de déclarer nulle) une sentence d'excommunication en raison du « malaise » des évêques de la FSSPX, et de la demande formulée par ceux-ci ! Pour Rome, l’excommunication a été justement portée contre un acte de désobéissance formelle de Mgr Lefebvre, et c’est la contrition manifestée par les évêques (qualifiée de « malaise ») qui autorise la levée de la sentence. 

En elle-même, la chose est gravissime quand on y réfléchit bien, car Rome a fait en sorte que les autorités de la FSSPX soient censées reconnaître, au moins implicitement, que les sacres étaient une erreur, qu’il s’était donc agi d’une imprudence grave de Mgr Lefebvre, autrement dit d’un acte schismatique, et par conséquent peccamineux. Voilà pourquoi Rome a commis ce décret. Avec le recul, on perçoit que cette mesure de prétendue "clémence" de Benoît XVI a constitué une grande victoire des modernistes sur la tradition catholique. Faire chanter le Magnificat pour célébrer une pareille machination est tout bonnement une fumisterie ! 

Ce qui corrobore cette analyse, c’est que Rome s’est bien gardée de faire mention, ni même une simple allusion, à la mémoire de Mgr Lefebvre (et à celle du co-consécrateur Mgr de Castro-Mayer) dans la levée de ces excommunications, au motif implicite qu’on ne peut lever l’excommunication d’un mort (qui ne peut plus regretter ses actes). 

On s’est donc contenté d’absoudre les évêques vivants (et contrits !). 

En présentant en 2020 les faits de façon à faire croire que Rome a levé les sentences, non seulement contre les quatre évêques sacrés en 1988, mais aussi contre leurs deux consécrateurs, les actuels supérieurs de la FSSPX ne font que confirmer qu’ils continuent à voir de bonnes intentions romaines dans le geste de 2009, alors qu’il s’agissait évidemment d’un piège. 

Et à voir l’évolution actuelle de la FSSPX, il faut reconnaître que le piège a très bien fonctionné…

Joseph 

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Décret de la Congrégation pour les évêques sur la levée de l’excommunication, janvier 2009

Décret du cardinal Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, à la demande des quatre évêques de la Fraternité Pie X qui ont sollicité le Saint Père pour la levée de l’excommunication Latae Sententiae

« Dans une lettre adressée, le 15 décembre 2008, à son Eminence le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei, Monseigneur Bernard Fellay, au nom des trois autres évêques consacrés le 30 juin 1988, sollicitait de nouveau la levée de l’excommunication latae sententiae déclarée officiellement par le Décret du Préfet de la Congrégation pour les évêques publié le 1er juillet 1988.

Dans cette lettre, monseigneur Fellay affirme, entre autre : « Nous sommes toujours fermement déterminés dans notre volonté de rester catholiques et de mettre toutes nos forces au service de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus Christ, qui est l’Eglise catholique romaine. Nous acceptons son enseignement dans un esprit filial. Nous croyons fermement à la Primauté de Pierre et à ses prérogatives, et c’est pour cela même que nous souffrons tant de l’actuelle situation. »

Sa Sainteté Benoît XVI – sensible comme le serait un père au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause de la sanction d’excommunication, et confiant en leur volonté, exprimée dans la lettre citée auparavant, de ne ménager aucun effort pour approfondir, via des colloques nécessaires avec les autorités du Saint Siège, les questions qui restent en suspens afin de pouvoir parvenir rapidement une pleine et satisfaisante solution au problème qui s’est posé à l’origine – a décidé de reconsidérer la situation canonique des évêques, Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta qui avait suivi leur consécration épiscopale.

Avec cet acte on désire consolider les relations réciproques de confiance, intensifier et stabiliser les rapports de la Fraternité Saint Pie X avec le Siège Apostolique. Ce don de paix, au terme des célébrations de Noël, veut être aussi une preuve pour promouvoir l’unité dans la charité de l’Eglise universelle et arriver à supprimer le scandale de la division.

On espère que ce pas sera suivi de réalisation rapide de la pleine communion avec l’Eglise de toute la Fraternité de Saint Pie X, témoignant ainsi de la vraie fidélité et de la vraie reconnaissance du Magistère et de l’Autorité du Pape avec la preuve de l’unité visible.

En vertu des facultés accordées par le Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent décret, je remets aux évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta la levée de l’excommunication latae sententiae décrétée par cette Congrégation le 1er juillet 1988, et je déclare privé d’effet juridique, à partir de ce jour, le Décret émis à l’époque.

Rome, de la Congrégation pour les évêques, 21 janvier 2009
Cardinal Giovanni Battista Re
Préfet de la Congrégation pour les évêques

mardi 11 février 2020

Sur l'assistance aux mariages sans surplis... une grosse bévue !

Une intéressante analyse de Joseph au sujet de l'assistance des prêtres de la FSSPX à certains mariages : 

Une personne m'a fait une réflexion fort sensée au sujet de la circulaire de l'abbé de Jorna. En particulier sur la question de l'assistance aux mariages faits sans délégation (ou avec refus) : 

Point 4 : " Dans les cas de mariages accomplis par un refus positif et délibéré de la délégation telle que le chapitre de la FSSX l'a statué en juillet 2018, on assistera in nigris. Il n'y a pas de raison de s'opposer ou de participer à une opposition, par jugement péremptoire et
personnel en matière de prudence aux décisions de ce chapitre."

L'abbé de Jorna demande que les prêtres de la FSSPX assistent "in nigris" aux mariages accomplis par un refus positif (ou sans avoir demandé la délégation, ce qui revient au même). La FSSPX considère en effet comme nul un mariage fait avec refus : l'exemple du mariage de Caen qui a été convalidé par une sanatio en est la preuve (ce mariage avait été contracté avec refus de la délégation de l'évêque moderniste de Bayeux). 

Cela veut dire que les prêtres de la FSSPX qui viennent à ce mariage où la délégation a été refusée assisteraient en soi à un non-sacrement puisque la validité du mariage dépendrait absolument de l'acceptation de la délégation conciliaire !! Donc l'abbé de Jorna demande aux prêtres d'assister (certes sans surplis) à une cérémonie totalement invalide selon eux. Autrement dit à cautionner un concubinage public !

En bon logicien, M. l'abbé de Jorna aurait dû demander strictement à ses prêtres de ne JAMAIS assister à un "mariage" fait sans demande de juridiction conciliaire (ou avec refus). 

Une nouvelle circulaire viendra peut-être mettre à jour cette énorme bévue canonique pour enchaîner encore plus profondément les mariages et les confessions de la FSSPX sous l'autorité des modernistes.

dimanche 9 février 2020

Pape Indispensable – II

Kyrie eleison DCLVI ( 8 février 2020 )

Jamais la Tradition n’apportera l’espoir
De s’unir sous un Pape ignorant ses devoirs.


Les « Commentaires » de la semaine dernière (DCLV, 1er février) attribuaient la crise sans précédent qui sévit dans l’Eglise catholique à la prévarication des autorités lors du Concile Vatican II ; crise qui perdure maintenant depuis plus de 50 ans. De ce constat découlait logiquement que la crise ne prendrait fin que lorsque l’autorité Catholique serait rétablie dans Vérité. Or la Vérité catholique est immuable. C’est donc au Pape et aux évêques qu’il incombe d’y revenir et non à elle de se déplacer jusqu’à épouser leurs nouvelles positions. Nous déclarions en outre que c’est le Pape qui doit rétablir les évêques dans leur mission, mais que seul le Bon Dieu peut rétablir le Pape dans son rôle. Cependant, Dieu ne remettra le Pape sur pied que « lorsque nous aurons compris la leçon ». En effet, si Dieu nous tirait trop tôt de ce bourbier, nous autres, pauvres pécheurs, nous n’en profiterions que pour retomber dans nos déviations. Dieu ne peut pas se permettre d’être trop généreux avec notre génération perverse. Mais quelle est la leçon que nous devons alors tirer de cette situation ?

Entre autres enseignements, nous devons admettre que le monde ne peut se passer d’une Église saine ; que pour être saine, l’Église doit avoir un pape aux idées saines, et que ce pape doit être obéi. Par exemple, en 1965, à la fin du concile Vatican II, l’apostasie battait son plein parmi les ecclésiastiques. Pourtant, Dieu offrit une nouvelle chance à l’humanité. Paul VI était à ce moment-là confronté à la question grave des moyens artificiels de contrôle des naissances, autrement dit à la contraception. Les conditions de vie dans les villes modernes poussaient la masse des évêques, des prêtres et des laïcs catholiques à remettre en cause l’ancienne condamnation stricte de l’Église. Il leur semblait qu’elle devait être assouplie, que le point de vue du monde moderne était fondé et que la règle immuable de l’Église, en d’autres termes, Dieu lui-même était en tort. Paul VI avait voulu lui aussi adoucir la règle.

Cependant, lorsque la commission d’experts qu’il avait chargés d’étudier la question lui remit son rapport, il vit de lui-même que la règle ne pouvait pas être assouplie. Ses arguments qui aboutissaient au maintien de la règle n’eurent certes pas la force des anciens arguments fondés sur l’immutabilité du droit naturel, mais néanmoins, Paul VI maintint l’essentiel dans son encyclique « Humanae Vitae » de 1968. Cependant, l’encyclique était à peine publiée que l’enfer se déchaîna dans l’Église, et en 1969, Paul VI imposait à l’Eglise la Messe du Novus Ordo. Quand on se demande si Dieu aurait peut-être épargné la Nouvelle Messe aux évêques et aux prêtres si, au lieu de rejeter la loi divine, ils avaient obéi au Pape, cela n’a rien d’une spéculation oiseuse. Car en désobéissant au Pape, alors que celui-ci restait fidèle à la loi divine, ces hommes d’Église ont en fait tous contribué à l’effondrement de l’autorité dans l’Eglise. Dès lors toute loi divine devenait branlante, et c’est ainsi que le chaos s’est installé au sein de l’Église depuis.

Nous avons là un exemple emblématique montrant que la Vérité a besoin de l’autorité, que le monde a besoin de l’autorité de l’Église et que l’Église a besoin du Pape. En particulier dans les grandes villes d’aujourd’hui, les hommes sont incapables de voir en quoi la contraception est mauvaise car elle semble à tous être au contraire une option frappée au coin du bon sens. C’est pourquoi, sans une autorité divine pour interdire la contraception, rien ni personne ne peut résister aux passions humaines qui y poussent. C’est ainsi que Vatican II (Gaudium et Spes #48) a suggéré que dans l’acte de mariage, le bien-être des époux passe avant la procréation, ouvrant ainsi les vannes au divorce, à l’adultère, à l’avortement pré- et post-natal, à l’euthanasie, à l’homosexualité, au changement de sexe et à des horreurs encore inconnues, mais toutes contenues implicitement dans l’inversion des fins du mariage. En effet, notre mère l’Eglise sait depuis toujours que briser l’acte de mariage entraîne à sa suite l’éclatement du mariage, de la personne individuelle, de la famille, de la société, de la nation et du monde. C’est dans ce chaos que nous nous trouvons aujourd’hui. Cela montre bien à quel point l’autorité est nécessaire.

Or, afin de permettre aux hommes pécheurs de gagner le Ciel et d’éviter l’Enfer, l’autorité la plus importante pour imposer à leurs esprits faux l’infaillible Vérité divine et à leurs volontés rebelles la Loi éternelle, est bien celle de l’Église. Et pour incarner cette autorité et la manifester aux hommes le Dieu Incarné, Notre Seigneur Jésus-Christ, a choisi d’instituer et organiser Son Église comme une monarchie, dont le chef suprême est le Pape de Rome. À lui seul reviennent la mission et la grâce de gouverner et d’unifier tous les membres de l’Église autour de la Vérité catholique. Il s’ensuit que, lorsque le Pontife romain se sépare de la Vérité, comme c’est le cas depuis Vatican II, les brebis sont nécessairement dispersées, car personne d’autre que le pape ne reçoit de Dieu cette mission et cette grâce de les unir (cf. Lc. XXII, 32).

Kyrie eleison.

jeudi 6 février 2020

Mgr. Vitus Huonder en visite officielle en Suisse romande

Le bulletin officiel de la FSSPX en Suisse (Le Rocher - février/mars 2020 ) nous présente la tournée officielle de Mgr Huonder dans le district de Suisse. Mgr Huonder, qui n'a jamais rétracté publiquement ses positions conciliaires,  avait déjà prêché à plusieurs reprises dans la chapelle du prieuré d'Oberiet en Suisse alémanique et prêchant même aux fidèles en faveur des décrets conciliaires ! Il élargit désormais son cercle d'action avec l'accord des autorités de la FSSPX.  Cette tournée est une façon d'officialiser l'intégration de Mgr Huonder dans la FSSPX.

Il a ainsi pu visiter les maisons de Genève et aller jusqu'à Glis... en passant par l'école "Fleurs de Mai" où les enfants lui ont chanté un cantique.


mardi 4 février 2020

Croisade de la Charité

Jésus et la Samaritaine

Pour ce mois de février, nous examinerons  la manière dont nous percevons le prochain car de cela, dépend notre zèle apostolique

dimanche 2 février 2020

La Fidélité catholique en recherche d'un local fixe sur Paris !


Voilà près de 7 années que le groupe de la Fidélité Catholique de Paris se bat courageusement pour que la Messe de toujours puisse être célébrée et chantée presque toutes les semaines. Les prêtres se déplacent de province pour desservir ce bon groupe.


Jusqu'ici les messes sont célébrées soit chez des particuliers .... comme au temps des catacombes, soit dans des salles louées. La tradition se retrouve comme dans les années 1970 quand l'abbé Serralda célébrait les Messes dans la salle Wagram.

Mais la nécessité d'un local fixe et visible pour les Parisiens se fait sentir; en parallèle avec des recherches, le groupe de Paris a donc débuté une neuvaine à Notre-Dame de Lourdes (du 2 au 11 février) pour que le ciel daigne trouver un asile pour ce petit troupeau fidèle.

Nous vous convions à cette neuvaine ou à ces recherches.

Que les Saints et Saintes de Paris nous soient en aide !

Vous pouvez nous contacter à partir de ce site ou sur   messes.paris@gmail.com

Pape Indispensable – I

Kyrie eleison DCLV (1er février 2020 )

En vain tous nos moutons aujourd’hui dramatisent,
Seul un Pape unira la véritable Eglise.

Année après année, le temps passe sans que rien dans l’Eglise ne semble corriger l’absurdité de la situation. Mais les catholiques fidèles à la Tradition n’arrivent pas à comprendre pourquoi les prêtres de la Tradition continuent leurs disputes. Pourquoi ne s’unissent-ils pas ? Ne croient-ils pas tous en la même Tradition de l’Eglise ? Ne sont-ils pas tous d’accord pour dire que Vatican II a été un désastre pour l’Eglise ? Et ne sont-ils pas tous conscients que se battre entre prêtres est un spectacle peu édifiant, propre à décourager les fidèles de la Tradition ? Pourquoi ne peuvent-ils pas oublier leurs différends et se concentrer sur ce qui les unit : sur ce que l’Eglise fait et enseigne depuis toujours pour le salut des âmes ? A cette question, il y a une réponse. Peut-être est-il nécessaire de la leur rappeler régulièrement, pour aider les catholiques à persévérer dans la Foi.

Nous partons de l’idée que, dans l’histoire de l’Église, cette crise n’a rien de normal. Elle est en fait un passage obligé dans le seul et unique parcours conduisant vers la seule et unique fin du monde. Pour tirer au clair la structure de cette crise, s’il y a une paire de mots à laquelle recourent ces « Commentaires » c’est bien : « Vérité » et « Autorité ». La crise remonte à un passé bien antérieur à Vatican II, notamment à la « Réforme » déclenchée par Luther (1483–1546). Mais alors que, jusqu’à Vatican II, l’Église catholique se battait pour empêcher que le poison protestant ne pénétrât dans l’Église, voilà que depuis Vatican II la plus haute Autorité catholique, deux Papes et 2000 évêques, abandonnent la lutte et permettent au poison de mettre à mort l’Eglise. Et si les textes du Concile sont caractérisés par l’ambiguïté, c’est qu’à l’époque il fallait maintenir quelque apparence catholique. Mais sous cette apparence la véritable poussée des textes, le fameux « esprit du Concile », est vers l’intégration dans l’Eglise du libéralisme et du modernisme qui ont fait suite au protestantisme, si bien que tout ce qui reste encore de catholicisme en sera éliminé dès que ce reste de catholicisme se sera laissé suffisamment ramollir.

Essentiellement, cela signifie qu’au Concile, l’Autorité Catholique a abandonné la Vérité Catholique au profit d’une doctrine plus en accord avec son temps. C’est pourquoi l’Autorité catholique se trouve maintenant séparée de la Vérité. Aux catholiques qui veulent rester catholiques, ne se présente plus qu’une seule et terrible alternative : soit ils adhèrent à l’autorité de l’Église, depuis le Pape jusqu’en bas de la hiérarchie, et du même coup, ils renoncent à la doctrine catholique ; soit ils adhèrent à la doctrine et se mettent en porte à faux vis-à-vis de l’Autorité catholique. A moins qu’ils ne choisissent une des nombreuses positions intermédiaires entre ces deux pôles. Dans tous les cas, les brebis sont dispersées, sans que de leur part il n’y ait eu de faute comparable à celle des deux principaux Bergers et des 2 000 autres bergers qui en tant que responsables du Concile ont entériné la trahison de la Vérité de l’Église par l’Autorité de l’Église. C’est dans cette fracture, opposant l’Autorité à la Vérité, que se trouve le cœur de la crise, maintenant vieille d’un demi-siècle.

Or, pour la seule vraie religion du seul vrai Dieu, la Vérité est vitale, et l’Autorité est tout aussi essentielle pour la protection de cette unique Vérité contre les blessures du péché originel intrinsèques à la nature humaine. Alors, pour résoudre la crise et mettre fin à la schizophrénie et à la dispersion des brebis, la seule solution possible est le retour du Berger et des bergers, du Pape et des évêques, à la Vérité catholique. Mais pour cela, l’heure n’a certainement pas encore sonné, ni dans l’Église ni dans la Fraternité Saint Pie X, laquelle – selon toute apparence – ne trouve rien de mieux que de vouloir se remettre sous l’autorité des ecclésiastiques conciliaires. (Et Mgr Lefebvre ? « Il est mort », diront certains !)

Donc, en attendant que le Bon Dieu remette le Pape sur pied – et personne de moins que Lui ne peut le faire – et qu’à son tour, le Pape « une fois converti, fortifie ses frères » (Lc.XXII, 32), c’est-à-dire redresse les évêques de par le monde ; en attendant cela, la crise ne peut qu’empirer. D’ici là, nous devrons comprendre cette leçon et attendre que Dieu nous prenne en pitié. Et d’ici là, comme le dit un proverbe anglais, « Ce qui ne peut être guéri, doit être supporté ».

Kyrie eleison.