mardi 30 avril 2019

Discussion : la Fraternité Saint Pie X est-elle actuellement ralliée ou non ?

Le débat fait rage au sein de la Tradition Catholique pour savoir si la FSSPX est ralliée ou non. Les uns disent que rien n'a été signé, qu'il y a encore de bons prêtres dans les prieurés en France, que l'abbé Pagliarani doit faire ses preuves et les autres disent qu'il y a des événements récurrents qui manifestent ce ralliement. Comment voir clair dans ce débat si grave pour tous les catholiques qui se revendiquent de l'héritage de Mgr Lefebvre et qui ne veulent pas se retrouver ralliés à l'église conciliaire. Le site Reconquista recevra volontiers toute objection (en respectant l'anonymat) pour assurer l'objectivité de cette réflexion. 

Par Gabriel

Source : GloriaTV



1) Distinctions préalables au sujet du ralliement.



Il nous faut d'abord apporter des distinctions entre les principes de ralliement, le processus d’alignement et les actes des membres :


- les principes du ralliement : ils se résument à deux principaux :

a) Le premier est que la FSSPX peut faire un accord pratique (ou toute une série d’accords, pudiquement rebaptisés « faveurs ») sans règlement de la question doctrinale.
b) Le second est qu’il n’y a pas de distinction réelle entre Eglise Catholique et église conciliaire.

- Le principe : « Rester catholiques intègres », ne peut décemment figurer dans cette liste comme principe de la FSSPX. (outre sa contradiction avec les deux premiers principes, nous citons pour mémoire : la Déclaration doctrinale de 2012 non rétractée ; les jugements iniques prononcés contre des prêtres résistants ; l’acceptation du code de 1983 et notamment de la procédure conciliaire d’annulation de mariage ; la joie de la FSSPX à la seule idée de recevoir le nocif Mgr Huonder…)

- le processus :
En soi tout ralliement se définit comme l'entrée des anciens réfractaires dans un processus révolutionnaire.

Or la Révolution, qu'elle soit politique ou ecclésiale, dispose de deux armes différentes pour avancer : la violence et la séduction. Le grand art de la Révolution "conciliaire", c'est de savoir les employer alternativement, en fonction des opportunités du moment et de la façon la plus efficace de circonvenir la résistance des tenants de la foi intègre.

Après la violence des réformes des années 60-70, on est arrivé aujourd'hui à une phase beaucoup plus périlleuse pour les catholiques qui veulent rester fidèles : la séduction.

Benoît XVI a séduit bon nombre de traditionalistes avec son "herméneutique de la continuité", laissant croire qu'on n'avait rien à craindre du "vrai" Concile, dès lors qu'on l'interprète "correctement", c'est-à-dire en n'ignorant pas la tradition antérieure de l'Eglise, mais sans hésiter à la contredire chaque fois qu'elle s'avère contraire au "renouveau" voulu par Vatican II : sans vergogne, on ose parler de "continuité" alors qu'il s'agit de "contradiction" (mais un vrai moderniste, comme l'était avant Benoît XVI le même Abbé Joseph Ratzinger, acteur majeur au Concile, n'est pas à cela près !),

Et maintenant, on a le pape François, qui offre généreusement sa juridiction à ces mêmes traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, lesquels s'empressent de l'accepter par la voix de leurs Autorités officielles (Menzingen), et en plus de le remercier !

La séduction fonctionne à merveille : nous ne connaissons pas beaucoup de prêtres de la FSSPX qui aient officiellement récusé la juridiction ordinaire pour les confessions (fin 2015). Idem pour les mariages (2017), à l'exception de quelques Doyens, qui sont vite rentrés dans le rang après avoir été sanctionnés. Et pour les ordinations sacerdotales, on accepte sans protester que l'évêque de Ratisbonne ait simplement dit en 2016 (téléguidé par le pape, bien sûr) que les saints ordres conférés dans la Fraternité sont désormais "tolérés, sans sanction" par l'autorité romaine...

Néanmoins, tous peuvent constater que l’alignement FSSPX-église conciliaire n’est pas encore parfait en tous points.

- les actes matériels posés par tous les membres, tous les jours : un champ immense de nuances s’offre à nous. Certains actes sont des actes de ralliement : accepter la reconnaissance des mariages, donner l’absolution selon la juridiction conciliaire, pratiquer une politique universelle de rapprochement avec le clergé conciliaire etc. D’autres sont neutres : baptiser un enfant, diriger une école etc. D’autres sont contraires au ralliement : protester contre la venue de Mgr Huonder, ne pas s’agenouiller devant « saints » Jean-Paul II et Mère Thérèsa, donner l’absolution selon la juridiction de suppléance (nous ne jugeons pas ici de la validité ou de la moralité propre à ce dernier acte) etc.

2) Jugement sur le ralliement selon les principes.



- la FSSPX est ralliée, car elle est ralliée dans les principes. Il y a dans cette constatation un aspect essentiel, que personne ne peut contourner. La FSSPX ne peut plus se relever de l’abandon de ses anciens principes (Mgr Freppel), à moins de les reprendre en chassant les nouveaux. Donc il va falloir être net et tranchant pour revenir aux bons principes.


- les principes de ralliement posés, le processus de recyclage s’ensuit, jusqu’à ce qu’il atteigne sa plénitude : soumission au moins publique à Vatican II, et notamment à Nostra Aetate et au nouveau peuple-messie, soumission qui est l’origine et la fin de ce concile. A noter que ce n’est pas parce que le processus d’alignement n’est pas encore terminé que la FSSPX n’est pas totalement ralliée dans les principes. Il faut du temps : vu depuis l’église conciliaire, la FSSPX vient tout de même de très loin ! Cependant les nouveaux principes font et feront que la fusion sera toujours matériellement de plus en plus grande entre la FSSPX et l’église conciliaire.

- quant aux actes posés par tous les membres, tous les jours, même phénomène que pour le processus. Les principes qui font la FSSPX ralliée, seront le modèle auquel se conformeront toujours plus et ses membres et leurs actes, moyennant la constante pression des Supérieurs…

Voici une image tirée du catéchisme : c’est celle de l’âme d’un juste qui tombe dans le péché mortel et y reste. Même s’il pose plein de beaux actes après, tout cela ne vaut rien pour gagner l'éternité bienheureuse. Par la suite, les beaux actes en question vont certainement diminuer en nombre. L’image ne vaut évidemment que pour la société et nous n’insinuons aucun jugement sur telle personne. Mais nous mettons en garde que la grâce, dans cette ambiance, va nécessairement aussi se raréfier pour les personnes.

Comment s’articulent les nouveaux principes dans la tête des supérieurs de la FSSPX ? Quelle dynamique imposent-ils ?

En théorie.

Si concrètement l’église conciliaire est purement et simplement l’Église de toujours (2nd principe), alors plus rien ne doit s’opposer à la fusion parfaite des deux structures. Ce principe d’identité, frauduleusement adopté en 2013 par la FSSPX, est souvent mal mesuré dans toute sa force révolutionnaire et subversive.
Le problème doctrinal demeure, mais il n’empêche pas l’accord pratique (1er principe).

En pratique.

Une obéissance sans faille même seulement extérieure est exigée relativement aux décisions de mise en œuvre de ces 2 principes. Toute résistance est sévèrement punie.
Pour donner le change aux conservateurs, il reste la soupape de sécurité : « Ah mais cher ami, le problème doctrinal demeure. »

Toutes les décisions de la Néo-FSSPX trouvent leur raison ici. C’est une mécanique suffisamment huilée pour obtenir l’assentiment de membres finalement peu désireux jusqu’ici d’aller trop loin dans leur réaction.

Que ces membres se rendent compte de l’aspect implacable de cette mécanique qui les conduit nécessairement à d’interminables et honteux reniements. Des reniements du Christ en l'occurrence.

3) Conclusions :

- L’inachèvement du processus de recyclage, ou une certaine confusion dans les actes des membres de la FSSPX, ne doivent pas nous empêcher d’affirmer que la FSSPX est ralliée.

- Cet inachèvement et cette confusion doivent être prises en compte pour agir et parler prudemment, mais ne doivent pas mener à faire l’impasse sur la logique implacable des principes.

-Faire primer l’inachèvement du processus de recyclage de la FSSPX, ou une certaine confusion dans les actes des membres, en reléguant en dernier les mauvais principes, dans le but de justifier de rester dans la FSSPX est le début d’un mensonge flagrant (cf. Le Déclin du courage de Soljenitsyne). Un mensonge confortable à souhait, qui au départ n’a l’air de rien du tout…

- Il faut choisir de revenir à Dieu, à la vérité, quoi qu’il en coûte.

Instruction sur les intrus par les pères Montfortains

Par Joseph

Source : Le forum de la Résistance Catholique

Certaines personnes se réclament de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort et de ses successeurs. Quel ne fut donc pas notre étonnement de lire dans un bulletin d'une maison de retraite de la FSSPX de l'ouest de la France l'affirmation gratuite de " n'avoir pas fléchi le genou devant ceux qui veulent nous arracher notre foi catholique" (récent éditorial du prieur dudit prieuré).

Être catholique fidèle à l'héritage du RP de Montfort et de Mgr Lefebvre implique à juste titre de ne pas fléchir le genou devant  la révolution et aujourd'hui en particulier l'église conciliaire. Mais comment prétendre ne pas avoir fléchi le genou devant les modernistes et en même temps accepter silencieusement la juridiction pour les mariages et les confessions comme c'est le cas dans ce prieuré (et bien d'autres) ?

N'est-ce pas déjà là le petit grain d'encens qui manifeste une forme subtile de compromission avec cette église conciliaire ?

Que dirait le Bx Père de Montfort en voyant une telle chose ?

Nous nous permettons donc de rappeler aux fidèles qui fréquentent encore ce prieuré qui ne semble pas avoir encore clarifié auprès des fidèles sa position sur cette juridiction conciliaire,  les directives sans ambiguïtés que les Mulotins diffusaient aux fidèles catholiques vendéens au sujet des prêtres assermentés et de leur fréquentation :


samedi 27 avril 2019

Echos du Gabon - abbé N'dong ondo

M. l'abbé N'dong Ondo nous donne des nouvelles africaines très encourageantes. Prions pour lui et pour ses fidèles.



mercredi 24 avril 2019

Restaurer l’Autorité

Monseigneur Williamson nous rappelle cette semaine la nécessité absolue d'une autorité pour toute société. Au moment  de l'effondrement de la Rome Catholique, le RP Calmel annonçait prophétiquement qu'il fallait une autorité pour suppléer à ce désastre spirituel: ce fut Mgr Lefebvre qui fut cette autorité de suppléance. Il en est de même aujourd'hui où nous assistons, impuissants, au ralliement de la FSSPX à cette Rome conciliaire : Dieu nous donne de nouveau des autorités de suppléance à travers les 4 évêques de la Fidélité. A chacun (prêtres et fidèles ) de les respecter.


Kyrie eleison DCXIV ( 22 avril 2019 )

Tout fils, qu’on aime bien, doit être châtié.
Nous qui refusons Dieu méritons la raclée.

Alors que le christianisme avait déjà ensemencé la terre, le païen Jean-Jacques Rousseau (1712–1778) affirmait que l’homme, par nature, était un animal asocial et que la société humaine n’était qu’un phénomène artificiel. À l’inverse, bien que vivant avant l’ère chrétienne, le païen Aristote (384–322), faisait preuve de beaucoup plus de sagesse : il savait que la société est un fait de nature, car l’homme est par nature un animal social. Il suffit d’observer comment il participe du matin au soir, à toutes sortes de groupes humains, particulièrement à la famille. De plus, chaque homme étant doté du libre arbitre, il importe que toutes les sociétés aient à leur tête une personne investie de l’autorité afin de coordonner les volontés libres qui, livrées à elles-mêmes, sont susceptibles de se disperser en tous sens. C’est pourquoi toute société a besoin d’une autorité, aussi naturelle et nécessaire à l’homme que l’est la société elle-même. Voyez comment le centurion romain reconnaît en Notre Seigneur un homme investi d’une autorité : il part de l’expérience qu’il a de sa propre autorité dans l’armée romaine (Mt VIII, 8–9).

Aussi l’autorité est-elle pour l’homme aussi naturelle que sa nature sociale. Or, sa nature sociale vient de Dieu ; il est donc clair que toute autorité humaine vient finalement de Dieu (cf. Eph. III, 15). En ces temps qui annoncent la fin du monde, l’humanité tout entière, ou presque, tourne le dos à Dieu ; on comprend dès lors que les hommes se révoltent contre toute autorité. C’est pourquoi toute sorte d’autorité est de plus en plus fragile. À titre d’exemple, n’est-il pas de plus en plus courant aujourd’hui que les femmes se déclarent indépendantes de leur mari et que les enfants dirigent leurs parents ? Dans le vrai sens du terme, ce n’est pas naturel. Mais il n’empêche qu’aujourd’hui c’est monnaie courante. Car la révolte contre l’autorité coule dans nos veines. Alors comment restaurer l’autorité naturelle ? Le livre des Nombres (Ch.16) dans l’Ancien Testament nous donne un exemple classique.

Moïse et son frère Aaron étaient respectivement les chefs politique et religieux du peuple israélite, et avaient pour mission de le faire sortir d’Egypte et de le conduire dans la Terre promise. Tous deux avaient été désignés par Dieu, et le peuple le savait bien. Mais les Israélites étaient un peuple fier à la nuque raide. Dans le désert il advint que Coré, cousin germain d’Aaron, jaloux de ses privilèges, appela à la révolte 250 autres Lévites et deux Rubénites : Dathan et Abiron. Le peuple suivit les agitateurs contre l’autorité de Moïse et d’Aaron. Ces deux chefs firent immédiatement appel au Seigneur, qui leur dit de rassembler le peuple le lendemain devant le Tabernacle. Moïse dit au peuple de s’éloigner des tentes de Dathan et d’Abiron qui se tenaient là avec tout leur clan. C’est alors que la terre s’ouvrit et engloutit ces révoltés directement en enfer. Ensuite des flammes envoyées par Dieu dévorèrent Coré et ses 250 Lévites qui convoitaient le prestige et les privilèges que Dieu n’avait accordés qu’à la famille d’Aaron.

C’est ainsi que Dieu démontra Lui-même à qui Il avait donné autorité sur le peuple. Pour les Israélites il était très important qu’il y eût une autorité dans le désert car, malgré la traversée miraculeuse de la Mer Rouge (Exode XIV), ce peuple regrettait les oignons d’Egypte, et Dathan se plaignait de la dureté du désert (Nb XVI, 13–14). Pourtant, Moïse n’avait rien d’un tyran ; c’était le plus doux des hommes (Nombres. XII, 3). Quant à Aaron, il n’avait fait au peuple aucun mal (Nb. XVI, 11). Si Dieu n’avait pas eu recours à une punition extrême contre les rebelles, on peut se demander si Moïse et Aaron auraient été en mesure de conduire les Israélites en Terre promise. Quoi de moins aurait permis de rétablir leur autorité ? On peut aisément se figurer qu’après ce double châtiment miraculeux, aucun Israélite n’était pressé de désobéir encore à Moïse ou à Aaron !

En 2019, le matérialisme rampant dans le monde entier fait que les hommes qui croient en Dieu sont de moins en moins nombreux ; et moins nombreux encore sont ceux qui Le prennent au sérieux. La science et la technique semblent garantir à tous la bonne vie. Alors, qu’avons-nous encore besoin de Dieu ? Mais sans Lui, tout fondement de l’autorité disparaît. L’autorité dans la société humaine, qu’elle qu’en soit la forme, est prête à fondre comme la guimauve. Spécialement dans l’Église catholique. Pour comble, le néo-modernisme exerce maintenant sur ses victimes une telle emprise qu’il est pratiquement impossible de les convertir, tant elles sont profondément persuadées qu’elles sont encore catholiques. Comment l’Église peut-elle survivre ? Si l’autorité catholique doit être restaurée avant la fin du monde, un autre feu mortel, tombant miraculeusement du Ciel, ne sera-t-il pas nécessaire, comme pour Dathan, Coré et Abiron ? On ne se moque pas de Dieu (Gal. VI, 7).

Kyrie eleison.

samedi 20 avril 2019

Sainte Fête de la Résurrection !

"Resurrexit sicut dixit"

Il est ressuscité selon Sa Promesse

"Haec dies quam fecit Dominus,
exsultemus et laetemur in ea."

En ce jour que fit le Seigneur,
Exultons et soyons dans la joie.

Une lumière mystérieuse  et victorieuse illumine la Croix du Maître Autel de Notre Dame de Paris
 "Ô admirable Puissance de la Croix ! Ô Gloire inexprimable de la Passion ! En elle apparaît en pleine lumière le jugement du monde et la victoire du Crucifié ! Oui, Seigneur, Tu as tout attiré à Toi ! Alors que Tu avais tendu les mains tout le jour vers un peuple rebelle, le monde entier comprit qu'il devait rendre gloire à Ta majesté." (Saint Léon le Grand-sermon pour la Passion)

"Remercions Notre-Dame de Paris de nous avoir donné un Français, Mgr Lefebvre,
grâce auquel l'Eglise peut toujours avoir 
de vrais évêques, de vrais prêtres,
de vrais sacrements et toutes les grâces qui en découlent.
Le Corps Mystique de Notre-Seigneur ne peut périr et c'est ce que Notre-Dame de Paris nous enseigne en ces jours."

(Extrait du sermon de Mgr Zendejas à l'occasion de la Messe Chrismale à Avrillé 
le Jeudi-Saint 2019)


Le Séminaire Saint Louis-Marie



vendredi 19 avril 2019

Chemin de Croix



Texte adapté pour tous du Chemin de Croix que Jésus fit avec Josefa Menéndez.  

Il commence ainsi : « Viens Me contempler sur le douloureux chemin du Calvaire où mon Sang va se répandre. Adore-le et offre-le à mon Père Céleste pour le salut des hommes… ».

 1ère Station : Jésus est condamné à mort  

« Ecoute prononcer ma sentence de mort. Vois avec quel silence, quelle patience et quelle mansuétude mon Cœur la reçoit. 

Vous qui voulez imiter ma conduite, apprenez à garder le silence et la sérénité devant ce qui vous mortifie et vous contrarie… » . 

2ème Station : Jésus est chargé de sa croix  

« Regarde la Croix chargée sur mes épaules. Son poids est grand, mais combien plus encore mon Amour pour les hommes ! 

Vous qui M’aimez, comparez vos souffrances avec l’amour que vous avez pour Moi et ne laissez pas l’abattement éteindre la flamme de cet amour ». 

3ème Station : Jésus tombe pour la première fois  

« Le poids de la Croix Me fait tomber à terre. Mais mon Amour pour les hommes Me relève et Me rend un nouveau courage afin de poursuivre le chemin. 

Vous que j’appelle à partager ma Croix, voyez si l’amour de vos frères vous donne une nouvelle vigueur pour avancer sur le chemin de l’abnégation ou si l’amour excessif de vous-mêmes vous abat sous le poids de ma Croix ». 

4ème Station : Jésus rencontre sa Mère 

« Ici, Je rencontre ma Mère, très sainte et très aimée. Contemple le martyre de ces deux Cœurs. Mais leur douleur s’unit. Elle les fortifie mutuellement et, bien que douloureux, l’Amour triomphe. 

Vous qui cheminez par le même sentier et qui m’Aimez, que la vue de vos mutuelles souffrances vous anime et vous fortifie afin que l’Amour triomphe. Que l’union dans la douleur vous soutienne et vous fasse embrasser généreusement les épines du chemin ». 

5ème Station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix  

« Voyez comment cet homme accepte pour un faible gain cette charge pénible et cruelle. Contemplez aussi mon Corps qui perd ses forces.…. 

Si le courage vous manque en face de l’effort que vous devez soutenir contre votre nature, comprenez bien que ce n’est pas pour une jouissance terrestre que vous vous êtes engagés à porter ma Croix, mais pour acquérir la Vie éternelle et procurer le même bonheur à beaucoup d’autres ». 

6ème Station : Véronique essuie le visage de Jésus 

« Voyez avec quelle charité cette femme vient essuyer mon Visage et comment son amour sait vaincre tout respect humain. 

Ne permettez pas que la crainte de perdre l’estime des hommes vous empêche aujourd’hui d’essuyer, par des actes généreux, les Blessures de mon Visage. Regardez le Sang qui l’inonde ». 

7ème Station : Jésus tombe pour la deuxième fois 

« La Croix épuise mes forces, le chemin est long et pénible. Personne ne s’approche de Moi pour Me soutenir et mon angoisse est telle que Je tombe pour la seconde fois. 

Ne vous découragez pas, vous qui cheminez à ma suite si votre vie est sans consolation, pleine de sécheresse et d’aridité, abandonnée de tout appui spirituel… Ranimez votre courage en contemplant votre Modèle sur le chemin du Calvaire. C’est la seconde fois qu’Il tombe. Mais il se relève et poursuit sa route jusqu’à la fin. Si vous voulez reprendre un peu de force, venez et baisez ses Pieds ». 

8ème Station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem 

« Les femmes de Jérusalem pleurent en Me voyant dans un tel état d’ignominie. Le monde pleure devant la souffrance. 

Mais Moi, Je vous dis : Vous qui Me suivez sur la voie étroite, plus tard le monde vous verra cheminer à travers les célestes prairies en fleurs, tandis que lui et les siens marcheront sur le feu que leurs plaisirs et leurs jouissances leur auront préparé. 

9ème Station : Jésus tombe pour la troisième fois  

 « Contemplez-Moi approchant du Calvaire et tombant pour la troisième fois… Ici, Je fortifierai ceux qui sont sur le point de tomber dans la mort éternelle. Le Sang des Blessures que Me causa cette troisième chute, les purifiera. Il leur obtiendra de se relever une dernière fois, afin d’arriver à la Vie éternelle. 

Vous qui désirez Me ressembler, ne refusez jamais un acte coûteux, dût-il vous faire une nouvelle blessure. Qu’importe ! ….. Ce sang donnera la vie à une âme. Imitez votre Modèle qui avance vers le Calvaire… ». 

10ème Station : Jésus est dépouillé de ses vêtements 

« Voyez avec quelle cruauté on Me dépouille de mes vêtements. Contemplez dans quel silence et dans quel total abandon Je demeure. 

Laissez-vous dépouiller de vos biens, de votre propre volonté, de tout ce que vous possédez… En échange, Je vous revêtirai de pureté et Je vous couvrirai des trésors de mon Cœur ». 

11ème Station : Jésus est mis en croix  

 « Me voici au sommet du Calvaire où Je vais me livrer à la mort. On m’étend, on Me cloue sur la Croix. Je n’ai plus rien … pas même la liberté de mouvoir une Main, un Pied. Mais ce ne sont pas les clous qui M’assujettissent ainsi, c’est l’Amour ! Aussi ne sort-il de mes Lèvres ni une plainte, ni un soupir. 

Si vous êtes cloué sur la Croix, ne vous plaignez pas, ne murmurez pas quand ces clous bénis vous déchirent les mains et les pieds. Venez et baisez mes Plaies : là vous trouverez la force ». 

12ème Station : Jésus meurt sur la croix 

« La Croix est ma compagne sur le chemin du Calvaire et c’est sur la Croix que je rends mon dernier soupir. 

Vous qui avez eu la Croix comme compagne inséparable de votre vie, soyez sûrs que dans ses bras vous rendrez le dernier soupir. Soyez sûrs qu’elle sera la porte par où vous entrerez dans la Vie. Embrassez-la avec amour et aimez-la comme le plus grand de vos trésors. 

13ème Station : Jésus est détaché de la croix  

« Considérez avec quelle charité cet homme juste descend mon Corps de la Croix. Il Le remet entre les bras de ma Mère. Elle L’adore, Le baise, laisse tomber ses larmes sur mon Visage et sur tous mes Membres. Puis elle Le livre à ceux qui vont L’embaumer et Le déposer dans le sépulcre. 

Vous que j’ai choisis, venez, prenez mon Corps. Adorez ses plaies ; baisez-les. Laissez vos larmes tomber sur mon visage et placez-moi dans le sépulcre de votre cœur. 

Dites aussi une parole de compassion à ma Mère qui est aussi la vôtre. 

14ème Station : Jésus est mis au tombeau  

« Voyez avec quelle délicatesse on me dépose dans le sépulcre. Il est neuf et net de la plus légère souillure. 

Cherchez toutes les délicatesses que vous suggérera l’amour, afin que votre cœur soit pur et prêt à m’ensevelir dans l’amour tendre, l’amour fort, l’amour constant et généreux ».

 Maintenant, adore mes Plaies, baise-les et récite le Miserere.



mercredi 17 avril 2019

La Semaine Sainte par Dom Guéranger

Certains fidèles aimeraient profiter au mieux des offices de la Semaine Sainte. Pour bien s'y préparer ou à défaut de pouvoir s'y rendre, nous vous proposons la lecture et la méditation des très beaux commentaires de Dom Guéranger sur la Semaine Sainte. Ils vous seront source de grandes grâces. 

Source : site de M l'abbé pivert

mardi 16 avril 2019

Notre-Dame est à reconstruire, la Foi aussi....



Nos cœurs de Français et de Catholiques sont infiniment tristes devant un joyau de la civilisation chrétienne  en flammes.

Cette cathédrale, notre cathédrale, est d'abord un symbole : le symbole de la chrétienté. Le symbole et le centre de la France catholique.

Doit-on y voir un signe ? Y a-t-il un message ?  C'est une évidence.  Dieu a permis que ce temple fut frappé par le feu le premier jour de la Semaine Sainte. Qui ne verrait le Seigneur lassé de l'apostasie de son peuple ? Qui ne verrait, derrière ces flammes sataniques, la colère divine contemplant son temple saint souillé par plus de cinquante années de modernisme, de messes qui ne sont que des parodies du véritable Sacrifice Sanglant ?
L'autel Paul VI enseveli sous les décombres
L'autel traditionnel est intact 

Cet incendie est aussi un premier avertissement concernant la ville de Paris. De très nombreuses prophéties annoncent le sort funeste qui sera un jour donné à cette nouvelle Babylone remplie de vices contre nature. Cet avertissement sera-t-il suivi d'une conversion ? C'est peu probable.

Cet incendie nous rappelle surtout la destination infernale d'un grand nombre d'âmes par la faute d'un clergé qui occupe ces lieux saints sans prêcher la vraie Foi. Rappelons- nous de ces odieuses conférences de Carême qui ont même eu un rabbin comme prédicateur ou de toutes ces réunions œcuméniques sous la présidence des archevêques de Paris ! 

Ce châtiment permis doit être en tous les cas l'occasion d'un rappel aux troupes du Christ-Roi en France, en vue d'une plus grande générosité dans la bataille à mener pour qu'advienne enfin le  Règne Social de Jésus-Christ sur notre France et sur le monde entier.

Ne soyons pas aveugles devant ce signe du Ciel en ce début de la Semaine Sainte, qui doit nous conduire à la Résurrection.

Nous faisons nôtre cette demande qui a été proposée ces jours-ci par le Maître des chevaliers de Notre Dame à tout l'Ordre : "Redoublons de mortifications et de prières à cette occasion, et récitons en réparation pendant neuf jours la Prière des Francs, selon l'esprit de saint Remy, qui est née dans cette "Francia christiana" des fils de Clovis et de Charlemagne."

 Prière des Francs : 

"O Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi l'empire des Francs pour être par le monde, l'instrument de votre très divine volonté et le glaive et le rempart de votre sainte Église, nous vous en prions, prévenez toujours et en tous lieux, par votre céleste lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu'ils voient clairement ce qu'il faut faire pour établir votre règne en ce monde, et que, pour réaliser ce qu'ils auront vu, ils deviennent toujours plus puissants, par la charité et la bravoure. Par le Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il"

Abbé Matthieu Salenave










lundi 15 avril 2019

Qu’est-ce que le ralliement ? (II)

Le site mexicain Non possumus a publié récemment un excellent texte intitulé « Lettre d’un lecteur ».

Complétant heureusement notre article « Qu’est-ce que le ralliement ? » (cf. Reconquista du 9 avril), la conclusion de ce texte, signée Juan Hunyadi, mérite d’être portée à la connaissance de nos lecteurs :

(traduit de l’espagnol par nos soins)

(…)

En résumé :

1. la Rome moderniste a cherché à attirer à elle les rebelles traditionalistes, disciples de Mgr Lefebvre, 

2. en leur offrant une nouvelle alternative (dénommée régularisation canonique, parce qu'ils sont catholiques…), et évitant de se placer sur le terrain doctrinal (le débat étant sans issue),

3. en opérant ensuite une distinction entre "accordistes" et "non-accordistes", plaçant sous son contrôle les "accordistes" et s'efforçant d’éliminer de ce groupe ceux qui s'opposeraient à un "accord" (vont dans ce sens : la suppression de la Commission Ecclesia Dei, et les purges internes dans la FSSPX),

4. obtenant ainsi que les traditionalistes collaborent avec les modernistes, sans tenir compte de ce que Mgr Lefebvre avait un jour déclaré au Cardinal Ratzinger : "Nous ne pouvons pas collaborer parce que nous travaillons dans des directions opposées : vous travaillez à la déchristianisation de la société, et nous nous travaillons à sa christianisation. On ne peut pas s’entendre ".

Il n'est pas besoin - au moins pour l'instant, et de nécessité absolue - que la FSSPX abandonne la messe tridentine ou les autres points de son "trésor" traditionnel ; l'important est qu'elle accepte de collaborer avec ceux qui détruisent l'Eglise catholique. C'est ce qu'on voit actuellement (l’exemple le plus significatif étant celui des mariages).

Les apôtres ont été expulsés des synagogues parce qu'ils prêchaient une religion différente - et opposée - à la religion juive, et les deux religions ne pouvaient coexister ensemble. L'actuelle FSSPX sera acceptée dans la mesure où elle cessera de prêcher que la religion catholique et la religion moderniste sont deux religions distinctes et incompatibles entre elles. Déjà, le fait d'accepter de faire partie du même espace pluraliste démontre une concession de la part de la Fraternité, sinon explicitement sur la doctrine, du moins sur la morale.

Le désaccord reste bienvenu, à condition qu'il soit tolérant, étant ainsi rendu inoffensif. Et il est inoffensif surtout lorsqu'on s'attaque aux idées de façon abstraite, sans mettre en cause leur auteurs et leurs propagateurs. Rome sait que la FSSPX a grandi, et est devenue un puissant adversaire dans la mesure où elle s'est maintenue frontalement, face à elle, en ennemie irréductible et inflexible.

Aujourd'hui, les deux ennemies pourraient évoluer en restant "contraires", mais en cessant désormais d'être "contradictoires". Cela aboutira au déclin de la Fraternité, puis à son extinction.

C'est Rome, aujourd'hui le pape François, qui tient les rênes.

Juan Hunyadi

dimanche 14 avril 2019

Leçons de la Semaine Sainte

Kyrie eleison DCXIII ( 13 avril 2019 )

De la Croix du Seigneur coulait son précieux sang,
Et de l’eau s’épanchait déluge purifiant.


Aucune lecture de l’Evangile ne donne des leçons aussi riches que celles de la Semaine Sainte. Voici, en référence, quelques versets de la Passion de Notre Seigneur, cités par ordre chronologique. Ils ont pour notre époque une pertinence particulière : celle de figurer la Passion de Son Église.

Luc. XIX, 40 : “Si eux se taisent (les disciples), alors les pierres crieront”. Le dimanche des Rameaux Jésus s’apprête à entrer dans Jérusalem. La foule en liesse l’acclame Le bruit indispose les pharisiens. Mais la Vérité de Dieu doit se faire entendre. Aujourd’hui, là où la FSSPX se tait, quelqu’un d’autre doit dire les vérités qu’elle énonçait autrefois.

Jn. XVII, 15 : “Je ne Vous prie pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal.” Après la dernière Cène, juste avant de quitter le Cénacle, Jésus prie son Père céleste pour ses Apôtres, mais il ne demande pas que la vie leur soit rendue facile. Alors, pourquoi les catholiques d’aujourd’hui devrions-nous avoir la vie facile ?

Mt XXVI, 31 : “Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées.” Sur la montagne des Oliviers, Jésus dit à ses apôtres qu’ils tomberont tous, et il cite l’Ancien Testament (Zach. XIII, 7). Aujourd’hui le Pape est frappé de paralysie dans sa foi. L’Église tout entière s’en trouve plus ou moins paralysée.

Mt. XXVI, 40 : “Veillez et priez.” Dans le jardin de Gethsémani peu de temps avant la trahison de Juda, Jésus avertit ses apôtres de se préparer par la prière à l’heure de l’épreuve. Il ne dit pas seulement “Priez”, ni même “Priez et veillez”, mais “Veillez et priez”, car s’ils ne gardent pas les yeux ouverts, s’ils cessent de veiller, ils cesseront aussi de prier. Aujourd’hui, pour l’Église, l’heure d’une épreuve suprême semble imminente. Soyons aussi nombreux que possible à prier tout le Rosaire tous les jours.

Jean XVIII, 6 : “Lors donc que Jésus leur eut dit : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre."  Alors que la police du Temple s’approche de Jésus, il s’identifie sans crainte et, juste un instant, laisse paraître une étincelle de Son pouvoir divin : ils s’effondrent tous. À l’heure actuelle, une seule étincelle de ce même pouvoir pourrait sauver l’Église instantanément. Mais cela ne gagnerait pas le cœur des hommes. Aujourd’hui, c’est l’épreuve de l’Église qui doit s’accomplir.

Mt XXVI, 52 : “Range ton épée, car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.” Pierre est viril, il aime son Maître, il veut absolument le défendre, mais il ne l’a pas compris : Jésus sera le Roi des Cœurs, avant tout. Aujourd’hui, les hommes virils cherchent tous des moyens d’agirpour défendre l’Église, car ils ne se contentent pas de “ne faire que prier”. Mais qu’ils se mettent à prier quand même, sans quoi ils s’enfuiront, comme les Apôtres l’ont fait (v. 56).

Lc XXII, 53 : “Mais ici, c’est votre heure, et le pouvoir des ténèbres.” Jésus est sur le point d’être emmené par la police du Temple. Il se plaint doucement de ce qu’ils ne l’avaient pas arrêté en plein jour, alors qu’il prêchait ouvertement dans le Temple. Mais ils ont préféré l’arrêter la nuit, pour éviter que la foule qui l’entourait ne le protégeât. A aucune heure de l’histoire le Christ n’a été aussi abandonné qu’aujourd’hui. Jamais les ténèbres n’ont été aussi épaisses. Nous vivons un mystère – le pouvoir de Satan déchaîné.

Mt XXVII, 25–26 : “Et tout le peuple répondit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! Alors Pilate leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le leur livra pour être crucifié".  Ici, il est clair que le “peuple” ne signifie pas seulement “les chefs des prêtres et les anciens” qui “persuadèrent le peuple de demander la libération de Barabbas et la crucifixion de Jésus” (v. 26). C’est toute la foule rassemblée devant Pilate et sur le point de se révolter (v. 24) qui criait qu’elle prenait sur elle-même et sur ses descendants la responsabilité du déicide (mort de Dieu en sa nature humaine). Ce qui fit céder Pilate. Cette foule était majoritairement juive, elle s’est identifiée comme telle (“Nous et nos enfants”). Par conséquent, la responsabilité du déicide repose sur ces descendants. À moins que (ou jusqu’à ce que) ils ne reconnaissent et adorent collectivement leur Messie. Mais l’Écriture dit que cela n’arrivera qu’à la fin du monde (cf. Rom. XI, 25–27). En vrai catholique, Léon XIII (1878–1903) demande que ce sang descende sur les juifs non pas comme la malédiction qu’ils ont appelée sur eux, mais « en baptême de vie et de rédemption » (Acte de Consécration du Monde au Sacré-Cœur de Jésus). En attendant, ils servent effectivement Dieu, en flétrissant notre apostasie.

Kyrie eleison.

mercredi 10 avril 2019

Croisade de la Charité



En ce temps de la Passion, quoi de plus normal que de méditer sur les dernières paroles prononcées par notre Divin Sauveur.  Peut-être y découvrirons-nous que notre Charité envers Dieu est si faible que nous n'arrivons pas à pardonner à nos "ennemis" (tout en ne transigeant pas sur la Vérité !)

mardi 9 avril 2019

Qu'est-ce que le ralliement ? (I)

Par Mikaël
Une bataille mortelle où beaucoup se rendent
à l'ennemi .


Qu'est ce que le "ralliement" ? En réalité, ce n'est que l'entrée des anciens réfractaires dans le processus de la Révolution.

Or la Révolution, qu'elle soit politique ou ecclésiale, dispose de deux armes différentes pour avancer : la violence et la séduction. Le grand art de la Révolution "conciliaire", c'est de savoir les employer alternativement, en fonction des opportunités du moment et de la façon la plus efficace de circonvenir la résistance des tenants de la foi intègre.

Après la violence des réformes des années 60-70, on est arrivé aujourd'hui à une phase beaucoup plus périlleuse pour les catholiques qui veulent rester fidèles : la séduction.

Benoît XVI a séduit bon nombre de traditionalistes avec son "herméneutique de la continuité", laissant croire qu'on n'avait rien à craindre du "vrai" Concile, dès lors qu'on l'interprète "correctement", c'est-à-dire en n'ignorant pas la tradition antérieure de l'Eglise, mais sans hésiter à la contredire chaque fois qu'elle s'avère contraire au "renouveau" voulu par Vatican II : sans vergogne, on ose parler de "continuité" alors qu'il s'agit de "contradiction" (mais un vrai moderniste, comme l'était avant Benoît XVI le même Abbé Joseph Ratzinger, acteur majeur au Concile, n'est pas à cela près !).

Et maintenant, on a le pape François, qui offre généreusement sa juridiction à ces mêmes traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, lesquels s'empressent de l'accepter par la voix de leurs Autorités officielles (Menzingen), et en plus de le remercier !

La séduction fonctionne à merveille : nous ne connaissons pas beaucoup de prêtres de la FSSPX qui aient officiellement récusé la juridiction ordinaire pour les confessions (fin 2015). Idem pour les mariages (2017), à l'exception de quelques Doyens, qui sont vite rentrés dans le rang après avoir été sanctionnés. Et pour les ordinations sacerdotales, on accepte sans protester que l'évêque de Ratisbonne ait simplement dit en 2016 (téléguidé par le pape, bien sûr) que les saints ordres conférés dans la Fraternité sont désormais "tolérés, sans sanction" (!?!) par l'autorité romaine... 

Voilà comment la séduction opère, et ça marche pas mal, il faut l'avouer !

samedi 6 avril 2019

Lettre de Soeur Marie-Elizabeth

Une femme qui vaut bien des hommes ...

Sœur Marie-Elizabeth, oblate de la FSSPX, a écrit aux parents de l'école Saint-Michael pour leur exposer les raisons de son départ. Reconquista vous en propose une traduction réalisée par ses soins.




M

Jeudi 4 avril 2019

Chers parents,

Comme promis à certains d’entre vous, je voudrais vous donner un résumé de ce qui a motivé ma démission de la Fraternité Saint-Pie X, vingt-cinq ans après avoir reçu l'habit des sœurs oblates.

Depuis l’acceptation par la Fraternité, en avril 2017, de «l’accord sur les mariages» offert par le pape François, j’avais la conviction que la Fraternité ne protégeait plus, de l'Église moderniste, ses fidèles. On nous disait, de plus en plus, que l’Église catholique et l’Église officielle ne formaient qu’une seule et même chose, les deux étant visibles, alors que la profession de la vraie Foi est le premier critère pour être membre de l'Église catholique, un critère auquel  les évêques modernistes, par exemple, ne correspondent pas.  J’ai commencé à me sentir très mal à l'aise d'appartenir à la Fraternité, car cela signifiait soutenir ces nouvelles idées que Mgr Lefebvre avait clairement réfutées  et contre lesquelles  il nous avait souvent mis en garde en langage clair.

On m'a conseillé d'attendre le prochain Chapitre général de la Fraternité, prévu en juillet 2018, avant de prendre une décision qui changerait ma vie, ce que j'ai fait.  On s'attendait à ce qu'un nouveau Supérieur Général inverserait l’orientation, vouée à l'échec, de la Fraternité.


Cependant, j’étais bien consciente que la mission du Supérieur Général est  de mettre en œuvre les décisions du Chapitre.  J'ai donc attendu la publication des Actes du Chapitre pour me décider.   Le 18 septembre, nous avons reçu des extraits des Actes du Chapitre.  Ils concernaient les mariages, les relations de la Fraternité avec Rome et la prélature.  À la fin de cette lecture, tous mes doutes s’étaient évanouis et j'étais sûre de devoir quitter la Fraternité Saint-Pie X si je voulais rester fidèle à l’enseignement et aux recommandations de notre Fondateur. La demande de la délégation aux évêques modernistes pour les mariages était obligatoire pour tous les prêtres de la Fraternité; on nous a recommandé de pratiquer une  «attitude charitable» à l’égard de tout évêque, membre du clergé ou fidèle sans autre précision, tant qu’il est “amical envers la tradition”.  Cela ouvrait la porte à tout et n'importe quoi en termes de collaboration avec le clergé et les laïcs qui ne sont pas pleinement engagés dans la défense de la tradition catholique.  Vous savez quels fruits ces notions délibérément vagues ont  porté à la Saint Michael’s School lorsque le directeur a invité l’évêque conciliaire diocésain pour diriger la prière des enfants dans notre chapelle, après avoir réuni pour lui un bouquet spirituel comme  expression de «notre gratitude».   Gratitude pour quoi?  Pour avoir dit lors d'un forum interconfessionnel que les chrétiens catholiques ne nient pas la liberté morale de choisir pour ou contre la Vérité de Christ ?  Source

En un mot, une déclaration de ce qu’est la liberté religieuse, en totale contradiction avec les paroles de Notre-Seigneur (Marc 16-16).  Ou la gratitude d’avoir demandé aux musulmans de prier (qui?) pour nous ? Source 

Mais pour revenir à la chronologie des événements, ce soir du 18 septembre, j’ai décidé de quitter la Fraternité. Cependant, ceci se passa à la fin de la première semaine de la nouvelle année scolaire et il était évident que partir à ce moment-là n'était pas une option.  Alors, pour le bien des enfants et de vous, chers parents, j'ai décidé de rester jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Un jour de février, le directeur m'a dit qu'il avait invité l'évêque moderniste de Portsmouth pour venir visiter l'école.  Il m'a demandé d'organiser un bouquet spirituel pour lui, ce que j'ai accepté de faire, n'ayant aucune idée que cela voulait dire «en gratitude».  J'ai néanmoins décidé de préparer les enfants à se méfier de l'évêque qui avait besoin de prières et de sacrifices, ayant posé des actes comme dire la nouvelle messe et distribuer la Sainte Communion dans la main.

Lors de la réunion suivante du personnel, l’abbé  Brucciani a dit au personnel que non seulement Monseigneur Egan  visiterait l'école, mais qu'il dirigerait en outre les enfants dans la prière du chapelet dans la chapelle.  J’ai levé la main et dit que je n'irais pas prier avec l'évêque diocésain dans notre chapelle.  Bien que le directeur et le supérieur du district aient passé beaucoup de temps et d’énergie à essayer de convaincre les Sœurs qu’il n’y avait aucun problème dans leur projet, le 8 mars, aucune des Sœurs ne s’est rendue à chapelle pour le chapelet dirigé par l’évêque, chacune ayant décidé de son propre chef qu’elle ne pouvait pas, en conscience, assister à cet événement. Cette abstention devait déclencher plus de pression sur les sœurs.

Ceci aurait été quelque chose à offrir et je serais toujours à l'école si les choses en étaient restées là.

Cependant, après la visite de Mgr Egan, le directeur a dit aux enfants, dans un sermon du mercredi, que l'évêque de Portsmouth était un homme de bonne volonté, qu'il n'était pas méchant.  Evidemment, si vous dites à un enfant qu’une baie n'est pas mauvaise, il la mettra en bouche, car cela signifie que c'est bon, ou du moins sans danger.  Mais un évêque moderniste n'est pas un prédicateur inoffensif (voir ci-dessus).  Il apporte avec lui tout l'esprit nuisible de Vatican II, destructeur de la foi catholique.  À ce stade, il m'est apparu clairement que la confiance des enfants était orientée au profit d’une personne qui ne la méritait pas, qui possédait tous les attributs d’un évêque catholique, mais pas la Foi d'un évêque catholique.  Comment les enfants peuvent-ils discerner la fraude?  D'autre part, comment les enfants, qui connaissent le problème de Vatican II, pourraient-ils comprendre qu'un de ses fidèles porte-parole avait dirigé leur prière dans notre chapelle catholique? Comme l’abbé John Brucciani m’avait, un peu auparavant, donné l’ordre de ne pas parler de Monseigneur Egan aux enfants, je me suis rendue compte que je ne serais plus capable de protéger la Foi des enfants de cet empoisonnement subtil de leur Foi et de la lente subversion de leur confiance à la fois en leurs parents, leurs sœurs ou leurs prêtres, selon le choix que leur compréhension limitée les amènerait à faire.

Dans de telles circonstances, ma présence à l’école n’avait plus aucun sens car je n’étais pas là tout d’abord pour donner un enseignement académique, mais pour enseigner la Foi catholique et favoriser la vie spirituelle et morale catholique dans mes jeunes élèves.

 De plus, chaque jour de ma présence sur le campus, en habit d’Oblate de la Fraternité, était une approbation tacite de la direction de l'école, ce qui était devenu contraire à ma conscience.

En conséquence, j’ai décidé de quitter l’école pendant la Semaine Sainte pour avoir ainsi le temps de préparer mes très jeunes élèves et toute l'école primaire à mon départ.  J'ai parlé officieusement au directeur de ma décision un peu avant sa réalisation afin que lui, aussi, ait un peu de temps (cinq semaines) pour préparer le début du troisième trimestre.

 Le 25 mars, j'ai transmis ma démission au Supérieur Général de la Fraternité.

Le 27 mars, le deuxième assistant du Supérieur Général est venu dans notre école pour écouter ce que j’avais à dire sur la situation dans notre école et notre paroisse en général et, plus spécifiquement,  au sujet  de «la crise Mgr Egan ».  Il m'a proposé de retirer ma démission,  ce qui était hors de question. Sa conclusion fut que je devais partir «le plus tôt possible».   Le lendemain matin, je n’ai pas été autorisée à me rendre à l’école afin d'éviter de créer des remous.

Le 30 mars, j'ai quitté l'école et la nouvelle Fraternité Saint-Pie X pour pouvoir observer fidèlement ce que j'avais promis d'observer le jour de mon engagement dans cette Fraternité bien-aimée, telle que fondée par Mgr Lefebvre.

En ce moment, je suis très bien accueillie par les fidèles de la Mission Saint-Grégoire de l’abbé King à Southport.   Je peux assister à la messe tous les jours et préparer la prochaine étape de ma vie religieuse.

Je tiens à vous remercier du fond du cœur pour votre soutien vraiment merveilleux au cours des derniers jours de ma présence à  Saint Michael’s School.  Cela m'a aidé à traverser ces heures douloureuses.  J'ai été frappée par le chagrin que beaucoup d’entre vous ont exprimé d’une manière ou d’une autre.   Cela m'a rendu plus consciente du lien fort de la Charité qui nous unit en Notre Seigneur Jésus-Christ et que nous avons tissé ensemble au cours des quinze dernières années. Ce lien reste intact, il a peut-être même gagné en force alors que nous partagions la douleur d'une séparation brutale.  Je vous garde tous dans mes prières, surtout pendant la Messe.  S'il vous plaît, continuez à prier pour moi aussi !

Que Notre-Dame vous garde tous dans son Cœur Douloureux et Immaculé qui sera toujours notre point de rencontre.

Cordialement,

Sœur Mary-Elizabeth

Addenda : Nous apprenons qu'après avoir fait pression sur les sœurs,  le Directeur interroge maintenant les parents dont les enfants n'étaient pas présents lors de la visite de Mgr Egan; leur place dans la paroisse et à l'école est ainsi remise en question !   Dans le nouveau règlement de l'école que les parents doivent signer, il est précisé que "les parents doivent respecter le Pape et l'évêque diocésain".


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