mardi 26 février 2019

Peut-on parler d'un communiqué hypocrite ?

Le pape à Abu Dhabi le 5 février 2019
Certains fidèles ont pu se réjouir en découvrant le dernier communiqué de la maison générale de la FSSPX au sujet du scandaleux document sur "la fraternité humaine" signé par François à Abu Dhabi début février. Mais notons que ce communiqué est paru plus de 20 jours (!) après ce scandale, ce qui lui enlève toute influence dans le monde catholique et même s'il contient quelques éléments intéressants, qui ne verrait dans ce communiqué une habile hypocrisie cléricale ?

Analyse de CMS :  

Vous avez dit « hypocrisie » ?

Un communiqué alambiqué
Mais Menzingen protestera que la Fraternité a toujours dénoncé et continuera à dénoncer le pape et les mondialistes qui sont derrière lui ! Pour vous en convaincre, il suffit de vous reporter à l’autre document « De l’utopie à l’hérésie » publié à la même date sur le site FSSPX-News : on y parle des condamnations de Saint Pie X contre le Sillon de Marc Sangnier, des utopies d’un nouvel humanisme démocratique, et on montre la filiation entre ce courant de pensée né en France au début du 20ème siècle et les dérives de Vatican II sur la construction de la paix universelle par les embrassades interreligieuses dans un monde de tolérance,  de  coexistence  et  de  paix ! Le document évoque en clair la déclaration conciliaire Dignitatis humanae comme l’aboutissement du programme de la maçonnerie. Et à propos du texte signé à Abu Dhabi début février, les mots « hérésie » et « blasphème » sont écrits en toutes lettres… N’est-ce pas courageux ? Que demande-t-on de plus ?

Mais ce qu’il faut décrypter dans la démarche des Supérieurs de la Fraternité, c’est le communiqué lui-même, signé du Supérieur général et de ses deux assistants : pièce officielle portant le véritable message de la Maison générale, ce texte est beaucoup plus discret sur les sujets épineux :

Citation 
De tels propos s’opposent au dogme qui affirme que la religion catholique est l’unique vraie religion (cf. Syllabus, proposition 21). S’il s’agit d’un dogme, ce qui s’y oppose porte le nom d’hérésie. Dieu ne peut pas se contredire. A la suite de saint Paul et de notre vénéré fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, sous la protection de Notre Dame, Reine de la Paix, nous continuerons à transmettre la foi catholique que nous avons reçue (cf. 1 Co 11, 23), en travaillant de toutes nos forces au salut des âmes et des nations, par la prédication de la vraie foi et de la vraie religion.

On remarquera la formulation alambiquée « s’il s’agit d’un dogme, ce qui s’y oppose…», prudente circonlocution !

Dans sa déclaration de 1974, Mgr Lefebvre écrivait énergiquement : « Cette Réforme (…) sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie », et il imposait un « refus catégorique »… « pour notre salut » !

Il ne suffit plus, 45 ans après, de renouveler des déclarations de pieuses et bonnes intentions du genre « continuer à transmettre... », « travailler … par la prédication de la vraie foi et de la vraie religion » (d’autres le font aussi, à leur façon : les instituts « ralliés », les Cardinaux Burke et Müller, Mgr Schneider, etc.) … si c’est au final pour s’abstenir, en toute lâcheté, d’affronter personnellement le pape dans une remontrance publique sur ses hérésies, et exiger de lui une solennelle profession de foi catholique ! 

En réalité, on « ménage » secrètement François, on ne l’attaque pas frontalement, on choisit les mots et surtout les silences…

Car c’est de sa « miséricorde » et de ses « gestes paternels » qu’on tient la juridiction sur les sacrements depuis 2015, et l'on ne veut pas renoncer à ce cadeau pontifical - qu’on refuse obstinément de voir comme le « cheval de Troie » introduit par Rome dans la FSSPX -, sachant pourtant que cette renonciation serait un coup de tonnerre qui retentirait jusque dans le bureau du pape ! A sa colère, on pourrait alors juger si François se "moque" vraiment des procédures et du droit canon autant qu'on le prétend.

Rappelons aussi que l’abbé Pagliarani est toujours demandeur d’une reprise des fameuses « discussions doctrinales » avec la Congrégation pour la doctrine de la foi (cf. ses entretiens du 22 novembre 2018 à Rome) dans la perspective d’une régularisation canonique complète : démarche sans issue vu la situation actuelle de l’Eglise évidemment, mais « enfumage » efficace pour faire patienter l’opinion, et donner l’illusion qu’on « résiste » au pape plus intelligemment que ne le fait « la Résistance ».

On connaît la musique depuis près de vingt ans que dure l’opération de rapprochement avec Rome : quand la néo-Fraternité est acculée par les circonstances, elle se recadre sur ses positions historiques de défense de la foi, de la morale, du dogme et de la tradition catholiques… mais elle ne revient jamais sur ses erreurs passées, et surtout elle prend soin de laisser ouvertes les pistes encore possibles d’un accord avec la Rome conciliaire (non convertie).

Les procédés obliques de Mgr Fellay ont laissé là des traces indélébiles.

« Avoir plusieurs fers au feu » dit le proverbe. Les interlocuteurs romains comprennent très bien les messages codés.

C’est là surtout que se cache, à Menzingen comme à Rome, l’« habile hypocrisie cléricale ».

Merci à certains de l’avoir dénoncée, car il faut que les masques tombent, et que désormais « oui » soit « oui », et « non » soit « non »

CMS

samedi 23 février 2019

Cinq sermons sur la vertu de force

Note de Reconquista : ces 5 sermons de M. l'abbé Pivert portent sur la vertu de force.  Une des causes majeures de l'effondrement de la FSSPX dans le bon combat de la Foi vient du défaut de force. D'où cette recherche invraisemblable d'un impossible accord et des pseudo-discussions théologiques de la néo FSSPX avec les pires ennemis de la Foi. Ce défaut de force pourrait un jour nous atteindre. Que ce ne soit jamais le cas ! Il nous faut donc faire des efforts dans cette vertu essentielle pour persévérer jusqu'au bout dans le bon combat et obtenir ainsi la palme de la victoire. 

(Site de l'abbé Pivert)

Sermon n°1 : Ce que n'est pas la vertu de force
Sermon n°2 : La vertu de force
Sermon n°3 : Nécessité du Saint-Esprit pour pratiquer la force
Sermon n°4 : L'acquisition de la vertu de force
Sermon n°5 : La vertu de force au service du bien commun

mercredi 20 février 2019

Sel de la Terre n° 107


ÉDITORIAL
Le combat doctrinal

ÉTUDES
★ Liberté religieuse : La réponse de la Rome conciliaire aux dubia de Mgr Lefebvre
★ Frère LOUIS-MARIE O.P : On nous ressort Sébastien Faure !

TROIS SIÈCLES DE SUBVERSION MAÇONNIQUE
★ Père Jean-Baptiste LEMIUS O.M.I. : Catéchisme sur la franc-maçonnerie d’après l’encyclique Humanum genus de Léon XIII
★ Daniel JACOB : Le complot maçonnique

VIE SPIRITUELLE
★ Cardinal MERRY DEL VAL : Notes de direction

CIVILISATION CHRÉTIENNE
★Louis MEDLER : Élie-Catherine Fréron (1718-1776)

LECTURES
★ DOCUMENTS :
– Les rapports avec Rome (MAUBERT)
Les vertus nécessaires à la jeunesse actuelle (abbé V.-A. BERTO)
– La preuve par Israël (Mgr FREPPEL)

★ RECENSIONS :
– Salazar
– Beccaria, Voltaire et Napoléon
– L’enquête Jésus

★ PARMI LES LIVRES REÇUS

★ « Message aux « gilets jaunes »



Pèlerinage de Pentecôte au Puy

Sous la présidence et avec la participation des quatre évêques de la Fidélité Catholique,

 le pèlerinage de Pentecôte se déroulera au sanctuaire marial du Puy-en-Velay.


Veuillez retenir la date pour que ce pèlerinage soit une grande manifestation de foi, d’amitié catholique, de soutien mutuel.


Le thème de ce pèlerinage sera : "L'urgence de la Vérité".



Vous pouvez télécharger le programme et les inscriptions pour ce pèlerinage : tract pèlerinage

lundi 18 février 2019

Nouvelles du séminaire de Cebu

Les travaux de la construction de la deuxième tour avancent bien !  La base en pierres est quasi terminée et la phase "bambou" va commencer !





L'ancienne tour paraîtra bien petite !

L'abbé Chazal est heureux de nous annoncer la prochaine arrivée d'un séminariste coréen.  Continuons à prier pour les vocations dans les différents séminaires !

dimanche 17 février 2019

Émotions débridées

Kyrie eleison DCIV (9 février 2019)

Pour guerroyer Dieu, l’homme tue sa raison.
Mais elle enseigne encore, à temps et contretemps.


Voici encore un article intéressant tiré du bulletin américain de la TFP (Tradition, Famille, Propriété, édition du 4 janvier). John Horvat observe et critique à bon escient un phénomène fort répandu dans la société moderne : les émotions échappent à tout contrôle et dominent la vie des gens. Certes, nous avons déjà vu (cf. “Commentaires”, N° 590 du 3 novembre 2018) que d’un point de vue catholique la TFP internationale peut prêter le flanc à des critiques plus ou moins sévères (notamment en dépréciant la vraie Église) mais son bulletin américain contient de nombreux articles à la fois réfléchis et accessibles aux catholiques d’aujourd’hui qui doivent vivre dans un monde sans Dieu : tel est le cas de l’article de John Horvat « Comment la sagesse peut aider à combattre la dictature des « Émoticônes ».

Une “émoticône” est l’une de ces petites images numériques, ou icônes, que l’on utilise pour exprimer une idée ou une émotion, tels ces petits visages souriants ou grincheux que l’on trouve libres de droit dans les ordinateurs et qui peuvent être insérés facilement dans un texte pour exprimer toute une variété d’émotions. Horvat prend l’exemple des émoticônes pour montrer concrètement la fréquence avec laquelle les émotions apparaissent dans la société actuelle. Il soutient que les émotions ne sont pas mauvaises en soi, mais qu’elles jouent actuellement un rôle beaucoup trop important dans la vie quotidienne, provoquant des résultats désastreux dans l’ensemble de la société. Horvat montre que lorsque les gens ne veulent pas voir en face la réalité d’un monde où sévissent la misère et la souffrance, les sentiments l’emportent sur les faits. Au lieu de réfléchir, ils s’émeuvent ; si bien que des émotions brutes alimentent, par exemple en politique, la violence qui secoue le monde actuel. Devoir penser pour comprendre les problèmes du monde tels qu’ils sont, peut faire mal ; tandis qu’avec des émotions, je vais me sentir bien ; c’est pourquoi je préfère m’y complaire. Mais les émotions, par nature, ne permettent qu’une compréhension incomplète de la réalité. C’est pourquoi beaucoup de bonnes épouses ont de précieux instincts et de bonnes intuitions, mais elles admettent qu’il faut les soumettre au raisonnement (et non à la tyrannie) de leur mari. D’où la folie qui caractérise la politique d’aujourd’hui, dominée par les émotions. D’où aussi l’efféminement de la Néo-Église de Vatican II, et de ses prêtres conciliaires.

Mais pour quelle raison le raisonnement est-il supérieur à l’émotion ? Parce qu’il découle de la partie supérieure de l’homme (l’intelligence et la volonté), tandis que les émotions appartiennent à la fois à sa partie supérieure ( la volonté) et à sa partie inférieure (les passions). Certes, Notre-Seigneur et Notre-Dame eurent des émotions. Notre-Seigneur pleura sur la tombe de Lazare (Jean XI, 35) ; la Sainte Vierge souffrit beaucoup quand elle crut avoir perdu son fils de 12 ans (Lc. II, 48). Mais de même que par la raison elle soumit sa douleur maternelle au mystère divin (Lc. II, 50) ; de même, 21 ans plus tard, le Christ soumit son agonie humaine dans le jardin de Gethsémani à la volonté de son Père céleste (Mt. XXVI, 39). Car, si tous les animaux ont un appétit ou des passions sensorielles, répondant à des stimuli sensoriels extérieurs, l’homme seul, animal rationnel, possède en plus la faculté supérieure de volonté répondant aux informations fournies par son intelligence. Cette dimension intellective ou rationnelle de l’homme fait totalement défaut aux animaux dépourvus de raison.

Évidemment, personne de sensé n’accusera jamais un animal privé de raison de commettre un péché. Au pire, l’animal ne fait que suivre son instinct. La raison en est que le bien et le mal ne sont perçus que par l’intelligence de l’homme et ne sont alors en tant que tels accomplis que par sa volonté. C’est parce que l’homme est doté d’intelligence et de volonté qu’il a conscience du péché (Jean I, 9) ; c’est ce qui le rend capable de pécher. On voit par là que la volonté de l’homme doit suivre son intelligence supérieure et contrôler ses émotions inférieures ; il ne s’agit ni de réprimer entièrement celles-ci, ni de leur donner complètement libre cours, mais de les maîtriser selon la raison, cette raison innée à l’homme (Jn. I, 9) et qui lui dit ce qui est bien et ce qui est mal.

Il s’ensuit que lorsque les hommes veulent pécher, ils commencent par ternir ou obscurcir leur conscience ; ils peuvent même aller jusqu’à nier qu’ils possèdent la raison, en affirmant que les animaux sont aussi rationnels qu’eux. Entre ces deux extrêmes, ils lâcheront la bride à leurs émotions afin de ne plus penser, de se sentir libres et de se complaire dans leurs passions. Horvat ne va pas jusqu’à dire que ce déchaînement actuel des émotions fait intégralement partie de la guerre totale que l’homme moderne livre contre Dieu, mais c’est vrai – pour nous autres modernes, Dieu n’a qu’à quitter l’univers qu’Il a créé pour que l’homme prenne Sa place et fasse de la Création ce qu’il voudra. Seigneur, ayez pitié de nous !

Kyrie eleison.

lundi 11 février 2019

Sermon de Mgr Zendejas pour la prise de soutane

 Télécharger le sermon de Mgr Zendejas : ici



Décès du R.Père DUPLOYEZ

Source

Le Seigneur a rappelé à lui son fidèle serviteur 
LE R.P. PAUL MAURICE MARIE DUPLOYEZ

réconforté par les sacrements de notre Mère la Sainte Église 
et la bénédiction apostolique

Oblat régulier de Saint Benoît,

Membre de la Société Sacerdotale des Apôtres de Jésus et Marie

Décédé à Hazebrouck le 9 février 2019 à l’aube de ses 85 ans

Né en 1934 dans une famille pieuse, il entra au séminaire diocésain. Mais, remarqué pour sa fidélité à la foi traditionnelle, déjà combattue par les modernistes avant le Concile Vatican II, il fut écarté de l’ordination sacerdotale par le supérieur du séminaire qui lui reprochait de ne pas avoir l’esprit de l’Église et, notamment, de trop faire référence à Jésus-Christ.

Heureusement le Père Abbé de l’abbaye bénédictine Saint Paul de Wisque le prit sous sa protection et le fit ordonner au titre d’oblat régulier de l’abbaye.

Le Père Maurice n’appartenait donc pas au diocèse, ce qui n’empêchait pas ses confrères de profiter de ses services. Il consacra l’essentiel de son activité à l’enseignement secondaire. Il fonda même une école au service de la Tradition, laquelle école dut fermer lors de l’ouverture de l’école de Camblain-l’Abbé par la Fraternité Saint Pie X.

Entre temps, il accepta plusieurs missions confiées par le Père Abbé, notamment de prêter son concours à la fondation d’un institut bénédictin pour handicapés et de prêcher plusieurs retraites.

Je ne sais à quelle date, ni à la suite de quel événement, le Père Abbé de Solesmes, grand responsable des oblats réguliers lui reprocha de s’être écarté de l’Église, le raya du nombre des oblats bénédictins et lui demanda de renvoyer son habit, ce que le Père ne fit évidemment pas.

Il racontait avec émotion une retraite prêchée par Mgr Lefebvre, organisée par le Père André, d’Angers, pour les nombreux prêtres dans la même situation que lui, mis au ban des diocèses. C’était en 1980 ou 1981. Il s’y était rendu avec plusieurs confrères du Nord et Mgr Lefebvre avait beaucoup réconforté et encouragé ces prêtres. – C’est lors de cette retraite que le curé d’Issigeac avait décidé de reprendre la soutane au lieu du clergyman, de reprendre la messe traditionnelle et de se déclarer ouvertement en faveur de Mgr Lefebvre et de la Tradition. – Le Père Maurice me raconta comment Mgr Lefebvre, au début de la retraite, lui demanda avec sa bonté cordiale si tout allait bien. Non, Monseigneur, le répondit le Père Maurice, et, au nom de mes confrères du Nord dont je suis le porte-parole, je dois vous dire qu’on ne nous a pas servi de café après le repas ! Mgr Lefebvre étant lui-même du Nord comprit la gravité de la chose et se rendit immédiatement à la cuisine pour faire servir un café à tous ces bons prêtres.

Malheureusement, la Fraternité Saint Pie X ne poursuivit pas cette amitié et, après avoir su profiter des services du Père Maurice, finit par l’oublier totalement.

Heureusement, il entendit parler de la fidélité catholique et de Mgr Williamson et prit contact avec moi pour entrer dans notre clergé. Mgr Williamson lui écrivit une très belle lettre, puis Mgr Faure le reçut dans sa société des Apôtres de Jésus et de Marie.

Il m’écrivait régulièrement des lettres très confraternelles et se prépara à rendre visite à notre communauté du prieuré Notre-Dame du Christ-Roi. Malheureusement, la maladie l’en empêcha et je le visitai chez lui, ainsi ensuite que Mgr Faure. Dire sa joie de nous recevoir est impossible.

Ayant consacré les dernières années de sa vie à un apostolat actif auprès des malades et des mourants, si souvent privés de secours spirituels, il en reçut la juste récompense.

La maladie s’étant durement manifestée peu avant Noël, je lui proposai les derniers sacrements qu’il reçut le 28 janvier, avec joie et en pleine possession de ses moyens, ayant célébré sa messe la veille. Dieu ayant ainsi voulu que tout fut en ordre, lui épargna en outre de devoir finir sa vie à l’hôpital et c’est sans agonie qu’il appela à lui sa belle âme.

Il fut soigné avec un dévouement extrême par son neveu et filleul qui, avec son épouse, après l’avoir aidé et assisté pendant des années, poursuivirent leurs soins attentifs dans sa dernière maladie jusqu’à sa mort.

La messe d’inhumation sera célébrée dans l’intimité par Mgr Faure que j’assisterai dans les cérémonies, le 14 février 2019 à 10 h 30 à l’église Saint-Jean Baptiste de Berck-sur-Mer

Je vous serais reconnaissant de dire un De profundis et un Ave Maria pour lui.

Abbé François Pivert

vendredi 8 février 2019

Mgr Williamson vs Mgr Huonder

Le 24 octobre 2012, la néo FSSPX renvoyait un de ses évêques les plus éminents. Six ans plus tard, la même néo FSSPX accueille généreusement en son sein un évêque moderniste. 

Nos amis anglophones ont réalisé cette excellente vidéo qui résume tout le drame en quelques minutes. A voir absolument ! 


jeudi 7 février 2019

Mgr LEFEBVRE ET LA JURIDICTION

C'est l'hiver ... à Menzingen ! 

Quand la néo-FSSPX se condamne elle-même…

La Maison générale de Menzingen sait conserver longtemps le silence sur les questions qui la gênent : exemple ancien l’affaire Vigano, exemple récent le cas de l’évêque suisse Huonder…
Mais quand elle communique, elle diffuse sur son site FSSPX-News des nouvelles variées sur l’actualité religieuse et politique de la planète, célèbre les grandes dates du calendrier liturgique ou évoque des thèmes spirituels. Au titre du divertissement culturel, elle s’intéresse aux événements de l’histoire, aux découvertes archéologiques, aux chefs d’œuvre de l’art,  et   autres sujets   assez   éloignés  des questions  centrales   du   combat  catholique,   « branding » oblige !
Parfois aussi, elle publie des textes plus sérieux justifiant sa « fidélité » – pense-t-elle ! – aux positions historiques héritées de Mgr Lefebvre, dans l’objectif évident de neutraliser auprès de son public les reproches de la « Résistance ».
Mais à ce petit jeu malin, il arrive qu’elle se prenne les pieds dans ses propres contradictions !

Sur le forum de la Fidélité, CMS nous en fournit un exemple récent lié au problème de la juridiction, suivi de son commentaire :

Dans sa livraison du 30 janvier 2019, le site de la Maison générale FSSPX-News publie un article « Obéissance vraie et fausse obéissance », d’où l’on peut extraire ce qui suit :

Citation :

« On relira avec fruit le chapitre XVIII de la Lettre ouverte aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre, intitulé L’obéissance vraie (réédition Clovis, 2016). En voici quelques extraits dont on verra toute l’actualité, 33 ans après leur première parution :
(…)
Dans l’Eglise, il n’y a aucun droit, aucune juridiction qui puisse imposer à un chrétien une diminution de sa foi. Tout fidèle peut et doit résister à quiconque touche à sa foi, appuyé sur le catéchisme de son enfance. S’il se trouve en présence d’un ordre la mettant en danger de corruption, la désobéissance est un devoir impérieux. »
(…) 
(nb : caractères mis en gras par nos soins).

Commentaire :

Mgr Lefebvre énonçait cette règle de bon sens dans l’un des ouvrages majeurs de son combat pour la foi (1ère édition 1985), en un temps où le « droit » était déjà le nouveau Code de 1983, qui contient on le sait plusieurs dispositions en rupture avec le magistère traditionnel, certaines tombant carrément sous le coup de l’hérésie. Quant à la « juridiction », elle était celle dont jouissaient à l’époque tous les évêques de l’Eglise catholique (mais dont il se trouvait personnellement privé, étant suspens a divinis depuis une dizaine d’années).

Si les nombreuses déviations répandues dans l’Eglise au milieu des années 80 appelaient déjà, selon le Prélat, un discernement en vue de protéger la foi, et exigeaient le cas échéant une « désobéissance catholique », qu’aurait-il dit de la Rome d’aujourd’hui et de son auto-destruction accélérée, conduite avec ténacité du haut en bas de sa hiérarchie ?

Qu’aurait-il dit surtout, s’il avait vu ses successeurs se laisser placer sans résistance dans l’orbite de cette nouvelle Rome, plus « conciliaire » que jamais, en acceptant du pape François – et l’en remerciant même ! - les « facilités » d’une juridiction officielle sur les sacrements… lui qui, de 1976 à sa mort, sous le coup des sanctions romaines, fut réduit à user du régime de la suppléance canonique pour exercer son sacerdoce et son épiscopat.

Certains objecteurs prétendront que la concession par le pape de la juridiction  de  l’Eglise  aux membres  d’une  société   sacerdotale  n’a   rien,  par   elle-même,   d’un  « ordre mettant (la foi) en danger de corruption » (pour reprendre les termes de Mgr Lefebvre). Selon le sens habituel des mots, peut-être…

Mais raisonner de la sorte, c’est faire preuve d’une désarmante naïveté, d’une totale déconnection du réel ; c’est tout ignorer des procédés obliques du pape et de son habileté redoutable dans la conduite de la révolution ecclésiale : épisode récent, François a déclaré qu’il n’abrogerait pas la loi du célibat pour le clergé de rite latin, … mais il admet étudier sérieusement l’ordination d’hommes mariés viri probati pour les zones pastorales en manque cruel de prêtres, îles du Pacifique ou Amazonie par exemple ! Qu'en sera-t-il demain en Europe et sur d'autres continents, à voir le taux de remplissage moyen des séminaires ? Vous suivez ?...

L’an   dernier,  un  ancien  professeur  à   Ecône  faisait  finement   observer    qu’une   « décision officielle » (de l’Eglise actuelle) pouvait être « matériellement bonne » tout en étant « subtilement  subversive »  voire  « profondément  radioactive »,  car « irradiée par les erreurs libérales du Concile », ce "Tchernobyl de l'Eglise". Pourquoi donc la concession d’une juridiction par le pape échapperait-elle à une si sage mise en garde ? N'est-ce pas une "décision officielle" ? N'est-elle pas "matériellement bonne" ?

Pour sa part, la FSSPX jure, la main sur le cœur, qu’elle n’acceptera pas d’exécuter un « ordre mettant en danger la foi », et en cela elle s’estime parfaitement fidèle au Fondateur. Dont acte !

Mais est-elle consciente du risque bien plus lourd qu’elle accepte parallèlement en se soumettant de façon stable à la discipline sacramentelle d’une autorité gravement défaillante dans la foi ? Ne voit-elle pas que le « cadeau » de ce pape (qui se dit lui-même « rusé » - un po’furbo  en italien - faut-il le rappeler) n’est qu’un traquenard destiné à contenir, pour la paralyser, la force combative de la Tradition dans son affrontement avec Rome ? Lorsque la Fraternité remercie son bienfaiteur, pourquoi s’élèverait-elle ensuite avec détermination contre son magistère hétérodoxe ? Peut-on adresser une correctio  doctrinale  solennelle  et  publique  à  celui  qui  vous « tient » comme ministre de « ses » sacrements ?

Il ne faut pas oublier que cette juridiction vient de l’Eglise certes, mais agissant sous son état d’Eglise « conciliaire », saccagée dans sa doctrine et sa liturgie, défigurée par des scandales inouïs dans le domaine de la foi et des mœurs, sans parler de ses complicités avec le nouvel Ordre mondial. Dans un jugement objectif sur la question, on n’a pas le droit de faire l’impasse sur ce contexte, ni bien entendu sur le contenu théologique et moral de l’enseignement habituel venant de Rome, « néo-moderniste et néo-protestant » selon les termes de Mgr Lefebvre.

Dès lors, serait-il imaginable que le « pape de la miséricorde » envers les homosexuels et les divorcés remariés ait décidé d’accorder une juridiction à la Fraternité pour que celle-ci s’autorise à refuser les sacrements aux contrevenants impénitents ? De même, croit-on sérieusement que le même pape ait voulu permettre aux époux de s’unir dans un prieuré de la FSSPX sous la juridiction déléguée par l’évêque du lieu, pour qu’ils se voient par la suite interdire d’invoquer au confessionnal la pastorale « conciliaire » du mariage, et devant les officialités diocésaines, les dispositions du nouveau Droit canon sur les cas de nullité ?

En somme, la Fraternité prétend continuer à « résister à Rome », mais elle s’est placée dans la situation de ne pas pouvoir exercer efficacement cette résistance.

Sur le plan général du combat doctrinal, ce ne sont pas des « discussions » savantes dans les bureaux des Congrégations romaines qui feront revenir les modernistes à la foi de la « Rome éternelle », et Menzingen le sait parfaitement depuis l’échec de 2009-2011. Par conséquent, la relance prochaine de ces colloques doctrinaux ressemble à une opération de diversion, dans l’attente d’un assoupissement de l’opinion interne de la Fraternité. A moins qu’elle serve aussi - l’un n’empêche pas l’autre ! - à négocier discrètement les derniers « paliers » du processus de régularisation canonique toujours en cours.

Sur le plan sacramentel, de sévères déconvenues sont à prévoir : les confesseurs se verront placés – ils le sont déjà, sans doute - dans des dilemmes de conscience intenables, tiraillés entre leurs positions doctrinales traditionnelles et le laxisme des pratiques couramment admises par une Eglise… de laquelle ils tiennent le pouvoir d’absoudre ! Plus grave encore dans le cas du mariage, la Fraternité sera amenée à collaborer malgré elle à la ruine de certains couples parmi ses fidèles, puisqu’elle ne pourra pas les soustraire à l’application néfaste du nouveau Droit canon, après avoir scellé leur union par délégation de l’Ordinaire diocésain.

En l’occurrence donc, la seule et bonne question posée par Mgr Lefebvre aux autorités de la Fraternité aurait été celle-ci : « Rome a-t-elle renoué avec son magistère constant et sa tradition bimillénaire ? ».

La réponse étant négative, la règle de prudence énoncée dans son ouvrage de 1985 cité en tête aurait amené ce Bon Pasteur à conclure qu’il n’est pas, et ne sera jamais possible d’accepter une quelconque juridiction provenant d’une autorité qui « impose » à toute la chrétienté une « diminution de sa foi », pire encore une véritable apostasie collective !

S’il avait été compris et respecté, le solennel avertissement de cette “Lettre aux catholiques perplexes ” aurait dû conduire les membres de la Fraternité à refuser les actes posés par Mgr Fellay de sa seule autorité en 2015, 2016, et 2017 en ce qui concerne la juridiction reçue de Rome. Et la même priorité du Fondateur pour la sauvegarde de la foi devrait aujourd’hui empêcher son successeur l’abbé Pagliarani de persister dans son silence sur cette grave question des sacrements.

Morale de l’histoire : les chargés de communication de Menzingen seraient bien inspirés désormais de se relire avec soin… avant de citer imprudemment des textes de Mgr Lefebvre susceptibles de discréditer coram populo les positions de leurs Supérieurs !

lundi 4 février 2019

Mgr Huonder versus Mgr Lazo

Mgr Lazo à Lourdes
Mise à jour de la parution du 3 février

Certaines personnes de la FSSPX, plutôt embarrassées par les réactions de la Fidélité catholique au sujet de l’arrivée prochaine d'un évêque conciliaire dans une école suisse de la Fraternité, essayent de se rassurer sur la portée de l’événement en prétextant que cet évêque ne serait là qu'en « résidence de retraite » . 

Hélas, les divers documents et photos publiés au sujet de Mgr Vitus Huonder ne semblent pas plaider pour sa vraie conversion à la Tradition, sans qu’il soit porté de jugement, bien sûr, sur les intentions profondes d’un évêque qui a peut-être subi à contre-cœur son épiscopat à Coire et les ultra-modernistes de son diocèse.

Mais une chose est d’être déçu par une expérience pastorale difficile, autre chose est de se convertir à l'authentique tradition de l’Eglise et de prêcher le bon combat catholique à la suite de Mgr Lefebvre. S’agissant d’un évêque, la dénonciation et le redressement des erreurs ambiantes qui menacent la foi des fidèles ne sont pas facultatifs !

Un passé pas très éloigné (mai 1998) nous a donné l’exemple d’une conversion radicale d’un évêque philippin, Mgr Salvador Lazo, suite à sa prise de conscience de l’apostasie en cours dans l’Eglise. Il a alors compris la nécessité du combat doctrinal pour défendre la Tradition contre Rome, et il a coupé matériellement, et surtout intellectuellement, avec ses confrères.

Voulant manifester sa rupture avec le modernisme, "égout collecteur de toutes les hérésies" selon Saint Pie X, et avec l’ensemble de ses manifestations « conciliaires » et « post-conciliaires », Mgr Lazo a prononcé publiquement une magnifique profession de foi.  Inutile de parler de la colère de Jean Paul II et des évêques philippins...

(L'attention du lecteur est attirée sur la conclusion de notre article, qui est très importante.  Voir ci-dessous)

Voici d'abord cette déclaration de foi qui a fait suite à une réunion inter-confessionnelle aux Philippines :


PROFESSION DE FOI DE MONSEIGNEUR LAZO

Le 8 mai 1998, le cardinal Sin, archevêque de Manille aux Philippines, a organisé une grande réunion inter-confessionnelle pour des élections pacifiques, invitant bouddhistes, musulmans, protestants, taoïstes, ainsi que des cultes indigènes, à prier dans la cathédrale de l'Immaculée Conception, renouvelant ainsi à Manille le scandale d'Assise.

Le 17 mai 1998, Monseigneur Salavador LAZO, évêque émérite de La Union, a envoyé une lettre ouverte au cardinal Sin, lui reprochant d'avoir transgressé publiquement le Premier Commandement de Dieu et lui rappelant les sanctions prévues par le Code de Droit Canon (suspicion d'hérésie, selon le canon 2316 du code de 1917..., imposition d'une peine juste suivant le nouveau code), ainsi que la menace de Notre-Seigneur de jeter dehors "le sel qui a perdu sa saveur". Il l'appelle à "revenir à la vraie foi catholique, la foi d'un Saint-Pie V, qui a vaincu à Lépante, d'un Pie XI qui, dans son encyclique Mortalium Animos a déjà condamné ce que vous venez de faire."

Le 18 mai, dans un communiqué de presse, il annonce qu'il fera le 24 mai une profession solennelle de Foi adressée à Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, dans notre église Notre-Dame des Victoires, et invite la presse à couvrir l'événement.

Le dimanche 24 mai, après la sainte messe dans notre église, Monseigneur Lazo a donc fait cette profession solennelle de Foi, largement couverte par la presse. En voici le texte:

Ma Déclaration de Foi


A Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II 
Évêque de Rome et Vicaire de Jésus-Christ,
Successeur de saint Pierre, Prince des Apôtres,
Suprême Pontife de l'Eglise Universelle,
Patriarche d'Occident, Primat d'Italie,
Archevêque et Métropolitain de la Province de Rome,
Souverain de la Cité du Vatican. 
Jeudi de l'Ascension, 21 mai 1998 
Très Saint Père, 
En ce dixième anniversaire de la consécration de quatre évêques Catholiques par Son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre pour la survie de la Foi Catholique, par la grâce de Dieu, je déclare que je suis Catholique Romain. Ma religion a été fondée par Jésus Christ quand Il a dit à Pierre: "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise." (Mat., 16,18)  
Saint Père, mon Credo est le Credo des Apôtres. Le dépôt de la Foi vient de Jésus-Christ et était complet à la mort du dernier Apôtre. Il a été confié à l'Eglise Catholique Romaine pour servir de guide pour le salut des âmes juqu'à la fin des temps. 
Saint Paul ordonna à Timothée: "Ô Timothée, garde le dépôts" (1, Tim., 6, 20), le dépôt de la Foi! 
Saint Père, il semble que Saint Paul me dit: "Garde le dépôt... Un dépôt c'est ce que l'on vous a confié, non ce que vous avez découvert. Vous l'avez reçu; vous ne l'avez pas tiré de votre propre fond. Il ne dépend pas de l'invention personnelle, mais de la doctrine. Il n'est pas pour votre usage privé, mais il appartient à la Tradition publique. Il ne vient pas de vous, mais il est venu à vous. Vis-à-vis de lui, vous ne pouvez agir comme son auteur, mais seulement comme son gardien. Vous n'en êtes pas l'initiateur, mais le disciple. Il ne vous appartient pas de le régler, mais d'être réglé par lui." (Saint Vincent de Lérins, Commonitorium, n° 22) 
Le Saint Concile de Vatican I enseigne que " la doctrine de Foi que Dieu a révélée n'a pas été proposée comme une découverte philosophique à faire progresser par la réflexion de l'homme, mais comme un dépôt divin confiée à l’Épouse du Christ pour qu'elle le garde fidèlement et le présente infailliblement. En conséquence, le sens des dogmes sacrés qui doit être conservé à perpétuité est celui que notre Mère la sainte Eglise a présenté une fois pour toutes et jamais il n'est loisible de s'en écarter sous le prétexte ou au nom d'une compréhension plus poussée." (Constitution Dogmatique Dei Filius, DzS 1800) 
"Le Saint-Esprit a été promis aux successeurs de Pierre, non pour qu'ils fassent connaître sous sa révélation une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la Révélation transmise par les Apôtres, c'est-à-dire le dépôt de la Foi." (Vatican I, constitution dogmatique Pastor Aeternus, DzS 1836) 
De plus, "le pouvoir du Pape n'est pas illimité: non seulement il ne peut rien changer à ce qui est d'institution divine, par exemple, supprimer la juridiction épiscopale, mais, placé pour édifier et non pour détruire, il est tenu de par la loi naturelle à ne pas jeter la confusion dans le troupeau du Christ." (Dictionnaire de Théologie Catholique, t. II, col. 2039-2040) 
Saint Paul lui aussi affermissait ainsi la Foi de ses convertis: "Mais si nous ou un ange du Ciel vous prêchait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème!" (Gal., 1,8) 
Comme évêque catholique, voici brièvement ma position sur les réformes post-conciliaires du deuxième concile du Vatican. Si les réformes conciliaires sont conformes à la volonté de Jésus-Christ, alors je collaborerais volontiers à leur réalisation. Mais si les réformes conciliaires sont planifiées pour la destruction de la Religion Catholique fondée par Jésus-Christ, alors je refuse de donner ma coopération.

Saint Père, en 1969, une notification de Rome fut reçue à San Fernando, dans le diocèse de La Union. Elle disait que la messe latine tridentine devait être supprimée et que le Novus Ordo Missae devait être utilisé. Aucune raison n'était donnée. Du fait que l'ordre venait de Rome, il fut obéi sans protestations (Roma locuta est, causa finita est). 
J'ai pris ma retraite en 1993, 23 ans après ma consécration épiscopale. Depuis ma retraite, j'ai découvert la vraie raison de la suppression illégale de la messe latine traditionnelle. La messe ancienne était un obstacle à l'introduction de l’œcuménisme. La Messe Catholique contenait les dogmes catholiques, que les Protestants nient. Afin d'arriver à l'unité avec les sectes protestantes, la Messe latine Tridentine devait être mise au rancart et remplacée par le Novus Ordo Missae. 
Le Novus Ordo Missae fut composé par Mgr Annibale Bugnini, un franc-maçon. Six ministres protestants ont aidé Mgr Bugnini à la fabriquer. Les novateurs prirent soin qu'aucun dogme catholique, offensant aux oreilles protestantes, ne soit laissé dans les prières. Ils ont supprimé tout ce qui exprimait pleinement les dogmes catholiques et l'ont remplacé par des textes très ambigus de tendance protestante et hérétique. Ils ont même changé la forme de la Consécration donnée par Jésus-Christ. Avec de telles modifications, le nouveau rite de la Messe devint plus Protestant que Catholique. 
Les Protestants affirment que la Messe n'est qu'un simple repas, une simple communion, un simple banquet, un mémorial. Le Concile de Trente a insisté sur la réalité du sacrifice de la Messe, qui est le renouvellement non sanglant du sacrifice sanglant du Christ sur le Calvaire. "C'est pourquoi, Lui, notre Dieu et Seigneur, bien qu'Il allait s'offrir Lui-même une fois pour toutes à Dieu le Père sur l'autel de la Croix, [...] offrit à Dieu le Père son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin lors de la dernière Cène, la nuit où Il fut livré, afin de laisser à l'Eglise, son épouse bien aimée, un sacrifice qui soit visible (comme l'exige la nature humaine), par lequel le sacrifice sanglant accompli une fois pour toutes sur la Croix puisse être présenté de nouveau" (DzS 938). La messe est aussi par voie de conséquence une communion au sacrifice qui vient d'être célébré : un banquet où l'on mange la Victime immolée en sacrifice. Mais s'il n'y a pas sacrifice, il n'y a pas communion avec Lui. La Messe est d'abord et avant tout un sacrifice et en second lieu une communion ou repas. 
On doit aussi remarquer que dans le Novus Ordo Missae, la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie est implicitement niée. La même observation est aussi vraie au sujet de la doctrine de l'Eglise sur la Transsubstantiation.

En relation avec cela, le prêtre, qui était autrefois un prêtre offrant un sacrifice, a été rabaissé dans le Novus Ordo Missae au rôle de président d'une assemblée. Maintenant il est le président de l'assemblée. Pour ce rôle il se tient face au peuple. Dans la Messe Traditionnelle au contraire, le prêtre se tient face au Tabernacle et à l'autel où se trouve le Christ. 
Après avoir pris conscience de ces changements, j'ai décidé d'arrêter de dire le nouveau rite de la Messe, que j'avais dit pendant plus de 27 ans en obéissance à mes supérieurs ecclésiastiques. Je suis revenu à la Messe latine Tridentine parce que c'est la Messe instituée par Jésus-Christ à la dernière Cène, le renouvellement non sanglant du sacrifice sanglant de Jésus-Christ sur le Calvaire. Cette messe de toujours a sanctifié des millions de chrétiens au cours des siècles. 
Saint Père, avec tout le respect que j'ai pour vous et pour le Saint Siège de Saint Pierre, je ne peux pas suivre votre enseignement personnel sur "le salut universel", il est en contradiction avec les Saintes Écritures. 
Saint Père, est-ce que tous les hommes seront sauvés ? Jésus-Christ voulait que tous les hommes soient rachetés. Il mourut de fait pour nous tous. Cependant tous les hommes ne seront pas sauvés, parce que tous les hommes ne remplissent pas les conditions nécessaires pour être au nombre des élus de Dieu au Ciel. 
Avant de monter au Ciel, Jésus-Christ confia à ses apôtres le devoir de prêcher l’Évangile à toute créature. Ses instructions indiquaient déjà que les âmes ne seraient pas toutes sauvées. Il dit: "Allez dans le monde entier et prêchez l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné." (Marc, 16, 15-16) 
Saint Paul tenait le même langage à ses convertis: "Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu? Ne vous trompez pas: ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les sodomites, ni les voleurs, ni les avides, ni les ivrognes, ni les injurieux, ni les bandits ne posséderont le Royaume de Dieu." (1, Cor., 6, 9-10) 
Saint Père, devons-nous respecter les fausses religions ? Jésus-Christ n'a fondé qu'une seule Église au sein de laquelle on peut être sauvé. C'est la Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine. Quand Il donna toutes les doctrines et vérités nécessaires pour être sauvé, le Christ ne dit pas : "Respectez toutes les fausses religions." En fait, le Fils de Dieu a été crucifié sur la Croix parce qu'Il a été sans compromis dans ses enseignements. 
En 1910, dans sa lettre Notre Charge Apostolique, le Pape saint Pie X a mis en garde contre l'esprit interconfessionnel car il fait partie du grand mouvement d'apostasie organisé dans tous les pays pour une Eglise Mondiale. Le Pape Léon XIII a averti que "traiter toutes les religions de la même manière ... est calculé pour amener la ruine de toute forme de religion, et spécialement de la Religion Catholique qui, étant la seule vraie, ne peut sans grande injustice être regardée comme simplement égale aux autres religions." (Encyclique Humanum Genus). Le processus va DU CATHOLICISME AU PROTESTANTISME, DU PROTESTANTISME AU MODERNISME, DU MODERNISME A L' ATHEISME. 
L’œcuménisme, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, est diamétralement opposé à la doctrine et à la pratique Catholique Traditionnelle. Il ravale la seule vraie Religion, fondée par Notre-Seigneur, au même niveau que les religions fausses, œuvres des hommes - chose que les papes au cours des siècles ont strictement interdit aux Catholiques de faire. "Il est évident que le Siège Apostolique ne peut d'aucune façon prendre part à ces assemblées (œcuméniques), et qu'il n'est d'aucune manière permis aux Catholiques de donner à de telles entreprises leur encouragement ou soutien." (Pape Pie XI, Mortalium Animos) 
Je suis pour la Rome éternelle, la Rome des saints Pierre et Paul. Je ne veux pas suivre la Rome maçonnique. Le Pape Léon XIII a condamné la Franc-maçonnerie dans son encyclique Humanum Genus en 1884. 
Je n'accepte pas non plus la Rome moderniste. Le Pape Saint Pie X a condamné le modernisme dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis, en 1907.

Je ne sers pas la Rome contrôlée par les Francs-maçons qui sont les agents de Lucifer, le Prince des démons. 
Mais je soutiens la Rome qui conduit l'Eglise Catholique fidèlement afin d'accomplir la volonté de Jésus-Christ, la glorification du Dieu trois fois saint, Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. 
Je m'estime heureux d'avoir reçu en cette crise de l’Église Catholique la grâce d'être revenu à l’Église qui adhère à la Tradition Catholique. Dieu merci, je dis de nouveau la messe latine traditionnelle - la Messe instituée par Jésus à la dernière Cène, la Messe de mon ordination. 
Daignent la Bienheureuse Vierge Marie, Saint Joseph, Saint Antoine mon saint patron, Saint Michel et mon ange gardien m'aider à demeurer fidèle à l’Église Catholique fondée par Jésus-Christ pour le salut des hommes. 
Puissé-je obtenir la grâce de demeurer jusqu'à la mort dans le sein de la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine, qui adhère aux anciennes traditions et d'être toujours fidèle prêtre et évêque de Jésus-Christ, Fils de Dieu. 
Très respectueusement, 
Monseigneur Salvador L. Lazo, DD
Evêque émérite, Diocèse de San Fernando de La Union
Le texte original a été envoyé au Pape et au cardinal Sin, accompagné des documents suivants :
Déclaration de Monseigneur de Castro Mayer du 30 juin 1988 (Jour de la consécration des quatre évêques)
      Lettre ouverte au Pape, par Monseigneur Lefebvre et Monseigneur de Castro                      Mayer, du 21 novembre 1983 

Déclaration de Monseigneur Lefebvre du 21 novembre 1974  

"Quelques points de doctrine concernant les évêques" (Sur la sollicitude que les évêques doivent avoir pour l'Eglise Universelle)  

"Je rejette le Novus Ordo Missae (nouvelle messe) pour de nombreuses raisons", histoire du retour de Monseigneur Lazo à la Tradition Catholique. (dont on peut trouver le récit dans l'Angelus) 
Lire aussi le discours de Mgr Lazo à Ecône le 27 octobre 1996 dans "Le Sel de la Terre" N° 21
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Conclusion : 


Nous attendons que Mgr Huonder fasse comme son confrère Mgr Lazo, et subisse les foudres de François.

Les fidèles n'ont que faire de la publication de professions de foi en copier-coller comme celle de Mgr Lazo, parue bizarrement aujourd'hui même sur le site de la Porte latine.

Ce qu'on attend d'un évêque catholique, c'est :

1° Qu'il soit validement ordonné prêtre et évêque (les nouveaux rites sont au moins douteux), autrement dit que Mgr Huonder soit au minimum réordonné et sacré sous condition.

2° Qu'il fasse de lui-même une profession de foi nettement antimoderniste,... une publication sur la Porte latine ne l'engageant en rien bien évidemment. 

dimanche 3 février 2019

"Catholiques, êtes vous des lumières ?"

Sermon abbé Salenave pour la chandeleur à Vedrin : 
"Catholiques, êtes vous des lumières ?"