samedi 25 mars 2023

Décès de M Pivert

M Pivert (Père de M l'abbé François Pivert) est décédé ce vendredi 23 mars dans la soirée muni des sacrements de l’Église, après avoir accepté la mort qu’il a vue venir et avoir eu le temps de remercier les siens.

Nous prions pour le repos de l'âme de ce solide pilier de la Tradition catholique et fervent patriote.

La cérémonie d'inhumation aura lieu jeudi 30 mars prochain à 12 h 30 chez la famille Pivert 13 rue Bihorel, Rouen

vendredi 17 mars 2023

Trois ennemis

A la mi Carême, ces mots de Mgr Williamson sont les bienvenus pour nous encourager à poursuivre le combat qui nous mènera à Pâques, à la résurrection.

KE 817 (11 mars 2023)

Bien faire le Carême, en un mot : M’- A – P -pliquer  :

M -ortifications, A -umônes et P -rières.


Dans l’année, le Carême est une période idoine pour faire le point sur un trio bien connu d’ennemis de l’âme humaine, déterminés à expédier les âmes en enfer, à savoir le Monde, la Chair et le Diable. Il est particulièrement intéressant de noter toutes les formes, lieux et temps divers où ils se signalent tous les trois  : ce qui suggère avec certitude qu’ils sont réels. Ce trio apparaît ainsi dans l’Ancien et le Nouveau Testament, durant les propres tentations de Notre Seigneur et dans la vie de ceux qui le suivent, religieux comme laïcs.


Ancien Testament : au tout début du genre humain, lors de la Chute d’Adam et Ève (Gn. 3, 1–7), le trio apparaît dans les paroles rusées du Diable tentant Ève. La Chair – le Diable provoque Ève à manger de la pomme que Dieu leur avait interdit de manger, mais qui avait l’air
si attirante. Le Monde – lorsqu’Ève objecte que Dieu les a prévenus qu’ils mourraient s’ils en mangeaient, le Diable répond par un mensonge caractérisé : « Vous ne mourrez pas ». Votre existence heureuse en ce monde se prolongera sans interruption, comme au jardin d’Éden. Le Diable, à l’aide d’un autre mensonge, flatte la vanité et l’orgueil d’Ève : « Vous serez comme des dieux ». Le péché originel porte la marque du trio.


Notre Seigneur : lors de sa tentation au désert, le trio est évidemment présent (Mt 4, 1–12). La Chair – le Diable provoque d’abord Notre Seigneur à changer les pierres du désert en pain, car Il jeûne depuis 40 jours et son estomac doit bien réclamer quelque chose à manger. Le Monde – ensuite, le Diable Le tente pour qu’il accomplisse un miracle stupéfiant afin d’impressionner les foules mondaines, tout comme un saut en chute libre du haut d’un immeuble impressionnerait les amateurs de sport. Enfin, le Diable Lui offre le pouvoir politique mondial qu’il détient, si seulement Il se prosterne et l’adore. Notre Seigneur chasse le Diable chaque fois avec des citations de l’Écriture : Dieu premier servi.


Nouveau Testament : Dans la première épître de saint Jean aux premiers Chrétiens, l’Apôtre bien-aimé de Notre Seigneur fait une référence claire au même trio : «  Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la Chair, ou convoitise de la chair, le Monde, ou convoitise des yeux, le Diable, ou orgueil de la vie, ne provient pas du Père, mais du Monde » (1 Jn 2, 15–16). La « convoitise des yeux » est le désir de l’âme de profiter de toutes les gloires de ce monde, comparable à celui de touristes avides de voir toutes les curiosités dans leur guide.

Remède des religieux chrétiens : De nombreux chrétiens ont appartenu à des Ordres ou des Congrégations religieuses et, du moins avant Vatican II, ont professé le triple vœu de pratiquer jusqu’à la mort trois vertus dans lesquelles, à nouveau, sort nettement le trio  : pauvreté, chasteté, obéissance. Contre le Monde, la pauvreté ; contre la Chair, la chasteté ; contre l’Orgueil du Diable, l’obéissance. Devoir obéir à une autorité ou un commandement venant d’en haut est toujours une source d’humilité. Seuls ceux qui sont déjà humbles ne ressentent pas cette humiliation. La tentation de la révolte est toujours là. Nous arrivons enfin au trio important des –


Remèdes de Carême pour les laïcs : les résolutions de Carême peuvent aussi être divisées selon le trio : contre ma Chair, quelque mortification. Il n’est pas nécessaire qu’elle soit lourde, mais il faut qu’elle soit réelle et qu’elle soit dirigée contre les désirs de la chair. Le matin par exemple, de l’eau froide pour me laver, ou tiède tout au plus. À table, retrancher quelque chose qui soit agréable à manger ou à boire mais qui n’est pas strictement nécessaire, par exemple du sucre ou du vin. Dans l’intention de Dieu qui connaît ma faiblesse, un simple geste peut suffire, surtout quand ma pratique persévérante de ce petit geste prouve que ma volonté est impliquée, et pas seulement mes sentiments.

Contre ma mondanité, ou amour de ce Monde, un peu d’aumône. Là encore, le geste n’a pas besoin d’être héroïque, ni de m’appauvrir ou d’appauvrir ma famille, mais Dieu verra et récompensera tout ce que j’entreprendrai et maintiendrai en vue de partager, avec quiconque est dans le besoin, une partie de ce qu’Il m’a donné, et dont ma famille ou moi-même n’avons pas strictement besoin.

Enfin, contre mon Orgueil de la vie, une nouvelle habitude de prière – la prière rendra toujours humble devant Dieu. Cinq mystères du Rosaire, fidèlement, chaque jour ? Ou utiliser la motivation du Carême pour se lancer dans les quinze Mystères ? Le Rosaire est une humble prière,
sans aucun doute. Commencer à le réciter par peur, après que les bombes aient commencé à pleuvoir, c’est toujours bon à prendre, mais commencer par la Foi avant les bombardements, c’est mieux.

Kyrie eleison.

jeudi 16 mars 2023

Croisade de la charité

 En ce mois de mars, mois consacré à Saint Joseph, méditons et trouvons en lui un vrai modèle de la Charité bien comprise.



jeudi 9 mars 2023

Mgr Viganò : Le Mondialisme, nouvelle religion d'État

Dans notre publication datée du 8 mars 2023, Mgr Williamson analysait un texte phare de Mgr Viganò.  Nous vous présentons ici une analyse de ce même prélat - en vidéo et transcription écrite - concernant la nouvelle religion mondiale qui s'établit sous nos yeux. 



Elle fera encore que tout le monde, petits et grands, 
riches et pauvres, libres et esclaves,
aient tous une marque sur la main droite ou sur le front.
Nul ne pouvait acheter ni vendre s'il ne portait la marque,
c'est-à-dire le nom de la bête ou le nombre de son nom.
Ap 13, 16-17


Dans une intéressante intervention sur la chaîne américaine Fox News intitulée L'Eglise de l'environnementalisme (ici), le journaliste Tucker Carlson a souligné une contradiction qui a peut-être échappé à beaucoup, mais que je trouve extrêmement révélatrice.

Carlson rappelle que la Constitution américaine interdit la religion d'État, mais depuis un certain temps les gouvernements démocrates ont imposé au peuple américain le culte mondialiste, avec son agenda vert, ses dogmes woke, ses condamnations cancel culture, ses prêtres de l'OMS, et les prophètes du World Economic Forum. Une religion à tous égards totalitaire, non seulement pour la vie des individus qui la pratiquent, mais aussi dans la vie de la nation qui la confesse publiquement, en adopte les lois et les sentences, s’en inspire dans l'éducation et dans toute action gouvernementale.

Au nom de la religion mondialiste, ses adeptes exigent que tous les citoyens se comportent conformément à la morale du Nouvel Ordre Mondial, acceptant sans critique - avec une attitude de soumission pieuse à l'autorité religieuse - la doctrine définie ex cathedra par le Sanhédrin de Davos.

Aux citoyens, il n’est pas demandé de partager les motivations qui justifient les politiques sanitaires, économiques ou sociales imposées par les gouvernements, mais un assentiment aveugle et irrationnel, qui va bien au-delà de la foi. Pour cette raison, il n'est pas permis de contester la psychopandémie, de critiquer la gestion de la campagne de vaccination, de relever l’absence de fondement des alarmes climatiques, d'opposer l’évidence de la provocation de l'OTAN envers la Fédération de Russie avec la crise ukrainienne, de demander des enquêtes sur l'ordinateur portable de Hunter Biden, sur la fraude électorale qui a empêché le président Trump de rester à la Maison Blanche, ou de refuser de voir des enfants corrompus par des obscénités LGBTQ.

mercredi 8 mars 2023

Revigorant Viganò

En ce 8 mars, les membres de Reconquista, et sans doute ses lecteurs, sont très heureux de souhaiter un très joyeux anniversaire à Mgr Williamson. Nous le remercions d'assumer son rôle d'évêque prêchant sans cesse la Vérité et nous l'assurons, en retour, de nos prières.  Nous le remercions pour ce Commentaire où il nous montre qu'il n'est plus seul à prêcher haut et fort.

KE 815 (25 février 2023)

Un haut prélat qui parle enfin très clairement,

Ce pour quoi nous aimons Viganò chèrement.


Dans un nouveau texte remarquable du 21 janvier, Mgr Viganò fustige, au nom du vrai Dieu, de la vraie Église et de la vraie Messe, la Nouvelle église de Vatican II et sa contrefaçon de « messe ». Voici un résumé bien trop court du long texte original (en français, relu et corrigé par Mgr Viganò : medias-presse.info/le-fil-sur-lequel-le-concile-est-suspendu).


Concile non dogmatique, Vatican II n’entendit définir aucune vérité doctrinale, et se limita à réaffirmer, souvent de façon obscure, des doctrines déjà définies clairement et sans équivoque par l’autorité du Magistère infaillible. Il a été considéré abusivement comme « le » Concile, le « super-dogme » de la nouvelle « église conciliaire », et imposé de force comme tel, au point que l’Église s’est redéfinie par rapport à cet événement.


Dans l’histoire de l’Église jusqu’à Vatican II, il n’était jamais arrivé qu’un concile pût, dans les faits, avoir plus d’autorité que vingt conciles dogmatiques. Pourtant, cela s’est produit, dans le silence majoritaire de l’épiscopat et avec l’approbation de cinq Pontifes romains, de Jean XXIII à Benoît XVI. Et durant ces cinquante années de révolution permanente, aucun de ces Papes n’a jamais remis en question le « magistère » de Vatican II, ni osé condamner ses thèses hérétiques ou clarifier son langage équivoque.


Au contraire, depuis Paul VI, tous les Papes ont fait de Vatican II et de sa mise en œuvre un élément central du programme de leur Pontificat, à tel point qu’ils ont subordonné et lié leur autorité de Pape à tous les oukases du Concile. Leur « magistère » commence avec Vatican II et s’y limite, et les papes qui se sont succédé ont canonisé leurs prédécesseurs immédiats pour le seul fait d’avoir convoqué,
conclu ou appliqué le Concile. La langue théologique a également été adaptée aux équivoques des textes conciliaires, jusqu’à adopter comme doctrines définies des affirmations qui, avant le Concile, étaient considérées comme hérétiques, p. ex., la supériorité de l’État sur la Religion.


Pour une fois, le pape Bergoglio a parfaitement raison lorsqu’il affirme que la messe tridentine représente une menace intolérable contre Vatican II : car en effet, cette messe est tellement catholique qu’elle sape toute tentative de coexistence pacifique entre les deux « formes » du même rite romain. Il est en effet absurde de concevoir une « forme » montinienne ordinaire à côté d’une « forme » tridentine extraordinaire. Le Novus Ordo est l’expression cultuelle d’une religion toute différente – celle de l’« église conciliaire ». Il s’agit d’un rite trompeur, équivoque, si « favorable à l’hérésie » qu’il ne mérite que d’être interdit et abrogé.


Je ne serais pas surpris si, dans un avenir très proche, ceux qui abusent de l’Autorité Apostolique pour démolir la Vraie Église ne se contentaient pas de limiter la célébration de l’antique Messe, mais l’interdisaient purement et simplement. Si Rome devait interdire la célébration de la Messe de toujours, les catholiques qui croient qu’ils peuvent servir deux maîtres – l’Église du Christ et l’église conciliaire – découvriront qu’ils ont été trompés. Ils devront choisir entre désobéir à un ordre illicite pour obéir à Dieu, ou bien courber la tête devant la volonté du tyran en trahissant leur devoir de serviteurs de Dieu.


Tout ceci n’est rien d’autre que la bataille entre le Christ et Satan. Une bataille pour la Messe qui est le cœur de notre Foi, le trône sur lequel descend le Divin Roi Eucharistique, le Calvaire sur lequel l’immolation de l’Agneau Immaculé se renouvelle sous une forme non sanglante. Cette bataille doit
être menée au nom de la différence essentielle qui existe entre la vision centrée sur Dieu de la Messe de toujours et la vision centrée sur l’homme de sa contrefaçon conciliaire. Faisons en sorte que, aussi indignes que nous puissions être, nous méritions la future louange de l’Église, en nous préparant à ces épreuves dans lesquelles nous témoignerons que nous appartenons au Christ.


Kyrie eleison.

lundi 6 mars 2023

La "gentillesse" est-elle une hérésie ?

KE 814 (18 février 2023)

La « gentillesse » doit souvent être oubliée.

L’homme dur pour les mous a donc parfois pitié.


Remercions Dieu pour tout le bien que la Fraternité Saint-Pie X a fait et fait encore aux âmes ; elle a cependant changé par rapport à ce qu’elle était sous Mgr Lefebvre (1905–1991). Voici un témoignage intéressant venant d’une personne qui connaît bien cette Fraternité.

Depuis un certain nombre d’années, j’ai remarqué un changement d’orientation, actuellement encouragé dans un séminaire de la FSSPX, en ce qui concerne la formation au sacerdoce et le discernement de la vocation idéale. N’ai-je pas raison, par exemple, d’observer la séparation toujours plus grande entre la saine doctrine (que la FSSPX enseigne toujours) et la « gentillesse » qui a été cultivée dans sa présentation, qui semble imprégner, tout en l’entravant, la capacité de la FSSPX à combattre les erreurs et à prêcher la doctrine sans respect humain ? Cette présentation « gentille » de la saine doctrine peut nous sortir de bien des situations délicates, car si l’on est accusé de faire des compromis, on peut toujours répondre que la doctrine n’est pas modifiée, mais que la situation exige un traitement modéré. Cette réponse respire le libéralisme, mais grâce au voile de la fidélité à la doctrine, on se permet alors de penser qu’il n’y a pas de compromis. Mais n’y a-t-il pas une perte de cette simplicité grâce à laquelle les âmes savent exactement ce qui doit être dit ou fait ? J’ai le sentiment de ne pas saisir le contour exact de cette nouvelle mentalité, mais je crains une éventuelle remise en cause de la bonne doctrine : pensez-vous que cela soit justifié ?

J’ai une deuxième question qui n’est pas sans rapport avec la première. Dans la formation au sacerdoce, les séminaristes ne devraient-ils pas être remarqués et encouragés quand ils veulent aller sous la surface des choses pour pénétrer ultimement toutes les implications de la vérité ? Ces dernières années, les prêtres ou séminaristes de la FSSPX semblent être devenus suspects quand ils posent des questions ou cherchent à comprendre le raisonnement qui précède les décisions. Même si l’on fait preuve de la plus grande prudence et du plus grand respect, le simple fait de remettre en question quoi que ce soit suscite l’inquiétude des autorités de la FSSPX. Ainsi, les personnalités les plus fortes sont minutieusement surveillées, et même quand elles ont des vocations, elles semblent vivre une période plus éprouvante dans l’apostolat.

Étant donné que l’accent est davantage mis sur l’image de la Tradition que sur la lutte pour les âmes (du moins c’est l’apparence que donne la FSSPX), pensez-vous qu’il soit alors naïf de ma part de me demander si les hommes de bien qui cherchent à prêcher efficacement le Christ Roi,
loin du politiquement correct, pourront encore porter du fruit dans l’apostolat ? Je veux offrir ma vie pour Dieu, mais une personne dans ma position ne rencontrera-t-elle pas des difficultés, étant donné l’orientation actuelle de la FSSPX ? Bien sûr, Dieu peut faire de nous ce qu’il veut, et nous ne connaissons pas l’avenir – et nous n’avons pas à le connaître – mais je vous le demande : le modèle du guerrier n’est-il pas rendu impraticable à cause d’un état d’esprit qui évite concrètement la confrontation, et décourage toute analyse indépendante ?

L’application des principes de la Foi au domaine profane est, j’en suis sûr, intimement liée au règne du Christ sur l’ensemble de la société, et pas seulement à notre vie spirituelle personnelle.

Kyrie eleison.

jeudi 23 février 2023

Plus de Dostoïevski

KE 813 (11 février 2023)

Il faudrait consacrer la Russie sans retard.

Notre Seigneur a dit, hélas, qu’« il sera tard. »

Dans son dernier roman, Les Frères Karamazov (1879), le célèbre romancier russe Dostoïevski (1821–1881) exprime de nouvelles pensées profondes par la bouche d’un moine russe, le Père Zosime : le starets annonce l’échec de l’Occident libéral, et figure ce que l’Orient chrétien, et le monachisme russe en particulier, pourraient un jour apporter au monde. Nous verrons bien. Mais alors que l’Amérique et la Russie se préparent toutes deux au déclenchement d’une Troisième Guerre mondiale totale, la Consécration de la Russie demandée par Notre-Dame à Fatima gagne de plus en plus en importance, et la robuste pensée du Père Zosime en intérêt. L’extrait qui suit a été librement adapté et abrégé (Les Frères Karamazov, L. 6, ch. 3, e., trad. H. Mongault, NRF, 1935) –

Ces moines humbles et doux, qui aspirent à la solitude pour se livrer à la prière . . . ce sont eux qui sauveront peut-être encore une fois la Russie ! . . . Ils gardent dans leur solitude l’image du Christ, splendide et intacte, dans la pureté de la vérité divine, léguée par les Pères de l’Église, les Apôtres et les martyrs. Et quand l’heure sera venue, ils la révéleront au monde ébranlé dans ses croyances. C’est une grande idée. Cette étoile brillera à l’Orient.

 . . . . Regardez ces « élites » du Monde qui se dressent au-dessus du peuple chrétien. N’ont-elles pas altéré l’image de Dieu et sa vérité ? Ils ont la science, mais une science assujettie aux sens. Quant au monde spirituel, la moitié supérieure de l’être humain, on le repousse, on le bannit allégrement, même avec haine.  Le monde a proclamé le règne de la liberté, ces dernières années surtout ; mais que représente cette liberté ? Rien que l’esclavage et le suicide !

Car le monde dit : « Tu as des besoins, assouvis-les, tu possèdes les mêmes droits que les grands et les riches. Ne crains donc pas de les assouvir, accrois-les même ». Telle est leur conception de la « liberté ». Et que résulte-t-il de ce droit à multiplier ses besoins ? Chez les riches, la solitude et le suicide spirituel ; chez les pauvres, l’envie et le meurtre, car on a conféré des droits, mais on n’a pas encore indiqué les moyens d’assouvir les besoins. On assure que le monde, en abrégeant les distances, en transmettant la pensée dans les airs, s’unira toujours davantage, que la fraternité régnera. Ne croyez en rien à cette union des hommes, car elle altère leur nature reçue de Dieu, car elle fait naître de la haute société aux classes moyennes une foule de désirs insensés, d’habitudes et d’imaginations absurdes. Ils ne vivent que pour s’envier mutuellement, pour la sensualité et l’ostentation. Se montrer passe pour une nécessité à laquelle on sacrifie jusqu’à sa vie ; on se tuera même, faute de pouvoir la satisfaire. Quant aux pauvres, l’inassouvissement des besoins et l’envie sont pour le moment noyés dans l’ivresse. Mais bientôt, au lieu de vin, ils s’enivreront de sang. C’est le but vers lequel on les mène : les grandes guerres générales. Dites-moi si un tel homme est libre ?

On objecte qu’ils lutteront pour l’humanité ! Je réponds qu’ils seront incapables d’un effort soutenu. Rien d’étonnant à ce que les hommes aient rencontré la servitude au lieu de la liberté, et qu’au lieu de servir la fraternité et l’union, ils soient tombés dans la désunion et la solitude . . . . Aussi, l’idée du dévouement à l’humanité, de la fraternité, de la solidarité disparaît-elle graduellement dans le monde ; car comment se défaire de l’habitude de satisfaire les besoins innombrables que l’on s’est soi-même inventés ? Réduit à la solitude par sa « liberté », comment se soucier du reste de l’humanité ? En fin de compte, les biens matériels se sont accrus mais la joie a disparu.

Bien différente est la vie du religieux. On se moque de l’obéissance, du jeûne, de la prière ; cependant c’est la seule voie qui conduise à la vraie liberté ; je retranche les besoins superflus, je dompte et je flagelle par l’obéissance ma volonté égoïste et hautaine, je parviens ainsi, avec l’aide de Dieu, à la liberté de l’esprit et avec elle à la joie spirituelle ! . . . C’est le peuple qui sauvera la Russie et le moine russe a toujours été avec le peuple . . . . Le peuple terrassera l’athée et la Russie sera unifiée dans l’orthodoxie. Préservez le peuple et veillez sur son cœur. Instruisez-le dans la paix. Voilà votre mission de religieux, car ce peuple porte Dieu en lui. 

Kyrie eleison.

mardi 14 février 2023

La Russie se convertit-elle ?

KE 812 (4 février 2023) 

Prions l’Immaculée, implorons tous Son Cœur,

Pour que la Russie joue son rôle salvateur.

La Russie est très présente dans l’actualité en raison de la guerre en Ukraine qui fait toujours rage en ce début d’année ; ce pays reçoit de nos viles médias une presse uniformément mauvaise. Sans doute, ceci est en partie mérité, car la Russie communiste (1917–1991) a effectivement, selon l’expression de Notre Dame de Fatima, « répand[u] ses erreurs dans le monde entier ». Cependant, cet énorme pays a certainement plus à offrir qu’il n’y paraît. Winston Churchill (1874–1965) était un brillant politicien, mais il était dépassé par la Russie, qu’il qualifiait de « rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme » (BBC, 1er octobre 1939). Au contraire, Notre-Dame de Fatima a demandé au pape et aux évêques catholiques de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, et alors « une période de paix sera donnée au monde. » Mais pourquoi la Russie ? Pourquoi pas des pays catholiques, comme l’Italie ou la France ?

La clé de la Russie est certainement qu’il s’agit d’un peuple profondément religieux, connu après sa conversion au christianisme en 988, et pendant des siècles, comme la « Sainte Russie ». La capacité correspondante qu’elle avait pour exceller dans le bien, ou s’abîmer dans le mal, a pu dépasser un matérialiste moderne comme Churchill. Ainsi et de la même manière, les Russes ont appelé Moscou la « Troisième Rome », pour suggérer qu’elle succédait à Rome elle-même, et à la Constantinople byzantine : comme si Moscou avait un rôle central à jouer dans la christianisation du monde. Alexandre Douguine, russe célèbre qui a eu une influence sur le président Poutine, parle ouvertement de la guerre en Ukraine comme d’une bataille de la Russie pour empêcher le Nouvel Ordre Mondial de déchristianiser l’humanité. Poutine lui-même a souvent défendu les valeurs naturelles et chrétiennes contre les perversions immorales de l’Occident, tombé en pourriture ; il s’est ainsi taillé la figure d’un véritable homme d’État, au milieu des marionnettes qui se posent aujourd’hui en dirigeants des nations de l’Ouest.

Il est déjà arrivé dans l’histoire que la Russie ait agi pour sauver l’Europe des démons du libéralisme. En 1812, Napoléon avait installé la Révolution française dans de nombreux pays d’Europe, et cette année-là, il rassembla une immense armée de 600 000 hommes pour envahir la Russie. Son ambition était de la faire entrer dans un nouvel ordre mondial déjà en gestation. On attribue généralement la défaite de Napoléon à l’hiver russe, mais ce sont les Russes qui, par leur patriotisme et leur courage à la bataille de Borodino, ont infligé un coup de massue à l’armée d’invasion. En 1814, le tsar Alexandre Ier était à Paris avec ses soldats pour faire la paix avec la France, et mettre en place la « Sainte Alliance » pour aider l’Europe à tenir la Révolution en échec. Même en 1941, Staline rouvrit des églises en Russie soviétique pour permettre à la religion et au patriotisme du peuple – et non à son communisme – de faire la plus grande et la plus dure partie du combat nécessaire pour écraser le nazisme, au bénéfice temporaire du monde entier.

Le célèbre romancier russe Dostoïevski (1821–1881) met dans la bouche d’un personnage de son roman Les Démons ou Les Possédés (1871), une vision étonnante de la folie et de la conversion futures de la « Russie bien-aimée ». Le personnage est un vieux libéral niais, mais tandis que le délire et la mort se rapprochent de lui, il a des moments de pure perspicacité quant à l’avenir – il voit la Russie (comme l’homme de l’Évangile : Mc 5, 1–20), possédée par une légion de démons, puis libérée de tous, assis tranquillement aux pieds de Notre Seigneur.  Dostoïevski n’avait-il pas prévu que la Russie serait possédée par la folie du communisme, puis finalement libérée par la consécration maintenant proche au Cœur Immaculé de Marie ? –

J’ai à présent une quantité effrayante d’idées : voyez-vous, cet extrait de l’Evangile est trait pour trait l’image de notre Russie. Ces démons qui sortent du malade et qui entrent dans des cochons – ce sont tous les poisons, tous les miasmes, toutes les impuretés, tous les diables accumulés depuis des siècles dans notre grande et chère malade, dans notre Russie ! [ ... ] Mais sur elle, comme sur ce démoniaque insensé, veille d’en haut une grande pensée, une grande volonté qui expulsera tous ces démons, toutes ces impuretés, toute cette corruption suppurant à la surface ... et eux-mêmes demanderont à entrer dans des cochons. Que dis-je ! Peut-être y sont-ils déjà entrés ! C’est nous, nous [...] et les autres [Révolutionnaires] . . . et moi peut-être le premier : affolés, furieux, nous nous précipiterons du rocher dans la mer, nous nous noierons tous – et ce sera bien fait, car nous ne méritons que cela. Mais la malade sera sauvée, et « elle s’assiéra aux pieds de Jésus . . . » et tous la contempleront avec étonnement ... [ ... ] maintenant cela m’agite trop ... (Les Possédés, 3e P., ch.7, II, trad. V. Derély, Plon, 1886)

Kyrie eleison.

lundi 13 février 2023

Croisade de la Charité

 

La fête de la sœur du Patriarche des moines d'Occident nous donne l'occasion de nous pencher sur la Charité fraternelle, qui va bien au-delà du cercle familiale. 



"Sainte Scholastique sera donc, dans les jours où nous sommes, l’apôtre de la charité fraternelle. Elle nous animera à l’amour de nos semblables, que Dieu veut voir se réveiller en nous, en même temps que nous travaillons à revenir à Lui. La solennité pascale nous conviera à un même banquet ; nous nous y nourrirons de la même victime de charité. Préparons d’avance notre robe nuptiale ; car celui qui nous invite veut nous voir habiter unanimes dans sa maison."
 (Dom Guéranger)


samedi 11 février 2023

Ordination sacerdotale de l'abbé Elias

 
Ce 11 février, au Brésil, Mgr Thomas d'Aquin a conféré l'ordination sacerdotale à l'abbé Elias, philippin de la Compagnie de Marie.  Deo gratias pour ce nouveau prêtre dans l'Eglise !


Imposition des mains



L'abbé Chazal,
prêtre assistant du jeune lévite

Messe du nouveau prêtre








jeudi 26 janvier 2023

Mgr Viganò à propos de la "Semaine de prières pour l'unité des Chrétiens"

Nous invitons nos lecteurs à lire ce sermon que Mgr Viganò a prononcé hier, en la fête de la conversion de Saint Paul. Il remet les choses de l'Eglise dans une juste perspective et montre que les clercs modernistes persécutent, comme Saul avant sa conversion, les catholiques fidèles à la Tradition. Nous en profitons pour confier à vos prières un prêtre diocésain qui découvre la Tradition et risque d'être chassé de son diocèse sous peu. Prions pour ce prêtre et encore plus pour cet évêque persécuteur.

Sermon du 25 janvier 2023    


VAS ELECTIONIS EST MIHI ISTE

Source

Homélie de l’archevêque Carlo Maria Viganò en la fête de la conversion de l’apôtre saint Paul


Egregie Docteur Paule, mores instrue,

Et nostra tecum pectora in cœlum trahe ;

Velata dum meridiem cernat fides,

Et solis instar sola regnet caritas.


O glorieux Docteur Paul, enseignez les lois

et attirez nos esprits avec vous au ciel,

jusqu’à ce que la foi obscurcie aperçoive le midi.

et que la Charité seule règne à l’image du soleil.


La conversion de saint Paul est une conquête de saint Étienne, et ce n’est pas par hasard que la divine Liturgie place cette fête quelques jours après celle du Protomartyr, que le Juif Saul, obéissant à l’Ancienne Loi et fidèle exécuteur de la volonté des Grands Prêtres, vit martyriser sous ses yeux et peut-être martyrisa lui-même, croyant accomplir une action conforme aux préceptes observés par tout Juif orthodoxe. Dom Guéranger commente : Pour compléter la cour de notre grand Roi, il convenait d’élever de part et d’autre de la crèche les deux puissants piliers de l’Église, l’Apôtre des Juifs et l’Apôtre des Gentils : Pierre avec les clés et Paul avec l’épée. Ainsi Saul, de juif pratiquant et persécuteur des chrétiens, devient Paul, conquérant des païens à l’Évangile.

Aujourd’hui, la puissance du Christ abat son ennemi, et sa miséricorde le relève, faisant de lui un champion de la foi et le compagnon du Prince des Apôtres, avec lequel il versera son propre sang dans l’Urbe : O Roma felix, quæ duorum Principum es consecrata glorioso sanguine, chantons-nous dans l’hymne Decora lux. Heureuse Rome, consacrée par le sang glorieux des deux princes ! Un sang glorieux parce que de lui, versé pour l’amour du Christ, naît non pas la mort mais la vie, non pas la défaite mais la victoire, non pas l’ignominie du supplice mais la gloire de la palme du martyre.

Lorsque les pasteurs obéissaient à Dieu et ne poursuivaient pas les tromperies de ce monde, de la fête de la Chaire de saint Pierre à Rome à celle de la Conversion de saint Paul, l’Octave de prière était organisée pour la conversion des non-catholiques, des schismatiques, des hérétiques et des païens. La nouvelle église, dans la lignée de Vatican II, a renié sa mission et cherche à cacher ce qui nous sépare des sectes et des idolâtres, en mettant l’accent sur ce qui, selon eux, nous unit. Et ce moment de prière est devenu la « Semaine pour l’unité des chrétiens », faisant passer les objectifs d’un œcuménisme insensé avant la mission surnaturelle de la prédication de la vraie foi. Je vous invite donc à prier pour les clercs et prélats qui persécutent les bons catholiques, et pour ceux qui, comme Saul, croient respecter les préceptes de la loi alors qu’ils sont dans l’erreur. Nous demandons au Seigneur de se montrer à eux et de les convertir, comme l’Apôtre des Gentils a été converti.

Ne soyez pas surpris par ce parallèle : le voile du Temple déchiré pour de bon au moment de la mort du Sauveur sur la Croix a mis fin à l’ancienne Alliance, faisant de l’Église du Christ le nouvel Israël, et des baptisés le nouveau peuple élu. Cette Alliance nouvelle et éternelle, scellée dans le Sang de l’Agneau dont les sacrifices du Temple étaient une figure, accueillait de nombreux enfants de la Synagogue, éclairés par les prophéties messianiques et confirmés par les miracles du Seigneur : parmi eux, beaucoup qui, comme Saul, obéissaient à la Loi jusqu’à ce qu’ils soient touchés par la Grâce qui leur montrait l’accomplissement des Écritures en Jésus-Christ. Et tandis que l’aveuglement de la perfidie ne permettait pas de voir la Lumière venue dans le monde et la rejetait ; tandis que le Sanhédrin conspirait avec Pilate dans la crainte de voir son pouvoir compromis et cachait aux simples les vérités inscrites dans les rouleaux d’Isaïe et des saints Prophètes… Alors que Saul essayait dans toutes les synagogues de forcer les chrétiens, par des menaces, à blasphémer (Ac 26,11), c’est-à-dire à nier la divinité du Christ et sa venue en tant que Messie promis, le grand miracle de la conversion se préparait : instantanée, immédiate, rapide comme l’éclair comme toutes les choses concernant Dieu.

Le chemin de la conversion est parfois ardu et long, parsemé de difficultés et de chutes ; mais la conversion elle-même se produit avec la force et la puissance dont le Seigneur est capable, lorsqu’Il nous touche avec la lumière de la Vérité et le feu de la Charité. Qui es-tu, Seigneur ? demande Saul, jeté à bas de son cheval ; Je suis Jésus, que tu persécutes (Ac 9, 5). Dans la lumière éblouissante où résonne la voix du Christ, l’un des inquisiteurs les plus redoutés du Temple reconnaît le miracle, comprend le divin Artificier, se tourne vers lui en l’appelant  « Seigneur », obéit à l’ordre de se rendre à Damas. Il reste ébloui et aveugle pendant trois jours, et, pendant trois jours, il jeûne, en préparation mystique de l’épiphanie du Christ.

Avec un autre miracle, Ananias est chargé d’aller guérir Saul de Tarse, et il est étonné parce que le Juif a l’autorisation des grands prêtres d’arrêter tous ceux qui invoquent Son nom (Ac 9,14). Et le Seigneur lui répond : « Va, car il est un de mes instruments choisis pour porter mon nom devant les peuples, les rois et les enfants d’Israël ; et je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom » (ibid., 15-16). Se rendant donc auprès de Saul, Ananias lui impose les mains et le guérit, faisant tomber de ses yeux le voile de l’aveuglement, figure de l’obscurcissement de la vue de l’âme. Rempli de l’Esprit Saint, Saul fut immédiatement baptisé (ibid., 18) et reçut le nom de Paul.

Aujourd’hui encore, un sanhédrin de partisans de Vatican II envoie ses ministres dans les synagogues pour persécuter les catholiques traditionnels, afin qu’ils soient punis et amenés à observer les rites réformés. Aujourd’hui encore, il existe des Saul zélés et terribles qui recherchent les fidèles pour les « forcer à blasphémer », à nier l’enseignement du Christ et à obéir aux grands prêtres et aux scribes du peuple. Beaucoup d’entre eux croient qu’ils sont justes et respectent la loi. Mais la puissance de Dieu, qui renverse les orgueilleux, veut toucher l’âme de ceux-là comme elle l’a fait avec Saül. C’est pour ceux-là, chers fidèles, que je vous invite à prier : que le Seigneur montre sa puissance pour les renverser de leurs certitudes granitiques, pour les désaveugler dans leur orgueil ; et qu’il use de sa miséricorde envers eux pour les relever, leur rendre la vue spirituelle, les remplir du Saint-Esprit et en faire ses apôtres.

Nous prions pour que les prélats et les prêtres qui obéissent aujourd’hui au Sanhédrin romain, qui ne veulent pas reconnaître le Christ Roi tout en rendant hommage à César, soient éclairés par la Grâce du SeigneurPour qu’ils puissent retourner dans les synagogues comme Paul pour proclamer Jésus le Fils de Dieu (ibid., 20), pour prouver que Jésus est le Christ (ibid., 22), pour prêcher que le Sacrifice de l’Alliance nouvelle et éternelle est renouvelé sur l’autel de ceux qu’ils ont persécutés jusqu’à présent. Prions pour que, même de ce Monseigneur, de cet Évêque, de ce Cardinal, on puisse dire : Mais n’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s’est déchaîné contre ceux qui invoquent ce nom et qui est venu ici précisément pour les conduire enchaînés aux grands prêtres ? (ibid., 21).

Si nous savons témoigner de notre Foi dans le Seigneur et de notre fidélité au Saint Sacrifice de la Messequi est le cœur et l’âme battante de notre très sainte Religion, nous pourrons faire avec ces âmes touchées par la Grâce ce que les disciples ont fait à Damas : leur parler du Christ, les faire rester avec nous pour qu’elles grandissent et marchent dans la crainte du Seigneur (ibid., 31). Peut-être ce prélat qui est venu nous forcer à accepter les rites réformés voudra-t-il célébrer la Sainte Messe traditionnelle, découvrant combien son propre sacerdoce est confirmé et nourri par la divine Liturgie, combien son âme de lévite trouve un accomplissement parfait dans la répétition des paroles du Sauveur qui s’immole sur l’autel, comme il s’est immolé une fois pour toutes sur la Croix. Peut-être que cet évêque venu avec des intentions de combat se rendra-t-il compte qu’il persécute le Christ, et voudra devenir son apôtre et son disciple, après avoir été son persécuteur par ordre du Sanhédrin.

Et il comprendra – comme nous avons compris, par la grâce de Dieu et malgré notre indignité – combien il doit souffrir pour l’amour de mon nom.

C’est notre souhait le plus cher, c’est notre prière, c’est la raison de notre témoignage.

Ainsi soit-il.

25 janvier 2023

En la fête de la conversion de Saint Paul Apôtre

mardi 24 janvier 2023

Nations, prêtez l'oreille !

KE 808 (7 janvier 2023)

Petit troupeau, dit Dieu, ne sois pas effrayé, 
C’est ainsi que Je veux, Moi, que tu sois taillé.

Les 150 Psaumes de l’Ancien Testament ont le Bon Dieu comme Auteur principal, comme du reste toute la Bible ; quant aux êtres humains que Dieu a inspirés pour les composer, et notamment le roi David, ils ne sont que les auteurs instrumentaux de ces Psaumes. Lors des horreurs de la guerre des tranchées, durant la 1ère Guerre Mondiale, la Grande-Bretagne a remis un exemplaire du Nouveau Testament et des Psaumes à chacun de ses soldats au front. Devant la menace terrifiante d’une 3ème Guerre Mondiale, les lecteurs de ces Commentaires feront bien de se familiariser avec le manuel de prière rédigé par Dieu lui-même : les Psaumes, qui ne passeront jamais de mode. 

Voici par exemple le Psaume 2 qui vise directement cette 3ème Guerre Mondiale. Les nations feraient mieux de prêter attention au Bon Dieu et à Son Fils unique, le Messie, Notre Seigneur Jésus-Christ : car Dieu existe, et Il se moque de leurs efforts insensés pour Le défier et chasser Dieu le Fils de Son monde. D’ailleurs, les nations paieront le prix si elles ne reviennent pas rapidement à la raison. Le psaume comporte quatre parties, en gras ci-dessous : 

I. Vanité du complot des nations contre Dieu et contre Jésus-Christ 

1. Pourquoi les nations conspirent-elles, et les peuples complotent-ils en vain ? 2. Les rois de la terre se dressent, et les grands se liguent, contre le Seigneur et contre son Christ : 3. « Brisons nos chaînes, et rejetons loin de nous nos entraves. » À partir de 1717, la franc-maçonnerie a été créée par les ennemis de Dieu, pour détruire surtout l’Église catholique. Avec le slogan de son humanisme impie « Liberté, Égalité, Fraternité », la F.·.-M.·. a si bien réussi à infecter l’esprit des hommes, qu’en 2023, peu d’entre eux sont encore capables ne serait-ce que d’imaginer que tourner le dos à Dieu est le fond de leur gigantesque problème actuel. Ils devront l’apprendre par la souffrance. 

II. Tout complot de ce genre est voué à l’échec et au châtiment 

4. Celui qui siège dans les cieux s’en amuse ; le Seigneur les tourne en dérision. 5. Puis il leur parlera dans sa colère, et il les terrifiera dans sa fureur : 6. « J’ai établi mon roi sur Sion, ma montagne sainte. » L’homme moderne, qui n’a aucune idée de Dieu, n’a aussi aucune idée du ridicule devant Dieu de toutes ses postures et de son bellicisme. Ceci étant dit, l’homme moderne a intérêt à faire attention, car s’il continue à mettre Dieu en colère, la 3ème Guerre Mondiale sera dévastatrice. La solution de Dieu est la montagne de « Sion », à savoir la Jérusalem de l’Ancien Testament, qui figure ici la « montagne sainte » du Nouveau Testament, c’est-à-dire l’Église catholique. 

III. Par décret divin, Jésus-Christ est Roi des rois, et Seigneur de toutes les nations 

7. Je proclamerai le décret du Seigneur. Il m’a dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. 8. Demande-moi, et je ferai des nations ton héritage, et des extrémités de la terre ta possession. 9. Tu les briseras avec une verge de fer, et tu les mettras en pièces comme le vase d’un potier. » Le Père divin engendre de toute éternité le divin Fils, et une fois que le Dieu Fils s’incarne dans l’histoire humaine, Il n’a qu’à demander, et le Père lui donnera « tout pouvoir au Ciel et sur la terre » (Mt 28, 18). Un pouvoir tel que, si les péchés des hommes le rendaient nécessaire, non seulement l’Ukraine mais toutes les nations du monde pourraient être réduites en morceaux. 

IV. Conclusion pratique : nations, agissez avec sagesse ; c’est l’homme pieux qui est béni 

10. Maintenant, rois, agissez sagement ; apprenez, princes de la terre. 11. Servez le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous avec Lui en tremblant. 12. Embrassez la discipline, de peur qu’Il ne s’irrite, et que vous ne périssiez hors de la voie juste, car Sa colère s’enflamme rapidement. 13. Heureux tous ceux qui se réfugient en Lui. La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Le mépris de Dieu par l’homme moderne peut avoir des conséquences terribles. Mais les âmes qui craignent Dieu dans la droiture n’ont rien d’autre à craindre, même en 2023. 

Kyrie eleison.