lundi 30 septembre 2019

Le supérieur du district d'Afrique fait appel à des prêtres conciliaires

Le site MPI vient de nous faire découvrir une lettre publique (ci dessous) que M. l'abbé Henry Wuilloud, supérieur de la FSSPX en Afrique, a adressée en décembre dernier aux fidèles de la Réunion et de l’Île Maurice. Le site nous apprend que :
L'abbé Wuilloud autorise d'ouvrir les lieux de culte à un prêtre conciliaire,  - M. l'abbé Galvan, bi-ritualiste et aumônier aux armées - ou d'assister aux messes d'un prêtre de l'ICRSP (Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre), prêtres qui, malgré toute le bonne volonté que l’on doit leur reconnaître, adhèrent aux erreurs du concile Vatican II qui détruisent l’Eglise et qui reconnaissent comme bonne la messe néo protestante de Paul VI.
Bien naturellement cette situation sème la division, certains refusant à juste titre les services d’un prêtre moderniste, d’autres au contraire ayant demandé à la FSSPX de ne plus venir puisque desservis par l’ICRSP. Voilà comment une posture libérale sape les efforts d’un apostolat vraiment catholique. 
Sous prétexte de charité et d’apostolat en direction de ses fidèles, l’ancien supérieur du district de Suisse, fait officiellement donner les sacrements de façon habituelle par des prêtres qui adhèrent aux erreurs qui détruisent l’Eglise.
M. Christian Lassale relève à juste que titre que : 
M. l'abbé Wuilloud est dans la ligne libérale de l’ancien supérieur général de la FSSPX (Mgr Fellay) qui dans la logique d’un ralliement tant recherché, de fait, a imposé la présence de Mgr Huonder aux nouvelles autorités de Menzingen ; cet évêque, bien qu’imbibé des erreurs conciliaires, prêche, dit la messe et confesse dans les lieux de culte alémanique de la FSSPX.

Ce scandale supplémentaire – et qui continue à l’heure où nous écrivons – n’est pas sans rappeler celui qui s’est passé en Angleterre, où l’évêque conciliaire local, Mgr Egan, a été invité à diriger les enfants dans la prière du chapelet dans la chapelle . Non seulement il n’a pas été donné tord au directeur de l’Ecole, monsieur l’abbé John Brucciani, mais les sœurs oblates qui ont refusé de participer à ce scandale ont été exclues. 
La ligne franchement libérale imprimée par Mgr Fellay a gravement contaminé les esprits et les rangs de la FSSPX, et ce fait supplémentaire montre in concreto la profondeur du mal. Il ne suffira pas de ne pas valider un accord déjà entériné à 90% pour redresser une situation désastreuse, mais de revenir sans ambiguïté sur des décisions et des actes qui blessent profondément la profession de la Foi, qui contaminent les esprits et sèment la division.

Nos lecteurs ne manqueront pas de relever la conception aberrante que M. l'abbé Henry Wuilloud se fait du sacerdoce catholique.  Pour l'actuel supérieur de district d'Afrique, un "bon prêtre" serait celui qui "enseigne la foi et la morale catholique, qui célèbre les sacrements selon la liturgie de 1962 et qui ne soit pas contre nous !

Ce qui revient à affirmer  deux erreurs : 

1)  L'appartenance à l'église conciliaire (ou à ses satellites ralliés comme l'ICRSP) ne serait plus au fond un signe d'opposition avec la Tradition. C'est oublier que l'église conciliaire est une institution qui, de soi, est en opposition avec la Tradition Catholique.  Par ce fait l'abbé Wuilloud affirme que la FSSPX n'est plus en opposition  avec l' église conciliaire puisqu'elle peut se lier officiellement avec des prêtres liés juridiquement à cette néo-église. 

2) La deuxième touche l'essence du sacerdoce : un bon prêtre ne devrait pas être en opposition avec une oeuvre faillible. Cela est manifestement faux car le sacerdoce catholique se réfère d'abord à Notre Seigneur, à l'Eglise Catholique et aux évêques vraiment fidèles plus qu'à une simple institution. 

Prions pour les bons fidèles de la Réunion et de l’Île Maurice. Ces derniers ont su sanctifier leurs dimanches et fêtes pendant des années entières sans la présence de prêtres de la Tradition (visites une fois par an !). Ils ont su tenir jusqu'ici dans la Fidélité, nul doute que les menaces de l'abbé Wuilloud ne sauront les effrayer.

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dimanche 29 septembre 2019

Sermon sur l'Archange Saint Michel - importance du scapulaire de Saint Michel



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Le scapulaire de Saint Michel Archange

Mettez-vous sous la direction de Saint Michel Archange en portant son scapulaire (cf sermon)


L'idée du scapulaire de saint Michel remonte déjà à plusieurs années, mais il paraît que son accomplissement était réservé à notre époque. Si nous considérons l'état des esprits et des cœurs sur la terre, nous voyons que le trouble et la perturbation, conséquence du péché, y règnent en maître, et que, pour rétablir l'ordre et l'unité dans les cœurs et les intelligences, il faudrait un puissant agent. Quel autre que saint Michel pourrait le faire? Car il ne s'agit de rien moins que de ramener les esprits à la raison divine, comme il l'a déjà fait dans le ciel. C'est donc encore aujourd'hui le cri et la devise angélique : Quis ut Deus, qui seront le signal du retour de l'ordre intellectuel et religieux. Mais, de même que les légions angéliques restées fidèles à Dieu, se sont groupées autour de saint Michel, de même aussi, les âmes restées fidèles à Dieu doivent se réunir et s'abriter sous le puissant protectorat du chef de la milice céleste, afin qu'il les appuie et les fortifie dans la lutte, car, comme eux, elles ont à lutter contre les esprits qui se sont révoltés en méconnaissant l'ordre établi par Dieu et contre Dieu lui-même. De là est née la pensée de créer une livrée du grand archange. (...) Les pendants sont en forme de bouclier ou d'écusson ogivé et ornés, chacun, d'une image imprimée de Saint Michel, selon l'iconographie traditionnelle et avec la devise Quis ut Deus. Un des pendants est bleuet, l'autre noir, en étoffe de laine : des cordons qui le relient, l'un est bleu et l'autre noir, aussi en laine. (Œuvres complètes de Mgr X. Barbier de Montault, Tome 11)

vendredi 27 septembre 2019

Mgr Morerod ouvre la porte à la FSSPX par oecuménisme


Les mensonges en politique : 

L'actuel président de la République française a déclaré que "la France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien". Le discours paraît anti-migrationiste, comme d'autres déclarations d'anciens présidents de la République, tel M. Chirac qui reconnaissait déjà en 1984 : Le problème, c’est que depuis 1981, de très nombreux immigrés sont arrivés en France. Compte tenu de la situation économique, il y en a trop. Il faut donc que leur nombre diminue”.  Et le 19 juin 1991, il disait encore : Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose".  Les discours peuvent donc paraître forts, mais dans les actes rien ne se passe, si ce n'est l'inverse de ce qui est déclaré.

C'est le propre de l'esprit politique libéral moderne : plaire à une frange de personnes (de droite ou de gauche) qui vous soutiendront parce que vous parlerez dans leur sens et que vous leur direz ce qu'elles veulent entendre. M. Pasqua ne disait-il pas de façon cynique que "Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"?

Mais dans les actes qui orientent le bien commun de la nation, les hommes politiques obéissent en réalité aux grands lobbys financiers qui les ont soutenus et fait élire, et  aux loges maçonniques qui tiennent toute l'administration du pays.  La faiblesse de leur volonté fait le reste, car les décisions salvatrices nécessitent bien souvent de grands sacrifices, aussi bien de la part des gouvernants que de leurs sujets.

Même état d'esprit dans le monde religieux actuel : 

C'est hélas ce même esprit que nous retrouvons chez les actuels Supérieurs de la FSSPX : des paroles parfois fortes de l'actuel Supérieur général,  qui font croire à un probable retour à la normale, dans la fidélité au Fondateur. On va jusqu'à dire que "l'Eglise actuelle marche sur la tête". L'abbé Pagliarani met en évidence avec réalisme l'esprit œcuménique et pluraliste de cette néo-église et il n'y a rien à redire sur ses propos :
"C’est une Eglise qui ne se fonde plus sur une Vérité éternelle et révélée, enseignée d’en haut, par l’autorité. Nous avons devant nous une Eglise qui est à l’écoute et donc nécessairement à l’écoute de voix qui peuvent diverger entre elles. Pour faire une comparaison, dans un régime démocratique, il y a toujours une place, au moins apparente, pour les oppositions. Celles-ci font en quelque sorte partie du système car elles montrent que l’on peut discuter, avoir une opinion différente, qu’il y a de la place pour tout le monde. Cela, bien évidemment, peut favoriser le dialogue démocratique, mais non le rétablissement d’une Vérité absolue et universelle, et d’une loi morale éternelle. Ainsi l’erreur peut être enseignée librement, à côté d’une opposition réelle mais structurellement inefficace et incapable de remettre les vérités à leur place. C’est donc du système pluraliste lui-même qu’il faut sortir, et ce système a une cause, le concile Vatican II".
Mais quelques jours après ce ferme discours, nous apprenons que la FSSPX a obtenu le droit de célébrer ses 50 ans dans une église diocésaine. L'autorisation est donnée à titre d' "acte œcuménique" par Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Bien sûr, le terme ne vient pas de la FSSPX, il vient de l'évêque lui-même, qui justifie son geste comme une dérogation à l'égard de la Fraternité, dans la mesure précisément où celle-ci n'est pas en parfaite communion avec Rome.

La FSSPX rentre donc par ce biais concret ("pratique") dans ce qu'elle condamne en théorie : enseigner la vérité à égalité (voire en infériorité) avec l'erreur conciliaire. Par ce fait scandaleux, la néo-Fraternité Saint-Pie X reconnaît de facto les principes de l’œcuménisme romain. Dès lors, les bonnes paroles de l'abbé Pagliarani ne valent plus rien du tout.

Pourquoi cette contradiction radicale entre le discours du Supérieur général de la FSSPX et les actes posés ? 

C'est tout le mystère libéral qui repose sur une contradiction incurable. L'esprit du catholique libéral pourrait se réduire à la formule suivante : "L'Eglise doit céder au temps et aux circonstances". Dans le cas précis, moyennant une "petite" concession, on obtiendra une belle église à Fribourg, où l'on pourra fêter dignement le cinquantenaire de l'oeuvre de Mgr Lefebvre.

En principe, il est certain - disent les catholiques libéraux - que l'autorité de l'Eglise en matière de Foi et de mœurs est supérieure à tous les pouvoirs de la terre, mais dans les circonstances concrètes actuelles, il ne convient pas de soulever cette question pour ne pas irriter les esprits. Mais ne pas irriter l'évêque de Fribourg, c'est entrer silencieusement dans son jeu, et celui du pape.

Appuyés sur des principes faux, les catholiques libéraux ne craignent donc pas de se mettre en perpétuelle contradiction avec eux-mêmes. Ils proclament, avec leur Maître Jésus-Christ, que personne ne peut servir deux maîtres, mais en pratique c'est ce qu'ils font : servir en paroles l'Eglise catholique, et en actes l'Eglise "conciliaire". 

Que Dieu nous garde de cet esprit double. 

Mikaël


dimanche 22 septembre 2019

La Famille Battue en Brèche.

Kyrie eleison DCXXXVI ( 21 septembre 2019 


Le cas que nous rapporte Mgr Williamson n'est hélas pas unique. Nous constatons des attaques diaboliques de ce genre dans les meilleures familles. Que Saint Michel Archange veille sur nos bonnes familles.

Le Chapelet en famille, ce recours principal,
Est le grand bouclier nous protégeant du mal.
Comme Dieu ne trouve presque personne dans le monde qui ne lui batte froid, Il se retire tout doucement ; du moins, pour le moment car Il va revenir avec force, c’est certain ! Mais en attendant, disparaît avec Lui la protection divine répandue sur le terreau destiné à la famille. Le plus grave de tout, c’est l’abandon de la famille par les hommes d’ Église qui la livrent sans protection aux attaques démoniaques venant de toutes parts. La meurtrissure est d’autant plus douloureuse lorsque l’attaque vient du cœur de la famille elle-même, de la part de certains de ses membres bien-aimés. C’est l’histoire dont nous parlons ci-après. Le cas, hélas, est loin d’être rare aujourd’hui. Un père de famille nous écrit :


J’ai eu avec ma femme dix enfants, dont trois sont maintenant adultes. Nous avons connu des moments difficiles et quelques tragédies, mais maintenant, elle m’a déclaré la guerre. Il y a environ 18 mois, bénéficiant du soutien total de son prêtre Novus Ordo et de quelques amis puissants, elle a entrepris des démarches judiciaires pour me faire partir de la maison et m’ éloigner de mes enfants. C’était incroyable et terriblement douloureux. Que cette persécution ait été essentiellement religieuse, cela s’est confirmé lorsqu’elle m’a offert de rester à la maison, mais séparé de corps, vivant au sous-sol, à la condition expresse que je signe un accord m’engageant juridiquement, selon lequel je renonçais à tout droit sur l’éducation religieuse et sur la formation de mes enfants. L’accord stipulait que nous ne devions plus aller dans une chapelle traditionnelle et/ou communiquer avec toute personne soi-disant traditionaliste. Bien sûr, je ne pouvais pas signer un tel papier, mais son groupe a continué de nous harceler, mes enfants et moi, avec des arguties légales, et j’ai tout perdu : femme, maison, enfants, argent, voiture, assurance maladie, et presque entièrement mon entreprise. Comme mes enfants restaient forts dans la foi et qu’ ils ne cédaient pas aux comportements bizarres et aberrants de leur mère et qu’ ils préféraient rester avec moi, elle a engagé une équipe de “thérapeutes” pour leur “laver” le cerveau afin de les faire redevenir “normaux”. Elle les a fait entrer dans des écoles Novus Ordo et les a forcés à assister avec elle à la Messe Novus Ordo.

Voilà plus d’un an maintenant que je n’ai pas vu mes sept derniers enfants. Le plus jeune a presque 3 ans. Quant au six autres, ils s’échelonnent à des ‘intervalles variant entre 18 et 24 mois; le plus grand a 16 ans Je n’ai aucun moyen de savoir ce qui se passe avec eux, s’ils gardent ou non la foi, parce qu’ils n’ont le droit ni de voir ni d’entendre personne d’autre que des libéraux du milieu Novus Ordo. Mes trois enfants plus âgés, adultes maintenant, ont pu communiquer avec moi. Nous sommes restés aussi proches que possible. L’aîné, qui était entré au séminaire et avait terminé sa philosophie, en est ressorti, peut-être à cause du choc causé par l’éclatement de la famille. Mais lui au moins garde une foi intacte, assiste à la Messe presque tous les jours et travaille bien dans le monde. Malheureusement, le second a avalé le poison lui faisant croire que l’université est seule à pouvoir assurer les moyens de gagner sa vie. Le troisième est en train de peser le pour et le contre pour savoir s’il doit aller à l’université. Mais il n’a pas perdu de vue la volonté de Dieu.

Dans cette rupture, mes propres défauts et mes fautes ont certainement pesé de tout leur poids. Dieu a un plan, je le vois. Il y a plusieurs années de cela, un prêtre traditionnel m’a dit que nous avions une famille tellement catholique que le diable nous détestait certainement. A l’évidence, cette attaque furieuse de Satan n’a d’autre but que de détruire la foi de mes enfants et de me conduire au désespoir. Mais ma foi est encore forte et j’espère qu’à travers cette épreuve certains, beaucoup même, voire tous, nous ferons notre salut. Néanmoins, je ressens dans mon cœur plus de douleur que de joie. Alors que nous étions un bon exemple pour d’autres familles, nous sommes maintenant un objet de pitié et de dérision . . . . On me reproche mon “fanatisme” ; je passe pour un malade mental, un psychorigide, etc. Si je n’avais pas connu beaucoup d’âmes engagées dans la vraie foi, expliquant et dénonçant les maux actuels de l’Église et du monde, j’aurais été d’accord avec ma femme et avec son entourage ; j’aurais suivi un mode de vie facile, confortable, en accord avec la société. Néanmoins, je reste bien faible, et parfois je me demande si la Tradition ne relève pas de la bêtise : comment un si petit reste de catholiques peut-il avoir raison ? Pourtant, il n’y avait que 12 Apôtres au tout début, et encore, l’un d’eux était un traître ».


Une telle réaction de la part d’une mère de dix enfants n’est pas normale. Mais qu’est-ce qui est normal aujourd’hui ? Et comment un père peut-il défendre sa famille dans une crise de ce genre ? Mieux vaut prévenir que guérir, dit le proverbe. Quelle que soit la personne que le démon cherche à circonvenir dans une famille, le chapelet quotidien constitue la première ligne de défense. Au-delà, “ce qui ne peut être guéri, doit être enduré”, comme en témoigne ce père de famille catholique. Sachons placer toute notre confiance en Dieu.

Kyrie eleison.

samedi 21 septembre 2019

Les Nouveaux Intelligents


Un lecteur de Reconquista nous a communiqué ce texte remarquable qui jette la lumière sur la situation endurée aujourd'hui par les catholiques fidèles. Le dernier texte du Supérieur général de la FSSPX publié récemment sur FSSPX-news et sur La Porte Latine ne semble pas, hélas, invalider cette analyse de fond. 


Comte Tserof[1]

Le peuple juif avait été comblé de dons, leurs prêtres connaissaient les écritures et leur intelligence devait les éclairer pour reconnaître le Sauveur qui a multiplié les signes pour faciliter leur mission. Prisonniers de leurs concupiscences, en particulier celles du pouvoir et de l’argent, ils ont intelligemment utilisé leurs dons pour défendre leurs intérêts et mené au Sacrifice la Vérité. 

À l’aube du concile Vatican II, de brillants théologiens et philosophes ont mis leur intelligence au service de l’obéissance au représentant du Christ qui détruisait la foi. Dans les deux cas, les dons de Dieu faits pour la Vérité sont détournés au service d’un avantage temporel, une forme d’intelligence avec l’ennemi.

Le Père Calmel commençait un article intitulé "De l’Église et du pape" [2] par cette citation d’un jeune poète pendant l’épuration en 1944 : « Mon pays m’a fait mal… », et je ne résiste pas à la tentation de citer la belle description de cette douleur qu’il reprend à son compte : « Ah ! Rome m’a fait mal ».

« Mon pays m’a fait mal…ce n’est point là une vérité que l’on proclame à son de trompe. C’est plutôt une confidence que l’on se fait à soi-même, avec grande douleur, en essayant malgré tout de garder l’espérance (…) Mais quand il s’agit non plus de la partie charnelle, quand il s’agit, non sans doute de l’Église considérée absolument, car à ce titre elle est en tous points indéfectible et sainte, mais du chef visible de l’Église ; quand il s’agit du détenteur actuel de la primauté romaine, comment nous y prendrons-nous et quel est le ton qu’il faudra trouver pour nous avouer à nous-mêmes tout bas : Ah ! Rome m’a fait mal ».

Mais ce cri silencieux n’est-il pas celui qui sourd de tant de nos âmes en voyant notre fraternité Saint Pie X se dissoudre dans un combat fratricide, sous le regard amusé de nos ennemis, sous le regard médusé de ses membres que des Gorgones de circonstance tentent de réduire au silence. Ah ! Ma Fraternité m’a fait mal…

Le Sanhédrin a fait taire le peuple avant de lui faire crier contre la Vérité elle-même : Tolle, tolle, crucifige eum !

Le concile des théologiens appuyé par des philosophes a fait taire le peuple chrétien avant de le faire entrer dans une nouvelle église fondée sur les trahisons du représentant du Christ, l’église du chef visible qui n’est pas celle du Christ, l’église conciliaire qui n’est pas l’Église catholique. Et à ceux qui refusaient de suivre, elle a crié : Tolle ! Tolle ! Crucifige eos ! Et ce fut monseigneur Lefebvre, ce furent les quatre évêques, ce furent les prêtres, ce furent les fidèles eux-mêmes…. Ah ! Rome m’a fait mal…

La Rome antique a pris le relais du Sanhédrin, elle a multiplié les martyrs et par là, semé l’Église. Satan occupant la Rome actuelle a compris la leçon, elle ne multipliera pas les martyrs, elle les endormira. Les sanctions levées, elle ne menacera jamais sans tendre une main accueillante dans laquelle brille la pomme de la re-connaissance, la pomme de la discorde. Monseigneur Lefebvre est oublié dans une pseudo excommunication dont nul ne songe plus à laver sa mémoire, et la plupart de ses compagnons se contentent d’éprouver la joie d’une liberté retrouvée, la paix des hommes, la paix que donne le monde, la paix sur laquelle ils ont l’illusion de vouloir défendre la Vérité, comme si la Vérité n’avait pas dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde ». [3] 

Mais il faut endormir tout le monde, c’est le rôle qui est dévolu aux nouveaux intelligents. Brillants, ils le sont comme les membres du Sanhédrin, et comme eux, ils veillent à leur vénérable institution. On la remet en cause, ils la défendent, sans même savoir si ce n’était pas pour son bien. Ils la défendront fidèlement, coûte que coûte, ils en font un point d’honneur, une mission et se prétendront les bons et fidèles serviteurs et taxeront de tous les noms ceux qui ne font qu’affirmer les droits de la Vérité. L’intelligence entre en lutte contre le bon sens, elle se fait reine au-dessus du Roi. L’enfer est rempli de dons, le Ciel de vertus.

Rome lève quatre excommunications, on toaste allègrement sans souci de la principale victime.

Rome relègue la messe tridentine au rang de rit extraordinaire, limitant son usage à des conditions drastiques qu’elle ne respectera même pas, l’interdisant à ceux qui seuls ont de bonnes raisons d’y tenir, et on Te Deum à gorge déployée.

On veut renouer avec la seule Rome qui existe, la Rome visible, alors on dépêche un nouvel intelligent pour expliquer au bon sens qu’il n’y a qu’une seule Église, celle qui est à Rome et à qui il faut retourner coûte que coûte. Plus d’église conciliaire, Rome est à nouveau dans Rome… Un grand évêque avait pourtant soutenu le contraire et un de ses fils dans l’épiscopat avait eu l’audace de le suivre, mais miracle de la nouvelle intelligence, à force de manier les abstractions et les concepts, elle prouve qu’ils avaient tort. Le fils se rétracte et la paix est retrouvée… On raconte qu’en écoutant à Écône l’enregistrement de Mgr Lefebvre expliquant cette expression, ce digne fils trompé se serait exclamé dans le silence de la lecture : « Mais j’avais donc raison ! ». La tromperie court encore…

Mgr Huonder hébergé dans la Fraternité, vous n’y songez pas, ce sont des ragots… Enfin, finalement c’était vrai, mais il faut maintenant le justifier. On fait appel aux nouveaux intelligents qui nous expliquent que, comme Mgr Lazo en son temps n’avait fait sa déclaration qu’au bout de trois ans…, il faut donc laisser au moins trois ans à Mgr Huonder et prier à cette intention. Peu importe la différence des circonstances et des intentions, le raisonnement n’a aucun sens, mais il prend les apparences de la justice dans le jugement et tout le monde se tait, c’est tellement plus simple.

Les prêtres ne peuvent plus marier sans demander la délégation et gare à celui qui tenterait de s’en passer, les prêtres de la Fraternité ne pourront y assister qu’in nigris, pour bien marquer qu’ils n’ont rien de commun avec ces gens-là ! Les communautés amies, pourtant non concernées par la largesse pontificale, se voient fustigées de ne pas user de la même procédure. Les fiancés, ministres du sacrement, n’ont d’ailleurs pas la parole s’ils ne veulent pas que le témoin officiel de leur mariage soit un délégué de l’évêque du lieu, qui fait généralement tout pour détruire la foi et les communautés fidèles. Ils n’ont qu’à chercher ailleurs… ils y cherchent bien souvent. Qu’une étude de 90 pages tente de montrer l’incongruité d’une telle procédure, et derechef on appelle au secours un nouvel intelligent. Quelques mois passent, et la réponse arrive, justifiant la position de la Fraternité, mais sans répondre à l’étude…

L’intelligence n’est donc plus au service de la Vérité, pour la chercher, la trouver, déceler les erreurs, y répondre, elle est désormais dévoyée, instrumentalisée pour justifier une position préalablement adoptée. Le Sanhédrin défendait sa position privilégiée, les nouveaux intelligents cherchent à aveugler le petit monde par l’éclat de leur verbe et l’usage de formules qui font recette, fussent-elles tout à fait fausses. 

Si quelque nom peut transparaître, prions pour eux, car nous n’avons que les chefs que notre génération a été capable d’engendrer. C’est à nous de nous réformer et à sortir de notre embourgeoisement si nous ne voulons pas être menés par de nouveaux rois-bourgeois, traîtres à la cause qui les a faits rois. À quoi servirait un bon chef si personne n’était disposé à lui obéir ? Il n’y a de nouveaux intelligents que parce que presque personne n’a le courage de changer quoi que ce soit à ce désordre dont il profite. Il y a de nouveaux intelligents non pas par manque d’intelligence, mais par manque de Vérité dans nos vies ; c’est aux jeunes générations d’avoir le courage de vivre réellement selon les principes qui lui ont été transmis avec tant de difficultés, si elles veulent avoir à leur tête des chefs qui marchent selon la lumière.

[1] Le comte Tserof est descendant d’une famille d’officiers, il a trouvé la foi catholique à la fin des années cinquante et a rejoint monseigneur Lefebvre à l’orée des années 70, cherchant à conserver la foi qu’il ne trouvait plus dans cette église de Vatican II qui, comme une adolescente, reniait son héritage pour s’offrir naïvement au monde. Chassant de sa vie le libéralisme qui avait pu s’y glisser, il observe avec tristesse sa génération embourgeoisée dans un traditionalisme mondain et jette un regard plein d’espoir sur celle qui arrive et qui, si elle en a le courage, pourrait rendre vie à l’Église agonisante.

[2] Itinéraires 173, mai 1973

[3]Jn XV, 27

samedi 14 septembre 2019

Deux livres à découvrir

Nous vous conseillons la lecture de deux livres (en anglais pour le moment) qui pourraient aider beaucoup de catholiques à voir clair dans la crise actuelle et à ne pas osciller vers la double tentation du ralliement d'un côté et du sédévacantisme de l'autre. 


1° Le premier livre  "CONTRA CEKADAM" a été rédigé par M. l'abbé François Chazal (MC-SPX), Mgr Williamson en a rédigé la préface (ci dessous) C'est un excellent petit fascicule qui réfute en profondeur et avec arguments les principales objections que présentent les sédévacantistes. Il est en cours de traduction pour le moment mais vous pouvez déjà commander la version anglaise sur ce site américain : https://www.chantcd.com/index.php/Contra-Cekadam


Préface de Mgr Williamson : 

De grands docteurs de l'Eglise ont écrit des ouvrages auxquels ils donnèrent le nom de l'auteur dont ils réfutaient les erreurs, par exemple "Contre Crescone" de saint Augustin ou "Contre Jovien" de saint Jérôme. Crescone et Jovinien sont tous deux aujourd'hui oubliés du grand nombre voire de tous, mais les écrits des docteurs ont survécu parce qu'ils ont déployé la saine doctrine catholique dans leur réfutation de l'erreur. De la même manière, l'abbé Chazal donne à sa réfutation le nom du sédévacantisme (doctrine qui veut que le Siège soit vacant et que les Papes ne soient plus du tout Papes depuis Vatican II) de l'abbé Anthony Cekada, qui est depuis longtemps l'une des figures de proue de la défense de la position sédévacantiste. Les arguments de l'abbé Cekada ont agi comme le grain de sable à l'intérieur d'une huître, grain de sable qui, de par l'irritation qu'il engendre, amène l'huître à produire une perle.

L'abbé Cekada s'exprime comme si le sédévacantisme n'était pas une simple opinion face à une question extrêmement difficile et très débattue. Il présente le sédévacantisme comme une certitude dogmatique dont le refus équivaudrait à n'être pas catholique. L'abbé Chazal éprouve une certaine sympathie pour les sédévacantistes (il les préfère aux libéraux) et fait montre de charité envers l'abbé Cekada mais le grand mérite de "Contra Cekadam" est d'apporter, à tout lecteur raisonnable, la preuve qu'aucun catholique n'est pas, à tout le moins, obligé d'accepter la position sédévacantiste. L'abbé Cekada se comporte comme s'il était maître en théologie et en Droit Canon mais l'abbé Chazal a lu les écrits des théologiens et les Canons en question et il démontre qu'ils sont loin de prouver que le Siège de Rome ait été vacant à un quelconque moment de l'histoire depuis Vatican II.

Pour ce faire, l'abbé Chazal examine tour à tour les textes de la Sainte Ecriture, des théologiens, des canonistes, des Papes, de saint Thomas d'Aquin, de l'histoire de l'Eglise et a finalement recours au sens commun. Evoquons brièvement les théologiens et canonistes auxquels les sédévacantistes se fient le plus volontiers.

Saint Robert Bellarmin, qui soutient que tout Pape devenu hérétique cesse automatiquement d'être Pape, est leur théologien favori. Mais l'abbé Chazal a ouvert les livres et découvert que cette opinion était loin d'être l'opinion commune des théologiens de l'Eglise et que, d'autre part, Bellarmin lui-même estime que deux avertissements doivent être donnés au Pape concerné avant qu'il puisse être déposé. Car, en effet, comme l'affirment de nombreux autres théologiens de grand renom, le Pape n'est pas seulement un individu qui peut perdre la foi à titre privé, il est aussi la tête d'une société universelle qui ne saurait fonctionner sans cette tête. Le fait que le Pape perde la foi en tant qu'homme privé n'entrave pas nécessairement son rôle de tête de l'Eglise. C'est pourquoi, disent ces théologiens, pour le bien de l'ensemble de l'Eglise, Dieu préserve le Pape comme tête jusqu'à ce que les plus hautes autorités compétentes de l'Eglise soient en mesure de procéder à une déclaration publique d'hérésie (afin d'éviter un chaos public dans l'Eglise) et c'est alors et alors seulement, que Dieu dépose le Pape. Aucune déclaration de cette nature n'a été faite depuis Vatican II.

Les sédévacantistes ont également une nette prédilection pour le Canon 188.4, qui stipule que la défection publique en matière de foi chez un clerc entraîne automatiquement une perte de fonctions. Mais de nombreux autres canons et les autres sections du Canon 188 montrent clairement que la "défection publique" doit inclure l'intention chez le clerc d'abandonner la foi, par exemple en essayant de se marier ou en entrant dans une secte. D'autre part, le clerc doit recevoir un avertissement ou des monitions officielles avant d'être déchu de ses fonctions. La justice commune appelle cela le droit à la légitime défense.

L'abbé Chazal présente en fait une multitude d'arguments qui prouvent la sagesse humaine et la patience de Notre Sainte Mère l'Eglise lorsqu'il s'agit de traiter avec les ministres fautifs. Pour le bien de l'Eglise, ce n'est pas seulement le Pape qui ne se voit immédiatement couper la tête comme les sédévacantistes semblent le penser. Les roues de la Justice divine meulent peut-être très finement mais, comme dit le proverbe, elles meulent aussi très lentement.

Quiconque désire savoir à quel point la position sédévacantiste est loin d'être obligatoire pour les catholiques, doit à tout prix lire cette brève et passionnante étude de l'abbé Chazal.

+Richard Williamson, Broadstairs, le 20 février 2018.

2° Le deuxième livre "As we are" ("Tels que nous sommes") est une compilation des compromis,
contradictions et changements de la FSSPX depuis quelques années. L'auteur, M. Sean Jonhson, en a dénombré près de 101 ! L'ouvrage est aussi préfacé par Mgr Williamson. Il n'y a pas encore de traduction en français mais il est possible que cela se fasse dans un avenir proche. 

Vous pouvez trouver ce livre sur le même site : 


mercredi 11 septembre 2019

Croisade de la Charité



Avec quelques jours de retard, nous retrouvons Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus pour la Croisade de ce mois de septembre.  Quelle est notre intention lorsque nous prêtons ... 

lundi 9 septembre 2019

Conseils pour la messe et la réception des sacrements


Nous communiquons à nos lecteurs ces conseils prudents concernant les règles actualisées pour la réception des sacrements. 

Du bulletin de l´abbé Brühwiler (Fidélité Suisse) - Traduction en français

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Conseils pour la messe et la réception des sacrements.

Tout d'abord, deux principes méritent d'être mentionnés, qui doivent orienter la réflexion, la parole et l'action des catholiques :

- Les fidèles ont droit à des prêtres à l´ordination incontestablement valide et a des sacrements incontestablement valides et dignement reçus.

- "La messe Motu-proprio n'est pas la messe authentique." (Mgr Tissier de Mallerais, sermon de Pentecôte 15.5.2016)

En détail, nous vous conseillons de suivre les directives suivantes :

1. Le prêtre doit certainement être valablement ordonné, à savoir par un Évêque consacré dans le rite d'avant le concile.

2. Le prêtre doit être affilié à un Évêque ou Supérieur général validement ordonné et de foi conforme à la doctrine.

3 Le prêtre doit être intègre et fidèle au serment antimoderniste pour résister aux erreurs du dernier concile, et donc nécessairement séparé de « l'Eglise conciliaire ».

4. le prêtre doit rejeter la forme extraordinaire du rite romain de messe "autorisé le 7.7.2007 " comme " non authentique " (Mgr Tissier de Mallerais), c'est-à-dire rester séparé de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre etc. La messe « Motu-proprio » du 7.7.2007 est incontestablement une messe de l´indult, c'est-à-dire que le "caractère exceptionnel avec autorisation spéciale" est maintenu et déjà, pour cette seule raison, inacceptable pour les catholiques. On peut assimiler la "Messe motu proprio" à la messe, qui à partir d'octobre 1791, fut célébrée par les évêques et les prêtres assermentés par l'État en France, tandis que les prêtres fidèles à l'Eglise et donc persécutés ne pouvaient qu’agir dans le secret (ou devaient fuir). Les plus courageux d'entre eux célébrèrent secrètement la Sainte Messe et donnèrent les sacrements. C'est ainsi que Jean-Marie Vianney (le futur Saint curé d'Ars) reçut en secret dans une maison privée sa première communion.

Deux sermons pour le dimanche 8 septembre 2019

1) Sermon de M l'abbé Pivert sur "la volonté du Christ et son application à l'éducation" (site abbé Pivert)

C’est bien beau d’entendre parler du Christ, encore faut-il que nous Le suivions effectivement.  D’où le sermon d’aujourd’hui. Il est un peu long, fallait-il le refaire moins long ? Je ne pense pas et le sujet est tellement passionnant que je suis certain que vous écouterez jusqu’au bout. Je pense même que c’est un sermon que vous diffuserez.




2) Sermon de M. l'abbé Salenave à la chapelle St Joseph (Morlaix) : "La vérité, notre baptême et la crise actuelle nous engagent dans la Fidélité catholique" :

vendredi 6 septembre 2019

Sermon de Mgr Williamson pour la Messe d'enterrement de M. Carbonne

De nombreux fidèles connaissaient M. Carbonne et n'ont pas pu se rendre à ses funérailles, nous leur proposons ce très beau sermon que Mgr Williamson a prononcé à cette occasion.


Pour télécharger le sermon en intégralité : ici

dimanche 1 septembre 2019

Messe d'obsèques de M. François-Xavier Carbonne

La Messe d'obsèques de M. François-Xavier Carbonne sera célébrée le jeudi 5 septembre à 15 h 00.

Pour connaître le lieu, vous pouvez nous joindre en téléphonant au 06 01 79 36 80