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samedi 28 décembre 2024

Contre le sédévacantisme

KE 911 (28 décembre 2024)

 

La façon dont les hommes se comportent doit être affinée par la loi,

Mais la loi doit suivre de près la réalité.

La controverse autour de la démission du pape Benoît XVI en février 2013 continue d’alimenter le débat sur la vacance du Siège apostolique : cette démission était-elle valide ou non ? Si elle était valide, alors l’élection ultérieure du pape François n’était pas invalidée par le fait que Benoît XVI était toujours le pape valide. Mais si la démission de Benoît XVI était douteuse, alors un doute plane sur tout le pontificat ultérieur de François, car Benoît XVI n’est décédé qu’en 2022, après que François eut exercé la fonction de pape pendant près de dix ans. À l’automne de l’année dernière, l’évêque Athanasius Schneider a écrit un article très intéressant, accessible sur Internet, donnant de précieux principes sur toute la dispute autour de la vacance ou non du Siège apostolique (en latin « sedes »).

Cela peut sembler une dispute oiseuse, mais ce n’est pas le cas. L’Église catholique est une organisation mondiale, strictement hiérarchique, dans laquelle tous les curés dépendent d’évêques diocésains valides pour leur nomination valide à la tête des paroisses, et ces évêques dépendent à leur tour d’un pape valide pour leur nomination valide à la tête de leur diocèse. Pour que l’Église puisse fonctionner, son chef doit exister réellement, être clairement identifié et universellement accepté. Bien sûr, à plusieurs reprises dans l’histoire de l’Église, l’identité du pape a été contestée, notamment pendant le Grand Schisme d’Occident de 1378 à 1417, qui a vu à sa fin non pas deux mais trois candidats se proclamer papes. Cependant, tous les catholiques savaient que plus d’un pape était très nuisible à l’Église, de sorte que le schisme n’a duré que 39 ans.

Dans ce débat, il est intéressant d’observer comment l’Église a jugé la validité des papes en question. D’un côté, Urbain VII a été élu à Rome au conclave de 1378, au milieu de pressions et de menaces énormes, mais il a été accepté et reconnu comme pape par tous les cardinaux qui l’avaient élu. L’Église a fini par voir en lui et en ses successeurs la lignée des vrais et valides papes. D’un autre côté, quelques mois plus tard, des cardinaux français ont contre-élu un Français comme pape Clément VII, qui a établi la papauté d’Avignon dans le sud de la France. L’Église a fini par condamner cette lignée de « papes » comme antipapes. Ce qui ressort de cet exemple et de plusieurs autres, surtout au Moyen Âge, c’est que pour qu’un pape soit valide, la lettre de la loi importe moins que la nécessité absolue pour l’Église d’avoir un chef unique, visible, reconnu et certain.

Ainsi, Grégoire VI a acheté son pontificat en 1045 pour une grosse somme d’argent, de sorte que son élection était strictement invalide, mais l’Église l’a toujours reconnu comme un pape valide. En 1294, le pape Célestin V a démissionné de manière douteuse et Boniface VIII lui a succédé de manière controversée, mais les deux événements ont été « guéris à la racine », ou rendus valides par la suite, en étant universellement acceptés par les catholiques, le clergé et les laïcs. Cette doctrine d’un événement, illégal à l’époque mais rendu légal par la suite, l’Église l’applique aux mariages et aux élections papales, sous certaines conditions. Pour les élections papales, ces conditions sont que le nouveau pape soit immédiatement accepté comme pape par l’Église universelle. Ce fut certainement le cas du pape François, lorsqu’il salua la foule depuis un balcon du Vatican surplombant la place Saint-Pierre juste après son élection papale, avec toutes les fautes canoniques possibles de l’élection.

Quant à la démission controversée ou douteuse de Benoît XVI, les opinions peuvent diverger et l'Eglise peut décider avec autorité ce qu'elle signifie, seulement après qu'elle sera enfin sortie de la crise sans précédent provoquée par la séparation de l'autorité catholique et de la vérité catholique au Concile Vatican II. Cependant, sur la base des principes réalistes exposés par Mgr Schneider dans son article, il ne semble pas difficile de conclure que cette démission était à la fois douteuse en elle-même et nuisible dans la pratique à l'Eglise.

C’est douteux en soi , car Dieu a conçu son Église comme une monarchie, ou le règne d’un seul, et non comme une dyarchie, ou le règne de deux. Dieu a évidemment voulu que son Vicaire, ou son remplaçant, ait à sa disposition à Rome toute une aristocratie de fonctionnaires pour l’aider à gouverner l’Église mondiale, mais de cette aristocratie, il est le seul roi incontesté. Et nuisible dans la pratique , car la distinction faite par Benoît XVI entre « munus » (office) pour lui-même et «ministerium» (ministère ou travail) pour François, n’excluait pas clairement que lui-même continue à participer au gouvernement de l’Église. Cependant, qui a gouverné l’Église depuis la démission de Benoît XVI jusqu’à sa mort ? Pas Benoît XVI. Et quand Benoît XVI est mort, y a-t-il eu un conclave papal ? Non. C’est François qui a été pape, de 2013 à aujourd’hui.

Kyrie Eleison

mardi 30 juillet 2024

Mgr Viganò, Mgr Lefebvre et le sédévacantisme

Mgr Lefebvre et Dom Thomas d'Aquin


Monseigneur Viganò s'est comporté en véritable héros dès qu'il s'est rendu compte, ou a commencé à se rendre compte, de la décomposition morale et doctrinale de l'Église conciliaire. Malheureusement, il semble pencher vers la position sédévacantiste. L'avenir nous dira quelle est sa véritable position.

Quant à Mgr Lefebvre, il avait déjà commencé ce combat contre l'Église conciliaire dans des circonstances plus décisives qu'aujourd'hui. Il avait gagné la confiance des fidèles du monde entier grâce à la solidité de sa formation et à la supériorité de sa prudence. Sa prudence lui a permis d'éviter à la fois les ralliements des communautés Ecclesia Dei et l'erreur du sédévacantisme. Avec précision, il a montré comment Dom Gérard et d'autres suicidaient leurs œuvres en se plaçant sous l'autorité des modernistes, et comment les sédévacantistes, de leur côté, se plaçaient dans une position aussi incertaine que dangereuse, en affirmant plus que ce que l'enseignement de l'Église ne permet d'affirmer.

Certains pensent que Mgr Lefebvre serait sédévacantiste aujourd'hui. Je ne le crois pas. Je pense même le contraire. Je crois que les arguments qu'il a donnés de son vivant gardent leur force et leur pertinence aujourd'hui. Ses arguments sont simples. Que devient l'Église si les papes de Jean XXIII à François ne sont pas papes ? Les cardinaux qu'ils nomment ne sont-ils pas des cardinaux ? Qui élira le pape ? Comment pourrons-nous avoir à nouveau un pape ? Cela semble mettre en péril l'existence même de l'Église. Le mieux est d'attendre le jugement que l'Église émettra un jour, qui définira et résoudra cette question.

Face à la divergence des idées et des procédures au sein de la Tradition, je ne vois qu'une seule ligne de conduite raisonnable : garder et transmettre ce que nous avons reçu de Mgr Lefebvre, tant sur le plan doctrinal que sur le plan prudentiel. Mais beaucoup diront : la prudence tient compte de l'évolution de la situation entre l'état de la crise à l'époque de Mgr Lefebvre et aujourd'hui. Oui, il y a des changements, mais ils ne sont pas essentiels. L'essence de la crise reste la même.

Comme la crise arienne, qui a duré environ 60 ans, cette crise se poursuit sans que l'essentiel ne change. C'est pourquoi l'exemple de Mgr Lefebvre reste d'actualité.

Que Notre-Dame, qui a vaincu toutes les hérésies, nous accorde la grâce de vaincre les attaques du démon et des modernistes.

+ Thomas d'Aquin O.S.B.

dimanche 17 janvier 2021

Questions sur la FSSPX

Kyrie eleison DCCV - 705 - (16 janvier 2021)

Les prêtres de la Frat., se feront-ils berner ?
Le bavardage du monde, sans trêve, avance masqué !

Un lecteur de ces "Commentaires", nous dit s’inquiéter de ce qu'il voit et entend au sujet de la fidélité de la Fraternité Saint Pie X. Il craint qu’elle ne se montre plus aussi fidèle qu’autrefois et qu’elle ne déçoive l’attente des fidèles. Ce lecteur a en tête plusieurs explications possibles. C’est pourquoi l'auteur de ces "Commentaires" propose quelques considérations en réponse à quelques-unes de ses questions :-

1. On a entendu des rumeurs d'infiltration de la FSSPX. D’après certaines de ces rumeurs, une conspiration visant à infiltrer la Fraternité existait dès le début de son existence. Cependant, d’autres sont d’avis qu'il a fallu attendre longtemps avant que la Fraternité n’ait été infiltrée. 

Sans doute les ennemis classiques de l'Eglise, qui déjà du temps de Notre Seigneur épiaient de très près ce qu’Il faisait, ont rapidement discerné la menace que représentait, pour eux et pour leur Concile, Mgr Lefebvre avec sa Fraternité Sacerdotale St Pie X et sa nouvelle génération de prêtres fidèles. Pour ma part, je ne peux cependant pas dire que j'aie jamais clairement identifié des ennemis infiltrés, et conscients de l’être. Mais ce que j’ai pu observer, ce sont les fils dans le sacerdoce de Monseigneur qui, après avoir reçu de lui toute la formation voulue, ont cessé de reconnaître ce qu'ils reconnaissaient sous lui, à savoir la nécessité de n'obéir que de manière sélective aux ordres émanant des autorités de l'Église conciliaire, à Rome comme dans les diocèses. Ces prêtres ont beaucoup œuvré, pas tant pour infiltrer que pour changer la FSSPX de l'intérieur. Si, aujourd'hui, l’œuvre de Monseigneur défendait encore la Foi comme le faisait Monseigneur lui-même, elle pourrait faire un bien immense à une masse considérable de catholiques qui sont maintenant en train d’ouvrir les yeux sur la trahison de Vatican II. Elle les aiderait à voir comment et où survit la vraie Église. Au lieu de cela, la loyauté des dirigeants de la FSSPX semble maintenant s’être vouée aux ecclésiastiques romains de Vatican II, et de nombreuses âmes qu'elle aurait pu convertir, sont maintenant dans la confusion plutôt que sur le chemin de la conversion. 

2. La FSSPX a-t-elle donc été infiltrée, et si oui, par qui ? 

A proprement parler, par une opération formelle d’infiltration, peut-être pas. Mais d’une manière plus générale, par l’abandon souvent inconscient de ce que voulait Monseigneur face à Vatican II et à ses responsables, alors, oui, il y a eu un changement de cap. Le problème, c’est qu’on s’est progressivement laissé emporter par le courant de la fantaisie moderne, perdant ainsi le sens des réalités. Ce changement est d’ailleurs imputable davantage aux dirigeants de la FSSPX qu’aux humbles prêtres œuvrant sur le terrain. Et le problème de ces dirigeants se situe moins dans leur doctrine catholique que dans l’application qu’ils font de cet enseignement au XXIe siècle, car ils ne parviennent pas à saisir toute la profondeur du mal de notre siècle. Pour eux, les gens sont bien braves et bien gentils. 

3. Certains blogs font référence à une famille juive autrichienne du nom de "Von Gutmann", à laquelle les Rothschild auraient initialement donné un "coup de pouce" financier. Selon Maximilian Krah, cette famille a donné beaucoup d’argent à la FSSPX via une fondation. Qui est cette famille et pourquoi donne-t-elle tant d’argent à la FSSPX ? 

C'est une famille juive d'Autriche, mais, autant qu’il m’en souvienne, Mme Von Gutmann que vous nommez était une convertie de bonne foi, et elle a laissé cette somme à la FSSPX en Autriche pour y aider au développement de la Tradition catholique. 

4. Il y a une rumeur sur Internet comme quoi Mgr Lefebvre était sédévacantiste ?  Qu’en est-il ? 

À partir de Paul VI, Monseigneur a toujours eu une certaine sympathie pour l’option sédévacantiste en tant qu’elle offrait une solution possible au problème théologique extrêmement grave des Vicaires du Christ qui s’employaient à détruire l'Église. À deux reprises, il a envisagé publiquement la possibilité – en 1976 et en 1985 – que les papes régnant ne le fussent qu’en apparence, et qu’en fait ils n'étaient pas véritablement papes. Toutefois, il ne s'est jamais décidé à adopter cette solution. Souvent, il ne l'a envisagée que pour la rejeter. Il considérait qu'elle soulevait plus de problèmes qu'elle n'en résolvait. 

5. Pourquoi les dirigeants actuels de la FSSPX ne se réconcilient-ils pas avec Rome ? Qu'en pensez-vous ?

Je crois que beaucoup de bons prêtres de la Fraternité restent encore proches de la pensée de Mgr Lefebvre, et c’est pour cela que les dirigeants de la FSSPX n’osent pas encore se glisser dans les bras de la Rome conciliaire. Mais ces prêtres feraient bien de faire attention !

Kyrie eleison.


samedi 14 septembre 2019

Deux livres à découvrir

Nous vous conseillons la lecture de deux livres (en anglais pour le moment) qui pourraient aider beaucoup de catholiques à voir clair dans la crise actuelle et à ne pas osciller vers la double tentation du ralliement d'un côté et du sédévacantisme de l'autre. 


1° Le premier livre  "CONTRA CEKADAM" a été rédigé par M. l'abbé François Chazal (MC-SPX), Mgr Williamson en a rédigé la préface (ci dessous) C'est un excellent petit fascicule qui réfute en profondeur et avec arguments les principales objections que présentent les sédévacantistes. Il est en cours de traduction pour le moment mais vous pouvez déjà commander la version anglaise sur ce site américain : https://www.chantcd.com/index.php/Contra-Cekadam


Préface de Mgr Williamson : 

De grands docteurs de l'Eglise ont écrit des ouvrages auxquels ils donnèrent le nom de l'auteur dont ils réfutaient les erreurs, par exemple "Contre Crescone" de saint Augustin ou "Contre Jovien" de saint Jérôme. Crescone et Jovinien sont tous deux aujourd'hui oubliés du grand nombre voire de tous, mais les écrits des docteurs ont survécu parce qu'ils ont déployé la saine doctrine catholique dans leur réfutation de l'erreur. De la même manière, l'abbé Chazal donne à sa réfutation le nom du sédévacantisme (doctrine qui veut que le Siège soit vacant et que les Papes ne soient plus du tout Papes depuis Vatican II) de l'abbé Anthony Cekada, qui est depuis longtemps l'une des figures de proue de la défense de la position sédévacantiste. Les arguments de l'abbé Cekada ont agi comme le grain de sable à l'intérieur d'une huître, grain de sable qui, de par l'irritation qu'il engendre, amène l'huître à produire une perle.

L'abbé Cekada s'exprime comme si le sédévacantisme n'était pas une simple opinion face à une question extrêmement difficile et très débattue. Il présente le sédévacantisme comme une certitude dogmatique dont le refus équivaudrait à n'être pas catholique. L'abbé Chazal éprouve une certaine sympathie pour les sédévacantistes (il les préfère aux libéraux) et fait montre de charité envers l'abbé Cekada mais le grand mérite de "Contra Cekadam" est d'apporter, à tout lecteur raisonnable, la preuve qu'aucun catholique n'est pas, à tout le moins, obligé d'accepter la position sédévacantiste. L'abbé Cekada se comporte comme s'il était maître en théologie et en Droit Canon mais l'abbé Chazal a lu les écrits des théologiens et les Canons en question et il démontre qu'ils sont loin de prouver que le Siège de Rome ait été vacant à un quelconque moment de l'histoire depuis Vatican II.

Pour ce faire, l'abbé Chazal examine tour à tour les textes de la Sainte Ecriture, des théologiens, des canonistes, des Papes, de saint Thomas d'Aquin, de l'histoire de l'Eglise et a finalement recours au sens commun. Evoquons brièvement les théologiens et canonistes auxquels les sédévacantistes se fient le plus volontiers.

Saint Robert Bellarmin, qui soutient que tout Pape devenu hérétique cesse automatiquement d'être Pape, est leur théologien favori. Mais l'abbé Chazal a ouvert les livres et découvert que cette opinion était loin d'être l'opinion commune des théologiens de l'Eglise et que, d'autre part, Bellarmin lui-même estime que deux avertissements doivent être donnés au Pape concerné avant qu'il puisse être déposé. Car, en effet, comme l'affirment de nombreux autres théologiens de grand renom, le Pape n'est pas seulement un individu qui peut perdre la foi à titre privé, il est aussi la tête d'une société universelle qui ne saurait fonctionner sans cette tête. Le fait que le Pape perde la foi en tant qu'homme privé n'entrave pas nécessairement son rôle de tête de l'Eglise. C'est pourquoi, disent ces théologiens, pour le bien de l'ensemble de l'Eglise, Dieu préserve le Pape comme tête jusqu'à ce que les plus hautes autorités compétentes de l'Eglise soient en mesure de procéder à une déclaration publique d'hérésie (afin d'éviter un chaos public dans l'Eglise) et c'est alors et alors seulement, que Dieu dépose le Pape. Aucune déclaration de cette nature n'a été faite depuis Vatican II.

Les sédévacantistes ont également une nette prédilection pour le Canon 188.4, qui stipule que la défection publique en matière de foi chez un clerc entraîne automatiquement une perte de fonctions. Mais de nombreux autres canons et les autres sections du Canon 188 montrent clairement que la "défection publique" doit inclure l'intention chez le clerc d'abandonner la foi, par exemple en essayant de se marier ou en entrant dans une secte. D'autre part, le clerc doit recevoir un avertissement ou des monitions officielles avant d'être déchu de ses fonctions. La justice commune appelle cela le droit à la légitime défense.

L'abbé Chazal présente en fait une multitude d'arguments qui prouvent la sagesse humaine et la patience de Notre Sainte Mère l'Eglise lorsqu'il s'agit de traiter avec les ministres fautifs. Pour le bien de l'Eglise, ce n'est pas seulement le Pape qui ne se voit immédiatement couper la tête comme les sédévacantistes semblent le penser. Les roues de la Justice divine meulent peut-être très finement mais, comme dit le proverbe, elles meulent aussi très lentement.

Quiconque désire savoir à quel point la position sédévacantiste est loin d'être obligatoire pour les catholiques, doit à tout prix lire cette brève et passionnante étude de l'abbé Chazal.

+Richard Williamson, Broadstairs, le 20 février 2018.

2° Le deuxième livre "As we are" ("Tels que nous sommes") est une compilation des compromis,
contradictions et changements de la FSSPX depuis quelques années. L'auteur, M. Sean Jonhson, en a dénombré près de 101 ! L'ouvrage est aussi préfacé par Mgr Williamson. Il n'y a pas encore de traduction en français mais il est possible que cela se fasse dans un avenir proche. 

Vous pouvez trouver ce livre sur le même site : 


vendredi 10 août 2018

Conférence de M l'abbé Chazal le 29 juillet en la chapelle Sainte Cécile

Nos lecteurs et auditeurs pourront profiter des vacances estivales pour reprendre quelques forces spirituelles en écoutant l'abbé Chazal toujours aussi passionnant ! Conférence sur l'apostolat en Asie, la question de la crise de la FSSPX, le sédévacantisme etc ....





lundi 9 avril 2018

Un Argument « Anti-Lefebvriste » – I

Kyrie eleison DLX  (7 avril 2018)


La règle lefebvriste était équilibrée ; 
Suivre l’autorité, mais s’il faut : résister. 


Dans un article récent, un laïc français, – NM –, attaque les Pères dominicains d’Avrillé pour leur « lefebvrisme ». Il leur reproche d’admettre que les Papes conciliaires, depuis Paul VI, aient réellement été papes et, de ce fait, il accuse les Pères de rejeter trois dogmes catholiques, à savoir : 
(1) que le pape ait la primauté de juridiction sur l’Église universelle ; 
(2) que le Magistère Ordinaire Universel de l’Église soit infaillible ; 
(3) que le magistère vivant de l’Église détermine ce que les catholiques doivent croire. 

Pour aborder de telles questions d’ordre doctrinal, il serait normal de se référer à des experts en doctrine ; mais nous ne vivons pas actuellement des temps normaux, si bien qu’aujourd’hui, les fidèles doivent avoir recours à leur propre bon sens catholique pour examiner ces questions aussi bien qu’ils le peuvent. 

Examinons ces trois assertions d’une manière simple et pratique. Si j’affirme que les Papes depuis Paul VI sont de vrais Papes, dois-je du coup nécessairement nier que le Pape soit le chef de l’Église, que l’enseignement ordinaire de l’Église soit infaillible et que le Pape vivant ait le droit de me prescrire ce que je dois croire ? Reprenons les arguments de NM, un par un. 

 Pour le premier point, NM se réfère au Concile anti-libéral Vatican I (1870–1871), qui établit, en effet, que le Pape est le chef direct et immédiat de tous les diocèses, de tous les prêtres et de tous les catholiques ; si donc, à l’instar des lefebvristes, je refuse de lui obéir, est-ce que je sous-entends qu’il n’est pas mon chef en tant que catholique ? Cela équivaudrait à nier la définition donnée par Vatican I. La réponse est évidente : Non, je ne nie pas que les Papes conciliaires aient l’autorité pour me gouverner en tant que catholique, je dis seulement que leur autorité – si elle est catholique – n’inclut pas le pouvoir de me faire devenir protestant, comme cela arriverait si je suivais leurs injonctions découlant de Vatican II. 

Deuxième point : NM fait valoir que Vatican I a aussi professé l’infaillibilité de l’enseignement dispensé quotidiennement par le Pape et les évêques. Or, s’il y eut jamais un enseignement conséquent venant conjointement du pape et des évêques, ce fut bien à Vatican II. Donc, si je refuse cet enseignement, est-ce que je sous-entends que le Magistère Ordinaire Universel (MOU) de l’Église n’est pas infaillible ? La réponse est encore : non, je ne nie pas cette infaillibilité. Je reconnais pleinement qu’une doctrine enseignée dans l’Église, en tout temps, en tout lieu, par tous les papes et les évêques, est infaillible. Mais, si elle a été enseignée uniquement au 20ème siècle à notre époque moderne, et uniquement par les papes et les évêques de Vatican II, alors cette doctrine diffère de ce qui a été enseigné par les papes et les évêques à toutes les autres époques de l’Église. En conséquence, je ne me considère nullement obligé de la recevoir. De même que j’accepte tout l’ensemble du MOU jusqu’à Vatican II, de même, je rejette le MOU limité au post-Concile qui contredit le précédent. 

Troisièmement NM soutient que, de par l’autorité dont il est investi, le Pape vivant est en droit de me dire, en tant que catholique, ce que je dois croire aujourd’hui. Si donc je refuse de croire ce que les Papes conciliaires m’ont intimé de croire, est-ce que, pour autant, je rejette l’autorité vivante qu’ils possèdent en tant qu’arbitres de la Foi ? La réponse est toujours : non, je ne la rejette pas. Mais j’utilise mes yeux pour lire, et le cerveau que Dieu m’a donné pour juger. Or, ce qu’enseignent les Papes conciliaires, contredit ce qu’on t enseigné tous les Papes précédents, saint Pierre y compris. En conséquence, je préfère opter pour le poids de l’enseignement de 261 papes pré-conciliaires plutôt que de suivre quelques 6 papes conciliaires. “Mais alors, vous rejetez l’autorité vivante que le Pape possède en tant qu’arbitre de la Foi !” – Soit, mais seulement parce que je respecte, j’obéis et me soumets à 261 Papes comme arbitres de cette même Foi ; parce que mes yeux et mon intelligence me disent que les papes conciliaires n’ont pas cette Foi. – “Mais alors, vous vous servez de vos yeux et de votre intelligence pour vous opposer au Pape catholique !” – Dieu m’a donné des yeux et une intelligence pour que je m’en serve. Quand je me présenterai devant Lui pour être jugé, je devrai répondre de l’usage que j’en aurai fait. 

 Il est clair que la réponse de NM au problème des papes de tendances protestante, moderniste et conciliaire, consiste à nier qu’ils aient jamais été papes. Il devrait être également clair que face à ce problème, qui est bien réel, je ne suis pas obligé d’adopter la solution radicale de NM. De même, si je refuse de l’adopter, je ne nie pas pour autant trois dogmes de l’Église. Que la paix soit avec NM !

Kyrie eleison.

vendredi 9 mars 2018

Contra Cekadam : Préface (par Mgr Williamson)

Comme promis, Reconquista publiera régulièrement, sous forme de chapitres, l'étude de M. l'abbé Chazal (CM- SPX) sur la question du sédévacantisme. Une publication papier suivra normalement. Celle-ci est intitulée "Contra Cekadam". S.E. Mgr Williamson, qui préface l'ouvrage, en explique la raison et les enjeux. 


De grands docteurs de l'Eglise ont écrit des ouvrages auxquels ils donnèrent le nom de l'auteur dont ils réfutaient les erreurs, par exemple "Contre Crescone" de saint Augustin ou "Contre Jovien" de saint Jérôme. Crescone et Jovinien sont tous deux aujourd'hui oubliés du grand nombre voire de tous, mais les écrits des docteurs ont survécu parce qu'ils ont déployé la saine doctrine catholique dans leur réfutation de l'erreur. De la même manière, l'abbé Chazal donne à sa réfutation le nom du sédévacantisme (doctrine qui veut que le Siège soit vacant et que les Papes ne soient plus du tout Papes depuis Vatican II) de l'abbé Anthony Cekada, qui est depuis longtemps l'une des figures de proue de la défense de la position sédévacantiste. Les arguments et opinions de l'abbé Cekada ont agi comme le grain de sable à l'intérieur d'une huître, grain de sable qui, de par l'irritation qu'il engendre, amène l'huître à produire une perle.

L'abbé Cekada s'exprime comme si le sédévacantisme n'était pas une simple opinion face à une question extrêmement difficile et très débattue. Il présente le sédévacantisme comme une certitude dogmatique dont le refus équivaudrait à n'être pas catholique. L'abbé Chazal éprouve une certaine sympathie pour les sédévacantistes (il les préfère aux libéraux) et fait montre de charité envers l'abbé Cekada mais le grand mérite de "Contra Cekadam" est d'apporter, à tout lecteur raisonnable, la preuve qu'aucun catholique n'est, à tout le moins, obligé d'accepter la position sédévacantiste. L'abbé Cekada se comporte comme s'il était maître en théologie et en Droit Canon mais l'abbé Chazal a lu les écrits des théologiens et les Canons en question et il démontre qu'ils sont loin de prouver que le Siège de Rome ait été vacant à un quelconque moment de l'histoire depuis Vatican II.

Pour ce faire, l'abbé Chazal examine tour à tour les textes de la Sainte Ecriture, des théologiens, des canonistes, des Papes, de saint Thomas d'Aquin, de l'histoire de l'Eglise et a finalement recours au sens commun. Évoquons brièvement les théologiens et canonistes auxquels les sédévacantistes se fient le plus volontiers.

Saint Robert Bellarmin, qui soutient que tout Pape devenu hérétique cesse automatiquement d'être Pape, est leur théologien favori. Mais l'abbé Chazal a ouvert les livres et découvert que cette opinion était loin d'être l'opinion commune des théologiens de l'Eglise et que, d'autre part, Bellarmin lui-même estime que deux avertissements doivent être donnés au Pape concerné avant qu'il puisse être déposé. Car, en effet, comme l'affirment de nombreux autres théologiens de grand renom, le Pape n'est pas seulement un individu qui peut perdre la foi à titre privé, il est aussi la tête d'une société universelle qui ne saurait fonctionnner sans cette tête. Le fait que le Pape perde la foi en tant qu'homme privé n'entrave pas nécessairement son rôle de tête de l'Eglise. C'est pourquoi, disent ces théologiens, pour le bien de l'ensemble de l'Eglise, Dieu préserve le Pape comme tête jusqu'à ce que les plus hautes autorités compétentes de l'Eglise soient en mesure de procéder à une déclaration publique d'hérésie (afin d'éviter un chaos public dans l'Eglise) et c'est alors et alors seulement, que Dieu dépose le Pape. Aucune déclaration de cette nature n'a été faite depuis Vatican II.

Les sédévacantistes ont également une nette prédilection pour le Canon 188.4, qui stipule que la défection publique en matière de foi chez un clerc entraîne automatiquement une perte de fonctions. Mais de nombreux autres canons et les autres sections du Canon 188 montrent clairement que la "défection publique" doit inclure l'intention chez le clerc d'abandonner la foi, par exemple en essayant de se marier ou en entrant dans une secte. D'autre part, le clerc doit recevoir un avertissement ou des monitions officielles avant d'être déchu de ses fonctions. La justice commune appelle cela le droit à la légitime défense.

L'abbé Chazal présente en fait une multitude d'arguments qui prouvent la sagesse humaine et la patience de Notre Sainte Mère l'Eglise lorsqu'il s'agit de traiter avec les ministres fautifs. Pour le bien de l'Eglise, ce n'est pas seulement le Pape qui ne se voit pas  immédiatement couper la tête, comme les sédévacantistes semblent le penser. Les roues de la Justice divine meulent peut-être très finement mais, comme dit le proverbe, elles meulent aussi très lentement.

Quiconque désire savoir à quel point la position sédévacantiste est loin d'être obligatoire pour les catholiques, doit à tout prix lire cette brève et passionnante étude de l'abbé Chazal.


+Richard Williamson, Broadstairs, le 20 février 2018.




https://cristiadatradicinalista.blogspot.be/2017/08/contra-cekadam.html

jeudi 22 février 2018

Le sédévacantisme : solution ou diversion ?

La revue "La voix des Francs" n°47 a publié en janvier 2018 un article "Réponse aux divagations des Bonshommes d'Avrillé, au sujet de la présente vacance du Saint Siège". Les Dominicains répondent donc aujourd'hui sous forme de dialogue vivant à ce pamphlet qui se voulait être une "magistrale réfutation des divagations" dominicaines. L'auteur de ce pamphlet n'aura donc plus qu'à se remettre au travail .



Dominicus est l’auteur d’un « Petit catéchisme du sédévacantisme » qui a provoqué de vifs débats en soulignant les faiblesses de cette théorie. Attaqué dans le dernier numéro d’un bulletin sédévacantiste, il répond ici à nos questions.

D’abord, mon Père – je ne pense pas trahir un secret en révélant que vous êtes un des Pères dominicains d’Avrillé – qu’est-ce que le « sédévacantisme » ?

– C’est la théorie, ou plutôt les diverses théories (contradictoires) voulant que l’Église soit aujourd’hui sans pape. Le siège de l’évêque de Rome serait vacant depuis une cinquantaine d’années, à cause des erreurs enseignées ou favorisées par Paul VI et ses successeurs.

Et cela vous paraît insoutenable ?

–Vatican II a ouvert une terrible crise, où notre premier objectif doit être de garder la foi. Or le grand moyen pour garder la foi en temps de crise a été énoncé par saint Vincent de Lérins dès le 4e siècle : s’accrocher à la tradition. La doctrine, la morale et les sacrements traditionnels ne peuvent pas nous tromper. En revanche, dès qu’on quitte ce terrain pour échafauder des théories essayant d’expliquer la crise, on n’a plus la même sécurité, car on entre dans le domaine des opinions privées. C’est le cas du sédévacantisme.

On a quand même le droit de réfléchir ?

jeudi 17 août 2017

Contra Cekadam

M. l'abbé Chazal vient de publier récemment un livre à caractère politique ( "La cité oubliée", aux éditions saint Agobard)  pour nous donner les bons principes qui nous aideront à retrouver et comprendre l'ordre social voulu par Notre-Seigneur et à le  reconstruire chacun à notre niveau.


Aujourd'hui, M. l'abbé Chazal nous propose de découvrir son étude sur la question de la vacance du pape. L'abbé publiera cette étude en plusieurs parties en raison de la longueur de l'étude. Aujourd'hui, dans son introduction, il nous expliquera pourquoi il a entrepris cette étude.





 Chers fidèles,


Depuis longtemps, beaucoup d'entre vous demandent une étude poussée sur le sédévacantisme, qui menace de plus en plus nos cercles étant données les Frasques du Pape François.

La position de Mgr Lefebvre n'a rien perdu en sagesse, et n'est qu'un rappel de la Loi Divine qui nous commande de nous séparer de l'hérésie, au lieu de perdre nos énergies et morceler ce qui reste du troupeau en disputes sans fin. Nous voyons bien à quel point la vigne put croître avec lui, sans trop de querelles, jusqu'à ce que Mgr Fellay remette en cause la nécessaire séparation d'avec les hérétiques, sous prétexte que nous leur reconnaissons encore une certaine juridiction, que ce petit travail permet de préciser je l'espère. 

 
Comme vous le verrez, le sédévacantisme est simple de prime abord, mais c'est une vraie boîte de Pandore, un ajout de problèmes nouveaux et interminables, et reste une question d'une telle complexité que même les plus grands théologiens de l’Église n'ont jamais pu formuler une opinion unanime sur ce sujet. 

Continuez à rester séparés de l’Église Conciliaire, et soyez certains que c'est le Christ, pas nous, qui se prononcera effectivement et décisivement sur les occupants actuels du Siège de Pierre. Ipse est Caput Ecclesiae.

In Iesu et Maria,
Francois Chazal+







« Il est licite de résister au Souverain Pontife qui tente de détruire l’Église.  Je dis que c’est licite de lui résister en n’obéissant pas à ses ordres et en mettant obstacle à l’exécution de sa volonté. »
Saint Robert Bellarmin De Romano Pontifice, Lib II, c. 29



CONTRA CEKADAM

Abbé François CHAZAL mcspx, 2017

·       Introduction : Le sédévacantisme et Fatima
·       I. Les théologiens
·       II. Les canons
·       III. Les Papes
·       IV. Saint Thomas
·       V. La Sainte Ecriture
·       VI. L’histoire
·       VII. Le bon sens
·       Conclusion


« En raison des erreurs et des hérésies mentionnées plus haut et les innombrables autres, je me détourne de l’obédience du faux Pape … en raison de ses erreurs et hérésies, le même pseudo Pape est hérétique, destitué de sa papauté et excommunié par le Droit Canon lui-même sans besoin de plus de jugement. »
Guillaume d’Ockham, Tractatus de Successivis



INTRODUCTION
En 2015, comme je discutais sans fin avec lui, un sédévacantiste japonais m’a dit d’écrire à son mentor.  Voici cette lettre :

Révérend Père,
L’une de mes brebis perdue est japonaise, totalement  éloignée des sacrements, non seulement en raison du sédévacantisme, mais en raison de ses effets collatéraux,  parce qu’il met maintenant en doute la validité de l’ordination en 1967 du Père Nariai, notre prêtre sur place, raisonnement typique de vos disciples.  A son tour l’abbe Nariai tomba dans le sédévacantisme, et renvoya l’ ascenseur, puisque en vertu de la secte conclaviste du pape secret du Texas, et de la théorie Lienard, vous, l’abbé Cekada, n’êtes même pas prêtre. D’autres brebis se trouvent entraînées dans l’idée que plus rien n’est valide dans l’Église Catholique ; il vaut mieux rester à la maison avec le Chapelet et un acte de contrition.

Dans cette situation actuelle confuse de l’Église, le sédévacantisme ajoute seulement à la confusion et à la dispersion des brebis, qui tombent de la falaise à cause d’un faux raisonnement, de  l’omission d’une distinction théologique, ou en raison de l’extrapolation d’un texte par-dessus d’autres textes.  Je ne vais donc pas mener mes brebis par ce chemin errant, ni parmi ses nombreuses antinomies. Il aurait été beaucoup plus sûr de dire aux fidèles juste de se tenir éloignés des hérétiques et n’avoir rien à faire avec la nouvelle Rome, qui devient de moins en moins comparable à la Rome supplantée lors de Vatican II.  Je vais juste parcourir trois antinomies flagrantes.

FATIMA EST SEULEMENT ÉDIFIANT

Pour un sédévacantiste, Fatima ne convient pas, parce que la solution de Fatima est aux mains d’un Pape qui accomplira les demandes du Ciel.  Il ne suffit pas de dire que Fatima est une révélation privée pour la repousser sous le tapis des choses pieuses, parce que ce genre de révélation est publiquement approuvé par l’Église (Lourdes, Fatima), sont confirmées par beaucoup de miracles publics (Lourdes et la rue du Bac), spécialement Fatima avec cet éminent miracle devant 70 000 témoins, aurore rouge, etc.  


Ces révélations spéciales sont aussi liées à d’importants événements publics comme l’avènement de la franc-maçonnerie (Quito), la révolution de 1830 (Rue du Bac), la guerre de 1870 (Pontmain) et évidemment les trois guerres mondiales et le communisme (Fatima).  Elles sont en effet en lien avec des sujets dogmatiques, comme le « Que soy era la Immaculata Conceptiou » en 1858 et cela inclut l’ecclésiologie (Quito, La Salette) et la Papauté.  Remarquez que les révélations vraiment privées de Dom Bosco confirment le rôle du Pontife romain après quelques moments vacillants !  A Fatima, la Papauté joue le rôle principal, avec la pauvre sœur Lucie essayant de persuader, en vain, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II.  Le Cardinal Ratzinger enterra littéralement le message en 2000 et François s’en moqua en 2012.  C’est le Novus Ordo qui ne veut pas que la vérité de Fatima soit rendue publique et pendant tout ce temps-là, Fatima se déroule parmi trois châtiments de l’humanité.  Donc non, Révérend Père, il n’y a vraiment rien de seulement édifiant à ce propos.

Ce qui est merveilleux à Fatima, c’est que cela concerne le destin des nations, le destin de la Papauté et le dogme de la Foi.  Quand c’est édifiant, c’est aussi terrible, comme la vision de l’enfer par les trois enfants.

C’est pourquoi je pense que vous jetez le discrédit sur votre propre position par cette vidéo sur You Tube, minimisant et séparant Fatima de l’ecclésiologie.  Fatima est rejeté par la nouvelle église parce que cela ne correspond pas à leur ecclésiologie, n’est-ce pas ?  Cela va directement contre « Dignitatis Humanae » en demandant qu’un état-nation soit consacré au Cœur Immaculé de Marie, présentant nos Papes actuels comme mauvais dans ce processus, ce qui, évidemment, ne vous intéresse pas, puisque, dans votre ecclésiologie, il n’y a plus de pasteur, alors qu’en réalité, le pasteur a été frappé.

François Chazal  +

Fort heureusement, l’abbé Cekada a répondu :

" « La lettre ouverte » de l’abbé Chazal sur le site True Trad est simplement incohérente, et ne contient aucun argument théologique perceptible.  L’abbé Chazal n’aime pas ce que j’ai dit au sujet de Fatima, et croit que sa compréhension personnelle de Fatima « réfute » d’une certaine manière le sédévacantisme.
La raison pour laquelle l’abbé Chazal suit cette direction est que la position qu’il a prise de « reconnaître et résister » aux faux-papes de Vatican II ne peut être conciliée avec les principes classiques de l’ecclésiologie traditionnelle qui enseigne qu’un catholique doit se soumettre en matière de doctrine au Pontife romain.
Pour défendre son complet rejet de ces principes, l’abbé Chazal doit se tourner vers son interprétation privée de révélations privées, dont rien ne peut servir de base correcte à un argument théologique.
J’ai, à plusieurs reprises, présenté l’argument en faveur du sédévacantisme, citant texte après texte de théologiens catholiques pour appuyer ma conclusion.  L’abbé Chazal, produit typique de la FSSPX, ne présente rien, si ce n’est une onomatopée hystérique, couverte d’un masque de piété béate.
Laissons-le parcourir mon article « Traditionalistes, infaillibilité et le Pape » ou « Résister au Pape, sédévacantisme et église de François » et qu’il me réfute point par point, citant des théologiens d’égale valeur que ceux que j’ai cités.
Jusqu’à ce moment, ceux qui lisent les commentaires de l’abbé Chazal sur le sédévacantisme  devraient savoir qu’il ne produit que des balivernes. 
Libre à vous de poster cette lettre partout où cela vous convient."
Abbé Anthony Cekada



Cher abbé Cekada,
Je vous remercie de ne pas répondre à mon argument, à savoir que Fatima est un événement public en présence d’au moins 70 000 témoins, publiquement approuvé par l’Église comme « Un grand signe du Ciel » (Apoc. XII), et concernant le destin des nations dans les mains d’un  PAPE.
C’est pourquoi je suis allé sur « CathInfo » et « ArchibishopLefebvreForum » et j’ai essayé de trouver le meilleur argument sédévac.  Ce fut difficile parce que pour la plupart d’entre eux, ces réponses ont dévié vers des questions secondaires ou des détails à propos « des erreurs de la Russie ».  Le meilleur que j’ai pu trouver est celui-ci : « Oui, il n’y a pas de Pape pour le moment, mais lorsque ce sera nécessaire, on aura un Pape et la consécration de la Russie. »   A mon avis, c’est la position du CMRI. Mais cela signifie que le Ciel a demandé quelque chose d’impossible à réaliser depuis 57 ans (1958 – 2015) ; que Sœur Lucie (Réelle (Père Gruner)/fausse (M.A.Horvat)) s’est trompée en suppliant Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II.


Selon l'abbé Kramer, M. Poutine a demandé au Pape François de faire la consécration.  En réalité, n’a-t-il personne vers qui se tourner pour obtenir la conversion de son pays ?


Je ne vais pas développer la croyance risible que Pie XII aurait réalisé la consécration avec succès (St Benedict Center).  Sufficit.

Il est intéressant de remarquer que mes « onomatopées hystériques » ressemblent à votre opuscule « Traditionalistes, Infaillibilité et le Pape » : une induction.  On accumule des faits particuliers pour en déduire, par induction, une vérité : Notre-Dame utilise un Pape (mes onomatopées) /  Il n’y a pas de pape (votre opuscule).

Une induction est fausse ou un sophisme, si elle exclut ou oublie de mentionner des faits particuliers contraires.  Et c’est particulièrement un sophisme lorsqu’on laisse de côté une majorité de faits. 
Vous soutenez, Monsieur l’abbé, qu’il n’y a pas « de théologiens d’égale valeur à ceux que je cite », pour mieux, dire vous nous lancez le défi de vous en fournir, avec le grand toupet, avec cette grande confiance théologique en soi qui est tellement typique du sédévacantisme dogmatique…  Et beaucoup ont été conduit à croire que c’est réellement le cas ;  à savoir, que la grande majorité, non, l’unanimité des théologiens, canonistes, experts et spécialistes d’ecclésiologie donnent tous des arguments favorables à la destitution immédiate et ipso facto d’un Pape hérétique sans prononcé de sentence.  A la lumière de la vaste quantité  de preuves contraires,  je vous concède notre immense négligence dans le passé.

Ainsi, comme votre opuscule l’indique, la question de la perte automatique de la charge est l’axe principal de vos efforts ; mais je vais aussi utiliser cette occasion pour évaluer votre doctrine de sédéprivationisme et autres nuances des arguments sédévacantistes.  Mais si vous avez changé, à nouveau, de position, cela ne nous surprendra pas.  D’ores et déjà, ne nous blâmez pas de réfuter vos précédents systèmes parce que des esprits innocents sont encore affectés par vos erreurs passées.
Sur la question du magistère, comme Mgr Sanborn, vous encapsulez tout dans l’ infaillibilité ; ignorant l’extension réelle des objets secondaires de l’infaillibilité, qui, hélas, n’a pas été définie par Vatican I, faute de temps.   S’il n’y a aucun lien avec l’enseignement constant à travers le temps et le lieu (d’où le terme « universel »), il n y a pas de Magistère Ordinaire et Universel tout simplement. Et le même vaut pour les lois infaillibles, qui ne le sont que si elles sont 
1) Universelles 
2) Obligatoires 
3) A caractère Dogmatique.
 En conséquence vous n’arrivez pas à expliquer de façon crédible ce qui s’est passé avec la nouvelle Semaine Sainte du Cardinal Bunigni, sous Pie XII.

Pareillement, votre théologie sacramentaire par « sic et non » a conduit de nombreuses  familles loin des sacrements, au moins ici en Asie. Votre volte-face sur la validité des sacres Thuc (que vous mettiez en doute jadis dans votre amusant titre « Deux évêques dans chaque garage »), montre que les sacrements ne deviennent pas invalides aussi facilement que cela. 
Sur la question du Magistère, d’autres que moi, et l’abbé Calderon en particulier, ont beaucoup mieux parlé que moi. Tout ce que je veux faire ici, c’ est montrer que les sédévacantistes s’enferrent d’abord dans une conclusion, puis écartent, ignorent, condamnent tout ce qui ne rentre pas dans leur petite boîte.  En conséquence les deux questions essentielles sont les suivantes :
-1. Le sédévacantisme est-il une opinion ou une obligation ?
-2. Si c’est une opinion, est-elle correcte ?

Ayant confiance que vous prendrez soin de répondre, et si vous le faites vraiment, je vous demande de rester sur le sujet car, trop souvent, les sédévacantistes se tournent vers d’autres aspects au lieu de répondre à l’argument précis, au point exact qui leur est opposé.
Je suis heureux de voir que vous souhaitez aller « point par point » et voyons si vous respectez le menu à sept plats auquel je vous invite …
·        I. Les théologiens (Première entrée – crudités)
·        II. Les canons (Deuxième entrée – soupe – première salade)
·        III. Les Papes  (Premier plat de résistance)
·        IV. Saint Thomas (Deuxième plat de résistance)
·        V. La Sainte Écriture (Troisième plat de résistance)
·        VI. L’histoire (Fromages et deuxième salade)
·        VII. Le bon sens (Desserts)
·        Conclusion (Confiseries – café – pousse-café)

En toutes choses, laissons servir les bons vins de la Charité, s’accordant parfaitement à la suite des mets, comme le dit le Cantique, « Ordinavit in me Caritatem », parce que j’entends par ailleurs que vous avez de bonnes qualités, spécialement le sens de l’humour, et votre santé ne semble pas bonne ces temps-ci.  Si vous ne vous fiez pas à mes arguments, ayez au moins confiance que je prie pour vous et tous les autres sédévacantistes de toutes tendances, et croyez que seulement quand Dieu restaurera la Papauté de sa splendeur, nous connaîtrons qui parmi vous est ou n’est pas un faux-frère.

François Chazal +