jeudi 31 mai 2018

Conférence de M l'abbé Morgan sur les sacres de 1988 à Namur

Abbé Morgan avec les enfants de Namur
M. l'abbé Morgan viendra ce dimanche 3 juin à Vedrin (près de Namur en Belgique) pour célébrer la solennité de la Fête du Saint Sacrement.  A l'occasion des 30 ans des sacres, il donnera une conférence en début d'après-midi sur l'opération survie de Mgr Lefebvre. Il en parlera d'autant plus sincèrement qu'il était lui-même présent dans la cérémonie. Venez nombreux écouter cette conférence et soutenir M. l'abbé Morgan dans sa très courageuse fidélité à Mgr Lefebvre à l'heure où se multiplient les abandons et les trahisons.  

Adresse :
Maison de la Sainte Famille
Rue Hector Fontaine, 25
5 020 VEDRIN (NAMUR)




mercredi 30 mai 2018

La Fidélité en Australie

Une fidèle d'Australie nous a envoyé - il y a déjà quelque temps - des nouvelles de la Fidélité dans ce vaste pays. Voici ce témoignage.


Autel de Brisbane


Depuis 2012, un groupe de la Fidélité Catholique s'est formé à Brisbane. Au départ, nous louions des salles polyvalentes, gymnasiums, salle de concert, salle des fêtes, etc. Puis un de nos fidèles a consacré un garage aménagé en appartement et en a fait une chapelle rudimentaire. 

L'autel avait été prêté par l'une de nos fidèles, qui s'est, depuis, jointe au groupe de l'Abbé Pfeiffer... Lorsque cette personne a voulu reprendre son autel, un de nos fidèles en a commandé deux aux Pays-Bas, à Fluminalis, en février 2017! Il en a gardé un chez lui et a installé le deuxième dans la chapelle. Celle-ci a été depuis rénovée, repeinte, nouveaux ventilateurs, air conditionné (il fait très chaud dans un petit garage avec un toit en tôle, sous les tropiques!). Nous avons une sacristie, et certains fidèles ont même fait une très belle crèche pour Noël 2017. 

Cette chapelle se trouve juste en face de l'église de la FSSPX ! Ce qui pose problème a certains paroissiens de la FSSPX, qui voudraient nous rejoindre mais n'osent pas encourir les foudres des prêtres de la FSSPX et se voir refuser les sacrements le reste du temps. Nous n'avons la messe qu'une fois par mois, au mieux. La plupart de nos fidèles ne vont donc plus à la messe de la FSSPX du tout. Certains continuent, mais ils n'ont pas d'enfants à l’école de la FSSPX, ce qui pose beaucoup moins de problèmes bien sûr. 

Monsieur l’Abbé MacDonald vient d'Irlande, parfois pendant deux ou trois mois de suite! Puis l’Abbé Chazal vient des Philippines. Il est venu a Noël et à Pâques. Les autres prêtres d'Inde et des Philippines ont de grosses difficultés pour obtenir un visa et ne peuvent donc pas venir pour nous donner les sacrements.

Nous sommes très reconnaissants à ces prêtres de venir nous donner les sacrements, de passer des journées dans un avion et d'aller d'un centre de messe à l'autre, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Par exemple, à Noël, Monsieur l’Abbé Chazal est arrivé à 16 heures de l’après-midi, a dit la messe dominicale à 18 heures, suivie de la messe de Noël à minuit, puis après un léger repas, il est reparti à 3 heures du matin pour Melbourne, pour dire la messe du jour de Noël là-bas. Il n'a donc pas dormi pendant plus de 24 heures, et en plus, il a horreur de l'avion! 

Quant à l’Abbé MacDonald, il passe 24 heures dans un avion chaque fois qu'il vient nous voir, puis encore 24 heures pour repartir, et il dessert aussi certaines villes des Etats-Unis, l'Irlande, et il est l’aumônier des Carmélites de la Fidélité en Irlande!

mardi 29 mai 2018

Les commentaires du site officiel de la FSSPX sur la mort du cardinal Hoyos

Il nous a semblé utile de faire connaître cette analyse de Mikaël.  Elle confirme une tendance désormais ancrée au sommet de la néo FSSPX. 


Vous n'avez peut être pas vu cet article publié sur FSSPX.NEWS concernant la mort du cardinal
Jean Paul II déposant les cendres sur la tête du cardinal Hoyos
Hoyos . Il est excessivement révélateur d'un état d'esprit et peut donc nous éclairer sur l'issue du prochain chapitre 

La FSSPX fait l'éloge de ce cardinal. Ce n'est pas étonnant en fait. 


Non, il n'a pas "joué un rôle majeur dans le changement d'attitude du Vatican envers la FSSPX".  Il a en fait habilement conseillé le Vatican pour perdre la FSSPX par une bienveillance feinte, et il joué un rôle majeur dans le changement d'attitude de Mgr Fellay envers l'église conciliaire. 


Cet article témoigne donc d'une naïveté (ou aveuglement ) affligeante à l'égard des autorités conciliaires. C'est le meilleur résumé que nous puissions donner aux lecteurs qui pourraient encore espérer un revirement pour cet été.



Source :http://fsspx.news/fr/search/dici/mort%20du%20cardinal%20Dario

Citation:
Le cardinal Dario Castrillón Hoyos s'est éteint à Rome le 18 mai 2018. Appelé au service du Saint-Siège en 1996, le prélat s’est peu à peu imposé comme l’interlocuteur privilégié entre le Vatican et la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, de 2000 à 2009.

D'abord préfet de la Congrégation pour le clergé, puis président de de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le cardinal a joué un rôle majeur dans le changement d'attitude du Vatican à l'égard de la liturgie traditionnelle.
A l'issue du pèlerinage romain de la Fraternité Saint-Pie X en 2000, il avait reçu les évêques consacrés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, mettant fin à douze années d'ostracisme.

Deux ans plus tard, Mgr Hoyos était le premier cardinal de l'Eglise à célébrer solennellement la liturgie traditionnelle en la basilique Libérienne, faisant fi de la réticence d'une bonne partie de ses confrères.

Dans le même temps, alors que de nombreux évêques continuaient à faire pleuvoir des proscriptions arbitraires sur l'œuvre de Mgr Lefebvre, il expliquait que l'acte des sacres de 1988 ne constituait pas un schisme et que la Fraternité se trouvait « à l'intérieur de l’Eglise », déplorant cependant « le fait qu'il manque une pleine, une plus parfaite communion, parce que la communion existe »...

Le cardinal Hoyos a également joué un rôle non négligeable aux côtés de Benoît XVI dans la promulgation du Motu proprio Summorum pontificum en 2007, et dans le cadre de la levée des sanctions injustes contre les évêques de la Fraternité deux ans plus tard, n'hésitant pas à prendre la défense de cette dernière face à des médias déchaînés.

Le cardinal aurait souhaité qu’une solution canonique fût trouvée pour la Fraternité. Mais cela ne fut jamais rendu possible, une réelle volonté de recevoir l’œuvre de Mgr Lefebvre telle qu’elle est faisant toujours défaut. Car ce n'est pas en retranchant quoi que ce soit à sa mission de défense de la Tradition - en lui imposant, par exemple, de reconnaître des erreurs doctrinales ou la légitimité du nouveau rite -, que la Fraternité pourra œuvrer à la restauration de l'Eglise.

Néanmoins, il serait injuste de ne pas exercer la vertu de gratitude pour les actes posés par le prélat colombien. Ceux-ci furent courageux, alors qu'ils rencontraient l'hostilité des progressistes et des ennemis les plus acharnés de l'Eglise.

Requiescat in pace.

lundi 28 mai 2018

Totalitarisme de L’avortement

Alors que l'Irlande vient tout juste de "légaliser" le crime de l'avortement, Mgr Williamson veut nous faire toucher du doigt l'aspect totalitaire des états qui légalisent cet odieux crime. 

Par S.E. Mgr Williamson

Kyrie Eleison n° 547

Le Brexit pourra-t-il protéger l’Angleterre ?
Mais les Anglais leur propre avenir oblitèrent !


En comparant la vie naturelle à la vie surnaturelle, certains peuvent penser que la lutte contre l’avortement prend trop d’importance. Toutes choses étant égales par ailleurs, le temps passé et les efforts consentis dans ce combat ne seraient-ils pas mieux employés à défendre, par n’importe quel moyen, la vie de la Grâce plutôt que de se limiter à préserver une vie naturelle encore à naître ? En fait, dans la société actuelle, ces choses sont difficilement comparables. Dans notre monde sans Dieu, ce qui domine aujourd’hui, c’est l’extrême faiblesse de la Foi, à tel point que parler de choses surnaturelles reviendrait, pour la plupart des gens, à parler chinois : “Dieu ? Le Ciel ? L’Enfer ? L’éternité ? Mais, de quoi parlez-vous ?” Toutefois, si certains de nos contemporains ont encore ne serait-ce qu’une once de décence, ils peuvent concevoir combien il est criminel de transformer le sanctuaire de la vie, le ventre d’une mère, en une prison mortelle. Dès lors, que Dieu bénisse les catholiques qui s’efforcent d’empêcher l’avortement.

Ce faisant, ils ont pour adversaire l’État totalitaire qui s’établit en Angleterre. Un militant, engagé depuis longtemps dans la lutte anti-avortement écrivait récemment qu’une nouvelle technique de « discussion de rue », touchant plus directement les femmes se rendant dans un centre d’avortement, a provoqué une réaction drastique du système en place. Ce qui donne à penser que cette technique est efficace, au moins à court terme. Dans une Ordonnance de Protection de l’Espace Public, la première du genre dans ce pays, les élus locaux ont voté un texte confinant les anti-avortement sur une pelouse située à 100 mètres de la clinique. Leur nombre ne doit pas dépasser quatre ; ils ne doivent pas se servir d’affiches dépassant la taille d’un A3 ; il est proscrit d’employer des termes tels que : avortement, bébé, maman, fœtus, âme, tuer, enfer ou meurtre. Il leur est interdit d’afficher des images, de diffuser de la musique, de parler dans un haut-parleur, de crier des messages relatifs à l’avortement, et même de prier à haute voix. Ces restrictions sont entrées en vigueur le 23 avril. Il est question d’en élargir le champ d’application ; les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à £ 1,000.

Que peut-on dire ? L’Angleterre est en train de se suicider. Peut-être les autorités locales ont-elles choisi d’appliquer ces restrictions un 23 avril, juste le jour de la St George, où l’Angleterre célèbre son saint patron ? Comme si protéger l’avortement était un acte de patriotisme, d’amour de la patrie ! Pourtant, quoi de plus antinaturel pour une femme que de détruire le fruit qu’elle porte dans son sein ? Et quoi de plus antisocial pour un homme que de la pousser à commettre un tel acte ? Jusqu’où une femme n’est-elle pas descendue sur le chemin de l’autodestruction pour consentir ainsi à tuer, au sens propre, sa maternité, le but principal de son existence après le salut de son âme ? “ Pourtant, elle sera sauvée en enfantant, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. “, dit l’Ecriture (I Tim II, 15). Ces propos ne sont pas ceux d’un quelconque misogyne ; c’est la parole de Dieu.

Fidèle à son génie, Shakespeare saisit en quelques lignes l’essence même de l’autodestruction de la femme. Il met en effet dans la bouche de Lady Macbeth (acte 1, scène 5) des mots terrifiants. En se fortifiant pour pousser son mari à assassiner Duncan, son roi, cousin et ami, alors même que Duncan doit être invité sous le toit de Macbeth, elle supplie les démons d’arracher de son cœur toute tendresse et toute compassion féminine :

". . . . Venez, vous les esprits 

Qui présidez à nos pensées mortelles ! Défaites-moi de mon sexe !

Du front jusqu’aux orteils, remplissez tout mon être

De pure cruauté. Epaississez mon sang,

Afin que nul passage ne donne accès aux remords,

Que nulle componction, nul penchant naturel

N’ébranle mon projet et vienne parler de paix

Avant qu’on l’exécute ! Prenez mes seins de femme ,

Prenez mon lait pour fiel ,
Vous ! Instruments meurtriers . . .


Fortifiée ainsi, elle réussit à étouffer les scrupules de Macbeth, qui assassine Duncan : première victime, suivie de beaucoup d’autres.

Chers lecteurs, s’il vous plaît, priez pour l’Angleterre, autrefois appelée « dot de la Vierge Marie » et, encore aujourd’hui, objet de ses soins maternels.

Kyrie eleison.

vendredi 25 mai 2018

Ode à dindon qui se prenait pour un aiglon

Parmi nos lecteurs, se trouvent encore quelques talents, qui savent manier notre belle langue, et n'hésitent pas à s'en servir pour nous mettre en garde et nous avertir des dangers. 

Ainsi le beau langage garde ses droits ! Que ce soit par la poésie ou le conte ...


Aiglon ou dindon ?

Monsieur l’abbé Simoulin a publié dans son bulletin Le Seignadou d’avril dernier un article satirique comparant ceux qui craignaient les conséquences d’une reconnaissance canonique à des autruches apeurées, quand il faudrait plutôt se considérer comme des aiglons, dignes descendants de ces aigles que furent les saints et nos proches prédécesseurs au rang desquels on s'étonnera cependant de voir figurer certains noms.

Il est en effet fort peu convaincant d'oser se réclamer du Père Calmel dont on voit mal qu’il se fût  accommodé d’une mise en tutelle (par étapes ! ) de la Tradition par l'Eglise conciliaire, alors qu'il préconisait une défense de la Foi sous la forme de bastions irréductibles organisés  autour de prêtres fidèles au combat catholique.

Il est tout aussi inconvenant de se réclamer de Mère Anne-Marie Simoulin, alors que cette éminente religieuse, d'heureuse mémoire :

· a manifesté son refus de principe de tels accords, du vivant même de  Monseigneur Lefebvre qui lui a exprimé sa reconnaissance,

· a signifié à son frère prêtre une totale divergence sur son analyse de la situation après les événements de l'année 2012 au sein de la Fraternité,

· et qui, quelques semaines avant sa mort, confiait avoir beaucoup apprécié le livre de l’Abbé Pivert, "Nos rapports avec Rome", avoir désiré que les religieuses de sa congrégation le lisent, avoir regretté de ne plus pouvoir participer au Chapitre de sa congrégation pour y faire valoir son analyse de la situation, et être bien décidée, au cas où Fanjeaux suivrait la Fraternité dans un accord pratique avec Rome sans accord doctrinal, à quitter sa communauté pour fonder une nouvelle congrégation !

Qui sont les aigles ? Et qui sont les autruches ?

Extrait du Carnaval des animaux

de Cinq Sens

Le dindon qui se croyait aiglon

En pays de Catharie, un doux-seigneur régnait.
Il avait bien sa cour, mais il parlait si fort
Que bien loin en Francie, son discours résonnait :
Obéissez d’amour, ne craignez pas la mort !

En doux pays de France la bataille était rude
Et les coups se portaient au sein même des familles ;
Ce seigneur en donnait, se mettant en cheville
Avec la vieille engeance qui toujours se croit prude.

Il les traita d’autruches, qui de trahir craignaient,
Se moquant de leur peur, lui qui tout risque fuyait.
Il les disait nunuches et craintifs les peignait,
Voyant partout malheur et sans cesse inquiets !

Oubliant Salomon qui tomba de si haut
Il se voyait aiglon dominant les autruches.
Enfant des plus grands aigles, il se crut l’héritier,
Peur et sagesse, la règle, il voulut oublier.

Du grand maître du Tibre ils voulaient une paix
Dont nos craintives fibres discernaient le fausset.
De cet ami pleurons la profonde illusion,
La farce du dindon qui se croyait aiglon.

Ode à dindon qui se prenait pour un aiglon

Dieu créateur avait donné au Lion son pouvoir sur la terre, mais bien des animaux, refusant son service, se choisirent d’autres rois pour vaquer librement. Le petit peuple fidèle n’avait cure des mensonges que tramaient tant d’ennemis dispersés, mais le Lion regretta le bonheur disparu et imagina qu’il pourrait restaurer la paix générale.

Il convoqua son concile et la discussion fut rude entre les vieux conseillers qui se voulaient prudents et toute une jeune troupe qui sentait que son heure sonnait. Les vieux défenseurs d’une seule vérité se virent bousculés si forts que le Lion les pria de se retirer. Et l’on décida d’envoyer des émissaires auprès de toutes les cours afin de construire la paix universelle.

Le Lion se croyait tout pouvoir et bien des animaux, qui jadis le lui refusaient, lui léchaient la patte pour aller de l’avant. Le petit peuple fidèle n’avait pas oublié que cet immense pouvoir n’appartenait qu’à Dieu, et que sans vérité, il n’y a pas de paix.

Le Lion réforma tout, et en quelques lustres, un étrange royaume se construisit, reconnaissant à chaque roi le pouvoir de régner, à chaque animal celui de choisir son roi et d’agir à sa guise. Le Lion qui avait cru pouvoir multiplier ses sujets les vit tous le quitter, mais dans son aveuglement, il s’imagina le roi de tous. Le peuple décidait de tout, il se fit souverain, laissant au roi le titre et toutes ses illusions.

Le petit peuple fidèle, un instant abasourdi, voulut défendre le roi contre ses mauvais amis, contre l’erreur qui régnait dans son palais. Il réunit une garde pour défendre le vrai, pour rappeler que tout pouvoir vient de Dieu et doit lui revenir. Mais le roi n’en avait cure et il les congédia tous.

Loin de se décourager, ils s’organisèrent, et fidèles à Dieu et au roi, leur armée se fortifia tant que le roi lui-même s’en émut et les rappela.

Certains tout joyeux, vers lui s’empressèrent, et bientôt acceptèrent de participer à la paix des royaumes.

D’autres plus prudents, virent bien que le Lion ne voulait que les désarmer, ne supportant pas que l’on maintienne à la vue de tous, le témoignage de l’ancien royaume. Le Lion ne cachait pas vraiment ses intentions, et sa fureur était grande dès qu’un groupe ou l’autre regardait vers les anciens usages.

Le temps passait, et la situation ne s’améliorait guère. Le Lion bradait toutes les anciennes lois, oubliant leur auteur et s’en croyant le maître. Les animaux suivaient joyeux d’une liberté sans frein, oubliant tout roi, ils se crurent vite dieux.

L’histoire en était à son Vendredi-Saint, le Sauveur devait mourir et ainsi du royaume, le Samedi-Saint allait venir, avec son lourd silence, avec la peur de voir disparaître le Foi qui pourtant subsistait dans une âme ou deux pour préparer le Dimanche… Non, ce n’est pas encore Dimanche, ce n’est pas l’heure des aigles, mais c’est celle où la peur vous tenaille le ventre, car il en est si peu qui seront là Dimanche. Oh, ce n’est pas que nous ne soyons certains que demain sera Dimanche, et que tout ressuscitera ! Seule la grâce de Dieu nous ouvrira les yeux, et ce n’est pas l’orgueil de Pierre qui le rendit fidèle.

Le Lion alors décida d’en finir avec ce petit peuple qui avait l’arrogance de se dire fidèle, et après de vains palabres, sur les conseils du roi de Bolchevie, il invita les chefs de ce peuple à vivre auprès de lui. Il leur accorda progressivement quelques pouvoirs pour les attirer, les amenant à accepter pratiquement ce qu’ils avaient refusé. Ainsi du nouveau code conçu pour le nouveau royaume, qui sur bien des points s’opposait à l’ancien, ces chefs reçurent les pouvoirs du Lion. Pour rassurer le petit peuple fidèle, ils feignirent de n’accepter que le pouvoir et de rejeter le code, mais tout le petit peuple n’était pas si naïf… Il sentait bien le piège et comprit vite que ce pouvoir était lié au code, seul code qui vaudrait s’il y avait appel.

Certains décidèrent donc de dire leur désaccord, refusant ces cadeaux, n’oubliant pas l’adage : time danae, dona ferentes ! (Je crains les Grecs, jusque dans leurs cadeaux !) Ils voyaient et sentaient, ils ouïssaient et goûtaient, ils touchaient du doigt la tentation fatale.

On les traita d’autruches, mais ils n’en avaient cure, car ils savaient bien que les aigles qui les ont précédés, leur ont transmis la crainte qui est le commencement de la sagesse. Ces aigles sont autant leurs ancêtres que les leurs, et ils n’oubliaient pas leurs leçons : tenez bon, ne craignez pas ceux qui en veulent à votre vie, mais craignez plutôt ceux qui peuvent vous tuer l’âme et le corps.

Que celui qui est debout craigne de tomber, n’en déplaise aux glougloutements des prétendus aiglons.

Le Sel de la Terre n° 104



ÉDITORIAL
Une petite lumière dans les ténèbres

ÉCRITURE SAINTE
★ Frère EMMANUEL-MARIE O.P. : La Jérusalem céleste (Richesses de l’Apocalypse VIII)

ÉTUDES
★ Frère PIERRE-MARIE O.P. : Les fins dernières
★ Frère LOUIS-MARIE O.P. : Dieu prouvé au cœur de l’homme

DU COMMUNISME AU MONDIALISME

★ Michel DEFAYE : Les Révolutions en France étudiées par Marx et copiées par Lénine
ANNEXE : Le Bolchevisme et le Jacobinisme (Albert MATHIEZ)
★ Frère RÉGINALD O.P. : La mission de Soljenitsyne
★ Julien PICODON : L’éternelle tentation communiste de l’Antiquité à la Révolution française

LES GRANDES HEURES DE LA TRA DITION
★ Les leçons du passé
★ Mgr THOMAS D’AQUIN O.S.B. : De Bédoin au Barroux
★ PARVULUS : Avant Morgon : Verjon
★ Paul MARIE : La Fraternité de la Transfiguration

LECTURES
★ DOCUMENTS :
– Quand L. Veuillot regrettait que Luther n’ait pas été brûlé (S. COLINET)
– Quelques nouvelles de Rome occupée
– Les rapports avec Rome (MAUBERT)
– Le sédévacantisme : solution ou diversion ? (DOMINICUS)
– Réponse à certaines questions sur la situation de l’Église
★ Recensions : Le Lion des Flandres – Chesterton thomiste ? – Benoîte Rencurel. Une vie avec les anges – Le Chaînon manqué

★ PARMI LES LIVRES REÇUS

★ INFORMATIONS ET COMMENTAIRES :
– Le vêtement chrétien (Père BRUNO O.S.B.)
– Des musulmans convertis écrivent au pape François

mercredi 23 mai 2018

Le ralliement "en marche"

Chartres/Paris = Paris /Chartres
Cardinal Sarah

Par Joseph

Un article digne d'attention a été publié récemment sur le site rallié "Riposte Catholique" sous le titre "Une édition positive pour le pèlerinage Chartres-Paris". A la lecture d'un tel article, on comprend vite pourquoi le journaliste rallié se réjouit autant.

Le journaliste souligne en effet les ressemblances entre les deux
Cardinal Fellay ?
pèlerinages et se demande pourquoi ils ne pourraient pas désormais fusionner en un seul d'autant que celui de la FSSPX tend passablement à s'essouffler malgré le harcèlement hebdomadaire des prieurs pour pousser les gens à venir "pour faire nombre". 

Le journaliste souligne d'abord le fait que beaucoup de jeunes pèlerins n'ont pas connu le combat des années 80 ni le sacre de 1988 . Cette jeunesse ne connaît donc plus les raisons fondamentales du combat des années 80 et les graves raisons d'une séparation d'avec le monde rallié. On devine ce qu'exprime de manière sous jacente ce journaliste rallié : "Pourquoi donc se diviser désormais puisque l’événement de 1988 est bien loin et qu'il n'est plus désormais un sujet de discorde entre nous". On imagine les conséquences d'un tel discours : les jeunes aspirent en effet à l'unité et à l'oubli des querelles des anciens, surtout s'ils ne se doutent pas des graves enjeux qui s'y trouvent. Sauf que les ralliés (les cadres car la plupart des jeunes sont assez ignorants) n'ont absolument rien lâché de leur trahison de 1988 : ils ont abandonné le combat pour le Règne du Christ-Roi et se réfugient désormais derrière la fausse bannière de la Messe de St Pie V. Une apparente fermeté sur la piété ou la question du foyer chrétien peuvent en leurrer plus d'un mais, globalement, ce monde rallié a entériné les principales réformes du concile et du nouveau code en ce qui concerne les fins du mariage, l'usage des méthodes dites naturelles en matière de procréation et aussi la question des procédures en nullité. 

    Citation : 
À titre anecdotique, lors de la messe célébrée le dimanche de Pentecôte, le plus âgé des célébrants est né en 1984: il est ainsi venu au monde après la mise en place des pèlerinages traditionnels. Il existe donc tout une jeunesse qui n’a pas connu les circonstances climatériques des années 1980, notamment lors de la fameuse année 1988. Il y a surtout une génération de prêtres et de fidèles nés ou ayant vécu dans le sillage des du pèlerinage unique (c’était le cas jusqu’en 1988), puis des deux pèlerinages. Les fruits ont été importants.
 Note de Reconquista : le journaliste évoque sans doute la messe du Lundi de Pentecôte (les célébrants de la messe du dimanche étaient nés avant 1984)

Le journaliste évoque ensuite un autre point commun chez les deux prédicateurs (Mgr Fellay d'un côté et le cardinal Sarah de l'autre) qu'il nomme "fermeté et hauteur". Entendez par là le fait de faire des sermons très spirituels et fermes d'apparences mais qui n'attaquent jamais les fauteurs de trouble.  Quand un libéral dit qu'il faut se méfier du "zèle amer", entendez-le comme un désir de ne surtout pas condamner celui qui détruit la Foi. C'est le propre des libéraux d'agir ainsi. A contrario, imaginez un peu un sermon de Mgr Lefebvre (ou Mgr Williamson c'est pareil) à Chartres cette année ! 

Citation : 
Il faut aussi noter certains discours et signes. Alors que dans l’autre pèlerinage, le cardinal Sarah a été extrêmement tonique, délivrant un message ferme, Mgr Fellay a, lui aussi, fait preuve de hauteur. Dans son sermon du dimanche de Pentecôte, le supérieur de la Fraternité Saint-Pie X a souligné le rôle du Saint-Esprit dans l’Église et mis en garde contre les risques de zèle amer dans les circonstances ecclésiales actuelles. C’est un appel à prendre de la hauteur dans la situation présente.

Le journaliste s'étonne donc, à juste titre, de la nécessité de deux pèlerinages en sens inverses. Doctrinalement, cela n'a plus de sens ! D'autant que la FSSPX est dans la perspective et la finalisation d'une réconciliation avec la Rome moderniste. Mais il élude la question de ce double pèlerinage en évoquant le grand nombre de pèlerins. Un seul pèlerinage serait trop lourd. Alors autant en laisser deux, chacun pourrait ainsi choisir son sens en fonction de ses critères amicaux, géographiques et non plus en rapport avec le combat de la Foi. Ce constat d'évidence (bien vu par un journaliste rallié) devrait donc amener les fidèles de la tradition à ne plus fréquenter ce pèlerinage mais à en multiplier localement sous la responsabilité de bons prêtres. 
Citation: 
Dans la perspective d’une réconciliation à terme avec Rome – au-delà même de la question de la personnalité de tel pape -, une telle démarche présente tout son intérêt, notamment en raison d’une augmentation significative des effectifs de l’autre pèlerinage. On pourrait donc penser qu’à terme deux pèlerinages ne seront pas de trop entre Paris et Chartres à cause de l’inévitable question de la “ventilation” des pèlerins du Paris-Chartres qui a rassemblé 15 000 personnes. Cette question finira par se poser un jour ou l’autre.
Jeunes de Paris/Chartres ou de Chartres /Paris ?

idem 


mardi 22 mai 2018

SERMON : LE ST ESPRIT, LE MONDE ET LA MISÉRICORDE PENTECÔTE 2018

M. l'abbé Pivert était en pèlerinage avec les Amis de St Jean Bosco dans la région de Rocamadour mais il n'a pas oublié les fidèles isolés et leur a offert ce très beau sermon que nous vous incitons à écouter à l'occasion de cette octave. Ecoutez bien le début de son enregistrement puisque l'abbé y fait des annonces
qui pourraient en intéresser plus d'un ! 



Journée Brito-Normande pour la Fidélité Catholique

Un Breton du sud
A l'occasion de la fête de la Pentecôte, les Bretons et les Normands de la Fidélité Catholique ont choisi d'enterrer la hache de guerre (au sujet de l'appartenance du Mont St Michel à l'un ou l'autre) pour se retrouver non loin du Mont en question et fêter ainsi le plus dignement possible la grande fête de la Pentecôte afin d'implorer en ce temps de fièvres spirituelles l'abondance des 7 dons.

C'est donc pour la deuxième année consécutive que cet événement  de joie fraternelle se reproduit et qui permet ainsi de réchauffer les âmes et les cœurs dans le dur combat que les catholiques doivent mener contre la déliquescence des forces de la Tradition . Mais ne nous attardons là dessus ; bien au contraire cette belle journée a été une occasion pour les paroissiens Normands et Bretons de manifester leur désir de  continuer à construire localement une vie catholique sur les bases saines d'une authentique Foi et Charité. C'est d'ailleurs ainsi, dans cet esprit, que le Père Calmel envisageait l'établissement de ces fortins de chrétienté.

Près de 150 personnes se sont donc retrouvés dans un cadre champêtre près d'une jolie chapelle Brito-Normande comme il se devait. Le séminaire s'est aussi déplacé et a pu donner du faste liturgique à cette occasion. Un père dominicain est venu en renfort pour confesser les nombreuses personnes qui désiraient se purifier en ce jour pour recevoir en abondance les grâces du Saint Esprit.Malgré (et peut être grâce à) la simplicité des moyens et des lieux, les fidèles ont pu se retrouver et s'unir sur l'essentiel et repartir ainsi avec l'âme réconfortée par les lumières et les grâces reçues en ce jour. Que Dieu continue ainsi à bénir ses Normands, ses Bretons et son clergé fidèles !







dimanche 20 mai 2018

Songes “Pieux” – II

Kyrie eleison DLXVI (19 mai 2018)

Le monde ne peut rien en problèmes d’Église.
Il n’y a que la Foi qui surmonte la crise.

Il est une chose certaine : entre la Tradition catholique et le Concile Vatican II, la réconciliation est impossible. Croire pourtant qu’on puisse les concilier est tentant, car les textes des 16 documents du Concile énoncent bien sûr un certain nombre de vérités catholiques. Mais l’esprit du Concile oriente tout vers une nouvelle religion centrée sur l’homme, et puisque c’est l’esprit qui a inspiré la lettre de ces documents, même les vérités catholiques qu’ils contiennent sont tributaires de ce « renouveau » conciliaire et en font forcément partie. Assurément, les modernistes ont profité des vérités catholiques et de la hiérarchie, mais uniquement comme un cheval de Troie pour dissimuler leurs hérésies et pour faire passer leur poison libéral. Si bien que même les vérités catholiques, contenues dans les documents conciliaires, sont empoisonnées. Déjà Mgr Lefebvre, en 1990, en avait pris conscience : il avait déclaré que Vatican II était infecté à 100% par le subjectivisme. A contrario, Mgr Fellay déclarait en 2001 que les documents de Vatican II étaient acceptables à 95%.

Certes, on est tenté de prétendre que la tradition catholique et Vatican II sont conciliables. Car cette opinion supprime tout tiraillement entre la soumission à l’Autorité Catholique d’une part et la fidélité à la Vérité catholique d’autre part. Comme l’a dit Mgr Lefebvre, depuis le Concile les catholiques sont forcés ou bien d’obéir aux Papes conciliaires et d’abandonner ainsi la Tradition catholique, ou bien de s’accrocher à la Tradition et de “désobéir” aux Papes. D’où la tentation, pour sortir de ce dilemme, de prétendre que de façon ou d’autre la Tradition et le Concile sont conciliables. Mais la réalité est tout autre. Le fait majeur régissant maintenant toute la vie de l’Église, c’est que le Concile et la Tradition sont en fait incompatibles ; et il en sera ainsi jusqu’à ce que l’autorité de l’Église revienne à la vérité catholique de toujours.

Cependant, pour Mgr Fellay, Supérieur Général de la FSSPX, la Tradition Catholique peut se marier avec la Rome conciliaire. Depuis qu’il a approuvé dans les années 1990 les pourparlers du GREC visant à la réconciliation, il s’acharne à réunir la Tradition et le Concile. Son problème ? C’est qu’il n’arrive pas à comprendre que le modernisme conserve certaines apparences catholiques, comme un cheval de Troie destiné à tromper les âmes catholiques. Or, sous le faux-semblant catholique, il n’existe plus aucun cheval catholique. Mais Mgr Fellay croit que le faux cheval possède toutes les qualités d’un vrai cheval, si bien que, selon lui, si seulement la FSSPX s’y dévoue, il peut devenir un authentique cheval catholique. Hélas, il n’y a que trop de Traditionalistes qui ont cru bon suivre ce feu follet de rallier la Rome conciliaire. Les Romains, quant à eux, ne se sont jamais laissés tromper – ils se sont finement accommodés à cette politique, en faisant des concessions apparentes à la Fraternité et à la Tradition, en autorisant par exemple les confessions, les ordinations et les mariages, et en faisant croire à Mgr Fellay, à plusieurs reprises, qu’une reconnaissance canonique était imminente. Mgr Fellay n’a-t-il pas déclaré une fois qu’il ne manquait plus à l’accord que « le coup de tampon » ? Par contre les autorités vaticanes ne s’y méprennent pas : la Tradition catholique est inconciliable avec leur Concile, donc chaque fois qu’elles ont conduit Mgr Fellay au bord de l’accord, elles ont insisté pour que la Fraternité se soumette au Concile.

Ce faisant, après chaque « concession » acceptée par Mgr Fellay au nom de la Fraternité, les Romains l’ont enfoncé dans leur piège, en sorte qu’il lui est devenu toujours plus difficile de faire marche arrière. Car avec chaque « concession », l’accord avec Rome est devenu davantage une réalité dans la pratique, même sans le « coup de tampon », et en retenant celui-ci les Romains se sont joués de Mgr Fellay comme un pêcheur se joue d’un poisson : comment pourrait-il maintenant se défaire des « concessions » accordées, et admettre que sa politique de 20 ans n’a été qu’une erreur ? Et pourtant ! C’est depuis le début qu’il fait fausse route. N’ayant pas la foi de Mgr Lefebvre, il a pris le problème de l’Église pour un problème de la Fraternité, et pour en sortir il a préféré mettre sa confiance dans une politique purement humaine. Mais bien sûr, avec leurs 2000 ans d’expérience politique, ce sont les Romains qui ont été les plus habiles en politique. Voici comment ils peuvent lui parler maintenant – “Excellence, cessez de jouer avec nous. Voilà des années que nous vous faisons toutes sortes de concessions , pendant que vous n’en faites aucune” (ce serait un gros mensonge, puisque toute “concession” conciliaire acceptée est de fait une concession faite à Rome). “Donc avant juillet, ou bien vous acceptez le Concile, ou bien nous vous excommunions, et vos 20 ans de Supériorat sont en ruines. Au choix !”

Sans doute les Romains s’exprimeraient-ils de manière moins grossière pour mettre le Supérieur Général au pied du mur, mais à qui la faute ? C’est lui qui n’aurait jamais dû se mettre à genoux devant une autorité sans foi ni loi. Dans le cas de l’Église catholique, l’Autorité sans la Foi, c’est une Autorité sans autorité.

Kyrie eleison.

jeudi 17 mai 2018

Chute et dérive du Barroux

M. Chiron vient de publier une biographie sur Dom Gérard *, fondateur du monastère du Barroux. Ouvrage de commande, il ne pouvait donc être qu' une sorte d'hommage posthume. Le livre d'Yves Chiron met certes en évidence les beaux aspects de la vie de Dom Gérard mais il y manque évidemment le grand reproche, qu'une histoire digne de ce nom ne pourra pas méconnaître longtemps : celui d'avoir finalement baissé la garde devant cette "Hérésie du XXe siècle".  Dom Gérard a trahi le bon combat de la Foi.

Un théologien de la FSSPX, M. l'abbé Gleize, se pose aujourd'hui la question de cette trahison.

Comment se fait-il qu'après avoir, durant l'été 1987, récusé comme une rupture l'enseignement conciliaire sur la liberté religieuse, Dom Gérard ait fini par y voir l'écho de la Révélation divine ? « Je crois que ce qui a contribué à perdre Dom Gérard », explique Mgr Lefebvre, « c'est son souci de s'ouvrir à tous ceux qui ne sont pas avec nous et qui peuvent aussi profiter de la liturgie traditionnelle. C'est ce qu'il écrivait en substance dans la Lettre aux amis du monastère, deux ans après son arrivée au Barroux. Nous voulons essayer, disait-il, de ne plus avoir cette attitude critique, stérile, négative. Nous allons nous efforcer d'ouvrir nos portes à tous ceux qui éventuellement n'auraient pas nos idées, mais qui aimeraient la liturgie, afin de les faire profiter, eux aussi, des bienfaits de la vie monastique. Dès cette époque, je m'étais inquiété de ce que je considérais comme une opération très dangereuse. C'était l'ouverture de l'Église au monde et l'on a bien dû constater que c'est le monde qui a converti l'Église. Dom Gérard s'est laissé contaminer par ce milieu qu'il a reçu dans son monastère". (Source)

Ce même théologien  verrait-il par hasard le même processus est en cours dans sa propre congrégation ? Oui, très probablement. Cette citation de Mgr Lefebvre, choisie par le théologien d'Ecône, n'est sûrement pas un accident.

Pour mieux comprendre l'ampleur de cette chute et des dérives du Barroux, nous vous invitons à écouter la conférence d'un ancien Père du Barroux, le RP Bruno, qui explique de façon très claire comment s'est produite, mois après mois, cette chute et quelles en furent les conséquences pour le monastère.



   



* Ouvrage d'Yves Chiron : « Tourné vers le Seigneur ».

mercredi 16 mai 2018

Des prêtres dans le purgatoire en 1904 ? Pourquoi ? Et en 2018 ?


Louise-Marguerite Claret de la Touche (1868-1915) est une authentique mystique dont les écrits
et les visions ont été reconnus et approuvés par l'Eglise (Cardinal Merry Del Val en 1910) . A la demande de ses supérieures et de son directeur spirituel (le RP Charrier), elle notera ses visions et entretiens sur un journal intime. En 1904, elle eut une vision des âmes en purgatoire; à cette occasion, elle aperçut beaucoup de prêtres (nous sommes sous le Pontificat de Saint Pie X !).  Dieu lui révéla que beaucoup de prêtres s'y trouvaient "par défaut de zèle pour l'Eglise". Que dire en 2018 ? Les autorités modernistes n'ont pas seulement un défaut de zèle pour l'Eglise mais ils détruisent et corrompent cette même Eglise. Et que dire aussi de beaucoup d'évêques et de prêtres de la Tradition qui veulent désormais se rallier à une caricature d'Eglise. Si le purgatoire fut le lot de prêtres qui servaient une Eglise saine (sous St Pie X), que deviendront ceux qui n'ont pas de scrupules à se mettre silencieusement sous l'autorité canonique de l'église conciliaire ? 

Vision de la Soeur Louise Marguerite Claret de la Touche 
3 novembre 1904
 Je priais pour les âmes du Purgatoire et j’avais un grand désir de délivrer par mes prières unies aux mérites infinis de Jésus, les âmes qui sont les plus chères à son Cœur, celles qu’il désire le plus de voir bientôt dans la gloire. 
Il me semble qu’une voix intérieure me disait: « Prie donc pour les âmes des prêtres ». Je n’y avais pas encore pensé à ces âmes de prêtres retenues dans le Purgatoire. 
Je vis qu’il y en avait beaucoup dans ce lieu d’expiation et de purification, et je connus que le plus grand nombre y était pour avoir manqué de dévouement à l’Eglise et d’amour pour les âmes. C’est moins pour les négligences qu’ils ont dans le service direct de Dieu que pour le défaut de zèle et d’amour pour l’Eglise et les âmes, que ces privilégiés de Jésus demeurent au Purgatoire. Mais le désir que Notre-Seigneur a de les voir sortir de ce lieu est immense. Comme je me demandais pourquoi Dieu reprochait si souvent aux prêtres ce défaut de zèle et d’amour, cette explication me fut donnée: Si un homme abandonne son épouse chaste et fidèle, s’il refuse à ses enfants la nourriture qui leur est nécessaire, n’est-il pas bien coupable? 
Le prêtre est uni à l’Eglise comme un époux avec son épouse, épouse toute fidèle et souverainement pure; s’il manque de dévouement à ses intérêts; s’il est indifférent à ses douleurs, à ses joies; si, sans se tourner contre elle, il ne se préoccupe ni de sa gloire, ni de sa conservation, ni de son développement; s’il laisse les âmes dont il a été fait le père, sans leur donner la nourriture spirituelle de vérité et d’amour dont elles ont besoin pour vivre, pour se développer et pour grandir, ne commet-il pas une grande faute? 
Toutes les prières que je ferai pendant ce mois, je les offrirai pour les âmes des prêtres.

Oh! que je voudrais qu’à la fin de ce mois, Jésus reçoive dans son ciel, presse sur son Cœur un grand nombre de ces âmes sacerdotales qu’il aime tant !