lundi 28 mai 2018

Totalitarisme de L’avortement

Alors que l'Irlande vient tout juste de "légaliser" le crime de l'avortement, Mgr Williamson veut nous faire toucher du doigt l'aspect totalitaire des états qui légalisent cet odieux crime. 

Par S.E. Mgr Williamson

Kyrie Eleison n° 547

Le Brexit pourra-t-il protéger l’Angleterre ?
Mais les Anglais leur propre avenir oblitèrent !


En comparant la vie naturelle à la vie surnaturelle, certains peuvent penser que la lutte contre l’avortement prend trop d’importance. Toutes choses étant égales par ailleurs, le temps passé et les efforts consentis dans ce combat ne seraient-ils pas mieux employés à défendre, par n’importe quel moyen, la vie de la Grâce plutôt que de se limiter à préserver une vie naturelle encore à naître ? En fait, dans la société actuelle, ces choses sont difficilement comparables. Dans notre monde sans Dieu, ce qui domine aujourd’hui, c’est l’extrême faiblesse de la Foi, à tel point que parler de choses surnaturelles reviendrait, pour la plupart des gens, à parler chinois : “Dieu ? Le Ciel ? L’Enfer ? L’éternité ? Mais, de quoi parlez-vous ?” Toutefois, si certains de nos contemporains ont encore ne serait-ce qu’une once de décence, ils peuvent concevoir combien il est criminel de transformer le sanctuaire de la vie, le ventre d’une mère, en une prison mortelle. Dès lors, que Dieu bénisse les catholiques qui s’efforcent d’empêcher l’avortement.

Ce faisant, ils ont pour adversaire l’État totalitaire qui s’établit en Angleterre. Un militant, engagé depuis longtemps dans la lutte anti-avortement écrivait récemment qu’une nouvelle technique de « discussion de rue », touchant plus directement les femmes se rendant dans un centre d’avortement, a provoqué une réaction drastique du système en place. Ce qui donne à penser que cette technique est efficace, au moins à court terme. Dans une Ordonnance de Protection de l’Espace Public, la première du genre dans ce pays, les élus locaux ont voté un texte confinant les anti-avortement sur une pelouse située à 100 mètres de la clinique. Leur nombre ne doit pas dépasser quatre ; ils ne doivent pas se servir d’affiches dépassant la taille d’un A3 ; il est proscrit d’employer des termes tels que : avortement, bébé, maman, fœtus, âme, tuer, enfer ou meurtre. Il leur est interdit d’afficher des images, de diffuser de la musique, de parler dans un haut-parleur, de crier des messages relatifs à l’avortement, et même de prier à haute voix. Ces restrictions sont entrées en vigueur le 23 avril. Il est question d’en élargir le champ d’application ; les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à £ 1,000.

Que peut-on dire ? L’Angleterre est en train de se suicider. Peut-être les autorités locales ont-elles choisi d’appliquer ces restrictions un 23 avril, juste le jour de la St George, où l’Angleterre célèbre son saint patron ? Comme si protéger l’avortement était un acte de patriotisme, d’amour de la patrie ! Pourtant, quoi de plus antinaturel pour une femme que de détruire le fruit qu’elle porte dans son sein ? Et quoi de plus antisocial pour un homme que de la pousser à commettre un tel acte ? Jusqu’où une femme n’est-elle pas descendue sur le chemin de l’autodestruction pour consentir ainsi à tuer, au sens propre, sa maternité, le but principal de son existence après le salut de son âme ? “ Pourtant, elle sera sauvée en enfantant, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. “, dit l’Ecriture (I Tim II, 15). Ces propos ne sont pas ceux d’un quelconque misogyne ; c’est la parole de Dieu.

Fidèle à son génie, Shakespeare saisit en quelques lignes l’essence même de l’autodestruction de la femme. Il met en effet dans la bouche de Lady Macbeth (acte 1, scène 5) des mots terrifiants. En se fortifiant pour pousser son mari à assassiner Duncan, son roi, cousin et ami, alors même que Duncan doit être invité sous le toit de Macbeth, elle supplie les démons d’arracher de son cœur toute tendresse et toute compassion féminine :

". . . . Venez, vous les esprits 

Qui présidez à nos pensées mortelles ! Défaites-moi de mon sexe !

Du front jusqu’aux orteils, remplissez tout mon être

De pure cruauté. Epaississez mon sang,

Afin que nul passage ne donne accès aux remords,

Que nulle componction, nul penchant naturel

N’ébranle mon projet et vienne parler de paix

Avant qu’on l’exécute ! Prenez mes seins de femme ,

Prenez mon lait pour fiel ,
Vous ! Instruments meurtriers . . .


Fortifiée ainsi, elle réussit à étouffer les scrupules de Macbeth, qui assassine Duncan : première victime, suivie de beaucoup d’autres.

Chers lecteurs, s’il vous plaît, priez pour l’Angleterre, autrefois appelée « dot de la Vierge Marie » et, encore aujourd’hui, objet de ses soins maternels.

Kyrie eleison.