Un article digne d'attention a été publié récemment sur le site rallié "Riposte Catholique" sous le titre "Une édition positive pour le pèlerinage Chartres-Paris". A la lecture d'un tel article, on comprend vite pourquoi le journaliste rallié se réjouit autant.
Le journaliste souligne en effet les ressemblances entre les deux
pèlerinages et se demande pourquoi ils ne pourraient pas désormais fusionner en un seul d'autant que celui de la FSSPX tend passablement à s'essouffler malgré le harcèlement hebdomadaire des prieurs pour pousser les gens à venir "pour faire nombre".
Cardinal Fellay ? |
Le journaliste souligne d'abord le fait que beaucoup de jeunes pèlerins n'ont pas connu le combat des années 80 ni le sacre de 1988 . Cette jeunesse ne connaît donc plus les raisons fondamentales du combat des années 80 et les graves raisons d'une séparation d'avec le monde rallié. On devine ce qu'exprime de manière sous jacente ce journaliste rallié : "Pourquoi donc se diviser désormais puisque l’événement de 1988 est bien loin et qu'il n'est plus désormais un sujet de discorde entre nous". On imagine les conséquences d'un tel discours : les jeunes aspirent en effet à l'unité et à l'oubli des querelles des anciens, surtout s'ils ne se doutent pas des graves enjeux qui s'y trouvent. Sauf que les ralliés (les cadres car la plupart des jeunes sont assez ignorants) n'ont absolument rien lâché de leur trahison de 1988 : ils ont abandonné le combat pour le Règne du Christ-Roi et se réfugient désormais derrière la fausse bannière de la Messe de St Pie V. Une apparente fermeté sur la piété ou la question du foyer chrétien peuvent en leurrer plus d'un mais, globalement, ce monde rallié a entériné les principales réformes du concile et du nouveau code en ce qui concerne les fins du mariage, l'usage des méthodes dites naturelles en matière de procréation et aussi la question des procédures en nullité.
Citation :
À titre anecdotique, lors de la messe célébrée le dimanche de Pentecôte, le plus âgé des célébrants est né en 1984: il est ainsi venu au monde après la mise en place des pèlerinages traditionnels. Il existe donc tout une jeunesse qui n’a pas connu les circonstances climatériques des années 1980, notamment lors de la fameuse année 1988. Il y a surtout une génération de prêtres et de fidèles nés ou ayant vécu dans le sillage des du pèlerinage unique (c’était le cas jusqu’en 1988), puis des deux pèlerinages. Les fruits ont été importants.
Note de Reconquista : le journaliste évoque sans doute la messe du Lundi de Pentecôte (les célébrants de la messe du dimanche étaient nés avant 1984)
Le journaliste évoque ensuite un autre point commun chez les deux prédicateurs (Mgr Fellay d'un côté et le cardinal Sarah de l'autre) qu'il nomme "fermeté et hauteur". Entendez par là le fait de faire des sermons très spirituels et fermes d'apparences mais qui n'attaquent jamais les fauteurs de trouble. Quand un libéral dit qu'il faut se méfier du "zèle amer", entendez-le comme un désir de ne surtout pas condamner celui qui détruit la Foi. C'est le propre des libéraux d'agir ainsi. A contrario, imaginez un peu un sermon de Mgr Lefebvre (ou Mgr Williamson c'est pareil) à Chartres cette année !
Citation :
Il faut aussi noter certains discours et signes. Alors que dans l’autre pèlerinage, le cardinal Sarah a été extrêmement tonique, délivrant un message ferme, Mgr Fellay a, lui aussi, fait preuve de hauteur. Dans son sermon du dimanche de Pentecôte, le supérieur de la Fraternité Saint-Pie X a souligné le rôle du Saint-Esprit dans l’Église et mis en garde contre les risques de zèle amer dans les circonstances ecclésiales actuelles. C’est un appel à prendre de la hauteur dans la situation présente.
Le journaliste s'étonne donc, à juste titre, de la nécessité de deux pèlerinages en sens inverses. Doctrinalement, cela n'a plus de sens ! D'autant que la FSSPX est dans la perspective et la finalisation d'une réconciliation avec la Rome moderniste. Mais il élude la question de ce double pèlerinage en évoquant le grand nombre de pèlerins. Un seul pèlerinage serait trop lourd. Alors autant en laisser deux, chacun pourrait ainsi choisir son sens en fonction de ses critères amicaux, géographiques et non plus en rapport avec le combat de la Foi. Ce constat d'évidence (bien vu par un journaliste rallié) devrait donc amener les fidèles de la tradition à ne plus fréquenter ce pèlerinage mais à en multiplier localement sous la responsabilité de bons prêtres.
Citation:
Dans la perspective d’une réconciliation à terme avec Rome – au-delà même de la question de la personnalité de tel pape -, une telle démarche présente tout son intérêt, notamment en raison d’une augmentation significative des effectifs de l’autre pèlerinage. On pourrait donc penser qu’à terme deux pèlerinages ne seront pas de trop entre Paris et Chartres à cause de l’inévitable question de la “ventilation” des pèlerins du Paris-Chartres qui a rassemblé 15 000 personnes. Cette question finira par se poser un jour ou l’autre.
Jeunes de Paris/Chartres ou de Chartres /Paris ? |
idem |