Les mensonges en politique :
L'actuel président de la République française a déclaré que "la France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien". Le discours paraît anti-migrationiste, comme d'autres déclarations d'anciens présidents de la République, tel M. Chirac qui reconnaissait déjà en 1984 : “Le problème, c’est que depuis 1981, de très nombreux immigrés sont arrivés en France. Compte tenu de la situation économique, il y en a trop. Il faut donc que leur nombre diminue”. Et le 19 juin 1991, il disait encore : “Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose". Les discours peuvent donc paraître forts, mais dans les actes rien ne se passe, si ce n'est l'inverse de ce qui est déclaré.
C'est le propre de l'esprit politique libéral moderne : plaire à une frange de personnes (de droite ou de gauche) qui vous soutiendront parce que vous parlerez dans leur sens et que vous leur direz ce qu'elles veulent entendre. M. Pasqua ne disait-il pas de façon cynique que "Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"?
Mais dans les actes qui orientent le bien commun de la nation, les hommes politiques obéissent en réalité aux grands lobbys financiers qui les ont soutenus et fait élire, et aux loges maçonniques qui tiennent toute l'administration du pays. La faiblesse de leur volonté fait le reste, car les décisions salvatrices nécessitent bien souvent de grands sacrifices, aussi bien de la part des gouvernants que de leurs sujets.
Même état d'esprit dans le monde religieux actuel :
C'est hélas ce même esprit que nous retrouvons chez les actuels Supérieurs de la FSSPX : des paroles parfois fortes de l'actuel Supérieur général, qui font croire à un probable retour à la normale, dans la fidélité au Fondateur. On va jusqu'à dire que "l'Eglise actuelle marche sur la tête". L'abbé Pagliarani met en évidence avec réalisme l'esprit œcuménique et pluraliste de cette néo-église et il n'y a rien à redire sur ses propos :
"C’est une Eglise qui ne se fonde plus sur une Vérité éternelle et révélée, enseignée d’en haut, par l’autorité. Nous avons devant nous une Eglise qui est à l’écoute et donc nécessairement à l’écoute de voix qui peuvent diverger entre elles. Pour faire une comparaison, dans un régime démocratique, il y a toujours une place, au moins apparente, pour les oppositions. Celles-ci font en quelque sorte partie du système car elles montrent que l’on peut discuter, avoir une opinion différente, qu’il y a de la place pour tout le monde. Cela, bien évidemment, peut favoriser le dialogue démocratique, mais non le rétablissement d’une Vérité absolue et universelle, et d’une loi morale éternelle. Ainsi l’erreur peut être enseignée librement, à côté d’une opposition réelle mais structurellement inefficace et incapable de remettre les vérités à leur place. C’est donc du système pluraliste lui-même qu’il faut sortir, et ce système a une cause, le concile Vatican II".
Mais quelques jours après ce ferme discours, nous apprenons que la FSSPX a obtenu le droit de célébrer ses 50 ans dans une église diocésaine. L'autorisation est donnée à titre d' "acte œcuménique" par Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Bien sûr, le terme ne vient pas de la FSSPX, il vient de l'évêque lui-même, qui justifie son geste comme une dérogation à l'égard de la Fraternité, dans la mesure précisément où celle-ci n'est pas en parfaite communion avec Rome.
La FSSPX rentre donc par ce biais concret ("pratique") dans ce qu'elle condamne en théorie : enseigner la vérité à égalité (voire en infériorité) avec l'erreur conciliaire. Par ce fait scandaleux, la néo-Fraternité Saint-Pie X reconnaît de facto les principes de l’œcuménisme romain. Dès lors, les bonnes paroles de l'abbé Pagliarani ne valent plus rien du tout.
La FSSPX rentre donc par ce biais concret ("pratique") dans ce qu'elle condamne en théorie : enseigner la vérité à égalité (voire en infériorité) avec l'erreur conciliaire. Par ce fait scandaleux, la néo-Fraternité Saint-Pie X reconnaît de facto les principes de l’œcuménisme romain. Dès lors, les bonnes paroles de l'abbé Pagliarani ne valent plus rien du tout.
Pourquoi cette contradiction radicale entre le discours du Supérieur général de la FSSPX et les actes posés ?
C'est tout le mystère libéral qui repose sur une contradiction incurable. L'esprit du catholique libéral pourrait se réduire à la formule suivante : "L'Eglise doit céder au temps et aux circonstances". Dans le cas précis, moyennant une "petite" concession, on obtiendra une belle église à Fribourg, où l'on pourra fêter dignement le cinquantenaire de l'oeuvre de Mgr Lefebvre.
En principe, il est certain - disent les catholiques libéraux - que l'autorité de l'Eglise en matière de Foi et de mœurs est supérieure à tous les pouvoirs de la terre, mais dans les circonstances concrètes actuelles, il ne convient pas de soulever cette question pour ne pas irriter les esprits. Mais ne pas irriter l'évêque de Fribourg, c'est entrer silencieusement dans son jeu, et celui du pape.
Appuyés sur des principes faux, les catholiques libéraux ne craignent donc pas de se mettre en perpétuelle contradiction avec eux-mêmes. Ils proclament, avec leur Maître Jésus-Christ, que personne ne peut servir deux maîtres, mais en pratique c'est ce qu'ils font : servir en paroles l'Eglise catholique, et en actes l'Eglise "conciliaire".
Que Dieu nous garde de cet esprit double.
Mikaël