mardi 24 septembre 2013

Abbé David Hewko: APPEL AUX SUPÉRIEURS DE LA FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT-PIE X


Source: Filli Mariae
Nous remercions le blog Filii Mariae de nous avoir autorisé à publier cette traduction de la récente lettre ouverte de M. l'abbé Hewko. Nous vous encourageons à visister ce blog et à diffuser largement ce texte.
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21 septembre 2013
Fête de Saint Matthieu

APPEL AUX SUPÉRIEURS DE LA FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT-PIE X
Son Excellence, Monseigneur Fellay, et les Supérieurs de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X,

À la face d’un Pape à la Chaire de Saint-Pierre, brandissant une masse tel un second Goliath, démontant puis fracassant ce qui reste des enseignements traditionnels du Christ et de Sa Messe, votre silence est devenu très inquiétant et coopère à l’anéantissement de la face de la Terre de la religion catholique et de sa véritable adoration.

Les « enfants » de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ont crié pendant quarante ans durant cette dernière heure, guidés par Monseigneur Lefebvre avec son âme d’enfant, qui aimait et défendait l’honneur de son Père. L’heure est venue pour les « pierres » de la rue, les plus indignes, repoussantes, méprisées, les « rejetés de ce monde », de crier. Ceux de la Résistance ne peuvent plus garder le silence face à la direction actuelle de la Fraternité qui garde honteusement le silence au temps le plus crucial ! Toutes nos lettres, nos appels, nos réprimandes filiales, tous ont été retournés avec un silence, des monitions et des expulsions.
Tous ceux qui étaient de ce monde sous le patronage de notre saint fondateur, Monseigneur Lefebvre, se souviennent de ses lettres aux prêtres et aux fidèles, ses sermons décriant les abominations des rencontres œcuméniques d’Assise, des scandales du Pape contre la Véritable Foi de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Véritable Dieu ! Tous nous nous rappelons les avoir entendus, telle une balise lumineuse dans les ténèbres de l’apostasie moderne. Une voix du Bon Berger sans peur qui rugit, comme un second David ou encore un Samson, pour protéger le troupeau du Christ des loups masqués de l’intérieur. Ces loups déchirant la Foi de la Tradition et arrachant les cœurs de ceux qui s’étaient consacrés à Dieu, avec les coups fatals de la Liberté religieuse, de l’œcuménisme, de la Collégialité, de la funeste Nouvelle Messe, et tous les mensonges articulés destinés à séduire la poignée de communautés traditionnelles de l’Église conciliaire.
Le catéchisme nous enseigne qu’il y a un temps où le silence devient une grave imprudence, devient téméraire et même qui coopère avec les péchés et les ténèbres. Ce temps est arrivé, il est maintenant ! Des chaires de la Fraternité, des sites web, périodiques, articles, etc., nous vient ce silence de la honte ; un silence qui utilise la « liberté de la prudence » comme un manteau malicieux, un silence équivalent pour ceux qui ne font que regarder passivement sans rien faire, alors que leur mère est profanée et violemment outragée par les mêmes qui ont juré et ordonné de défendre notre Mère l’Église ! [les caractères gras sont de nous]
La raison pour ce silence coupable est maintenant connue du monde entier. Elle est énoncée dans la déclaration du Chapitre général du 14 juillet 2012, qui fut la « révolution Vatican II » au sein du dernier bastion catholique de la Tradition. Nous y voyons que la Fraternité s’est liée aux six Conditions pour une normalisation canonique ; un accord avec qui ? avec l’Église conciliaire ! Monseigneur ne fut jamais silencieux à propos des scandales du Pape et lui écrivit de manière certes respectueuse mais défiant par-là son œcuménisme et ses péchés contre la Foi à la face du monde entier. Il eut même recours à des dessins montrant le Saint Père, le Pape Jean-Paul II, étant exclu des portes du Paradis pour avoir conduit le monde à croire que les dieux des Gentils n’étaient pas des démons, comme à Assise !
Maintenant, le Pape François a surpassé son prédécesseur dans les scandales contre la Foi par l’appel œcuménique à prier pour la paix avec toutes les religions, célébrant ce rite œcuménique à Saint-Pierre ; par le scandale inouï des Journées Mondiales de la Jeunesse au Brésil ; avec la danse ridicule des évêques, lesquels, comme le sel qui a tout perdu de sa saveur, sont devenus l’objet d’une moquerie mondiale, dignes d’être piétinés pour avoir trahi le vrai Dieu. Ses affirmations gentilles sur les athéistes, les divorcés, les sodomites, le célibat clérical, etc. etc., ont induit en erreur des millions d’âmes et les ont conduites dans le péché. Péchés qui ne semblent « pas si mal », surtout depuis que, selon lui, même « les athées peuvent aller au paradis », et « qui suis-je pour juger les gays ? »
Depuis que les nouvelles politiques de la Fraternité se sont adaptées aux nouveaux principes du compromis, elles ont maintenant tendu les mains par son silence honteux pour abolir de la face de la Terre ce qui reste de la vraie Foi et de l’adoration de Dieu !
Il est inutile de prétendre que chercher une normalisation canonique, un accord, une reconnaissance, une union avec la Rome moderniste, puisse plaire à Dieu, avant que Rome ne se convertisse à la Tradition. Les six Conditions elles-mêmes trahissent l’enseignement formel de notre fondateur qui insistait que nous ne devions jamais demander la permission pour prêcher Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ! que nous prêchions ouvertement contre les erreurs de Vatican II et des prélats qui attaquent la Foi, car le Christ Lui-même a donné ce commandement jadis au premier Pape et aux premiers évêques. Monseigneur Lefebvre aurait frissonné d’horreur à la pensée de l’indifférentisme subtilement exprimé dans les six Conditions et aurait condamné d’une manière absolue la nouvelle politique du silence et de l’expulsion de ses prêtres qui parlent contre une union erronée avec l’Église conciliaire, qui anéantit d’une manière agressive la Foi et la Messe de toujours.
Approuverait-il l’appellation de la Nouvelle Messe « légitime », ou « légitimement promulguée » (ce qui est la même chose) ?
Approuverait-il que toutes les déclarations du Concile « ne sont pas la cause d’erreurs », la Liberté religieuse étant « limitée », quatre-vingt-quinze pourcent du Concile acceptable, que les enseignements de Vatican II « éclairent » et « approfondissent » la Tradition catholique ?
Est-ce que le fondateur aurait approuvé que vous signassiez la Déclaration doctrinale du 15 avril 2012, qui mine tout ce pour quoi il s’est battu pour sauver la Foi ?
Aurait-il approuvé l’acceptation du nouveau Code de Droit canon sans les distinctions évidentes qu’il appelle ?
Aurait-il approuvé la Prélature personnelle de la Fraternité qui se soumettrait aux autorités romaines actuelles, qu’il appelait « des hommes malhonnêtes » qui cherchent à ôter le Christ de la société ? Est-ce que ses mises en garde auraient été oubliées alors qu’il disait : « Avec la Chaire de Saint-Pierre et les postes d’autorité de Rome qui sont occupés par des antéchrists, la destruction du Royaume de Notre-Seigneur est en progression rapide, même ici-bas dans son Corps mystique…C’est ce qui a amené sur nos têtes la persécution par la Rome des antéchrists. Cette Rome, moderne et libérale, réalise son travail de destruction du Royaume de Notre-Seigneur, comme le prouvent Assise et la confirmation des thèses libérales de Vatican II sur la liberté religieuse » (Mgr Lefebvre, Lettre aux futurs évêques, 29 août 1987).
Est-ce que Mgr Lefebvre aurait reconnu sa Fraternité aujourd’hui alors que ses dirigeants prétendent que : « Vatican II n’est plus dans la tête des gens, de moins en moins de gens y croient » ? « Nous avons observé un changement d’attitude dans l’Église…vers la Tradition », ou « Au sein de la Fraternité, quelques-uns (comme Mgr Lefebvre lui-même !) transforment les erreurs conciliaires en « super-hérésies »… » ou « La situation présente, en avril 2012, est bien différente de celle de 1988 » ? Ayant affirmé et signé toutes ces déclarations ambiguës, ceci ne crée que des compromis, aucune d’entre elles n’ayant été rejetée ou condamnée, aucune d’entre elles ni d’une manière évidente, ni publiquement !
Est-ce que Mgr Lefebvre aurait eu un regard favorable sur l’expulsion d’un évêque qu’il avait lui-même envoyé comme recteur d’un séminaire aux États-Unis, alors qu’il était clairement au courant des ses opinions mal vues, l’ayant choisi lui-même pour être un de ses évêques ?
Votre Excellence, les graves dangers contre la Foi dans lesquels vous avez mis les prêtres et les fidèles en acceptant ce que vous-même condamniez il y a onze ans, ces graves dangers demandent une réponse de vos sujets. Les mots de Monseigneur sont plus vrais que jamais : « Ce ne sont pas les sujets qui font les supérieurs, mais les supérieurs qui font les sujets ». Maintenant que votre position est très claire, telle que vous l’aviez exprimée au Saint-Père Benoît XVI, « Je me suis engagé… et j’ai l’intention de continuer de faire tous les efforts possible et poursuivre cette voie pour arriver aux clarifications nécessaires, clarifications pour qu’il y ait une Prélature personnelle », sachant, qui plus est, que Rome n’est pas revenue à la Tradition. La Résistance est issue de votre audace.
Depuis le Concile Vatican II, les Papes avaient le droit à notre résistance et à notre désobéissance à cause des dangereuses erreurs concernant la Foi. Ainsi, de plus en plus de gens voient que vous nous forcez à faire la même chose à cause de la nouvelle direction que vous prenez, l’acceptation de la légitimité de la Nouvelle Messe, du nouveau Droit canon, de Vatican II à la lumière de la Tradition, etc. Tout cela est inouï dans l’histoire de la Fraternité !
Puisque vous êtes sourd aux appels de vos enfants, et que vous ne condamnez aucune de vos déclarations, et persistez à punir quiconque vous avertit, vous obligez les prêtres de la Résistance du monde entier à reprendre le travail là où vous l’avez laissé. Vous nous obligez à continuer l’œuvre de Monseigneur Lefebvre, qui n’est rien d’autres que l’œuvre de l’Église catholique, « sans amertume ni compromis ». Les paroles de Notre-Dame de Quito, en Equateur, semblent affreusement vraies, que « l’Église sera pleine de ceux qui acceptent le compromis », alors que nous avons besoin d’être de ceux qui crient, qui combattent, qui guerroient ouvertement contre les maux de la Rome conciliaire qui mène tant d’âmes à l’apostasie et aux feux de l’Enfer. La gloire du Christ-Roi le demande ! Le BIEN COMMUN DE L’ÉGLISE le demande !

Pour l’amour de votre âme, Votre Excellence, ayez l’obligeance de tenir un Chapitre général d’urgence, condamnez les nouvelles politiques et les compromis avec Vatican II et la Nouvelle Messe. Revenez sur les points auxquels Monseigneur Lefebvre tenait et qui sont élaboré ci-haut, démissionnez, et qu’il y ait un véritable enfant de Monseigneur Lefebvre qui vous remplace, M. l’Abbé Faure, par exemple. Cela pourrait sauver la Fraternité. Sinon, le travail de la Tradition va doucement continuer, si cela plaît à Dieu, dans la Résistance de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, Compagnie de Marie.
« Si les enfants ne crient pas, les pierres de la rue le feront ! »
La Foi peut être compromise et trahie par les hommes, mais le Vrai Dieu ne meurt pas !
Viva Christo Rey !
Cœur Immaculée de Marie, hâtez Votre heure de Victoire !
Sincèrement dans le Christ-Roi,

M. l’Abbé David Hewko


(Traduction - F P Ubertelli)