jeudi 8 mars 2018

Les Défenseurs de Menzingen – II

Nous profitons de l'anniversaire de S.E. Mgr Williamson pour publier son dernier "Commentaire Eleison" (n° 555). Et au nom de tous les lecteurs de Reconquista, nous l'assurons de nos prières et lui disons "ad multos annos" pour que continue le combat de la Foi !


Les hommes de bien sont-ils tous aveuglés ?
C’est dans la “Résistance” qu’on veut la Vérité !


Il est vraisemblable que certains lecteurs de ces “Commentaires” ne portent pas grand intérêt pour ce qui leur paraît n’être que de simples querelles intestines entre quelques prêtres catholiques en nombre relativement réduit. Que de tels lecteurs ne sous-estiment pas l’importance de ces apparentes « chicanes ». En fait, Dieu existe, c’est pourquoi la religion mène le monde. Elle règle l’attitude des hommes envers Dieu, et par là l’attitude qu’ils adoptent envers leurs semblables, donc la politique. Quant à l’Église catholique, elle mène la religion car, depuis l’incarnation du Christ, nous savons que le catholicisme est la seule religion fondée par le seul vrai Dieu. Enfin, la Tradition catholique mène l’Église catholique elle-même car cette Église est tout aussi immuable que notre Seigneur Lui-même. Or, pendant 42 ans (1970–2012), la Fraternité Saint-Pie X a été en première ligne dans la défense de la Tradition catholique. Elle fut en effet la seule organisation catholique d’ampleur mondiale qui résistât efficacement, suite au Concile Vatican II, à l’infidélité des modernistes. C’est pourquoi tous les hommes, qu’ils soient athées, protestants ou conciliaires, et particulièrement les prêtres et les amis de la FSSPX, sont concernés par ce problème de l’infidélité à la Tradition catholique au sein de la FSSPX. Que personne n’arrête ici sa lecture !

Dans un article paru dans le bulletin mensuel officiel de la FSSPX aux États-Unis, un nouveau champion de Menzingen, l’abbé. B., vient de s’ajouter à la liste de ceux qui défendent la politique voulant rejoindre la Rome Conciliaire : appelons-les ici les « Réconciliaristes ». Depuis que Vatican II a disjoint l’Autorité Catholique d’avec la Vérité Catholique, cette Autorité qui n’a pourtant d’autre finalité que celle de défendre et de maintenir cette Vérité, tous les Catholiques se sont trouvés, par le fait même, dans une situation de schizophrénie plus ou moins avancée : soit qu’ils suivent l’Autorité mais abandonnent la Vérité, soit qu’ils optent pour la Vérité mais abandonnent l’Autorité, soit enfin qu’ils arrivent à combiner les deux positions selon une variété de proportions.

Mgr Lefebvre, fondateur de la FSSPX, choisit la Vérité. Mais il garda néanmoins tout le respect dû aux détenteurs de l’Autorité Catholique, autant que cela était compatible avec la fidélité à la Vérité. C’est ce qui lui valut de subir de graves persécutions et d’être condamnés par ceux des catholiques qui préféraient l’Autorité. A l’inverse de l’ Archevêque Fondateur, ceux qui lui ont succédé depuis à la tête de la Fraternité ont voulu se remettre sous l’Autorité conciliaire, de sorte que, depuis 2012, la Fraternité est officiellement devenue réconciliariste. Ce revirement, quittant la Vérité défendue par le Fondateur, pour rejoindre l’Autorité Conciliaire, a causé une schizophrénie dans toute la Fraternité, provoquant entre autre un mouvement de “Résistance” contre le “Réconciliarisme”.

Dans la plus grande partie de son article, l’abbé B. demeure catholique dans ses principes, mais en les appliquant, il finit par verser dans le « réconciliarisme ». En conséquence de quoi, voulant peut-être aider la réélection du Supérieur Général réconciliariste en juillet prochain, il attaque la “Résistance” non pour son attachement à la Vérité, qui est son point fort, mais pour sa déconnection de l’Autorité, qu’elle émane de Rome ou de Menzingen. Ce faisant, selon l’abbé B, la « Résistance » choisit « la voie facile, pour sa propre aise », prenant ainsi le risque de ne tenir aucun compte du Pape et de méconnaître son autorité ; tandis que vis-à-vis de Menzingen, elle refuse de témoigner respect et obéissance. Et par les critiques systématiques de tout mot du Supérieur général, elle sème la suspicion et contrarie l’effusion de la grâce.

Mais, Monsieur l’abbé, parmi les principes catholiques que vous énoncez, vous reconnaissez vous-même le primat de la Foi. Or Vatican II, en voulant mettre l’homme moderne à la place de Dieu, a provoqué un désastre pour la Foi. C’est pourquoi le conciliarisme et le réconciliarisme sont tous deux également désastreux. C’est à l’aune de ces erreurs qu’il convient de porter un jugement sur les autorités romaines et sur le Supérieur Général actuel de la Fraternité, lequel ne doit surtout pas être remplacé par un autre « réconciliariste ». Le problème n’est pas du côté de la “Résistance” : il est faux de prétendre qu’elle ne tient aucun compte du Pape, et elle ne cherche certainement pas non plus sa facilité et sa propre commodité, car il est extrêmement inconfortable pour les catholiques d’être privés de tout soutien venant des autorités catholiques visibles. Par conséquent, la « Résistance » ne tombe dans aucune « une attitude de schisme ». C’est du Concile que provient le schisme ; c’est le Concile qui empoisonne les Papes ; c’est encore le Concile qui étrangle la grâce de Jésus-Christ. Si quoi que ce soit de de la vraie Fraternité doit survivre, il ne faut pas que son Supérieur Général actuel soit réélu pour encore douze ans.

Kyrie eleison.