dimanche 20 août 2023

Juillet 2023 en Afrique


Ma toute première visite au Nigéria date de décembre 2020 à la demande Mgr Williamson. Je devais rencontrer deux prêtres initialement qui voulaient quitter l’église conciliaire pour rejoindre la Tradition. Mais j’ai finalement rencontré trois prêtres bien décidés à rejoindre la Tradition. En 2021, ils allèrent tous au Brésil auprès de Mgr Thomas pour leur ordination conditionnelle. Nous étions heureux d’avoir trois nouveaux prêtres pour la Tradition et particulièrement pour le Nigéria et l’Afrique. Cependant, l’ennemi du genre humain ne dormait pas. Un des trois prêtres a malheureusement quittés les deux autres et a fini par retourner à l’église conciliaire. Kyrie eleison. Malgré cette défection, les deux autres prêtres ne se sont pas découragés et en près de trois ans, ils ont réalisé un travail très important.


ANAKU, ANAMBRA

J’ai quitté le Gabon dans la matinée du samedi 10 juin 2023. À la sortie de l’aéroport international de Lagos, j’ai été conduit à un hôtel tenu par une congrégation nigériane de religieuses. J’y ai passé la nuit et le lendemain dimanche, j’ai été conduit à l’aéroport national de Lagos pour mon vol Lagos-Asaba. Je suis arrivé sans encombre à Asaba d’où j’ai été conduit à Anaku, au prieuré, à environ deux heures de route.

Lorsque je suis arrivé au prieuré, la solennité du très saint sacrement venait à peine de se terminer. J’ai été très heureux de revoir le supérieur, l’abbé Michaël Chigbata. Il y avait aussi les deux sœurs qui avaient rejoint nos confrères. Deux sœurs nigérianes, anciennes de la congrégation féminine fondée par la Fraternité Saint-Pie X au Kenya.

Le deuxième prêtre, le Père Joseph Onuorah, est arrivé plus tard, car il avait du ministère dans un autre État du Nigéria.

Le lendemain lundi, les confrères ont organisé une petite cérémonie de bienvenue à mon intention. Ils m’ont fait visiter les alentours et les dégâts causés par le conflit foncier entre Anaku et la localité voisine.

Le surlendemain mardi, nous sommes tous partis pour Asaba qui est désormais le centre de leur apostolat au Nigéria.

ASABA, DELTA

L’insécurité liée au conflit foncier a obligé les confrères à rechercher une ville plus sûre comme centre de leur ministère. Asaba, la capitale de l’État du Delta, est idéale pour cela. Il s’agit d’une ville moyenne et, de là, il est facile de joindre les quatre centres de messe que les confrères ont ouverts. Ils ont deux centres de messe dans l’État d’Anambra, un centre de messe dans l’État du Delta et un centre de messe dans l’État d’Imo.

À Asaba, il y a d’abord le prieuré que les confrères ont fini d’aménager sous mes yeux. Il s’agit d’un beau bâtiment à deux niveaux avec trois chambres au second. Cependant, il y a deux problèmes : c’est un bâtiment loué et il y a des voisins dans la concession. Outre le prieuré à Asaba, il y a aussi la chapelle St Raphaël. Cette chapelle est vraiment toute petite et elle est sous la vigilance des deux religieuses qui habitent juste à côté.

Les confrères ont des aspirants au sacerdoce ou pré-séminaristes. J’ai pris le temps de les rencontrer. Ils étaient trois : deux nigérians et un ougandais. Les deux nigérians venaient à peine d’arriver tandis que l’ougandais était présent depuis janvier. Les aspirants doivent passer une ou deux années de probation pour nous permettre de juger du sérieux de leur désir de devenir prêtres dans la Tradition. Pendant ce temps de probation, ils apprennent le catéchisme traditionnel, le latin et les enseignements de Mgr Lefebvre. Tous ne persévèrent pas, bien entendu. Un des trois aspirants nous a d’ailleurs quittés quelques jours après notre arrivée à Asaba. Pour l’instant, ils ne sont plus que deux mais trois autres frappent déjà à la porte : deux nigérians et un ougandais ! Mais en réalité, l’ougandais ne sera pas en probation, car il est un ancien séminariste de la Fraternité Saint Pie X en Australie.

Le dimanche 18 juin, les fidèles d’Asaba m’ont souhaité une courte bienvenue, car je devais dire une autre messe dans la ville juste de l’autre côté du fleuve Niger qui est la frontière naturelle entre l’État du Delta et celui d’Anambra. Il s’agit de la ville d’Onitsha, la ville la plus peuplée de l’État d’Anambra. Notre chapelle à Onitsha est dédiée à St Gabriel, mais il s’agit d’une chapelle en plein air dans la cour d’un fidèle. Il y avait près d’une centaine de personnes et la cérémonie de bienvenue a été très émouvante.

OWERRE-EBIERRI, IMO

Le samedi 24 juin, je suis parti avec le Père Joseph pour visiter son centre de messe situé à Owerre-Ebierri dans l’État d’Imo. Il a commencé il y a deux ans et il disait la messe en plein air dans la cour d’un fidèle comme c’est encore le cas à Onitsha. Mais en deux ans, avec le concours de ses fidèles, le Père Joseph a réussi à construire une belle église de taille moyenne dédiée au grand archange saint Michel. Il a environ une centaine de fidèles très dynamiques et une chorale exceptionnelle où il n’y a que des filles. Le Père loge dans un bâtiment à trois niveaux dont il loue une partie. Il a comme voisins les propriétaires qui sont protestants, mais très heureux d’avoir un prêtre de la Tradition comme locataire.

Le samedi après-midi, j’ai été au confessionnal pendant une heure et demie. Puis le dimanche, j’ai chanté la messe tandis que tout le propre était magistralement interprété par cette chorale exceptionnelle de filles. La messe fut suivie du salut du très saint sacrement avec le chant bénédictin des louanges divines. C’était la première fois que j’écoutais ce chant des louanges divines.

Après la messe, il y eut une cérémonie de bienvenue haute en couleurs. Des chants, des présents et des discours très intéressants après ma conférence sur les apparitions et le sédévacantisme. Ce qui m’a surtout frappé est le fait que plusieurs adultes parmi eux attendaient le retour de la messe de toujours. Ils étaient convaincus que cette messe qui leur avait été enlevée, reviendrait. Le rêve était devenu une réalité.

C’est en effet l’impression que j’ai eue. Les fidèles avaient enfin réalisé leur rêve. Le retour de cette messe chez eux dans une église qu’ils ont contribué à bâtir !

Owerre-Ebierri est une petite localité dans la campagne, un peu comme Anaku. Il n’y a pas de conflit foncier mais les partisans du Biafra y sont très puissants et il ne faut surtout pas les contrarier. L’État d’Imo a été en effet le dernier bastion à être pris par l’armée fédérale nigériane.

ASABA, DELTA

J’ai passé le reste de mon séjour à Asaba. Nous avions prévu une visite à Anaku mais nous avons dû l’annuler pour des raisons de sécurité.

Le mardi 27 juin et le mercredi 28 juin, nous avons eu deux jours de récollection pendant lesquels j’ai prêché sur la foi, les commandements, les sacrements et la prière. C’était une récollection en deux c’est-à-dire des prédications différentes pour les prêtres et les pré-séminaristes.


Nous avons eu plusieurs réunions avec les deux religieuses qui ont rejoint nos confrères.

Après quatre semaines bien chargées d’émotions et de différentes réunions, je fus conduit à l’aéroport d’Asaba pour mon vol retour à Lagos.