samedi 19 août 2023

Deux sortes d’évêques - V

KE 839 (12 août 2023)

Tel est le prix du Ciel que pour y être admis,

Dieu ne tolère pas le moindre compromis.

Il est temps de récapituler et de conclure cette série de cinq Commentaires, car les quatre premiers ont abordé plusieurs sujets relatifs au thème du type d’évêque dont nous avons besoin aujourd’hui pour que la foi catholique survive demain. Récapitulons tout d’abord :

15 juillet : Pour s’assurer debons évêques, la Vérité de toujours passe avant l’actuelle Autorité catholique.

22 juillet : Mgr Lefebvre mettait la Vérité en premier. Sa Fraternité réorientée met l’Autorité en premier.

29 juillet : Nous devons tous prier pour cette Autorité. Que personne n’agissecomme s’il pouvait la remplacer.

05 août : Aucun compromis ambigu avec la Rome actuelle ne peut non plus servirles vrais intérêts de Dieu.

La conclusion à tirer de ces quatre Commentaires, c’est que Mgr Lefebvre a non seulement eu raison de consacrer quatre évêques en 1988 malgré la désapprobation expresse de Rome, mais aussi la Néo-fraternité (comme on peut l’appeler depuis qu’elle s’est officiellement réorientée en 2012) a eu tort quand elle a fait le choix d’attendre l’approbation de Rome pour obtenir les nouveaux évêques dont elle a tant besoin. Elle en a besoin pour protéger la foi d’une multitude d’âmes éloignées, qui viennent à elle comme à un refuge contre les nombreuses et implacables hérésies d’une Rome prise dans un étau des ennemis de Dieu. Mais la Néo-fraternité ne servira guère de refuge si elle s’obstine à négocier avec ces destructeurs de la Foi. Les Supérieurs de la Néo-fraternité sont-ils devenus à ce point incapables de voir qui sont ces croisés du mal, ces libéraux à qui Dieu a permis, avec justice, de s’emparer de Rome ? L’origine de la réorientation des Supérieurs se trouve dans cette grave incapacité à estimer pour ce qu’il est le mal qui les entoure.

Mgr Lefebvre avait une idée précise du danger lorsqu’il a démissionné en 1982 de son poste de Supérieur Général de ce qui était encore à l’époque la Fraternité, et qu’il a confié son administration à des successeurs plus jeunes.  Dans le même mouvement, il s’est réservé toutes les questions concernant les relations avec Rome. Fort de sa longue expérience de Délégué apostolique de l’Afrique française (1948–1959) auprès des responsables du Vatican, il se doutait que les jeunes prêtres de sa Fraternité seraient comme de grands naïfs perdus au milieu des loups et des requins à l’œuvre au Vatican. Et ce qui devait arriver arriva, car le Grand Méchant Loup avait de si belles dents, comme le lui dit le Petit Chaperon Rouge ... « C’est pour mieux te dévorer, mon enfant », lui répondit le Loup. Et les « sincères » mensonges des fonctionnaires romains ont d’autant plus le pouvoir de tromper que ces esprits modernistes ont perdu tout sens d’une vérité objective. Subjectivement, ils n’ont jamais eu des dents aussi belles et aussi « sincères » ! Objectivement, ce sont des meurtriers des âmes.

Jeunes prêtres de la Néo-fraternité, vous a-t-on fait croire que la Fraternité de 2012 est la Fraternité authentique de Mgr Lefebvre ? Si c’est le cas, vous ressemblez à ces nombreux jeunes prêtres de l’Église officielle à qui l’on n’a jamais rien enseigné d’autre que Vatican II comme étant la véritable Église catholique. Mais par la grâce de Dieu et du fait de leur bonne volonté, un certain nombre de ces derniers se réveillent actuellement : on leur a vendu un leurre, et ils cherchent la vérité, et vous savez peut-être que certains d’entre eux se tournent même vers ce qui a été la Fraternité de Mgr Lefebvre. Si Dieu leur continue Sa grâce, ils pourront se rendre compte, comme vous, que cette Fraternité court un grave risque en voulant s’accorder avec la Rome apostate : c’est un grave risque car si quelqu’un s’obstine à vouloir quelque chose pendant suffisamment longtemps, il est susceptible d’obtenir ce qu’il veut.  Jeune homme, méfiez-vous de vos désirs !

Quelle était la sagesse de Mgr Lefebvre ? Il disait que ce sont les supérieurs qui font les inférieurs, et non l’inverse, de sorte que rêver de s’accorder avec Rome pour la convertir, c’est rêver dangereusement. Et au sujet de Vatican II, il déclarait que son danger ne résidait pas tant dans les graves erreurs de la liberté religieuse, de la collégialité ou de l’œcuménisme, qui sont des erreurs particulières, que dans son subjectivisme omniprésent, qui sape radicalement toute vérité objective, avec toutes les exigences que cette vérité nous impose. Que peut-il rester de la foi catholique ?

Chers jeunes prêtres, procurez-vous les textes de Mgr Lefebvre lui-même, et dévorez-les, mais méfiez-vous de leurs éditions par la Néo-fraternité, qui sont aptes à censurer tout ce qui contrarie la réorientation . . .

Kyrie eleison.