mercredi 30 octobre 2024

L’aveuglement de Vatican II

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KE 901 (19 octobre 2024)

Les modernes vivent une vraie tragédie,

Parce qu’ils ignorent leur forte myopie.

Si nous voulons sauver nos âmes pour l’éternité, comme Dieu le souhaite pour nous tous (2 Tim. 2, 4), le monde d’aujourd’hui constitue un environnement dangereux. Car depuis sept siècles, à grands traits, l’humanité a lentement mais sûrement rétrogradé Dieu pour prendre Sa place : tentative insensée, vouée à l’échec, mais qui entretemps a conduit cette humanité au bord du suicide nucléaire. Or, depuis l’Incarnation, le plus grand obstacle à la folie de l’homme sur ce chemin de ruine a été la propre Église de Dieu, instituée par Son Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. L’Église doit être la continuation de Son Incarnation parmi les hommes, la Lumière du monde pour dissiper la confusion des hommes, et le Sel de la terre pour empêcher leur corruption. Hélas, dans les années 1960, Vatican II fut l’apogée des tentatives humaines de servir le Diable en paralysant cette Église, en sorte d’envoyer toutes les âmes des hommes en Enfer au lieu du Paradis. De là viennent la confusion et la corruption qui nous entourent.

Mais Vatican II se devait d’être subtil, car au 20e siècle, notre Mère l’Église avait déjà analysé et réfuté les principales erreurs qui ont conduit à Vatican II, en particulier le protestantisme (1517) et ses rejetons, le libéralisme (1717) et le communisme (1917). Dans le cortège d’erreurs accompagnant ces trois-là, la plus dangereuse était certainement le modernisme (1907), car elle était maniée par des prêtres à l’intérieur de l’Église, prêtres désireux de mettre à jour l’Église de Dieu en l’adaptant à l’impiété de l’homme moderne. Il fallait donc de la subtilité pour tromper les catholiques alertés par toutes les formes du protestantisme (et pour la même raison, il faudra encore plus de subtilité à l’Antéchrist pour tromper une humanité rendue vigilante par le Châtiment divin qui aura lieu d’ici à son avènement).

À la mort de Mgr Lefebvre en 1991, l’un des souhaits de ce prélat était que la Fraternité de prêtres qu’il avait fondée en 1970 travaille sur les erreurs subtiles de Vatican II pour les analyser et les dénoncer. C’est un travail précieux pour le salut des âmes, et un livre remarquable à cet égard, Prométhée, la religion de l’homme, de l’abbé Álvaro Calderón, a été traduit en français et publié en mai dernier par la maison d’édition de la Fraternité en France, accessible à https ://www.clovis-diffusion.com/promethee-la-religion-de-l-homme-c2x41035800. Le livre n’est pas facile à lire, mais il est hautement recommandable pour sa magistrale analyse thomiste de Vatican II.

Voici par exemple, très brièvement, la première erreur majeure de Vatican II dénoncée par l’abbé Calderón :

L’homme doit être le centre de la religion, parce qu’il est, parmi toutes les autres créatures matérielles, la seule créature qui soit aussi spirituelle. Il est donc supérieur à toutes les autres, il est le but principal de toutes les autres, et il est le but principal de toute la création matérielle, étant la seule créature créée pour elle-même, toutes les autres créatures matérielles n’ayant été créées que pour lui. Il doit donc être au centre de toute véritable religion de cette création.

Mais tous ces arguments ne tiennent pas compte du Créateur. Si nous partons de Dieu et non de l’homme, nous savons que la seule et unique cause ultime de la création de l’homme ne peut être que l’Essence de Dieu lui-même, car le seul et unique objet possible de la Volonté de Dieu est Sa propre Bonté, car cette Bonté infinie est la seule à pouvoir satisfaire Sa Volonté infinie. Toute créature et toute chose qu’Il choisit librement de créer, Il ne peut les vouloir que dans et par Sa volonté de Son propre Moi incréé.

Par conséquent, ce ne peut être que Lui-même, et non l’homme, qui est le but ultime de la création, et Lui seul qui peut être au centre de toute véritable religion dans cette création. Tous les arguments des textes de Vatican II qui tentent de placer l’homme à la place de Dieu au centre de la création matérielle, échouent à cause de l’ignorance, volontaire ou non, des suprêmes trésors de la philosophie et de la théologie issus de la Tradition catholique. Ainsi, l’un des derniers et des pires documents de Vatican II, Gaudium et Spes, est, selon l’abbé Calderón, imprégné par la philosophie moderne très fausse du personnalisme, selon laquelle la personne humaine est au centre de tout. Non, ce n’est pas le cas. C’est Dieu qui est au centre de tout.

Kyrie eleison.

jeudi 10 octobre 2024

Rappel à Dieu de Mgr Bernard Tissier de Mallerais



Mgr Tissier de Mallerais a été rappelé à Dieu ce mardi 8 octobre 2024. Ordonné prêtre le 29 juin 1975 à Écône, il fut directeur du séminaire de 1978 à 1983. Il fut consacré évêque le 30 juin 1988 des mains de Mgr Lefebvre avec Mgr Williamson, Mgr de Galarreta et Mgr Fellay.

A l'occasion de ce mois du Rosaire, nous prierons la Vierge Marie pour le repos de son âme.


Monseigneur Tissier de Mallerais nous laisse un certain nombre de documents écrits et audio. Relevons les plus intéressants :

- La biographie de Mgr Lefebvre

- L'étrange théologie de Benoît XVI , herméneutique de continuité ou rupture ?

- Une des meilleures analyses de Mgr Tissier sur la question de l'Église conciliaire et l'impossibilité de collaborer en pratique avec cette néo Église.

- Le sermon bien connu de la Pentecôte de 2013 où Monseigneur, rappelant l'exemple de Saint Herménégilde, nous encourage à refuser tout compromis avec l'ennemi. 

samedi 5 octobre 2024

Mgr Lefebvre après 1988 - I et II

KE 896 (14 septembre 2024)


Le libéral, ce loup vêtu comme un agneau,

Est jugé par son fruit, car il perd le troupeau.

« Je suis ‘libre’, dit-il, mais je n’ai aucun droit, »

« Car je suis enchaîné, Dieu me tient par sa Loi. »

« Au diable, Paradis ! Je fais ce que je veux ! »

« Peu importent pour moi, la Loi, l’Enfer et Dieu  ! ! »

Après les quatre consécrations épiscopales de juin 1988, Mgr Lefebvre vit plus clairement que jamais que les conciliaires romains ne sont pas des serviteurs de la Foi catholique. En 1989, il donna un long entretien en France, hélas très abrégé ci-dessous. (Entretien original complet à https ://laportelatine.org/formation/crise-eglise/ecclesiadeisme/un-an-apres-les-sacres-entretien-de-mgr-lefebvre-a-fideliter-juin-1989.)

Pourquoi ces consécrations ?

Depuis déjà plusieurs années j’essayais de faire entendre à Rome qu’avançant en âge, il me fallait assurer ma succession. Ils craignaient ces consécrations épiscopales, alors ils faisaient allusion à la possibilité d’avoir un évêque, qui soit pour moi un successeur.

Je suis allé à Rome pour des colloques, mais sans confiance dans leur succès. J’ai voulu aller aussi loin que possible pour montrer la bonne volonté qui était la nôtre. Mais très vite, nous nous sommes aperçus que nous avions affaire à des gens qui n’étaient pas honnêtes. Rome a soulevé la question du Concile, dont nous ne voulions pas entendre parler. Nous avons trouvé une formule acceptable à la rigueur. Je n’ai obtenu qu’un seul évêque, alors que j’en demandais trois. Cela était déjà presque inacceptable. Et quand, avant même de signer le protocole, nous demandions quand nous pourrions avoir cet évêque, la réponse était évasive. Impossible d’avoir une date.

L’accumulation de méfiance et de réticence m’a poussé à exiger la nomination d’un évêque pour le 30 juin. C’était cela, ou je faisais des évêques. Face à cette mise en demeure, le cardinal Ratzinger a dit : « Si c’est comme cela, le protocole est aboli. C’est fini, il n’y a plus de protocole. Vous rompez les relations ». C’est lui qui l’a dit, ce n’est pas moi.

Mgr Lefebvre n’aurait-il pas dû rester dans l’Église ?