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Vue de nuit du Séminaire des Philippines |
Nos lecteurs attendaient sûrement l'analyse de l'abbé Chazal sur la Correctio Filialis. La voici donc, fraîchement traduite par nos soins. Nous pensons que cette analyse nous aidera à voir clair sur le bien (relatif) et le mauvais côté de ce document.
« Correctio Filialis »
D’abord la bonne nouvelle : c’est le « De Haeresibus Propagatis » ; il établit que le Pape actuel répand de graves hérésies et est de connivence avec Martin Luther. En conséquence, le fait avéré que François est un hérétique va se répandre et cela en soi est une bonne chose.
Ce qui leur a si longtemps est un autre sujet, mais cela renforce notre point de départ prudentiel, c’est-à-dire que Rome, la nouvelle Rome a perdu la Foi. Le fait que le milieu d’où provient ce document a encore quelque chose à voir avec cette nouvelle Rome hérétique est un autre sujet ; mais il doit y avoir quelque honnêteté intellectuelle dans les airs ; et si ces hommes continuent à tirer les fils qu’ils ont commencé à tirer, ils vont déterrer le monstre en entier caché dans les sables de la fausse et apparente romanité et prendre les mesures doctrinales et pratiques appropriées.
Quant à François, une plus grande dose de publicité ne lui fera pas de tort, soit parce qu’il commencerait à réaliser l’énormité de ses crimes contre la Foi, soit, ce qui est plus probable, que sa persistance dans l’hérésie peut être clairement établie dans le forum public de L’Église. Le reste est dans les mains de Dieu, finalement, si Dieu voit que les hommes D’Église ont fait de leur mieux pour dévoiler et peut-être plus tard interpeller les Pape conciliaires, nous pouvons avoir confiance que Dieu va les enlever et les remplacer.
La mauvaise nouvelle : on est encore bien loin du compte.
- Le document omet les hérésies de Vatican II qui sont à la racine des hérésies du Pape François. Comme le Cardinal Burke, dont la signature manque cette fois, la plupart des promoteurs de ce texte sont des conservateurs wojtyliens. Pour eux, Vatican II est intouchable, mais ils pensent que François va trop loin. A cela, François a rétorqué au Synode : « Dieu sauve tout le monde, donc tout le monde est en état de grâce, donc la communion ne doit pas être refusée aux divorcés-remariés, parce qu’ils sont en état de grâce et dans un processus de remoralisation qui est géré d’une façon pastorale au niveau diocésain. » Je résume un peu, mais c’est l’essentiel du « discours ».
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projet de la chapelle Saint Charles |
- Ce document oublie de mentionner les autres hérésies graves de François mais par où vais-je commencer ? François n’est pas n’importe quel moderniste, son seul dogme est qu’il n’y a pas de dogme. C'est le problème de cette « Correctio Fraterna », ce document échoue à réaliser que l’intelligence de François est partie, François ne va jamais se préoccuper de la diffusion d’hérésies, puisque pour lui l’homme doit choisir sa religion et la vivre pleinement. La seule issue de secours est « Pascendi » du Pape Pie X, mais cela signifierait qu’on devrait jeter par les fenêtres Vatican II et Jean-Paul II hors de l’Eglise.
En effet l’intention avouée du texte n’est pas d’être exhaustif.
- Le texte s'appuie sur Vatican II (à défaut, bien sûr, de l'attaquer). Christian Lassale a le mot parfait : "Un Antidote injecté par une seringue infectée". L'une des références du texte est "Lumen Gentium", l'un des pires décrets du Concile.
- Le Pape François pourrait contre-attaquer avec « Unitatis Redintegratio » et dire que Vatican II enseigne que les protestants ne sont pas les seuls responsables de la cassure, qu’ils sont sauvés, qu’ils portent réellement le nom de chrétiens, ont un merveilleux respect pour la Bible et partagent la table eucharistique. François peut dire « si ces hérétiques sont ok, je suis aussi ok, que je sois hérétique ou pas ». De toute façon, François a déjà appelé les conservateurs des Pélagiens, c’est-à-dire des hérétiques. L’hérésie des conservateurs est de s’enfermer dans le moule mortel du passé. François est un champion de la « Tradition vivante ». C’est ce même concept que Jean-Paul II, le chéri des conservateurs, soutenait lors de son essai d’excommunier Monseigneur Lefebvre. Le serpent mord sa propre queue.
Abbé François Chazal (Miles Christi 15)
A suivre...