mercredi 29 mars 2023
Nouvelles de l'abbé Chazal et de l'Asie
samedi 25 mars 2023
Décès de M Pivert
vendredi 17 mars 2023
Trois ennemis
A la mi Carême, ces mots de Mgr Williamson sont les bienvenus pour nous encourager à poursuivre le combat qui nous mènera à Pâques, à la résurrection.
KE 817 (11 mars 2023)
Bien faire le Carême, en un mot :
M’- A – P -pliquer :
M -ortifications, A -umônes et
P -rières.
Dans l’année, le Carême est une période idoine pour faire le point sur un trio
bien connu d’ennemis de l’âme humaine, déterminés à expédier les âmes en enfer,
à savoir le Monde, la Chair et le Diable. Il est particulièrement intéressant
de noter toutes les formes, lieux et temps divers où ils se signalent tous les
trois : ce qui suggère avec certitude qu’ils sont réels. Ce trio apparaît
ainsi dans l’Ancien et le Nouveau Testament, durant les propres tentations de
Notre Seigneur et dans la vie de ceux qui le suivent, religieux comme laïcs.
Ancien Testament : au tout début du genre humain, lors de la Chute d’Adam et
Ève (Gn. 3, 1–7), le trio apparaît dans les paroles rusées du Diable tentant
Ève. La Chair – le Diable provoque Ève à manger de la pomme que Dieu leur avait
interdit de manger, mais qui avait l’air
si attirante. Le Monde – lorsqu’Ève objecte que Dieu les a prévenus qu’ils
mourraient s’ils en mangeaient, le Diable répond par un mensonge caractérisé :
« Vous ne mourrez pas ». Votre existence heureuse en ce monde se prolongera
sans interruption, comme au jardin d’Éden. Le Diable, à l’aide d’un autre
mensonge, flatte la vanité et l’orgueil d’Ève : « Vous serez comme des dieux ».
Le péché originel porte la marque du trio.
Notre Seigneur : lors de sa tentation au désert, le trio est évidemment présent
(Mt 4, 1–12). La Chair – le Diable provoque d’abord Notre Seigneur à changer
les pierres du désert en pain, car Il jeûne depuis 40 jours et son estomac doit
bien réclamer quelque chose à manger. Le Monde – ensuite, le Diable Le tente
pour qu’il accomplisse un miracle stupéfiant afin d’impressionner les foules
mondaines, tout comme un saut en chute libre du haut d’un immeuble
impressionnerait les amateurs de sport. Enfin, le Diable Lui offre le pouvoir
politique mondial qu’il détient, si seulement Il se prosterne et l’adore. Notre
Seigneur chasse le Diable chaque fois avec des citations de l’Écriture :
Dieu premier servi.
Nouveau Testament : Dans la première épître de saint Jean aux premiers
Chrétiens, l’Apôtre bien-aimé de Notre Seigneur fait une référence claire au
même trio : « Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en
lui. Car tout ce qui est dans le monde, la Chair, ou convoitise de la chair, le
Monde, ou convoitise des yeux, le Diable, ou orgueil de la vie, ne provient pas
du Père, mais du Monde » (1 Jn 2, 15–16). La « convoitise des yeux » est le
désir de l’âme de profiter de toutes les gloires de ce monde, comparable à
celui de touristes avides de voir toutes les curiosités dans leur guide.
Remède des religieux chrétiens : De nombreux chrétiens ont appartenu à des
Ordres ou des Congrégations religieuses et, du moins avant Vatican II, ont professé
le triple vœu de pratiquer jusqu’à la mort trois vertus dans lesquelles, à
nouveau, sort nettement le trio : pauvreté, chasteté, obéissance. Contre
le Monde, la pauvreté ; contre la Chair, la chasteté ; contre l’Orgueil du
Diable, l’obéissance. Devoir obéir à une autorité ou un commandement venant
d’en haut est toujours une source d’humilité. Seuls ceux qui sont déjà humbles
ne ressentent pas cette humiliation. La tentation de la révolte est toujours
là. Nous arrivons enfin au trio important des –
Remèdes de Carême pour les laïcs : les résolutions de Carême peuvent aussi être
divisées selon le trio : contre ma Chair, quelque mortification. Il n’est pas
nécessaire qu’elle soit lourde, mais il faut qu’elle soit réelle et qu’elle
soit dirigée contre les désirs de la chair. Le matin par exemple, de l’eau
froide pour me laver, ou tiède tout au plus. À table, retrancher quelque chose
qui soit agréable à manger ou à boire mais qui n’est pas strictement
nécessaire, par exemple du sucre ou du vin. Dans l’intention de Dieu qui
connaît ma faiblesse, un simple geste peut suffire, surtout quand ma pratique
persévérante de ce petit geste prouve que ma volonté est impliquée, et pas
seulement mes sentiments.
Contre ma mondanité, ou amour de ce Monde, un peu d’aumône. Là encore, le geste
n’a pas besoin d’être héroïque, ni de m’appauvrir ou d’appauvrir ma famille,
mais Dieu verra et récompensera tout ce que j’entreprendrai et maintiendrai en
vue de partager, avec quiconque est dans le besoin, une partie de ce qu’Il m’a
donné, et dont ma famille ou moi-même n’avons pas strictement besoin.
Enfin, contre mon Orgueil de la vie, une nouvelle habitude de prière – la
prière rendra toujours humble devant Dieu. Cinq mystères du Rosaire,
fidèlement, chaque jour ? Ou utiliser la motivation du Carême pour se lancer
dans les quinze Mystères ? Le Rosaire est une humble prière,
sans aucun doute. Commencer à le réciter par peur, après que les bombes aient
commencé à pleuvoir, c’est toujours bon à prendre, mais commencer par la Foi
avant les bombardements, c’est mieux.
Kyrie eleison.
jeudi 16 mars 2023
Croisade de la charité
jeudi 9 mars 2023
Mgr Viganò : Le Mondialisme, nouvelle religion d'État
mercredi 8 mars 2023
Revigorant Viganò
En ce 8 mars, les membres de Reconquista, et sans doute ses lecteurs, sont très heureux de souhaiter un très joyeux anniversaire à Mgr Williamson. Nous le remercions d'assumer son rôle d'évêque prêchant sans cesse la Vérité et nous l'assurons, en retour, de nos prières. Nous le remercions pour ce Commentaire où il nous montre qu'il n'est plus seul à prêcher haut et fort.
KE 815 (25 février 2023)
Un haut prélat qui parle enfin
très clairement,
Ce pour quoi nous aimons Viganò
chèrement.
Dans un nouveau texte remarquable du 21 janvier, Mgr Viganò fustige, au nom du
vrai Dieu, de la vraie Église et de la vraie Messe, la Nouvelle église de
Vatican II et sa contrefaçon de « messe ». Voici un résumé bien trop court du
long texte original (en français, relu et corrigé par Mgr Viganò : medias-presse.info/le-fil-sur-lequel-le-concile-est-suspendu).
Concile non dogmatique, Vatican II n’entendit définir aucune vérité doctrinale,
et se limita à réaffirmer, souvent de façon obscure, des doctrines déjà
définies clairement et sans équivoque par l’autorité du Magistère infaillible.
Il a été considéré abusivement comme « le » Concile, le « super-dogme » de la nouvelle
« église conciliaire », et imposé de force comme tel, au point que l’Église
s’est redéfinie par rapport à cet événement.
Dans l’histoire de l’Église jusqu’à Vatican II, il n’était jamais arrivé qu’un
concile pût, dans les faits, avoir plus d’autorité que vingt conciles
dogmatiques. Pourtant, cela s’est produit, dans le silence majoritaire de
l’épiscopat et avec l’approbation de cinq Pontifes romains, de Jean XXIII à
Benoît XVI. Et durant ces cinquante années de révolution permanente, aucun de
ces Papes n’a jamais remis en question le « magistère » de Vatican II, ni osé
condamner ses thèses hérétiques ou clarifier son langage équivoque.
Au contraire, depuis Paul VI, tous les Papes ont fait de Vatican II et de sa
mise en œuvre un élément central du programme de leur Pontificat, à tel point
qu’ils ont subordonné et lié leur autorité de Pape à tous les oukases du
Concile. Leur « magistère » commence avec Vatican II et s’y limite, et les
papes qui se sont succédé ont canonisé leurs prédécesseurs immédiats pour le
seul fait d’avoir convoqué,
conclu ou appliqué le Concile. La langue théologique a également été adaptée
aux équivoques des textes conciliaires, jusqu’à adopter comme doctrines
définies des affirmations qui, avant le Concile, étaient considérées comme
hérétiques, p. ex., la supériorité de l’État sur la Religion.
Pour une fois, le pape Bergoglio a parfaitement raison lorsqu’il affirme que la
messe tridentine représente une menace intolérable contre Vatican II : car
en effet, cette messe est tellement catholique qu’elle sape toute tentative de
coexistence pacifique entre les deux « formes » du même rite romain. Il est en
effet absurde de concevoir une « forme » montinienne ordinaire à côté d’une «
forme » tridentine extraordinaire. Le Novus Ordo est l’expression cultuelle
d’une religion toute différente – celle de l’« église conciliaire ». Il s’agit
d’un rite trompeur, équivoque, si « favorable à l’hérésie » qu’il ne mérite que
d’être interdit et abrogé.
Je ne serais pas surpris si, dans un avenir très proche, ceux qui abusent de
l’Autorité Apostolique pour démolir la Vraie Église ne se contentaient pas de
limiter la célébration de l’antique Messe, mais l’interdisaient purement et
simplement. Si Rome devait interdire la célébration de la Messe de toujours,
les catholiques qui croient qu’ils peuvent servir deux maîtres – l’Église du
Christ et l’église conciliaire – découvriront qu’ils ont été trompés. Ils
devront choisir entre désobéir à un ordre illicite pour obéir à Dieu, ou bien
courber la tête devant la volonté du tyran en trahissant leur devoir de
serviteurs de Dieu.
Tout ceci n’est rien d’autre que la bataille entre le Christ et Satan. Une
bataille pour la Messe qui est le cœur de notre Foi, le trône sur lequel
descend le Divin Roi Eucharistique, le Calvaire sur lequel l’immolation de
l’Agneau Immaculé se renouvelle sous une forme non sanglante. Cette bataille
doit
être menée au nom de la différence essentielle qui existe entre la vision
centrée sur Dieu de la Messe de toujours et la vision centrée sur l’homme de sa
contrefaçon conciliaire. Faisons en sorte que, aussi indignes que nous
puissions être, nous méritions la future louange de l’Église, en nous préparant
à ces épreuves dans lesquelles nous témoignerons que nous appartenons au
Christ.
Kyrie eleison.
lundi 6 mars 2023
La "gentillesse" est-elle une hérésie ?
KE 814 (18 février 2023)
La « gentillesse » doit souvent être
oubliée.
L’homme dur pour les mous a
donc parfois pitié.
Remercions Dieu pour tout le bien que la Fraternité Saint-Pie X a fait et fait
encore aux âmes ; elle a cependant changé par rapport à ce qu’elle était sous
Mgr Lefebvre (1905–1991). Voici un témoignage intéressant venant d’une personne
qui connaît bien cette Fraternité.
Depuis un certain nombre d’années, j’ai remarqué un changement d’orientation, actuellement encouragé dans un séminaire de la FSSPX, en ce qui concerne la formation au sacerdoce et le discernement de la vocation idéale. N’ai-je pas raison, par exemple, d’observer la séparation toujours plus grande entre la saine doctrine (que la FSSPX enseigne toujours) et la « gentillesse » qui a été cultivée dans sa présentation, qui semble imprégner, tout en l’entravant, la capacité de la FSSPX à combattre les erreurs et à prêcher la doctrine sans respect humain ? Cette présentation « gentille » de la saine doctrine peut nous sortir de bien des situations délicates, car si l’on est accusé de faire des compromis, on peut toujours répondre que la doctrine n’est pas modifiée, mais que la situation exige un traitement modéré. Cette réponse respire le libéralisme, mais grâce au voile de la fidélité à la doctrine, on se permet alors de penser qu’il n’y a pas de compromis. Mais n’y a-t-il pas une perte de cette simplicité grâce à laquelle les âmes savent exactement ce qui doit être dit ou fait ? J’ai le sentiment de ne pas saisir le contour exact de cette nouvelle mentalité, mais je crains une éventuelle remise en cause de la bonne doctrine : pensez-vous que cela soit justifié ?
J’ai une deuxième question qui n’est pas sans rapport avec la première. Dans la formation au sacerdoce, les séminaristes ne devraient-ils pas être remarqués et encouragés quand ils veulent aller sous la surface des choses pour pénétrer ultimement toutes les implications de la vérité ? Ces dernières années, les prêtres ou séminaristes de la FSSPX semblent être devenus suspects quand ils posent des questions ou cherchent à comprendre le raisonnement qui précède les décisions. Même si l’on fait preuve de la plus grande prudence et du plus grand respect, le simple fait de remettre en question quoi que ce soit suscite l’inquiétude des autorités de la FSSPX. Ainsi, les personnalités les plus fortes sont minutieusement surveillées, et même quand elles ont des vocations, elles semblent vivre une période plus éprouvante dans l’apostolat.
Étant donné que l’accent est davantage mis sur l’image de la Tradition que sur
la lutte pour les âmes (du moins c’est l’apparence que donne la FSSPX),
pensez-vous qu’il soit alors naïf de ma part de me demander si les hommes de
bien qui cherchent à prêcher efficacement le Christ Roi,
loin du politiquement correct, pourront encore porter du fruit dans l’apostolat
? Je veux offrir ma vie pour Dieu, mais une personne dans ma position ne
rencontrera-t-elle pas des difficultés, étant donné l’orientation actuelle de
la FSSPX ? Bien sûr, Dieu peut faire de nous ce qu’il veut, et nous ne
connaissons pas l’avenir – et nous n’avons pas à le connaître – mais je vous le
demande : le modèle du guerrier n’est-il pas rendu impraticable à cause d’un
état d’esprit qui évite concrètement la confrontation, et décourage toute
analyse indépendante ?
L’application des principes de la Foi au domaine profane est, j’en suis sûr, intimement liée au règne du Christ sur l’ensemble de la société, et pas seulement à notre vie spirituelle personnelle.
Kyrie eleison.