lundi 10 février 2025

Communiqué du 1er février sur le décès de Son Excellence Monseigneur Williamson

Son Excellence Monseigneur Williamson a reçu sa récompense éternelle hier, 29 janvier 2025, à 23h23 GMT après une dernière agonie de « quelques minutes ». Il avait subi une hémorragie cérébrale dans la soirée du vendredi 24 janvier lorsqu'il avait été transporté à l'hôpital. Il a passé ses derniers jours dans un état paisible bien que déclinant, entouré de membres du clergé et de fidèles, suppliant continuellement, à son chevet, la Sainte Mère à laquelle il avait été si dévoué tout au long de sa vie et à laquelle il attribuait le mérite de l'avoir conduit à la sainte foi catholique à l'âge de vingt ans.

Né le 8 mars 1940, jour de la fête de Saint Jean de Dieu, à Londres, en Angleterre, Richard Nelson Williamson était le deuxième des trois fils de John et Helen Williamson, une famille anglicane non pratiquante de la classe moyenne. Enfant intelligent, il reçoit une bourse pour étudier au Winchester College, où il reçoit une éducation d’humanités classiques, avant d'entrer à l'université de Cambridge où il étudie la littérature anglaise. Après avoir obtenu son diplôme, Richard Williamson a passé deux ans à enseigner dans une école au Ghana avant d'obtenir un poste à l’école Saint-Paul pour garçons de Londres pendant les tumultueuses années 1960.

Au cours de ces années, Williamson a passé de plus en plus de temps à poser des questions sur l'histoire, la culture et le sens.  Sa passion pour Beethoven, Shakespeare et de nombreux autres classiques de la culture occidentale, qui l'accompagnera toute sa vie, l'amènera à s'intéresser de plus en plus à la dimension spirituelle de l'homme. Des rencontres fortuites avec les écrits de saint Thomas d'Aquin et de saint Augustin d'Hippone, ainsi qu'un intérêt pour les grandes apparitions mariales de l'époque moderne, l'ont amené à explorer la religion catholique et, en 1971, il a été reçu dans l'Église catholique par l’abbé John Flanagan.

Au milieu de l'agitation conciliaire néomoderniste, la recherche de la vocation de Williamson a été rejetée à la fois par le diocèse d'Arundel et Brighton et par l'Oratoire de Brompton à Londres. Avec les encouragements du Père Flanagan, Williamson est ensuite entré au séminaire de la Fraternité Saint-Pie X d'Écône, en Suisse, sous la direction de l'archevêque Marcel Lefebvre en 1972.

Grâce à sa solide formation en lettres classiques et en langues, Richard Williamson a fait partie du premier groupe de séminaristes à être ordonné au cours de l'été chaud de 1976. Pédagogue naturel, il resta dans les séminaires de la Société, d'abord comme professeur à Weissbad, en Suisse, puis à Écône même, jusqu'en 1982. Il devient le confident et le lieutenant de Monseigneur Lefebvre. Lorsque des équipes de tournage françaises ont visité le séminaire d'Écône dans les années 1970, c'est le séminariste Williamson qui a été chargé de les accompagner et d'être interviewé par elles. Lorsque la Rome conciliaire a accepté de donner provisoirement un évêque pour la Société au cours des négociations de Mgr Lefebvre avec le Cardinal Ratzinger dans les années 1980, c'est l’abbé Richard Williamson que Mgr Lefebvre a choisi.

La plus longue période de sa carrière cléricale a été passée en tant que recteur du Séminaire Saint Thomas d'Aquin de la Société, d'abord à Ridgefiel ( Connecticut) de 1982 à 1988 et ensuite à Winona (Minnesota) de 1988 à 2003. Au milieu de cette période, l’abbé Richard Williamson a été consacré évêque, en même temps que les abbés Bernard Fellay, Alfonso de Galarreta et Bernard Tissier de Mallerais. Les consécrations d'Écône, surnommées « Opération survie » par Monseigneur Lefebvre, avaient pour but de préserver la survie des sacrements catholiques traditionnels alors que la crise de l'Église se poursuivait. Mgr Williamson s'acquittera plus tard de cette mission en tant que co-consécrateur de Mgr Rangel en 1991, après la mort de Mgr de Castro Mayer, évêque de Campos, au Brésil.

Alors qu'il était professeur au séminaire Marie Co-Rédemptrice de La Reja, en Argentine, Mgr Williamson a exprimé des opinions en désaccord avec le « récit sacré » du régime séculier et de l'Église conciliaire sur le génocide supposé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une interview accordée en 2008 à une chaîne de télévision suédoise. Ces commentaires ont ensuite été utilisés pour déclencher une énorme tempête médiatique en 2009 lorsque le pape Benoît XVI a prétendu lever les supposées « excommunications » des évêques de la FSSPX qui avaient suivi les consécrations d'Écône.

Pratiquement confiné à Londres par la direction de la FSSPX à la suite de cet épisode, Mgr Williamson a fortement critiqué la tentative de rapprochement avec Rome, menée par le supérieur de la Société, Mgr Fellay, comme une déviation du principe essentiel de l'archevêque Lefebvre au sujet d’un accord de la Société avec Rome : qu'il ne devrait pas y avoir d'accord pratique sans accord doctrinal concernant les erreurs circulant pendant et depuis le Concile Vatican II.

Ne voulant pas revenir sur ses critiques, Mgr Williamson a été expulsé de la FSSPX en 2012 et a élu domicile à Broadstairs, dans le Kent, au bord de la mer où saint Augustin de Canterbury a débarqué pour apporter l'Évangile aux Anglo-Saxons. L'évêque lui-même est resté remarquablement énergique et actif sur le plan apostolique depuis ce moment jusqu'à la fin de sa vie. Il a contribué à fonder un réseau de « poches de résistance indépendantes, rassemblées autour de la messe... sans structure de fausse obéissance telle que celle qui a servi à couler l'Église dominante dans les années 1960, et qui est en train de couler la Fraternité Saint-Pie X ». Il a souvent voyagé à travers le monde, visitant ces avant-postes de la « Résistance » et est devenu une voix épiscopale de premier plan sur l'internet et les médias sociaux où ses sermons et conférences en ligne très populaires ont contribué à attirer une nouvelle génération de jeunes vers la foi et la tradition.

Son héritage le plus durable sera peut-être la lignée d'évêques qu'il a consacrés, en commençant en 2015 par l’abbé Jean-Michel Faure. Les consécrations de Dom Thomas Aquinas Ferreira de Costa (2016) et de l’abbé Gerardo Zendejas (2017) ont suivi. Ce faisant, feu l'évêque a agi pour maintenir la transmission des sacrements traditionnels avec une validité certaine pour le bien des fidèles en proie au doute. Avec la pseudo-pandémie de Covid de 2020-22 et la tyrannie gouvernementale mondiale qui en a découlé, une motivation supplémentaire était d'assurer les sacrements traditionnels pour les fidèles à travers le monde étant donné la perspective de restrictions de voyage et de persécutions. Ainsi, Mgr Williamson a consacré à titre privé l’abbé Giacomo Ballini (2021), l’abbé Michał Stobnicki (2022) et l’abbé Paul Morgan (2022). Fils de Mgr Lefebvre, il a suivi sa pratique pastorale jusqu'au bout.

Phare intrépide de la vérité dans un monde moderne de plus en plus sombre, Mgr Williamson était admiré et aimé par les fidèles du monde entier. Il nous manquera beaucoup.

Apôtre dévoué de Notre-Dame, de son Rosaire et du message de Fatima, prions pour qu'elle ait intercédé pour lui à l'heure de sa mort.

Fidelis inveniatur

par le secrétaire du site des Commentaires Eleison