samedi 11 septembre 2021

La Miséricorde punit ?

Commentaire Eleison 738 (4 septembre 2021)



Seigneur Dieu, faites que je comprenne toujours,
Que le Covid est là de par ton grand amour ;


(Non que tu causes le mal, mais seulement l’autorises
Pour que sur terre nos cœurs coupables Te choisissent.)


Ces « Commentaires » font souvent allusion à un châtiment imminent, voire à une « pluie de feu », que la colère divine s’apprête à infliger à l'humanité pécheresse. Pourtant, n’est-ce pas l’Église qui, de tous temps, enseigne aux catholiques l’infinie Miséricorde du Dieu tout-puissant, l’Amour sans limite du Cœur Sacré de Jésus ? Il suffit de nous référer, par exemple, aux merveilleuses révélations de sa Miséricorde faites, dans les années 1920 dans un couvent français, à Sœur Josefa Menendez, et qui se trouvent dans le livre «  Un appel à l’Amour »  . Notre Seigneur y demande à la Sœur de faire savoir au monde qu’Il est prêt à pardonner à qui que ce soit quelque péché que ce soit si seulement le pécheur se tourne vers Lui avec confiance en Sa Miséricorde. Au point qu’une fois, elle trouva sa Miséricorde si extrême qu’Il dut insister en lui disant : « Oui, ma Sœur, écris ce que je viens de dire, écris-le ! ». La question peut alors se poser : comment un Dieu aussi miséricordieux peut-il être prêt à infliger à l’humanité une « pluie de feu » comme celle dont la Vierge à Akita, au Japon, nous a avertis en 1973 ?

Pour les catholiques libéraux qui ne tiennent plus aux grandes vérités de la Foi, ce problème est insoluble. Selon eux, si Dieu existe, il ne s’agit que d’un gentil papa gâteau (pardonnez-moi, Seigneur !) qui ne pourrait jamais se résoudre à punir qui que ce soit, pour quoi que ce soit ; de sorte que si l’Enfer existe, il est pratiquement vide, sauf peut-être pour Caïn et Judas Iscariote (et Adolf Hitler). Mais, pour un catholique qui chérit encore le catéchisme d’autrefois, énonçant les vérités éternelles, la solution est évidente. Il dira : Que l’on vive simplement en accord avec ces vérités, et on comprendra sans problème pourquoi il est tout à fait normal pour un Dieu miséricordieux de punir, même sévèrement, les pécheurs.

Ainsi, Dieu existe. C’est de Lui que vient tout être humain, sans exception possible. Chacune de nos âmes spirituelles a été créée par Lui, donnant vie à notre corps de chair. Et c’est à Lui, qu’à notre mort, nous sommes destinés à retourner, dans la Gloire de son Paradis, après Lui avoir donné durant notre bref séjour sur la terre notre foi, amour, service et obéissance. Et qu’y a-t-il là de déraisonnable ou d’injuste de la part de Dieu, étant donné la variété des dons dont Il nous comble ici-bas ? Mais immédiatement après cette vie en commence une autre, éternelle, au Ciel ou en Enfer, selon l’usage que nous aurons fait de Ses dons.

Donc avons-nous aimé Dieu ici-bas ? Alors, nous jouirons d’une félicité éternelle avec Lui dans le Ciel. Lui avons-nous résisté ? Alors, nous endurerons une peine éternelle, sans Lui, dans l’Enfer qu’Il a créé pour les pécheurs obstinés et les anges déchus (Mt. XXV, 41). Quoi qu’il en soit, au Ciel ou en Enfer, la vie après la mort dure pour chacun de nous, une infinité de siècles. Par conséquent, la vie de l’homme sur terre, durerait-elle 80 ou 100 ans, reste aussi brève qu’un souffle de vent, comparée à sa vie éternelle après la mort. D’une certaine manière, cette vie éternelle dure autant que Dieu lui-même. Alors, dans quelle vie est-il plus important d’être heureux ? De toute évidence, dans la vie éternelle. Saint Augustin ne priait-il pas : «Seigneur, punissez-moi autant que Vous le voulez dans cette vie, pourvu que vous n’ayez pas à me punir dans l’autre ! » ?

Malgré ces considérations, la difficulté vient de ce que – par la faute d’Adam et Eve, et depuis le début de la race humaine – les tentations de défier Dieu dans cette vie, notamment par orgueil ou sensualité, ont un tel pouvoir de séduction que les hommes choisissent plus facilement le chemin de l’enfer que celui du ciel (Mt. VII, 13–14). Alors que doit faire Dieu pour aider les hommes à choisir malgré cela le Ciel, comme Il le veut dans son amour pour tous sans exception (I Tim. II, 4) ? Certes Il a bien le pouvoir de forcer chacun de nous à choisir Sa voie, mais Il ne s’en sert pas, car ce serait annuler le but pour lequel Il nous a créés. La raison en est que Son Ciel en serait peuplé de simples robots. C’est pourquoi Dieu choisit de faire connaître à tous les hommes les dix Commandements par la lumière naturelle de leur conscience. Et si, malgré cela, les hommes touchent encore au fruit défendu, Il les punit, d’une manière ou d’une autre, pour qu’ils reviennent à choisir par eux-mêmes le Ciel.

D’ailleurs, les punitions les plus lourdes de cette vie peuvent-elles se comparer aux peines éternelles de l’enfer ? Aucunement ! Alors, à quel point les punitions les plus cruelles de cette vie sont-elles cruelles , si elles n’ont pour but que de m’aider à rester sur le bon chemin pour jouir de la vie éternelle ? Pourvu que je sache les subir de bon gré, en comprenant qu’elles viennent de l’amour divin, alors ces peines n’ont par essence rien de cruel.

Kyrie eleison.