KE 913 (11 janvier 2025)
Auvergne 11 mai 2014 |
Seraient, sans une goutte de sang, frappés à terre.
Il y a environ un mois, un prêtre de la « Résistance » catholique en
France, l’abbé Matthieu Salenave, un autre réfugié de la FSSPX, a dressé un portrait éclairé de l’état dans lequel se trouve aujourd’hui l’Église catholique.
Auparavant, il avait écrit publiquement de manière quelque peu critique sur
l’état de la Nouvelle Société Saint-Pie X, qui s’était dégradée par rapport à
ce qu’elle était lorsqu’elle fut fondée et dirigée par Mgr Lefebvre. Dans le
texte qui suit, il a écrit qu’il souhaitait ajouter quelques «considérations
plus positives et encourageantes ». Il a poursuivi :
« … si Dieu permet la dégringolade d'une œuvre sacerdotale, Il ne veut
pas pour autant abandonner son Église et les âmes rachetées par son Précieux
Sang. C'est pourquoi le Bon Dieu suscite,
en parallèle à cette triste déchéance de la SSPX, depuis au moins 10 ans, de
nombreux bastions. Ces petits fortins de catholicité sont divers et variés. Ils
n'ont pas forcément la même optique et la même fermeté mais ce qui est certain
c'est qu'ils ne veulent plus suivre la SSPX dans sa volonté de ralliement.
On aura ainsi la Compagnie de Marie avec l'abbé Chazal, la SAJM avec Mgr
Faure, La Villeneuve avec l'abbé Pivert, les dominicains d'Avrillé, les
bénédictins de Bellaigues, diverses confréries sacerdotales sous l'autorité des
évêques de la « Résistance » et les divers prieurés... Tout cela uni
sous l'autorité morale et spirituelle des 7 évêques de la « Résistance »
(…) Le plus important dans cette
résistance catholique reste bien évidemment la Foi catholique. Foi catholique
défendue en première ligne par l'épiscopat pleinement fidèle et résistant. Car
c'est ainsi que continue l'Église catholique dans sa hiérarchie légitime, sa
Foi intègre et ses sacrements non douteux. Chaque bastion aura ses caractères propres et
même ses faiblesses. Il n'est même pas exclu qu'un bastion tombe mais comme le
disait le RP Calmel au sujet des bastions, cette chute de l'un ne fait pas
périr l'ensemble comme ce serait le cas pour une œuvre qui engloberait toute la
tradition catholique.
Le père Calmel soulignait aussi la charité qui doit unir les bastions.
Car même si chaque bastion a une certaine autonomie qu'il faut respecter, il
n'en reste pas moins nécessaire qu'il y ait une certaine entraide et d'éviter
les jalousies ecclésiastiques et religieuses qui ont toujours été un fléau dans
l'Église catholique.
Cette situation devra durer tant que l’Église n'aura pas retrouvé un
Pape parfaitement catholique. Prions et méritons pour que Dieu nous le donne au
plus vite. »
Alors pourquoi ces considérations de l’abbé Salenave
méritent-elles d’être recommandées ? En quelques points :
* La perspective première est celle de Dieu (paragraphe 1) et de
ce qu’Il fait pour prendre soin de Son Église. C’est Dieu qui a permis à la
FSSPX de flirter une fois de plus avec les apostats de Rome, en partie parce
que leur orgueil le méritait, en partie parce qu’Il avait besoin d’une seule
congrégation mondiale pour rétablir les droits de la Tradition, mais une fois
cela réalisé, Il n’avait plus besoin d’une seule Congrégation qui pourrait même
sembler remplacer l’Église officielle.
* Nous avons ainsi une diversité de groupes
traditionnels (paragraphe 2), tous centrés sur la foi , non
sur leur propre gloire ni même sur leur survie, mais s'appuyant sur leurs
propres évêques pour une ressemblance minimale avec l'autorité
catholique.
* Cette diversité de ces bastions et le statut non
officiel de leurs évêques (paragraphe 3) ne sont certainement pas une façon
normale pour l'Église catholique de fonctionner, mais dans les
circonstances actuelles, où Dieu purifie son Église, la diversité
empêche une chute commune (paragraphe 2), et le caractère non officiel laisse
la place à Dieu pour restaurer officiellement et correctement son Église, en
son temps, par le triomphe du Cœur Immaculé de sa Mère.
* L’abbé Salenave commence par la foi et termine par la charité (paragraphe
4). Si les forteresses prétendent servir l’Église mais n’ont pas de
charité, surtout les unes envers les autres , elles sont,
comme le dit avec force saint Paul (1 Cor. XIII, 1) « comme un gong
retentissant ou une cymbale retentissante». Que les forteresses se rendent
compte de l’exemple de charité qu’elles donnent !
Kyrie Eleison