En ces temps où il est à nouveau question de sacre dans la FSSPX, il nous paraît opportun de relire ces lignes très sages de Mgr Lefebvre.
Extrait du sermon de l’abbé Black sur les « Excommunications » du
dimanche 19 juin 1988 , publié dans le Bulletin australien de la FSSPX de
décembre 1988 :
« ... Cela peut être une révélation pour vous : j'ai été en
fait à un moment donné en faveur d’un Accord, à condition que notre position
soit rigoureusement sauvegardée, et j'ai écrit à l'Archevêque suggérant que les
avantages de l'Accord pourraient être plus grands que les inconvénients - et voici
ce que l'Archevêque m'a écrit le 13 juin :
Cher abbé Black,
Votre raisonnement est juste s'il se limite à ces
deux points seulement : la reconnaissance de la FSSPX et de l'Évêque, mais il
faut penser à tout ce qui entoure et conditionne ces deux points et à l'usage
que les autorités romaines entendent en faire.
Pour elles, la Fraternité est une institution
provisoire, et l'objet de ces Accords est de nous faire retourner dans nos
diocèses respectifs.
[Pourquoi l'Archevêque a-t-il dit cela ? En partie parce que
le cardinal Ratzinger aurait dit à un membre du service diplomatique français
qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, que si un accord était signé à Rome,
petit à petit, la Fraternité pourrait s'épuiser et les choses reviendraient à
la "normale".]
Il faut que l'évêque ait le "profil"
qu'ils veulent et c'est pourquoi je dois leur présenter non pas trois noms,
mais bien d'autres, afin qu'ils trouvent un évêque qui les aide dans leur
travail de destruction de la Tradition.
Ils me disaient toujours : " Il n'y a
qu'une seule Eglise ", c'est-à-dire l'Eglise de Vatican II. Il est
inacceptable que nous nous opposions à cette Eglise d'aujourd'hui.
Nous avons loyalement fait une démarche auprès de
Rome pour sonder leur bonne volonté, leurs intentions. C'est toujours la Rome
moderniste et conciliaire, opposée à la Tradition.
Il est donc impossible
que nous nous en remettions, après 15 ans de lutte, entre les mains d'un Pape
et d'un Cardinal modernistes, décidés à en finir avec toute opposition.
Nous ne pouvons pas compromettre la foi catholique
de toutes les familles qui nous font confiance. Nous n'avons pas de garantie
suffisante contre les influences modernistes de Rome et des évêques locaux.
Je me rends compte que c'est une décision grave de
cesser le dialogue et de consacrer quatre évêques, mais c'est le salut de la
Tradition et de l'Eglise, contre la conjuration de tous les amis de la
Révolution contre le règne de Notre Seigneur.
Certes, nous devrons encore subir des
persécutions, mais c'est l'exemple que nous ont donné les martyrs, témoins de
la foi.
Ces lignes sont bien peu nombreuses pour tout
expliquer, mais je suis certain que vous comprendrez notre prudence, que
j'espère surnaturelle, dans cette nouvelle étape de notre lutte.
Croyez, cher abbé Black, à mon dévouement en Jésus
et Marie.
+Marcel Lefebvre