Petit retour en arrière
Prêtres du district de France et religieux signataires de la “Lettre des Doyens” |
C'est en 2015 et 2017 que Rome a finalement proposé à la FSSPX de donner licence à tous les prêtres de la Fraternité de confesser et de marier en accord avec l'Église conciliaire. A l'époque, un certain nombre de prêtres en ministère dans la FSSPX ont perçu le piège et se sont indignés des dispositions que leurs supérieurs avaient acceptées dans leur dos ; ces prêtres se sont levés pour manifester leur désapprobation, car cette subtile manœuvre de François était en fait un moyen pour Rome de mettre la main sur les sacrements de la FSSPX et de l'obliger tacitement à accepter le nouveau code de Droit canon. Une sorte d'OPA à l'amiable, pour utiliser un jargon moderne.
Après cette saine réaction, la reddition
Abbé Castelain |
Avec le temps, il semble que la lassitude du combat ait introduit des brèches au sein de cette résistance interne, puisque désormais c'est, soit le silence sur cette affaire, soit la justification théorique de cette manœuvre. Par exemple, un récent bulletin de l'abbé Castelain “Le Combat de la Foi ”, paru en mars 2024 (tirage à 1600 exemplaires !) : non seulement, il condamne l'attitude des fidèles et des prêtres résistants en les ridiculisant, mais il tente de justifier sur plusieurs pages le fait qu'il était légitime d'accepter ces cadeaux du pape François !
Extrait du “Combat de la Foi” n°208 |
Conclusion : non seulement les prêtres de la résistance interne ne résistent plus, mais en prime ils combattent ceux qui ne veulent pas livrer les sacrements aux modernistes.
Saint Herménégilde, priez pour eux !
Abbé Salenave
C'est au pèlerinage de la Tradition à la Pentecôte 2013 que Mgr Tissier avait mis en avant ce saint exemple de martyr chrétien pour justifier que la question à résoudre n'était pas de chercher un accord avec Rome. Depuis, hélas, on ne l'entend plus guère...
"Chers fidèles, souvent nous nous demandons, quelle est notre vocation ? Ne serait-ce pas de chercher à Rome les bénédictions auxquelles nous aurions droit ? De chercher les approbations et les reconnaissances ? Certes, c’est une question que nous pourrions nous poser, mais ce n’est pas la question essentielle. La vraie question que nous devons poser, à savoir quel témoignage nous devons donner à la foi catholique aujourd’hui, dans la situation de l’Église qui souffre une crise terrible (...). Et la réponse sera le témoignage des témoins de la foi et des martyrs. Tous ces saints de l’Église, tous ces confesseurs de la foi, tous ces martyrs de l’Église sont pour nous un exemple.
Voilà donc la réponse à cette question, chers fidèles, de savoir la manière, le moyen de porter ce témoignage à la face de l’Église, d’être sur le pinacle, publiquement condamnés à l’exil. (...) N’est-ce pas un avantage pour l’Église de voir où se trouve la Tradition ? Cette pierre de scandale pour les modernistes, pour ce qu’on appelle l’Église conciliaire, c’est-à-dire cette secte qui occupe l’Église catholique. C’est un avantage pour nous d’être regardés comme exclus, comme en exil (...). N’est-ce pas la Tradition, la foi catholique de toujours que nous représentons ?
Alors, voilà les raisons pour lesquelles nous ne pleurons pas si nous ne recevons pas de Rome les approbations, peut-être attendues, je ne sais pas. Restons tranquillement en exil tant que Dieu le voudra, et portons ce témoignage de la foi catholique que les martyrs ont donné.
Je parlais ce matin aux enfants, de saint Herménégilde. C’était un jeune martyr qui avait dix-sept ans, qui vivait au VIème siècle. Il était catholique mais son père était hérétique, arien. Il devait hériter du trône d’Espagne, mais son père, furieux de voir que son fils était catholique, lui supprima la succession au trône et le condamna à la prison, et Herménégilde – que nous fêtons le 13 avril, (...) – était en prison depuis plusieurs mois quand la fête de Pâques approchait. Il aurait bien voulu recevoir la Communion, la Sainte Communion pascale. Et son père y pensa, et lui envoya un évêque pour lui porter Jésus-Hostie. Quel bonheur pour Herménégilde, de pouvoir avoir une communion pascale ! Seulement voilà, l’évêque entre dans sa cellule et se présente : « Je suis l’évêque de Huesca et je suis arien. Je vous porte la sainte Communion ». Je suis arien, c’est-à-dire je ne suis pas catholique. C’était un évêque qui n’était pas catholique, chers fidèles, et qui portait la communion à Herménégilde.
Qu’a fait Herménégilde ? Qu’auriez-vous fait à sa place ? Auriez-vous accepté quand même de recevoir la sainte Communion, recevoir Jésus-Hostie ? Est-ce que ça ne vaut pas la peine de faire quelques compromis, d’accepter de mains indignes quand même Jésus ? Cet évêque célébrait validement la messe, bien qu’il ne crût pas que Jésus fût Dieu (..). Il apportait Jésus-Hostie.
Eh bien, en un clin d’œil, inspiré par le don du Saint-Esprit – le Saint-Esprit que nous fêtons aujourd’hui – par le don de conseil, il a dit : « non, je ne recevrai pas la communion de vos mains sacrilèges. Moi, je suis dans les fers mais je suis libre pour faire mon salut ; et vous qui êtes libre, Monseigneur, eh bien vous êtes esclave du diable, parce que vous avez une foi fausse. Vous n’êtes pas catholique. Et je ne recevrai pas la communion de mains sacrilèges ».
Exemple pour nous, bien chers fidèles. Tous les beaux cadeaux qu’on pourrait nous offrir depuis Rome, nous ne sommes pas prêts à les accepter sans examen, sans considérer les circonstances dans lesquelles ce cadeau nous serait fait. Nous exigeons de garder notre profession de foi, publique et complète, catholique. Nous ne pouvons pas recevoir des cadeaux empoisonnés qui nous condamneraient à des compromis avec des modernistes. Voilà l’exemple de saint Herménégilde, inspiré par le Saint-Esprit."