lundi 12 juin 2017

Quelques notes de psychologie sociale appliquée à une société religieuse.

Pour compléter l'article La dure réalité d'un société subvertie, voici une deuxième annexe nous présentant quelques notes de psychologie sociale appliquée à une société religieuse.


« - Conrad Brean : Le président va entrer en guerre contre l’Albanie dans environ 30 minutes.
- Fad King : On va déclarer la guerre à l’Albanie ?
- CB : Non, on ne déclare pas la guerre. On entre en guerre. On n’a pas déclaré de guerre depuis la Deuxième Guerre Mondiale. »

Barry Levinson, Des hommes d’influence, 1998.

1) Remettre la crise de la FSSPX dans son contexte de « féminisation des sociétés ». Les fidèles de FSSPX ne se voient pas tels qu’ils sont.

Robert de Niro (Conrad Brean) souligne dans ce dialogue célèbre un fait important : on ne déclare plus la guerre aujourd’hui, on entre en guerre. La nouvelle expression n’a plus la clarté et la franchise de la précédente.

Pourquoi a-t-on changé ?

Si l’on est moins clair, c’est qu’il doit y avoir quelque chose d’inavouable.

Si l’on est moins franc, c’est qu’il doit y avoir un mensonge. C’est qu’il doit y avoir aussi un défaut de caractère qui empêche d’agir selon la vérité.
Pasteur fort
Ce changement trahit un abandon des vertus viriles.

En ingénierie sociale, cela s’appelle la « féminisation des sociétés ». Cette « féminisation » implique une baisse des vertus intellectuelles et un abandon de l’usage de l’intelligence et de la raison. L’usage des concepts justes et la recherche de la vertu se raréfient.

Pourtant, le mépris de l’intelligence et la place trop grande accordée aux sentiments et à la volonté ne sont pas des gages de paix, bien au contraire.

Laissée à l’abandon, l’intelligence s’atrophie et transmet de moins en moins d’informations justes à la volonté. La volonté se décide sur des représentations aberrantes du monde. La sensibilité avec ses passions de moins en moins contrôlées vient agiter la volonté. Le mélange est nocif, surtout dans une nature déjà blessée.

Les personnes les moins scrupuleuses peuvent alors en profiter pour faire avancer des projets inavouables.

2) Aujourd’hui, les plus grandes destructions se font toujours dans un but de progrès et de compassion. Nous verrons que ce qui se passe dans la FSSPX n’échappe pas à la tendance.

Le dialoguiste de Levinson est dépassé.

D’abord parce qu’on n’entre plus en guerre contre un pays mais dans un pays. Ex. : La France entre en guerre en Libye.

Ensuite, parce qu’on entre en guerre « pour » , par exemple « pour la démocratie ».

Enfin, parce que si l’on entre en guerre « contre », c’est contre un « régime » dont on a précédemment détaillé tous les crimes, vrais ou faux.

C’est comme ça qu’un massacre devient humanitaire de nos jours : on entre en guerre toujours pour un motif empreint de compassion.

Au passage, il faut noter le traitement cognitif de choc.

Sans ce traitement, impossible de faire accepter que des millions de morts injustifiées deviennent soudain le fruit du bien et du progrès.

Ce traitement consiste en l’injection dans l’esprit du public d’« éléments de langage » façonnés dans le but de « fabriquer le consentement ».

3) Les grandes batailles se livrent et se gagnent d’abord dans les esprits.

Les exterminations les plus réussies se préparent dans les cerveaux. Pour Sun-Tzu, les guerres réussies sont celles qui sont gagnées avant d’être livrées et même sans être livrées. Pour exterminer l’adversaire, il faut exterminer les idées qui le protègent. Il faut entrer dans son esprit.

Il y a deux grands avantages.

Si le motif de la guerre est inavouable, inutile de le révéler.

Si les vertus viriles ne sont pas notre fort ou si l’usage de la violence physique est prohibé, inutile de verser du sang.

C’est un immense avantage dans le domaine religieux où la violence physique est mal vue.

Et un immense avantage à notre époque où les projets inavouables abondent et les vertus viriles disparaissent.


4) Pour gagner le contrôle des esprits dans un groupe, il faut contrôler les réactions de confiance, de méfiance et d’indifférence.

« Nous allons nous rallier à l’Église issue de Vatican II. Dans certains secteurs apparaissent des traditionalistes réfractaires. Comment faire ? »

Le chef de guerre actuel ne dégaine pas sa « personnalité autoritaire » au sens de l’école de Francfort, il se pare des vertus de la « personnalité compassionnelle ».

S’il agit par compassion, il peut faire ce qu’il veut, ce sera toujours une personne « bien ». Plus c’est une « personne bien », plus il a la confiance du public et plus il éteint les foyers de méfiance. Il obtient une heureuse indifférence de la majorité.

Revenons à l’exemple. Comment obtenir la confiance ou l’indifférence bienveillante ? Il faut d’abord un motif généreux et compassionnel : « Pas de panique, ce ralliement n’est pas une trahison. J’attire votre attention sur le fait que nous allons sauver l’Église et au passage réparer une profonde injustice subie par notre société religieuse et vous-mêmes, chers fidèles. »

Constatons-le : à cause d’une tentative de ralliement prématurée en 2012, une certaine indifférence malveillante existe chez beaucoup encore dans la FSSPX.

Néanmoins, grâce à :

- une politique habile de segmentation des fidèles par district,

- le dénigrement systématique des opposants à la politique de ralliement,

- l’écoulement d’un certain laps de temps,

- la possession du pouvoir de confectionner les sacrements,

les ralliéristes ont obtenu le contrôle des réactions de confiance, d’indifférence et de méfiance des fidèles.


5) Après avoir obtenu la confiance ou l’indifférence suffisantes, on peut commencer à « pirater » les esprits.

Le nœud de la guerre est là. Comment effacer les frontières de l’intérieur et de l’extérieur, du vrai et du faux, de la perpétuation et du suicide, du bien et du mal, de façon à tuer l’esprit de mon adversaire ?

Chaque fidèle de la FSSPX possède en lui une part traditionaliste, c’est-à-dire catholique cohérente et intransigeante, c’est-à-dire catholique. C’est cette part qu’il faut exterminer et c’est contre les résistants qu’il va falloir « entrer en guerre ».

Le coup de maître est de dire : « L’église conciliaire n’existe pas, seule l’Église catholique existe. Accordons-nous. » Et c’est passé, en 2013-2014.

Depuis,tout le monde parle de confusion.

Mais comme une certaine confiance règne, au moins une grande indifférence, tout le monde se jette dans les bras généreusement ouverts du chef. Pourtant, ce chef les appelle à l’unité autour du nouveau principe d’effacement des frontières d’avec la Rome moderniste.

Donc, plus le catholique de la Tradition se rapproche du centre d’unité, plus il est pris de convulsion en raison des déchirements dans sa conscience (Cf Mgr Tissier) 

Que faut-il faire ?

Il faut arrêter de revenir sans cesse à ce qui provoque et provoquera toujours plus l’agitation et le désordre. Il faut s’opposer à un chef maintenant soumis à sa propre erreur et y opposer une foi et une intelligence libre de cette erreur.

En deux mots, il faut développer des qualités d’homme. Malheureusement, à notre époque, il y a pénurie. On préférera subir l’extermination furtive du traditionalisme et son remplacement par le conservatisme libéral. On espère en obtenir la paix, au prix du silence, de la compromission, du lâchage des protestataires, de la destruction de la foi et des mœurs etc... Mais ça ne va pas marcher.


Pasteur charitable

6) Après l’extermination des réfractaires, la nouvelle FSSPX va rentrer dans un nouveau cycle d’extermination

Mgr Fellay n’aura bientôt plus la haute main sur la FSSPX. Le pape et les ardents défenseurs du satanique projet « Nostra Aetate » entrent en guerre contre les traditionalistes au travers de Mgr Fellay. Ils lui délèguent le pouvoir d’exterminer les idées traditionalistes. Pendant ce temps, ils peuvent garder le sourire pour ceux qui donnent leur consentement à la transformation du mouvement. Mais ils ne vont pas se satisfaire du conservatisme qui va émerger dans la nouvelle FSSPX. La rage du démon s’enflamme toujours plus contre ceux qui consentent au mal.

Ce n’est pas le pire.

Le plus affreux est que Dieu peut même faire mourir dans le désert ceux qui l’irritent en ne suivant pas sa loi. « Si vous entendez ma voix, n’endurcissez pas votre cœur… pendant quarante ans, j’ai été avec eux… toujours ils détournent leur cœur… ils ont érigé un veau d’or… j’ai juré dans ma colère : ils n’entreront pas dans le royaume des cieux » . « J’ai tout fait pour t’unir à moi… j’ai rencontré un cœur de pierre » (Mgr Lefebvre, conférence spirituelle 14/02/1983)

7) Pour éviter l’extermination, il faut être des hommes

Cela est dit sans naturalisme. L’homme est celui qui vit dans le principe de réalité : 2+2=4 et pas 5 ou 4,0001, même si ce résultat vient contrarier sa quête de plaisir immédiat.

L’homme est celui qui, par l’usage dû de son intelligence et de sa volonté, Dieu aidant, refuse son consentement au mal.

Si les autorités du Vatican enseignent et montrent le mal, je ne les écoute pas et je m’en éloigne. Si la FSSPX se rallie, je m’en éloigne, même si je dois aller plus loin pour avoir la messe dominicale et rompre avec des amis. Ce n’est pas difficile à comprendre. Dieu, de son côté, ne fait jamais défaut envers ceux qui n’endurcissent pas leur cœur.


8) Pour être un homme, il faut sortir de l’enfance

L’enfance se caractérise par plusieurs points :

- l’enfant cherche les satisfactions immédiates (ce qui se passe est peut-être grave pour la foi, mais j’ai MA messe tous les jours)

- son sens de l’observation manque de précision (François a l’air gentil)

- son attention est de courte durée et on le fait facilement passer d’un sujet à l’autre (les lectures utiles sont toujours trop longues)

- il ne se soumet pas aux exigences d’une logique même élémentaire (Si la FSSPX ressemble à la FSSP, alors je vais à la FSSP, c’est plus proche de chez moi)

- il invente sa réalité (A Rome, sous Benoît XVI, les choses ont vraiment changé…)

- il a besoin d’un plus grand pour se déterminer à poser une action un peu compliquée (jusqu’à 3000€ je peux, mais 3001€, il me faut une autorisation)

-il croit volontiers les grandes personnes (les prêtres sont compétents sur tous les sujets)

Et c’est normal. Le rôle du père est alors de le tirer de son imagination et de son caprice perpétuel pour l’introduire à la réalité.

Quand on observe les traits d’un enfant chez un adulte, on dit qu’il est « infantile ».

Et il faut sortir d’un tel état. Courage !

dimanche 11 juin 2017

Hypocrisie Raffinée


Kyrie eleison DXVII (10 juin 2017)  

Méfiez-vous de François et de sa bonne mine –

A l’Église ce Pape arrache les racines.


Supposons donc, avec le premier des deux articles de l’abbé Gleize (voir le « CE » d’il y a six semaines) qu’il n’est pas certain qu’un Pape ne puisse pas tomber dans l’hérésie. Pour le salut des âmes depuis Luther jusqu’à nos jours, Dieu a pu donner aux Autorités de Son Église décadente de la Cinquième Époque des grâces spéciales pour résister à la décadence, mais cette Époque a pris virtuellement fin avec Vatican II. Les Papes Conciliaires ont été mortels pour l’Église. Mais sont-ils des hérétiques formels ? L’intérêt du deuxième article de l’abbé Gleize se situe dans sa mise en lumière de la manière dont ces Papes ont réussi à assener à l’Église un coup mortel en subvertissant la doctrine catholique, tout en semblant rester catholiques. Et quelle est au juste leur technique ? L’abbé Gleize examine le cas des cinq « dubia », ou points douteux suscités par les quatre Cardinaux contre le texte du Pape François, Amoris Laetitia (AL) : ces points font-ils de lui quelqu’un qui nie consciemment et pertinacement une doctrine définie par l’Église ? Apparemment, non, dit l’abbé Gleize, mais dans la pratique, oui.

Apparemment, non, parce qu’avec chacun des cinq points le Pape François ne nie pas directement la doctrine de l’Église. Plutôt il la laisse ambiguë, ou l’omet. Le premier des cinq points est un exemple de l’ambiguïté : le pape ne dit pas, « Les divorcés peuvent recevoir la Communion, » mais « Dans certains cas les divorcés peuvent recevoir la Communion. » Ici le « Dans certains cas » se laisse interpréter strictement ou largement. C’est ambigu, d’une ambiguïté apte à subvertir la loi de l’Église, parce qu’il n’y a que trop de prélats et de prêtres et de divorcés qui seront heureux de l’interpréter largement.

Pour les quatre autres points le Pape ne subvertit pas la doctrine catholique en la niant mais en l’omettant. Par exemple (quatrième point), il ne dit pas, « Il n’y a rien de tel qu’un acte objectivement peccamineux, » parce que l’Église a toujours précisé toute une série de tels actes, à partir des Dix Commandements de Dieu. Plutôt le Pape dit, « Le péché objectif n’entraîne pas nécessairement la culpabilité subjective. » Bien sûr, l’Église n’a jamais nié qu’il puisse y avoir dans le concret des circonstances pour tel ou tel acte qui lui enlèvent sa culpabilité, mais mettre en valeur ainsi l’excuse subjective, c’est mettre en sourdine le péché objectif. Les pécheurs seront enchantés ! Quant à la culpabilité subjective de telle ou telle personne qui commet l’acte, l’Église a toujours mis en avant la nature objective de l’acte et son bien ou mal moral. Deux proverbes disent la même chose : « L’exception prouve la règle », et « Les cas difficiles font de mauvaises lois ». Donc en s’appuyant sur ces cas difficiles le Pape subvertit le droit de l’Église (et le bon sens aussi) par son subjectivisme, tout en évitant de contredire directement le droit de l’Église. L’abbé Gleize en conclut que les cinq doutes des quatre Cardinaux sont amplement justifiés.

N’empêche, le Pape brouille les pistes en ne faisant aucune déclaration dogmatique ni anti-dogmatique. Il écrit lui-même dans AL que son but y est de « recueillir des deux Synodes quelques idées sur la famille, avec d’autres considérations susceptibles de guider la pensée ou le dialogue ou la pratique pastorale ». Ainsi professe-t-il exprès que son but n’est pas dogmatique. D’où la difficulté de lui attacher la censure d’ « hérétique formel. » Mais tout comme Vatican II s’est professé un Concile purement « pastoral », i.e. non-doctrinal, et pourtant il a chambardé toute la doctrine et l’Église catholiques, de même le Pape dans AL nie qu’il y donne un enseignement doctrinal, et pourtant il fait sauter toute la morale et la famille catholiques. C’est la technique de subversion typiquement communiste ou néo-moderniste de recourir à la pratique pour subvertir la vérité, non pas en principe mais en pratique. Comparez ce que dit Rome à Mgr Fellay : « Faites-vous reconnaître d’abord, et nous parlerons de la doctrine après. » Ou bien comment Mgr Fellay parle à la Fraternité : « Nous ne changeons rien à la doctrine, » alors que lui-même il ne souffle guère plus un mot de critique sur la destruction de l’Église par le Pape. Mgr Lefebvre l’aurait-il tue ? Énoncer la question, c’est y répondre.

L’abbé Gleize conclut que le Pape François n’est peut-être pas un « hérétique formel », mais qu’on peut certainement dire qu’il « favorise l’hérésie ». De ces deux censures, c’est « hérétique formel » qui devrait être pire, mais pas à ce moment-ci vers la fin de la Cinquième Époque de l’Église, où l’hypocrisie des ennemis de l’Église est plus raffinée que jamais. Que le Ciel nous vienne en aide plus que jamais ! Priez tous les quinze Mystères du Rosaire tous les jours !

Kyrie eleison.

samedi 10 juin 2017

Mgr Williamson à Perpignan


En ce début juin, pour sa septième visite à Perpignan,  malgré les homélies assassines des desservants du prieuré de la FSSPX, malgré l’heure tardive, la difficulté du sujet et la durée de la conférence décortiquant toutes les erreurs contenues dans « DIGNITATIS HUMANAE »,  malgré l’heure matinale de la messe du lendemain,  Monseigneur recrute toujours un nombre croissant de fidèles…


vendredi 9 juin 2017

Pèlerinage du Christ Roi à Fatima - octobre 2017

Christ Roi 2017
à Fatima avec les évêques de la fidélité catholique.
 
Pèlerinage à Fatima avec les évêques de la fidélité catholique et le séminaire St Louis Marie Grignion à l'occasion de la fête du Christ Roi le 28 et 29 octobre 2017.
 
SAMEDI 28/10 :

10h00 : Rendez-vous devant la Basilique - Visite du Sanctuaire et des tombeaux des voyants.
Puis, chapelet à la Chapelle des apparitions
12h00 : Déjeuner tiré du sac.
14h30 : Chemin de Croix sur le sentier des pastoureaux
18h30 : Messe et Salut du Saint Sacrement/Exposition du Saint Sacrement
19h30 : Dîner
21h00 : Veillée de prière

DIMANCHE 29/10 :

10h00 : Messe Pontificale
 Déjeuner
Fin du pèlerinage

Plus d'informations ultérieurement.
 

mercredi 7 juin 2017

La dure réalité d'une société subvertie - les solutions - partie II -

Pentecôte en Normandie avec la fidélité catholique
Nous poursuivons la publication de cette étude qui pourra aider bon nombre de fidèles (à Paris ou ailleurs) désorientés et déprimés par la subversion en cours dans la fsspx.

Deuxième partie : les solutions.

Finalement, il faut agir. 
 Parce que ça ne va pas tomber du ciel tout seul.
- Si nous sommes satisfaits de ce qui se passe, le mieux est d’arrêter la lecture de cet article. Par l'inaction, nous nous tirons une balle dans le pied, dans le pied de nos enfants, de nos proches et d’un certains nombre de personnes à qui nous ne ferons jamais du bien.
Après cela, ne nous berçons plus de l’illusion d’une vie soit-disant de sainteté.
- Si nous pensons qu’il y a mieux à faire, il faut aller voir son prêtre et lui demander : qu’allons-nous créer concrètement, qui puisse être soustrait à l’influence néfaste de la nouvelle voie de Mgr Fellay et de ceux qui sont convaincus de son orientation ? Quelle action va nous faire sortir de notre mollesse inconfortable ?

Question : comment nous jugerons-nous si nous n’avons même pas fait ce simple geste : une visite, un coup de téléphone, un courriel… ? Si nous ne nous sommes même pas interrogés sur ce que pouvaient bien faire les prêtres renvoyés de la FSSPX ou qui ont dû la quitter à cause de la fermeté de leur doctrine et de leur pratique ? Si nous ne nous sommes même pas mis en frais de passer la barrière de l’inaction et de la peur alors que le salut de nos proches était en jeu ?
Chacun est libre. Il est mal venu de se poser en figure autoritaire de nos jours (l’époque est au compassionnel et à la pleurnicherie). Mais personne n’est indépendant de la réalité et de ses règles, naturelles ou surnaturelles. Si nous faisons certaines choses, notre conscience sera claire et heureuse. Si nous ne les faisons pas, nous aurons l’impression que cette conscience est dans un marais boueux et malodorant.

Très logiquement,  il nous faut sortir, chacun à son rythme et selon les lieux et circonstances et créer à côté de la Fraternité.
La seule exception concerne les prêtres futurs capitulants qui peuvent peut être encore changer la donne en 2018 lors de l’élection du nouveau Supérieur Général.  Mais il s’agit d’une exception qui ne dispense personne d’autre de poser des actions de reconstruction d’ici le chapitre général d’élection.

Ce n’est pas notre intention dans cet article de déterminer ce que doivent faire les capitulants encore lucides ! Ils le savent mieux que nous. Nous les encourageons et prions pour eux.

Au vu de la situation sur le terrain, nous avons décidé de découper cette deuxième partie en deux sections, la première sur les obstacles à l’action. Après une enquête minutieuse, nous nous sommes aperçus qu’il n’était pas inutile de donner des arguments pour vaincre les empêchements d’agir. Dans la première section, nous allons voir successivement, les obstacles intérieurs à l’action, puis les obstacles extérieurs.
Dans la deuxième section, nous détaillerons les gestes de premier secours à prodiguer dès maintenant, sans attendre 2018, puis des directives pour le long terme.

Les obstacles intérieurs :
- le premier obstacle est l’inertie. Pour agir, sans surprise, il faut se bouger. Sinon, même avec une demi- heure de méditation tous les matins et avec la messe tous les jours… rien ne surviendra. Il n’y aura aucune structure fonctionnelle qui tombera à nos pieds à la fin de notre méditation si nous n’agissons pas.
Nous ne visons évidemment pas les personnes chez qui l’inaction est le fruit d’une dépression ou de toute autre maladie incapacitante de la volonté.
Nous mettons plus l’accent sur les personnes chez qui la paresse et l’hébétude sont le fruit d’un esprit de confort et de jouissance ou d’une consommation, disons déréglée, des plaisirs de la chair. Qu’elles saisissent (...)

mardi 6 juin 2017

Le projet antéchristique ou la pseudo paix mondiale...


Explication de la vidéo par son auteur :
"Le judaïsme est d'abord et avant tout un projet politique ; c'est un projet politique d'unification mondiale. L'objectif est de parvenir à instaurer sur cette terre une paix (shalom ?), qui devra être absolue, universelle, et définitive. Pour y parvenir, il faut supprimer toutes les sources de conflits, toutes les différences entre les hommes, à savoir : les races, les nations, les religions, les classes sociales (le marxisme), et même, tant que faire se peu, les différences entre les sexes. Quand tout sera détruit, quand il ne restera rien des sociétés et des civilisations traditionnelles, il restera les juifs, qui seront alors reconnus par tous comme le peuple élu de Dieu. Le messie tant attendu pourra enfin arriver ; du moins, c'est ce qu'ils croient. Les prophéties que vous allez écouter sont celles que les juifs répètent à intervalles réguliers, absolument certains que "cette fois-ci, c'est la bonne", et juste avant d'être expulsés du pays d'où ils parlent. Rien de nouveau sous le soleil, donc, malgré les apparences."

lundi 5 juin 2017

Miles Christi XIV - Conte d’un rat

Apprendront-ils jamais ?
Nous avons reçu le dernier Miles Christi de M. l'abbé Chazal. Pour nous aider à mieux comprendre les rapports actuels entre Rome et l'actuelle fsspx, M. l'abbé la résume à travers ce petit conte : 

Il fut offert à un rat du séminaire une limpide reconnaissance canonique par Empoy, notre chat.
Comme convenu, le rat fut pris tel qu’il est, puisque tous ont entendu la promesse : « Vous serez pris tels que vous êtes » ; un rat est un rat.

Néanmoins, c’est le chat qui mange les rats par douzaines, et l’on se demande pourquoi les expériences du passé n’ont jamais rien appris à ces créatures habituellement soupçonneuses.

Les griffes et pattes de velours réalisèrent une étreinte inespérée et c’est le rat qui rejoignit la tradition des chats par une digestion et assimilation franche et loyale.

Têtes et queues désunies nous parlent souvent comme un avertissement et un rappel ; les chats rôdent partout et dressent une embuscade aux jeunes rats qui n’écoutèrent pas les conseils des vieux rats disparus.

Jamais les chats ne s’écartèrent de leurs manières, les rats ne le feront pas non plus.

Chat + rat = chat

La suite de ce numéro est en cours de traduction. 

Croisade de la Charité

En ce mois de juin, mois consacré traditionnellement au Sacré-Cœur, remontons à cette source de la Charité que nous pourrons alors répandre en abondance autour de nous !

samedi 3 juin 2017

Confession d’un Bankster

Kyrie eleison DXVI (2 juin 2017)

Un bankster s’approche-t-il de la lumière ?

Prions pour les foules restées dans sa condition première.


Tous les jours, notre âme joue le grand drame de sa courte vie sur terre. Lorsque nous faisons usage de notre libre arbitre, nous optons ou bien pour la Vérité de Notre-Seigneur Jésus-Christ et nous atteignons ainsi la béatitude éternelle ; ou bien nous nous laissons séduire par les tromperies du démon et finissons, à la mort, écrasés dans l’éternité des tourments de l’enfer. “On ne se moque pas de Dieu” (Gal. VI, 7), mais Il veille sur chaque âme en particulier, faisant tout pour la conduire au Ciel, sans pour autant lui ôter le libre arbitre dont Il l’a dotée. Mais en fait, la plupart des âmes préfèrent l’enfer (Mt. VII, 13–14) ! On voit pourtant quelques âmes lutter pour parvenir à la lumière. C’est notamment le cas de ce banquier néerlandais contemporain, tombé dans les pièges du démon, dont on peut écouter les déclarations sur Internet (youtu.be/cRuKmxQSPSw).

Le père de Ronald Bernard était un personnage peu commode qui amena son fils encore enfant, à croire que le monde et les hommes étaient « plutôt médiocres ». C’est pourquoi, dans sa jeunesse, son idéal se bornait à gagner le plus d’argent possible. Ses qualités naturelles lui permirent de réussir dans plusieurs genres d’affaires, jusqu’au jour où un courtier avec qui il travaillait, lui expliqua que, s’il voulait vraiment gagner de l’argent, il devait s’orienter vers la finance, à condition d’être capable de “laisser sa conscience au congélateur”. RB rit bien, car son « instinct de conservation » lui avait appris depuis longtemps à faire de sa conscience ce qu’il voulait. Il entra donc dans la finance, où les mêmes dons naturels le firent grimper de plus en plus haut.

Selon lui, sans avoir jamais atteint le sommet, il en était tout près. Ses banques clientes recherchaient des spécialistes capables de manipuler de grosses sommes d’argent de telle sorte que personne, à part ceux qui étaient au courant, ne pourrait soupçonner ce qui se tramait. C’est ainsi que l’élite maintient sa position au détriment du reste de la société, dit RB. Il ajoute : « si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe, suivez le fil de l’argent. ». Il adorait jouer, comme il dit, à manipuler des fonds considérables, et il y fit merveille pendant cinq ans. C’est ainsi qu’il apprit comment les banquiers, les gouvernements, les services secrets, les organisations terroristes, etc., jouent en réalité tous ensemble, si bien que "le monde, que nous pensons connaître, n’est qu’une illusion en laquelle nous croyons."

Cependant, en voyant la misère humaine engendrée par la primauté de l’argent, sa conscience finit par se ranimer. Un jour, un collègue lui raconta comment une affaire qu’ils avaient réussie pour faire chuter la Lire avait provoqué la banqueroute de la compagnie commerciale d’un père de famille qui ensuite se suicida. RB se contenta d’abord d’en rire, mais plus tard, il découvrit que la plupart des gens avec lesquels il travaillait étaient lucifériens, et prenaient Lucifer très au sérieux. Lui, au contraire, trouvait leurs cérémonies plutôt amusantes – jusqu’au jour où il fut invité à participer à une cérémonie de sacrifice d’enfant. S’il avait participé, les lucifériens auraient pu mettre le grappin sur lui et le faire chanter. Se souvenant de sa propre triste enfance, il refusa.

Il comprit alors qu’il existe « tout un monde invisible ». A cette époque, Il se met à lire, à faire des découvertes et à établir des liens. Il ne s’appuie donc pas sur des préjugés stupides, mais sur une expérience amère lorsqu’il recommande à ceux qui veulent voir la vie moderne telle qu’elle est, de lire les Protocoles des Sages de Sion. Il y a, dit-il, un groupe de personnes, disposant d’un pouvoir absolu, qui « portent en elles une colère haineuse et profonde . . . une force voulant tout détruire, qui nous hait personnellement, hait la création, hait la vie » et veut nous anéantir totalement. Malheur aux catholiques qui refuseraient cette réalité. Pour se défendre, ils ont le Rosaire

RB tenta d’abord de continuer dans son métier, mais le conflit entre son travail et sa conscience finit par être insupportable. Ses forces physiques l’abandonnèrent et il lui fallut un an pour s’en remettre, car, entre autres, alors qu’il s’apprêtait à quitter la haute finance, on “sut le convaincre” de ne jamais révéler le nom des sociétés ou des collaborateurs qu’il connaissait. Il comprit alors pourquoi tant de ses collègues s’étaient mis à boire ou se droguaient – ou même étaient déjà morts. Pour lui, la révélation de tout un monde non matériel lui permettait maintenant de voir que lui-même était « plus » qu’un simple corps charnel. Ce « plus » l’aida à survivre au total effondrement de son corps.

Malgré ses avancées vers la lumière, RB ne mentionne, dans cette interview, ni Dieu ni Jésus-Christ ; mais cette omission même est peut-être elle aussi une grâce de Dieu Lui permettant d’atteindre des millions d’âmes sur Internet. Car autrement, à la simple mention du Saint Nom de Dieu, ne s’enfuiraient-elles pas précipitamment ? Il revient donc aux catholiques qui ont la foi, de prier pour tant d’ âmes piégées en profondeur par les illusions sans nombre de la vie moderne.

Kyrie eleison.

jeudi 1 juin 2017

Traverser la passion de l'Eglise

 Le soir du jeudi Saint, Notre-Seigneur Jésus-Christ eut avec ses Apôtres un long entretien connu sous le nom de « Discours après la Cène » (Jn 13, 31 à 16, 31). Lors de la Cène, Jésus a ordonné ses Apôtres prêtres et évêques et les a communiés pour la première fois. Il a annoncé la trahison de Judas, qui est sorti dans la nuit pour accomplir son crime.
Jésus est soulagé et peut ouvrir son cœur. Il profite de ces moments d’intimité avec ses Apôtres pour les préparer à son départ prochain et aux persécutions qui vont suivre. Autrement dit, il les prépare à sa passion et leur donne les conseils nécessaires pour bien la traverser. Hélas ! ils n’en tiendront pas compte et la prophétie de Jésus va se réaliser : « Vous serez dispersés, chacun de son côté, et vous me laisserez seul. »

Alors que se déroule sous nos yeux la passion de l’Église, il nous est utile de méditer ce discours. A l’heure où le pasteur est frappé et les brebis dispersées, écoutons les conseils - les consignes - de Jésus pour traverser cette crise en restant fidèles.

Commentaire de Saint Thomas d'Aquin 
 
Saint Thomas d’Aquin a laissé un très beau commentaire de l’Évangile de saint Jean. Résumons brièvement ce qui concerne ce discours.

Après une introduction (Jn 13,31-38), où Jésus indique le but de la passion (la gloire de Dieu rétablie par le sacrifice parfait de la croix) et les conditions pour lui rester unis (la charité et l’humilité), il conforte ses disciples contre deux sentiments qui les troublent : la tristesse provoquée par son départ (chapitre 14) et la crainte des persécutions (chapitre 15).

Son départ ne doit pas les troubler, car il leur apportera trois avantages :

• un libre accès au Père par Jésus, « le chemin » et la parfaite image du Père,
• la venue du Paraclet,
• et son propre retour (de manière nouvelle).


Le Paraclet apportera son don : la parfaite connaissance de Dieu ; et Jésus le sien : la paix, sa paix à lui.
Puis, Jésus fortifie ses Apôtres contre la crainte des persécutions, dont la passion est le prélude. C’est la magnifique allégorie de la vigne : les chrétiens, sarments c’est à dire membres du Corps Mystique, doivent être purifiés par la souffrance pour porter du fruit, non seulement des fruits de sainteté, mais aussi des fruits d’apostolat. Les conditions pour que cette purification et cette fructification s’accomplissent sont : recevoir la parole de Jésus (la foi purifie l’intelligence), la prière (car ce travail est surnaturel) et surtout l’amour de Jésus prouvé par la pratique de son commandement.

Notre-Seigneur ne se contente pas de parler de son Corps Mystique, il veut faire connaître aux Apôtres l’origine des persécutions : le monde, ennemi de Notre-Seigneur. Le monde est uni par la haine, comme l'Église l’est par la charité. La haine du monde pour les amis de Jésus est un motif de consolation : elle les rend conformes à leur maître. De plus, soutenus par le Saint- Esprit, ils en tireront l’occasion de témoigner, jusqu’au martyre s’il le faut.

Le chapitre 16 ajoute quelques précisions sur les deux motifs de trouble des Apôtres et leurs remèdes. Quant aux persécutions, les Apôtres auront à souffrir non seulement des païens, mais aussi des juifs, qui les chasseront des synagogues et croiront plaire à Dieu en les mettant à mort. Quant à l’absence (sensible) de Jésus, les trois personnes divines interviendront pour consoler : le Saint-Esprit convaincra le monde de son péché, Jésus apportera une joie (intérieure) parfaite, enfin le Père écoutera désormais favorablement toute prière faite au nom de Jésus, par ceux qui aiment Jésus.

Un voile de tristesse passe sur le visage de Jésus à la pensée de la défection prochaine des Apôtres, mais aussitôt il leur promet la paix et les encourage : Ayez confiance, j’ai vaincu le monde.

Application à la situation actuelle

Dans la passion de l’Église, nous devons d’abord nous persuader que Dieu ne la permet que pour en tirer plus de gloire (sans doute le triomphe du Cœur Immaculé de Marie promis à Fatima) ; nous devons aussi nous efforcer de rester dans la charité et l’humilité, conditions indispensables pour recevoir les secours promis.

Du fait de la crise dans l’Église, nous ne bénéficions plus des secours spirituels habituels, notamment la facilité d’assister à la messe et de recevoir les sacrements. Nous devons en profiter pour accroître notre vie intérieure, la vie d’union aux trois personnes divines présentes dans l’âme en état de grâce. Prévoyons de réserver chaque jour un temps à la méditation pour mieux connaître Notre-Seigneur Jésus-Christ, la Voie, la Vérité et la Vie, nous laissant guider par le Saint-Esprit. Il faut d’ailleurs nous mettre habituellement sous l’influence de cet hôte invisible de notre âme (« vous, vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera avec vous, et qu’il sera en vous ») en suivant ses impulsions quand il nous pousse à la charité ou au sacrifice. Il faut enfin nous maintenir dans la paix de Jésus, fruit de l’ordre et de la justice, ainsi définie par saint Augustin : sérénité de l’esprit (ordre dans l’intelligence), tranquillité de l’âme (dans nos passions), simplicité du cœur (la volonté), concorde avec le prochain et avec Dieu.

Quant aux persécutions, puisque Jésus a prédit aux Apôtres qu’ils auraient à souffrir des juifs (ce qui leur fut particulièrement douloureux), ne nous étonnons pas de souffrir de la part des membres de l’Église, soumis depuis le dernier Concile à l’influence du monde [1], autrement dit la Contre- Église (la franc-maçonnerie, le communisme, les arrière-loges mettant en place le mondialisme neutre, c’est-à-dire anti-chrétien, etc.).

Les souffrances que nous endurons de la part du monde et les privations que nous nous imposons pour nous préserver de son influence, serviront à notre sanctification, à consoler le Cœur Immaculé de Marie, à sauver les pécheurs et, d’une manière mystérieuse, à préparer la victoire de Jésus et de sa Mère : « Ayez confiance, j’ai vaincu le monde. »
 Source : Lettre des dominicains d'Avrillé n°81 - Mai 2017
Télécharger la lettre : ici


[1] — Un des moyens les plus efficaces dont le monde se sert aujourd’hui pour tuer la vie divine dans les âmes, c’est internet. 90% des jeunes consulteraient des sites pornographiques. Indépendamment de l’impureté, les écrans sont anti-contemplatifs, car ils captivent les sens et gênent les opérations les plus nobles de l’intelligence, le jugement et la contemplation. — Le remède ? : la lecture méditée.

mercredi 31 mai 2017

La Fidélité Catholique dans le Nord Bretagne

Saint Joseph est le grand protecteur de son Église et son pourvoyeur dans ses grandes nécessités. La preuve :  alors que les fidèles s'épuisaient et désespéraient de trouver un lieu correct pour la venue des prêtres de le fidélité catholique, c'est Saint Joseph qui s'est chargé lui même de leur offrir sur un plateau cette jolie chapelle qui est justement dédiée à... Saint Joseph. Elle est située dans le nord Bretagne, dans un écrin de verdure et assez loin de la civilisation folle et païenne.Tout ce qu'il faut pour que les Bretons fidèles puissent tenir le choc du combat !
Pour tout renseignement pratique :  francefidele.org@gmail.com




mardi 30 mai 2017

La dure réalité d'une société subvertie et les solutions ( Partie I)

Mgr Fellay, Supérieur Général de Fraternité Saint Pie X, et M. l’abbé Bouchacourt, supérieur du district de France de cette Fraternité, ne seront déstabilisés ni par l’initiative de leurs 7 doyens de France ni par la protestation de certains de leurs fidèles, si ces contradicteurs se limitent à une action sans suite. Les protestataires le savent : les symboles sont utiles mais seule la réalité compte vraiment. Mais nous sommes assurés : avec un tel courage, et l’aide de Dieu, le meilleur est à venir.

Nous proposons notre aide.

Rappelons brièvement les faits.
Le 4 avril 2017, un document de la Commission Ecclesia Dei à Rome propose de soumettre au contrôle de l’Évêque du lieu les mariages célébrés dans la Fraternité Saint Pie X (FSSPX).
Le siège de la FSSPX à Menzingen en Suisse se félicite de cet acte.
Le 7 mai, sept prêtres-doyens de la FSSPX en France (sur dix doyens) et trois supérieurs de congrégations religieuses publient une protestation contre l’ingérence de cette Commission Ecclesia Dei.
Le même jour, M. l’abbé Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX qualifie leur protestation d’acte subversif.
Le 10 mai, M. l’abbé Bouchacourt signifie aux sept prêtres-doyens de la Fraternité signataires de la protestation qu’ils sont démis de leur charge de doyen ; avec effet immédiat pour le doyen de Paris, M. l’abbé de la Rocque, curé de saint-Nicolas-du-Chardonnet, église phare de la FSSPX.

Quel est le fond du problème ?

Les mariages de la FSSPX seront soumis au contrôle de l’Évêque du lieu. Les dix prêtres signataires de la Lettre Ouverte annoncent donc qu’ils continueront à faire comme avant, sans recourir à un évêque du lieu dont l’enseignement et la pratique empoisonnent l’âme des  fidèles . Ils ajoutent qu’ils ne comptent pas non plus recourir aux tribunaux des mêmes évêques pour juger des affaires de mariage, parce que ces tribunaux accordent trop facilement des annulations pour des motifs contestables.

Ces prêtres et ces fidèles méritent d’être félicités et remerciés. Ils ont été courageux et intelligents dans leur action.
Rappelons toutefois, qu’en toile de fond, depuis longtemps maintenant, les autorités de la FSSPX soumettent progressivement leurs fidèles aux dispositions du Nouveau code de droit canonique de 1983. Posons que le phénomène a commencé en douce par les ordonnances de la FSSPX de 1992. Ces ordonnances représentent une certaine acceptation de ce code. Tout le monde peut cependant le constater : un grand nombre des dispositions de 1983 s’éloigne très gravement de la saine doctrine et de la pratique traditionnelle de l’Église.
Alors, nous nous posons comme tout le monde les deux questions suivantes:
-Si la situation continue à se dégrader, que restera-t-il pour nos enfants, petits-enfants, pour toutes les personnes à évangéliser que Dieu mettra sur notre chemin ?
-En conséquence, les talents qui nous ont été confiés par Dieu ne risquent-ils pas de nous être retirés un jour par notre faute ?

Nous voulons avertir qu’il s’est formé, malheureusement, un « consensus pratique » dans la FSSPX qui épuise constamment la réaction des protestataires.

Nous allons donner des signes de l’existence de ce « consensus ». Puis nous le définirons.

Constatons-le d’abord : la protestation à l’intérieur de la FSSPX possède une faiblesse structurelle. Les protestataires sont placés constamment sous des autorités décidées à les recycler.
Le Supérieur général de la FSSPX a décidé un changement majeur pour sa Fraternité : un accord avec la Rome issue de Vatican II. Vu le passé de la congrégation, qui va en sens contraire d’un tel accord, le mieux était de réécrire l’histoire. Cette réécriture a eu lieu au tournant de 2012-2013, en en cherchant un consensus basé sur la croyance suivante : « l’Église conciliaire n’existe pas ». Avant, « l’Église conciliaire existait ». Mais d’un coup, l’histoire devient différente. Les clercs nous le disent, le concept d’Église conciliaire est dangereux, au mieux il décrit une tendance, au pire une métaphore, dans tous les cas, un concept qui égare. Et s’il n’existe qu’une seule Église, accordons-nous.
Depuis, tout le monde doit ingérer la nouveauté venue de tout en haut. Tout le monde est invité à se recycler continuellement, au fur et à mesure des actes de rapprochements avec la Rome conciliaire.
La FSSPX n’en est pas tombée raide foudroyée, signe qu’il s’est formé un consensus suffisant pour passer à l’étape suivante.
Les « réfractaires » diront : aucun consensus ne s’est formé, puisque la nouvelle croyance n’a pas été adoptée par nous. Ils arriveront pourtant à cette constatation : sans adhérer intellectuellement à cette croyance, ils restent dans la FSSPX, même si la FSSPX est, aujourd’hui, guidée par la nouvelle croyance. Ils se disent tiraillés, parfois « torturés ». Nous comprenons : leur conscience se fait forcer. Pourquoi restent-ils ? Pour bénéficier des services de la FSSPX, évidemment. Mais vouloir profiter des services de celui qui veut vous compromettre et vous empoisonner est dangereux. Certains symptômes douloureux finissent par apparaître.
Constatons un effet le consensus pratique juste avant de le définir. Depuis ce tournant de 2012-2013, dire la vérité dans la FSSPX semble une tâche difficile aux réfractaires. Elle n’est pas devenue impossible, l’actualité le montre. Mais quelque chose les retient. C’est ce consensus justement.

Alors, quel est ce « consensus pratique » ?
Il est à rechercher du côté de la motivation d’un réfractaire.
Redisons-le. Le réfractaire par définition n’adhère pas intellectuellement à la nouvelle croyance.
Le « consensus pratique » peut se formuler ainsi : « respectons la structure à cause du minimum religieux qu’elle apportera toujours ».
Voici des illustrations récentes.
- « Je sors au sermon de l’abbé Bouchacourt, mais je reviens dès l’offertoire, à la messe du même abbé ».
- « Je vois où est le problème mais j’ai des enfants, il leur faut la messe, comment voulez-vous faire autrement ? ».
Chez les prêtres :
- « Je suis un prêtre scandalisé mais il me faut un apostolat ».
- « Je dois obéir et tolérer des choses malgré moi si je veux continuer à évangéliser quelques fidèles ».
Sans doute ce consensus est pratique, avouons-le. Pratique aussi pour la conscience.
Mais il faut le dire pour éviter l’aveuglement et l’illusion : il représente une adhésion d’une certaine forme à la croyance selon laquelle : « l’Église conciliaire n’existe pas ».
Il a donc un prix : négation de la réalité, protestation étouffée, puis aveuglement, enfin chute inévitable.

Portons nos regards vers ce qui se trouve aujourd’hui comme dans un angle mort : que valent les fondements-même de la motivation des « résistants de l’intérieur » ?.
- le fondement intellectuel, c’est la croyance à l’utilité du « minimum religieux » qu’un réticent  espère encore tirer de la FSSPX. Un observateur objectif peut leur prédire un résultat nul de ce côté. D’abord parce que la vie ne se construit pas sur le minimum. Ensuite parce que si minimum religieux rime avec arrêt ou ralentissement du combat de la foi, l’examen final de leur vie, devant Dieu, risque d’être très décevant. Mentionnons aussi la collaboration ou la complicité avec des ennemis de la foi.
- le fondement moral : « nous restons des gens ‘bien’ ». Illusion également. Après eux qui ont eu la grâce de voir et de savoir, leurs enfants et les ignorants recevront du poison et souffriront de lacunes. La conduite du « après nous le déluge » n’est pas celle des gens ‘bien’.

Certains diront : « vous exagérez ». Non, il s’agit de la réalité. Alors, de grâce, cessez ce consensus pratique qui vous mène à la mort. Plus d’adhésion même de loin, de manière indirecte, à la nouvelle croyance, à la nouvelle histoire qui nous est racontée.
D’autres diront : « D’accord, mais moi je suis prêtre (père de famille ou mère de famille)… et mes fidèles  (et mes enfants) ? Il faut gérer avec le terrain, là ! »

Oui ! Il faut éviter la collaboration.

Que faire ?
Pour nous motiver, une question, et un indice, histoire de nous aiguiller tout de suite sur la solution. Nous qui avons eu la chance de voir à l’œuvre nos anciens, demandons-nous où nous serions s’ils avaient faiblis en restant dans leurs paroisses, en jouant aux grognons bien au chaud dans la structure ?

Réponse : …
Heureusement, ils se sont mis à l’écart. Pas question pour eux de se contenter de sortir au sermon pour revenir à l’offertoire. Et ils étaient bien dans la réalité, les pieds sur terre, avec eux aussi soit des fidèles, soit des enfants.

Que faire ?
- Premièrement, sortir du consensus qui s’est créé.
- Deuxièmement, agir et nous verrons tout de suite selon quelle mesure et plus tard comment.

Nous parlons de l’Église catholique, alors allons à l’essentiel:  la mesure de l’action des résistants doit être la mesure même de l’amitié divine dont ils jouissent : il faut éviter ce qui diminue la foi et l’amitié divine.
C’est exigeant. Mais il s’agit de Jésus-Christ.
Et souvenons-nous du danger encouru par les enfants et tous ceux, encore ignorants, qui attendent aussi le salut de l’Église, ne les perdons pas au milieu de nos calculs humains…
Souvenons-nous de l’amitié divine. Que ne ferons-nous pas pour un tel ami ? Il faut le contempler régulièrement dans ses mystères. C’est le plus bel héritage de Mgr Lefebvre : ce qu’il a contemplé du Christ.

Nous allons successivement aborder 4 niveaux : celui des résistants, celui des autorités de la FSSPX, celui du Pape et celui de la grâce Dieu et de la contemplation divine que Mgr Lefebvre nous a laissé.

Les résistants.
Mgr Fellay et M. l’abbé Bouchacourt travaillent aux plus hauts degrés de la hiérarchie dans leur congrégation. Ils ont donc un avantage certain, notamment dans l’évolution des croyances, des perceptions et des habitudes de leurs fidèles, que ceux-ci soient consentants ou réticents. Ainsi, l’action des doyens et des fidèles réfractaires peut facilement être transformée par eux en un test  de « choc en retour » : M. l’abbé Bouchacourt allait-il être acclamé, laissé en paix, chahuté ou sorti manu militari de son église ? Ce test est une épreuve de base de la conduite du changement et permet de ressortir plus clairvoyant et plus fort si la réaction s’arrête là. Et disons-le carrément, une atmosphère de crise permanente peut être stimulante pour la cohésion de la hiérarchie en cas de conduite de changement.
Les résistants qui continuent de suivre la FSSPX n’opposent donc pour le moment qu’une réaction disproportionnée. Détaillons cette disproportion en trois formules :
- disproportion entre l’action de celui dont dépend la structure et l’action de celui qui dépend de la structure. Celui qui est demandeur de la messe et des sacrements au point de suivre des chefs dangereux pour la foi, sera toujours à la merci d’une sanction ou d’une privation des secours religieux par ces chefs,  s’il vient à dire une parole plus haute qu’une autre.
- disproportion entre celui qui représente l’ensemble et celui qui représente une partie. Les initiatives type « bateau corsaire » à l’intérieur de la structure, ou en restant dans sa dépendance directe, ne peuvent aboutir qu’à des résultats partiels et des défaillances. Que ce soit une congrégation, une association, un site… La réponse que ces initiatives peuvent apporter est disproportionnée.
- disproportion entre ce qui est d’ordre public et ce qui reste d’ordre privé. Dire en privé le grand effroi que la politique de Mgr Fellay nous inspire, et s’interdire toute critique publique : illusion.

Rétablir la proportion, c’est :
- soit changer son supérieur pour un supérieur ayant le souci du trésor de la Tradition ;
- soit s’éloigner de son supérieur, bien à regret car nous ne sommes pas des anarchistes, et rebâtir.

Nous reviendrons sur ces deux points dans la deuxième partie consacrée aux solutions pratiques.
Nous allons maintenant voir ce qui se passe au niveau de Mgr Fellay puis au niveau du pape. Nous le savons, certains qui ont tout intérêt à ce qu’une réaction n’ait pas lieu, diront que nous n’avons rien à faire à ces étages-ci. Alors faisons comme Mgr Lefebvre avec les évêques et le pape : contentons-nous de juger l’arbre aux fruits et adaptons notre conduite en conséquence.

Mgr Fellay.
Observons simplement la conduite de François et de Mgr Fellay. Les deux sont d’accord, eux aussi, sur la croyance selon laquelle l’ « Église conciliaire n’existe pas » et donc le rapprochement entre le pape et le Supérieur Général s’ensuit. C’est logique, tout ce qui s’y oppose est obstacle à vaincre, avec arrangements à faire le cas échéant.
Nous constatons avec douleur que Mgr Fellay nie la  réalité dans la mesure où « l’Église conciliaire existe », qu’en tout cas il ne faut pas collaborer avec les autorités romaines, donc principalement et en premier lieu le pape, tant que la foi et les mœurs ne sont pas professées avec intégrité par l’autorité dans l’Église.
Nous sommes malheureusement obligés de constater que la concession de Mgr Fellay est asymétrique, qu’en d’autres termes, François, lui, ne lâche rien et ne concède rien à la FSSPX, sauf du poison.
Nous savons qu’à partir de là, Mgr Fellay va manier la FSSPX de manière aberrante, car détachée de la réalité.
Nous savons que cette conduite relève d’un comportement inadapté, car ce n’est pas la réalité qui cédera à l’imagination de Mgr Fellay. Il ne fait que casser le joyau que l’Église lui a confié à travers Mgr Lefebvre.
Nous constatons qu’au sommet de sa congrégation, Mgr Fellay possède un pouvoir en dernier ressort, une grande latitude pour modifier les réactions des fidèles, pour faire pression notamment par l’exclusion possible des sacrements, en un mot pour faire passer la pilule et châtier ceux qui voudraient lui rappeler la réalité
Nous constatons l’affaiblissement du combat, les compromissions, les sanctions contre les réfractaires, l’évolution constante des discours explicatifs et, enfin, la mise sous tutelle conciliaire de la FSSPX.

Le pape.
Le pape suit la feuille de route du concile. Collégialité, œcuménisme, liberté religieuse, modernisme, subjectivisme et règne de la conscience. Destruction du dogme, destruction de la morale, destruction du règne du Christ-Roi.
Tout ça pour en arriver à la finalité du concile : l’Église catholique provoque l’unité du genre humain qui devient, catholique ou pas, compatible avec la Déclaration Nostra Aetate.
Que voit François ? Mgr Fellay, gratuitement, vient se jeter dans ses bras. Quelle chance ! d’autant plus que le point de rencontre de ces deux-ci est précisément dans la déclaration Nostra Aetate. Mgr Fellay va enfin pouvoir enfin apporter ses forces vives à la réalisation de ce projet religieux humaniste.
Grâce à la technique du compagnon de route, toujours aussi efficace, François peut utiliser Mgr Fellay comme cheval de Troie efficace. Efficace pour éliminer les réticents qui continuent néanmoins à faire allégeance. Efficace pour modifier les perceptions des traditionalistes, y compris les ralliés et les conservateurs conciliaires. Efficace jusqu’au point de pouvoir à la fin châtier Mgr Fellay lui-même, et tous savent combien le doux François sait briser les supérieurs en n’ayant que le mot miséricorde à la bouche.

Conclusion à ce niveau :
- Il s’agit d’une véritable subversion (v. annexe 1). Pour nous, les simples fidèles, les frontières s’effacent et tout le monde est invité à s’embrasser, un nounours et une bougie dans les mains, tandis qu’une chance avilissante et confortable reste offerte à ceux qui ont peur du sang et aiment l’héroïsme mais pas trop. Une « société inclusive » sait être généreuse…
- Il s’agit d’une trahison de sa charge par un supérieur de congrégation. Pour en atténuer le spectacle, Mgr Fellay ne trouve rien de mieux que de vouloir faire coopérer le Ciel et surtout la Sainte Vierge. Serait-il dans son intention de l’embrasser pour mieux livrer la Tradition, dans l’espoir qu’Elle fasse un miracle pour rectifier le tout après coup ? S’il est bon de faire prier et même beaucoup prier, il est périlleux de le faire pour mener à bien un projet dangereux pour la foi !
Nous constatons l’horreur de cette conduite. Combien d’entre nous ont augmenté leur dévotion et se sont consacrés au Sacré-Coeur ou à la Sainte Vierge selon Montfort, grâce à un prêtre de la FSSPX ? C’est l’occasion de se souvenir des grâces reçues et de ne pas oublier les bienfaits, comme des enfants reconnaissants. Ce n’est pas un motif de suivre les errements.
- Il s’agit d’un énième épisode de la trahison de sa charge par un pape du concile. Il est absolument sûr que seul le pape peut sauver l’Église. Dieu l’a voulu ainsi. Mais, là aussi, ce n’est pas un motif de suivre les errements.

Le Christ
C’est en Lui que se trouve l’air pur dont notre âme a besoin. Air pur de la grâce, de l’amitié divine, de l’enthousiasme, de la vérité. Air pur de la maternité de la Vierge Marie. Décisions prises sous le soleil de l’Esprit-Saint
Nous ne sommes pas étonnés du temps que Mgr Lefebvre passait en contemplation, et du temps qu’il prenait pour livrer sa contemplation. Il passait des heures à parler du Mystère du Christ à ses prêtres, à ses séminaristes, à ses fidèles. C’est la plus belle partie de son héritage.
Pour lui, là est la solution de tous les problèmes : en Dieu.
Cela ne l’empêchait pas d’être homme d’action. Plus, cela en faisait un grand homme d’action.
Pourquoi ?
Parce que la contemplation du Christ nous montre son amitié. Les détails de sa bonté apparaissent et Dieu est généreux. L’exigence de l’amitié se fait plus forte. Nous faisons notre devoir mais d’abord par amitié plus que par obligation.  Faire la volonté de son ami devient un honneur, notre fierté.
Évidemment, plus question de se laisser aller au péché, à la médiocrité. Aux calculs humains. Pas question de nous contenter du minimum. Pas de consensus amollissant.
Cet ami est tout-puissant. Au moment où nous nous sentons incapables, Dieu envoie son enthousiasme et sa force. La crise nous abattait sans que nous puissions rien faire ? La crise est vue en Dieu, nous voyons sa valeur. Nous voulions nous retirer, nous isoler ? De nombreux points où nous pouvons agir nous apparaissent alors.

Nous invitons tout le monde à ce niveau. Tous y trouveront la grâce, la fin de leurs illusions, de leur aveuglement. A ce niveau, tous trouveront la véritable unité.
La crise dans le monde traditionnel est sans doute une crise due à la défection dans la contemplation. La grâce est refusée. Les commandements deviennent toujours plus lourds à porter.
De grâce, quittons à jamais la malice du vieil homme. Cette crise est une occasion à saisir. Nous qui passons à côté de cette grâce, saisissons-la et ne la rejetons pas. Pour rien au monde.
Tous les saints nous envient, dirait sainte Thérèse de Lisieux.


(à suivre pour la deuxième partie)


ANNEXE 1 sur l’ingénierie sociale négative

Nous allons faire l’analogie avec une opération d’ingénierie sociale négative. Une telle manipulation n’est voulue ni par Mgr Fellay ni par le pape, mais l’analogie avec le processus et le résultat est flagrante.
Nous citons longuement un spécialiste (Lucien Cerise, Neuro-pirates, pp. 56 et 57, éd. Kontre Kulture, 2016, 453p. : « Que veulent vraiment les « hameçonneurs » et ingénieurs sociaux qui provoquent des crises et des révolutions ? Ils cherchent à imposer leur nouvel ordre à la place du précédent. En termes de sociologie des organisations et d’analyse des organigrammes, on voit que les sociétés humaines obéissent à un mode d’organisation spontané, un ordre naturel, qui les conduit toujours à adopter des formes pyramidales. Dans une pyramide, la droite et la gauche n’ont guère d’importance, puisqu’elles sont relatives quand on en fait le tour, et le seul clivage absolu se situe entre le haut et le bas. Mais spontanément, comme on le voit dans toute société traditionnelle, le haut et le bas sont solidaires.
À l’opposé, l’IS- {ingénierie sociale négative} obéit à une double éthique consistant à désolidariser les parties et accuser les différences du système pyramidal selon le schéma suivant : diviser le bas pour unifier le haut ; augmenter l’entropie du bas pour augmenter la néguentropie du haut. En termes simples : me faire du bien, c’est faire du mal. La relation haut/bas est ici sur le modèle gagnant/perdant. Telle est la structure élémentaire du nouveau logiciel.
L’esprit de l’IS-, en tant que piratage des consciences humaines, pourrait aussi se résumer ainsi : détruire l’ordre du réel car il est incontrôlable pour lui substituer un nouvel ordre du réel, sous contrôle. Ce nouvel ordre ne peut être qu’un simulacre. En effet, le seul moyen pour le Pouvoir d’exercer un contrôle total sur le peuple, c’est d’augmenter artificiellement l’entropie de ce dernier en le plongeant dans un état de crise perpétuelle. Cet état n’ayant rien de naturel et disparaissant de lui-même s’il n’est pas alimenté, il faut donc obliger le peuple à entrer dans une simulation, une hallucination collective, dont les paramètres auront été définis pour entretenir une situation de crise et de précarité perpétuelles.
Le chaos est ici un instrument au service d’un ordre plus global et qui n’apparaît qu’à une échelle d’observation supérieure (…). À cette échelle d’observation supérieure, le calcul des turbulences et du chaos social provoqués afin que ceux qui les provoquent ne soient pas impactés et ne subissent pas de choc en retour s’appelle le shock-testing (test de choc). Ce calcul du shock-testing doit permettre, pour reprendre les mots de Bertrand Méheust, de rester juste en-deçà du point de fusion et de catharsis de la colère du peuple, afin que ce dernier ne comprenne jamais ce qui se passe vraiment et ne soit jamais en état de s’organiser massivement pour reprendre la maîtrise de son destin. De sorte à brouiller la perception et la compréhension de ce qui se passe, la démolition contrôlée est sectorisée. L’effondrement du système ne sera donc ni global, ni brutal, mais bien progressif, à petites doses... »