mardi 28 juin 2016

Un nouveau sacrement reconnu par Rome: l'ordre

Après les confessions et l'extrême onction, voici à présent la reconnaissance du sacrement de l'ordre. c'est ce qu'il ressort d'un communiqué de l'évêque de Ratisbonne et du commentaire d'Ennemond (pseudonyme de Jacques Régis du Cray, porte parole officieux de Menzingen en France pour la communication accordiste) sur le Forum catholique.  

Communiqué du diocèse de Ratisbonne (diocèse dans lequel se trouve le séminaire de Zaitskofen):

L'évêque de Ratisbonne se félicite de toute initiative visant à surmonter un schisme, au rapprochement des groupes séparés de l'Eglise catholique et donc à retrouver l'unité visible de l'Eglise.

Les ordinations qui ont été annoncées pour le 2 juillet à Zaitzkofen, comme l’explique le secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei Mgr Pozzo, ne présentent aucun danger, à l’heure actuelle. Il ne résulte cependant pas qu’elles soient licites du point de vue canonique, ce n’est pas non plus une reconnaissance implicite de la licéité du sacre de l’évêque de la Fraternité qui officie.
Les ordinations sont simplement tolérées et acceptées, sans sanction.  Cela résulte d’une concession que le Saint Siège accorde sans contrepartie, en vue du rapprochement espéré de la Fraternité, après un temps de réflexion intense et d'examen. Le critère pour la reconnaissance de la Fraternité est et reste la pleine acceptation de l'autorité du Concile Vatican II et tous ses documents (liberté religieuse, l'œcuménisme, etc.).

Commentaire de Ennemond (Jacques Régis du Cray, alias Côme de Prévigny):

Ce communiqué de l’évêque de Ratisbonne à propos des ordinations de Zaitzkofen semble peut-être anodin, il témoigne en réalité d’un changement important, marquant une étape supplémentaire dans la reconnaissance progressive par Rome du ministère des prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X depuis quelques mois. Le 1er septembre 2015, le pape François avait affirmé qu’il considérait « valides et licites » les confessions administrées en son sein. Le 1er avril 2016, le pontife romain avait ensuite indiqué à Mgr Fellay que « le pouvoir de confesser, bien évidemment, continue après (l’Année sainte) » et qu’il souhaitait « aussi donner l’extrême onction » selon les propos rapportés par le supérieur général de la Fraternité au Puy le 10 avril dernier. Ce faisant, François retirait toute suspicion, quand bien même ce cas ne pose guère de problème, sur le sacrement des malades conféré par les prêtres de la Fraternité. Ces derniers jours, le Saint-Siège permet aux évêques de la Fraternité de conférer le sacerdoce sans avoir à subir de sanctions. C’est l’évêque de Ratisbonne qui nous apprend cette nouvelle. Il dit explicitement qu’il a été contacté en ce sens par Mgr Pozzo et affirme que ces ordinations ne sont pas uniquement « tolérées », elles sont également « acceptées ». Par là même, il reconnaît aussi la possibilité aux évêques de chanter la messe d'ordinations et donc aux prêtres de célébrer par la suite. Mgr Voderholzer paraît peu enthousiasmé d'exposer la chose par un communiqué propre (ou bien essaye-t-il de ménager son aile progressiste) puisqu’il se croit obligé d'employer des termes peu sympathiques (schisme, séparé de l'Eglise), de rappeler ses commentaires sur le Concile (qui tranchent avec ceux de Mgr Pozzo) ou sur le sacre de 1988. Mais provenant d’un évêque allemand, le message marque un réel changement.

À mesure que Rome agit depuis dix ans en faveur de la Fraternité, les sanctions passées s’évanouissent les unes après les autres. En 2009, la levée permettait de revenir sur l’excommunication portée le 2 juillet 1988. En acceptant ouvertement que les évêques de la Fraternité puissent ordonner les séminaristes, le Saint-Siège leur permet ce qu’il avait en principe interdit à Mgr Lefebvre en 1976 et qui lui avait alors valu la suspens a divinis. Ne reste finalement que l’acte porté par Mgr Mamie, évêque de Fribourg, le 6 mai 1975, supprimant canoniquement la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X
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