Nous publions ici les réponse que nous avons faite à deux intervenants du forum Un évêque s'est levé, au sujet de l'article de Stageiritès: Le quétisme politique (I).
Dans cette réponse, nous défendons la distinction (et non séparation) entre Bataille préliminaire et Bataille supérieure faite par Jean Vaquié.
Nous espérons revenir prochainement sur la question dans un article plus construit sur la question.
Tous vos commentaires et objections sont bienvenues et souhaitées pour approfondir le débat [en bas dans l'espace des commentaires]. D'avance nous vous remercions.
A Cernunos:
Ce que Vaquié ne comprend pas (et ce que Jean Ousset avait compris) c'est qu'il n'y a pas de bataille politique inférieure ou supérieur. Il n'y a qu'une seule bataille qui importe vraiment et qui soit pérenne. C'est la bataille pour reprendre le pouvoir et procurer le bien commun. Je m'explique :Je ne suis pas un inconditionnel de Jean Vaquié, mais je pense que, quand celui ci parle de plusieurs batailles, il ne fait que distinguer plusieurs aspects de la même bataille.
Je pense que, comme vous le dites, il n'y a à proprement parler qu'une seule bataille pour le règne social du Christ. Mais, à l'intérieur de cette grande bataille, ne pourrait il pas y avoir plusieurs "sous batailles". Je m'explique en comparant cette unique bataille à une bataille moderne sur plusieurs fronts. S'il n'y a qu'une seule bataille, il y a plusieurs fronts qui sont comme des petites batailles eux mêmes. Chacun de ces fronts ou petites batailles a le même objectif final, mais l'enjeu de chacun peut varier: l'un devra ralentir l'ennemi, l'autre devra protéger l'acheminement des troupes...
Dans l'action des catholiques, je pense qu'il en est de même, à cette différence que d'un front à l'autre, les soldats sont plus ou moins les mêmes. Il n'y a qu'une bataille, mais un front devra assurer la conservation de ce que nous conservons encore (la bataille inférieure), un autre visera à reprendre le pouvoir (bataille supérieure). Nous devons batailler sur les deux plans, mais avec intelligence. Si l'efficacité n'est pas une fin en soi, il me semble contraire à la logique et à la prudence (la vraie, celle qui fait agir, après la réflexion) de s'acharener et de concentrer toutes ses petites forces contre un obstacle infranchissable. Ce n'est pas avec une cuillère que vous franchirez une falaise, si vous n'avez qu'une cuillère, peut être vaut il mieux contourner la falaise ou chercher d'autres instruments plus performants.
Application:
La bataille inférieure (pour reprendre les termes de Vaquié) est chargée de conserver ce que nous avons, de nous maintenir dans les rares points où nous sommes encore. Sans hommes ou sans point de départ, la bataille supérieure sera impossible. Ce front inférieur est déjà extrêmement difficile à tenir et nous n'y parvenons même pas. Si nous réussissons:
alors, nous aurons quelque chance pour mener une lutte sur un front actuellement dépourvu de guerriers.
Or nous ne réussissons même pas à tenir sur ce front...
Comment voulez vous pouvoir avoir une chance sur le front supérieur ?
C'est la bataille inférieure qui permet de mener la bataille supérieure.
- à ce que les combattants actuels ne s'arrêtent pas par découragement, ou faute de munition (manque de formation notamment),
- à gagner de nouveaux combattants par une reconquête des esprits gangrenés par les erreurs modernes, par la formation de nouvelles générations de combattants dans des écoles authentiquement catholiques et contre révolutionnaires,
alors, nous aurons quelque chance pour mener une lutte sur un front actuellement dépourvu de guerriers.
Or nous ne réussissons même pas à tenir sur ce front...
Comment voulez vous pouvoir avoir une chance sur le front supérieur ?
C'est la bataille inférieure qui permet de mener la bataille supérieure.
Pour revenir à Jean Vaquié, qu'on le veuille ou non, il est quiétiste au moins pour ce qu'il appelle "la bataille supérieure", c'est à dire la bataille de la reprise effective du pouvoir ; qui ne serait pas possible, selon lui, sans une intervention divine.Honnêtement, peut être suis je pessimiste, mais croyez vous possible que la société puisse se relever sans que Dieu ne lui donne un très sérieux coup de pouce ?
Combien sommes nous ? Combien sont ils (les ennemis)?
De quels moyens disposons nous ? Quels moyens ont ils ?
La disproportion est flagrante
En étant réaliste, il faut convenir que c'est eux qui contrôlent le monde et ses moyens. Comme on en a discuté au sujet d'internet, ce sont nos ennemis qui contrôlent et manipulent m^me des moyens très utiles comme internet. Tout dans l'ordre matériel, leur est bon et utile.
Et nous qu'avons nous, et combien sommes nous, une poignée de combattants, poignée qui s'effrite peu à peu...
Comment voulez vous que cette poignée renverse le nouvel ordre que cherchent à établir nos ennemis ? C'est humainement impossible.
Vous me direz que ce n'est pas le nombre qui compte et que la Bible, voire l'histoire profane, montrent qu'un petit nombre peut remporter la victoire.
Je vous répondrais alors:
- La Bible fourmille de ces exemples, mais il s'agissait de montrer la toute puissance de Dieu par des miracles...
- Les ennemis étaient alors peu nombreux, mais leurs méthodes étaient subversives et ils bénéficiaient de la complicité passive de la masse, toujours manipulable vers le bas...
Sincèrement, je n'en vois pas, mais je remercierai quiconque de m'en proposer une.
Excusez moi pour cette réponse un peu longue, que j'espère n'être pas trop confuse.
Deuxième réponse faite sur le même sujet:
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à Deo Gratias:
Conserver ce que nous avons aujourd'hui n'est plus suffisant, Quand Jean Ousset écrivait, c'était déjà limite. La cité catholique n'est plus à inventer mais elle est à restaurer. Et pour la restaurer il y a un énorme boulot. C'est une guerre qu'il faut faire, une guerre de harcèlement.Il est bien entendu que conserver n'est pas un but, mais avant d'attaquer, il nous faut avoir des bases de départ, des bastions solides à partir des quels nous pourrons restaurer la cité catholique. Le problème est que nous n'avons pas ces bastions, ou que si nous les avons, nous sommes en train de les perdre par le départ de ceratins anciens combattants, et le non renouvellement des combattants: trop peu de jeunes savent vraiment pourquoi ils sont "tradis". Comment voulez vous qu'ils combattent bien, s'ils ne savent pas pourquoi ils le font. On ne leur a pas montré le but, ils ne le connaissent donc quasiment pas, il leur est donc presque impossible de prendre les moyens pour y parvenir...