Partie I: laïcisme et homosexualisme
partie II: judaïsme et quelques hérésies
5. La destruction
du mariage et l’abolition du péché par la fausse miséricorde
Par sa deuxième Exhortation Apostolique fleuve (elle comporte 58.000 mots), appelée
Amoris Laetitia (la joie de l’amour),
François a franchi un nouveau palier dans l’iniquité. Tout d’abord, François
donne le ton en littéralement abolissant le rôle du magistère au profit du
relativisme doctrinal érigé en règle unique:
« En rappelant que ‘‘le temps est
supérieur à l’espace’’, je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux,
moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions
magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis
est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes
interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui
en dérivent. […] En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées
des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux.» § 3
Après nous avoir rappelé le principe absurde selon lequel « le
temps est supérieur à l’espace », François explique que dans l’Eglise on a
besoin de garder « l’unité de doctrine », mais que « cela
n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de
la doctrine ». Pour comprendre comment il peut tenir allègrement ces
propos contradictoires dans une même phrase, il ne faut pas perdre de vue que
le principe de non contradiction n’a strictement aucun sens pour quelqu’un qui
adhère au principe de l’évolution, dans laquelle les conflits, les crises et,
justement, les contradictions, constituent le véritable moteur du progrès, le
dynamisme dialectique qui rend possible l’ascension progressive de l’esprit
humain vers la conscience absolue, c’est-à-dire, vers la divinisation.
Ensuite, en bon apôtre du féminisme et de l’égalitarisme, François
profite pour saper l’autorité du chef de famille, expliquant que l’enseignement
de Saint-Paul n’est qu’un « revêtement culturel » (!!!):
« […] il faut éviter toute interprétation inappropriée
du texte de la Lettre aux Éphésiens où il est demandé que ‘‘les femmes soient
soumises à leurs maris’’. Saint Paul s’exprime en catégories culturelles
propres à cette époque; toutefois, nous ne devons pas prendre à notre compte ce
revêtement culturel. » §
156
Par la suite François plaide pour la réintégration à la vie ecclésiale
de tous ceux qui se trouvent dans une situation « irrégulière »:
« Il s’agit d’intégrer tout le monde, on
doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté
ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde imméritée,
inconditionnelle et gratuite. Personne ne peut être condamné pour toujours,
parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile! Je ne me réfère pas seulement
aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation
qu’ils se trouvent. » §
297
« Tous », veut bien dire « tous », n’est-ce pas? C’est-à-dire,
concubins, divorcés-« remariés », homosexuels, partisans de
l’avortement et du « mariage » gay, etc. Or, personne n’est exclu
« pour toujours » de l’Eglise, à condition qu’on se décide à changer
de vie! Le problème est que, pour lui, il faudrait intégrer tout le monde,
quelle que soit sa situation, c’est-à-dire, y compris ceux qui n’ont pas du
tout l’intention de mettre un terme à leur vie déréglée. Et puis, dire que ce
n’est pas dans la logique de l’Evangile de condamner pour toujours est assez
cocasse, lorsqu’on pense à ces paroles de Notre-Seigneur:
« Ensuite il dira à ceux qui sont à sa
gauche: retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été
préparé pour le diable et pour ses anges. » (Mt. 25, 41)
Puis, François explique que si l’on vit son
adultère avec une « fidélité éprouvée » et un « don de soi
généreux » (cela ne s’invente pas!), même si ce n’est pas la situation
« idéale » (!!!), on peut tout de même être réintégré, moyennant le
« discernement » et le « regard différencié » des pasteurs,
ce qui change tout, bien évidemment! :
« Les divorcés engagés dans une nouvelle
union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes,
qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop
rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral
approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de
nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un
engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et
une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on
commet de nouvelles fautes. […] Il
doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que
l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les
Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se
faire en distinguant attentivement les situations, d’un regard différencié.
Nous savons qu’il n’existe pas de recettes simples. » § 298
Or, ceci relève de l’éthique de situation, qui dissout la morale dans
un relativisme subjectiviste: il n’y a plus que les circonstances à considérer,
il n’y a plus d’actes objectivement mauvais, purement et simplement, quelle que
soit la circonstance. Le mariage chrétien, avec l’indissolubilité qu’il
implique, n’est plus normatif mais devient un « idéal » qui n’est pas
à la portée de tout le monde. Aussi s’efforcera-t-on de mettre en exergue les
« valeurs positives » qui se trouvent dans les situations
« irrégulières » (concubinage, adultère, duos homosexuels, etc.):
« fidélité prouvée, don de soi généreux, engagement chrétien », etc.
A-t-on besoin de préciser que de tels propos ne sont que d’affreux mensonges et
qu’ils ne peuvent provenir que du père du mensonge?
Le 16 juin dernier, à l’occasion du discours d’ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, qui
s’est tenu à la basilique de Saint-Pierre, François est revenu sur le sujet,
dont voici trois courts extraits:
1. « Ils préfèrent vivre
ensemble, et cela est un défi, demande du travail. Il ne faut pas dire tout de
suite: ‘‘Pourquoi est-ce que tu ne te maries pas à l’église?’’ Non. Les
accompagner: attendre et faire mûrir. Et faire mûrir la fidélité[1]. »
2. « Je dois dire que j’ai
vraiment vu une grande fidélité dans ces concubinages, une grande fidélité; et
je suis certain que c’est un véritable mariage, ils ont la grâce du mariage,
précisément en raison de la fidélité qu’ils vivent[2]. »
3. « C’est la culture du
provisoire. Et cela se produit partout, même dans la vie sacerdotale, dans la
vie religieuse. Le provisoire. C’est pourquoi la plus grande partie de nos
mariages sacramentels sont nuls, car ils disent: ‘‘Oui, pour toute la vie’’,
mais ils ne savent pas ce qu’ils disent, car ils ont une autre culture[3]. »
Mais alors, à quoi bon se marier si la plupart des mariages sont
invalides et que les concubinages vécus dans la « fidélité » ont la
grâce du mariage? Arrive-t-on à imaginer les effets délétères que les paroles
de François peuvent avoir sur les couples qui traversent des moments difficiles
et qui font de leur mieux pour rester fidèles à leurs engagements? A quoi bon
continuer de se battre? N’est-il pas plus raisonnable de faire une demande de
reconnaissance de nullité matrimoniale, puisque la plupart des mariages sont
invalides, et de « refaire sa vie »? En définitive, ce que François est
en train de dire aux concubins est de ne pas se marier et, aux mariés, que
leurs mariages n’ont aucune valeur.
6. Le mondialisme et
la « conversion écologique »
Au moment où l’humanité a abandonné totalement Dieu et
où le mal est devenu la règle morale universelle (avortement, euthanasie,
pornographie, « mariage » homosexuel, etc.), François a décidé que la
priorité de notre temps doit être accordée à la préservation de l’environnement
et au combat contre le prétendu réchauffement climatique. Voici un passage de
son discours du 24
avril dernier à l’occasion du rassemblement organisé à Rome par les Focolari pour célébrer le Jour de la Terre:
« Voilà ce qui me vient à l’esprit. Et comment on
réalise cela? Tout simplement en sachant que nous avons tous quelque chose en
commun, nous sommes tous des humains. Dans cette humanité nous nous rapprochons
pour travailler ensemble. ‘‘Mais moi, je suis de telle religion, de telle autre…’’
Peu importe! Allons tous de l’avant pour travailler ensemble. Se respecter, se
respecter! Alors nous verrons ce miracle d’un désert qui devient forêt[4]. »
Ainsi, selon François, peu
importe la religion que chacun professe, puisque seulement compte notre
« humanité commune ». Et voici
le message adressé par François aux pèlerins Brésiliens lors de
l’audience générale du 3 août en lien avec les Jeux Olympiques qui se
déroulent au Brésil, expliquant que le « bon combat » est
celui de réaliser une « société solidaire » pour toute la
« famille humaine », quelles que soient les divergences religieuses:
« Dans un monde assoiffé de paix, de tolérance et de
réconciliation, je souhaite que ces Jeux Olympiques puissent inspirer les
sportifs et les spectateurs à mener ensemble le bon combat, qui est de terminer
ensemble la compétition, avec le désir d’un don plus précieux qu’une médaille:
la réalisation d’une société solidaire, fondée sur la reconnaissance d’une
unique famille humaine, indépendamment des différences de culture, de couleur
ou de religion[5].
»
Jetons maintenant un coup d’œil à l’encyclique Laudato Si’[6], le manifesto écologique
bergoglien, dans laquelle François
fait sienne une double imposture scientifique: celle du réchauffement
climatique et celle de sa supposée causalité humaine. Le document repose donc
sur des données scientifiquement très contestables, et très contestées de fait,
ce qui lui enlève à la racine sa raison d’être. Si à cela on ajoute le fait que
les débats d’ordre scientifique ne sont pas du ressort du magistère, on prend
la mesure de l’absurdité de ce texte:
« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon
dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une
conversation qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous
vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. […] Il
nous faut une nouvelle solidarité universelle. » § 14
« S’il est vrai que les déserts extérieurs se multiplient dans notre
monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands, la crise
écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. Mais nous devons
aussi reconnaître que certains chrétiens […] ont l’habitude de se moquer des
préoccupations pour l’environnement […] D’autres sont passifs, ils ne se
décident pas à changer leurs habitudes et ils deviennent incohérents. Ils ont
donc besoin d’une conversion écologique […] Vivre la vocation de protecteurs de
l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse; cela n’est
pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience
chrétienne. » § 217
Selon François, c’est donc à une
« conversion écologique » que nous sommes appelés. Et c’est ainsi que
nous réussirons à construire « l’avenir de la planète », en
travaillant ensemble avec tous ceux avec qui nous avons en partage notre
« humanité commune » en vue d’établir une « nouvelle solidarité
universelle ». Et il ose faire de cette parodie grotesque de la conversion
chrétienne un élément essentiel de l’Evangile. J’avoue que, lorsque j’arrive à
faire abstraction du côté tragique de la situation, je ne peux m’empêcher de
trouver ce discours assez comique, empreint d’une nuance d’humour surréaliste à
laquelle je ne suis pas insensible…
Ailleurs, François se fait le chantre de
la Charte de la Terre, document
écolo-mondialiste d’initiative onusienne lancé en 2000, et à ce jour devenu une
référence juridique internationale moralement contraignante pour les
gouvernements, en attendant qu’il ne devienne contraignant politiquement. Il
s’agit d’un pur produit des loges illuministes, mélange de socialisme,
panthéisme, laïcisme et féminisme, autant dire, un outil totalement corrosif,
dans la ligne des différentes déclarations des Droits de l’Homme. Lisons ce qu’en dit François:
« La Charte de la Terre nous invitait tous à tourner le dos à une
étape d’autodestruction et à prendre un nouveau départ, mais nous n’avons pas
encore développé une conscience universelle qui le rende possible. Voilà
pourquoi j’ose proposer de nouveau ce beau défi: “Comme jamais auparavant dans
l’histoire, notre destin commun nous invite à chercher un nouveau commencement
[...] Faisons en sorte que notre époque soit reconnue dans l’histoire comme
celle de l’éveil d’une nouvelle forme d’hommage à la vie, d’une ferme
résolution d’atteindre la durabilité, de l’accélération de la lutte pour la
justice et la paix et de l’heureuse célébration de la vie”[7]. » § 207
Nouveau départ pour une humanité sans Dieu
et célébration de la vie sans Jésus-Christ, devrait-on ajouter. Voilà donc une
sorte de nouvel « évangile » illuminati
en vue d’établir le Nouvel Ordre Mondial qui garantira la « justice »
et la « paix » pour une humanité ayant définitivement tourné le dos à
son adorable Rédempteur et tombée entièrement dans les filets de Satan, dont
François est incontestablement un serviteur dévoué et un insigne représentant.
7. Des blasphèmes
effroyables
S’il y a un trait distinctif dans le
pontificat de François, une marque de fabrique dans son style, un dénominateur
commun donnant une cohérence à ses paroles et à ses actions, c’est bel et bien
le blasphème. Voici quelques morceaux choisis:
« Je
crois en Dieu. Pas dans un Dieu catholique, car il n'existe pas de Dieu
catholique, il existe un Dieu.[8] »
Cette
seule phrase, prononcée six mois après son élection, et qui fit bien évidemment
la une de toute la presse mondiale, aurait dû suffire pour susciter une
condamnation sans appel du prodigieux insulteur argentin. Il n’en fut rien, ce
qui prouve, si besoin était, l’état invraisemblable de déliquescence
spirituelle, intellectuelle et morale des catholiques. Un autre exemple: selon François, Jésus a dû
demander pardon à ses parents à cause de son « escapade » au
Temple de Jérusalem. Et ses parents lui ont fait part de leur
« réprobation ». Visiblement, François a le sens de l’opportunité,
car il a tenu à faire ce délicat compliment à Jésus, Marie et Joseph lors du
sermon de la festivité de la Sainte Famille, le 27 décembre 2015, à la
basilique de Saint-Pierre:
« Au lieu de revenir à la maison avec les
siens, il s’était arrêté à Jérusalem dans le Temple, causant une grande peine à
Marie et à Joseph qui ne le trouvaient plus. Pour cette “escapade”, Jésus a dû
aussi probablement faire des excuses à ses parents. L’Évangile ne le dit pas,
mais je crois que nous pouvons le supposer. La question de Marie, d’ailleurs,
manifeste une certaine réprobation, rendant évidente sa préoccupation et son
angoisse ainsi que celle de Joseph.[9] »
François prend visiblement un malin plaisir
à injurier la Mère de Jésus. Selon lui, Notre-Dame, au pied de la Croix, se
serait révoltée contre Dieu, le traitant de menteur. Voici ses paroles,
prononcées le 20 décembre 2013 lors d’une homélie à la maison Sainte Marthe:
« Elle était
silencieuse, mais dans son cœur, que de choses disait-elle au Seigneur! ‘‘Toi,
ce jour-là, tu m’as dit qu’il serait grand; tu m’as dit que tu lui donnerais le
trône de David, son père, qu’il règnerait pour toujours et maintenant, je le
vois ici.’’ La Vierge était humaine! Et peut-être avait-elle envie de dire: ‘‘Mensonge!
J’ai été trompée!’’ [10] »
François
renouvela cet odieux blasphème à plusieurs reprises, voyons ce qu’il dit le 29
mai 2015 dans un autre sermon à Sainte Marthe:
« Très souvent je pense à la Vierge Marie, quand on lui
a donné le corps mort de son fils, tout blessé, on avait craché sur lui,
couvert de sang, sale. Et qu’a fait la Vierge Marie? ‘‘Emportez-le’’? Non, elle
l’a embrassé, elle l’a caressé. La Vierge Marie non plus ne comprenait pas. Parce qu’à ce
moment-là, elle s’est souvenu de ce que l’ange lui avait dit: ‘‘Il sera roi, il
sera grand, il sera prophète’’; et dans son cœur, certainement avec ce corps
tellement blessé dans les bras, avant tant de souffrance avant de mourir, dans
son cœur, elle aurait certainement eu envie de dire à l’ange: ‘‘Menteur! J’ai été trompée’’. Elle
non plus n’avait pas de réponse[11]. »
Essayons de déchiffrer
l’enseignement que François nous présente à propos de la Reine des Anges. Selon
lui, Marie ne comprend pas ce qui arrive à Jésus, Marie ne comprend pas le sens
de sa souffrance, Marie au pied de la Croix se révolte contre Dieu dans son cœur,
Marie estime qu’elle a été trompée par l’ange Gabriel au moment de
l’Annonciation, Marie ne consent pas librement et lucidement au sacrifice
rédempteur de son fils, Marie n’est donc pas Notre-Dame des sept douleurs ni la
Reine des Martyrs, Marie n’a rien compris à la prophétie de Siméon lors de la
présentation de l’Enfant Jésus au Temple, Marie ignore ce qu’elle fait là et
elle méconnaît le sens de sa mission, Marie ne sait pas quel rôle lui est
dévolu dans le plan du salut. Voilà la version bergoglienne du rôle joué par
Notre-Dame le Vendredi Saint, au Golgotha, au pied de la Croix, lorsque
s’opérait la Rédemption du genre humain.
Mais l’obsession blasphématrice de
François ne s’arrêtera pas là. Et pourquoi s’en priverait-il? Puisque personne
ne lui tient tête, et que, manifestement, il est dépourvu de toute crainte de
Dieu. Selon François, il n’y a pas eu que la Très Sainte Vierge Marie qui
aurait blasphémé contre Dieu: son divin Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, n’en
est pas en reste. Voici ses paroles, prononcées le 3 septembre 2015, toujours à
Sainte Marthe:
« Quand
Jésus se lamente -‘‘Père, pourquoi m’as-tu abandonné?’’- blasphème-il? Le
mystère est là. Très souvent j’ai écouté des gens qui vivaient des situations
difficiles, douloureuses, qui avaient tant perdu ou qui se sentaient seules et
abandonnées et qui s’interrogeaient:
‘‘Pourquoi? Pourquoi?’’ Ils se révoltaient contre Dieu. Et je leur disais:
‘‘Continuez de prier comme cela, car cela aussi est une prière.’’ Car c’était
bien une prière quand Jésus disait à son Père: ‘‘Pourquoi m’as-tu abandonné?’’[12]. »
Ainsi, selon François, Jésus et
Marie se révoltaient contre Dieu. Et dans leur détresse, ils blasphémaient.
Mais c’était par ailleurs une vraie prière de leur part. Si bien qu’il
encourage les gens qui sont dans la souffrance à suivre l’exemple de Jésus et
de Marie, en se révoltant eux-mêmes aussi contre Dieu, en blasphémant eux-mêmes
aussi contre Dieu, contre cet être cruel et méchant qui n’a que faire de la
souffrance humaine, laquelle est gratuite et incompréhensible…
François nous explique donc que, au moment
même où notre divin Sauveur accomplissait la Rédemption du genre humain par le
sacrifice volontaire de sa vie sur l’autel de la Croix, il aurait blasphémé
contre son Père, se révoltant contre Son dessein salvifique. Et que, en même
temps, Notre-Dame, au pied de la Croix, au lieu de s’associer lucidement et
librement au sacrifice rédempteur de son divin Fils, aurait blasphémé elle aussi
contre la volonté de Dieu, s’estimant trompée par la promesse que lui avait
faite l’Ange à propos de la mission de Jésus, au moment de l’Annonciation.
Le moment
central de l’histoire du Salut devient ainsi, selon le récit inouï qu’en fait
François, un acte de révolte et de blasphème contre Dieu. Si bien que le nouvel
Adam et la nouvelle Eve au Calvaire n’auraient pas fait mieux que nos premiers
parents, agissant sous l’emprise du Démon au Paradis, lorsqu’ils commirent la
faute originelle. Le salut n’aurait donc pas différé substantiellement de la
chute, puisque la révolte contre la volonté divine aurait été leur dénominateur
commun, Satan se trouvant à l’origine de ces deux moments décisifs de
l’histoire de l’humanité.
[2] Ibidem.
[3] Ibidem. Traduction rectifiée selon
l’audio original italien (toutes les
versions écrites ont été censurées): https://www.youtube.com/watch?v=HV5clSPhegI - (01:40 à 01:45)