vendredi 2 septembre 2016

Vicaire du Christ ou du diable ? (II): le judaïsme et quelques hérésies diverses (Miles Christi)


Voir la première partie: Laïcisme et homosexualisme

3. Le judaïsme

L’attitude de François envers le judaïsme s’inscrit en continuité parfaite avec la nouvelle théologie de la déclaration conciliaire Nostra Aetate sur la relation de l’Eglise avec les religions non chrétiennes. Par souci de brièveté, je me bornerai à citer un seul exemple, mais amplement suffisant pour illustrer la situation. Le 27 septembre 2015, lors de son voyage aux USA, à l’Université Saint-Joseph de Philadelphie, François bénit une statue appelée Synagogue et Eglise dans notre temps, qui présente deux femmes assises l’une à côté de l’autre, comme deux soeurs. L’une tient un livre, l’autre un rouleau, tandis qu’elles regardent les textes de l’autre avec beaucoup de respect[1]. Dans le piédestal se trouve inscrite une citation de François, tirée du § 249 d’Evangelii Gaudium

« Il existe une riche complémentarité qui nous permet de lire ensemble les textes de la Bible hébraïque et de nous aider mutuellement à approfondir les richesses de la Parole.[2] »

A titre de rappel historique, voici les paroles prononcées par le rabbin Abraham Skorka le 11 novembre 2012, quatre mois avant l’élection de François au pontificat, à l’occasion de la réception du doctorat honoris causa                    que lui décerna la UCA (Université Catholique Argentine), des mains de Jorge Bergoglio, à l’époque archevêque de Buenos Aires et cardinal primat de l’Argentine, qui écouta attentivement le discours du rabbin et l’applaudit chaleureusement:

« Je demande à Dieu que se multiplient ceux qui se battent pour la vérité, au-delà des explications et des points de vue théologiques, au-delà des différences théologiques. Nous devons créer une réalité humaine, construire une réalité humaine différente. Nous attendons le messie, mais pour qu’il arrive, nous devons lui préparer le terrain, nous devons lui faire de la place. Je crois qu’il va venir quand Dieu voudra, Dieu va se révéler à l’humanité quand il le jugera opportun. Mais je crois que Dieu nous attend, nous aussi. Merci beaucoup[3]. »

Pour conclure cette section, voici un court passage d’Evangelii Gaudium dans lequel François explique que l’Eglise doit s’enrichir des « valeurs » du judaïsme talmudique qui refuse Notre-Seigneur Jésus-Christ:

« Dieu continue à œuvrer dans le peuple de la première Alliance et fait naître des trésors de sagesse qui jaillissent de sa rencontre avec la Parole divine. C’est pourquoi l’Église aussi s’enrichit lorsqu’elle recueille les valeurs du Judaïsme[4]. » § 249

On reste pantois devant de telles paroles. Quelles sont ces « valeurs du judaïsme » susceptibles d’enrichir l’Eglise? Est-ce leur rejet obstiné de leur seul Messie et Sauveur, Jésus-Christ? Ou bien leur internationalisme subversif et antichrétien, prélude au règne mondial de l’Antichrist? Je me demande: que faut-il de plus pour se convaincre que François a trahi l’Eglise et s’est dévoué entièrement au service de la Synagogue?                                                    

4. Des hérésies caractérisées

François affirme que « vivre et laisser vivre est le premier pas vers la paix et le bonheur[5]. » Pour lui, donc, ce n’est pas la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ qui constitue le premier pas vers la paix et le bonheur, mais le fait de vivre sa vie comme on l’entend tout en laissant les autres libres d’en faire autant. Il est en train de nous dire que la paix et le bonheur véritables ne sont pas un don de Dieu, mais une construction humaine. Je tiens à souligner que cette phrase fait partie des Dix commandements du bonheur, qu’il a énumérés dans un entretien avec un magazine argentin en juillet 2014, durant lequel François n’a pas daigné nommer une seule fois Dieu ni Notre Seigneur Jésus-Christ.

Voici une phrase tirée d’Evangelii Gaudium:

 « Il ne faut pas penser que l’annonce évangélique doive se transmettre toujours par des formules déterminées et figées, ou avec des paroles précises qui expriment un contenu absolument invariable[6]. » § 129

Vous avez bien entendu: pas de paroles précises, pas de contenu invariable. C’est la quintessence de l’hérésie moderniste, condamnée par Saint Pie X. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’encyclique Pascendi. Voici une autre citation, extraite de son entretien avec Antonio Spadaro:

« Bien sûr, dans ce chercher et trouver Dieu en toutes choses, il reste toujours une zone d’incertitude. Elle doit exister. Si quelqu’un dit qu’il a rencontré Dieu avec une totale certitude et qu’il n’y a aucune marge d’incertitude, c’est que quelque chose ne va pas[7]. »

Est-il nécessaire de rappeler que la vertu théologale de la foi requiert la certitude, l’acquiescement sans faille aux vérités que Dieu a révélées et qu’entretenir un doute volontaire à leur égard constitue un péché grave? Voici ce qu’en dit le Catéchisme de Saint Pie X:

« 866. Sommes-nous sûrs des choses que la sainte Église nous enseigne? Nous sommes absolument certains des choses que la sainte Église nous enseigne, parce que Jésus-Christ a donné sa parole que l’Église ne se tromperait jamais. 867. Par quel péché perd-on la foi? On perd la foi par la négation ou le doute volontaire, quand l’objet n’en serait même qu’un seul des articles proposés à notre croyance. »

François a insisté sur ce point lors d’un dialogue avec les jeunes italiens de la Villa Nazareth à Rome, où il s’est  rendu le 18 juin dernier. A quelqu’un lui ayant demandé s’il avait connu des crises de foi, voici ce qu’il a répondu:

« Je traverse souvent des crises de foi et, parfois, j’ai eu le toupet d’en faire le reproche à Jésus: ‘‘Mais, pourquoi permets-tu cela?’’; et j’ai eu des doutes aussi: ‘‘Mais, cela est-il vrai, ou tout n’aura été qu’un rêve?’’. J’ai traversé ces crises lorsque j’étais jeune, séminariste, prêtre, religieux, évêque et pape. ‘‘Mais, pourquoi le monde est-il ainsi, si Tu as donné Ta vie? Mais, n’est-ce pas une illusion, un alibi pour nous consoler ?” Au chrétien qui n’a pas connu ça, qui n’a jamais eu de crise de foi, il manque quelque chose: c’est un chrétien qui se contente d’un peu de mondanité et avance dans la vie comme ça [8]. »

Ce que François dit aux jeunes est que douter des vérités de la foi catholique est quelque chose de bien et que ceux qui ne le font pas sont des chrétiens médiocres et mondains. Imaginez un catéchiste qui dirait à ses élèves qu’il n’a de cesse de douter à propos de ce qu’il leur transmet et que cela lui paraît non seulement bénéfique mais même nécessaire pour pouvoir devenir un bon chrétien. Eh bien, ici nous avons un soi-disant pape, docteur suprême de la foi catholique, qui dit aux fidèles à peu près ceci:

« Chers frères et sœurs, afin de devenir des chrétiens authentiques  je vous encourage à ne pas hésiter à remettre en question votre foi, en prenant exemple sur moi, qui n’ai pas cessé de le faire à chacune des nombreuses étapes de ma longue vie, et qui continue de le faire même maintenant que je suis devenu le Vicaire de Jésus-Christ. Par ailleurs, je tiens à vous faire remarquer que, si vous refusiez de le faire, vous seriez de ces chrétiens mesquins et mondains qui sont incapables de s’avancer vers les ‘‘périphéries existentielles’’ et de pratiquer la ‘‘culture de la rencontre’’. »

La conclusion est patente, et il est affligeant de constater que pratiquement personne ne s’en aperçoit: François n’a pas la foi catholique, puisqu’il enseigne que foi et certitude sont incompatibles et qu’en matière de religion il faut laisser une place au doute. Voici une autre contrevérité:

« Dialoguer signifie être convaincu que l'autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à ses propositions. Dialoguer ne signifie pas renoncer à ses propres idées et traditions, mais à la prétention qu’elles soient uniques et absolues[9]. »

C’est-à-dire que, pour François, le catholicisme n’est qu’une « tradition » parmi d’autres, nullement la vérité même révélée par Dieu. Le dogme catholique se résumerait ainsi à « nos propres idées et traditions ». Bref, on n’a affaire qu’à des opinions. La vérité religieuse ne saurait donc être conçue comme absolue, certaine, invariable. Il nous apprend ensuite, en parfaite cohérence avec lui-même, que:

« La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu, dans la création, nous a rendu libres: l’ingérence spirituelle dans la vie des personnes n’est pas possible[10]. »

C’est toujours la même chose: la vérité religieuse, « unique et absolue », n’existe pas, on ne peut atteindre la vérité avec certitude, il n’y a que des « opinions », et elles sont toutes respectables, dans la mesure où elles sont respectueuses de la « dignité inaliénable de la personne humaine ». Pour François, le chrétien qui chercherait la clarté et la sûreté doctrinale ferait fausse route et celui qui resterait attaché au passé manquerait le train du progrès, s’enfermant dans une vision statique des choses. Pour surréaliste que cela puisse paraître, c’est bel et bien ce que François a dit à Antonio Spadaro dans son entretien de 2013:

« Si le chrétien est légaliste ou cherche la restauration, s’il veut que tout soit clair et sûr, alors il ne trouvera rien. La tradition et la mémoire du passé doivent nous aider à avoir le courage d’ouvrir de nouveaux espaces à Dieu. Celui qui aujourd’hui ne cherche que des solutions disciplinaires, qui tend de manière exagérée à la “sûreté” doctrinale, qui cherche obstinément à récupérer le passé perdu, celui-là a une vision statique et non évolutive[11]. »

Voici deux autres citations qui prouvent l’indifférentisme religieux radical de François. Dans la première, il soutient que « l’Esprit-Saint » agit dans toutes les religions, et dans la seconde, il affirme que la religion des enfants n’a aucune importance, pourvu qu’ils aient de quoi manger:

« Quiconque voudrait fonder une famille qui enseigne aux enfants à se réjouir de chaque geste visant à vaincre le mal, une famille qui montre que l’Esprit est vivant et à l’œuvre, trouvera gratitude, appréciation et estime, quels que soient son peuple, sa religion ou sa région[12]. »

« Si un enfant reçoit son éducation des catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est qu’ils l’éduquent et qu’ils lui donnent à manger[13]. »



[5] Répondant au journaliste argentin Pablo Calvo le 7 juillet 2014 pour la revue Viva:
[6] Exhortation apostolique Evangelii Gaudium.
[7] Entretien avec le Père Antonio Spadaro - Cf. p. 21/22.
[9] Message pour la 48è Journée mondiale des communications sociales,  La communication au service d'une authentique culture de la rencontre, le 1er  juin 2014: http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/communications/documents/papa-francesco_20140124_messaggio-comunicazioni-sociali.html
[10] Entretien avec le Père Antonio Spadaro  - Cf. p 16.
[11] Ibidem.
[13] Entretien avec Gerson Camarotti de la télévision brésilienne en juillet 2013 au cours du voyage au Brésil: http://www.novusordowatch.org/wire/francis-not-care-religion.htm