RÉSUMÉ DU SERMON
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS MORTELS
Tous les péchés mortels sont enlevés par la pénitence
Car la liberté de l’homme peut toujours revenir vers Dieu tant qu’elle n’est pas confirmée dans le mal, c’est-à-dire tant que l’homme n’est pas mort.
La puissance de la grâce peut amener à la pénitence le cœur de n’importe quel pécheur,
La puissance des mérites de la Passion du Christ
Les péchés ne peuvent être remis sans la pénitence
Différence entre amour de Dieu et amour des hommes.
les hommes aiment ce qui est déjà bon
Dieu donne la bonté pour pouvoir aimer.
Par conséquent, il ne peut arriver que Dieu pardonne une offense à quelqu’un sans que la volonté de ce pécheur soit changée.
Or, ce changement, c’est la pénitence.
LE PÉCHÉ MORTEL PEUT-IL ÊTRE PARDONNÉ SANS LE SACREMENT DE PÉNITENCE ?
la vertu trouve son achèvement et sa perfection dans l’absolution donnée par le sacrement
Jésus-Christ peut se passer du ministère du prêtre, mais il ne se passe jamais de la vertu
en outre, la vertu, même seule, est toujours dans la dépendance du sacrement. La contrition parfaite est un sacrement de désir.
Tous les péchés mortels sont enlevés par la pénitence
Car la liberté de l’homme peut toujours revenir vers Dieu tant qu’elle n’est pas confirmée dans le mal, c’est-à-dire tant que l’homme n’est pas mort.
La puissance de la grâce peut amener à la pénitence le cœur de n’importe quel pécheur,
La puissance des mérites de la Passion du Christ
Les péchés ne peuvent être remis sans la pénitence
Différence entre amour de Dieu et amour des hommes.
les hommes aiment ce qui est déjà bon
Dieu donne la bonté pour pouvoir aimer.
Par conséquent, il ne peut arriver que Dieu pardonne une offense à quelqu’un sans que la volonté de ce pécheur soit changée.
Or, ce changement, c’est la pénitence.
LE PÉCHÉ MORTEL PEUT-IL ÊTRE PARDONNÉ SANS LE SACREMENT DE PÉNITENCE ?
la vertu trouve son achèvement et sa perfection dans l’absolution donnée par le sacrement
Jésus-Christ peut se passer du ministère du prêtre, mais il ne se passe jamais de la vertu
en outre, la vertu, même seule, est toujours dans la dépendance du sacrement. La contrition parfaite est un sacrement de désir.
Les péchés peuvent-ils être remis l’un sans l’autre ?
Non, car on ne peut être à la fois ami et ennemi de Dieu
Conséquences et applications
Un péché mortel caché volontairement en confession, cela prouve qu’on ne le regrette pas. Aucun péché n’est alors pardonné.
Un péché omis involontairement est pardonné, car un ami déteste tout ce qui fait de la peine à son ami, même ce dont il ne se souvient plus.
Scrupuleux. Le prêtre, pour les soulager, leur interdit d’accuser certains péchés. Même si l’un de ces péchés était mortel, il serait pardonné, car c’est par amour de Dieu qu’ils obéissent au prêtre. Or on ne peut être à la fois ami et ennemi.
La pénitence enlève-t-elle la peine ?
Définition du péché : aversion de Dieu par conversion à la créature – se détourner de Dieu pour se tourner vers la créature.
D’où double peine : aversion de Dieu —> peine éternelle
conversion à la créature —> peine temporelle (temporel = ici-bas et au purgatoire).
La pénitence est le fruit de l’amitié divine, il est impossible que Dieu rende son amitié tout en maintenant la peine éternelle qui prive de l’amitié pour toujours.
Mais Dieu peut maintenir plus ou moins de peine temporelle, car elle n’est pas incompatible avec l’amitié, et même elle la développe, car la remise de la peine temporelle sera un travail commun de l’homme avec Dieu pour la perfection de l’amitié.
Nous avons vu, en effet, que la matière de la pénitence, ce sont les actes de l’homme. Rappel de la comparaison des deux médecines, soit par l’application d’un remède extérieur qui guérit (baptême), soit en poussant à des exercices physiques qui restaurent la vie intérieure (pénitence). Voir ce que nous avons dit quant aux motifs de l’Incarnation qui, entre autres choses, stimule l’homme à un plus grande intimité avec Dieu.
Donc, mieux le pénitent est disposé, c’est-à-dire, plus il a l’amour de Dieu, et plus la peine temporelle est diminuée. L’exemple du pénitent qui demande une pénitence plus forte et, au contraire, le confesseur la lui diminue. Et cela plusieurs fois de suite.
Définition du péché : aversion de Dieu par conversion à la créature – se détourner de Dieu pour se tourner vers la créature.
D’où double peine : aversion de Dieu —> peine éternelle
conversion à la créature —> peine temporelle (temporel = ici-bas et au purgatoire).
La pénitence est le fruit de l’amitié divine, il est impossible que Dieu rende son amitié tout en maintenant la peine éternelle qui prive de l’amitié pour toujours.
Mais Dieu peut maintenir plus ou moins de peine temporelle, car elle n’est pas incompatible avec l’amitié, et même elle la développe, car la remise de la peine temporelle sera un travail commun de l’homme avec Dieu pour la perfection de l’amitié.
Nous avons vu, en effet, que la matière de la pénitence, ce sont les actes de l’homme. Rappel de la comparaison des deux médecines, soit par l’application d’un remède extérieur qui guérit (baptême), soit en poussant à des exercices physiques qui restaurent la vie intérieure (pénitence). Voir ce que nous avons dit quant aux motifs de l’Incarnation qui, entre autres choses, stimule l’homme à un plus grande intimité avec Dieu.
Donc, mieux le pénitent est disposé, c’est-à-dire, plus il a l’amour de Dieu, et plus la peine temporelle est diminuée. L’exemple du pénitent qui demande une pénitence plus forte et, au contraire, le confesseur la lui diminue. Et cela plusieurs fois de suite.
La pénitence laisse-t-elle subsister des restes de péchés ?
Oui, car l’aversion de Dieu est enlevée, mais les mauvaises habitudes de conversion à la créature demeurent plus ou moins.
Le péché véniel ne va pas jusqu’à cette aversion, c’est pourquoi il arrive (souvent, hélas !) qu’il demeure avec la grâce, même si ce n’est pas normal.
Ces restes du péché sont cependant affaiblis et diminués, et ne dominent plus l’homme.
Dieu guérit parfaitement l’homme tout entier, mais quelquefois subitement, ainsi qu’il l’a fait pour la belle-mère de S. Pierre, rétablie en si parfaite santé que, “s’étant levée, elle les servait” (Lc 4, 39) ; et d’autres fois par degrés, comme pour l’aveugle auquel il a rendu la vue. Ainsi en va-t-il dans l’ordre spirituel. Quelquefois l’ébranlement subi par le cœur de l’homme, dans sa conversion, est si puissant qu’il retrouve subitement une parfaite santé spirituelle. Non seulement la faute est remise, mais tous les restes du péché disparaissent, comme on le voit dans le cas de sainte Madeleine. D’autres fois, au contraire, la faute est d’abord remise par la grâce opérante, puis la grâce coopérante fait disparaître peu à peu les restes du péché, c’est-à-dire que Dieu demande à l’homme de s’appuyer sur lui pour travailler à se corriger.
Oui, car l’aversion de Dieu est enlevée, mais les mauvaises habitudes de conversion à la créature demeurent plus ou moins.
Le péché véniel ne va pas jusqu’à cette aversion, c’est pourquoi il arrive (souvent, hélas !) qu’il demeure avec la grâce, même si ce n’est pas normal.
Ces restes du péché sont cependant affaiblis et diminués, et ne dominent plus l’homme.
Dieu guérit parfaitement l’homme tout entier, mais quelquefois subitement, ainsi qu’il l’a fait pour la belle-mère de S. Pierre, rétablie en si parfaite santé que, “s’étant levée, elle les servait” (Lc 4, 39) ; et d’autres fois par degrés, comme pour l’aveugle auquel il a rendu la vue. Ainsi en va-t-il dans l’ordre spirituel. Quelquefois l’ébranlement subi par le cœur de l’homme, dans sa conversion, est si puissant qu’il retrouve subitement une parfaite santé spirituelle. Non seulement la faute est remise, mais tous les restes du péché disparaissent, comme on le voit dans le cas de sainte Madeleine. D’autres fois, au contraire, la faute est d’abord remise par la grâce opérante, puis la grâce coopérante fait disparaître peu à peu les restes du péché, c’est-à-dire que Dieu demande à l’homme de s’appuyer sur lui pour travailler à se corriger.
EST-CE LE SACREMENT DE PÉNITENCE OU LA VERTU DE PÉNITENCE QUI ENLÈVE LES PÉCHÉS ?
C’est le sacrement qui donne sa perfection à la vertu de pénitence, donc c’est lui la principale source de la rémission des péchés.
La rémission de la faute, tout en étant l’effet de la pénitence vertu, l’est primordialement davantage de la pénitence sacrements.
Objection : Nous avons vu que la contrition parfaite remet les péchés, même sans le sacrement. Réponse sans la réception du signe sacramentel, oui, mais même elle tire sa perfection du désir du sacrement.
C’est le sacrement qui donne sa perfection à la vertu de pénitence, donc c’est lui la principale source de la rémission des péchés.
La rémission de la faute, tout en étant l’effet de la pénitence vertu, l’est primordialement davantage de la pénitence sacrements.
Objection : Nous avons vu que la contrition parfaite remet les péchés, même sans le sacrement. Réponse sans la réception du signe sacramentel, oui, mais même elle tire sa perfection du désir du sacrement.
LA REMISE DES PÉCHÉS VÉNIELS
Il faut la pénitence pour remettre le péché véniel
Oui, car le péché véniel met un désordre dans la volonté par rapport à l’amour de Dieu, car il retarde l’élan de notre cœur vers Dieu.
Le péché véniel ne peut pas être remis sans la pénitence
Il faut un détachement et même un regret des péchés véniels pour qu’ils soient pardonnés.
Les divers actes qui produisent la rémission des péchés véniels peuvent agir de trois façons :
1° En opérant une infusion de grâce puisque cette infusion enlève les péchés véniels, c’est le cas de l’eucharistie, de l’extrême-onction et généralement de tous les sacrements.
2° En provoquant un mouvement de détestation du péché ; c’est de cette façon que la récitation du Confiteor, de l’oraison dominicale, l’acte de se frapper la poitrine agissent pour la rémission des péchés, puisque nous disons dans l’oraison dominicale : “Pardonnez-nous nos offenses.”
3° Enfin, en excitant quelque mouvement de révérence envers Dieu et les choses divines ; c’est de cette façon que la bénédiction épiscopale, l’aspersion de l’eau bénite, toutes les onctions rituelles, la prière dans une église consacrée et les autres rites du même genre concourent à la rémission des péchés véniels.
Mais la remise des péché véniels n’atteint pas ceux auxquels on demeure volontairement attaché.
LA REVIVISCENCE DES VERTUS PAR LA PÉNITENCE
Par la pénitence, les vertus nous sont rendues.
La pénitence rend la grâce, or il ne peut y avoir de grâce sans les vertus infuses, car c’est la nature de la grâce de servir de socle aux vertus.
Par la pénitence, les vertus nous sont-elles rendues au même degré qu’avant ?
Cela dépend des dispositions du sujet.
Le verre, la bouteille, le tonneau, le tuyau.
Par la pénitence l’homme retrouve-t-il la même dignité ?
Double dignité par rapport à Dieu :
la dignité principale qui met au nombre des élus, qui se mesure à son degré de charité, et qui est rendue par la pénitence.
la dignité de son innocence, qu’il ne peut recouvrer, (comparer avec virginité)
quoiqu’il puisse recouvrer quelque chose de meilleur, à savoir une plus grande ardeur dans l’amour de Dieu. Le général, dans le combat, aime le soldat qui, après sa fuite, revient charger courageusement l’ennemi, plus que celui qui, n’ayant jamais tourné le dos, n’a jamais fait non plus un acte signalé de courage.”
Par rapport à l’Église celui qui est constitué en dignité ne la récupère pas toujours. Cela dépend de sa pénitence, du scandale…
Les œuvres frappées de mort par le péché revivent par la pénitence
C’est la reviviscence des mérites. Les œuvres bonnes déjà accomplies ne peuvent plus mener au salut non parce qu’elles sont devenues mauvaises, mais à cause de l’obstacle du péché. La pénitence enlève l’obstacle et les bonnes œuvres retrouvent leur récompense.
St Thomas d’Aquin nous dit que Dieu n’oublie pas ce que ses amis ont fait dans son amour et qu’il leur conserve le fruit de leurs œuvres pour qu’ils les retrouvent lors de leur conversion.
La pénitence rend la grâce, or il ne peut y avoir de grâce sans les vertus infuses, car c’est la nature de la grâce de servir de socle aux vertus.
Par la pénitence, les vertus nous sont-elles rendues au même degré qu’avant ?
Cela dépend des dispositions du sujet.
Le verre, la bouteille, le tonneau, le tuyau.
Par la pénitence l’homme retrouve-t-il la même dignité ?
Double dignité par rapport à Dieu :
la dignité principale qui met au nombre des élus, qui se mesure à son degré de charité, et qui est rendue par la pénitence.
la dignité de son innocence, qu’il ne peut recouvrer, (comparer avec virginité)
quoiqu’il puisse recouvrer quelque chose de meilleur, à savoir une plus grande ardeur dans l’amour de Dieu. Le général, dans le combat, aime le soldat qui, après sa fuite, revient charger courageusement l’ennemi, plus que celui qui, n’ayant jamais tourné le dos, n’a jamais fait non plus un acte signalé de courage.”
Par rapport à l’Église celui qui est constitué en dignité ne la récupère pas toujours. Cela dépend de sa pénitence, du scandale…
Les œuvres frappées de mort par le péché revivent par la pénitence
C’est la reviviscence des mérites. Les œuvres bonnes déjà accomplies ne peuvent plus mener au salut non parce qu’elles sont devenues mauvaises, mais à cause de l’obstacle du péché. La pénitence enlève l’obstacle et les bonnes œuvres retrouvent leur récompense.
St Thomas d’Aquin nous dit que Dieu n’oublie pas ce que ses amis ont fait dans son amour et qu’il leur conserve le fruit de leurs œuvres pour qu’ils les retrouvent lors de leur conversion.
NOTES POUR LE SERMON
LA RÉMISSION DES PÉCHÉS MORTELS
Tous les péchés mortels sont enlevés par la pénitence
Seuls ceux dont le cœur est confirmé dans le mal ne peuvent plus sortir du péché parce que le péché ne peut leur déplaire en tant que faute. Il leur déplaît en tant que peine, ce qui leur procure une certaine pénitence, mais impuissante à les sortir du péché.
« dire qu’il peut y avoir en cette vie un péché dont le pécheur ne puisse pas se repentir, c’est une erreur. D’abord parce que c’est supprimer le libre arbitre, ensuite parce que c’est rabaisser la puissance de la grâce qui peut amener à la pénitence le cœur de n’importe quel pécheur, selon les Proverbes (21, 1) : “Le cœur du roi est dans la main de Dieu qui l’inclinera où il voudra.” »
« C’est également une erreur de dire qu’un péché ne peut être remis par la vraie pénitence. 1° Cela contredit la miséricorde divine dont Joël nous dit (2, 13) : “Dieu est bon, miséricordieux, patient, et l’abondance de sa miséricorde l’emporte sur la malice du pécheur.” C’est Dieu, au contraire, qui serait d’une certaine façon vaincu par l’homme, si l’homme voulait la rémission d’un péché, alors que Dieu ne la voudrait pas. [67.24] 2° Cette erreur rabaisse la puissance de la passion du Christ, par laquelle opère la pénitence, comme les autres sacrements, puisqu’il est écrit (1 Jn 2, 2) : “Lui-même (Jésus) est propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier.” Donc il faut dire, sans restriction, que tout péché en cette vie peut être effacé par la pénitence. »
Les péchés ne peuvent être remis sans la pénitence
Car « il y a, entre la faveur de Dieu et celle de l’homme, cette différence que la faveur humaine ne cause pas, mais présuppose la bonté vraie ou apparente chez l’homme qui en est l’objet, tandis que la faveur de Dieu cause la bonté chez l’homme agréable à Dieu, parce que la volonté divine du bien, que le mot “grâce” signifie, est cause de tout bien créé. » « Il ne peut arriver que Dieu pardonne une offense à quelqu’un sans que la volonté de ce pécheur soit changée. Or l’offense qu’est le péché mortel vient de ce que la volonté de l’homme s’est détournée de Dieu pour se tourner vers un bien périssable. Aussi est-il requis, pour la rémission de l’offense faite à Dieu, que la volonté humaine soit changée de telle sorte qu’elle se tourne vers Dieu avec détestation de sa conversion antérieure au bien créé, et avec ferme propos de réparer. C’est là l’essence même de la pénitence, en tant qu’elle est vertu. Il est donc impossible qu’un péché soit remis sans la pénitence en tant que vertu. »
Le péché mortel peut-il être pardonné sans le sacrement de pénitence ?
Quant au sacrement de pénitence, nous l’avons dit précédemment, il trouve son achèvement dans l’office du prêtre liant et déliant le pécheur. De cet office, Dieu peut se passer pour remettre le péché. C’est ainsi que le Christ a pardonné à la femme adultère (Jn 8, 1), et à la pécheresse (Lc 7, 47). Mais il ne leur a pas pardonné sans l’intervention de la vertu de pénitence, car, dit S. Grégoire, “par la grâce, il a intérieurement attiré” à la pénitence “la pécheresse que, par miséricorde, il accueillait extérieurement”.
Les péchés peuvent-ils être remis l’un sans l’autre ?
« On ne peut donc pas être vraiment pénitent si l’on se repent d’un seul péché sans se repentir d’un autre. Car si ce péché déplaisait en tant qu’il offense Dieu aimé pardessus toutes choses, ce qui est essentiel à la vraie pénitence, il s’ensuivrait qu’on se repentirait de tous ses péchés. »
« cette rémission partielle serait en contradiction avec la miséricorde de Dieu dont “les œuvres sont parfaites”, dit le Deutéronome (32, 4). À qui Dieu fait miséricorde, il la fait donc totalement. Et c’est ce que nous dit S. Augustin : “Espérer un demi-pardon de celui qui est le juste et la justice, c’est une impiété qui tient de l’infidélité.” »
La pénitence enlève-t-elle la peine ?
Définition du péché : aversion de Dieu par conversion à la créature – se détourner de Dieu pour se tourner vers la créature.
D’où double peine : aversion de Dieu —> peine éternelle
conversion à la créature —> peine temporelle – temporelle = ici-bas.
La pénitence est le fruit de l’amitié divine, il est impossible que Dieu rende son amitié tout en maintenant la peine éternelle qui prive de l’amitié pour toujours.
Mais Dieu peut maintenir plus ou moins de peine temporelle, car elle n’est pas incompatible avec l’amitié, et même elle la développe, car la remise de la peine temporelle sera un travail commun de l’homme avec Dieu pour la perfection de l’amitié. Nous avons vu, en effet, que la matière de la pénitence, ce sont les actes de l’homme. Rappel de la comparaison des deux médecines, soit par l’application d’un remède extérieur qui guérit (baptême), soit en poussant à des exercices physiques qui restaurent la vie intérieure (pénitence). Voir ce que nous avons dit quant aux motifs de l’Incarnation qui, entre autres choses, stimule l’homme à un plus grande intimité avec Dieu.
« La passion du Christ est par elle-même suffisante pour obtenir la rémission de toute la dette de peine, non seulement celle de la peine éternelle mais aussi celle de la peine temporelle. Dans la mesure où l’homme participe à la vertu de la passion du Christ, il reçoit aussi l’absolution de la dette de peine. Or, dans le baptême, l’homme entre en participation totale de la vertu de la passion du Christ, en tant que par l’eau et l’Esprit du Christ, il est mort avec le Christ au péché, et régénéré dans le Christ pour une vie nouvelle. C’est pourquoi dans le baptême l’homme obtient la rémission de toute la dette de peine. Dans la pénitence au contraire l’homme obtient le bénéfice de la vertu de la passion du Christ selon la mesure de ses actes propres, qui sont la matière de la pénitence, comme l’eau est la matière du baptême, nous l’avons dit. Voilà pourquoi toute la dette de peine n’est pas remise aussitôt par le premier acte de pénitence qui obtient remise de la faute, mais seulement quand tous les actes de pénitence sont accomplis. »
RdJ : L’application totale des mérites satisfactoires de la Passion du Christ ne vaut que pour le baptême où la vie première du baptisé est comme entièrement ensevelie avec le Christ pour faire place à la vie de résurrection qui devrait normalement ne plus connaître le péché. Le baptisé pénitent ne peut plus recevoir le bénéfice des satisfactions du Christ, que dans la mesure où il y participe par ses propres œuvres satisfactoires.
Seuls ceux dont le cœur est confirmé dans le mal ne peuvent plus sortir du péché parce que le péché ne peut leur déplaire en tant que faute. Il leur déplaît en tant que peine, ce qui leur procure une certaine pénitence, mais impuissante à les sortir du péché.
« dire qu’il peut y avoir en cette vie un péché dont le pécheur ne puisse pas se repentir, c’est une erreur. D’abord parce que c’est supprimer le libre arbitre, ensuite parce que c’est rabaisser la puissance de la grâce qui peut amener à la pénitence le cœur de n’importe quel pécheur, selon les Proverbes (21, 1) : “Le cœur du roi est dans la main de Dieu qui l’inclinera où il voudra.” »
« C’est également une erreur de dire qu’un péché ne peut être remis par la vraie pénitence. 1° Cela contredit la miséricorde divine dont Joël nous dit (2, 13) : “Dieu est bon, miséricordieux, patient, et l’abondance de sa miséricorde l’emporte sur la malice du pécheur.” C’est Dieu, au contraire, qui serait d’une certaine façon vaincu par l’homme, si l’homme voulait la rémission d’un péché, alors que Dieu ne la voudrait pas. [67.24] 2° Cette erreur rabaisse la puissance de la passion du Christ, par laquelle opère la pénitence, comme les autres sacrements, puisqu’il est écrit (1 Jn 2, 2) : “Lui-même (Jésus) est propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier.” Donc il faut dire, sans restriction, que tout péché en cette vie peut être effacé par la pénitence. »
Les péchés ne peuvent être remis sans la pénitence
Car « il y a, entre la faveur de Dieu et celle de l’homme, cette différence que la faveur humaine ne cause pas, mais présuppose la bonté vraie ou apparente chez l’homme qui en est l’objet, tandis que la faveur de Dieu cause la bonté chez l’homme agréable à Dieu, parce que la volonté divine du bien, que le mot “grâce” signifie, est cause de tout bien créé. » « Il ne peut arriver que Dieu pardonne une offense à quelqu’un sans que la volonté de ce pécheur soit changée. Or l’offense qu’est le péché mortel vient de ce que la volonté de l’homme s’est détournée de Dieu pour se tourner vers un bien périssable. Aussi est-il requis, pour la rémission de l’offense faite à Dieu, que la volonté humaine soit changée de telle sorte qu’elle se tourne vers Dieu avec détestation de sa conversion antérieure au bien créé, et avec ferme propos de réparer. C’est là l’essence même de la pénitence, en tant qu’elle est vertu. Il est donc impossible qu’un péché soit remis sans la pénitence en tant que vertu. »
Le péché mortel peut-il être pardonné sans le sacrement de pénitence ?
Quant au sacrement de pénitence, nous l’avons dit précédemment, il trouve son achèvement dans l’office du prêtre liant et déliant le pécheur. De cet office, Dieu peut se passer pour remettre le péché. C’est ainsi que le Christ a pardonné à la femme adultère (Jn 8, 1), et à la pécheresse (Lc 7, 47). Mais il ne leur a pas pardonné sans l’intervention de la vertu de pénitence, car, dit S. Grégoire, “par la grâce, il a intérieurement attiré” à la pénitence “la pécheresse que, par miséricorde, il accueillait extérieurement”.
Les péchés peuvent-ils être remis l’un sans l’autre ?
« On ne peut donc pas être vraiment pénitent si l’on se repent d’un seul péché sans se repentir d’un autre. Car si ce péché déplaisait en tant qu’il offense Dieu aimé pardessus toutes choses, ce qui est essentiel à la vraie pénitence, il s’ensuivrait qu’on se repentirait de tous ses péchés. »
« cette rémission partielle serait en contradiction avec la miséricorde de Dieu dont “les œuvres sont parfaites”, dit le Deutéronome (32, 4). À qui Dieu fait miséricorde, il la fait donc totalement. Et c’est ce que nous dit S. Augustin : “Espérer un demi-pardon de celui qui est le juste et la justice, c’est une impiété qui tient de l’infidélité.” »
La pénitence enlève-t-elle la peine ?
Définition du péché : aversion de Dieu par conversion à la créature – se détourner de Dieu pour se tourner vers la créature.
D’où double peine : aversion de Dieu —> peine éternelle
conversion à la créature —> peine temporelle – temporelle = ici-bas.
La pénitence est le fruit de l’amitié divine, il est impossible que Dieu rende son amitié tout en maintenant la peine éternelle qui prive de l’amitié pour toujours.
Mais Dieu peut maintenir plus ou moins de peine temporelle, car elle n’est pas incompatible avec l’amitié, et même elle la développe, car la remise de la peine temporelle sera un travail commun de l’homme avec Dieu pour la perfection de l’amitié. Nous avons vu, en effet, que la matière de la pénitence, ce sont les actes de l’homme. Rappel de la comparaison des deux médecines, soit par l’application d’un remède extérieur qui guérit (baptême), soit en poussant à des exercices physiques qui restaurent la vie intérieure (pénitence). Voir ce que nous avons dit quant aux motifs de l’Incarnation qui, entre autres choses, stimule l’homme à un plus grande intimité avec Dieu.
« La passion du Christ est par elle-même suffisante pour obtenir la rémission de toute la dette de peine, non seulement celle de la peine éternelle mais aussi celle de la peine temporelle. Dans la mesure où l’homme participe à la vertu de la passion du Christ, il reçoit aussi l’absolution de la dette de peine. Or, dans le baptême, l’homme entre en participation totale de la vertu de la passion du Christ, en tant que par l’eau et l’Esprit du Christ, il est mort avec le Christ au péché, et régénéré dans le Christ pour une vie nouvelle. C’est pourquoi dans le baptême l’homme obtient la rémission de toute la dette de peine. Dans la pénitence au contraire l’homme obtient le bénéfice de la vertu de la passion du Christ selon la mesure de ses actes propres, qui sont la matière de la pénitence, comme l’eau est la matière du baptême, nous l’avons dit. Voilà pourquoi toute la dette de peine n’est pas remise aussitôt par le premier acte de pénitence qui obtient remise de la faute, mais seulement quand tous les actes de pénitence sont accomplis. »
RdJ : L’application totale des mérites satisfactoires de la Passion du Christ ne vaut que pour le baptême où la vie première du baptisé est comme entièrement ensevelie avec le Christ pour faire place à la vie de résurrection qui devrait normalement ne plus connaître le péché. Le baptisé pénitent ne peut plus recevoir le bénéfice des satisfactions du Christ, que dans la mesure où il y participe par ses propres œuvres satisfactoires.
La pénitence laisse-t-elle subsister des restes de péchés ?
Oui, car l’aversion de Dieu est enlevée, mais les mauvaises habitudes de conversion à la créature demeurent plus ou moins. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas elle la cause première du péché, mais l’aversion de Dieu.
Le péché véniel ne va pas jusqu’à cette aversion, c’est pourquoi il arrive (souvent, hélas !) qu’il demeure avec la grâce, même si ce n’est pas normal.
Ces restes du péché sont cependant affaiblis et diminués, et ne dominent plus l’homme.
Dieu guérit parfaitement l’homme tout entier, mais quelquefois subitement, ainsi qu’il l’a fait pour la belle-mère de S. Pierre, rétablie en si parfaite santé que, “s’étant levée, elle les servait” (Lc 4, 39) ; et d’autres fois par degrés, comme nous l’avons dit pour l’aveugle auquel il a rendu la vue. Ainsi en va-t-il dans l’ordre spirituel. Quelquefois l’ébranlement subi par le cœur de l’homme, dans sa conversion, est si puissant qu’il retrouve subitement une parfaite santé spirituelle. Non seulement la faute est remise, mais tous les restes du péché disparaissent, comme on le voit dans le cas de Madeleine. D’autres fois, au contraire, la faute est d’abord remise par la grâce opérante, puis la grâce coopérante fait disparaître peu à peu les restes du péché.
Oui, car l’aversion de Dieu est enlevée, mais les mauvaises habitudes de conversion à la créature demeurent plus ou moins. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas elle la cause première du péché, mais l’aversion de Dieu.
Le péché véniel ne va pas jusqu’à cette aversion, c’est pourquoi il arrive (souvent, hélas !) qu’il demeure avec la grâce, même si ce n’est pas normal.
Ces restes du péché sont cependant affaiblis et diminués, et ne dominent plus l’homme.
Dieu guérit parfaitement l’homme tout entier, mais quelquefois subitement, ainsi qu’il l’a fait pour la belle-mère de S. Pierre, rétablie en si parfaite santé que, “s’étant levée, elle les servait” (Lc 4, 39) ; et d’autres fois par degrés, comme nous l’avons dit pour l’aveugle auquel il a rendu la vue. Ainsi en va-t-il dans l’ordre spirituel. Quelquefois l’ébranlement subi par le cœur de l’homme, dans sa conversion, est si puissant qu’il retrouve subitement une parfaite santé spirituelle. Non seulement la faute est remise, mais tous les restes du péché disparaissent, comme on le voit dans le cas de Madeleine. D’autres fois, au contraire, la faute est d’abord remise par la grâce opérante, puis la grâce coopérante fait disparaître peu à peu les restes du péché.
Est-ce le sacrement de pénitence ou la vertu de pénitence qui enlève les péchés ?
C’est le sacrement qui donne sa perfection à la vertu de pénitence, donc c’est lui la principale source de la rémission des péchés.
La rémission de la faute y est principalement causée par la vertu du pouvoir des clés que possèdent les ministres. C’est d’eux que vient le principe formel du sacrement, comme on l’a dit plus haut. La causalité des actes du pénitent qui relèvent de la vertu de pénitence, vient en second. Il est donc évident que la rémission de la faute, tout en étant l’effet de la pénitence vertu, l’est primordialement davantage de la pénitence sacrements.
Objection : Nous avons vu que la contrition parfaite remet les péchés, même sans le sacrement. Réponse sans la réception du signe sacramentel, oui, mais même elle tire sa perfection du désir du sacrement.
C’est le sacrement qui donne sa perfection à la vertu de pénitence, donc c’est lui la principale source de la rémission des péchés.
La rémission de la faute y est principalement causée par la vertu du pouvoir des clés que possèdent les ministres. C’est d’eux que vient le principe formel du sacrement, comme on l’a dit plus haut. La causalité des actes du pénitent qui relèvent de la vertu de pénitence, vient en second. Il est donc évident que la rémission de la faute, tout en étant l’effet de la pénitence vertu, l’est primordialement davantage de la pénitence sacrements.
Objection : Nous avons vu que la contrition parfaite remet les péchés, même sans le sacrement. Réponse sans la réception du signe sacramentel, oui, mais même elle tire sa perfection du désir du sacrement.
LA REMISE DES PÉCHÉS VÉNIELS
Il faut la pénitence pour remettre le péché véniel
Oui, car le péché véniel met un désordre dans la volonté par rapport à l’amour de Dieu, car il retarde l’élan de notre cœur vers Dieu.
Le péché véniel ne peut pas être remis sans la pénitence
Il faut un détachement et même un regret des péchés véniels pour qu’ils soient pardonnés.
Les divers actes qui produisent la rémission des péchés véniels peuvent agir de trois façons : 1° En opérant une infusion de grâce puisque cette infusion enlève les péchés véniels, c’est le cas de l’eucharistie, de l’extrême-onction et généralement de tous les sacrements. 2° En provoquant un mouvement de détestation du péché ; c’est de cette façon que la récitation du Confiteor, de l’oraison dominicale, l’acte de se frapper la poitrine agissent pour la rémission des péchés, puisque nous disons dans l’oraison dominicale : “Pardonnez-nous nos offenses.” 3° Enfin, en excitant quelque mouvement de révérence envers Dieu et les choses divines ; c’est de cette façon que la bénédiction épiscopale, l’aspersion de l’eau bénite, toutes les onctions rituelles, la prière dans une église consacrée et les autres rites du même genre concourent à la rémission des péchés véniels.
LA REVIVISCENCE DES VERTUS PAR LA PÉNITENCE
Par la pénitence, les vertus nous sont rendues.
La pénitence rend la grâce, or il ne peut y avoir de grâce sans les vertus infuses, car c’est la nature de la grâce de servir de socle aux vertus.
Par la pénitence, les vertus nous sont-elles rendues au même degré qu’avant ?
Cela dépend des dispositions du sujet
Par la pénitence l’homme retrouve-t-il la même dignité ?
Par le pécheur perd une double dignité par rapport à Dieu : sa dignité principale qui le mettait au nombre des élus, qui se mesure à son degré de charité, et qui est rendue par la pénitence. Et la dignité de son innocence, qu’il ne peut recouvrer, quoiqu’il puisse recouvrer quelque chose de meilleur, à savoir une plus grande ardeur dans l’amour de Dieu. Le général, dans le combat, aime le soldat qui, après sa fuite, revient charger courageusement l’ennemi, plus que celui qui, n’ayant jamais tourné le dos, n’a jamais fait non plus un acte signalé de courage.”
Il perd aussi sa dignité par rapport à l’Église et il ne la récupère pas toujours. Cela dépend de sa pénitence, du scandale…
Les œuvres frappées de mort par le péché revivent par la pénitence
C’est la reviviscence des mérites. Les œuvres bonnes déjà accomplies ne peuvent plus mener au salut non parce qu’elles sont devenues mauvaises, mais à cause de l’obstacle du péché. La pénitence enlève l’obstacle et les bonnes œuvres retrouvent leur récompense. St Thomas d’Aquin nous dit que Dieu n’oublie pas ce que ses amis ont fait dans son amour et qu’il leur conserve le fruit de leurs œuvres pour qu’ils les retrouvent lors de leur conversion.
La pénitence rend la grâce, or il ne peut y avoir de grâce sans les vertus infuses, car c’est la nature de la grâce de servir de socle aux vertus.
Par la pénitence, les vertus nous sont-elles rendues au même degré qu’avant ?
Cela dépend des dispositions du sujet
Par la pénitence l’homme retrouve-t-il la même dignité ?
Par le pécheur perd une double dignité par rapport à Dieu : sa dignité principale qui le mettait au nombre des élus, qui se mesure à son degré de charité, et qui est rendue par la pénitence. Et la dignité de son innocence, qu’il ne peut recouvrer, quoiqu’il puisse recouvrer quelque chose de meilleur, à savoir une plus grande ardeur dans l’amour de Dieu. Le général, dans le combat, aime le soldat qui, après sa fuite, revient charger courageusement l’ennemi, plus que celui qui, n’ayant jamais tourné le dos, n’a jamais fait non plus un acte signalé de courage.”
Il perd aussi sa dignité par rapport à l’Église et il ne la récupère pas toujours. Cela dépend de sa pénitence, du scandale…
Les œuvres frappées de mort par le péché revivent par la pénitence
C’est la reviviscence des mérites. Les œuvres bonnes déjà accomplies ne peuvent plus mener au salut non parce qu’elles sont devenues mauvaises, mais à cause de l’obstacle du péché. La pénitence enlève l’obstacle et les bonnes œuvres retrouvent leur récompense. St Thomas d’Aquin nous dit que Dieu n’oublie pas ce que ses amis ont fait dans son amour et qu’il leur conserve le fruit de leurs œuvres pour qu’ils les retrouvent lors de leur conversion.