Télécharger le bulletin Reconquista de Juillet Août 2014
Editorial Reconquista 5 Juillet-Août 2014
Quel combat ? Quelles armes ?
Après maintenant plus de deux ans de combat ouvert, les fidèles résistants aux orientations nouvelles de la FSSPX pourraient être victimes de trois tentations, assez différentes les unes des autres, qui les éloigneraient de la vraie lutte qui se livre aujourd'hui.
La plus visible de ces tentations est sans doute le découragement. Voir en effet le grand bastion de résistance au modernisme qu'était la FSSPX abandonner sa vocation et se libéraliser a en effet de quoi décourager certains. Les abandons, les lâchetés, les désertions de ceux que nous croyions fidèles, mais qui, confrontés à l'opposition, le mépris ou les assurances trompeuses du supérieur de la FSSPX, se sont couchés, ne sont évidemment pas pour nous réjouir...
Et l'on pourrait se demander si tout n'est pas perdu, en voyant le plus gros district de la FSSPX, de tendance généralement anti-libérale, qui, aux dires d'un prêtre suisse pro-ralliement, avait empêché le ralliement de 2012, sombrer dans un silence complice face aux contre-vérités et mensonges d'un supérieur général affirmant fin février l'absence de contacts avec Rome, pour les reconnaître quelques mois plus tard, suite à la fuite sur un site américain Rorate Caeli, de l'entrevue de Mgr Fellay et de ses deux assistants avec les deux responsables de la commission Ecclesia Dei. Oui, il est vrai que le spectacle de tant de bons prêtres, reconnaissant en privé n'avoir plus aucune confiance envers le Supérieur général, mais cautionnant sa trahison doctrinale, son silence complice face aux scandales répétés de la Rome conciliaire, dès qu'ils ont en chaire, a de quoi nous étonner douloureusement. Et la comparaison du nombre des prêtres résistants et de celui de tout le district de France ne peut que nous décevoir.
Ces sentiments, humains certes, ne sont cependant pas catholiques ! Et si l'apathie qui nous entoure pourraitt provoquer chez nous soit lassitude et abandon du combat, soit zèle amer contre ceux qui ne nous ont pas encore rejoint, il nous faut rejeter ces deux extrêmes, ces deux tentations qui nous détourneraient du combat.
Cependant, à côté du zèle amer et de la lassitude du combat, une troisième tentation, plus subtile, pourrait nous détourner de notre combat. Il s'agirait d'une sorte d'activisme, d'un goût du combat pour lui même, déconnecté de son objet. Et si les deux premières tentations sont aisément discernables et peuvent être ainsi combattues, notre ennemi pourrait profiter de notre zèle, de notre enthousiasme pour ce combat et, nous tentant sous apparence de bien, nous inspirer un goût de la lutte pour elle même, qui pourrait nous faire oublier l'objectif réel de notre combat.
Il n'est donc peut-être pas inutile de nous arrêter un peu sur la réalité de notre combat pour ne pas nous en détourner par inattention.
Notre combat, comme l'a bien prouvé M. l'abbé Pivert dans le livre Mgr Lefebvre: Nos rapports avec Rome, a pour objet le Christ Roi:
Hélas ! et c'est la raison de la crise actuelle, les autorités de la FSSPX en viennent à diminuer l'importance de "l'objet même de notre foi", comme le présente le RP Thomas d'Aquin dans son dernier bulletin de la Sainte Croix:
Notre combat est donc un combat pour le Christ Roi, notre vocation d'être de nouveaux Cristeros, qui, s'ils n'ont pas nécessairement à souffrir le martyre physique comme leurs prédécesseurs mexicains, doivent quotidiennement souffrir le mépris, les hostilités.
Ce combat, touchant à Dieu, est donc un combat sacré, et nous devrions avoir à coeur de refuser tout ce qui pourrait le profaner, en le détournant de sa fin, en en viciant les moyens.
Soldats du Christ Roi, quelles sont donc nos armes pour travailler à l'accomplissement de ce que répétons sans trop y penser: Adveniat Regnum tuum ?
Ce combat étant avant tout surnaturel, nos armes seront avant tout surnaturelles. Et puisqu'"une âme qui s'élève élève le monde" (St Alphonse de Ligori) c'est d'abord en nous sanctifiant, que nous serons réellement apôtres pour étendre le règne de notre Roi. C'est donc avant tout par une vraie vie spirituelle et sacramentelle que nous accomplirons notre devoir de Chrétiens, de Cristeros du XXI siècle. Ce sont là ces "armes de lumière" dont parlait le Père Calmel: "Il faut combattre, mais avec des armes de lumière. Il faut beaucoup prier pour que Notre Dame empêche nos coeurs de se durcir." (Entretien de mai 1973, cité in RP Jean Dominique, Le Père Roger Thomas Calmel, p 492). Nous ne développerons pas ici ces "armes de lumière" que sont particulièrement la croix, l'humilité, le refus du monde, la prière contemplative et bien sûr le témoignage de chaque chrétien. (voir RP Jean Dominique, Le Père Roger Thomas Calmel, p 492 à 516), indispensable à la croisade rendue nécessaire par l'état du monde et de l'Eglise.
Cette croisade dont parlait le Père Calmel, Mgr Lefebvre y appelait aussi, notamment dans son sermon de son jubilé sacerdotal, en 1979: croisade des jeunes, croisade des familles et des pères de famille, des prêtres. Il faut relire et s'imprégner du chapitre 8 (pages 421 et suivantes) du livre Nos rapports avec Rome, où Mgr Lefebvre expose cette croisade: formation des élites par des écoles véritablement catholiques, par les retraites spirituelles, pour refonder la Chrétienté autour de la Messe, par laquelle s'instaure le règne du Christ Roi. On retrouve dans ces sermons les "armes de lumière" chères au Père Calmel, et dont nous traiterons par la suite.
Dans la crise terrible qui secoue l'Eglise et la Tradition, c'est à une véritable croisade que nous sommes appelés, par la formation d'une élite vraiment catholique, et un combat par les armes de lumières. Notre "Résistance" n'est pas autre chose que le refus du monde et l'affirmation sans concession du Christ Roi.
Editorial Reconquista 5 Juillet-Août 2014
Quel combat ? Quelles armes ?
Après maintenant plus de deux ans de combat ouvert, les fidèles résistants aux orientations nouvelles de la FSSPX pourraient être victimes de trois tentations, assez différentes les unes des autres, qui les éloigneraient de la vraie lutte qui se livre aujourd'hui.
La plus visible de ces tentations est sans doute le découragement. Voir en effet le grand bastion de résistance au modernisme qu'était la FSSPX abandonner sa vocation et se libéraliser a en effet de quoi décourager certains. Les abandons, les lâchetés, les désertions de ceux que nous croyions fidèles, mais qui, confrontés à l'opposition, le mépris ou les assurances trompeuses du supérieur de la FSSPX, se sont couchés, ne sont évidemment pas pour nous réjouir...
Et l'on pourrait se demander si tout n'est pas perdu, en voyant le plus gros district de la FSSPX, de tendance généralement anti-libérale, qui, aux dires d'un prêtre suisse pro-ralliement, avait empêché le ralliement de 2012, sombrer dans un silence complice face aux contre-vérités et mensonges d'un supérieur général affirmant fin février l'absence de contacts avec Rome, pour les reconnaître quelques mois plus tard, suite à la fuite sur un site américain Rorate Caeli, de l'entrevue de Mgr Fellay et de ses deux assistants avec les deux responsables de la commission Ecclesia Dei. Oui, il est vrai que le spectacle de tant de bons prêtres, reconnaissant en privé n'avoir plus aucune confiance envers le Supérieur général, mais cautionnant sa trahison doctrinale, son silence complice face aux scandales répétés de la Rome conciliaire, dès qu'ils ont en chaire, a de quoi nous étonner douloureusement. Et la comparaison du nombre des prêtres résistants et de celui de tout le district de France ne peut que nous décevoir.
Ces sentiments, humains certes, ne sont cependant pas catholiques ! Et si l'apathie qui nous entoure pourraitt provoquer chez nous soit lassitude et abandon du combat, soit zèle amer contre ceux qui ne nous ont pas encore rejoint, il nous faut rejeter ces deux extrêmes, ces deux tentations qui nous détourneraient du combat.
Cependant, à côté du zèle amer et de la lassitude du combat, une troisième tentation, plus subtile, pourrait nous détourner de notre combat. Il s'agirait d'une sorte d'activisme, d'un goût du combat pour lui même, déconnecté de son objet. Et si les deux premières tentations sont aisément discernables et peuvent être ainsi combattues, notre ennemi pourrait profiter de notre zèle, de notre enthousiasme pour ce combat et, nous tentant sous apparence de bien, nous inspirer un goût de la lutte pour elle même, qui pourrait nous faire oublier l'objectif réel de notre combat.
Il n'est donc peut-être pas inutile de nous arrêter un peu sur la réalité de notre combat pour ne pas nous en détourner par inattention.
Notre combat, comme l'a bien prouvé M. l'abbé Pivert dans le livre Mgr Lefebvre: Nos rapports avec Rome, a pour objet le Christ Roi:
La vraie opposition fondamentale est le règne de NSJC. Opportet illum regnare, il faut qu'il règne nous dit Saint Paul, Notre Seigneur est venu pour régner. Eux disent non, et nous, nous disons oui, avec tous les papes.(Conférence sur le libéralisme, Sierre, 27 nov. 1988, Fideliter N° spécial sur les sacres , in abbé Pivert, page 42)
Je pense qu'il est inutile d'insister auprès de vous pour vous montrer que cette fête du Christ Roi est au coeur même du combat que nous menons. [...] Et n'est ce pas là l'objet même de notre foi, de faire régner Notre Seigneur Jésus-Christ sur nous, sur nos familles, sur nos cités ?Sermon à Ecône, fête du Christ Roi 1988 in abbé Pivert, pp 42-43)
Hélas ! et c'est la raison de la crise actuelle, les autorités de la FSSPX en viennent à diminuer l'importance de "l'objet même de notre foi", comme le présente le RP Thomas d'Aquin dans son dernier bulletin de la Sainte Croix:
Une recension anonyme accréditée par Menzingen reproche au livre de l’abbé Pivert “Nos Relations Avec Rome” de centrer indûment le combat de Mgr Lefebvre sur la question du Christ Roi.Mais c’est Mgr Lefebvre lui-même qui l’affirme, comme on peut le voir en ce passage :“Voilà ce qui fait notre opposition, et c’est pourquoi l’on ne peut pas s’entendre. Ce n’est pas d’abord la question de la messe, car la messe est justement une des conséquences du fait qu’on a voulu se rapprocher du protestantisme et donc de transformer le culte, les sacrements, le catéchisme, etc...La vraie opposition fondamentale est le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Opportet Illum regnare, nous dit saint Paul, Notre Seigneur est venu pour régner. Eux disent non, et nous nous disons oui, avec tous les papes.”(Mgr Marcel Lefebvre, “L’Église Infiltrée Par Le Modernisme”, Éditions Fideliter - 1993 - page 70).Menzingen a-t-elle changé de position ? Nous, nous voulons garder la doctrine et les directives que Mgr Lefebvre nous a léguées parce qu’il est l’écho fidèle de la Tradition.Qu’on relise “Ils l’ont Découronné”. Tout y est. Rien que le titre nous montre la place du Christ-Roi dans le combat de Mgr Lefebvre.(source:http://www.beneditinos.org.br/index.php?option=com_content&view=article&id=161:bulletin-50&catid=71:bulletins&Itemid=93 )
Notre combat est donc un combat pour le Christ Roi, notre vocation d'être de nouveaux Cristeros, qui, s'ils n'ont pas nécessairement à souffrir le martyre physique comme leurs prédécesseurs mexicains, doivent quotidiennement souffrir le mépris, les hostilités.
Ce combat, touchant à Dieu, est donc un combat sacré, et nous devrions avoir à coeur de refuser tout ce qui pourrait le profaner, en le détournant de sa fin, en en viciant les moyens.
Soldats du Christ Roi, quelles sont donc nos armes pour travailler à l'accomplissement de ce que répétons sans trop y penser: Adveniat Regnum tuum ?
Ce combat étant avant tout surnaturel, nos armes seront avant tout surnaturelles. Et puisqu'"une âme qui s'élève élève le monde" (St Alphonse de Ligori) c'est d'abord en nous sanctifiant, que nous serons réellement apôtres pour étendre le règne de notre Roi. C'est donc avant tout par une vraie vie spirituelle et sacramentelle que nous accomplirons notre devoir de Chrétiens, de Cristeros du XXI siècle. Ce sont là ces "armes de lumière" dont parlait le Père Calmel: "Il faut combattre, mais avec des armes de lumière. Il faut beaucoup prier pour que Notre Dame empêche nos coeurs de se durcir." (Entretien de mai 1973, cité in RP Jean Dominique, Le Père Roger Thomas Calmel, p 492). Nous ne développerons pas ici ces "armes de lumière" que sont particulièrement la croix, l'humilité, le refus du monde, la prière contemplative et bien sûr le témoignage de chaque chrétien. (voir RP Jean Dominique, Le Père Roger Thomas Calmel, p 492 à 516), indispensable à la croisade rendue nécessaire par l'état du monde et de l'Eglise.
Cette croisade dont parlait le Père Calmel, Mgr Lefebvre y appelait aussi, notamment dans son sermon de son jubilé sacerdotal, en 1979: croisade des jeunes, croisade des familles et des pères de famille, des prêtres. Il faut relire et s'imprégner du chapitre 8 (pages 421 et suivantes) du livre Nos rapports avec Rome, où Mgr Lefebvre expose cette croisade: formation des élites par des écoles véritablement catholiques, par les retraites spirituelles, pour refonder la Chrétienté autour de la Messe, par laquelle s'instaure le règne du Christ Roi. On retrouve dans ces sermons les "armes de lumière" chères au Père Calmel, et dont nous traiterons par la suite.
Dans la crise terrible qui secoue l'Eglise et la Tradition, c'est à une véritable croisade que nous sommes appelés, par la formation d'une élite vraiment catholique, et un combat par les armes de lumières. Notre "Résistance" n'est pas autre chose que le refus du monde et l'affirmation sans concession du Christ Roi.
En pleine révolution moderniste, soyons témoins de la foi, comme le furent nos frères les martyrs des premiers siècles en pleine persécution violente. Non seulement ils se montrèrent forts et courageux, mais encore doux et patients et cela parce que leur âme était ardente de charité. Que l'amour de Dieu, un amour de Dieu qui se prouve par des actes et qui tend toujours à grandir, soit l'âme de notre témoignage.(RP Calmel, "A ceux qui ne mettent pas d'obstacle", Itinéraires n° 178, décembre 1973, in Si tu savais le nom de Dieu, t II NEL 2007, p117 et suiv. cité par RP Jean Dominique, Le Père Roger Thomas Calmel, p 500)