La revue VEJA (comparable au Point NdT) a publié un dossier sur les cérémonies controversées réalisées au monastère de la Sainte Croix (Nouvelle Fribourg, état de Rio de Janeiro, Brésil) parmi lesquelles, et de la plus haute importance, fût le sacre épiscopal de Mgr Jean-Michel Faure. Ce sacre fait par Mgr Richard Williamson fût suivi de l’ordination sacerdotale du Frère André Zelaya de Léon, du Guatemala, moine de notre monastère depuis plus de vingt ans. Les deux cérémonies sont présentées comme des actes de rébellion. Ainsi le titre de l’article est-il : « Rébellion à l’autel », et l’article se termine de la manière suivante : « Le français Faure, rempli d’orgueil, va jusqu’à disposer d’une désignation pour la scission : La Résistance ». Est-ce proprement de l’orgueil ou une idée préconçue de la revue ? Telle est la question. Le mot orgueil peut être compris de deux manières (en portugais, comme dans beaucoup de langues, le mot fierté n’existe pas et ce qu’il signifie est inclus dans les sens du mot orgueil NdT). Ou il est le sens de la dignité de sa condition en tant que fils de la Sainte Église se disant, avec une juste fierté catholique, apostolique, romain. Ou il est un vice, un péché ; péché de rébellion contre Dieu. Le péché de Lucifer.
Peut-être l’auteur de l’article désire laisser le choix au lecteur, le journaliste de VEJA ayant déjà été assez chaleureux avec nous, cependant le ton général de l’article indique une préférence pour le sens de révolte. Quoi qu’il en soit, la question demeure ; orgueil de Mgr Faure, de Mgr Williamson et des moines de Santa Cruz ou idée préconçue à leur encontre ? La question reste sans réponse.
Reculons dans le temps, puis ce faisant trouvons le fil d’Ariane qui nous extraira du labyrinthe dans lequel la crise de l’Église actuelle nous a propulsé, cela nous fournira le nécessaire pour répondre à la question ci-dessus.
Reculons jusqu’à la Réforme protestante et jusqu’au déclin du Christianisme en Europe et dans le monde.
Déclin contre lequel lutèrent victorieusement, mais pour un temps seulement, le Concile de Trente et les grands saints de la Contre-Réforme. Deux forces se heurtèrent alors et se heurtent encore aujourd’hui. Une nouvelle religion qui pose l’homme au centre de la civilisation et combat l’Église Catholique avant de s’attaquer à Notre Seigneur Jésus-Christ en personne, pour finir en niant l’existence de Dieu, comme le marxisme, et même corrompant la notion éternelle de Vérité avec le Modernisme, condamné par Saint Pie X.
Déclin contre lequel lutèrent victorieusement, mais pour un temps seulement, le Concile de Trente et les grands saints de la Contre-Réforme. Deux forces se heurtèrent alors et se heurtent encore aujourd’hui. Une nouvelle religion qui pose l’homme au centre de la civilisation et combat l’Église Catholique avant de s’attaquer à Notre Seigneur Jésus-Christ en personne, pour finir en niant l’existence de Dieu, comme le marxisme, et même corrompant la notion éternelle de Vérité avec le Modernisme, condamné par Saint Pie X.
Deux mondes, deux amours ; l’amour de Dieu jusqu’à l’oubli de soi, et l’amour de soi jusqu’à la négation de Dieu. Deux mondes, deux forces, deux courants historiques qui s’opposent depuis plus de cinq siècles. Lequel des deux est mu par l’orgueil ? Voilà plus qu’un indice pour trouver la réponse à notre question initiale.
Approfondissons donc la piste indiquée ci-dessus, et entrons dans l’actualité, ou mieux, dans l’histoire de l’Église récente. Parlons de Vatican II. Les Papes du XIXème et du XXème siècle jusqu’à la mort de Pie XII ont condamné le Libéralisme Catholique de ceux qui voudraient l’union de l’Église Catholique avec les principes de la Révolution Française. Non seulement le Libéralisme, mais encore le Modernisme, le Néo-modernisme, le Progressisme et combien d’erreurs modernes ont été dûment condamnées. L’Église Catholique a dit et dira toujours « non » à ces erreurs.
Cependant le vieux rêve des plus cruels ennemis de l’Église se réalisa. Un Concile consacra les théologiens modernistes, libéraux et progressistes. Ce Concile fût le Concile Vatican II. Mais deux Évêques restèrent fidèles et dénoncèrent ce Concile. Mais seulement deux ? N’est-ce pas trop peu ? Pour un monde qui valorise plus la quantité que la Vérité, deux ça équivaut à : rien. Mais en ce qui concerne la doctrine [ce n'est pas] le nombre qui compte, et les doctrines proclamées par Vatican II avaient déjà été condamnées par Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII, Saint Pie X, Benoît XV, Pie XI et Pie XII pour ne citer que quelques-uns de la longue série de Papes qui vont de Saint Pierre à Pie XII, lesquels gardèrent le dépôt de la Foi qui leur avait été confié par Dieu Lui-même.
Mais qu’est-ce que tout cela a à voir avec le sacre du 19 mars 2015 à la Nouvelle Fribourg ? Cela a tout à voir avec ce sacre, déjà que Mgr Williamson fût sacré lui-même par ces deux évêques fidèles à la Tradition bimillénaire de l’Église. Ces deux évêques sont Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antônio de Castro Mayer.
Pourtant, ne sacrèrent-ils point Mgr Williamson aussi bien que Mgr Fellay, Mgr Tissier et Mgr de Galarreta, contre la volonté de Jean-Paul II en juin 1988 ? Si, c’est vrai. Par conséquent ne sont-ils pas des rebelles et des orgueilleux ? Non. La vérité ne se trouve pas de cette manière si facilement. Désobéir au Pape peut être, dans des cas extrêmes, un acte de vertu, alors que lui obéir peut être, dans des cas extrêmes, un péché. « Qui fait le mal parce qu’on le lui a ordonné, ne fait pas un acte d’obéissance mais de rébellion » dit Saint Bernard.
Il n’y eût point de rébellion à l’autel ce jour du 19 mars à la Nouvelle Fribourg. Si nous approfondissons la question nous verrons que la rébellion à l’autel n’a pas lieu à Fribourg, mais à Rome depuis le Concile et jusqu’à aujourd’hui.
Que ceux qui doutent de ce que nous affirmons examinent les livres qui parlent de la crise actuelle et ils y verront que la Cardinal Ratzinger lui-même, le futur Benoît XVI, affirme que Vatican II est un « Contre-Syllabus » c’est dire qu’on y trouve un enseignement du Magistère de l’Église contraire à une doctrine déjà définie par les Papes antérieurs.
Non ! Mgr Faure ne parlait pas avec orgueil, ou mieux, il parlait avec la juste fierté de défendre ce Magistère infaillible de l’Église contre les erreurs de Vatican II. Mais comment un Concile peut-il enseigner des erreurs ? Cela est la grande question. Lisez donc les œuvres de Mgr Marcel Lefebvre. Étudiez, approfondissez votre Foi, car le mal est grand et l’abomination de la désolation a été installée dans le lieu saint. Si bien que la révolte à l’autel n’est pas au Monastère de la Sainte Croix, elle est — c’est triste de le répéter — au Vatican.
Mais qui nous croira? Notre orgueil ou l’idée préconçue de VEJA ? Seulement il faut étudier. Seulement il faut prier. Sans prière ni étude, personne ne pourra trouver la réponse. Elle est à la disposition de ceux qui la cherchent, mais avant tout il faut la chercher. Ce que nous avons dit est suffisant pour le moment. Maintenant, cher lecteur, il vous appartient, au cas où vous le désireriez, de tirer au clair s’il s’agit de notre orgueil ou si VEJA nous a qualifiés de rebelles à partir d’une idée préconçue. Bon courage.