lundi 16 juin 2014

Mgr Williamson: Sermon de la messe du Bon Pasteur en Pays Basque, le 4 mai 2014




NOTE de Reconquista: Les sous titres ont été ajoutés pour la transcription

Au nom de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Asseyez-vous.

Cher Monsieur l’abbé, chers fidèles.

C’est le dimanche du Bon Pasteur, à cause évidemment de l’Evangile d’aujourd’hui, et l’Epitre s’en rapproche aussi, parce que saint Pierre y compare les fidèles à des brebis. Nous en avons juste de l’autre côté de la maison, des brebis et des moutons. C’est touchant, ce sont des animaux très attrayants en quelque sorte, par leur douceur et leur docilité. Aujourd’hui, on peut appliquer les trois caractéristiques que Notre Seigneur donne de lui-même comme Bon Pasteur. D’abord, le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis.

Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis

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Il ne cherche pas ses propres intérêts. Il cherche les intérêts de son Père, de Dieu. Le Bon Pasteur cherche les intérêts de Dieu. L’essence de la religion conciliaire c’est de chercher les intérêts de l’homme. Et on voit celui qui est pape actuellement (si il est bien pape, c’est une question disputée si vous voulez, personnellement je crois que le pape François est pape, mais je n’insisterai pas là-dessus, dans ce sens qu’il se comporte si peu comme le Bon Pasteur, qu’on peut mettre en question si vraiment il remplit ses fonctions) en tous cas, il s’applique à plaire aux hommes. Et c’est très bien, en quelque sorte, seulement il oublie les intérêts de Dieu.
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Si on suit ce qu’il dit, le pape François, si on suit ce qu’il fait, c’est presque toujours pour plaire aux hommes. Et pour servir les hommes, il faut absolument plaire à Dieu. Donc il ne sert pas les hommes en se rendant agréable aux hommes. En cherchant leurs intérêts, au lieu des intérêts de Dieu, il ne s’occupe pas de leurs intérêts. Dieu n’a-t-il pas dit à sainte Thérèse d’Avila : occupe-toi de mes intérêts, et moi je m’occupe des tiens ? Et c’est très juste. Et nous remercions tous Monsieur X et Madame, de leur hospitalité pour cette messe, si on peut dire : ils s’occupent des intérêts de Dieu, et Dieu s’occupera des leurs.
Je me souviens bien d’un papa et d’une maman aux Etats-Unis, qui se donnaient beaucoup de peine, chaque dimanche, pour constituer une chapelle d’occasion dans un motel. Les linges d’autel étaient impeccables, chaque dimanche ! Fraîchement lavés, fraîchement repassés, et le père aussi, maniait les objets : les agenouilloirs, que sais-je, les prie-Dieu…Et tous les dimanches ! Ils avaient huit enfants, et trois sont entrés en religion. Deux sont devenus et sont encore des prêtres de la Fraternité Saint Pie X, et une religieuse des dominicaines.
Sur huit enfants, trois vocations ! Sans aucun doute, parce que papa et maman donnaient l’exemple de prendre au sérieux les intérêts de Dieu et de servir les intérêts de Dieu. Et les enfants ont vu dans les faits, qui parlent plus fort que les paroles, que papa et maman prenaient au sérieux le Bon Dieu, et ils ont fait de même. Les enfants ont suivi l’exemple. L’exemple parle plus fort que les paroles. Alors les paroles et les exemples du pape actuel ne sont pas les paroles et les exemples d’un Bon Pasteur. Et de même en remontant à Jean Paul II. Vous vous souvenez qu’à un moment donné Mgr Lefebvre a fait deux dessins pour signaler, essayer de signaler la gravité de cette réunion d’Assise, et le pape Jean Paul II, dit-on, a regardé une fois ces images, et a dit à ceux qui l’entouraient : il pense que je ne suis pas le Bon Pasteur !
Evidemment Jean Paul II se prenait lui-même pour un Bon Pasteur ! Il ne pouvait guère croire qu’on ne crût pas qu’il était le Bon Pasteur. Pourtant…Lui aussi s’occupait trop des intérêts des hommes, il s’occupait trop à plaire aux hommes, pour plaire à Dieu. Dieu passait en deuxième lieu, en second lieu. Ce n’est pas cela, le Bon Pasteur. Et le Bon Pasteur donne sa vie pour les brebis, première caractéristique dans l’Evangile d’aujourd’hui, du Bon Pasteur, en les amenant à Dieu, et en mettant Dieu à la première place. Et les chefs actuels de la Fraternité Saint Pie X cherchent également à plaire aux hommes de l’église, à plaire aux hommes, au chef de l’église conciliaire.
Et ce faisant, ils mettent par terre la Fraternité Saint Pie X. Si elle n’est pas encore morte, elle est sur son chemin actuel, mourante. A la fin de ce chemin là, c’est la mort de la Fraternité Saint Pie X, c’est la mort de l’œuvre de Mgr Lefebvre. Et donc il faut, jusqu’à donner sa vie pour les brebis, chercher les intérêts de Dieu. Et la deuxième chose que le Bon Pasteur dira, c’est que : il connaît ses brebis, comme ses brebis le connaissent.

Il connaît ses brebis, comme ses brebis le connaissent


Et, Notre Seigneur de comparer avec la façon dont lui et le Père se connaissent entre eux. C’est une comparaison très éloignée, parce que la connaissance mutuelle, à l’intérieur de la Sainte Trinité, est quelque chose d’infini et qui dépasse infiniment nos petites têtes. Mais quand même Notre Seigneur fait cette comparaison pour dire à quel point la connaissance mutuelle est intime entre lui et ses brebis. Je peux me poser à moi-même la question, partie d’un examen de conscience : est-ce que j’ai cette connaissance et cette confiance en Notre Seigneur qu’ont les brebis ont leur pasteur ?

Ou : est-ce que c’est, même éloignément [de façon éloignée], comparable à la connaissance entre Notre Seigneur et son Père ? Une connaissance intime : Notre Seigneur nous connaît, chacun de nous. Et si nous sommes ses amis, ses serviteurs, ses fidèles, il nous connaît de façon particulière, comme ses brebis. Nous n’avons pas, dans cette crise rendue encore plus aiguë par la déchéance de la Fraternité Saint Pie X, nous n’avons pas à mettre en doute le souci qu’a le Bon Pasteur pour nous. Il sait par où nous passons, il sait très bien ce qu’est le monde qui nous entoure, il sait ce qui a fait tomber l’Eglise officielle, il sait et il connait intimement cette maladie qui fait également et parallèlement tomber maintenant la Fraternité Saint Pie X.

Il sait tout cela. Pensez-vous qu’il a l’intention pour autant de nous abandonner nous autres ses brebis, si nous le sommes ? Bien sûr que non, c’est évident. Donc, puisque le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis, et qu’il nous connaît intimement, faisons lui confiance. Le manque de confiance le blesse,  Notre Seigneur, comme un parent, comme un père ou une mère, est blessé si jamais leurs enfants se méfient d’eux. Un bon père, une bonne mère est blessée par ce manque de confiance de la part des enfants. Et troisièmement Notre Seigneur dit : j’ai d’autre brebis qui ne sont pas de cette bergerie.

J’ai d’autre brebis qui ne sont pas de cette bergerie

Qu’est-ce à dire ? Là encore nous voyons, c’est à peut-être à comparer avec une autre parole de Notre Seigneur : les derniers seront les premiers, les premiers seront les derniers. Il y a des âmes tout à fait surprenantes que Notre Seigneur attirera à lui. Sommes-nous aptes à reconnaître et à l’aider à attirer ces âmes, disons, du point de vue humain, surprenantes ? Eh bien, c’est peut-être bien des brebis qui ne sont pas évidemment catholiques, ou qui ne sont pas évidemment traditionalistes, mais qui arriveront à la onzième heure. Dieu sait, Dieu les connait, le Bon Pasteur les connait ; vous et moi nous nous laisserons surprendre, mais gardons l’esprit ouvert, pour que nous puissions et sachions reconnaître ces âmes lorsqu’elles se présentent sur notre chemin.

C’est tout à fait possible, et hélas ! Nous devons reconnaître qu’aujourd’hui parmi les premiers il y a des derniers. Il y a des premiers qui étaient en avant, qui étaient parmi les serviteurs les plus éminents, apparemment, à vue humaine, de Notre Seigneur…C’étaient autrefois les chefs de l’Eglise catholique, qui sont presque tous tombés dans le modernisme ! C’est maintenant les chefs de la Fraternité qui tombent ou sont en train de tomber dans le modernisme : ce sont les premiers qui risquent de devenir les derniers ! A l’inverse alors, les derniers qui peuvent devenir les premiers : sachons profiter des hérésies, des divisions, des inimitiés entre ceux qui se disent catholiques, pour discerner ceux qui sont les vraies brebis de Notre Seigneur.

Et, bien sûr, méfions-nous toujours de nous tromper parce qu’il est facile de prendre les premiers pour des premiers qui sont devant Dieu les derniers, et l’inverse ! Mes pensées ne sont pas vos pensées, vos chemins ne sont pas mes chemins, dit le Seigneur à travers son prophète Isaïe. Dieu nous dépasse et ses pensées, et ses plans, et ses idées nous dépassent. Apparemment, aujourd’hui, il laisse beaucoup souffrir son Eglise, trop, il laisse tromper ses serviteurs, il permet que ses serviteurs se laissent tromper. Est-ce qu’il les abandonne ? Est-ce qu’il nous abandonne ? Non, non. Si nous abandonnons Dieu, si nous abandonnons le Bon Pasteur, ce sera toujours par notre propre faute.   

Donc : sachons soumettre notre propre façon de voir les divisions, et les heurts, et les erreurs et les chutes d’aujourd’hui. Sachons observer tout cela avec, autant que possible, les yeux de Dieu. Bien sûr, c’est impossible pour nous, mais autant que nous pouvons, sachons toujours reconnaître que nous pouvons nous tromper, ou en louant, ou en condamnant untel ou untel. Avec cette humilité, humilité de vision, prions pour que nous voyions les choses, autant que possible comme Dieu les voit. Et donc veillons, prions, ayons une grande confiance dans le Bon Pasteur : même si tout le monde l’abandonne, ce n’est pas lui qui va nous abandonner le premier. Pour qu’il nous abandonne, dit saint Augustin, il faut que nous, nous l’abandonnions les premiers.
Et tant que nous ne voulons pas être abandonnés par Dieu, ce n’est pas lui qui nous abandonnera. Malgré toutes les circonstances difficiles, malgré toutes les apparentes impossibilités, Dieu, le Bon Pasteur ne peut pas abandonner ses brebis, c’est impossible. Jusqu’aux martyrs qui étaient livrés dans l’arène aux lions, pour être mangés par les lions, eh bien Dieu ne les abandonnait pas il s’occuperait d’eux et les prendrait, s’ils mouraient, tout de suite au ciel. N’ayons pas peur. N’ayez pas peur, j’ai vaincu le monde, dit Notre Seigneur. Le monde d’aujourd’hui est d’une certaine façon terrifiant. La séduction est si puissante, si douce, si séductrice que facilement on pourrait s’y laisser prendre.

Mais il suffit que nous ne voulions pas, pour que nous vainquions dit Notre Seigneur. La foi c’est notre victoire sur le monde dit saint Jean. Donc gardons la foi malgré tout, contre vents et marées, et comme je viens de dire aux petits confirmands, toujours bien sûr une grande confiance en Notre Dame, qui est, si on peut dire, en particulier dans ces derniers siècles vers la fin du monde, elle est en particulier l’agent, l’agent de Notre Seigneur, l’intermédiaire de Notre Seigneur pour nous aider à sauver nos âmes.
Parce qu’on pourrait s’effarer de Notre Seigneur, sachant qu’il est Dieu, le Dieu de majesté, le Pentocrator, mais Notre Dame étant une mère, une femme, est d’autant moins terrifiante et d’autant plus facile d’accès, si on peut dire. Donc la confiance en Notre Dame et, à travers elle, une confiance, une grande confiance dans le Bon Pasteur, qui sait ce qu’il fait pour nous tous, et pour chacune de ses brebis.
Au nom de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.