écouter toute la conférence
Parler de François pourrait s’avérer non seulement un exercice particulièrement désagréable, mais, surtout dangereux, pour une double raison, qui regarde et le passé et l’avenir. Concernant le passé, il y a le risque de se focaliser excessivement sur la personne de Bergoglio et d’oublier ainsi d’où vient la crise actuelle, qui, pour l’essentiel, n’est pas le fait de François, car il ne fait que l’exacerber et la conduire à ses ultimes conséquences. Concernant l’avenir, le risque est de perdre de vue le sens de cette crise effroyable, en restant en quelque sorte « prisonniers » du cauchemar présent, et oubliant que, si Dieu le permet, c’est pour mieux faire éclater la gloire de Notre Seigneur lorsqu’Il daignera intervenir pour punir les méchants, récompenser les justes et restaurer toutes choses. Le premier risque consiste donc à perdre de vue le tableau d’ensemble et à surestimer une personne au détriment d’un système dont il n’est qu’une pièce interchangeable. Le deuxième risque, plus grave encore, réside dans l’affaiblissement de la vertu théologale d’espérance, oubliant que Notre-Seigneur est déjà vainqueur du mal et que nous prendrons part à sa victoire, par la grâce de Dieu, si nous Lui restons fidèles.
Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est ce qu’il y a
de pire. La plus grande autorité morale sur terre mise au service du mal et du
mensonge devient forcément le principal facteur d’action révolutionnaire au monde.
Comme je viens de le dire, cette œuvre d’iniquité n’est pas le fait de François
seulement, car il s’abreuve à la source empoisonnée de Vatican II, dont il est
le dernier des propagateurs, mais il est vrai que, avec lui, la révolution dans
l’Eglise a incontestablement franchi un nouveau palier, elle a effectué un saut
qualitatif, l’erreur et le mensonge, le blasphème et le sacrilège étant devenus
omniprésents et s’affichant avec une impudence éhontée et une récurrence
frénétique, l’ambiance spirituelle en est devenue irrespirable.
Voici les sujets qui
seront abordés: l’homosexualisme, le laïcisme, le judaïsme, hérésies et
blasphèmes, la destruction du mariage, l’écologisme, l’islam et
l’immigrationnisme, le panthéisme, l’œcuménisme et le gouvernement mondial.
1.
L’homosexualisme
A une époque où la tyrannie du lobby homosexuel s’exerce quasiment
sans restriction sur la planète, François a fait des déclarations et a posé des
gestes renforçant clairement l’idéologie homosexualiste. Quelques faits très
ponctuels. Tout le monde se souvient de la phrase choc qu’il avait prononcée
dans sa conférence en plein vol au retour des JMJ au Brésil en juillet 2013: « Qui
suis-je pour juger? » en parlant des homosexuels. Cette petite phrase
avait fait immédiatement le tour de la planète et avait valu à François d’être
élu Homme de l’Année 2013 par le magazine LGBT américain The Advocate.
Il y avait eu ensuite l’appel téléphonique du 8 décembre 2013 à un transsexuel
espagnol, une femme devenue « homme », Diego Neria, l’invitant à
venir le voir en audience privée à Rome, avec sa « fiancée », aux
frais du Vatican, rencontre qui eut lieu le 24 janvier 2014. François se fit
prendre en photo au Vatican avec le duo lesbien et le cliché avait fait le tour
du monde. Selon « Diego », François, lors de son appel, lui avait dit
que:
« Dieu aime tous ses enfants, quelle que soit leur
situation, et tu es un enfant de Dieu, c’est pourquoi l’Eglise t’aime et
t’accepte tel que tu es[1]. »
Le 21 mars 2014 François
marchait main dans la main avec le prêtre homosexualiste italien Luigi Ciotti,
sous les caméras de la télévision italienne. Le 6 mai 2014 il concélébrait au
Vatican avec un autre prêtre homosexualiste, Michele de Paolis, dont il embrassa
les mains après la Messe, devant les journalistes chargés d’immortaliser la
scène. Le Jeudi Saint 2015 il lava les pieds d’un transsexuel dans une prison,
lequel, par la suite, reçut la sainte communion.
Lors d’un entretien avec le
Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite la Civiltà Cattolica en août 2013, il déclara ceci:
« Un jour quelqu’un m’a demandé d’une manière provocatrice si
j’approuvais l’homosexualité. Je lui ai alors répondu avec une autre question:
“Dis-moi: Dieu, quand il regarde une personne homosexuelle, en approuve-t-il
l’existence avec affection ou la repousse-t-il en la condamnant ?”[2]»
François se
refuse donc à dire qu’il condamne l’homosexualité et, comble de mauvaise foi,
il prétend faire croire que l’amour que Dieu porte aux homosexuels vaudrait
approbation de leur péché. Finalement,
voici ce qu’a dit François le 16 juin dernier, lors de sa conférence de presse
au cours du vol de retour d’Arménie. Un journaliste lui avait demandé ce qu’il
pensait des propos du Cardinal Marx, selon lequel l’Église catholique devrait
demander pardon aux « gays » pour les avoir
« discriminés ». Voici sa réponse:
« Je crois que l’Église non seulement doit demander
pardon aux personnes gays qu’elle a offensées, mais elle doit demander aussi
pardon aux pauvres, aux femmes et aux enfants exploités dans le travail; elle
doit demander pardon d’avoir béni tant d’armes […] les chrétiens doivent
demander pardon de ne pas avoir accompagné tant de choix, tant de de familles.
Je me rappelle la culture de Buenos Aires, la culture catholique fermée, quand
j’étais enfant […]: on ne pouvait pas entrer dans la maison d’une famille
divorcée! Je parle d’il y a 80 ans. La culture a changé, grâce à Dieu[3]. »
2. Le laïcisme
Le 27 juillet 2013, lors d’un
discours tenu devant la classe dirigeante du Brésil, François a fait l’éloge de
la laïcité de l’Etat et du pluralisme religieux dans ces termes:
« Je considère fondamentale […] la contribution des
grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie
sociale et d’animation de la démocratie. La laïcité de l’État, qui, sans
assumer comme propre aucune position confessionnelle, mais respecte et valorise
la présence de la dimension religieuse dans la société, en en favorisant ses
expressions les plus concrètes, est favorable à la cohabitation entre les
diverses religions[4]. »
C’est de l’indifférentisme
religieux à l’état pur. François met ainsi en valeur le prétendu apport social
de toutes les « grandes traditions religieuses », ainsi que la
fallacieuse « neutralité » de l’Etat vis-à-vis de la révélation
divine et de l’enseignement de l’Eglise. Pour réfuter pareille impiété, il
suffit de lire à peu près n’importe quel document du magistère allant de la
Révolution de 1789 à Vatican II.
A titre d’exemple, je cite l’encyclique
Quas Primas, par laquelle Pie XI instituait la solennité du Christ-Roi,
en 1925:
« Les Etats, à leur
tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants
et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre
au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile
se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux
qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement
mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les
plus terribles, car sa dignité royale exige que l’Etat tout entier se règle sur
les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des
lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et
morale de la jeunesse[5]. »
Le mardi premier mars 2016
François reçut les Poissons Roses, des socialistes français prétendument
d’ « inspiration chrétienne ». Voici les propos qu’il leur tint:
« Votre laïcité est
incomplète. La France doit devenir un pays plus laïc. Il faut une laïcité saine.
[…] Une laïcité saine comprend une ouverture à toutes les formes de
transcendance, selon les différentes traditions religieuses et philosophiques.
D’ailleurs même un athée peut avoir une intériorité. »
François revendique toutes les formes de
« spiritualité », quelles qu’elles soient, allant même jusqu’à
revendiquer celle des athées, le rôle de l’Etat se bornant à être celui du
garant de cette prétendue « liberté religieuse », qui serait une source
de richesses pour la société. Il renchérit en mai dernier, lors de l’entretien
accordé à La Croix:
« Un État doit être laïque. Les États
confessionnels finissent mal. Cela va contre l’Histoire[6]. »
Il faut se rendre à l’évidence, cet homme ment
comme il respire: trois courtes phrases, trois mensonges grossiers. Avec lui, on dirait que, plus c’est gros,
mieux ça passe. Tout d’abord, la société politiquement organisée, c’est-à-dire,
l’Etat, se doit de professer la vraie religion et d’y conformer ses lois, c’est
la révélation divine et le magistère de l’Eglise qui nous l’enseignent, on vient
de le voir. Ensuite, si les Etats catholiques ont « mal fini », en ce
sens qu’ils ont disparu, ce n’est pas en raison de leur catholicisme, mais à
cause des attaques incessantes de leurs ennemis extérieurs et intérieurs.
Enfin, en disant que cela va « contre l’Histoire », François fait
profession d’un déterminisme historique philosophiquement et théologiquement
aberrant, car niant la liberté de l’homme et, surtout, celle de la providence
divine, versant ainsi dans une gnose panthéiste évolutionniste semblable à
celles de Georges Hegel et Pierre Teilhard de Chardin.
[2] Entretien avec le Père Antonio Spadaro s.j. directeur de la Civiltà Cattolica les 19, 23 et 29 août
2013 - Cf. p. 16: http://newsletter.revue-etudes.com/TU_Septembre_2013/TU10-13.pdf