Lettre ouverte d’un fidèle à Monsieur l’abbé Delagneau
en réponse à son « mot du Prieur » (juillet, août, septembre 2014)
par un fidèle catholique
Monsieur l’Abbé,
Permettez-moi, s’il vous plaît, de vous répondre un petit « mot du fidèle ». Je rends grâce à Dieu pour cette paix surnaturelle qui vous habite ! Je n’aurai pas la présomption de dire que je la partage, une seule pensée me vient : « Si j’y suis Dieu m’y garde, si je n’y suis pas, Dieu m’y mette ».
Je ne comprends pas votre affirmation selon laquelle la Fraternité ne peut nous manquer. Si elle a été suscitée par Dieu, elle est donc la cible privilégiée du Malin. L’Eglise n’est-elle pas l’Epouse même du Christ ? Et n’a-t-elle pas été apparemment vaincue cependant par son ennemi juré ? Pourquoi donc la Fraternité serait-elle plus à l’abri ?
Oui, la Fraternité a été suscitée pour tout ce que vous dites et par conséquent elle doit « dénoncer les erreurs du temps présent publiquement » mais justement c’est grâce à ce point-là que nous nous sommes aperçus qu’il y avait une déviance, un problème. Vous n’avez plus la liberté de parole sur certains sujets sensés nous guider et éclairer dans ce monde de ténèbres et de confusion.
Ce sont bien la Foi, l’Espérance et la Charité qui nous mobilisent pour défendre la Fraternité. Jusqu’en 2012, elle était notre roc et notre refuge, pour nous qui sommes baignés dans un monde atroce qui n’a de cesse de nous attaquer dans ce que nous avons de plus cher.
Attendre que la Fraternité soit achevée, laminée par le Malin pour trouver les mots ou les moyens qui sauveront notre peau c’est bien peu l’aimer…Pourquoi affirmez-vous que nous n’avons pas la Grâce de tenter de la protéger et de la défendre ? Pourquoi l’aurions-nous plus lorsque la Fraternité serait à terre ? (Dieu daigne nous en préserver !) C’est avant qu’il faut se lever ! En qui, sinon en Dieu, puisons-nous les lumières et la Force pour ne pas nous laisser séduire par les charmes du Malin à l’encontre de la Fraternité ?
C’est dans une école traditionnelle, chérie de Monseigneur Lefebvre venu la visiter plusieurs fois, que j’ai appris, étudié, compris et….rabâché tous ces principes fondateurs dont Monseigneur Fellay et ses complices ont semblé faire fi dans plusieurs de leurs discours. J’ai goûté à la Vérité très jeune et le reste est insipide…Nombre de mes amis ayant gardé la Foi ont aussi la même analyse et réagissent dans le même amour pour la Fraternité Saint Pie X.
Je vous dis cela parce que je suis ainsi sûre que ma lecture des événements n’est pas subjective mais fondée sur ces principes que nos chers professeurs ont eu la générosité de nous enseigner sans se lasser, conscients qu’ils nous offraient ainsi une armure.
Il se passe en ce moment ce qui s’est passé pour Mgr Lefebvre. Ceux qui sont fidèles à la Foi de toujours, ceux qui ne changent rien et qui ont une pratique religieuse reconnue par l’Eglise elle-même, sont stigmatisés et rejetés. Pourquoi ce qui était Vrai hier ne l’est plus aujourd’hui ? Vos supérieurs veulent changer d’orientation ? Mais alors, qu’ils s’en aillent grossir les rangs de la Fraternité Saint-Pierre et nous laissent continuer à être fidèles à la suite de Mgr Lefebvre. Quelle belle route il nous a montrée ! Celle du Ciel parmi les épines ! Pourquoi en choisir une autre avec moins d’épines ?
Pourquoi partez-vous vaincu, Monsieur l’Abbé, vous imaginant déjà parti avec deux valises ? Etre vaincu sans s’être battu me paraît terrible. « Combattez et Dieu donnera la Victoire ! » disait sainte Jeanne, elle n’a pas dit « Ayez confiance en la Grâce toute puissante de Dieu et Dieu donnera la victoire ». Je comprends ce terme « combattre » dans le même sens que la Sainte Colère de Notre-Seigneur.
Oui, Monsieur l’Abbé, vous et vos confrères êtes les victimes et c’est en raison de notre immense reconnaissance que nous nous mobilisons ; ne faisant pas partie de cette Fraternité mais recevant tous les bienfaits du Ciel par elle et grâce à elle, nous nous sentons le devoir de défendre ceux qui n’en n’ont peut-être pas la possibilité de par leur engagement.
Vous impliquer dans l’organisation des confirmations vous aurait mis en difficulté et vous aurait peut-être obligé à des actes nuisant au bon déroulement de cette merveilleuse journée.
En tant que fidèles, nous avons été choqués du sort réservé à Mgr Williamson. De notre humble point de vue, puisque nous ne savons pas tout, avec les maigres informations dont nous disposons, nous n’avons pas compris. Pire, nous n’avons pas osé lui manifester notre reconnaissance pour tous les bienfaits de ses enseignements passés (conférences mémorables et remplies de grâces). Il nous a semblé que l’occasion était venue de le soutenir et consoler par l’exercice de son ministère comme nous voulons soutenir chacun de vous. On ne traite pas ainsi un Prêtre, encore moins un Evêque.
Je n’ai pas vu des fidèles critiqués ou mis de côté parce qu’ils ne voulaient pas « critiquer » les supérieurs de la Fraternité. Par contre, je note avec effroi que vous encouragez vos fidèles à ne plus avoir de relation avec ceux qui sont en « rébellion contre la Fraternité »….Nous ne sommes pas en rébellion contre la Fraternité mais pour la Fraternité.
Ce que vous appelez « le plus grand secret » se veut une prudence charitable. Pour ne pas choquer ou troubler ceux qui préfèrent rester en paix et combattre le Mal différemment, je crois que ne sont informés que ceux qui ont eu le courage de manifester leur attachement à la Fraternité de Monseigneur Lefebvre. C’est justement pour ne pas troubler ceux qui ne voient pas les choses comme nous que ne sont contactés que ceux qui en expriment le désir. Puisque la pratique des vertus théologales protège des troubles tentateurs et des arguments du Démon, que craignent donc vos « bons fidèles » ?
Il y a au contraire beaucoup de respect dans tout cela, mais bien sûr ce n’est pas évident et votre peur du désordre vous incline à en juger autrement ; c’est sûrement le rôle qui vous incombe et Dieu nous éprouve dans cette contradiction. Nous ne pouvons être mieux lotis que Notre-Seigneur Jésus Christ Roi du Ciel et de la terre.
«…tandis que le Prieuré fait les choses dans la lumière ». Est-ce donc dans la lumière que vous avez demandé aux dirigeants de vos cercles, il y a quelques années, de ne pas y inviter certaines personnes ? Et ceci à plusieurs reprises…Ces personnes se sont-elles rebellées ? Non, elles ont tout offert, en silence. Elles n’ont mêmes pas demandé d’explication. Il faut beaucoup d’humiliations pour un peu d’humilité.
Nous serions bien naïfs d’attendre des informations de personnes qui prêtent l’oreille aux représentants du Malin. Nous ne sommes pas dans un couvent mais dans le monde et nous avons donc un devoir de discernement pour nous conduire, ainsi que ceux dont nous avons la charge.
Rassurez-vous, Monsieur l’Abbé, ce combat, loin de nous éloigner des préoccupations du Ciel, nous y confirme et nous pousse à plus de ferveur et de détachement des choses de la terre qui sont si précaires et subjectives ; c’est ce que nous enseignons à nos enfants.
Que notre Divin Maître nous unisse dans son Cœur Sacré et, si telle est sa Volonté qu’Il nous permette de nous comprendre.
Que notre très Sainte Mère nous protège et dirige !
Merci pour vos prières Monsieur l’Abbé.
Un fidèle
Voici à présent le mot du prieur en question: