par Maunoir (sur le forum Christus Vincit)
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Ce n'est pas sans peine que l'on entend dire que les prêtres qui ont quitté ou ont été renvoyés de la fraternité de Mgr Fellay sont des éléments subversifs et qu'à ce titre ils méritaient bien d'être exclus de cette société parce qu'une société divisée contre elle même ne peut survivre.
La prémisse est vraie (pas de société possible dans la division) mais il reste à chercher comment et par qui la division est entrée dans ce qui était le grand et dernier bastion de la foi.
Il faut bien souligner que la division est d'abord entrée dans les intelligences.
Depuis sa fondation jusqu'en 2012 la Fraternité St Pie X tenait ce principe qu'il n'était pas envisageable de se soumettre à une autorité pontificale tant qu'elle ne s'était pas réellement convertie.
Ce principe simple et posé comme une pierre d'angle du combat de la foi avait été lumineusement gravé dans le marbre par Mgr Lefebvre : ce dernier enjoignait aux quatre évêques fraîchement sacrés de ne remettre leur épiscopat dans les mains du pontife que lorsque ce dernier sera pleinement converti.
Hélas ce principe de bon sens a été remis en cause et rejeté par les prêtres et les évêques du chapitre de 2012 .
La Fraternité de Mgr Fellay est entrée logiquement, à ce moment là, dans une phase totalement subversive. Expliquons nous.
Le principe théorique d'une soumission à l'autorité ecclésiastique sans sa conversion est un principe faux et même révolutionnaire ; c'est ainsi que les ralliés subsistent actuellement dans l'église conciliaire. Ils font semblant d'être d'accord avec l'autorité et se soumettent à elle en beaucoup de choses mais se donnent le droit de la critiquer sur des questions très graves. N'est ce pas absurde ? N'est ce pas détruire la notion d'autorité ?
Mgr Lefebvre invitait très justement les séminaristes à quitter le séminaire s'ils n'étaient pas d'accord avec lui sur les questions importantes. Nous voyons la sagesse de l'évêque et sa profonde compréhension de l'autorité.
C'est exactement ce à quoi les décisions théoriques du chapitre de 2012 invitent désormais les prêtres de la fraternité (de mgr Fellay). Se soumettre à la Rome et au pape conciliaire mais se donner le droit de les critiquer.
Soit dit en passant un prêtre de cette fraternité a été dernièrement menacé d'expulsion s'il continuait à critiquer son supérieur (mgr Fellay). Pourquoi ce prêtre n'aurait-il pas le droit de critiquer mgr Fellay s'il a le droit de critiquer le pape ? Mgr Fellay serait il devenu plus infaillible et impeccable que le pape ?
Cette logique subversive pénètre donc la fraternité de mgr Fellay. Cet évêque a désormais fait ses preuves de libéralisme acharné (plus besoin de le démontrer, nous vous renvoyons aux multiples études qui ont été faites à ce sujet). Il est désormais évident, pour des prêtres antilibéraux, que le mal n'est plus seulement à Rome mais aussi au sommet de la Fsspx.
Ces prêtres peuvent-ils se taire et ne pas informer les fidèles (en public et en privé) sur les actes, paroles, décisions, manœuvres, mensonges de Menzingen ? C'est moralement impossible. Le prêtre ne peut pas voir son troupeau se perdre. Il se doit donc de dénoncer le loup qui est en train de dévorer (spirituellement) ses brebis. Il faut relire le beau traité "des obligations du pasteur en temps de persécution " par le RP Muzarelli.
"Le pasteur se doit de le faire jusqu'au mépris de sa vie et de ses avantages pastoraux. Du- il être exilé, séparé de son troupeau et même puni de mort " dit le vénérable père .
Les prêtres qui ont donc choisi la dénonciation publique et franche des errements du chapitre et des supérieurs ont donc pris le chemin de la vérité. Celle du véritable esprit de l'Eglise. Ils n'ont pas fait de la subversion mais leur simple devoir de pasteurs catholiques. L'histoire retiendra leurs noms.
Que penser alors des prêtres qui se taisent ou rassurent faussement les fidèles ?
Le RP Muzarelli, en suivant l'évangile, dirait que ce sont des mercenaires et non des pasteurs.
Nous avons malheureusement l'écho de certains prêtres qui sont conscients du drame et des erreurs mais dissuadent les bonnes âmes de rejoindre le bon combat et les prêtres. Un abbé de Cacqueray restera pour toujours le prêtre qui a paralysé toute la saine réaction. L'histoire catholique ne retiendra que cela de son supériorat .
En privé certains prêtres osent avouer que mgr Fellay est un fou mégalomane entouré de deux ralliéristes. Pourquoi restent-ils dans cette société ? De qui ont-ils peur ? De Dieu ou des sanctions de mgr Fellay ? Sont-ils les prêtres du Très-Haut ou des exécutants de directives suisses ?
Nous pourrions citer des noms. Mais nous préférons laisser toutes ces âmes sacerdotales réfléchir et peser elles-mêmes leur responsabilité devant le souverain juge.