Source: France Fidèle
Sermon de Mgr Williamson
A l’occasion du sacre de Mgr Faure
En cette très grande fête de Saint Joseph, le plus grand de tous les saints catholiques après la Sainte Vierge Marie, et le saint patron de l’Eglise, -je n’avais pas particulièrement réfléchi à cela mais- le fait est que c’est bien en la fête du saint patron de l’Eglise que nous nous trouvons là aujourd’hui pour assurer le sacre d’un deuxième évêque pour la dite résistance.
Beaucoup de choses ont été dites, mais le fait est que la vérité de Dieu, la vérité du Christ, la vérité de l’Eglise est aujourd’hui en grand danger. En premier lieu, bien sûr, à cause du concile Vatican II. Le fait est que, depuis quelques siècles déjà, les ennemis de Dieu sont en train de préparer un nouveau monde ; il se nomme le Nouvel Ordre Mondial. C’est un autre monde qu’ils veulent établir à la place du monde de Dieu. C’est Dieu qui a créé la nature, qui a créé toutes choses ; ce n’est pas l’homme. C’est Dieu qui est le créateur et le maître de l’Univers, le maître des maîtres, le seigneur des seigneurs, le Roi des rois. C’est Dieu et pas l’homme. Saint Pie X, dans sa première encyclique, dit : « Le grand problème de l’homme moderne, c’est de vouloir se substituer à Dieu, prendre la place de Dieu ». Au début de l’Eglise, les papes ne pouvaient pas supporter cette « trahison ». Mais le monde se donnait de plus en plus à la gloire de l’homme en s’éloignant de la gloire de Dieu. Et enfin, à force de rôder constamment autour de l’Eglise et de ses hommes, ces derniers aussi ont cédé ; ce fut le concile Vatican II. Et là, les hommes d’Eglise, mais hommes quand même, essayèrent de changer la religion de Dieu. Et la contamination était déjà si profonde que la grande majorité des évêques du Concile suivirent, accompagnèrent et approuvèrent la trahison. Incroyable certes, mais pas tant que cela pour quelqu’un qui comprend combien est profonde la corruption du monde moderne. Cette corruption a fini par pénétrer à l’intérieur de l’Eglise. Les hommes d’Eglise tombèrent en grande majorité et en particulier les papes : Jean XXIII, Paul VI et les papes postérieurs au Concile : Jean-Paul II, Benoit XVI et maintenant le pape François qui s’en démarque comme le plus révolutionnaire tout en appliquant cependant les mêmes principes que ses prédécesseurs du Concile. C’est-à-dire qu’au fond, un pape comme Benoit XVI est autant révolutionnaire que le pape François, mais ce dernier est le plus évident. Leurs intentions, seul Dieu peut les juger ; mais objectivement, objectivement, ce sont des traîtres à la vraie religion de Dieu.
Il y a eu néanmoins un évêque qui résista et resta fidèle. Et aujourd’hui, nous tous qui sommes ici présents, nous le remercions beaucoup pour son courage et sa Foi, pour sa fidélité à Notre-Seigneur et à Notre-Dame dans la vraie religion de Dieu : Mgr Marcel Lefebvre, bien sûr. Sans lui nous ne serions pas là aujourd’hui, c’est évident. Et le point culminant de sa résistance fut, bien entendu, le sacre qu’il fit de 4 évêques en 1988. Or, lors de sa prédication, il dit : « Ce qu’on est en train de faire ici est l’opération survie en réponse à l’opération suicide. Si nous faisions un compromis comme au concile du Vatican, si nous suivions ce compromis, ce serait le suicide de notre résistance. Parce que notre résistance est menée par la vérité pour la défendre contre le mensonge ; n’oublions jamais cela ». Et il disait aussi : « Si nous aussi, on faisait un compromis, ce serait une opération suicide. A la place de cela, je sacre des évêques pour assurer l’opération de survie de la foi, de la vérité dans un monde de mensonge -il ne parlait pas comme ça, ce n’était pas son style, mais c’est un fait : c’est un monde de mensonges, de tromperies, de trahisons-, nous accomplissons aujourd’hui cet acte, nous sacrons 4 évêques pour défendre la vérité. Si nous n’étions pas certains que la foi catholique est la vraie, alors nous ne serions pas catholiques. Au fond des choses il y a la vérité ; et la foi catholique, bien sûr, c’est la plénitude de la vérité ». Or aujourd’hui que faisons-nous ? Nous accomplissons l’extension des temps modernes, c’est-à-dire, 25 ans plus tard, l’extension de l’opération survie, et pas autre chose !
Autrement dit nous réparons, d’une certaine manière, l’éclairage de secours de Mgr Lefebvre. Il y eut l’Eglise, un grand édifice avec son éclairage électronique normal, et cet éclairage s’est éteint parce que des ténèbres sont entrées dans l’Eglise. Mgr Lefebvre créa, alluma un éclairage d’urgence, et maintenant la FSSPX aussi est en train de suivre le compromis du Vatican II. Ils veulent s’associer, devenir les amis des Romains ; ils veulent suivre les Romains. La Fraternité n’est pas encore morte, mais elle mourra si elle persévère dans son cheminement actuel. Peut-être qu’elle abandonnera ce chemin pour retourner sur celui tracé par Mgr Lefebvre, soit celui de la défense de la vérité. La vérité en premier, deuxième, et troisième lieu ! Beaucoup d’hommes aujourd’hui ont perdu la vérité et c’est le fond de la crise du monde et de l’Eglise. Les hommes ont perdu le sens de la vérité qui consiste dans la correspondance entre « mon » esprit (il pose son doigt sur sa tempe) et la réalité. Les hommes modernes, en vivant leurs vies virtuelles, de commodité, de bourgeoisie, -que sais-je-, électronique, toutes ces choses, se sont créé un monde artificiel où on perd le sens de la vérité. On manque de « paysans » (de gens terre-à-terre) avec un sain jugement, pour comprendre immédiatement que tout ce qu’est en train de faire l’Eglise est faux, et que le chemin que la Fraternité veut suivre de son côté est faux. Mais ils ne le voient pas ; ils ne le voient pas. Alors nous devons jouer le rôle de réparateurs de l’éclairage d’urgence. Ce n’est pas un rôle glorieux. Nous n’avons pas la prétention de sauver l’Eglise. Nous n’avons pas du tout la prétention de sauver l’Eglise. Non, non, non ! Seul Dieu peut sauver l’Eglise aujourd’hui, et il le fera en son temps qui sera le meilleur […] Mais pour le moment Dieu purifie son Eglise. Et il ne dépend que de nous de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à sauvegarder les trésors de l’Eglise, pour les restituer à nouveau quand les hommes d’Eglise auront été corrigés, éclairés véritablement par Dieu. Cela arrivera, mais probablement par un châtiment inimaginable, puisque seuls des événements gravissimes pourront restituer à un grand nombre le sens de la réalité ; autrement ils resteraient dans leurs rêves. Alors nous faisons ce que nous pouvons.
Nous remercions le Prieur, l’abbé Faure pour cette belle cérémonie et cette « cathédrale en métal » (rire) magnifique, une improvisation magnifique et, comme on dit en anglais, « là où on trouve de la volonté, on trouve le chemin » (« quand on veut, on peut ») et, si nous autres voulons demeurer fidèles à Dieu, nous trouverons le chemin. Il est impossible que Dieu abandonne les âmes qui ne l’ont pas abandonné, Lui. Ce n’est pas Dieu qui nous abandonnera mais c’est bien nous qui L’abandonneront, si nous choisissons de L’abandonner, mais que Dieu empêche cela !
[Nous remercions le Père et les sœurs qui ont beaucoup travaillé pour construire cette belle cathédrale improvisée. Nous remercions les moines qui ont aussi beaucoup travaillé pour mener à bien cette cérémonie, et ils l’ont très bien fait.] Et il en sera ainsi demain, après-demain avec, très probablement, de nouvelles trahisons, c’est très probable, c’est normal si les choses continuent ainsi ; mais peu importe, à chaque jour suffit sa peine. Aujourd’hui nous savons que nous pouvons rester fidèle et nous vous remercions, vous tous, qui êtes venus pour certains de très loin.
Et je m’excuse de n’avoir pas voulu rendre publique l’annonce de cet événement avant, mais nous voulions assurer la cérémonie et la protéger de certains empêchements qui pouvaient surgir : car cette cérémonie n’est pas du goût de tout le monde, c’est évident ! Et nous pouvons espérer que cette cérémonie déplaise beaucoup au démon qui possède foule de serviteurs qui auraient pu l’empêcher. On aurait pu prier, demander, espérer un signe de la Providence comme Mgr Lefebvre le fit en 1988, mais je pense que l’Eglise ne peux pas subsister sans évêques qui peuvent ordonner des prêtres et confirmer des enfants, des adultes... Dans la situation politique actuelle, une troisième guerre mondiale peut exploser à n’importe quel moment ; une nouvelle récente de mon pays, l’Angleterre, nous informe que des armes atomiques ont été préparées afin d’être expédiées sur la Russie au cas où (« por anticipo » = par anticipation). C’est une folie, c’est une folie, mais les hommes sont fous et ont l’instinct du suicide, comme les libéraux, et la troisième guerre mondiale sera un produit de cet instinct du suicide. Cela arrivera et alors il est impossible de dire comment vont se dérouler les événements. C’est pourquoi rester seul pour confirmer ou ordonner… il me semble que c’est une irresponsabilité ; le monde n’est pas tranquille, il est très instable. Nous ne savons pas ce qui va arriver. Aussi, puisque nous ne recherchons pas à faire de la publicité, nous ne recherchons aucune gloire, nous ne voulons pas attirer l’attention du monde, je voudrais me retirer dans l’ombre après cette cérémonie, ou d’autres cérémonies qui sont possibles - seul Dieu le sait- nous faisons cela sans aucune prétention, nous faisons cela pour défendre l’Eglise.
Chers fidèles, chers prêtres […] prions Saint Joseph, le grand Saint Joseph, pour qu’il nous aide, lui, fidèle, très fidèle, par son exemple de fidélité et de protection et son absence de publicité (humilité)… nous ne voulons pas de publicité ! […] Prions donc Saint Joseph pour que chacun d’entre nous sache rester fidèle, discrètement, comme des enfants de Dieu, de Jésus-Christ, et de sa Sainte Mère, la très sainte vierge Marie.
A nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.