Kyrie Eleison DVII (1er avril 2017)
Il s’est bien égaré, notre monde moderne.
Si je le suis, pareil ! Il faut que je discerne.
La lettre originale venant des États-Unis, et résumée ici il y a une semaine, était bien plus longue que son résumé, où beaucoup de choses intéressantes ont été omises. Voici encore deux paragraphes précieux, sur la tournure que prennent l’éducation et les jeunes femmes dans la Tradition. La grande leçon qui en sort est toujours la même – si je ne vis pas à la hauteur de ce que je pense, ma pensée ne pourra pas ne pas baisser au niveau de ma vie. Patience. Le Bon Dieu ne demande pas l’impossible, mais Il s’attend bien à ce que nous fassions notre possible.
Peut-être est-ce le domaine de l’éducation où le modernisme entame plus qu’ailleurs le mouvement de la Tradition. Toutes sortes de pratiques modernes ont pénétré dans les écoles sans que personne ne semble s’en être aperçu. La philosophie pédagogique et psychologique des années ‘50 et ‘60 s’y est introduite, suivie de tous les mots à la mode et de tout l’attirail qui lui correspond. Les professeurs ancien style sont devenus le problème. Toute une armée moderne d’administrateurs, de spécialistes en programmes scolaires, d’experts en éducation, de psychiatres pour enfants, etc., est maintenant aux commandes, et elle promet de tout améliorer du côté surtout du monde, par exemple pour les résultats d’examens, l’entrée aux universités, et les carrières bien payantes. Il devient d’autant plus difficile de distinguer les écoles supposément Traditionnelles des écoles publiques.
La révolution sociale qui pénètre chaque jour plus dans les enfants de nos écoles se montre surtout dans les jeunes femmes. Il y a une nouvelle souche virulente de féminisme Traditionnel. Beaucoup de nos filles ont absorbé le poison moderne de vouloir être les concurrentes égales des hommes. Depuis très jeunes on les dresse contre les hommes. Elles veulent rivaliser avec eux, et elles pensent qu’elles peuvent faire presque tout ce que peut faire un homme. Elles pensent que seule la capacité physique doit limiter ce qu’elles peuvent faire. Et qu’est-ce qu’en dit la Tradition ? Elles n’en ont cure, ou presque. Elles avalent les mêmes mensonges qui ont déjà ruiné une ou deux générations de filles. Elles se font l’idée qu’elles peuvent bien réussir une carrière professionnelle, dans n’importe quel domaine, et en même temps être une bonne épouse et mère catholique. Dans les cercles de la Tradition on n’entend plus le vieux principe qu’une femme doit rester au foyer, il est même ouvertement méprisé. Et ce qui est le pire de tout, nos filles entendent ces choses non pas dans le monde mais chez nos propres fidèles. Il y a trop de femmes qui exercent une autorité publique dans nos écoles, et il y a trop de femmes qui enseignent. Voici en pratique la Révolution, et cela présente un exemple très mauvais à nos filles, qu’aucune prédication ne saura contrer. Et pourtant, à quoi profite-t-il qu’une femme s’habille modestement si elle agit en homme pour tout le reste, surtout socialement, économiquement et politiquement ? Il y a quelques années tout le monde savaient ces vérités-là, et pas seulement les Traditionalistes, mais voilà qu’aujourd’hui on les promeut comme si elles font partie de la Tradition même.
Mais qu’est-ce qui est si mauvais à l’éducation moderne et à ses méthodes modernes ? Réponse, le cœur et l’âme de la vraie éducation, c’est la Foi catholique, ce qui signifie des adultes croyants qui profitent de l’autorité qui leur vient de la (vraie) Église pour transmettre aux enfants, par un contact humain, direct et vivant, d’abord comment arriver au Ciel, et ensuite comment mener une vie saine d’adulte qui n’empêche pas d’aller au Ciel. Car combien de ces « administrateurs, spécialistes en éducation, psychiatres d’enfants, etc., » ont une expérience directe de la salle classe, encore moins la Foi ? Sans la Foi, la salle de classe actuelle est devenue une jungle, pleine de bêtes féroces. Il n’est guère surprenant si les « experts » la fuient. Ils n’ont aucune idée ni la capacité de former quiconque.
Et qu’est-ce qui est si mauvais aux femmes modernes ? Les hommes modernes, qui leur ont permis de se déchaîner. Dieu a fait les femmes pour être soumises à leurs hommes, même avant la Chute. Alors que peut faire une brave fille ? Prier St Joseph et Ste Anne qui ont tous les deux réussi un mariage céleste, pour trouver un mari qu’elle puisse respecter. Le bras de Dieu n’est point raccourci par la méchanceté des hommes (cf. Is. LIX, 1). Et les hommes ? Vos femmes vous obéiront d’autant plus facilement que vous-mêmes vous obéirez à Dieu (I Cor. XI, 3).
Kyrie eleison.